Deux personnes se mettent à chuchotter, à l'abris des oreilles de l'Ambassadrice :
Personne 1 : Eh, tu as vu qui vient d'entrer ? L'Ambassadrice Zélandaise, paraît-il.
Personne 2 : Ah oui, on dirait qu'ils ont envoyé la représentante des terres d'outres-mer paltoterannes. Quelle idée brillante.
Personne 1 : (rires étouffés) C'est vrai qu'ils n'ont pas pu trouver mieux, hein ? On va avoir droit à une vision coloniale de notre nation, j'imagine.
Personne 2 : Ouais, et peut-être qu'elle nous apportera des cadeaux exotiques, comme des perroquets ou des colliers de fleurs.
Personne 1 : (rires sarcastiques) Ah, bien sûr ! Parce que c'est exactement ce dont nous avons besoin pour améliorer notre diplomatie – des souvenirs de vacances.
Personne 2 : Et je parie qu'elle pense que tous les Paltoterrans vivent dans des huttes en bambou et mangent des prêtres tout crus ! Ignorance totale.
Personne 1 : (ironiquement) Oh, et peut-être qu'elle veut nous apprendre à danser le hula aussi. Ça manque vraiment dans notre culture.
Personne 2 : (rires) Oui, et elle doit sûrement croire que les koalas se promènent librement dans nos rues. Franchement, j'ai moi-même voté pour sa venue au Comité, car je pense qu'il faut décoloniser ces territoires. Hâte de l'entretien avec Anarka qu'elle a annoncée demander.
Personne 1 : Apparemment non. Mais bon, au moins on va avoir de quoi se divertir pendant la réunion d'Anarka. Vive la diplomatie exotique, hein ? (rires moqueurs)
Alors que les dernières détonations des simulations d'embuscades résonnaient encore dans l'usine d'armement terrestre, Anarka-Vocô, Présidente de la Zone de Jurnima, se releva du sol poussiéreux, essuyant la sueur de son front. Les ouvrier·ères, encore vêtus de leur équipement de combat, échangèrent des regards complices. Pour eux, l'entraînement militaire hebdomadaire était bien plus qu'une simple routine – c'était une démonstration de leur engagement envers la défense de la Zone et de leurs idéaux révolutionnaires. Alors que l'atmosphère chargée d'énergie dissipait peu à peu, une informatrice s'approcha, brisant le calme qui régnait. D'une voix pressée, elle annonça l'arrivée imminente de l'Ambassadrice Zélandaise sur le sol komunateranos. Anarka-Vocô, toujours empreinte de la détermination forgée dans les luttes antérieures, fixa son regard sur l'informatrice.
"Qu'on prépare la salle du Comité Populaire de la Zone de Jurnima," ordonna-t-elle d'une voix autoritaire. "Je veux que chaque détail soit impeccable. C'est sous l'œil vigilant des Comités que cette rencontre aura lieu, et je veux que notre détermination soit palpable. Inutile de donner à cette Ambassadrice l'impression que nous nous plierons facilement."
Les ouvrier·ères, avait chacun-e dans leur Comités respectif voté cette mesure : une rencontre sous l'oeil des Comités, alors ils se dispersèrent pour se préparer à cette rencontre diplomatique. Certains rejoignirent la salle du Comité, ajustant leurs uniformes et vérifiant l'état de leurs armes. D'autres relayèrent l'information aux membres du Comité de District, assurant leur présence pour témoigner de la détermination inébranlable de la Zone de Jurnima. Anarka-Vocô, quant à elle, prit le temps de se changer. Elle opta pour une combinaison impeccable, un symbole de son engagement envers la cause révolutionnaire. Le message était clair : aucune compromission, aucune faiblesse. C'est pour cela que la réunion était en pleine nuit, pour que l'Ambassadrice déjà fatiguée de son voyage, le soit encore plus.
C'était un rendez-vous sous l'œil vigilant des Comités, et chaque geste, chaque parole serait minutieusement scrutée dans cette pièce où se jouait l'avenir de la diplomatie de la Zone.
Sous le ciel électrifié de la Zone de Jurnima, où les échos des entraînements militaires résonnaient encore, une délégation d'élite se forma. Vingt guérilleras, aguerries par d'innombrables luttes et armées des redoutables Armes Légères d'Infanterie de onzième génération, se préparèrent à accompagner la convocation de l'Ambassadrice Zélandaise. Leurs uniformes impeccables, marqués du symbole de la révolution, étaient le reflet de leur dévouement envers la cause.Les murmures de la mobilisation se répandirent dans les couloirs de la Zone, annonçant l'arrivée imminente de la délégation. Les guérilleras, avec une discipline féroce, s'alignèrent dans une formation impeccable devant la salle du Comité Populaire de la Zone de Jurnima. Les regards déterminés et les armes étincelantes, elles incarnaient la force résolue de la Zone.Puis, dans un silence calculé, l'Ambassadrice Zélandaise fit son entrée. Son regard croisa celui des guérilleras, mais aucun salut ne fut échangé. Au lieu de cela, la leader de la délégation, d'une prestance imposante, s'avança et tira une lettre de sa poche. D'un geste assuré, elle entama la déclaration.
"Ambassadrice Valente,
Au nom des Comités Populaires, des Quartiers, des Communautés, des Districts, des Travailleurs Autogérés, ainsi que de toute la Zone, vous êtes convoquée par la Présidente et Citoyenne Anarka-Voco. Vous êtes attendue au Comité Populaire de la Zone de Jurnima, là où la volonté révolutionnaire s'exprime. Préparez-vous à une rencontre sous l'œil vigilant des Comités, car l'avenir de nos relations se dessine dans l'ombre de cette pièce."
Le ton solennel de la déclaration résonna dans les corridors, annonçant un face-à-face imminent entre la représentante coloniale et la Présidente révolutionnaire. Les guérilleras, telles des gardiennes de la justice, entourèrent l'Ambassadrice, prêtes à escorter la diplomate étrangère vers le cœur de la Zone de Jurnima, là où la résistance s'épanouissait dans l'ombre des luttes passées. L'atmosphère était tendue, chargée d'une énergie prête à façonner l'issue de cette rencontre sous l'œil attentif des Comités.
Par respect, à son arrivée, les Komunateranos communiste se leva, tandis que les Komunateranos anarchistes eux restaient assis, certains la huait.
Anarka-Voco se leva, et lui serra la main.
" Ambassadrice, soyez la bienvenue."