Fête nationale

La délégation gallèsante arriva le matin même du 25 janvier dans une ville d'Ilios en pleine effervescence, mobilisée pour la venue exceptionnelle de 19 chefs d'État et diplomates alors que dans le même temps les milouxitans s'apprêtent à célébrer la grandeur de leur nation. Réduite pour faciliter le travail des organisateur, la délégation ne comportait que trois dignitaire : le couple ducal ainsi que le ministre des affaires étrangères, arrivé la veille pour une rencontre en marge des festivités. L'avion qui venait d'atterir était donc celui de Son Excellence le Duc Bastien II de Gallouèse et de la Duchesse Louise, ainsi que tout un aréopage de collaborateurs et de gardes du corps.

Bastien dè Draune, vrai nom du Duc, était une figure majeure de l'Histoire du son pays. Outre son rôle figuratif de chef d'État, Dè Draune était aussi un héros national, acteur du rétablissement de la démocratie en Gallouèse. Politiquement issu des mouvances socialistes, l'héritier légitime du trône avait étudié au Grand-Kah, et avait été journaliste à l'époque de la RFG, c'est-à-dire la dictature. Il avait ensuite fondé son mouvement politique, participé activement à la Révolution du Vingt-Six-Août, et avait enfin été député à l'Assemblée Constituante et Chef du Gouvernement de 1988 à 1990, avant de se faire rétablir comme monarque par référendum. C'était donc plus qu'un représentant qui arrivait pour célébrer le rapprochement gallo-milouxitan, c'était une véritable légende vivante de son pays.

La venue de la Gallouèse à cette rencontre n'était pas seulement motivée par la volonté de participer à ce nouveau "coup" d'une République Milouxitane qui bouleversait le jeu diplomatique depuis plusieurs années. Il s'agissait aussi de montrer que le rapprochement gallo-milouxitan n'en était qu'à ses débuts. La constitution gallèsante accordant une certaine marge de manœuvre diplomatique au Duc, des discussions pouvaient avoir lieu sur les ambitions partagées de paix et de démocratie en Eurysie Occidentale.

Les discussions, cependant, c'était plutôt l'affaire de Gwetran de l'Hairdre de Kergouël. Ministre des Affaires Étrangères depuis une grosse année, le député du Parti Social pour la Liberté (gauche) était là pour un dossier bien particulier : finaliser l'entrée du Duché au sein de l'Union des Nations Indépendantes et Libres, dont il était de notoriété publique que le Milouxitania y jouait un rôle influent. Des discussions sur les questions militaires et économiques étaient également prévues. Il s'agissait de permettre une coopération régionale accrue entre États démocratique dans une Eurysie-cocotte-minute pouvant éclater à chaque instant.

Il pourrait donc s'agir du plus gros évènement diplomatique au second millénaire pour un Duché enfermé depuis 2005 dans la doctrine de "fière indépendance" (d'après Ludovic Boucher, La diplomatie trëveniste, 2010) du Président du Conseil Michal Trëvenon. Mais malgré l'importance de l'évènement, le chef de la diplomatie gallèsante, à savoir le Président du Conseil Exécutif (ou Président du Cabinet) Majëul Farche, n'était pas présent. Celui-ci, d'un autre bord politique que le gouvernement, jouait son poste au cours de l'année à venir dans des élections qui promettaient d'être serrées.


Le Duc et la Duchesse furent accueillis sur le sol gallèsant par la petite diaspora gallèsante au Milouxitania, ainsi que par l'Ambassadeur de Gallouèse en Milouxitanie, M.Rémien Duchéne, et quelques dignitaires milouxitan (à Milou de voir). Ils suivirent ensuite le programme prévu par les organisateurs. Les produits gastronomiques qu'ils avaient prévu d'offrir à la cave de la Présidence les accompagnait, tandis que Caheute, cheval de la Compagnie des Gardes, débarqué par bateau quelques jours plus tôt, se préparait pour une parade devant ses nouveaux propriétaires.