Nous sommes dans les salons cossus du Ministère de l’économie dans la capitale du Saint Empire Karpok Unifié. Finalement, c’est ici que se déroulera la rencontre comme un symbole : on parle bien officiellement de commerce, d’économie.
Sont présents pour l’Empire :
- le Ministre impérial de l’économie, Blagoy Budnoff,
- le secrétaire général du Palais
- Vlad Kospa représentant la société, pour le moment nationalisée, TransMistiev
- des militaires représentants les différents corps d’armée.
Vlad Kospa est un ami intime du Ministre Budnoff. Il s’approche de lui, près des fenêtres du Ministère.
Vlad Kospa :
«
Dis-moi Blagoy, explique-moi en quoi la présence de militaires est nécessaire dans une négociation économique concernant TransMistiev, c’est une peu « étrange » ? Nous ne sommes pas en sécurité ? On ne va parler que du futur de TransMistiev n’est-ce pas ?»
Blagoy Budnoff :
«
Ne te pose pas trop de questions Vlad. Cet accord va au-delà de ce que tu penses et je te conseille d’en rester là. Tu joues ton rôle, tu expliques, tu réponds aux questions techniques concernant la société. Tu insistes bien sur le fait qu’il ne faut pas de licenciements, que nous avons de la main d’œuvre qualifiée qui peut agrandir encore les effectifs de la société si les investisseurs veulent la faire grandir. C’est d’ailleurs l’idée ; en faisant appel à des investisseurs privés qu’ils soient karpokiens ou étrangers. Il s’agit aussi de remplir les caisses de l’Empire, tu le sais bien. C’est là l’intérêt national et c’est ce que nous devons avoir en tête Vlad et toi le premier ».
V K :
«
oui, enfin tout ça ne me dit pas pourquoi il y a tant de militaires du coup… »
A travers la fenêtre, les deux amis observent l’arrivée de la délégation Pharoise.
Pas moins de 4 limousines noires sont nécessaires pour l’arrivée des pharois. Les deux hommes aperçoivent les premières personnes qui descendent des véhicules. Tous arborent le chapeau si identifiable qui peut sembler hors du temps. Quatre personnes portent ce qui semble être un coffre ancien, assez lourd apparemment.
A cette vue, Vlad Kospa, interloqué, réagit instinctivement. Lui qui ne semble pas avoir été briefé sur cette réunion, sur les tenants et aboutissants de cette rencontre.
V.K. :
«
Qu’est-ce que cette comédie ? non mais tu as vu ça ? c’est avec ces personnes-là que je vais parler stratégie économique et commerciale ? Ce sont ces gens-là qui vont faire l’avenir de ma société ? c’est une mascarade ! »
B.B.
«
Stoppe ! arrêtes, c’en ai trop maintenant. » réagit Blagoy d’une voix qu’il ne veut pas qu’elle soit entendue par d’autres, mais également avec une fermeté qui surprend son ami. Puis il reprend.
«
D’une, ne te fie jamais à l’apparence, on ne t’a pas appris ça dans ton entreprise ?
De deux, tes propos peuvent sembler aller à l’encontre de la volonté de l’Empereur et sur ce point, je pourrais te confier au service du Ministère de l’intérieur pour déloyauté !»
Blagoy Budnoff après un silence pesant, reprend la parole en prenant Vlad par l’épaule et lui confie d’un ton paternel.
«
Je sais, tout cela est sans doute très dur pour toi, cruel d’un certain point de vue peut-être. Tu as fait grandir cette société qui était ainsi devenue ton « bébé ». Je comprends cela. Mais sache qu’en ce qui te concerne ce n’est ni un échec, ni un désaveu. Grâce à toi, à ton travail, l’Empire peut espérer asseoir ses intérêts qui vont au-delà de nos deux personnes. Tu verras, tout se passera bien et je suis certain que ton avenir n’est pas si sombre que tu peux le penser aujourd’hui ».
A ces mots, la grande porte s’ouvre, la délégation pharoise est accueillie par le Ministre et le secrétaire général. Les représentants des deux pays, s’installent à la table. A peine sont-ils assis, avant même que d’autres mots soient prononcés, deux pharois prennent le coffre et en étalent le contenu sur la table : des liasses de billets. Un peu circonspects, les karpokiens font bonne figure.
En tout cas, les journalistes karpokiens autorisés à prendre quelques clichés avant l’entame des discussions, en profitent pour demander de prendre la pause et immortaliser ainsi la rencontre.