17/07/2013
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Atlas Géographique et culturel

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"Étranger, comme tu peux le voir notre cité est grande et belle. Ce topic te permettra de la visiter plus en détail. Nous sommes débordés en ce moment, nous tâcherons donc de te fournir ces informations au compte-goutte."
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Enseignement supérieur à Velsa, visite des lieux


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"Étranger, j'espère que tu es aussi ravi que moi de pouvoir commencer cette visite thématique. Aujourd'hui, nous allons faire la visite de quelques établissements historiques particulièrement importants, à savoir quelques bâtiments consacrés au savoir, à la recherche et l'éducation. Ce ne sont pas les seuls bien évidemment, mais ils occupent une place particulière à Velsna. Pour cause, ils ont fait la renommée de la cité."


École des Arts nobles Luca Garini


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Fondée en 1618, cet établissement a été crée par le mécénat de plusieurs familles patriciennes en réaction au déclin politique de Velsna. Étant donné que les succès sur mer et à l'étranger étaient devenus rares, se reconvertir dans la culture était un bon moyen de faire valoir son nom autrement. C'est ainsi que l'établissement a pris le nom de son plus grand donateur : Luca Garini. A cette époque, les velsniens théorisaient l'existence de quatre arts nobles naturellement supérieurs à tous les autres: la peinture, la sculpture, la musique et l'architecture. Ainsi, cette école est encore divisée entre ces quatre départements. Bien sûr, l'appellation d'arts nobles est aujourd'hui considérée comme désuète avec l'émergence d'une multitude d'arts que l'on ne pourrait qualifier de vulgaire, mais l'établissement a toujours tenu à garder cette appellation, ne serait-ce que par prestige.


La Grande École de l'Arsenal



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Comme tu dois le deviner étranger, Velsna a toujours été tournée vers la mer. Mais pour cela, il faut une flotte, et pour manœuvrer une flotte il faut le personnel naval le plus compétent possible. C'est donc ainsi qu'a été fondé en 1698 la Grande École de l'Arsenal à une époque où la flotte avait subit d'importantes pertes humaines et devait être à nouveau pourvue rapidement en marins qualifiés. Encore aujourd'hui c'est ici que son formés le corps des capitaines de marine de la Marine de la République. Il s'agit donc d'une école militaire, la plus prestigieuse de la cité.


La Faculté de Philosophie de Velsna


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Dépendant de l'Université de Velsna, la Faculté de Philosophie est sa plus ancienne composante, crée en 1532. Il ne faut pas se fier à son nom, on y ne fait pas que de la philosophie. On y fait l'étude de la philosophie, mais aussi de la rhétorique, du droit et de la littérature. C'est par là que la majorité des Hommes politiques les plus talentueux de Velsna ont commencé. Actuellement, sur les Mille membres du Sénat de Velsna, 418 en sont issus. Il va sans dire que les conditions d'accès y sont difficiles. Récemment, la faculté a ouvert ses portes aux étudiants étrangers, une première. Personnellement j'étais contre mais on arrête pas le progrès j'imagine...
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La clientèle, lien social fondamental à Velsna


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Richard Torino, animateur de l'office de tourisme de Velsna a écrit :
11 mai 2012

Lorsque les étrangers apprennent le principe de clientèle

L’autre jour alors que j’effectuais avec mon convoi de touristes la visite routinière des canaux de la ville, un étranger vient me voir et me posa une question très pertinente : qu’est-ce que la clientèle ? Sans doute avait-il dû entendre ces mots de la bouche de quelconque velsnien de bon matin, toujours est-il que c’était le premier étranger à véritablement s’intéresser à la question. Je tente alors de lui expliquer avec des mots simples : « Velsna n’est pas un endroit comme les autres en ce qui concerne la politique vois-tu. Ici, les votes s’achètent. Tu vas me dire : c’est de la fraude ? Mais j’ai envie de répondre : est-ce de la fraude lorsque celle-ci est mise en place de façon institutionnelle ? Tout le monde triche ici, tout le monde ment. Même moi en ce moment, je pourrais être en train de te mentir parce que j’ai vendu mon vote à un sénateur. Je pourrais te dire que les fonds des canaux sont propres parce que le Maître des canaux veut faire croire à tous les touristes que cet endroit est parfait. Tu vois ce que je veux dire ? »
C’est comme cela que ça se passe à Velsna. Le monde moderne a beau nous avoir rattrapé, l’industrialisation a peut-être permis à beaucoup de Velsniens de s’enrichir au-delà de cette petite élite économique, mais au final le système a survécu. On ne se débarrasse pas facilement de 1300 ans d’un système clientéliste. Me concernant, j’ai en effet vendu mon vote à un sénateur pour que celui-ci m’accorde les fonds nécessaires à l’inscription de mon fils à la Faculté de Philosophie de Velsna. Il deviendra peut-être un Homme politique qui fera perdurer ce système en plaçant d’autres gens sous sa clientèle…
Les élections sénatoriales se gagnent ou se perdent en achetant des places d’université à des familles entières. Je ne dis pas que c’est un bon système : d’autres nations font bien mieux que nous sans la clientèle et je pense qu’aucun système n’est fondamentalement bon en soi. C’est l’Histoire qui nous a poussé vers ce système-là, des évènements qui auraient pu ne pas arriver. Si cela peut te rassurer au ca où tu n’aimerais pas notre façon de faire, sache que j’ai l’impression que les esprits sont en train d’évoluer sur le sujet…


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Lieux de Pouvoir à Velsna Episode 1 : l'Arsenal

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Richard Torino, animateur de l'office de tourisme de Velsna a écrit :
15 mai 2012

Lieux de Pouvoir de Velsna, Épisode 1 : l'Arsenal

Lorsqu’on pense à Velsna, on peut évoquer sa vie artistique, on peut mentionner son système politique qui paraît étrange aux gens du dehors, on peut aussi parler de sa gastronomie…pourquoi pas. Mais la majeure partie des étrangers connaissent Velsna pour la place qu’elle a eu dans l’Histoire maritime mondiale. C’est pourquoi, aujourd’hui étranger, je vais te parler du catalyseur historique de cette puissance, une institution à l’Histoire mouvementée, l’Arsenal de Velsa.
Premièrement, doit-on vraiment parler d’un Arsenal, ou des arsenaux ? Parce que oui, l’Arsenal auquel on pense est certes l’actuel siège du bien-nommé « Bureau de l’Arsenal », car il reprend une partie de ses bâtiments historiques. Mais aujourd’hui, les vrais arsenaux ne sont pas à Velsna même, ils ont été reconstruits au début du XIXème siècle sur le front de mer qui borde la lagune de Velsna. Mais soit, trêve de digression, tu es venu pour « l’Arsenal », pas vrai ?
Quand on pense Arsenal, il faut penser flotte, et Velsna commence à se faire une renommée sur les eaux à partir du XIème siècle environ. C’est à cette même période qu’est construit le premier Arsenal, à l’emplacement exact des bâtiments actuels. Cependant, nous en avons plus aucune trace. Pour avoir des vestiges en place, il nous faut remonter au XIVème siècle, les fondations de l’Arsenal datent de cette période. Mais comme tu t’en doutes, il a subi une multitude de reconstructions, rien que cette façade que tu observes, elle est un vrai puzzle : les fondations sont XIVème, la façade est XVème et les toits ont été refaits au XVIIIème après un incendie.

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Mais soit, tu te demandes ce qu’on y faisait dans cet Arsenal durant cette période dorée de la Renaissance, pas vrai ? Ce n’est pas sorcier, des navires certes, mais pas n’importe lesquels, regarde par toi-même.


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Des goelasses, on les appelait comme ça. Imprononçable je sais, mais c’est leur nom. C’était une évolution des trières de l’antiquité, mais beaucoup plus manœuvrables et rapides. Leur coque était souple, absorbait les chocs comme des élastiques, du noyer coupé dans les terres fermes colonisées sur les Auccent indigènes. Mais la magie de l’Arsenal, ce ne sont pas ses navires, c’est l’Arsenal lui-même. Cet endroit, qui à son apogée comptait 17 000 ouvriers, que l’on nommait arsenali, est sans doute l’un des premiers ou l’ont a théorisé le concept de fabrication à la chaîne. Les ouvriers assemblaient à la main des éléments qu’ils avaient au préalable préfabriqué sur des moulures, et il n’y avait plus qu’à les assembler une fois un lot de matériaux livrés. L’Arsenal pouvait procéder ainsi, malgré sa superficie limitée, à la mise à l’eau de 10 navires, de manière simultanée ! Lorsqu’on coulait une goelasse velsnienne, certes chose difficile, une autre apparaissait à l’horizon !

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Regarde ces quais, imagines-y des centaines d’ouvriers se presser autour de ces cales sèches. Cet âge d’or a duré le temps qu’il a duré. Au XVIIème siècle, la cité a perdu le contrôle des mers pour le laisser à des Etats-Nations plus organisés, plus solides et plus vastes. La rivalité constante avec la Zélandia a également épuisé les ressources de la cité, et les grandes familles patriciennes ont rechigné de plus en plus devant des pertes financières toujours plus grandes. L’Arsenal a cessé son activité d’origine à la fin du XVIIIème siècle.

Mais ce n’était pas la fin du voyage pour le bâtiment en lui-même. Les velsniens tenaient beaucoup à cet Arsenal, c’était un symbole d’orgueil. L’Ecole de l’Amirauté fondée au XVIIème siècle a continué d’exister dans une partie du bâtiment et prospère encore de nos jours. Le reste de la structure est alors réinvesti par le Bureau du Maître de l’Arsenal, auparavant appelé Maître des Offices, mais qui à partir du XVIIIème siècle s’accapare le contrôle des flottes de la République, un rôle qui jusque-là revenait au Patrice. Depuis lors, quelques remaniements architecturaux ont été réalisés : une partie des anciennes cales sèches a «été ensablée pour y construire des extensions aux bâtiments administratifs du Maître de l’Arsenal. Quatre ont été conservées à des fins historiques. Désormais, c’est d’ici que se fait la diplomatie velsnienne. L’Arsenal ne produit plus de navires certes, mais son pouvoir est intact…il a juste changé de forme. Notre visite est terminée, j'espère qu'elle t'a plu.

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Lieux de Pouvoir à Velsna Episode 2 : le Palais du Patrice

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Richard Torino, animateur de l'office de tourisme de Velsna a écrit :
18 mai 2012

Lieux de Pouvoir de Velsna, Épisode 2 : Le Palais du Patrice

Tu attendais ça étranger, pas vrai ? On aura parler de tout ce qui a un jour été construit, les touristes ne retiennent que ça en général : le Palais du Patrice.

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Cette façade gothique majestueuse en dit beaucoup. Cette bâtisse est un colosse épais et imperturbable, comme doivent être les sénateurs et le Patrice qui siègent à l’intérieur. Les fondations solides d’une République solide, car oui le Palais du Patrice est non seulement le lieu du chef de l’exécutif, en plus d’être le lieu de réunion du Conseil Communal mais il est également hôte des sessions du Sénat de Velsna, de loin l’institution la plus puissante de la République.

Depuis toujours, le palais abrite les quartiers du Patrice de Velsna, c’est la fonction première du site, le reste est venu plus tard. Il y avait un autre palais construit au Xème siècle dont on retrouve les fondations par endroit (ce dernier a été détruit par un incendie a XIIIème siècle), mais tout ce que tu vois ne date pas plus tôt que le XIVème siècle. Il a été construit à une époque où le Patrice avait encore un pouvoir réel sur la cité. Cependant, l’enrichissement progressif de la cité au Moyen-âge l’a de plus en plus mis en concurrence avec les patriciens qui composaient le sénat et dont le pouvoir a fortement cru. Si bien qu’à la fin du XIVème siècle, le sénat a décidé du principe de « cloisonnement » du Patrice, ce dernier n’avait désormais plus le droit de sortir de ce palais sans leur autorisation, ce qui est toujours le cas maintenant.

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L'entrée dite "sénatoriale" du palais, réservée aux sénateurs

C’est au XVème siècle que le Sénat s’y installe à son tour, dans une aile séparée du bâtiment et il y tient encore ses sessions encore aujourd’hui. Le Conseil communal et le Patrice dans l’aile nord, le Sénat dans l’aile sud, ces dernières ne communiquent pas, comme s’il y avait en réalité deux bâtiments en un seul. Le seul contact (indirect) est la cour intérieure que tu vois là :

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Indirect parce que la cour n’est accessible qu’au sénateurs et non au conseil, comme un rappel volontaire qu’à Velsna, le législatif aura toujours le dessus sur l’exécutif, les représentants seront toujours au-dessus des princes. Le Patrice ne peut voir la cour que de ses fenêtres, frustrant non ?
Bon, passons au clou du spectacle : les curiosités. Peu de personnes le savent, mais il y a des cachots dans le Palais, à la fois en haut et en bas, à la cave et au grenier. On ne les uttilise plus bien sûr, elles ont été réaffectées il y a de ça 200 ans, mais elles avaient des noms fort poétiques : la prison des eaux pour l’une, la prison du soleil pour l’autre. Vois-tu, Velsna est littéralement construite sur l’eau, que crois tu qu’il se passe aux sous-sols lorsque la lagune est en crue ? L’eau monte, et le prisonnier se retrouvait avec les jambes immergées. Inutile de te dire qu’en hiver, ces prisons devenaient un piège glacé. Et en été, on transferait les prisonniers dans la prison du soleil. A Velsna en été, il peut parfois faire très chaud, encore plus sous un toit en plomb vois-tu…
Sur cette note macabre, cette étape de notre visite est terminée, j’espère que tu as apprécié. A bientôt étranger.

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La gallerie dorée, qui relie l'entrée sénatoriale à la chambre parlementaire


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Concepts et culture: le "velsianisme" ou "l'humour du canal"

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Richard Torino, animateur de l'office de tourisme de Velsna a écrit :
29 juin 2012

Concepts et culture: le "velsianisme", ou "l'humour du canal"

Une culture, ce n'est pas que des bâtiments et des monuments comme ceux que je vous ai déjà présenté. Une culture c'est avant tout un ensemble de comportements et d'habitudes qui définissent un groupe d'individus : une langue, des coutumes, la reconnaissance d'une organisation politique commune. Ce qui différencie un compatriote d'un étranger.

Et étrangement, ce que me rapportent beaucoup de ces étrangers, c'est une habitude de langage qui ne m'a jamais sauté aux yeux. Et que j’appellerais le "velsianisme". On pourrait le définir comme suit : une formule concise et frappante qui est supposée succéder à un long argumentaire. Cette concision reflète bien le moment où des négociations commerciales sont arrivées à leur terme, souvent négatives, et peut prendre un ton tout aussi bien sérieux qu'un humour cassant. On recense ces expression dans les sources littéraires velsniennes depuis au moins le XIIème siècle.

Certains rhéteurs sont connus pour avoir donné à cette pratique ses lettres de noblesse. Stephano Bocci écrit au XVIème siècle:

"On apprenait aux enfants à mêler, dans leurs propos, le piquant et la grâce, à enfermer beaucoup de sens en peu de mots. Les fondateurs de Velsna avaient donné à la monnaie de fer, je l'ai dit, peu de valeur et un grand poids ; avec la monnaie de la langue ils firent l'inverse ; il la contraignit à rendre un sens riche avec des mots simples et peu nombreux ; l'usage abondant du silence devait donner aux enfants concision et circonspection dans leurs réponses"

Avant d'ajouter:
" Il faut dissimuler sa sagesse, et prétendre n'être que des lourdaud, de façon à ne paraître supérieurs que grâce à nos qualités de négociateur... Voici comment vous pouvez vous convaincre que les velsniens sont les mieux formés à la philosophie comme à la rhétorique : si vous parlez à n'importe quel velsnien ordinaire, il peut sembler stupide, mais à la fin, comme un archer habile, il vous décochera quelque brève remarque qui vous prouvera que vous n'êtes qu'un enfant."

Quelques exemples de "velsianisme" peuvent être recensés dans l'Histoire de la cité, parmi ceux qui l'ont gouverné. Ainsi, lorsqu'un diplomate zélandien envoyé négocié une paix s'étonne au XVIIème siècle de l'absence de rempart à Velsna, un sénateur lui répond simplement "L'eau et les navires sont les meilleurs des remparts."

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Concepts et culture: le réalisme velsnien au cinéma

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Richard Torino, animateur de l'office de tourisme de Velsna a écrit :
1er Aout 2012

Concepts et culture: le réalisme velsnien au cinéma

Les origines du cinéma velsnien :


L’Histoire du cinéma à Velsna relève d’une grande complexité. Cependant, nous pouvons réussir à la réduire à des constantes et à des dynamiques. Avant de nous consacrer à la période la plus prospère de l’histoire cinématographique du pays, il convient donc de contextualiser la création et l’évolution du cinéma velsnien dans son ensemble.

Apparu précocement vers la fin des années 1890 dans la cité sur l’eau en même temps que la diffusion du kinétoscope, l’industrie cinématographique velsnienne tend toutefois à rester un moyen d’expression considéré comme vulgaire par une grande partie de l’intelligentsia de la République jusqu’aux années 1920. Il s’agit alors d’un divertissement populaire dans une cité où aucune salle de cinéma n’existe encore et auquel on peut assister dans des cafés et des débits de boissons à l’occasion de séances nocturnes dans le meilleur des cas, dans des tentes de fortune au cœur des foires dans le moins bon. Jusqu’aux début des an années 1910, la plupart des films, en vertu des contraintes imposées par le kinétoscope ne font pas plus de quelques minutes.



Les masses aisées ne font pas encore grand cas des innovations successives qui vont avoir lieu dans le domaine de la cinématographie dans les années suivantes. En effet, le cinéma, vu que comme une simple curiosité optique ne parvient pas encore à attirer les auteurs issus du théâtre et qui conçoivent ce dernier comme l’art noble par excellence, et qui passe bien au-delà de toutes les contraintes techniques du futur 7ème art.

On peut ainsi dire que dés sa création, le cinéma est un outil de stratification sociale, à défaut de ne pas être encore un outil de transmission de ces rapports de classes inégalitaires qui règnent à Velsna.

Plusieurs innovations finissent par le remplacer le kinétoscope, permettant par la même occasion aux films de prendre des caractéristiques de plus en plus ambitieuses. L’apparition et la diffusion du cinématographe, qui synthétise des technologies et théories déjà existantes comme le celluloïd en nitrate de cellulose ou le film à 35mm, donne une tout autre dimension à ce moyen d’expression.

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Kinetoscope velsnien (1901)

Les élites velsniennes reprennent rapidement la main sur l’outil de production cinématographique une fois ce dernier devenu une véritable industrie. C’est dans ces années 1910-1920 qu’apparaissent les salles de cinéma, la plupart des grands studios velsniens toujours en activité de nos jours et un véritable processus industriel à grande échelle. Le peplum et le courant romantique est à l’honneur durant toute cette période. Récits historiques, romanesques ou mythologiques monopolisent le grand écran velsnien, loin des contraintes sociales de la majorité de la population et répondant davantage aux codes moraux et esthétiques des chefs d’entreprise, grandes familles et sénateurs. C’est également en ce premier quart de siècle que la propagande, l’information et la publicité s’introduisent au cinéma, les divers acteurs de la vie politique et économique saisissant enfin l’efficacité du cinéma en tant que relais de diffusion de tout type d’idée.

Cependant, loin des paillettes de peplum grandiloquents et de l’omniprésence de la propagande des différentes grandes familles velsniennes qui concevaient le cinéma que comme relais, un nouveau courant tend à émerger dans les années 1940, et qui allait donner au cinéma velsnien ses plus belles lettres.

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Caméra cinématographique (1908)

Contre-attaque des masses: Le réalisme velsnien, les tensions sociales comme vecteur d’innovation :

Des noms comme Paolo Santiago, Dino Petrola ou Santino Albicci émergent en cette fin des années 1940. Ayant tous fait leurs classes dans des courants pourtant classiques et issus pour la plupart de milieux aisés, ces cinéastes commencent à se réunir en une confrérie, « Le cercle des socios », et à développer une nouvelle théorie du cinéma devant le succès de moins en moins important d’un art plus classique. Loin des films populaires tout en se tenant tout aussi loin des peplum et des drames bourgeois, le réalisme velsnien fait progressivement son apparition.

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Dino Petrola (1960)

Comme son nom l’indique, le réalisme velsnien, dans sa fin première, tend à remettre l’individu (et avant tou son contexte social) au centre de l’objectif de la caméra. S’inspirant davantage des documentaires que de leurs prédécesseurs d’où ils proviennent pourtant, la génération des socios invite le quotidien sur le grand écran, dévoilant les tracas d’une société laborieuse. Si le quotidien entre dans la salle de cinéma, les caméras commencent alors à sortir dans la rue, loin des décors aux dimensions pharaoniques. Cette caractéristique devient l’ADN du réalisme velsnien. Velsna en Hiver, dont l’intrigue se centre sur le quotidien des marins vivant de la pêche, devient un succès incontournable qui fait sortir le cinéma velsnien de ses frontières pour la première fois de son Histoire.

Poussant de plus en plus loin l’aspect contestataire du genre réaliste, Les raboteurs de parquet, réalisé par Santino Albicci en 1949, met en scène aux yeux de l’étranger le récit d’une grande grève des domestiques de Velsna, évènement qui a véritablement eu lieu simultanément au tournage du film, en insérant dans ce cadre documentaire des comédiens amateurs.

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Les raboteurs de parquet (1949)

Poussant le code réaliste à son extrémité, certaines scènes ne sont alors plus conçues pour faire avancer une intrigue jugée artificielle, mais sont volontairement rallongées, poussant l’objectif de la caméra à se focaliser sur des mouvements du quotidien pour donner un sentiment de réel au spectateur. Il y aussi peu de coupes que possibles et les effets de montage sont réduits à leur minimum car ce dernier doit être soumis au réel et non l’inverse. Le réalisme fait la part belle aux héros jeunes et ordinaires, qui vivent certes dans un cadre d’exploitation plus large qu’eux même, mais qui se complaisent souvent à ne se soucier que de leurs intérêts personnels, s’inscrivant dans une critique de l’individualisme où cette attitude court-termiste finit bien souvent par leur faire défaut.

Le réalisme connait de belles heures mais finit par se tarir dans le courant des années 1950-60, sous l’effet du retour en force des producteurs de films à gros budget qui ouvrent un nouveau cycle de domination du 7ème art par l’élite économique velsnienne…


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Concepts et culture: le carnaval de Velsna

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Richard Torino, animateur de l'office de tourisme de Velsna a écrit :
3 Septembre 2012

Concepts et culture: le carnaval de Velsna



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Chaque année, le carnaval de Velsna est un évènement attirant une armée de touristes. Ces derniers sont éblouis par les costumes, la variété et l’imagination déployée par les habitants de la cité dans la confection des masques et l’atmosphère générale d’une ville en ébullition pendant près de 10 jours. Mais force est de constater que beaucoup des étrangers qui transitent par Velsna et même des velsniens ne connaissent pas les tenants et les aboutissants de ces festivités. Pourquoi le carnaval ?

En premier lieu et c’est l’information sur ses origines que la plupart des velsniens savent : le carnaval, indubitablement correspond à une date du calendrier des fêtes religieuses catholanes. Mais on ne peut pas réduire l’évènement à sa portée religieuse, le carnaval de Velsna est un peu plus que ça, car il est devenu une fête populaire qui dépasse ce cadre. Retour à l’Histoire.
La première attestation des festivités du carnaval dans l’Histoire de Velsna est difficile à déterminer et suscite des débats de par le manque de sources écrites fiables. L’historien Luis Prado place son origine dans les spectacles de rue théâtraux de rue qui apparaissent vers le XIème dans la cité sous l’influence de l’immigration de plus en plus importante en provenance de la cité de Léandre où de telles coutumes existaient déjà. Ainsi, si la tradition des carnavals masqués existe aussi à Fortuna, elles n’ont pas de lien de parenté directe avec les festivités en cours à Velsna. Les premiers témoignages de ces évènements ne se retrouvent pas dans des documents officiels qui n’ont l’air de n’y prêter aucune attention mais essentiellement dans des témoignages en procès pour trouble à l’ordre public. Son origine spontanée et populaire est donc plus que probable.

Cette fête revêt également dés ses origines d’un vecteur de cohésion sociale et populaire. C’est avant tout une fête civique qui agrège autour d’elle les citoyens d’un quartier, qui vont entrer en concurrence avec ceux des quartiers voisins dans une véritable course à l’imagination dans la conception de leurs costumes, de leurs masques ainsi que dans le cadre de jeux mettant aux prises les dits habitants.
Au fur et à mesure des années où la fête génère plus de cohésion que de mécontentement parmi les riverains, la République commence elle aussi à vouloir s’approprier cet évènement. A partir du XIVème siècle, le Sénat tente ainsi d’imposer un calendrier des fêtes. Le carnaval fait son entrée au sein de l’aristocratie et par la même occasion, les jeux du carnaval deviennent de véritables divertissements publics de masse aux frais de patriciens soucieux de fidéliser une clientèle populaire. Il devient ainsi de l’intérêt de ces derniers de dépenser sans compter dans une débauche de festivités : course de taureaux, spectacles de funambulisme en haut du Palais des Patrices, construction de théâtres permanants…). Cette période entre le XIVème et le XVIIIème siècle marque ainsi l’apogée du carnaval en termes de spectacle et du nombre de participants. Cependant, dans ce processus, le carnaval a perdu beaucoup de sa signification d’origine qui était celle d’un moyen de cohésion sociale : les concours entre les différents quartiers de la ville ont ainsi disparu et c’est l’enthousiasme même autour de ces fêtes qui s’étiole à partir du XVIIIème siècle. De plus, le déclin économique de la ville à partir de cette époque ne facilite pas la tenue du carnaval dont l’ampleur se réduit.

Au XIXème siècle, le carnaval de Velsna a pour ainsi dire quasiment disparu. Les initiatives pour le ressusciter se multiplient à partir de la fin du siècle. Les autorités de la République tentent alors d’y associer de nouveau les masses au travers de comités locaux et de revenir aux racines de la fête. Dans le même temps, des riches aristocrates financent de nouveau des jeux, sans l’ampleur d’autrefois cependant. Il existe des différences : les spectacles impliquant les animaux, trop chers, ont disparu.

Au XXème siècle et de nos jours, le carnaval est redevenu un enjeu économique majeur en raison de l’avènement du tourisme de masse que l’on a accusé de dénaturer la fête et de lui faire perdre son sens profond. Le développement de la publicité et du marketing a eu tendance à de nouveau faire oublier ses origines simples et populaires. Beaucoup de velsniens considèrent le carnaval d’aujourd’hui comme le produit de cartes postales vulgaires, et un prétexte pour des multinationales de s’enrichir, dont certaines ne sont mêmes pas velsniennes.

Le carnaval de Velsna peut ainsi se résumer au-delà de son aspect religieux, à ses contradiction internes, entre célébrations spontanées et masses et réappropriation par une élite économique à travers les âges.


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Automobile: Strama, marque iconique

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Richard Torino, animateur de l'office de tourisme de Velsna a écrit :
26 Mars 2013

Strama, monument de l'automobile velsnienne



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Depuis plus de 100 ans, l’automobile a refaçonné en bien des aspects la République de Velsna. Elle a donné naissance à de grands axes, qui ont redessiné la carte de la distribution de population. Elle a provoqué l’émergence de villes et le déclin d’autres qui ont eu le malheur de se trouver hors des nouveaux axes. Elle a remplacé ou éclipsé tous les moyens de transports alors existants.
A tort, que ce soit à Velsna ou a l’étranger, l’on a tendance à dire que notre pays n’est pas particulièrement industriel, porté sur le secteur des services bien davantage. Mais ce ne serait que mal connaître l’histoire de l’automobile à Velsna, et en particulier celle du groupe Strama, qui aujourd’hui est une entreprise regroupant une bonne part de l’activité dans ce secteur, et qui a été en situation de quasi-monopole sur nos routes pendant plusieurs décennies. Retour donc, sur cette épopée industrielle et sur le phénomène de l’automobile dans la société velsnienne.


Avant Strama, des balbutiements d’une industrie à la constitution de l’entreprise (1901-1910):

Apparue au début des années 1900 dans la République, principalement par le biais de modèles déjà existants en Zélandia et à Teyla, l’automobile connait à Velsna un développement relativement tardif à Velsna si on le compare à ses voisins. Non pas que que la population s’y intéresse moins, mais que les conditions économiques n’y sont pas réunies. En effet, la topographie du pays, considérée comme particulièrement défavorable à son expansion, joue certainement un rôle dans la réticence des industriels velnsiens du début du XXème siècle à l’investissement (on rappellera qu’une partie du pays est composé de plaines marécageuses et que les rues de la capitale sont constituées d’un ensemble de canaux). Strama est avant tout le fruit d’une initiative personnelle : celle de Girolamo Strama. Cet individu n’est ni un technicien versé dans la mécanique, ni un industriel, mais un financier déjà connu sur les places boursières velsniennes pour ces placements judicieux et son enrichissement rapide dans les années 1890, en particulier dans le secteur du transport ferroviaire. Ce dernier, alors en voyage en Zélandia puis à Teyla, remarque alors le développement spectaculaire que l’automobile a connu. Sénateur en son état, celui-ci revient aussitôt à Velsna pour informer ses confrères de l’Assemblée de son projet d’établir la première véritable marque automobile velsnienne, si l’on excepte les tentatives amatrices à plus petite échelle qui existent déjà dans le pays.

Il réussit à convaincre le Sénat de l’utilité publique de posséder en cette période de révolution industrielle une entreprise proprement nationale de construction automobile, qui pourrait être à même de permettre à Velsna de rattraper un certain accumulé dans ce secteur. C’est ainsi, en levant auprès de plusieurs sénateurs un capital estimé à 1 million 200 000 florius, que l’industriel présente à la chambre du commerce de Velsna le dossier de création de Strama Automobiles le 21 juin 1902. L'idée phare de Girollamo Strama était de produire rapidement des automobiles utilisables par le plus grand nombre, bien loin de ce qui était considéré à l’époque comme étant un transport réservé à une élite. Copiant les modèles d’usinage à la chaîne déjà existants en Aleucie et dans une moindre mesure, à Teyla, Strama s’éloigne des autres constructeurs velsniens de l’époque, centrés sur une vision élitiste de l’automobile, et cantonnée à la production de véhicules sur commande. Enfin, tout comme ses modèles aleuciens, Strama abandonne le modèle industriel velsnien qui consistait à séparer les entreprises de fabrication de châssis, qui étaient assemblés par des entreprises tiers, et le reste de la structure de l’auto, qui elle était à la charge du constructeur automobile. Tous ces facteurs aboutissent ainsi à une baisse conséquente des coûts de production. La première usine de Strama est inaugurée le 2 février 1903 à Saliera, dans le sud du pays. Ainsi commence l’aventure Strama.
Si Strama est établie et commence à se constituer en société automobile hégémonique dès le début du XXème siècle grâce à son modèle de gestion novateur, l’entreprise se contente dans un premier temps de racheter les brevets d’exploitation de modèles déjà existants à l’étranger, n’ayant pas encore me degré d’expertise nécessaire à la conception de ses propres modèles avant les années 1910, data à laquelle nait la première véritable Strama, la S01.


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Strama S01


La Révolution S01 et la naissance d’un empire industriel (1910-1950):

Simple de conception et robuste, la S01 se distingue davantage par les facteurs de sa conception que par son architecture propre. Moteur à propulsion de 20 chevaux pour un poids de 700 kilos, et ce pour une vitesse maximale de 45 km/h. Il s’agit bien du processus de fabrication à la chaîne qui fait de la sortie de la S01 une véritable révolution, mettant une nation sur quatre roues et plongeant définitivement les routes de la République dans le XXème siècle. De même, Girolamo s’attache dés le début de l’entreprise à mettre sur place une masse salariale fidèle à l’entreprise en affichant des salaires bien plus élevés que ceux de toute concurrence éventuelle, solution couteuse dans un premier temps mais qui permet à ses employés d’acquérir par la suite leur propre modèle de S01, phénomène à la base d’un véritable cercle vertueux. En tout et pour tout, la S01 s’écoulera à près de 600 000 exemplaires entre 1910 et 1929, parvenant même à se faire une petite place à l’international et propulsant Strama en tant qu’entreprise solidement établie dans le secteur.

Cette explosion de la S01 correspond avec l’expansion des usines de Saliera où le nombre d’employés passe de 6 000 en 1910 à 30 000 en 1930. L’entreprise accompagne le développement technologique du secteur automobile tout en se diversifiant dans tous les types de transport à quatre roues : camionnettes, camions et les premières motos, un mode de transport phare pour un comme Velsna où le réseau routier souffre dans cette première moitié de XXème siècle de sérieux problèmes d’adaptation. Les premières véritables concessions automobiles font leur apparition dans la foulée, encore une fois, il s’agit d’une première dans ce pays. Ainsi, si on devait trouver un facteur de succès de Strama dans ses premières années, il s’agirait d’une innovation constante en matière de communication et d’organisation du travail.


De la mort de Girolamo Strama à l’entrée de Strama dans les grandes catégories sportives, l’apogée de Strama (1950-2000):

Une page se tourne en 1951 avec la mort du fondateur de l’entreprise, Girolamo Strama, qui avait acquis au Sénat et auprès de la population le surnom de « Capo di tutti auto ». Restant dans le giron familial, son fils aîné, Guillermo Strama prend alors la tête du conseil d’administration de la marque, dans un contexte de forte croissance des effectifs. La construction de plusieurs autres usines se fait au cours de ces années dans les territoires outre-mer de Velsna, fortement sous-développés et proposant des grilles de salaires beaucoup plus faibles que la métropole.

Les années 50, qui voient l’avènement d’une véritable société de consommation font revoir les critères de confort des velsniens à la hausse, et forcent la marque au S à concevoir des modèles alliant prix bas et aisance sur route. Ainsi est conçue la S06, petite voiture compacte, symbole de la dolce vita à la velsnienne des années 1950 et 60. Coupé trois portes conformément à la tradition en vigueur dans l’entreprise, la S06 est également la dernière monture à propulsion arrière de Strama, dans un contexte où les besoins de stabilité sur route dans un pays de plus en plus motorisé deviennent une priorité. Encore aujourd’hui, il s’agit de la Strama la plus vendue de l’Histoire du groupe, avec plus d’1 millions d’exemplaires au compteur. L’entreprise est alors à son apogée et détient un monopole indiscutable sur le secteur automobile velsnien.


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Strama S06

En parallèle, Strama s’engage de plus en plus dans des épreuves sportives internationales dans les années 1970 avec un succès variable. Si l’expérience en monoplace n’est pas concluante, où la marque au S n’arrivera jamais à décrocher un titre motoriste, le groupe devient un habitué des rallyes, où la marque peut se targuer de pouvoir concurrencer ses homologues raskenois. La situation de Strama reste ainsi stable jusqu’au début des années 2000 qui marquent un grand tournant dans l’Histoire de l’entreprise…

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Strama S08 Rallye


De la stagnation à la crise (à partir des années 2000) :

Le contexte de mondialisation qui a cours de façon de plus en plus prononcée à partir des années 1980 constitue le premier facteur d’une crise latente qui se dessine au sein du groupe. En effet, Velsna s’ouvre de plus en plus sur le monde, que ce soit politiquement et économiquement, ce qui n’est pas sans conséquence sur le marché de l’automobile. Du jour au lendemain, les velsniens ont accès à des véhicules étrangers, pour certains moins chers et d’une fiabilité supérieure. L’image de l’entreprise est ainsi rognée petit à petit en même temps que ses parts de marchés et les effectifs du groupe. Alors qu’en 1990, Strama constituait 85% du parc automobile velsnien, il n’est plus que de 21% en 2013. De même, l’installation d’usines d’entreprises étrangères sur le sol national a conduit à une mise en concurrence directe sur les salaires, qui obligent Strama à augmenter considérablement les dotations des cadres et du secteur de l’innovation afin d’éviter une fuite des cerveaux.

Sur le plan budgétaire, ces différents facteurs commencent à se faire lourdement ressentir, et aboutissent à un rachat par un consortium de sénateurs suivi d’une restructuration complète de l’entreprise en 2012. La plupart des cadres sont remplacés et on introduit dans les départements de ReD des éléments étrangers chargés de redonner une dynamique à la marque à partir de l’innovation, plutôt que de se contenter d’une clientèle acquise, mais qui se réduit progressivement. Reste à voir si cette situation débouchera sur des résultats plus heureux que ces vingt dernières années.




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Imagerie populaire et folklore militaire

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Richard Torino, animateur de l'office de tourisme de Velsna a écrit :
29 Mars 2013

Les chasseurs de Strombola, de la réalité au mythe



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Depuis huit siècles, l’Achosie du Nord, que les velsniens nomment Strombolaine constitue une terre de conflits, depuis la conquête de l’île lors des guerres celtiques aux troubles de la fin du XXème siècle, en passant par la guerre d’indépendance achosienne du XVIème-XVIIème siècle et la tentative de reconquête de la Strombolaine par ces derniers. Dans ce contexte, les cités-libres fondées par les colons velsniens dans la région, à savoir Strombola et Velathri, ont forgé très tôt une culture martiale particulièrement sophistiquée. Ces cités ne se sont donc pas contenter à l’instar des autres de lever des armées civiques ordinaires, mais ont obtenu le privilège de Velsna de mettre sur pied et d’entretenir des forces permanentes pour veiller à la sécurité des propriétés des patriciens et à l’étouffement des velléités d’indépendance des populations achosiennes. On assiste donc très tôt au développement du phénomène des « chasseurs strombolains », de véritables soldats professionnels parcourant les campagnes pour assurer la sécurité des citoyens velsniens sur les routes sinueuses aux frontières de la civilisation. Les chasseurs strombolains sont par la suite devenus un phénomène culturel, s’apparentant au concept de la chevalerie ayant cours à la même période en Eurysie occidentale, ayant une conséquence majeure sur la littérature velsnienne. Retour sur ce mythe que constituent les chasseurs strombolains et ce qu’ils sont aujourd’hui.


L’apparition du soldat-paysan au XIIIème siècle :

Au lendemain de la conquête de l’Achosie par la Grande République, celle-ci se retrouve de fait avec l’administration d’un espace de plusieurs dizaines de milliers de km² à gérer, une tâche inédite pour cette République maritime davantage habituée à gérer ses territoires par un biais indirect et un maillage de cités-libres semi-autonomes. Le problème étant qu’il n’y a en Achosie que deux cités possédant véritablement ce statut et étant peuplées de velsniens : Strombola et Velathri. Ces deux cités se retrouvent ainsi incapables d’administrer un tel territoire, en particulier lorsqu’il est peuplé de populations encore rétives à l’autorité velsnienne. Le Sénat prend alors la décision d’encourager le peuplement des campagnes par des citoyens velsniens, promettant une montée dans les classes censitaires et un financement constant de leurs exploitations afin d’encourager des citadins pauvres à l’installation. Cette aide se fait cependant à la condition que les nouveaux arrivants soient redevables d’un service militaire et d’une tâche de maintien de l’ordre dans les parcelles agricoles qu’ils occupent. C’est ainsi que naît à Velsna le concept de soldat-paysan que l’on baptise rapidement les « chasseurs de Strombola ».
Les premiers chasseurs de Strombola étaient très probablement des fantassins légers, armés d'arcs et de javelots. Ils étaient destinés à la défense de leur région principalement contre les raids d’achosiens refusant l’autorité velsnienne sur l’île, les deux préférant les escarmouches et les embuscades. Cependant, cet équipement est en constante évolution. A partir du XVème siècle, les sources évoquent des chasseurs strombolains assez riches pour constituer une cavalerie de choc lourdement caparaçonnée, en parallèle de ceux gardant un équipement d’escarmouche léger. On fait état de soldats presque universellement recouverts d’armures d’écailles, suffisamment flexible pour offrir une certaine mobilité au cavalier et à sa monture, mais assez résistante pour résister au violent impact d'une charge dans une formation de fantassins.

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Représentation d'un chasseur de Strombola à cheval, XIVème siècle

Cette évolution témoigne indéniablement d’une adaptation des chasseurs aux méthodes des paysans achosiens, qui sont de plus en plus organisés et semblent s’aventurer hors du terrain de la guérilla pour former de véritables armées à la fin de la période médiévale.


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Reproduction d'une armure à écailles d'un chasseur de Strombola, XIVème siècle, conservée au Musée militaire de l'Arsenal


De l’indépendance de l’Achosie à aujourd’hui : La fin des paysans-soldats et professionnalisation :

L’organisation des chasseurs strombolains change radicalement avec le guerre d’indépendance achosienne et les guerres zélandiennes. Le caractère de plus en plus permanent des troubles avec les populations achosiennes, rend le système de levée temporaire de propriétaires terriens qui constituait les effectifs des chasseurs strombolains, de plus en plus inefficace. Si dans le nord de l’Achosie, le système des paysans-soldats permet encore de contrôler en partie la population indigène, le maillage des grandes propriétés qui donnent le vivier de recrutement s’effondre complètement dans le courant du XVIème siècle, en raison d’une émigration massive des dits propriétaires, à la fois repoussés par les achosiens mais également attirés par de meilleures perspectives commerciales dans l’exploration de l’Aleucie et de l’Afarée.

Le Sénat de Velsna doit alors intervenir directement en Achosie du Nord afin de préserver ce qui reste de la province de Strombolaine, et réforme de fond en comble les chasseurs de Strombola. Ce qui était une armée irrégulière sous l’autorité de la cité de Strombola est professionnalisée et directement intégrée à l’armée de la Grande République. L’unité devient une troupe de voltigeurs légers armés de mousquets à partir du XVIIème siècle, spécialistes dans le combat en zones forestières, et devant couvrir les ailes de l’infanterie de ligne qui se développe durant toute la période moderne. Si il est toujours nécessaire d’être citoyen de Strombola ou de Velathri pour intégrer le corps, les zones de combats de ce dernier ne sont plus simplement cantonnées à l’Achosie du Nord, mais partout où l’armée de la Grande République opère. L’unité prend ainsi part à la quasi-totalité des conflits qui oppose Velsna à la Zélandia jusqu’au XVIIIème siècle.

Aujourd’hui, les chasseurs de Strombola sont toujours l’un des régiments les plus célèbres de l’armée velsnienne, et parmi ceux qu’elle met le plus régulièrement à contribution. Ces derniers constituent une troupe d’élite d’infanterie légère, toujours spécialisée dans le combat d’escarmouche et de guérilla conformément à son ancienne doctrine. Le recrutement dans le corps est complétement indépendant de la République et est organisé par les membres du corps lui-même, ce qui induit un phénomène de cooptation dont l’hérédité est un facteur important. L’unité est dvisiée entre une section « Strombola », la branche infanterie du corps, et une section « Velathri », la branche du génie et de la logistique dont dépend l’unité. Les plus récents engagements des chasseurs de Strombola remontent aux troubles en Achosie du Nord/Strombolaine dans les années 1950-1990, au cours desquels s’illustre Matteo DiGrassi, actuel homme politique velsnien, dont la famille est particulièrement liée à ce corps, sans pour autant que ce dernier en ait fait partie lui-même.

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Premier régiment des chasseurs de Strombola en opération dans le Zagros, 2011


Les chasseurs de Strombola dans la littérature et le cinéma :

Au-delà de sa simple Histoire de ces hommes que l’on nommait « chasseurs de Strombola », le phénomène sociologique du paysan-soldat a laissé un grand nombre de traces dans la société strombolaine actuelle et par extension, dans la culture velsnienne.
Du point de vue sociologique, encore aujourd’hui, les cités libres de Strombola et de Velathri paraissent plus militarisées que leurs consœurs de la métropole en vertu de leur histoire commune mouvementée avec l’Achosie. En cause, ce sont les deux cités de la République ayant la législation la plus laxiste concernant le port d’armées à feu, peut-être à mettre en lien avec cette mentalité d’auto-défense induite par les chasseurs de Strombola.
Ces derniers ont également laissé un riche héritage dans la littérature, la musique et le cinéma. Du point de vue littéraire, on retrouve trace des chasseurs sous la forme de poésies courtoises et de chanson de gestes héroïsant leurs hauts faits dés la fin du Moyen-âge, à une période où ces derniers semblent perdre leur emprise sur l’Achosie du sud. A contrario, les œuvres achosiennes décrivent les chasseurs strombolains comme des spoliateurs, des tueurs et des criminels ayant passé plusieurs siècles à réduire les achosiens sous une forme de servage au nom de Velsna. Le thème est également abordé par un large panel de balades, de mélodies et de chansons qui ont connu leur heure de gloire entre le XVIIIème et le XIXème siècle.

Plus récemment, le sujet semble avoir été mis au goût du jour par le cinéma velsnien, où le genre du cape et d’épées impliquant la figure du chasseur strombolain dans les années 1950 et 1960. Ces œuvres jouent encore une fois dans un manichéisme entre la figure du chasseur, représentant de l’ordre dans un pays sauvage, à contrario de la figure de l’achosien, celle du barbare destructeur de la civilisation. Mais plus récemment à partir des années 1990 a eu lieu une réévaluation de ces rôles traditionnels et la recherche d’un plus grand respect de la réalité historique, tentant de faire la part des choses parmi ces stéréotypes et ces clichés qui n’ont plus grand-chose à voir avec une quelconque vérité. Dans d’autres cas, le thème des chasseurs strombolains permet juste d’effectuer une transposition de thèmes critiques actuels pour dénoncer le concept de colonisation. Pour conclure, rares sont les figures mythiques à provoquer chez les velsniens un tel panel d’émotions et de fantasmes, reflets d’une réalité déformée par le temps et les enjeux que les époques ont voulu faire revêtir aux chasseurs et aux achosiens.




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Villes de la Grande République: Umbra

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Richard Torino, animateur de l'office de tourisme de Velsna a écrit :
22 Mai 2013

Umbra: la deuxième de toutes les cités






A une cinquantaine de kilomètres au sud de Velsna, sur le littoral, se dresse Umbra, métropole de 400 000 habitants. Là où Velsna serpente parmi des canaux, Umbra prend racine dans son port pour monter dans les collines de l’arrière-pays. L’auteur du XVIème siècle, Umare Locri, nous décrit la ville en ces termes : « Aujourd'hui l'esclave de Velsna, elle était jadis sa rivale. Cette ville, autrefois si puissante par sa force et par ses richesses, la voilà reléguée dans l’ombre de sa maîtresse, elle qui avait été si ombrageuse et orgueilleuse. ». Cette citation en dit long sur l’historique des relations tumultueuses entre Velsna et la deuxième plus grande cité de la République, et nous y reviendrons plus en avant au fil de cet article.

Consécutivement à cette longue histoire, la ville est particulièrement célèbre pour son patrimoine et ses monuments. Le centre historique d’Umbra, marqué par la présence d’éléments remontant pour les plus anciens, au moyen-âge classique, avec ses fontaines, vestiges antiques et palais patriciens, est l’une des plus grandes attractions touristiques du pays. Le centre-ville d’Umbra est ainsi le seul autre avec la vieille ville de Velsna, à bénéficier d’une inscription au Patrimoine national velsnien. Aux abords de la ville, les marais de l’embouchure du fleuve Arna constitue une réserve naturelle protégée par le Sénat de la cité. Le golfe d’Umbra, li aussi, bénéficie d’un haut degré de diversité marine, malgré un déclin relatif de sa faune depuis les années 1980.

Géographie et climat :

Umbra se situe à environ cinquante kilomètres au sud de Velsna et borde-t-elle aussi le littoral velsnien de la Manche Blanche, et est abritée par la baie d’Umbra. Le territoire de la cité est marqué par l’absence presque totale de relief, hormis la colline de Rana qui représente le point culminant de la ville et son centre historique, qui culmine modestement à 110 mètres de hauteur à partir du niveau de la mer. Cela donne à la la ville un aspect de monticule aux navires qui abordent la baie. La ville est le lieu de l’embouchure du fleuve de l’Arna, qui prend sa source plus loin à l’ouest, dans les montagnes du Zagros.
La ville bénéficie d’un climat tempéré océanique. Ce dernier est marqué par des étés chauds et des hivers doux, ainsi que par une faible amplitude thermique. Les précipitations sont fréquentes et réparties tout au long de l'année avec 969,1 mm d'eau et environ 101 jours pluvieux par an. La neige est rare en raison de sa situation sur le littoral. La température moyenne annuelle est de 14,2 degrés.

Morphologie de la ville :
Si Umbra est une cité ancienne, le XXème siècle fut marqué par un développement extrêmement rapide à la faveur de la Révolution industrielle. Ainsi, la vieille ville et le quartier du port sont le lieu de l’expression la plus classique de l’architecture velsnienne baroque, tandis que le reste de l’agglomération est constitué de bâtiments très normalisant et qui ne se distinguent guère des ensembles pavillonnaires communs en Eurysie occidentale. La superficie de la zone urbanisée de la ville est particulièrement importante du fait qu’Umbra ne compte que très peu d’immeubles de plus de quatre étages. L’administration communale est divisée en huit arrondissements, appelés « régio ».

Histoire :
L’Histoire d’Umbra débute avec celle des colons du sud de l’Eurysie dans la région. A partir de la fondation de Velsna, la jeune République prend progressivement le contrôle entre le VIIIème et le Xème siècle. Si cette période est marquée une certaine faiblesse des sources écrites, on suppose que c’est durant cette dernière que des colons velsniens s’installent à l’embouchure de l’Arna, sur le site de la ville actuelle. La date exacte de fondation de la cité n’est pas connue, et le folklore local semble la placer dans la décennie 840, dans le cadre d’un conte populaire mettant en scène la victoire de pionniers velsniens contre un seigneur occitan, lequel leur céda la colline de Rana sur laquelle est bâti le centre historique. Quoi qu’il en soit, la fondation d’Umbra s’inscrit dans cette dynamique du peuplement du littoral velsnien par des vagues d’immigrations provenant d’Eurysie du sud. Des attestations archéologiques permettent également d’accréditer cette thèse.

La cité, qui évolue dans l’orbite de Velsna, ne tarde pas à devenir de la première importance dés le Xème-XIème siècle. On assiste à un développement impressionnant d’installations portuaires et à une densification des activités commerciales tout du long de cette période. On estime que la population de la cité peut déjà atteindre 100 000 habitants à la veille des Guerres Celtiques (XIIème siècle). C’est pourtant au cours de ces dernières qu’Umbra va connaître une certaine régression, à la fois par son importance politique et économique. En effet, la cité ne va cesser de provoquer le courroux de Velsna par ses positionnements successifs dans le cadre d’un conflit aussi long que violent. Le Sénat d’Umbra n’approuve pas la direction que prend la cité mère, officiellement en raison du caractère peu attrayant qu’aurait la conquête de l’Achosie, vue comme une contrée pauvre, officieusement car en réalisant une telle annexion, les patriciens velsniens pourraient se passer d’importations d’Umbra (céramiques, matériaux précieux…). Ainsi, si la Première guerre celtique se solde par une victoire pour Velsna, cela provoque paradoxalement des problèmes économiques graves au sein de sa cité-sœur. De plus, une part significative de sa population est attirée par la fondation de nouvelles cités en Achosie. Cette situation allait se faire durement ressentir dans l’attitude du Sénat d’Umbra durant la deuxième guerre celtique. En effet, ce nouveau conflit, à 20 ans d’intervalle avec le précèdent, allait mettre Velsna dans une posture beaucoup plus critique, et allait encourager Umbra à ouvrir ses portes aux envahisseurs achosiens. Ce changement d’allégeance, bien que bref, a des conséquences désastreuses pour Umbra. Celle-ci se rend ainsi redevable de sanctions financières lourdes de la part de Velsna, et elle perd son statut juridique de cité libre, qu’elle ne retrouvera qu’au XVIème siècle.

Après une période de marasme, en partie due à la perte de ce statut, la Renaissance est marquée par une floraison architecturale et artistique, qui coïncide avec l’essor du commerce colonial velsnien. La ville devient en effet l’un des grands ports de sortie des colons et corgos velsniens faisant route vers l’Aleucie et l’Afarée. La plupart des bâtiments baroques du centre historique actuel sont à dater de cette période. La cité devient un centre de l’art baroque, tant dans l’architecture que dans la peinture, ainsi que de l’art néoclassique à compter du XVIIème siècle. Les touristes étrangers, de jeunes aventuriers aristocrates, en quête des savoirs littéraires et artistiques velsniens, font d’Umbra un passage obligé dans le cadre du « Grand Tour de Velsna ».

A partir du XIXème siècle, les effets de la Révolution industrielle commencent à se faire sentir à Umbra. Mais cette dernière se montre propice à la cité, à contrario du reste du pays. Cette dernière voit ainsi la fondation du groupe de construction navale Laurenti Alfonso, dont le siège est encore de nos jours situé à Umbra. La ville est de nos jours un centre régional prospère qui n’a rien à envier à Velsna sur bien des points.





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Culture et société: le crime organisé velsnien

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Richard Torino, animateur de l'office de tourisme de Velsna a écrit :
22 Mai 2013

La société des coraggiosi: la pieuvre velsnienne





La société velsnienne, à toutes les époques, a été caractérisée par plusieurs facteurs : la faiblesse et le manque d’autorité d’un Etat central qui ne veut pas assumer d’en être un, avec le modèle de la cité. En second lieu, le haut degré de stratification sociale des cités velsniennes, qui favorise une certaine violence sociale et politique. Et si ce n’était que cela… quantité d’autres éléments viennent alimenter le phénomène dont nous allons parler aujourd’hui : la préséance du droit coutumier, le concept de justice privée, le sentiment d’appartenance à un système de clientèle et à des cités plutôt qu’à une patrie… Tout ceci se retrouve et vient se condenser pour nourrir ce que les velsniens appellent « les coraggiosi » : le crime organisé.


Origines :

A la base de tout, et en vertu de notre introduction, cette situation de faiblesse d’autorité chronique des institutions a depuis la fin de la période médiévale été à l’origine du brigandage et du banditisme de grand chemin. La première mention de ces criminels, les coraggiosi (dont le mot peut être traduit par « Brave »), peut être retracée au XVIIème siècle. La politique velsnienne de l’époque moderne nécessitait l’emploi par les riches sénateurs de jeunes gens, qui pouvaient former de véritables bandes armées destinées à enlever des opposants politiques contre rançon, ou pour exercer des pressions sur leurs familles. Outre cette activité, ces derniers survivaient grâce au rackett de commerces, qui finalement s’est avérée avec le temps devenir une source de revenus plus stable que le kidnapping. Cependant, on ne peut pas véritablement parler jusqu’au XIXème siècle de crime organisé, mais davantage de phénomène « proto-coraggioso ».

Le facteur déterminant du passage d’un simple phénomène de criminalité à une véritable société organisée intervient lors de la Révolution industrielle. En effet, cette période est marquée par une volonté de la Grande République de se revêtir par un certain nombre d’aspect, des compétences d’un véritable Etat moderne et centralisé. Face à la perte de pouvoir politique (toute relative) de leurs cités libres, certains citoyens, contestèrent de plus en plus ouvertement cette confiscation du monopole de la violence légitime par Velsna. Cette privation de leur pouvoir de justice privée poussa les propriétaires terriens à engager des coraggiosi en plus grand nombre, lesquels commencèrent à former des sociétés beaucoup plus organisées et hiérarchisées que les phénomènes qui les précédèrent. C’est ainsi que naissent, sous la houlette de ces propriétaires qui deviendront les premiers grands barons criminels, la « société des coraggiosi ».

La faiblesse de l’Etat central a favorisé la substitution de cette autorité, malgré tous les efforts déployés, par la loi des coraggiosi, arpentant les campagnes et constituant des réseaux de fidélité, organisant la « protections » des autres propriétaires par extorsion. Progressivement, les coraggiosi vont dans certaines régions, en particulier les plus reculées de la République, constituer un véritable Etat parallèle en infiltrant les administrations, en usant de la corruption des sénats locaux, avec une organisation territoriale et une organisation interne digne d’une entreprise. Le vol de bétail et l’extorsion sont encore les deux principales sources de revenu de ces criminels, mais cela ne va pas durer longtemps avant que la mondialisation fasse son office…

C’est à cette époque que l’on suppose que la société des coraggiosi adopte son organisation interne définitive. La société se structure de manière très hiérarchisée avec à son sommet une commission, appelée « Il Senato », comme une manière de rappeler la volonté de légitimation du pouvoir. Elle est composée de chefs des Commissions locales. Une commission locale est à son tour composée de chefs de secteur, les capo. Lesquels sont dirigés par plusieurs familles (des gens) avec à sa tête un chef de secteur.


Diversification et développement du réseau à l’échelle mondiale (XXème siècle à aujourd’hui):

Le XXème siècle correspond avec une véritable explosion du phénomène des corragiosi, tant sur le plan numérique, géographique et économique. En effet, à la faveur des mouvements migratoires sortant, à destination des pays voisins de Velsna, ou d’Aleucie pour les plus aventureux, les corragiosi se développent dans le sillage de la diaspora velsnienne installée à l’étranger. Il s’agit d’un grand vivier de recrutement, souvent pauvre et porteur d’importants marqueurs identitaires dans leurs pays d’adoption. L’intégration de ces populations à l’étranger facilite la prise de contacts et la conquête de nouveaux marchés pour les corragiosi restés au pays.

Cette emprise territoriale dépassant le simple cadre national permet dans les années 1920, de diversifier grandement les sources de revenus des corragiosi. Rapidement, le traditionnel racket, vol de bétail ou protection rapprochée laissent place au trafic d’alcool dans les pays où cette denrée subit des restrictions importantes. En Zélandia et à Teyla, les corragiosi ayant élu domicile dans ces états découvrent très rapidement le degré de rentabilité supérieur que peut revêtir la prostitution et le trafic d’opium. Mais la plus grande transformation de cette période concerne le trafic de cocaïne à partir des années 1950, qui permet un développement mondial des sociétés de corragiosi. Depuis la Zélandia, qui devint une plaque tournante du trafic mondial, les velsniens innondent le marché eurysien avec des importations paltoterranes, fruit d’une collaboration de plus en plus étroite avec des acteurs criminels étrangers, à l’image de la mafia youslève.

En parallèle à cette activité, il faut noter à partir de cette période un grand nombre d’investissements permettant un blanchiment d’argent important dans les secteurs de la construction, de l’immobilier, de l’hôtellerie ou des jeux légaux. Les corragiosi se dotent ainsi d’une façade légale qui leur évite les pertes financières consécutives à la surveillance policière de plus en plus contraignante relative au trafic de cocaïne en Euurysie.
En 2013, il est difficile d’estimer avec précision le nombre exact de corragiosi ni le chiffre d’affaires total relatif à l’activité de cette mafia. Toutefois, des déductions estiment des gains de l’ordre de 20 milliards de florius par an, ce qui représenterait plus de 5% du PIB velsnien. Le nombre de membres confirmés est également de l’ordre de la spéculation tant ce type d’organisation peut être volatil, mais 30 000 individus ayant au moins des liens avec les corragiosi constituerait une estimation raisonnable.



Rîtes et traditions :


La société corragiosi est fondamentalement conservatrice et liée à un certain nombre de pratiques remontant pour certaines à l’époque moderne, voire avant.
Il est ainsi commun que l’admission au sein de la société se fait uniquement après que la recrue a commis un acte illégal, comme un homicide.
La société à la réputation d’effectuer ses besognes de manière discrète afin de ne pas éveiller l’attention des autorités. Cela induit un certain renfermement au niveau du recrutement. Pour en devenir membre, il faut être né d’une famille velsnienne ayant de préférence eu des liens préétablis avec la société. Les enfants des corragiosi sont appelés dès leur naissance, « Jeune d’honneur ». Par un rituel initiatique où le chef de clan coupe les ongles du nouveau-né, on place une clé et un poignard de chaque côté de l’enfant. S’il touche le couteau en premier, cela signifie qu’il sera un corragioso. En revanche si l’enfant touche la clé, il deviendra un magistrat, ou un homme politique corrompu. Le couteau est placé de préférence plus près que la clé. Tout au long de son enfance, le futur membre sera testé dans son caractère et par des sous-entendus destinés à le jauger.

Le rituel d’initiation d’entrée dans la société est peu clair au vu du manque de témoignages, mais il peut varier selon les clans. Ce dernier a de préférence lieu dans le foyer du plus vieux membre du clan. L’index de l’initié est piqué afin de lui faire verser une goutte de sang sur une image de San Stefano, patron protecteur de Velsna. L'image est placée dans la main de l'initié et liée par le feu. Le futur membre se doit de résister à la douleur du feu jusqu'à ce que l'image soit consommée par le feu.

Les membres obéissent à une loi du silence, laquelle se traduit par la parole mais aussi par l’écrit. En effet, il est strictement interdit de laisser une trace écrite des activités de l’organisation. La compromission de cette règle entraîne la plupart du temps la condamnation à mort.




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