20/07/2013
10:30:57
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[RP] Convocation de l'Ambassadeur Velsnien par le Secrétaire aux Affaires Étrangères

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blankenvoorde

Nous sommes le trois septembre 2012, à Blankenvoorde. En ce milieu d'après-midi, il fait étonnamment beau, le ciel est bleu et dégagé de nuage. Seul un vent du nord ; nord-est frappe encore et toujours la Fédération, obligeant quand même les Zélandiens et les touristes a rester un minimum couvert. En ce trois septembre, nous sommes non loin de l'hôtel de ville de la commune - là où a lieu les assemblées de conseil -, dans le district gouvernemental. Plus précisément dans le bâtiment du Secrétariat Fédéral aux Affaires Étrangères.

L'actuel occupant des lieux était dans son bureau en train de lire, et d'écrire des rapports en tout genre, venant du Bureau à la Sécurité Fédérale (B.S.F.) ou à l'attention de ses homologues. Sur le bureau, est aussi posée une pile de journaux de la presse internationale ; colonne bien droite et alignée, non pas que le Secrétaire Fédéral se préoccupait habituellement de ce genre de chose, mais comme il allait recevoir quelqu'un, il voulait faire un tant soit peu bonne impression.

Comme toujours, Giel Rutter était accompagné d'une tasse de café ; noir et serré comme il l'aime tant, afin de ne pas se laisser emporter dans les bras de Morphée. Il est habillé d'un costume bleu marine et d'une cravate rouge, et porte aussi de très grandes cernes, poches d'un léger gris sur une peau pâle, sous des yeux qui, malgré tout ce que le personnage puisse dire, sont la preuve d'une grande fatigue. C'est que notre cher Giel, après une rencontre avec un représentant Pharois, puis sa visite à Velsna dont il est revenu il y a quelques jours, a prit beaucoup de retard dans ses dossiers, et dans le but de résoudre ce problème, a fait une véritable nuit blanche, seul dans son ministère à boucler ses papiers. Une cafetière, encore fumante, est d'ailleurs posée non loin du bureau, avec deux tasses.


Alors que le Zélandien termine ce qu'il est en train de faire, Mr. Sonderman, le Secrétaire adjoint aux Affaires Étrangères, rentre dans le bureau afin d'annoncer l'arrivée de Vittorio Vinola : l'Ambassadeur Velsnien en Zélandia. Le Secrétaire Fédéral fait alors signe à son adjoint de faire entrer son invité.

Ah ! Mr. Vinola. Entrez donc, et bienvenue !
Avant la rencontre:

L'ambassadeur et le "vieil homme" s'étaient habitués à se rencontrer sur ce pont piéton, perché au dessus de l'un des innombrables canaux de Blankenvoorde. Les ferries viennent et repartent...C'était là qu'ils s'étaient rencontrés pour la première fois il y déjà près de 5 mois. Toutes les discussions qui avaient pu avoir ici étaient autant de secrets qui leur vaudrait sans doute l'accusation de trahison. Mais cette occasion était spéciale, car c'est peut-être la dernière fois que le vieil homme et Vinola allaient se parler dans ce lieu devenu spécial. Les deux hommes se penchent comme à leur habitude, faisant parfois des signes aux touristes qui passent au dessous du pont.
- Comment avance les discussions au Sénat ? - demanda l'ambassadeur -
- Pas assez pour le moment. Notre bienfaiteur mobilise toutes les ressources financières à sa disposition pour faire élire un Patrice qui nous assurera de ta présence au Conseil Communal pour la prochaine législature. Et puis, il ne faut pas exclure non plus le fait qu'un triumvirat puisse être nommé si le Sénat est incapable d'élire le Patrice. Bref, rien n'est joué mais on fait tout notre possible de notre côté. Et toi, tu as accepté l'invitation du zélandien ?
- Il s'appelle Giels Rutter, pas "le zélandien". Et oui, j'ai accepté l'invitation.
- Un zélandien est un zélandien. Dis lui ce qu'il a besoin de savoir, pas plus, pas moins. Il pourrait nous être utile. Aller, je te souhaite bonne chance petit. Bientôt les sommets pour nous, ou rien du tout.


L'arrivée:

Le personnel du ministre laissa passer l'ambassadeur jusqu'à son bureau où celui-ci l'attendait, accompagné de son secrétaire adjoint qu'il avait déjà eu l'occasion de rencontrer.
A son arrivée, il sentit tout d'abord les effluves du café, un zélandien, il n'existait pas à Velsna. Vinola avait progressivement appris à les reconnaître au fil de ses pérégrinations dans le "plat-pays". Il salua d'une poignée franche et d'un large sourire le secrétaire adjoint et le ministre:
- Monsieur Sonderman, monsieur Rutter, c'est toujours un plaisir. Je suis très heureux de vous voir certes, mais je le serai encore plus quand je saurais pourquoi ce coup de fil si intriguant m'a été adressé. A votre place je me méfierais de ce café monsieur le ministre: à boire avec modération. Il est si fort qu'il pourrait réveiller un sénateur octogénaire velsnien de sa sieste.
Répondant à la poignée de main de l'Ambassadeur, puis, pendant que son adjoint salua à son tour Vinola, Giel Rutter avança d'un ton enjoué.

Il est vrai que je ne devrais pas abuser de cette boisson, mais étant passé maître dans l'art de la nuit blanche, il me faut bien quelque chose lorsque le sommeil n'est pas disponible.

Une fois Sonderman hors du bureau, le Secrétaire Fédéral reprit la parole.

Venez, prenez donc l'un des fauteuils en face du bureau. Certes, ils datent de l'époque durant laquelle le bâtiment était encore le "siège social" de la Seelân Nazum Oriental Company (S.N.O.C.) - l'une des deux prédécesseurs de l'actuelle Seelân Overseas Trades Company (S.O.T.C.) -, mais ces derniers ont été incroyablement bien restaurés, et sont aussi confortables que lors de leur sortie de manufacture.

Bien ! Sinon, concernant votre venue, je vais commencer par répondre à votre question. Si je vous ai fait venir, c'est parce que... j'ai remarqué durant ma visite à Velsna que vous aviez l'air... Préoccupé, comme si vous vouliez me faire parvenir, ou me dire quelque chose. J'étais donc simplement... curieux de savoir, de un, si ce que je pensais était juste, et de deux ce que vous vouliez me dire.


Le Zélandien croisa ensuite ses mains sous son nez, attendant la réponse de son interlocuteur.
L'ambassadeur fut surpris que le ministre ait pu entrevoir ses pensées durant le sommet. Vinola prend le temps de s'installer dans l'un des sièges multi-centenaires en face de Rutter, le temps de formuler sa réponse correctement. "Lui dire ce qu'il a besoin de savoir.", se répétait-il.

- Pouvons nous demander à votre adjoint de disposer monsieur le ministre ? Merci beaucoup.

Vous voyez vrai, monsieur. Pour ma gêne lors de notre rencontre, je peux l'expliquer par le fait que le Maître des Balances Scaela peut avoir tendance à surestimer le rôle qu'il se donne dans le développement des relations économiques entre Velsna et la Zélandia. Et il peut aussi avoir tendance à refuser mes propositions sur le sujet pour la simple raison qu'elles viennent de moi, et que cela se verrait trop à son goût. En bref, vous avez assisté à un épisode classique d'un conflit entre un ambassadeur et son référent.

Mais, autre chose me perturbe en ce moment, et cela concerne également mon rôle à l'ambassade en Zélandia. En premier lieu, l'assassinat du Patrice Dandolo a chamboulé beaucoup de choses à Velsna. Je crains que cet assassinat, qui que ce soit qui l'ait commis, ne soit que le premier d'une longue suite. Le Patrice a certes un rôle symbolique, mais il est supposé garantir l'unité du Conseil Communal, qui est constitué de sénateurs élus individuellement par leurs pairs. Cela signifie que certains maîtres de bureaux sont dans le même gouvernement mais n'ont pas forcément été élus sur la base du même agenda. Vous avez peut-être pu vous en rendre compte: ils peuvent se détester et appartenir à des factions opposées. Dans ce cadre, c'est le Patrice qui est censé garantir la paix au Conseil. Or, le Patrice vient de mourir et il est évident que les auteurs de cet assassinat l'ont justement fait pour provoquer un emballement de ce système.

Comme vous pouvez le savoir si vous suivez la presse velsnienne, la course est déjà lancée pour élire le nouveau Patrice. C'est un rôle habituellement réservé à un vieux sénateur assez effacé pour pas que son charisme puisse dénaturer son rôle symbolique. Or, j'ai appris récemment et avec une certaine surprise, qu'un nombre de plus en plus important de sénateurs voulaient se ranger derrière un pair issu de la même opposition que la mienne, et que ces derniers me garantiraient une place à coup sûr au Conseil Communal. Seulement, à Velsna une élection s'achète le plus souvent. Et un sénateur coûte cher.

Il se trouve que les groupes que j'ai encouragé à la capitalisation à la bourse d'Amstergraaf misent tous sur ma faction, entre autre avec mon concours. Vous voyez où je veux en venir ? Plus la valeur de ces titres augmente, plus ma faction pourra acheter de sénateurs, et plus mes chances d'intégrer le Conseil communal seront grandes. Libre à vous d'encourager les investissements zélandiens sur ces titres si vous voulez un interlocuteur particulièrement attentionné avec lequel la Zélandia pourra discuter... Ne vous sentez obligé à rien, il ne s'agit là que d'une proposition sans engagement. Si vous trouvez cela déplacé, nous pouvons oublier toute cette conversation. Mais si vous acceptez, il y a des chances que je doive renoncer prochainement à mon rôle d'ambassadeur dans l'éventualité de ma nomination.

Rutter écouta attentivement Vinola dans ses explications, acquiesçant par moment de la tête, montrant qu'il comprend ce que son interlocuteur lui dit.

Hmm... oui je vois. Il est vrai que si la faction que sont les "hommes de la plèbe" est majoritaire, que ce sera au conseil communal comme au Sénat, cela ne sera que bénéfique pour Zélandia d'avoir de tels interlocuteurs, plutôt que de vieux sénateurs conservateurs prenant la poussière dans leur imaginaire du passé ; sauf votre respect envers vos homologues évidemment malgré son excuse de dernière minute, il est possible de lire sur son visage comme un genre de dégoût à l'égard de tout ce qui touche de près ou de loin au traditionalisme il n'y a rien de péjoratif dans mes propos. Concernant "l'achat" de sénateurs, nos compagnies n'ont pas réellement les mains dans la politique. De plus, elles ne doivent pas encore être très influentes à Velsna. Cependant, il faut savoir que chaque Secrétariat Fédéral est très libre quant à la gestion de son budget. Auriez-vous une estimation de combien pourrait "coûter" un sénateur, et auriez-vous une idée de qui seraient les sénateurs indécis, ou sénateur-clefs ?
- Pour être honnête, même si je loue leur initiative, je pense que celle-ci a des chances modestes d'aboutir. Les sénateurs s'achètent certes, quelques-uns peuvent céder, mais beaucoup également ont un agenda politique avec lequel il ne transigeront pas. Il faudrait acheter au moins 50 sénateurs conservateurs et une majorité absolue pour me faire entrer au Conseil Communal par des voies conventionnelles, et plus encore pour qu'un Patrice qui m'est favorable soit élu. Mon plan a une ambition moindre que certains de mes collègues et partisans mais il est plus réfléchi. Ce n'est pas de l'argent pour me faire élire que je veux, car je sais pertinemment et vous le faites remarquer avec raison, que ma faction est encore trop faible. En revanche, avec votre aide je peux payer suffisamment de sénateurs pour empêcher les élections respectives de DiGrassi et de Scaela, et paralyser le système de nomination du Patrice.

Et il se trouve que selon la loi velsnienne, si une nomination d'un Patrice tarde trop, un sénateur peut proposer l'établissement d'un triumvirat en urgence pour résoudre une crise politique. C'est une magistrature composée de 3 sénateurs qui sont dotés de pouvoirs législatifs et judiciaires illimités pour une période de 6 mois. Et contrairement aux membres du conseil communal, il suffit de 450 voix et non d'une majorité absolue pour être nommé triumvir. J'ai fais les comptes: Scaela est assuré de devenir triumvir dans ce cas de figure, DiGrassi probablement...et d'après mes estimations je pourrais être nommé en tant que troisième triumvir si je joue mes cartes correctement. En tant que triumvir, je pourrais paralyser certaines décisions politiques de mes deux "confrères" le temps que ma faction se renforce. Et il y a fort à parier qu'entre moi et la haine que se vouent DiGrassi et Scaela, ce triumvirat le leur permette pas la moindre manœuvre, car pour prendre une décision législative ou judiciaire en tant que triumvir, il faut avoir l'accord d'au moins l'un des deux autres triumvirs. Ce plan paraît tiré par les cheveux, mais c'est le meilleur que j'ai.

Quant à vous, si vous souhaitez m'aider, vous n'avez qu'une chose à faire: encourager le milieu d'affaire zélandien à faire gonfler l'action du Groupe Laurenti Alfonso à Amstergraaf, car ce sont les plus gros financeurs de ma campagne. A vrai dire, toutes les entreprises velsniennes à Amstergraaf me soutiennent et c'est exactement pour cela que je les ai encouragé à capitaliser dans votre place boursière. Que dites vous de ce plan ?
Rutter, les mains croisées, sous le nez, répondit.

— Eh bien. Votre plan m'a l'air d'être réfléchis. Fou, il est vrai, risqué même, surtout pour vous si vous êtes découverts, bien que l'on puisse toujours vous extrader si vous en faites la demande. Néanmoins, j'aime beaucoup les plans fous.

Je dois cependant vous dire que je ne pourrais pas personnellement aider, puisque cela me ferait entrer dans l'économie qui n'est pas mon pré carré, mais celui de ma collègue, Mlle. Fleur Wessel : Secrétaire Fédéral au Commerce Extérieur. Néanmoins, si vous n'y voyez pas d'inconvénient, je lui ferai part de votre plan concernant des investissements Zélandiens au sein du groupe Laurenti Alfonso. Par ailleurs, je pense à un actionnaire en particulier et qui est encore à l'heure actuelle la première fortune de Zélandia. Comme je disais ; donc, afin que je n'aille pas marcher sur ses plates-bandes, ce sera ma collègue qui s'occupera de pousser les investissements Zélandiens. Qu'en pensez-vous ?
Vinola ne pouvait que cacher difficilement sa satisfaction:

- Je vous remercie de votre confiance monsieur, j'irai me quérir auprès de votre consœur dans les plus bref délais. Ce plan est risqué en effet, mais je pense qu'il est nécessaire. Comme vous le dites si bien, des réformes sont nécessaires si Velsna veut entrer pleinement dans ce XXIème siècle. Cela pourrait vous sembler paradoxal, mais j'ai du respect pour DiGrassi. Mais c'est un Homme du passé qui n'est pas parvenu à sortir du moule politique dans lequel on l'a mit depuis sa naissance. Il défend le système par réflexe et je l'estime capable de légitimer le pire pour arriver à cette fin. Quant à Scaela, je n'ose pas penser ce qu'il ferait s'il était seul en position de pouvoir. Il porte en lui toutes les caractéristiques qui définissent un tyran potentiel. Cela ne sera pas une mince affaire de naviguer entre ces deux là, mais c'est une obligation.

Sur ce monsieur le ministre, je vous prie de bien vouloir m'accorder congé, sauf si bien entendu vous avez autre chose à ajouter ?
— Bien ! Je me chargerais donc de parler discrètement de cette affaire à mon homologue, et vous, vous vous occuperez de lui demander son soutien de façon plus... "officielle", on va dire. À part cela, je n'ai rien d'autre à ajouter. Permettez que je vous raccompagne.

Les deux hommes se lèvent alors, le Zélandien raccompagnant l'Ambassadeur Velsnien à la porte de son bureau.

— Il est, en effet, regrettable qu'un homme comme DiGrassi soit autant tourné vers le passé. Ce genre d'individu prêt à tout est pourtant l'une des clefs, si ce n'est, la clef, permettant à un État de s'élever. Concernant Scaela, je ne l'ai qu'une seule fois, ce qui n'est pas suffisant pour tirer quoi que ce soit d'une analyse. Je vous fais donc confiance à son sujet.

Les deux individus se firent donc une dernière poignée de main, avant que l'Ambassadeur ne prenne congé définitivement.



The end.

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