2 janvier 2012 au Palais impérial d'Estham, Empire du NordLa présidente fédérale Mazeri Abrogara, au palais impérial d'EsthamL'Empire du nord n'était manifestement pas une contrée des plus lointaines pour la diplomatie fédérale d'Alguarena, pourtant elle ne manquait pas d'exotisme considérant le changement radical de température entre les deux territoires et plus encore la structure même de l'appareil politique des deux pays. Les journaux alguarenos se risqueraient à titrer "La Présidente et l'Empereur" pour marquer le décalage des deux figures politiques qui se promettraient sur place de redessiner les dynamiques régionales. Acteur croissant de l'espace régional aleucien, l'Empire du Nord avait souffert d'une terrible image après son acceptation de bases militaires kroniennes sur son sol, pour permettre de mettre à portée de tirs des états membres de l'Organisation des Nations Commerçantes.
Rapidement avisé par les délégations étrangères affiliées à l'ONC, l'Empire du nord avait rétropédalé au sujet des accords précédemment signés. Un changement de cap relevé mais insuffisamment apprécié, eu égard au mal déjà causé. Depuis cette mésaventure, l'Empire du Nord nourrissait en lui le doute, quant à sa capacité à pouvoir refuser l'installation d'infrastructures étrangères sur son sol et sur simple demande.
Ce n'est qu'au terme d'une période d'accalmie, laissant derrière lui l'indépendance du Mokhaï et la crise des missiles kroniens, que l'Empire du Nord fait le choix de présenter une nouvelle politique étrangère intelligible aux services diplomatiques alguarenos, par la défense d'une politique souveraine mais qui ne ferait pas l'impasse sur son intégration au sein des dynamiques commerciales locales. Un changement de paradigme des plus appréciables qui appelait les deux pays à faire table raz des griefs pour présenter des perspectives mutuelles prospères, en vue d'encourager une nouvelle redéfinition des amitiés régionales...
Sur le sujet d'une rencontre diplomatique officielle, les moyens n'avaient manifestement pas manqué, car en sus de la présidente fédérale d'Alguarena, Mazeri Abrogara elle-même, c'était aussi le déplacement d'un détachement d'une
compagnie des honneurs cérémoniaux qui rendrait l'instant solennel. Composées d'unités professionnelles, aguerries aux formations militaires mais également à toute la rigueur nécessaire au déroulé de défilés coordonnés, à pied ou à cheval, les compagnies des honneurs cérémoniaux demeuraient des unités d'excellence, tant sur des considérations martiales qu'artistiques. Une réputation qu'elles avaient vocation à remettre en jeu, sur le territoire impérial nordiste, par l’exécution de différentes manoeuvres cérémoniales à la descente de Mazeri Abrogara sur le sol du futur partenaire.
L'arrivée à l'aéroport impérial d'Estham bénéficiait donc d'une cérémonie assez grandiose, pour laquelle la Fédération d'Alguarena souhaitait rivaliser avec le prestige arboré par l'Empire. Des soldats républicains, dont la descente d'avion avait précédé celle de la présidente fédérale, étaient présents en tenue de cérémonie et entamaient différents jongles avec leurs sabres. Leurs uniformes réfléchissaient mal la lumière grisâtre de l'endroit et leur talent à part, ils ne demeuraient pas moins que des soleils de minuit, présentant un halo de couleurs chaudes, partagées entre l'azur et l'or. Symboles d'une fierté nationale, les soldats républicains portaient aux côtés de leur présidente, le rayonnement culturel et l'excellence que l'Alguarena se complaisait à afficher sur l'échiquier mondial. Engagé dans une quête de reconnaissance et de réaffirmation de la souveraineté nationale après l'indépendance du Mokhaï, l'Empire du Nord jouait sur ses relations bilatérales naissantes, une opportunité réelle de pérenniser et d sauvegarder sur l'ensemble de son espace territorial, l’autorité impériale jugée en déclin eu égard aux crises politiques majeures qui l'avaient affecté de près ou de loin, comme l'indépendance du Mokhaï, comme le massacre de Port-Hafen dans sa sphère d'influence par l'Empire listonien ou encore les réputations déclinantes des principaux empires mondiaux (Empire latin francisquien, Empire listonien, etc...).