De :
Général de division Arturo del Pozo, commandant-en-second de la force opérationnelle du Jaguar Paltoterran.
A :
Colonel Mwamba Etoto, leader du Mouvement Indépendantiste Pitsi - Liberté.
Mon Colonel,
Si le caractère explicite de mes propos vous échappe, je vous invite à considérer ce qui suit comme une vérité absolue, une vérité qui n'aurait pour but de vous offenser mais bien de vous faire mesurer la situation d'agonie qui pèse sur votre mouvement, en dépit des actes de bravoure que nous vous savons prêt à nourrir.
Le Mouvement Indépendantiste Pitsi - Liberté n'a pas les moyens militaires de ses ambitions politiques et territoriales, c'est un fait. Mais le plus inquiétant au-dessus de tout ça est que votre mouvement n'a pas les moyens financiers et urbains de ces ambitions. Le fief des Pitsi est actuellement basé dans une zone enclavée, où aucun port ne se tient sous votre contrôle. Si les pitsi veulent exister comme communauté indépendante, elle doit s'offrir des solutions pour interfacer avec les flux économiques mondiaux.
Quel avenir peut nourrir votre mouvement, s'il est économiquement dépendant de la proximité de villes portuaires, voire aéroportuaires tenues par vos ennemis? Quel avenir peuvent poursuivre les pitsi si tous les biens liés à leur économie locale et besoins, sont dépendants d'une autre faction pour être exportés ou importés? La vérité et la franchise que vous appelez avec vigueur, m'obligent à vous dire que le statu quo concédé par la trêve avec l'Armée Démocratique est un lent poison qui nourri le déclassement profond des communautés pitsi sur la scène internationale et amènera sur celles-ci une dépendance de facto auprès des principales factions capables de contrôler ce qui rentre ou sort du pays.
Aussi, s'il m'est à ce stade difficile de soutenir une prise de pouvoir de votre mouvement à Sainte-Loublance, considérant la minorité que constitue les pitsi pour prendre un contrôle plein et entier sur le Gondo, il m'est permis de concevoir la délimitation d'un espace autonome où la souveraineté des représentants de votre communauté serait acquise. Mais pour accéder à cette souveraineté, les territoires pitsi doivent se désenclaver pour ne pas s'assujettir aux autorisations et taxes douanières de factions étrangères, qui en régiraient l'accès sous peu.
La prise de Port-en-truite par les forces pitsi serait un résultat valable au désenclavement recherché. Un fait d'autant plus favorable, que votre communauté aurait, par cette ville, les billes nécessaires pour vous intégrer aux routes commerciales de l'ONC que les provinces régionales fortunéennes imposent.
Et là je vous entends du bureau depuis lequel il m'est permis de vous écrire, "une solution valable, mais est-elle réaliste?"
C'est sur cette question que mon organisation veut tenir son rôle puisqu nous disposons d'une force opérationnelle prête pour un engagement armée et immédiat au Gondo depuis la frontière kumasienne, dans le but de porter atteintes aux assises de l'Armée Démocratique dans le nord de la province. Avec notre soutien polyvalent et notre capacité à nourrir l'entrée de nouvelles forces humaines et matérielles sur le territoire, la prise de Port-en-truite est un objectif atteignable et sa libération nous offrira les moyens d'inscrire votre communauté auprès des flux commerciaux mondiaux et d'en permettre la reconnaissance, en tant qu'entité politique et sociétale viable.
La prise de Port-en-truite, occasionnée par notre soutien armé immédiat et le relatif errement des forces de l'Armée Démocratique dans le sud du pays, nous permettrait de muscler votre mouvement non plus sur un plan militaire mais aussi sur un plan économique et sociale, par la mise en place de dynamiques commerciales. Des dynamiques commerciales qu'il nous serait largement permis d'appuyer par des investissements ciblés sur Port-en-truite, afin de destiner le port de la ville à l'accueille de plus grandes quantités de marchandises. S'il fallait chiffrer ls retombées économiques pour votre mouvement, notre organisation identifie la prise et la tenue de Port-en-truite comme un investissement susceptible de rapportter plus de 30 millions de pesetas alguarenas, au seul profit de votre communauté.
En définitive, notre organisation soutient la votre pour ce qu'elle est, une communauté désireuse de vivre distinctement du régime de Sainte-Loublance, sans nécessairement s'installer sur l'entièreté du pays. Nous voulons effectivement considérer le fait selon lequel, la présence d'un membre de la communauté pitsi à prendre la tête d'un gouvernement dans la capitale de Sainte-Loublance, apparait comme une source de tensions ethniques ultérieures, et donc comme un péril létal pour vos acquis politiques au nord du pays.
S'il est d'ordinaire usage de dire que la demi-mesure est une défaite à rebours, j'insiste pour que vous considériez le soutien présentement offert ainsi que l'analyse contextuelle dans laquelle s'inscrivent vos forces, identifiant la meilleure voie pour permettre une représentation politique internationale du mouvement pitsi, comme celle qui prévoit de s'arrêter aux portes de Sainte-Loublance.
Respectueusement,
Général de division Arturo del Pozo,
commandant-en-second de la force opérationnelle du Jaguar Paltoterran
Mobilisation en cours des forces du Jaguar Paltoterran au Pontarbello à la date du 26 juillet 2012 :
- sélection des combattants,
- conditionnement du matériel,
- négociation d'acquisition de matériels nouveaux.