22/07/2013
13:55:15
Index du forum Scène Internationale Diplomatie internationale Organisations paramilitaires Piraterie pharoise

Le pirate Pharois : ses méthodes, son équipement, sa philosophie

Remise au goût du jour grâce à l’essor du Pharois au début du XXIème siècle, la piraterie moderne n’a plus grand-chose à voir avec les images d’Épinal connues de la littérature et l’imaginaire collectif. Capable de rivaliser avec des marines nationales, les vedettes ultra-modernes pharoises et sa politique de formation au maniement des armes ont fait la renommée de ces marins mobiles et furtifs. Si les tricornes, perroquets et caches-œil demeurent de façon marginale, ils s’inscrivent d’avantage dans une recherche esthétique que ne répondent à de véritables besoins pratiques. Mouvement de contre-culture en Eurysie et dans le monde, la piraterie dicte ses propres codes et se donne l’ambition d’incarner une culture universelle de fait.


« La guerre moderne est inaccessible, mais la guérilla, tout le monde peut se l’offrir. »

https://www.zupimages.net/up/23/52/qzo7.jpg https://www.zupimages.net/up/23/52/5k68.jpg


Héritière des guérilleros révolutionnaires et des corsaires de l’âge d’or qui louvoyaient aux frontières de la légalité et de l’autorité des navires de guerres royaux, la piraterie pharoise a depuis longtemps su compter sur des techniques de combat privilégiant la discrétion et l’escarmouche par rapport à des affrontement frontaux. Sa force, c’est la technologie pharoise, principal armateur mondial dont le savoir faire industriel a pu être démontré dans les ports militaires de Kotios, Merengrad, Doline ou encore Kariekowka, des chantiers navals entièrement sortis de terre par les ingénieurs Pharois.


« Finis les zodiacs, la vedette de combat pharoise est tout entière pensée pour la vitesse, la discrétion et le harcèlement. Les technologies antiradars s’allient à la légèreté pour la rendre indétectable aux sonars et permettent des stratégies de prise à revers, réinventant de fond en comble le concept de guérillas en mer. »

https://www.zupimages.net/up/23/52/hwvw.jpg https://www.zupimages.net/up/23/52/5olx.jpg


Pensées en amont pour une construction avec des matériaux censés les rendre quasiment invisibles, les vedettes pharoises s’inspirent beaucoup des technologies furtives développées dans l’aviation – autre domaine ou son complexe militaro-industriel est à la pointe de l’innovation. Si un avion peut être furtif, une vedette peut l’être également. La vedette pharoise sait tirer profit de sa discrétion et possède pour cela plusieurs cordes à son arc.


« On peut embarquer un lance-missiles, ou lâcher des plongeurs qui iront miner les coques des navires stationnaires. Derrière un navire de guerre qui fera parapluie, c’est vingt vedettes qui se déploient tout d’un coup pour briser une formation. »

https://www.zupimages.net/up/23/52/hzow.jpg https://www.zupimages.net/up/23/52/q1l5.jpg


Les pirates Pharois, pour les plus entraînés tout du moins, n’ont de pirate que la fonction. En termes d’équipement, il n’ont pas grand-chose à envier aux commandos des armées régulières. Armés avec l’équipement Baba Yaga, pensé pour sa légèreté et sa facilité d’utilisation, ce sont des soldats légers, habilités à s’emparer d’un navire en quelques minutes avec une précision chirurgicale. Héritier des républiques pirates de l’âge d’or, le Pharois s’inscrit depuis longtemps comme le fer de lance de la démocratisation de l’accès aux armes et travaille à fournir la piraterie mondiale en équipements de pointe, produits en série, pour peu cher. Fort d’une économie florissante permise grâce aux revenus du marché noir, le complexe militaro-industriel Pharois assume de diminuer ses marges si cela lui permet d’irriguer à flux tendu la piraterie mondiale.

Le matériel favorise les opérations de nuit, les lunettes à vision nocturnes côtoient les tenues de combat submersibles essentielles à l’infiltration, les technologies radars permettent de brouiller en amont les appels de détresse pour retarder l’arrivée de renforts. Pour les bateaux civils comme militaires, lorsqu’ils sont isolés, cela s’apparente à une véritable disparition en mer, jusqu’au point d’être parfois imputée aux événements météorologiques, du moins jusqu’à ce que l’attaque soit finalement revendiquée. A force d'essais-erreurs, les pirates Pharois ont fini par se forger la réputation de ne pas prendre d'otages et de libérer les équipages capturés dans les ports à proximité, si ceux-ci se rendent avant de combattre. Une façon de forcer la reddition de leurs prises, peu incitées à mettre leur vie en danger pour leur cargaison. Si les combats doivent être livrés toutefois, l'issue est souvent beaucoup plus tragique, allant de la pure et simple exécution des marins à leur revente dans les rares économies pratiquant encore l'esclavage.

Les techniques d'intimidation varient. Lorsque la cible est facile, s’annoncer tout en braquant un lance-missiles sur un navire cargo suffit à l’obliger à se rendre. Parfois, l’abordage est nécessaire. Il peut être discret, en envoyant des hommes grenouilles monter à bord du navire pendant la nuit. L’équipage se réveille alors le canon d’un fusil sous le menton. La prise du navire peut également nécessiter un combat, bien que cela soit rare avec les bâtiments civils. Lors de l’attaque – beaucoup plus anecdotique – de bâtiments de guerre, les Pharois privilégieront des méthodes d’avantage comparables à celles des armées régulières et éviteront de s’en prendre à des formations si la victoire n’est pas assurée. L’opportunisme et l’adaptation restent les maîtres mots des pirates.


« Le pirate Pharois est le monstre marin moderne. Bien que, fort heureusement, la grande majorité d’entre eux se contente d’opérations de contrebande, un équipage motivé avec une bonne connaissance de la région et des bases de repli peut réaliser jusqu’à une dizaine de prises par mois, et complétement paralyser une route commerciale si les navires n’ont pas les moyens de leur propre protection. »

https://www.zupimages.net/up/23/52/kkxs.jpg https://www.zupimages.net/up/23/52/p1gg.jpg


En cela, certaines régions du monde s’apparentent à de nouveaux triangles des Bermudes pour les pays s’étant attiré les foudres du Pharois. En interne, on sait quels pavillons viser, et lesquels laisser naviguer en paix. Sans dire que la discipline est stricte, chacun a parfaitement compris l’intérêt qu’il y avait à ne cibler que certaines nations en particulier, avec la bénédiction de la mère patrie. Le vice est poussé jusqu’à mettre certains pavillons à prix, offrant des prix supérieurs au rachat de marchandises, si celles-ci ont été prises sur des navires ressortissants d'acteurs hostiles. Ainsi du matériel capturé dans certaines régions du monde se revendra-t-il bien plus cher sur le marché noir, quand d’autre, homologué chez un pays ami, trouvera difficilement preneur par crainte de représailles.

Principalement actifs dans les détroits où la présence d’une simple arrière-base suffit à tenir le passage, la piraterie pharoise s’apparente par bien des aspects à la toile d’un araignée. Dans les ports, pots-de-vin et espions achètent les informations sur la présence de proies dans les parages. Quand le pirate est audacieux, il la prend immédiatement en chasse. Quand il l’est moins, il repère les itinéraires les plus intéressants et guettera, parfois pendant plusieurs mois, le retour du navire ou d’un de sa compagnie. L’information est un élément crucial pour la piraterie qui compte sur une large diversité de mouchards et sur les difficultés économiques des populations locales, ou de ses liens avec le milieu, pour éviter les pièges et identifier les proies les plus juteuses.

Multiculturels et appuyés par des diasporas éclatées dans le monde entier, les pirates savent soigner leurs réseaux d’informateurs. Le monde des quais et des docks, notoirement connu pour sa porosité avec le milieu mafieux, est un réservoir jamais épuisé de bons tuyaux, pour peu qu’on y mette le prix. En cela, la proximité avec les gangs et mafias régionales est nécessaire pour les Pharois qui travaillent le plus souvent à s’en faire des amis. Les ports libres pharois sont des carrefours dans les mers du nord où se fréquentent depuis des siècles des populations bigarrées. En l’absence de véritable sentiment nationaliste, le polyglottisme est valorisé et les interprètes s’avèrent des alliés précieux.


« Parce qu'elle est fondamentalement marginale, la piraterie accueille tous les laissés pour compte du monde. Les oppressés, les persécutés, ceux qui n'ont d'autre choix que de prendre la mer. Elle est une bouée de sauvetage et une opportunité de revanche sur l'existence. »

https://www.zupimages.net/up/23/52/qzo7.jpg https://www.zupimages.net/up/23/52/5k68.jpg


Mais la piraterie n’est qu’assez minoritairement portée sur l’abordage. Bien que les statistiques sur le sujet n’existent évidemment pas, on estime que près des trois quarts des équipages faisant profession de piraterie s’adonnent surtout à la contrebande et au recels de marchandises. Les pays fermés au commerce international ou appliquant une politique de protectionnisme économique sont alors tout naturellement leurs cibles prioritaires, au-delà de toute considération géopolitique. A ce titre, le libre marché est l’ennemi naturel du contrebandier, bien que tout accord de libre échange ne soit en définitive qu’un protectionnisme élargi.

On sait toutefois que ces équipages sont versatiles et opportunistes. Une cible facile ou une saison mauvaise ramèneront aisément un humble équipage de contrebandiers vers la prise ou la capture d’un navire isolé. S’il est parfois stratégique de montrer patte blanche au port, rares sont les Pharois à ne pas user de subterfuges pour dissimuler leurs armes et équipements aux honnêtes douaniers. De la caisse immergée au large, récupérée plus tard, au double-fond dans la cale, en passant par l’utilisation de certains navires d’apparence miteuse tandis que la flotte mouille quelques miles plus loin, tout est bon pour garder un fusil à portée de main.

Dans ce métier, le maître mot est la réactivité et l’opportunisme. Un pirate imprudent ne fait pas de vieux os et les Pharois ne sont guère connus pour faire preuve de solidarité hors de leurs eaux nationales. L’équipage capturé fera seul face aux conséquences de ses actes, telle est la loi de la mer : cruelle mais juste. Quoique décentralisée, le fonctionnement de la piraterie est depuis longtemps devenu un secret de polichinelle. L’identification des places du marché noir a nécessité, pour le Pharois, de renforcer son emprise sur certaines régions du monde par la force militaire. En retour, la notoriété des ports de contrebande fait leur richesse, tout acheteur sachant pouvoir y trouver ce qu’il y cherche.

Quiconque se revendique des règles de la piraterie pharoise peut y prétendre. Dès lors, le terme « pharois » ne s’apparente plus à un concept national. Au même titre que le Kah, il échappe à tout régionalisme, bien que son lieu de naissance et le gros de ses activités demeurent en Eurysie du nord. La piraterie encourage la mondialisation du marché noir et le multiculturalisme des équipages, clef de voûte de leur polyvalence. Par certains aspects, elle échappe à ses propres règles et la piraterie afaréenne n’est pas nécessairement sur la même ligne que celle de l’Aleucie. Au fond, qu’importe, chacun agit au mieux selon le contexte du monde où il se trouve. En définitive, l’extension de la piraterie est et sera toujours une chose positive : elle oblige les gouvernements à composer avec elle plutôt que de la combattre et impose, en catimini, de nouveaux paradigmes économiques et en termes de droits humains.


« La mer n’a pas de frontières. La mer EST une frontière. La frontière entre les hommes libres et les autres. La frontière qui transgresse les règles, les codes, les lois, qui fait de vous un aventurier, un pirate. »

https://www.zupimages.net/up/23/52/2igk.jpg https://www.zupimages.net/up/23/52/ti1o.jpg

Haut de page