16/06/2013
04:16:45
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[Canta - Catholagne] Rencontre à Sancte : « Pape en son royaume »

PAPE EN SON ROYAUME

Canta / Catholagne


Rencontre à Sancte : « Pape en son royaume »



Signum Fidei. Indivisa manent.



Le soleil de midi, dardant ses ardents rayons sur l'eau turquoise de Leucytalée, alors divin tableau suspendu entre deux mondes, tapait sur le sable fin des plages du nord de l'île de Sancte. Là, un cordon sécuritaire d'hommes en hallebardes, drôlement vêtus de jaune, rouge et bleu, discrètement équipés d'armes de poing et d'oreillettes de communication, se tenait droit, faisant un et un seul en bloc, ne fléchissant pas un instant face au vent. Deux chaises longues étaient disposées au centre, sur lesquelles le souverain pontife de l'Église universelle et la reine du royaume cantais étaient allongés. Les deux personnages, tous deux souverains temporel et spirituel, les pieds nus sur l'immaculé tapis de grains chauds, le nez surmonté d'une paire de verres noirâtres, profitaient de la brise, en rien comparable aux temps de la même saison au Canta. Les discussions avaient d'ores et déjà commencées mais n'avaient que peu abouti, non en raison d'une mauvaise volonté de l'un ou l'autre des parties, mais bien par l'inclinaison des deux monarques à diverger sur le temps, le voyage, la marche, la boustifaille, l'inclinaison des taies d'oreillers, et plus encore.

Il y a un millénaire, au cœur des vastes plaines d'Eurysie du Nord, l'histoire des populations du Canta s'étaient tissé en parallèle avec les intrications complexes de la christianisation. La confrontation entre les croyances ancestrales, ancrées dans les rites païens, et les enseignements du christianisme occidental, porteurs d'une vision du divin différente, engendra une période de tensions et d'ajustements culturels. La christianisation s'élevait alors sous l'égide des monarques cantais, qui voyaient en cette nouvelle foi un moyen de consolider leur pouvoir et d'établir des liens diplomatiques avec les puissances eurysiennes émergentes. Par leur conversion, ils pavèrent la voie à une transition progressive des croyances nordiques anciennes vers les dogmes de l'Église catholane.

Des siècles plus tard, les héritages de ces processus de christianisation continuaient de façonner les fondements culturels et religieux du pays. Mais après plusieurs siècles de vie spirituelle commune entre le royaume et la papauté, les réformes doctrinales de Sancte poussèrent le Canta à non se détourner de sa foi, mais bien de l'autorité papale. Les relations entre l'Église catholique indépendante et la papauté demeuraient complexes, entrelacées de querelles théologiques et de revendications d'autonomie ecclésiastique. La reine Augustina II, celle-là même qui bronzait alors avec Sa Sainteté sur la plage de Leucytalée, avait maintenu une relation équilibrée entre l'Église cantaise et la papauté de long de son règne bien avancé, préservant la souveraineté religieuse du royaume tout en entretenant des liens cordiaux avec les autorités ecclésiastiques de Sancte.

C'est bien dans ce contexte historique aussi chargé que la rencontre tant attendue entre Augustina II et Pie XVI, aux ambitions plus favorables que ses prédécesseurs envers le rapprochement canto-catholan, se préparait, suscitant l'attention et l'anticipation tant au sein de Catholagne et du monde catholique conciliaire en général qu'au sein de la cour cantaise. Les enjeux de cette rencontre dépassaient largement les frontières ecclésiastiques et diplomatiques, symbolisant tout à la fois la volonté de rapprochement et de réconciliation. La question de l'intégration de l'Église cantaise au sein de la structure de l'Église universelle, alors sous l'autorité du pape de Sancte, représentait un défi de taille, nécessitant des compromis et des discussions approfondies sur les questions de théologie, de tradition et d'autonomie ecclésiastique. Rien ne les empêchait cependant d'en profiter pour prendre du bon temps.
Si Sa Majesté Augustina II était bien contente de quitter l’interminable hiver cantais qui en ce moment gelait les canaux de Roune, sa capitale. Elle n’était pas pour autant venu uniquement pour faire du tourisme et prendre un peu de bon temps, sur l’île Sainte de Sancte. Au contraire, ce voyage est des plus sérieux puisqu’il pourrait consacrer la réintégration de l’Eglise Catholique de Roune dans la masse de l’Eglise Catholique Catholane. Pour cela, la Fédération Monarchique avait effectué plusieurs “gestes de bonne volonté”, offrant ainsi à l’armée catholane de quoi équiper totalement un régiment en équipement individuel, en véhicules de logistique comme les camions, les radars ou la transmission mais également en véhicule blindé. Par ailleurs, quelques jours avant la visite d’Augustina II, le transporteur de chaland de débarquement, Augustina II, du ministère des armées de la Fédération a accosté dans le port de Sancte pour y délivrer 4 vedettes maritimes, 2e livraison d’un plus vaste don comprenant entre autre 18 vedettes complétées de mitrailleuses et de véhicules légers tout terrain. Grâce à cette livraison, l’armée pontificale dispose enfin de capacités maritimes, certes limitées mais capables d’assurer les plus rudimentaires opérations de souveraineté océanique. Sans oublier l’indispensable, les munitions, de tout calibre allant des plus petites balles pour les pistolets aux calibres intermédiaires des véhicules de combat sans oublier quelques obus pour les canons ; du carburant, des pièces de rechanges, des pneus, de la peinture, des rations de survie, des tentes, des vêtements, des fumigènes, des équipements de vision nocturne, des leurres pyrotechniques, des équipements d’entrainements ont également été fournis.

Par ailleurs, l’intégration de l’Eglise Catholique de Roune dans l’Eglise Catholique Catholane n’est pas une mince affaire, le schisme vieux de près de 2 siècles n’est pas venu par hasard et les divergences doctrinales restent profondes, certains points paraissent même insurmontables. Toutefois, cela ne décourageait pas Sa Majesté Augustina II qui avait enchaîné les réunions avec des clercs, du plus simple abbé à l’influent archevêque de Roune,

Listes des points non négociable :
  • Mariage des clercs
  • Messe traditionnelle en latin
  • Canonisation des défunts souverains
  • Implication des clercs dans la politique, notamment les clercs / sénateurs régionaux
Listes des points négociables
  • Préservation des 41 cathédrales cantaises, 1 par Province et 2 pour Le Roto et de leurs diocèses et évêques
  • Rôle du souverain cantais dans son Eglise
  • Place des femmes dans l’Eglise
  • Faible dialogue interreligieux

Une fois cette liste en 8 points établie, la reine put préparer, personnellement ses affaires pour son voyage, comme elle l’a toujours fait et quelques heures avant son départ, elle a assisté à un office privé dans la chapelle royale pour placer son voyage sous sainte protection. Ensuite, elle put embarquer sur le yacht royal qui pu l’emmener jusqu’à Sancte. Après quelques jours de navigation, le yacht royal arriva au large des terres saintes et mouilla au large, un canot catholan s’approcha du yacht et la souveraine monta à bord. Après quelques minutes de navigation, Augustina II put toucher terre et saluer les premiers dignitaires présents sur le ponton réservé aux grandes occasions. Signe de l’importance de l’évènement, le pape en personne était présent sur la quai pour saluer comme il se doit la souveraine d’un des plus grands royaumes du monde, le Canta ! Le Canta n’est pas qu’un des pays les plus riches du monde, le 5e en termes de PIB/hab, mais c’est aussi un des pays les plus croyants au monde, les relations entre l’Eglise et la Fédération Monarchique sont donc destinées à être bonnes. La reine, habillée totalement de noir et recouverte d’une mantille salua avec une très grande classe le pape, qui a du tout de suite apprécier la compagnie de cette dame d’un autre temps.
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