04/08/2013
23:11:42
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Le temps des comptes est venu. [Galouèse-Loduarie]

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Il était bientôt midi. Lorenzo arrêta ce qu'il était en train de faire, à savoir lire un rapport sur l'évolution des recherches Loduarienne sur la fusion nucléaire. Les scientifiques n'avaient pour le moment pas réalisé d'avancées importantes, et le projet stagnait, mais il pourrait faire ça après avoir mangé. De toute manière, il allait devoir travailler pendant sa pause déjeuner.

Il sortit de son bureau, pour se diriger en face d'un autre pièce où il attendait quelqu'un. L'homme qu'il attendait venait d'arriver par voiture, et était actuellement en train d'être promené dans tout le bâtiment qui servait de bureau au Secrétaire Général Loduarien. Cela était fait exprès : il fallait déstabiliser, faire comprendre aux invités qu'il ne sont que des invités.

Il attendit.
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Nota Bene : l'Ambassadeur n'est pas au courant des récentes découvertes des services secrets gallèsants en Loduarie

Bringuebalé de salle en corridor et de peinture en statue par son guide, l'ambassadeur de Gallouèse en Loduarie Communiste préparait dans sa tête les premiers instants de son entrevue avec le Secrétaire Général du régime, marque de l'importance qu'il accordait à ce rendez-vous. Il faut dire que ces derniers temps, le secrétaire Geraert-Wotjkowiak avait été très peu disponible et n'organisait presque plus jamais de fêtes ou de rencontre avec le gratin de Lyonnars. Pour Gabriel de Boisfer de Wardieu ("prononcez Ouardieu", comme il ne manquait jamais de le rappeler), aristocrate francophone bien-né et très logiquement pistonné du corps diplomatique, la sensation de servir de potiche était insupportable. Rencontrer à nouveau le "chef", voilà qui redonnait du sens à son métier.
Arrivé à l'étage du bureau du leader loduarien, le caniche qui lui faisait la visite en arrivait au moment de l'histoire ou Geraert-Wotjkowiak sauve tout le monde - une histoire nationale que, cela va sans dire, il connaissait par cœur. L'ambassadeur lui fit signe d'arrêter et ils firent les derniers mètres en silence, avant de pouvoir être introduit dans la salle. Tournant sur sa gauche au bout d'un couloir drapé de rouge du sol au plafond, Boisfer de Wardieu se fit pousser la porte et entra dans la pièce. Lorenzo Geraert-Wotjkowiak, assis dans un fauteuil bien dodu, l'attendait. Et comme prévu, il ne se leva pas.

" Monsieur le Secrétaire-Général, c'est un plaisir de vous voir. Comment allez-vous ? Je conviens que les sujets nous occupent ne sont pas des plus réjouissants. Mais enfin, il faut bien en parler ! Il y a un certain nombre de domaines que je voudrais aborder, et je ne vous cache pas que le militaire en représente une large partie. Nous commençons par là ? "
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Lorenzo vit l'ambassadeur rentrer dans la pièce où allait se tenir leur "déjeuner". Bien que considère assez peu important par Lorenzo, il avait quand même tenu à ce que le drapeau de la Galouèse se tienne au côtés du drapeau Loduarien, à côté de la table destinée au repas.

Camarade Gabriel de Boisfer de Wardieu, bienvenue en ces lieux. Je me porte assez bien, et vous ? Oh, et je vous en prie, asseyez-vous ici.

Lorenzo désigna un fauteuil en face de lui.

En effet, nous avons d'importants sujets à aborder. J'ai avec moi différents dossiers préparés au préalable, et notamment un projet d'ampleur dont je dois vous faire part, avant d'en parler moi-même à votre gouvernement. Mais je crois que vous avez des sujets à éclaircir. Vous souhaitez boire quelque chose, au fait ? J'ai un peu de tout, eau, alcool et autres boissons.

Lorenzo désigna plusieurs bouteilles sur un plateau.

Bref, je vous laisse commencer. Vous avez évoqué le domaine militaire à votre arrivée, ce que je comprends. Je reconnais la nature militariste de ma nation, et l'assume complètement, et je comprends que cela ne doit pas être facile à vivre tout les jours, vu que vous êtes nos voisins. Ainsi, de quoi souhaitez vous discuter exactement, à propos du militaire ?
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Il prit le siège que lui proposait le leader loduarien, et poursuivi sur sa lancée, en commençant déjà à fouiller dans sa serviette et à en sortir des notes sur différents sujets. Il retrouva assez vite celle où étaient regroupés ses éléments de langage et adopta rapidement un parler plutôt technocratique.

" Sur le militaire, il est question d'apaisement. Tout maître en œuvre pour pacifier l'Eurysie Occidentale, je crois que toutes les populations de la région en rêvent. Et pour cela, un principe : respecter la légitimité des États souverains et de leurs frontières. Nous vivons une époque où les eurysiens de l'ouest sont divisés dans des régimes tellement différents... Communistes, traditionalistes libéraux... Nous ne pouvons pas laisser cette cocotte minute éclater sans réagir, car vous savez comme moi que cela ne profitera ni à la Gallouèse, ni à la Loduarie. Tout au mieux les puissances étrangères à la région en prendrons le contrôle, on l'a vu au Prodnov. Donc, face à ce constat, des solutions : limiter les tensions au minimum. Et pour cela, une méthode : le désarmement et les accords militaires. Sur le premier point, je n'entends pas dicter à la Loduarie comment gérer son arsenal, mais il s'agit plus de comment elle l'emploie. La mobilisation à outrance sur les frontières ont tendance à rendre les gens nerveux. Et vous voyez bien, ça crée des escalades. Le gouvernement gallèsant a augmenté sa militarisation le long de votre frontière, vous avez dû le voir. Donc pour éviter cette escalade, il faut limiter les manœuvres, ou au moins, les mener conjointement, les annoncer, les faire approuver même. Pour le deuxième point, il s'agit de s'accorder sur des mesures contraignantes de façon bilatérales : des zones frontalières partiellement démilitarisées, voire pour empêcher cela, des accords de non-agression. Tous ces projets contraignent le régalien, j'en ai conscience. Mais nous ne pouvons pas ignorer que toute la région : Loduarie, Gallouèse, mais aussi Milouxitanie, Prima, Teyla... se réarment à un rythme effréné depuis quelques années. Bon, moi je suis ambassadeur, je vais pas négocier des traités. Mais je prend la température. Êtes-vous favorables à ce que la Gallouèse et la Loduarie collaborent pour la paix en Eurysie et surtout : Quels sont vos objectifs sur le militaire, monsieur le secrétaire-général ? Voilà la question qui préoccupe vos voisins. "
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Lorenzo pris un air pensif, jouant avec le liquide de son verre, faisant tourner celui-ci.

Mmmmmm. Je prends en note vos deux premiers points, et cela m'amène à vous répondre. Je suis totalement ouvert à une collaboration entre la Galouèse et la Loduarie, dans le but d'apaiser les tensions entre nos deux nations. Mais vous devez savoir que cela ne fera pas baisser le rythme militaire Loduarien. Nous avons des ennemis, par delà les mers, et certaines nations nourrissent l'ambition de nous rentrer dedans, comme l'Empire du Nord par exemple. Et face à ces nations, nous nous devons de ne pas flancher, d'être prêts à parer toute menace provenant de ces nations. C'est la principale raison pour laquelle l'armé Loduarienne mène des exercices si fréquents, et également si imposants. Nous nous devons de nous rappeler que la guerre nous guette, et que pour les nations qui veulent notre mort, la paix n'est qu'un obstacle. Ce qui, heureusement, n'est pas votre cas.
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Boisfer de Wardieu prenait des notes dans un petit calepin pendant que Geraert-Wotjkowiak parlait. Quand celui-ci eut terminé, il leva le nez, et répondit.

" Je comprends tout à fait que la Loduarie doive se prévenir de ses ennemis. Mais rien empêche ses exercices imposants d’être concertés, de prévenir vos voisin. Sinon, on a l’impression que toutes ces manœuvres ont pour but de « montrer les muscles » aux eurysiens ! Ce qui m’amène à mon deuxième point. Si vos ennemis sont par delà les mers, rien n’empêche la Loduarie de développer son armée, mais sous la surveillance collective des autres pays de la région ? Je vous rassure, ce dont je parle ici, c’est de surveillance mutuelle. Des inspecteurs loduariens mèneront aussi des enquêtes sur les capacités des autres pays. Ainsi, nous pourrions mutuellement contrôler nos arsenaux. Par ailleurs, cela pourrait rentrer dans le cadre d’un traité plus large qui inclurait une interdiction d’entrer en guerre contre ses voisins en Eurysie Occidentale. Si la Gallouèse propose une conférence sur le sujet, aura-t-elle le soutient de la Loduarie, sur le même texte ? Seriez-vous prêts à défendre la même cause ? "
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Lorenzo regarda son interlocuteur d'un air malicieux.

Bien sûr que nous montrons les muscles aux Eurysiens également. Bien sûr. Rien ne nous protège véritablement d'un changement de camp de l'un de nos voisins, et nous nous devons de prévenir. Toujours prévenir. Aussi bien votre nation que les autres. Et nous l'assumons.
Mais si vous tenez désormais à être prévenus, soit. Je ferais ce qui est en mon pouvoir pour vous prévenir, à l'avenir.

Concernant votre deuxième point, je me voit obligé de vous répondre un "non" catégorique. En substance, votre proposition me semble bonne, mais ce serait livrer sur un plateau les secrets de la Loduarie. Il est vrai que pouvoir inspecter les stocks d'armes de nos voisins nous arrangerait beaucoup, pour notre protection, mais nous ne sommes pas disposés à faire de même.

Néanmoins, vous avez mon plein soutien pour la mise en place d'un pacte de non agression commun à tout l'eurysie de l'ouest. Ce qui va me conduire à vous faire une proposition, si vous n'avez rien à ajouter.
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« Bon pour le pacte de non-agression. Je vais écouter votre proposition, mais avant je me permet d’insister pour les commissions de contrôle. Vous voyez, ce serait gagnant-gagnant : si vous pouvez voir les stocks des autres et que nous pouvons voir vos stocks, il n’y aurait pas de secret. Car qui secret dit soupçon, qui dit soupçon dit défiance et qui dit défiance dit conflits. La Loduarie n’a rien à cacher dans son arsenal je pense. Du reste je n’en sais rien, mais pas dans son arsenal. »
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Non.

Cette fois ci, Lorenzo avait parlé avec fermeté.

Je refuse catégoriquement une surveillance mutuelle commune à toute la région de nos armements respectifs. Tout d'abord parce que si, la Loduarie a des secrets à conserver, et ensuite, si nous nous mettons à les donner au plus offrant, ce sera la porte ouverte à toutes les tentatives d'ingérences de la part de nos ennemis.
Me suis-je fais comprendre ?


Le Secrétaire Général Loduarien regarda droit dans les yeux son interlocuteur.

Bien, passons au sujet qui nous intéresse maintenant, à savoir un projet commun à toute l'eurysie de l'ouest. L'objectif est de fonder une organisation regroupant tous les états de l'eurysie de l'ouest, débouchant sur la mise en place relative de meilleurs liens, ne serait-ce que au niveau économique que au niveau accessibilité et sécuritaire. Ce projet est encore en discussion chez nous, mais je vous en fait part maintenant, étant donné que nous nous en approchons. Qu'en pensez vous, et aurions nous le soutien de la Galouèse sur ce sujet ?
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Boisfer de Wardieu n'insista pas pour les enquêtes et acquiesça lorsque le Secrétaire-Général lui exprima fermement son refus. Il écouta silencieusement la suite, puis intervint :

" Ne versons pas dans l'utopie, monsieur le Secrétaire-Général, vous savez quelles sont les chances d'aboutir pour un tel projet. Réunir autour d'une même table la Loduarie, le Teyla et la Clovanie et lier leurs destins militaires... Je n'y crois pas et vous n'y croyez pas non plus. Un Forum, une plateforme de discussion, sur le modèle de ce qu'ils ont fait en Afarée pourrait être la bienvenue. La Gallouèse vous suivrais dans ce projet. C'est ce que vous entendiez j'imagine par "relatifs meilleurs liens" mais ne soyons pas trop optimistes. Peut de mesures risquent d'y être décidé, que ce soit en matière de non-agression, de règlement des contentieux ou même de facilitation du commerce. Mais le plus important, c'est de s'assoir à la même table et de discuter. Régulièrement. Ce serait déjà un grand progrès. "
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C'est exactement ce que je veux. Parvenir à réunir tout le monde autour de la même table régulièrement. Et ce, quelque soit nos idéologies. Oh, et rassurez vous, je ne verse pas dans l'utopie. Mais j'ai espoir. Et si cela ne fonctionne pas, il ne nous restera plus qu'à faire ce que nous savons faire de mieux en Loduarie, à savoir s'armer massivement.

Es ce bon pour vous pour aujourd'hui ?
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" Le réarmement massif n'est pas souhaitable. Il n'y a pas de raison que les pays d'Eurysie se liguent pour faire échouer votre initiative. Sur ce, effectivement, je crois que nous avons fait le tour. Je sais que votre temps est précieux, je ne vous en prend pas plus. Merci beaucoup de m'avoir reçu le Secrétaire-Général. "
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