Aperçu du livreCouverture de l'ouvrageNom du livre : Mémoire de l'Ancien temps
Nom de l'auteur/autrice : Vincenzo DiRossi
Date de publication : 1986
Catégorie : Science-Fiction, anticipation
Résumé du livreÀ la lisière d'un système solaire marqué par les séquelles de la Grande guerre entre la Terre et ses colonies, un équipage soudé tente de survivre tant bien que mal aux aléas qui secouent leur univers. Voguant parmi les restes d’épaves qui ont marqué leur jeunesse par la terreur qu’ils inspiraient, ces derniers en revendent désormais les pièces à la découpe, dans une étrange ironie. Parmi eux, un vétéran qui a été jusqu'à oublier son propre nom pour mieux s'adapter au nouveau monde et une mystérieuse arrivante qui n'a rien de ce que l'on attend d'une simple contrebandière. Toujours à l’affût des bonnes affaires, l'équipage va tomber sur un message de détresse qui bouleversera leur perception d'eux-mêmes et les poussera à explorer leur propre passé, dans un système solaire peuplé d'individus rongés par une atmosphère d'amertume et de déclin.
Synopsis :Après une énième réminiscence de la Grande guerre sous la forme d’un cauchemar qui constitue le quotidien du capitaine, que ses compagnons ont prit l’ahabitude de nommer « le vieux », le petit vaisseau baptisé « la Vengeance de Van Zandt », en hommage à un chef de guerre disparu pendant le conflit, prend progressivement vie. Les premières pages sont consacrées au quotidien de ces désosseurs d’épaves. Parmi eux,, on compte le Vieux, Simon le timonier, Shu, Ignacio et une nouvelle arrivante, Aemilia, une jeune femme qui évoque la méfiance de l’équipage en raison du caractère subite de la décision du Vieux de l’intégrer à l’équipe.
Peu de temps après, l’équipe reçoit le message de détresse qui constitue le tournant de l’ouvrage et du voyage de nos héros. Un appel de détresse émis il y a plusieurs décennies aux lisières du système solaire par le personnel d’une station scientifique. Intrigués, l’équipage discute longuement de cette perspective de profits, et finissent par se convaincre de voyager jusqu’à la station afin d’en désosser le plus de matériel possible. Cependant, au beau milieu du voyage, la Vengeance de Van Zandt est victime d’une défaillance majeure qui l’oblige à chercher un point de rattachement afin d’effectuer des réparations. Le choix se porte rapidement sur un silo datant de la Grande guerre et servant de repères à des contrebandiers menés par Liéliana, connaissance du Vieux et elle aussi vétérane de la Grande Guerre.
Lors de leur séjour, plusieurs membres de l’équipage remarquent l’attitude étrange de beaucoup de contrebandiers, qui sont décris comme des personnes « que l’on aurait vidé de leur substance ». Les membres de l’équipe se pressent donc de réparer au plus vite et de quitter cet endroit. Il s’agissait d’un piège, car très rapidement après leur départ, ces derniers se rendent comptent qu’un engin explosif a été soudé à la coque du vaisseau, et est relié à un complexe système de déclencheurs qui entraînerait la vaporisation du vaisseau en cas de retrait. Qui plus est, alors qu’Aemilia s’introduit dans les quartiers du vieux, celle-ci tombe sur un artefact laissé là par Léliana et destiné au Vieux, une sphère de mémoire : un appareil que les vétérans de la Grande guerre ont l’habitude d’utiliser pour effacer leurs souvenirs traumatisants afin de les remplacer par d’autres, plus agréables. Ne pouvant retenir un instinct envahissant son esprit, celle-ci prend dans ses mains ce qui est une sphère aux contours irréguliers, un appareillage complexe qui lui fait oublier ou modifier de nombreux souvenirs, y compris ceux les ayant conduits sur ce vaisseau. Lorsqu’il découvre le corps inanimé d’Aemilia, le vieux reçoit au même instant un message de Léliana, où celle-ci apparaît comme à demi consciente, prenant sa tête contre les murs et répétant sans cesse les mêmes phrases. Elle se dit désolée d’avoir infliger cela au vieux et explique être motivée par un grand dessein que l’Histoire avec un grand H lui réserve. Qu’il se détourne du chemin qui le mène à la suite de cette dernière, sur le chemin du complexe scientifique, et elle fera exploser le vaisseau. Ainsi, poussé par la contrainte, l’équipage part à la découverte de ce complexe situé à la lisière du système, oublié de tous.
Durant le voyage, les rêves se multiplient et la paranoïa se développe. On accuse tour à tour Aemilia d’être une espionne qui en veut à la tête de l’équipage, tantôt au vieux de devenir fou. La jeune femme ne recouvre toujours pas l’intégralité de sa mémoire, et en redécouvre des parties par segments, dans son sommeil. Elle ne se rend alors pas compte que ces souvenirs ont été fabriqués de toute pièces par l’entité qui les attend au bout du voyage par le biais de la « sphère de mémoire ». Se lance alors pour elle une longue quête afin de recouvrer le pourquoi de sa présence avec l’équipage.
Après plusieurs semaines de voyage, le vaisseau des récupérateurs d’épaves parvient enfin à rallier le complexe scientifique. Étant parvenus à y rentrer, ces derniers se lancent alors dans leur routine de récupération, commençant à désosser des parties de l’épave, et à embarquer tous les biens de valeur qu’ils peuvent y trouver. Mais rapidement, le vieux se rend compte d’éléments suspects : la station semble toujours entretenue et en parfait état malgré un abandon de plus de trente ans, l’équipe scientifique qui occupait jadis cet endroit semble avoir été décimée par un mal inconnu incluant des crises de paranoïa, des amnésies…L’équipe s’est comme qui dirait entretuée.
Sur ces découvertes, et alors que le vieux et Aemilia découvrent des laboratoires d’expérimentation sur des cobayes humains, Shu est le premier à entendre un appel insistant. Il marche comme un somnambule jusqu’à un sas de secours et l’ouvre avant d’être aspiré dans l’espace. Le vieux et Aemilia, au même moment se rendent compte de la fonction de la station : mettre au point plusieurs moyens de contrôler une population par le biais de plusieurs départements de recherche. Tout d’abord avec la découverte d’une expérience non concluante d’implantation de dispositifs de contrôle sur des patients vivants. Puis, après cet échec, la mise au point d’un dispositif plus ambitieux aux contours encore flous visant à « réécrire l’Histoire ». Devant ces découvertes et face à la disparition d’un de leurs confrères, l’équipage s’interroge sur la pertinence de rester dans cet endroit. Mais l’appel de l’argent est trop fort pour Ignacio et Simon, qui finissent par mettre de côté leur inquiétude, tandis que la voix s’intensifie dans l’esprit du vieux, qui l’encourage à poursuivre son chemin. Aemilia commence également à être « guidée » sans s’en rendre compte, vers des indices menant au recouvrement de sa mémoire.
Les quatre membres d’équipage, qui cherchent à avoir accès au « département du cœur », seule aile encore inaccessible du complexe, s’aventurent dans les dédales de couloirs, en quête d’un moyen de retirer le verrouillage de sécurité du complexe qui leur permettrait de continuer plus en avant. Le vieux est pris de plus en plus de migraines, et le fil des couloirs deviennent autant de champs de bataille dont il n’avait plus le souvenir et dont il s’immerge au point d’en croire à des hallucinations. L’ intégralité de ce qu’il a oublié après des années d’utilisation des sphères de mémoire : les amis disparus, les causes perdues des colonies en quête d’indépendance contre une Terre impérialiste, la violence des combats, la terreur des désillusions…Le vieux se souvient de tout, et la marche est d’autant plus dure que la station paraît comme vivante, et sème son chemin de pièges et d’embuches comme elle le fit avec Shu. Au terme d’un périple dans le département « innovation », il découvre que les sphères de mémoire, autrefois commercialisées dans tout le système solaire aux vétérans tire son origine de cet endroit. Elles n’étaient qu’une « innovation » parmi d’autres de ce complexe, une étape vers « la réécriture de l’Histoire », un concept duquel tous les logs des scientifiques de la station évoquent, avec de plus en plus d’enthousiasme fanatique au fil du projet, avant que les messages ne cessent brusquement. De son côté, Aemilia, elle aussi, vagabondant dans le département robotique, commence à se souvenir du pourquoi de sa venue dans la station. Tout lui revient également : l’exécution de ses parents durant la Grande guerre, de la main du Vieux et des rebelles coloniaux. Elle avait traqué l’équipage jusqu’à un point de rencontre où elle avait réussi à s’embarquer, c’est elle qui avait saboté le vaisseau, obligeant ce dernier à faire escale dans le silo de Léliana. Elle se met à penser : a-t-elle été manipulée depuis le début par l’entité qui gouverne ces lieux ? Toujours est-il que c’est avec une détermination retrouvée qu’elle s’apprête à traquer le vieux dans les couloirs de cette station. Simon et Ignacio, trop faibles d’esprits, disparaissent comme Shu dans les entrailles de la base. Il n’y a plus désormais que le Vieux et Aemilia, l’un chassant l’autre dans le département du cœur.
Le vieux fait alors la découverte du centre du projet, sa plus grande ambition et création : la « bibliothèque d’Alexandrie en kit ». En apparence un simple ensemble de serveurs compilant toutes les données historiques humaines en un seule et même lieu, mais dans les faits contrôlé par une IA se servant de ses données pour émettre des probabilités quant à tous les futurs possible set imaginables, recueillant des données avec les sphères de mémoire disséminées dans le système solaire, exerçant un subtil contrôle sur les faits et gestes de ses utilisateurs. Le vieux prend alors la décision de détruire cette station, le plus vite possible, et se presse d’autant plus qu’il a la jeune femme sur les talons. Au terme d’une course poursuite et d’un combat au cours duquel le vieux parvient à se défaire temporairement d’Aemilia, tout en recevant une grave blessure qui le laisse agonisant, il parvient à ramper jusque dans la salle de serveur où réside l’entité.
Une conversation s’engage alors entre lui, quasiment sur ses genoux, et l’IA. Cette dernière tente d’évoquer le bien fondé de son action, le soulagement que les sphères de mémoire ont apporté au vieux, sa volonté de faire oublier à tous la Grande Guerre afin que l’humanité reparte de l’avant et évite un cycle de destruction dans fin. Car dans aucune des probabilités qu’il a calculé, l’humanité ne bénéficie d’aucun bon embranchement permettant sa survie. Le vieux ne veut rien entendre et commence à placer des explosifs dans toute la pièce. Plutôt que de tenter de le contrôler, l’IA semble vouloir l’acheter par des mots, et échoue. C’est alors qu’Aemilia surgit et assène une balle dans le dos du vieux, qui s’effondre, au soulagement de l’IA, qui tente de séduire Aemilia à son tour avec ses promesses. Aemilia s’aligne sur l’avis du vieux en ces mots : « La souffrance, c’est l’expérience. La souffrance est une partie de notre identité. Pourquoi vouloir l’effacer ? L’Histoire est importante : elle nous appartient, elle définit notre identité. Vouloir l’effacer, c’est effacer nos personnes. ». Aemilia choisit ainsi de détruire la station, et vient s’assoir aux côtés du vieux. Ce dernier, dans son dernier souffle, la remercie de lui avoir fait redécouvrir son prénom.
Personnage principaux : Le vieux, Aemilia, Shu, Simon, Ignacio, l'Entité.
Description :Si la science fiction est peu commune dans le monde littéraire velsnien, Mémoire d'un Ancien temps est devenu depuis longtemps un classique de la littérature dans la cité sur l'eau. En effet, l'ouvrage y a atteint plusieurs millions de ventes depuis sa parution, où l'auteur fait étalage de son affection pour la hard SF, n'hésitant à partir de postulats existants pour justifier l'existence d'un unviers qu'il considère comme plausible à long terme. Ce dernier puise ses thèmes principaux dans son expérience de la guerre en Achosie dans les années 1970, et aborde la thématique du traumatisme de guerre. Il édifie également une critique du système économique velsnien dans sa description du régime politique de la Terre, devenue un monde sans État où les multinationales ont fini par supplanter toute autorité extérieure, et où elles écrasent les colonies de leur hégémonie.