Ce fut par un froid après-midi de décembre qu'une délégation orientale se présenta au portes du bâtiment abritant le Secrétariat Royal des Affaires Étrangères. Inattendus, imprévus et inconnus, plusieurs personnages visiblement importants descendirent avec naturel d’un long convoi qui venait de s’arrêter devant l’antique façade. Impavides, les piquets du Gwyliadwriaeth Brenhinol observèrent la petite foule s’approcher du portique qui menait à la cour intérieure du bâtiment. Néanmoins, lorsque ceux-ci tentèrent de le franchir, les hommes du Guet Royal croisèrent subitement les baïonnettes de leurs armes de faction, opposant ainsi une barrière d’acier à l’impromptue délégation. Il fallut de longues minutes, l’intervention des policiers de faction et l’arrivée d’un traducteur qui baragouinait le tetsuya pour parvenir à démêler la méprise. Lorsque ceci fut fait, un sous-secrétaire aux communications avec l’étranger, un certain Vincent Benedetti, guida la délégation à travers le labyrinthe du bâtiment, avant de s’arrêter dans un salon où l’on servit du thé. Hélas, ce fut un thé noir typiquement kentois qui fut servi dans l’urgence du moment, et non pas un thé vert comme ceux que l’on buvait dans l’archipel. Fort de ces deux bévues, Benedetti enchaina rapidement sur une troisième, en abandonnant la délégation seule dans le salon. La porte fut rouverte seulement 45 minutes plus tard, pour laisser passer un Padraig Cunningham mortifié de trouver ainsi une délégation princière. Celui-ci courba l’échine pour saluer SA Minamoto Okitsugu, et, après avoir reçu les salutations de ce dernier, procéda à rattraper la catastrophe.
Padraig Cunningham a écrit :
Votre Altesse Royale, messieurs Herio et Okuno, je tiens d’abord à m’excuser, en mon nom propre, pour le préjudice que vous avez subi aujourd’hui. N’ayant reçu aucun avertissement de votre visite, nous n’avons guère pu prévoir cette dernière, ce que vous comprendrez, j’en suis convaincu. Si votre Altesse Royale consent à présent à détailler les motifs de sa visite…