05/08/2013
16:15:06
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[Rencontre] Communaterra (Présidente Xaïomara) - Sylva (Présidente Lucette Dumorne) - Page 2

-C'est un projet sur le long terme. On ne renverse pas un instinct et toute une éducation héritée en une seule génération. Croisant les bras et se crispant un peu. -Mêmes les plus fervents des collectivistes, et j'en fais partis, sont emprunts de cette accoutumance. Nous ne pourrons nous défaire du jour au lendemain de ce réflexe, nous ne pourrons avoir un comportement irréprochable auprès de nos enfants qui nous imiteront quelques soient les efforts que nous ferons pour les éduquer aux bons réflexes. Pire encore quand la consommation s'inscrit dans la culture même. Le rhum par exemple, a toute une culture dans la plantation et collecte de cannes à sucre, dans son raffinage. Rejeter certaines consommations, c'est rejeter une partie de notre culture, histoire, et essence. C'est un état d'esprit traditionaliste qui n'est pas un argument valable, mais nous devons être pragmatique et accepter que c'est un facteur à prendre en compte. Pouvons nous espérer faire évoluer les réflexes consolidés par des siècles, des millénaires de société, en quelques générations ?
☭ x Présidente Xaïomara:

- Madame Dumorne, j'ai une perspective matérialiste dialectique historique, c'est-à-dire, nous comprenons que les transformations des moyens de production ont le pouvoir de remodeler rapidement les structures sociales. Les avancées technologiques et les changements économiques peuvent impulser des révolutions culturelles et sociales, redéfinissant les rapports humains.

La Présidente Xaïomara approfondit son discours:

- Les modes de production conditionnent les relations entre les classes et façonnent les mentalités. En investissant politiquement dans des moyens de production émancipateurs, axés sur la coopération plutôt que sur l'exploitation, nous pouvons créer les conditions pour un changement culturel profond. C'est en transformant les bases matérielles de la société que nous ouvrons la voie à de nouvelles valeurs collectives.
-C'est une approche qui a son sens. Un modèle économique capitaliste ou féodal est en effet pensé pour maintenir une certaine hiérarchie, du plus riche en capital ou en fief, et en découle un mode de production et de consommation. J'étudierais avec joie vos écrits historiques sur la question, pour voir quels points ont permis non pas seulement de transformer l'économie, mais aussi rendre le collectivisme attractif. Je ne partirais pas d'ici sans m'être procuré les plus pertinents de vos documents que je partagerais avec mes camarades. Mais pour aborder un sujet concret, comment s'opère la transformation de l'économie ? Nous faisons émerger de notre côté des coopératives, pour le moment du côté des secteurs nécessitant un capital raisonnable. Nous travaillons également sur des modèles de cotisation pour financer des infrastructures plus approfondies. Est ce qu'il y a d'autres points qui faciliteraient l'opération ?
☭ x Présidente Xaïomara:

- Je ne vous aurais pas laissé partir sans avoir visité notre plus grand bien commun, la Bibliothèque Révolutionnaire.

En souriant et en passant sa main dans ses cheveux.

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- Nous avons étudié les problématiques que vous rencontrez pour transformer l'économie Sylvoise. Nous produisons ici, certaines ressources en abondance, nous serions ravis de les partager avec vous pour vous permettre de vous défaire de la dépendance de l'État Capitaliste et recevoir certains de vos produits pour assurer une débouchée à ceux-ci.

Nous aimerions également vous aider à prendre possession de moyens de productions de matières premières et vous permettre de les exploiter par vous-même en envoyant nos meilleurs ingénieur-euse-s dans vos cités.

Aussi, nous aimerions vous financer une grande Cité qui ferait office de vitrine ainsi qu'une cinquantaine de Cités dans tout le pays pour permettre de créer des vrais réseaux de coopératives et des cités que vous pourriez mettre en commun.

Elle prend une fleur trouvée au sol pour la mettre dans ses cheveux, avant de continuer :

- Nous pensons que vous devriez miser sur deux sujets : La Santé et la Justice. Si vous arrivez à fonder un système de santé et judiciaire plus rapide, efficace et sans frais, cela serait une grande avancée pour vous.

Vous devez aussi développer des médias indépendants et citoyens pour permettre d'éviter la propagande bourgeoise

Je suis personnellement prête à répondre à vos besoins, en cas de problème
Lucette cligna plusieurs fois des yeux.

-Je m'attendais bien à un soutien actif de votre part après une telle invitation, mais à un tel degré ? Cinquante, cinquante et une même, cités construites ? Je me doute que la proximité de nos idéologies suffit à vous inspirer confiance, mais aussi vite ? Après tout, je pourrais être une populiste, corrompue, hypocrite et menteuse. Je pourrais posséder des parts dans des dizaines d'entreprise et tenir ces discours pour diverses raisons douteuses, n'être qu'un laquais des nobles. Pourquoi me faites-vous confiance à ce point en si peu de temps ?
☭ x Présidente Xaïomara:

- Nous ne vous offrons rien, nous offrons ceci à votre peuple. Ce n'est pas en vous que j'ai confiance, c'est en lui. Si le peuple est éclairé grâce à nos actions, alors si vous êtes une hypocrite, menteuse et corrompue, vous serez aussi tôt mise à la poubelle.

Nous n'avons qu'un espoir : celui d'avoir un voisin libre. Nous ne serons jamais égoïstes de solidarité.
Souriant à nouveau, la présidente reprit :

-Je comprends mieux. Pour ma part, je ne vous cache pas que je ne peux, en aussi peu de temps, vous accorder ma pleine confiance. Il n'y a pas d'autres raisons que le scrupule et la méfiance envers la précipitation. Enfin, si. Nos points de vue sur l'économie et le social concordent en de nombreux points, mais il y en a d'autres où nous ne le sommes pas. Et là je ne peux m'empêcher d'imaginer quelle posture vous aurez à cet égard. C'est un exemple en apparence superficiel mais il est loin de l'être : la consommation de produits d'origine animale, la zoophagie comme vous le dites. Pourrez vous tolérer cela ? S'il y a bien des mouvements végétaliens en Sylva, aussi bien parmi les collectivistes que les autres courants politiques, c'est loin, très loin d'être la norme. Pourrez vous tolérer cette habitude, oserais je même dire, cette culture ?
☭ x Présidente Xaïomara:

- Prenez le temps qu'il vous faudra. Notre aide sera toujours disponible, et pourra être donné petit à petit. Nous n'avons que faire de vos coutumes, ce ne sont pas les nôtres et nous n'avons point à accorder de jugements de valeurs sur celles-ci. Nous continuerons de publier livres et articles scientifiques pour convaincre qui que ce soit de cesser la zoophagie, mais passer par la force de toute façon ne ferait que développer des marchés noirs et dégoûts de notre culture et de nos convictions les plus profondes.
-Je suis rassurée de votre franchise sur la question, et de l'approche "éducationnelle" que vous adoptez. Si sont indéniables les arguments à l'encontre de la zoophagie, peut être s'imprègneront ils progressivement, peut être pas.

Elle rigola brièvement.

-Je ne vous cache pas que je suis encore plus attachée à cette alimentation qu'à la consommation de façon générale. Mais passons. Pour en revenir au renforcement de l'économie, du modèle de santé, et de justice. Ces deux premiers points nécessiteront des investissements matériels, humains et... financiers ? Avez-vous déjà réfléchi à la question ? Il s'agira de faire passer de Communaterra à Sylva des ressources et... les rumeurs concernant le ton de vos échanges avec Matilde Boisderose laisse à penser que cela ne pourrait se faire aisément.
☭ x Présidente Xaïomara:

- Je ne sais point ce qu'il se dit sur nos échanges. Ce qui est sûr, c'est que nous avons proposé plusieurs échanges dans l'objectif de la paix et que nous n'avons obtenus que refus.

Si nous devons tempérer pour vous permettre de gagner en importance, nous serons agir.
Souriant à la réponse, Lucette poursuivit.

-Nous devons élaborer la question, définir clairement quelles ressources seront requises, et établir les méthodes de transfert requises en fonction de l'ampleur de la tâche. Si la noblesse, et sûrement la bourgeoisie libérale aussi, vont avoir une méfiance notable à votre égard, elles restent pragmatiques et il suffirait d'opérer la chose selon les règles de leur modèle, en apparence.
Que Communaterra accepte de s'ouvrir commercialement, vendez peut être quelques ressources à la bourgeoisie qui n'attendra pas un instant si c'est intéressant, et vous aurez les axes de circulation pour aussi "vendre" aux villages coopératifs. Je ne suis pas experte mais je sais déjà que nos constructions pourront favoriser bois et briques à notre disposition. C'est avant tout sur l'outillage que nous peinons à nous approvisionner, nous devrons établir nos propres mines, raffineries et usines. C'est sur ces points qu'il faudra déployer des efforts qui, une fois accomplis, permettront aux collectivistes de développer avec beaucoup plus d'autonomie leur industrie.
Il est naturellement capital que notre développement se fasse de façon souveraine, pas sous perfusion constante des communaterros.
☭ x Présidente Xaïomara:

- Madame Dumorne, vos réflexions sont éclairantes. Nous sommes disposés à entamer de nouvelles négociations avec un émissaire plus consensuel pour faciliter cette transition avec Madame Boisderose.


- Il est certain que nos ne devons pas instaurer une dépendance directe envers la Communaterra qui remplacerait une ancienne dépendance. Afin de favoriser le développement industriel des collectivistes, nous proposons une assistance initiale, axée sur la mise en place d'infrastructures essentielles. Cela inclura la formation, la construction de sites de production et le transfert de connaissances pour promouvoir l'autosuffisance, et cela, dans toutes les cités que nous sommes prêts à construire, et celles déjà sur pieds.

Elle aborde également la question des mines :

- Il faudra étudier des questions légales pour ce qui est du rachat des mines en vue de leur collectivisation.
-Le rachat de mines existantes sera difficilement envisageable. Tant qu'une mine est rentable, elle ne se vend pas avant d'interminables et coûteuses négociations. Toutefois la mise en place de nouvelles mines est possible. Il reste encore des terrains qui, s'ils ne sont pas les plus riches, restent suffisants pour fournir le nécessaire. Le commerce de matières premières ne sera de toute façon pas exclu puisque de toute façon Sylva, et je suppose que Communaterra aussi, sont loin de disposer en quantité suffisante de toutes les ressources minières requises à une industrie développée selon les standards actuels. Il est envisageable de baisser les standards, si nos objectifs de consommation évoluaient, mais il y aurait un seuil en dessous duquel nous ne saurions aller. Quelle est la posture de Communaterra sur la question ? Se fournit elle notablement de minerais à l'étranger, ou préfère t'elle se passer de ce qu'elle ne peut produire ?
☭ x Présidente Xaïomara:

La Présidente Xaïomara se penche légèrement et recueille une poignée de terre entre ses mains. Les grains de sol, riches de la quintessence de Communaterra, glissent doucement entre ses doigts.

- La terre nous offre suffisamment de ressources, et nous sommes prêts à vous soutenir dans l'ouverture de nouvelles mines pour produire ce dont vous aurez besoin. La solidarité entre nos nations doit guider nos actions, et nous sommes disposés à collaborer étroitement pour assurer un approvisionnement adéquat en matières premières.

Elle prend ensuite une posture plus assertive :

- Concernant nos pratiques, nous privilégions l'autosuffisance dans la mesure du possible. Nous ne sommes pas fermés cependant à des accords équitables avec vos fermes collectives.
-Cela m'intrigue. Encore une fois je ne suis pas experte sur la question, mais vous attirerez l'attention des ingénieurs déjà dans le parti collectiviste. Les technologies actuelles, d'autant plus dans la course à l'innovation dans laquelle se lance Sylva, nécessite toujours plus de terres rares et spécifiques. Ils seront curieux de savoir quelles alternatives adoptent vos ingénieurs pour répondre à ces besoins en toute autarcie. Malgré tout, je pense que le commerce à l'échelle continentale reste raisonnable pour les éléments vitaux de ce genre.
Qu'on s'entende bien, je ne soutiens pas la mondialisation économique, loin de là, et vise autant que possible la souveraineté. Mais commercer avec des voisins proches des ressources rares en petite quantité, c'est acceptable selon les courants collectivistes sylvois, d'autant plus quand c'est auprès de partenaires de confiance.
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