22/06/2013
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La première puissance à Manticore [Alguarena-Teyla]

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LA PREMIÈRE PUISSANCE A MANTICORE.

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11 janvier 2013, Manticore


Illustration



Manticore, capitale du Royaume de Teyla,

On pouvait décrire ce jour de rencontre internationale à Manticore par les qualificatifs suivants : Déprimant, panique ou encore par un qualificatif plus dommageable avec le qualificatif désastreux. Ces qualificatifs ne décrivent pas les intérêts de la diplomatie et du gouvernement envers la rencontre d'aujourd'hui, mais décrivent l'ambiance mortifère de la capitale. C'était pire que tout, alors que la délégation étrangère était dans l'avion, une émeute avait éclaté dans la prison "Morris".

Cette prison en plein cœur de la banlieue nord de la capitale est la plus grande prison et la plus sécurisée du Royaume de Teyla. La dernière pierre fut posée il y a huit ans pour une mise en service il y a six ans. La prison fut conçue pour implanter la technologie en elle. "Ne faire qu'un avec la technologie pour notre sûreté" avec dit le ministre de l'Intérieur à l'époque. L'intérêt massif des élites pour la science et la technologie n'est pas nouvelle, mais atteint des sommets depuis les dix dernières années devenant absurde et caricatural. Les députés et les Nobles avaient voté, sept ans auparavant une réforme constitutionnelle pour introduire l'arrêt des subventions publiques pour toute association ne respectant pas le consensus scientifique. Alors l'absurdité a gagné la Cour Constitutionnelle Royale. Celle-ci devait définir le consensus scientifique sur des sujets précis, car les associations voyant les subventions supprimées allaient devant les tribunaux du pays. Les juges renvoyaient la procédure à la Cour Constitutionnelle Royale pour satisfaire leurs carrières et éviter de la bloquer par une décision qui ne plaira à personne. Cette prison était un assemblement des dernières technologies disponibles dans le Royaume de Teyla, celles-ci étaient maintenues à jour avec un budget spécial. Les résultats du projet avaient conquis le gouvernement d'Angel Rojas qui étudiait la possibilité de construire de nouvelle place de prison en prenant en compte la technologie.

La maison d'arrêt peut accueillir environ deux-mille sept cents prisonniers, en réalité, elle est en sur-utilisation et en accueil trois mille, ce qui fait de la maison d'arrêt de Morris la plus importante du Royaume de Teyla. Tout fut conforme à la loi, tout était parfait se disait les hauts dignitaires de la police royale qui agit -la police- sur tout le territoire teylais. Dans les prisons, la police royale n'intervenait pratiquement jamais. L'organisation des gardes pénitenciers était un corps complet et à part entière des forces de sécurité du Royaume de Teyla. Les hauts dignitaires disaient de celui-ci qu'ils pouvaient gérer une manifestation d'ultra-gauche à lui seul. Cela ne fut jamais testé ni autorisé par les gouvernements au grand dam des penseurs des doctrines de maintien de l'ordre. Les régiments de maintien de l'ordre du corps des gardes pénitenciers eux sont ravis de la situation actuelle. Ils ne veulent pas maintenir l'ordre dans la rue, mais dans les prisons. Réprimer des criminels, c'est une chose, réprimer le peuple en est une autre. La phrase préférée du corps.

Le corps avait une unité d'élite. L'unité d'élite fut conçue pour répondre à des situations de prise d'otage, et devant répondre au "code-120" et "code-222". Un code-120 est une situation où les prisonniers ont eu accès à des armes à feu de n'importe quelles natures. Le code-222 est un code pour résumer la situation en "Situation de guerre". Ce dernier code fut déclenché uniquement une fois en cinquante ans, les prisonniers avaient eu accès à l'armurerie avec la coopération bienveillante de trois gardes. Trois balles dans le dos, donnèrent trois gardiens morts une fois que les prisonniers avaient obtenus ce qu'ils voulaient. Cette unité d'élite s'entraine régulièrement avec les forces armées du pays.

Le désastre commença lorsqu'un garde patrouillant sur les "remparts" de la cour, dans laquelle s'amusaient des prisonniers de haute-sécurité, passa par-dessus la balustrade. Il s'accouda à la balustrade faite de métaux, mais celle-ci rompue par la masse exercée sur l'objet non maintenu aux normes. L'homme ne se releva jamais de sa chute, mais les autres gardes virent un troupeau de prisonniers courir vers l'homme. Ils n'ont pas couru vers lui pour exercer les premiers secours, mais pour voler, ou prendre l'homme étant mort dès le choc, son équipement, c'est-à-dire un taser, un fusil d'assaut et deux armes de poing avec les munitions qui vont avec. Pourquoi deux armes de poing au lieu d'une ? L'enquête allait devoir le découvrir si elle y parvenait. Les autres gardes avaient entendu le bruit, certains avaient vu la chute de l'homme, mais la chance n'était pas en leur faveur en ce jour de 11 janvier. L'homme qui tomba était le seul des gardes patrouillant à avoir des armes à feu, les gardes restant devait se contenter des matraques, gaz et de taser. De plus, le système de sécurité avait décidé que la porte amenant à l'intérieur était ouverte et non fermée. En réalité, le garde en faction avait appuyé deux fois et non une fois sur le bouton qui acte l'état de la porte, lorsque l'alarme s'enclencha. Il n'eut pas le temps de prendre conscience de son erreur qu'une masse de prisonniers déferlait vers les différents secteurs de la prison...

Deux minutes, c'est le temps qu'il fallut aux prisonniers pour avoir accès à la moitié des cartes d'accès de la prison et prendre un poste de contrôle après le premier échange de tir. Des armes supplémentaires venaient dans les mains des prisonniers à la suite de cette prise. Le malheureux qui se tenait là, avait eu le temps de décrocher son arme et tiré par pur réflexe, l'instinct de survie avait marché pour que la balle qu'il ait tirée atteigne le cœur d'un prisonnier, mais que pouvait faire l'instinct de survie face à trente prisonniers et une rafale de trois balles par la suite ? Le vitrage de sécurité qui devait être blindé avait cédé à la première balle, la deuxième toucha la main du garde et la troisième touche son poumon droit. Les prisonniers accédèrent à l'armurerie en trois minutes après avoir menacé des gardes. Un garde céda, il n'aurait pas du. Il donna l'accès aux prisonniers à des armes, à la prison entière et perdit la vie.

Alors que les prisonniers avaient décidé de concert de ne pas libérer les autres secteurs de la prison, le directeur fut évacué assez facilement et avait donné pour ordre de tenir la prison coûte que coûte. La décision des prisonniers avait sauvé la vie de nombreux gardes et permis de garder le contrôle de la majeur partie de la prison avec des effectifs très réduits. La majorité du personnel armé et/ou entraîné devait aider à l'évacuation du personnel non-essentielle, à la sécurisation des secteurs adjacents aux secteurs tenus par les prisonniers rebelles. Le manque d'information, la situation arrivant subitement brouilla les esprits. Toutefois, les gardes savaient qu'ils se battaient, non combattaient pour leurs vies. Ils furent mis au courant assez vite que les gardes furent abattu par les prisonniers. De fil en aiguille, les prisonniers arrivèrent à s'échapper dans les rues de la banlieue nord de Manticore, alors que la présidente d'Alguarena est dans les airs.

Au sein du pouvoir :

La directrice de la police Royale et son homologue, mais au niveau de la région du même nom furent prévenu au bout de dix minutes et de dix-huit minutes respectivement de la situation à la prison Morris. Certains prisonniers s'étaient déjà échappés durant ce lapse de temps. C'était le problème principal, la présidente de la première puissance mondiale était à vingt minutes de la capitale, en comptant l'atterrissage. Si, compétente qu'elle est, elle ne peut revoir un dispositif de sécurité dans son entièreté, mais le temps que le gouvernement prenne une décision dans cette histoire, la mort aura déjà frappé. Elle était la seule pouvant décider avec le Gouverneur militaire de Manticore. Plus l'homme lui décrivait la situation au téléphone, qui était d'évidence sous l'effet de la panique, plus les jurons lâchés par la directrice étaient virulents, cela n'arrangeait en rien l'état de l'homme au téléphone. Mauvaise journée pour réclamer des droits, pensa-t-elle à voix haute, laissant pantois l'homme au téléphone. Elle ordonna aussitôt, d'une voix tranchante, le déclenchement du code-222. On estima possible l'évasion de quinze prisonniers armés et déambulant dans les rues de la capitale. S'ils veulent transformer la journée en pire journée du Royaume, ils pourront le faire. Le corps d'élite était parfait pour reprendre le contrôle de la prison et aller aider les gardes, dont le nombre qui ont donné leurs vies est déjà trop élevé. Sa seconde priorité fut de sécuriser Sa Majesté qui ce jour-ci parade dans une école de la capitale, une école primaire. Elle souriait à l'idée des réactions que pouvaient avoir les enfants de voir une armée débouler sur une école et amener de force Sa Majesté dans un véhicule blindé.

Vingt-deux minutes après les événements, le ministère des affaires étrangères avait prévenu un diplomate et le plus haut-dignitaire des services de sécurité de la présidence qui voulait décrocher, de la situation actuelle en omettant le déclenchement du code-222. Si la présidente de la première puissance mondiale pensait Teyla en situation de guerre, l'image du Royaume de Teyla risquait d'être dégradée auprès de la présidente pendant de longues années. Une situation fâcheuse pour le ministère des Affaires Etrangères. En-dehors de cet aspect, la coopération furent total avec les services de l'Alguarena, et toute informations non-sensible était communiqué dans les plus brefs délais, avec en prime un rapport sur la situation à chaque quart d'heure. Au regard de la situation, on avait donné la possibilité à l'Alguarena d'annuler et de décaler la rencontre ultérieurement. Quand cette question fut posée avec les informations communiquées, l'avion de la présidente était seulement à douze minutes de Manticore.

Il fut seulement vingt-huit minutes pour que le Premier ministre soit dans la pièce sécurisée de la Résidence Faure, mais surtout en pleine cellule de crise avec tous les officiels du Royaume de Teyla et les ministres dont la présence était requise. Sa première question fut pour la Reine. Dans quelle situation se trouve-t-elle ? Il se rappela que Sa Majesté doit visiter une école, mais où, impossible de s'en rappeler. Il se maudit pour ne pas avoir l'information. Le gouverneur militaire de Manticore annonça qu'actuellement un convoi du Groupe d'Action de la Police Royale - GAPR se diriger en direction de Sa Majesté, et que la branche armée de la sécurité de Sa Majesté était déployé dans le Palais et au alentour et en direction de Sa Majesté. Un "AH" sorti de sa bouche de manière non-contrôlé suivit d'un "tant mieux" beaucoup plus contrôlé. Il se souvient que cette branche armée avait des chars d'assaut à disposition et son commandant avait tout autorité légale de réquisitionner les moyens militaires nécessaires à la protection de Sa Majesté. La Reine était en sûreté et le restera, mais il paniqua à l'idée de voir des chars d'assaut dans les rues de Manticore. Yasmine Laval, ministre de l'Intérieur, devinant les pensées du Premier ministre, ajouta qu'aucun char d'assaut ou léger, sera déployé dans la capitale.

Sa deuxième question fut posée pour demander un rapport détaillé de la situation actuelle dans chaque lieu de la capitale où c'était nécessaire et la liste des prisonniers dont on soupçonne l'évasion et leurs antécédents. Le bilan provisoire était funeste, mais au moins une unité du GAPR était arrivée à l'aéroport avant l'arrivé de la présidente de la nation invité. Il ordonna un renforcement du dispositif de sécurité de la présidente, quitte à envoyer des unités non prévues pour la protection de personnalité importante. Il déclara : "Ce ne sont pas les civils qui nous déclarons la guerre, mais bien l'Alguarena si leur présidente meurt sur nos sols d'une balle dans la tête ". La prison était bouclée depuis quelques minutes, mais la situation n'était pas vraiment meilleure à l'intérieur. La plupart des ailes de la prison sont sécurisées, mais on dénombre plusieurs otages parmi le personnel de la prison sans qu'on ne puisse avoir un chiffre précis. Pendant vingt minutes, plusieurs personnes se succédèrent pour expliquer au Premier ministre la situation à l'intérieur de la maison d'arrêt, les moyens d'actions et les conséquences de ceux-ci. Le plus long moment de la vie du Premier ministre, il vit l'enfer face à lui. Il voulait fuir, mais il ne pouvait pas, il ne pouvait même pas regarder la porte pour sortir de la pièce, sous peine de donner un message contraire à ce qui devait être donné. Il devait se concentrer pour réfléchir et prendre la bonne décision, ne pas paniquer, et ne pas donner le sentiment qu'il veut s'enfuir.

Sa décision la plus cruciale est sans aucun doute possible celle sur l'état d'urgence. L'état d'urgence donnait des pouvoirs inimaginables aux forces de sécurité du Royaume de Teyla, mais la décision du Premier ministre est dictée non pas par la "raison sécuritaire" mais par la raison diplomatique. Il estimait qu'enclencher un tel dispositif alors que la Présidente pouvait être d'une minute à l'autre à Teyla n'était pas un gage de sécurité. Cela donnait le sentiment que la situation n'était pas contrôlé. La coopération avec les services de l'Alguarena est totale pour éviter tout sentiment de non-maîtrise de la situation, pourtant la situation est celle-là. Comment la situation pouvait être contrôlé, alors que des criminelles armés se baladent dans les rues de la capitale ? Il ordonna la suspension du trafic aérien dans les aéroports pouvant être atteint en deux heures en train depuis la capitale et la mise en place de barrages routiers sur tous les accès routiers amenant à la capitale et à ses banlieues. D'autres décisions furent prises, dont la gestion de la prison à l'intérieur et le renforcement de la sécurité des lieux essentiels à la vie du Royaume, comprenez les lieux de pouvoirs.

Les conseillers en communication du Premier ministre préparaient le discours de ce soir. Le discours à vingt-heure du Premier ministre, un discours qui prendrait la place des Journaux Télévisés des deux plus grandes chaînes du pays, en plus des chaînes d'informations en continu. Angel Rojas voyait déjà les éditions spéciales avec des invités plus ou moins compétent et les chefs de file de l'opposition appelant à l'union de la nation et dénonçant la situation non-contrôlée par un gouvernement aux abois. Il ne pouvait ne pas parler. La capitale allait vivre un siège de plusieurs heures, il devait une explication aux teylais à ses compatriotes. Non ! Il devait une explication au monde, se dit-il avec désarroi et désespoir. Il ne voyait aucune bonne manière d'expliquer que la capitale était sous un siège tout en recevant le leader et la femme la plus puissante du monde.

Tant dit que dans ce marasme, Sa Majesté était conduite au Palais Royale pour sa sécurité, elle était mise au courant des derniers événements, la tristesse et la peine l'abattue en plein cœur. Sa peine fut encore plus grande quand une vidéo d'un prisonnier abattant un garde commença à émerger sur les réseaux sociaux. Une vidéo qu'elle n'aurait pas voulu voir, mais qu'on lui montra. Son conseiller pensait bien faire. La cheffe d'état et des armées du Royaume téléphona au chef de la branche armée de la sécurité royal, dont le nom reste inconnu pour le grand public. Celui-ci confirmera qu'en-dehors de la prison aucune mort civile n'est à confirmer. Il semblerait que les prisonniers ne veulent pas d'un massacre mais juste s'enfuir et se faire petit pour le moment. C'était mieux que rien, la sécurité allait pouvoir respirer et la rencontre se dérouler dans une ambiance moins morbide, si celle-ci avait lieu. Sa Majesté est bien mieux préparée pour ce genre d'événement, que le Premier ministre, un ex juge d'instruction. Son premier acte fut d'appeler chaque famille des victimes une fois arrivée au Palais, tout en laissant un message de bienvenu pour la Présidente.

Garde nationale


De la rencontre :

De l'hublot de l'avion, Mazeri Abrogara pouvait voir un "putain" de dispositif de sécurité, sûrement le plus important qu'elle pu observer de sa vie. Les avions de chasse qui escortaient l'avion comme le veut le protocole ne sont plus visibles. Ils sont déjà dans la base aérienne la plus proche. Un des pilotes, avait par contact radio, demandé si la Présidente avait bien reçu les rapports sur la situation au sol, on informa la présidente qu'aucun changement de programme n'est prévue, et que le Prince Consort sera présent à la descente de l'avion pour accueillir Son Excellence Mazeri Abrogara. La Reine voulait une présence royale pour rassurer la délégation alguarenos. Le Prince Consort ou le Prince de Gèvres Taylor Courvoisier, proposera d'aller sur place. Il était destiné à régner, il devait affronter ce genre de situation et rassurer les citoyens de Manticore et du Royaume. La vie au sein de la capitale est normale si on omet la présence policière en nombre, ce qui est inhabituel et les barrages routiers qui commençaient à être installés. Il était possible de sortir de la région et d'y entrer, mais le contrôle était obligatoire. Rendant les anciens records de bouchon jaloux du moment présent.

À la sortie de l'avion, la délégation pouvait voir un tapis rouge au sol long de soixante mètres au minimum. Des deux côtés du tapis deux lignes de soldats royaux en tenue de cérémonie. Une tenue de cérémonie traditionnelle, qui change du choix habituel pour la tenue de cérémonie moderne. La tenue traditionnelle à un bleu beaucoup plus foncé comparé à la tenue moderne de cérémonie. Les soldats formant un mur de chaque côté, tenaient en leurs mains gantées, un sabre. Quand la présidente finit de descendre des marches, un homme en tenue s'avançant d'un pas et déclare en hurlant, pendant que la présidente continuée de marcher, en tout cas, c'est ce qui disait le protocole :

« Gardes royaux brandissaient armes ! Les soldats suivants l'ordre, brandissent leurs sabres devant leurs visages, seul le soldat qui parle ne le fait pas, il continue. Votre Altesse Royale, Prince Consort, sur l'étendue glorieuse de notre Royaume, je vous introduis avec honneur Son Excellence et très estimée présidente des Iles fédérées de l'Alguarena Mazeri Abrogara. Par votre présence sur l'étendue glorieuse du Royaume, Votre Excellence Mazeri Abrogara honore le Royaume de Teyla et vous place au champ de l'honneur du Royaume de Teyla. En étant ici, vous pouvez compter sur mon soutien et ma loyauté. Je me battrai à vos côtés et je ferai tout ce qui est en mon pouvoir pour vous aider à vaincre vos ennemis.

Si tout fut bien calculé, la Présidente devait avoir terminé sa marche pour arriver pile devant le Prince Consort, seule personne d'importante de la délégation teylaise présente au bout du tapis, à la fin de la prise de parole du soldat qui est retourné sur la ligne. La prince, stressé, tendu la main et déclare :

Votre Excellence, c'est un honneur de vous rencontrer et de pouvoir accueillir ici. J'espère au nom du Royaume que le voyage fut agréable. Je tiens à m'excuser au nom du gouvernement de Sa Majesté et Sa Majesté Catherine III. Je suis la seule personne, avec vous et votre délégation à être mis à l'honneur. Mais au regard des derniers événements certains ministres ont du changer leurs agendas. Ne vous en faites pas, nous avons des cérémonies diplomatiques beaucoup moins exotique Tenta le Prince sur le ton de la blague.

Teylor Courvoisier avait reçu pour consigne d'emmener la présidente dans une voiture du convoi le plus vite possible, alors dès la fin de sa phrase, il proposa à la présidente d'aller vers le convoi, tout en continuant la conversation. Alors que les sirènes des véhicules de secours hurlaient trop souvent en ce jour, le convoi se dirige vers le centre de la ville où sont visibles plusieurs gratte-ciel, dont plusieurs en rénovation si on en croit les échafaudages. Il prit la parole, voyant un sujet de conversation potentiellement intéressant :

Voyez-vous, on a toujours aimé les gratte-ciel, nous les manticoriens. Les teylais tout dépendent de leurs goûts, mais la majorité des manticoriens sont fiers de leur centre-ville. Les rénovations interviennent dans un plan d'urbanisation global de la capitale et de sa région. Le plan prévoit une ville entièrement connectée dans vingt ans et invente plusieurs projets innovants. Par exemple, des lieux de location de robot, d'automate. N'y voyait pas des robots des films ou séries. Qu'importe le design qu'ils auront, le lieu aura pour but de louer, d'échanger des automates pour les insérer petit à petit dans la vie des personnes et de les habituer à une présence humanoïde. Un projet très ambitieux qui prendra vie tout le long du siècle. Il a fallu plus de dix ans pour que l'état, la région et les mairies concernées s'entendent pour le financement, les projets à réaliser. Ils se sont tous mit d'accord pour construire plus de gratte-ciel dans le centre-ville, mais garder le style européen partout ailleurs dans la capitale. En parlant de projet dans le projet il y aussi l'idée d'un lieu qui contient les services utiles à la population. Tout ça en un endroit, aidé par l'intelligence artificielle bien entendu. Cela ne plaît pas à tout le monde au sein de la société et je le comprends. Je suis réticent vis à vis de certains points du projet, mais il est à admettre que c'est un projet ambitieux.

Tenue garde
Tenue des gardes royaux.

Tenue du Prince Consort.
Tenue du Prince Consort.


N.B : Tes personnages ne risquent aucunement la mort ni d'être blessés. Malgré tout si tu décides de faire demi-tours, un second post sera fait pour faire la rencontre une autre fois, avec ton accord.
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Ainsi donc, Manticore jouissait d’une effervescence particulière à l’occasion du sommet entre la Fédération d’Alguarena et le Royaume de Teyla. Une effervescence peu enviable que les conseillers à la présidence fédérale avaient justifié par le lien existant entre les troubles locaux et ce qui semblait être une émeute pénitentiaire.

Plusieurs milliers de détenus, une donnée comparable à un beau village s’il fallait le définir autrement, livrés à une forme d’autodétermination rendu possible par un apport technologique indéniable mais fondé sur des considérations économiques et dont la limitation des moyens humains sur zone semblait avoir dégradé en un temps record le climat social sur place.

Sur le papier, le modèle carcéral teylais avait tout pour contraster avec celui de pays sud-aleuciens et paltoterrans, comme il pouvait notamment être le cas avec le Pontarbello, dont le schéma carcéral revêt une dimension pénitentiaire qui oblige les détenus à s’investir par le travail en milieu carcéral. Qu’il soit question des conditions de détention ou des options offertes pour assurer la pénitence des détenus, tout venait contraster avec les philosophes des cultures eurysiennes et alguarena. Au Pontarbello et en Alguarena, la peine de mort était une sentence en vigueur même si pour ce dernier, aucun juge ne l’avait prononcé au verdict depuis 2007, par crainte d’être rattrapé par une erreur judiciaire et tout le tapage médiatique qui s’en suit.

Au Royaume du Teyla et dans l’immédiat, l’ordre avait momentanément revêtit un goût précaire et plusieurs attachés à la présidence fédérale avaient dissuadé la présidente de se rendre à la rencontre bilatérale, quelques heures auparavant, dans les 15 minutes qui suivirent la communication teylaise sur la mutinerie pénitentiaire.

Mais les dynamiques eurysiennes et les politiques mouvantes de l’année écoulée avait invité cette dernière à réviser ses priorités, maintenant la rencontre en dépit des conjonctures qui s’opposaient à eux.

“Le Pontarbello a ses limites dans la politique mais avouons qu’il a pour lui de tenir les rues, à grands renforts d’une police militaire dont les moyens humains et matériels dédiés au maintien de l’ordre, suscitent, sans gager d’une admiration, notre confiance dans le dispositif.” expliquait Simón Velázquez, https://i.goopics.net/74mhf7.png le nouveau conseiller aux affaires étrangères fédérales, venu faire son introduction auprès des homologues étrangers, à l’aube d'une fin de carrière de Martha Fulton, en retrait et dans l’attente d’un départ en retraite.

“Il est mal avisé de cultiver l’ironie sur pareil sujet Simón, des personnes pourraient être blessées, sans oublier le fait qu’un incident majeur pourrait limiter l’issue de la journée à un triste bilan alors qu’il nous appartient de la prendre pour ce qu’elle est, une opportunité d’échanger avec franchise et solennité, avec un acteur régional majeur dans une région du monde sinistrée.”

“Sauf votre respect Madame la présidente, il y a à parier que les autorités et les officiels auront déjà fort à faire aujourd’hui, si tant est qu’importe la volonté affichée à soutenir ce rendez-vous, il pâtira de nombreux biais… Nous pouvons même penser que celles-ci seront bien incapables de nous recevoir ou dans des conditions qui ne soient pas à la hauteur des enjeux. Aussi quitte à vivre le tragicomique, permettez-moi l’humour de cet instant.”

Les deux silhouettes partagèrent un regard à travers le hublot de l’avion, fixant une ville illuminée par les gyrophares des fonctionnaires aux abois. Un coordinateur en charge de la sécurité présidentielle, indiqua que tout semblait en ordre pour permettre aux deux officiels d’amorcer la sortie de l’appareil.

Côté alguareno, la délégation diplomatique souffre d’une carence notable de ses atouts cérémoniels, la compagnie dédiée pour ce faire, était effectivement limitée aux pays à la relations diplomatique étroite et justifiant sur zone d’une ambassade d’importance, elle-même justifiée par la présence d’une diaspora. A ce stade, le Royaume de Teyla invalidait chaque critère retenu à l’entretien d‘une telle cérémonie sur zone, des relations diplomatiques inexistantes, un intérêt stratégique limité, la délégation alguarena dédiée au maintien d’une représentation permanente sur le sol teylais manquait manifestement de moyens et la rencontre en devenir s’offrait la possibilité de changer cela.

Mais si le contexte initial souffrait de déconvenues, portées par les émeutes pénitentiaires, la diplomatie alguarena avait malgré tout quelques dispositions à prendre pour favoriser le bon déroulement de celle-ci, à commencer par la transmission de présents diplomatiques, rites anciens mais indémodables pour permettre à deux personnes d’entamer une discussion sous les meilleurs auspices.

Producteur aurifère et terre d’accueil d’orfèvres d’exception, la Fédération d’Alguarena a naturellement fait porter à l’attention de sa Majesté la Reine teylaise, un cadeau qui puisse s’inscrire avec brio parmi les codes de la royauté locale : un diadème. Une pièce d’exception, taillée sur or et ornementée de pierres précieuses bleues et de diamants d’un blanc éclatant, pour sous ces trois couleurs, rendre un dernier hommage aux couleurs nationales teylaises.

Diadème
Présent dédié à sa Majesté la Reine teylaise.

“ô je dois vous avouer nourrir le désir de vous faire profiter de nos cérémonies qui ne sont pas sans panache elles aussi et présentées par des unités militaires aptes au combat mais parallèlement dédiées à la représentation publique.

Votre accueil m’est quoiqu’il en soit des plus appréciable et m’oblige sans plus attendre, à vous partager le présent cadeau pour sa Majesté qui lui sera, je l’espère, des plus appréciables.” La présidente fédérale fit la passation avec le Prince consort, d’une boîte magnifiquement ouvragée et se destinant à contenir un présent plus beau encore à l’ouverture.
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Le Prince Consort, âgé de seulement vingt ans, est ébloui par la beauté de la couronne. En la regardant, il imagine son avenir et les pierres précieuses qui la composent font briller ses yeux et illuminent son visage, reflétant ainsi le règne qu'il souhaite pour lui-même. La qualité de l'artisanat est égale à celle des artisans teylais, dont le savoir-faire est préservé grâce aux nombreuses commandes de la couronne teylaise et des autres familles prétendantes au trône. Cependant, la tradition de la couronne se perd de plus en plus au sein du Royaume de Teyla, et elle n'est plus utilisée qu'à l'occasion de certaines cérémonies officielles et lors du couronnement. Cette couronne, cependant, pourrait facilement se fondre dans le décor et dans les conversations d'une soirée mondaine à la cour du Palais Grayson, également connu sous le nom de Palais Royal. Le Prince Consort regarde la présidente avec solennité et déclare :
« Madame la Présidente, je peux vous assurer que cette couronne éblouira de beauté Sa Majesté ma mère, tout comme elle m'éblouit actuellement. Elle représente l'espoir d'un règne lumineux et radieux, tout en conservant le bleu du royaume, si cher aux yeux de mes compatriotes et de moi-même. Je serai honoré de la porter un jour, en signe de l'amitié naissante et existante entre nos nations, mais aussi en signe de nos valeurs communes telles que la démocratie. Je suis convaincu que nos discussions et notre partenariat, en devenir, renforcera ces valeurs au niveau mondial. La réussite est le meilleur des arguments face aux régimes autoritaires et barbares.

Je souhaite partager, et donner au nom du Royaume de Teyla ceci. Il s'agit de la première traduction en français, pour le Royaume, de la charte fondatrice de la fédération d'Arkencheen. Les archives du pays vous donneront un historique complet du document et des traductions suivantes. La première traduction comprend des erreurs. Personne ne sait à l'heure actuelle si elles sont volontaires ou non. »


Le convoi, dont la sécurité est renforcée, arrive à la Résidence Faure et s'enfonce dans la cour de la Résidence Faure, lieu de travail et de résidence du Premier ministre de Teyla. Une haie d'honneur, moins impressionnante, attend le Prince et la Présidente. Quelques journalistes campent devant la Résidence Faure et le bruit des appareils photo se fait entendre quand le convoi s'enfonce dans la cour et que les personnalités sortent des voitures. Les médias font partie du jeu de la diplomatie supposèrent dans ses pensées le Taylor Courvoisier.

L'intérieur de la Résidence Faure ne peut ressembler plus à la société Teylaise dans son ensemble. La façade du bâtiment, le sol de celui-ci montre que le bâtiment fut construit au XVIIIᵉ siècle, mais une fois à l'intérieur la décoration peut instaurer un doute dans le cerveau du visiteur ne connaissant pas la société teylaise. En effet, le mobilier de la résidence est moderne et les couleurs noir, blanc et rouge sont prédominantes, créant ainsi un contraste saisissant avec les murs anciens ornés de peintures et de fresques d'époques. Cette alliance de couleurs et de styles architecturaux donne un charme particulier. Le mélange de l'ancien et du moderne peut paraître bizarre, non adéquat aux observateurs étrangers, mais pour un teylais, encore plus un Manticorien, c'est le quotidien. Des institutions anciennes dans une démocratie moderne, qui se cherche dans un monde en constant mouvement.

Plus étrange encore pour un œil étranger, sur les meubles sont exposés des gadgets technologiques, dont la plupart des objets ne trouvent pas une clientèle. Cela reflète l'attrait du Royaume de Teyla et de ses élites pour la science, la technologie et le progrès technique. Rien d'étonnant quand l'article XVIII de la constitution énonce : "Les organisations associatives et politiques ne respectant pas le consensus scientifique, pourront par décret, être privé de fonds publics." Chaque objet est accompagné d'une courte note expliquant son utilité aux lecteurs curieux. Les notes se terminent toute par la devise de l'académie des sciences : "Humana progressio est finis, scientia est instrumentum necessarium" ou encore "Le progrès humain est un but, la science est l'outil nécessaire". Cette devise peut s'applique, tout en restant véridique, à l'ensemble de la société teylais. Toutefois, toute la société n'est pas tournée vers la science, cela serait se tromper. La société est parcourue par des théories des complots, des sciences dites alternatives et des explications religieuses. D'ailleurs la société athéiste de Teyla subit un recul de l'athéiste et une augmentation de la pratique religieuse dans le pays depuis deux ans.

La pièce dans laquelle se retrouve la Présidente et sa délégation est à l'image du reste de la Résidence. De l'ancien qui se lie au moderne. Les gardes royaux, portant la même tenu qu'à l'aéroport, annoncèrent l'entrée de la Présidente puis du Premier dans la salle :

« Son Excellence Angel Rojas, Premier ministre du Royaume de Teyla ».

Un silence pesant s'installe, ne laissant entendre que les pas du Premier ministre, un homme dont l'expression sur son visage reflète la situation délicate dans laquelle se trouve le Royaume de Teyla suite à la crise à la Maison d'arrêt de Morris. Il applique le protocole Alguarenos à la lettre, envoyé par les services de la Présidence, sur la façon de saluer la présidence. Poignée de main, inclinaison ou toute autre marque de respect. Le Premier ministre est accompagné du ministre des Affaires étrangère, Jean-Louis Gaudion, qui lui aussi applique le protocole. Le Premier ministre déclare :

« Madame la Présidente c'est un plaisir de faire votre connaissance et de rencontrer la Présidente d'une illustre nation à l'histoire enrichissante et riche.

M. Gaudion suit le Premier ministre pour saluer la Présidente, Angel Rojas.

Nous avons beaucoup de sujets à évoquer, me semble-t-il au vu de l'ordre du jour. Si cela, ne vous dérange pas, nous allons commencer par la situation au Communaterra et le traité signé entre le Grand-Kah et les autorités du Communaterra. Tout d'abord, comme nous l'avons évoqué dans notre missive diplomatique en fonction de l'évolution de la situation, le traité actuel peut s'avérer dérangeant. L'application du traité et de ses articles sera la clé pour la compréhension de la politique Kah-tanaise envers le Communaterra. Le traité laisse une grande marge à l'interprétation, il sera intéressant de voir l'interprétation qu'en font les deux parties, et l'application du traité. Malheureusement, en fonction de l'application du traité la Communaterra, nation avec laquelle les relations ne sont pas cordiales, je l'avoue, pourra se retrouver dans une certaine soumission vis-à-vis du Grand-Kah.

Nos services estiment, à juste titre que La Communaterra et ses autorités sont une menace sécuritaire pour le continent du Paltoterra et les nations voisines du Communaterra. Les actions menées par les Communaterra, communiqués et décisions prises, sont des actions qui font passer le régime pour un régime belliqueux. Bien que nous reconnaissons la souveraineté nationale, et nous ne dicterons jamais la politique intérieur et extérieur d'un pays l'achat d'armement de haute technologie du Communaterra auprès de la République Pirate Pharoise inquiète.

Il me semble que l'Alguarena est membre d'un traité anti-piraterie. Si à l'avenir les deux nations initient une coopération plus profonde cela déstabilisera possiblement la région et augmentera la piraterie.

De plus, le régime et ses autorités ont commis une action armée contre ses citoyens, dix mille âmes y ont perdu la vie, car ils avaient des idées contraires au régime. Cela me rappelle les événements durant la révolution dudit régime, qui avait commis des massacres notamment contre certains officiels religieux.

Nous aimerons savoir l'avis de l'Alguarena sur la situation actuelle au Paltoterra. De plus, en fonction des points de vue de chacun et si une proposition commune peut être trouvée, nous aimerions proposer l'idée d'un communiqué commun sur la situation au Paltoterra.


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Transmettant le présent au Prince consort, la Présidente fédérale commenta sommairement l’origine de certaines pierres précieuses, le saphir en tête, pierre pour laquelle la Mandrarika pouvait justifier d’une des meilleures ou de la meilleure qualité, avant sublimation auprès d’un orfèvre.

A ce cadeau la couronne teylaise en opposa un autre, par la délivrance d’une traduction certifiée conforme, du texte fondateur de la Fédération d’Alguarena de 1833.

"La Charte Fondatrice de la Fédération est un texte porteur de l’essence voulue par notre nation. En recevant de vos mains un exemplaire traduit en langues francophones, nous recevons également l’intérêt de votre intérêt à s’offrir les clés d’une compréhension mutuelle qui, à n’en pas douter, saura poser les bases d’une prospérité partagée entre chacun.
En ma qualité de Présidente Fédérale et première ambassadrice de ma nation à l’internationale, recevez mes remerciements les plus vifs et sincères."


L’échange de cadeaux diplomatiques se “couronna” à sa manière, d’un certain succès, motivant la poursuite de la visite diplomatique sous les meilleures auspices, après le déplacement sous escorte du convoi des officiels.

Un déplacement nécessaire, pour aller trouver le Premier ministre teylais Angel Rojas. Le rôle du Prince consort sembla manifestement s’arrêter sitôt l’annonce du Premier ministre faite.

"Un plaisir partagé Monsieur le Premier Ministre, pensez bien que l’Histoire de la couronne teylaise et d’autres familles royales d’Eurysie, ne saurait rougir de la nôtre, se faisant une articulation connue de l’histoire aleuco-paltoterrane. Nous aimons à croire que l’Histoire d’Alguarena nourrit des ponts auprès de diverses nations qu’il nous appartient de considérer. Si le passé est une oeuvre riche d’enseignement et doit nourrir les perspectives de rapprochement entre plusieurs états, nous sommes convaincus que nos relations bilatérales se construiront au travers de l’avenir et des enjeux dessinés face à nous. Fussent-ils bien malheureux, nous nous réjouissons que les évènements en cours en Paltoterra nourrissent la pensée responsable d’interlocuteurs d’intérêts tels que ceux de la Couronne teylaise. Le Communaterra est indubitablement une nation installée sous la présidence de terroristes et fanatiques prônant la révolution permanente et l'internationalisation des luttes armées.

Quoiqu’il en soit et si vous me permettez l’image, vous ne chassez pas le puma en installant un grizzly. L’invasion kah-tanaise, à grands renforts de chasseurs bombardiers et moyens aériens inconsidérés, n’est pas un gage pour la sécurisation des populations civiles. Si l’invasion kah-tanaise est une chose pour défaire les autorités kommunaterros sur place, la menace qu’elle représente pour la souveraineté locale doit être considérée comme une opportunité de renouveler la représentativité des choix populaires sur place, par les populations elles-mêmes et organiser un état légitime fondé sur une identité nationale qui puisse faire abstraction de la pensée viciée kah-tanaise et kommunaterros à l’international.
La nationalisation des intérêts kommunaterros et leur inscription dans une dynamique locale, est la clé pour affranchir sa société civile des états de lutte permanente, aujourd’hui guidés par la classe politique kommunaterros, demain possiblement par les autorités kah-tanaises en sous-mains dans cette région et désireux de véhiculer un modèle sociétal qui s’assoit sur les droits des peuples à disposer d’eux-mêmes.

Dans l’équation, s’ajoutent les possibles réseaux pirates qui, vous l’avez compris, pourraient profiter des troubles locaux pour interagir ponctuellement auprès du commerce local. Et pensez bien que les interactions que je suggère ne présentent rien de profitable aux porteurs de commerce sur zone.

A ce risque, la Fédération d’Alguarena a toujours opposé la coopération internationale, pour mailler un réseau de surveillance et de contrôle des principaux flux maritimes, ce qui a jusqu’ici mis en déroute les organisations pirates, Sur la question, la Fédération d’Alguarena ne souffre d’aucun tabou et compte renouveler l'engagement de ses moyens, pour l’endiguement et la disparition de ce fléau infamant là où nous avons nos intérêts économiques et commerciaux."
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Le Premier ministre, Angel Rojas répond avec un certain optimiste à la Présidente de l'Alguarena :

« Je vous rejoins entièrement sur les termes utilisés pour décrire le régime du Communaterra. Les députés de l'opposition ont déposé il y a quelques mois une proposition de loi pour reconnaître le Communaterra comme un État-terroriste. Cela permettrait au gouvernement, que je dirige, de prendre les dispositions nécessaires afin de permettre une lutte efficace contre ce type de régime. La proposition de loi est actuellement non-inscrite à l'ordre du jour. Mais nous réfléchissons collectivement pour inscrire la loi à l'ordre du jour de nouveau pour une nouvelle lecture.

Le ministre des Affaires Étrangères, prend la suite de la conversation en "main".

Le Royaume de Teyla n'avait pas le même capital politique sur la scène internationale qu'aujourd'hui. Un tel vote aurait eu des conséquences sur la scène nationale teylaise, mais aucunement sur la scène internationale. Désormais, nous pensons avoir la puissance économique, le soft power pour qu'un tel vote puisse avoir des effets sur la scène internationale. Cela reste à la discrétion du gouvernement de Sa Majesté. Si une inscription à l'ordre du jour doit subvenir, elle interviendra uniquement après la délibération du Conseil général sur les demandes faites par les autorités du Communaterra.*

Angel Rojas, le Premier ministre, reprend la conversion à son compte, tout en affichant un air de "gravité" à peine caché.

L'invasion du Communaterra par le Grand-Kah est un sujet crucial. L'Organisation des Nations Démocratiques dispose dans ses textes de dispositions permettant une intervention si un régime commet un génocide, par exemple. Si un régime commet un génocide, il est du devoir de la communauté internationale d'agir. Celle-ci prend ensuite les dispositions qu'elle juge nécessaires pour mettre un terme au génocide ou à tout autre crime de cette gravité. Notre position est la même concernant la paix. Les autorités du Communaterra ont malheureusement montré à plusieurs reprises que celles-ci ne sont pas des acteurs fiables en matière de transparence, de volonté de paix, de démocratie, mais surtout de respect de la dignité humaine. Tuer des dignitaires religieux pendant une guerre civile ou une révolution il y a deux ans ne témoigne pas d'humanisme, mais plutôt de barbarie. Plusieurs juristes teylais soutiennent que cet acte peut être qualifié de génocide. La présence loduarienne sur le sol du Communaterra n'est en aucun cas un gage de paix, étant donné les aptitudes du régime loduarien à envahir les nations ayant une armée moins importante que la sienne.

Comme nous l'avons dit dans un communiqué gouvernemental nous comprenons les raisons de l'invasion. Malgré tout nous avons fait une demande pour envoyer des observateurs impartiaux sur le terrain. Ils devront veiller à ce que la dignité humaine soit respectée par les deux camps, l'accès aux organisations humanitaires respectés, etc. Bien entendu, ils seront indépendants des deux nations prenants part dans le conflit armé.


Le Premier ministre regarde le ministre des Affaires Étrangères. Jean-Louis Gaudion, prend la conversation en main pour le Royaume de Teyla :

-Ce que le Premier ministre a dit est très juste, tout aussi juste que vos propos, Excellence. Il est vrai que cette invasion doit être vue comme une opportunité par la population locale et légitime de renouveler leurs représentants démocratiques. Cependant, en raison de la nature du régime, c'est un sujet complexe qui attend le Grand-Kah, qui, je crois, donnera des maux de tête aux diplomates du Grand-Kah. Les instances politiques du Communaterra n'ont aucune notion de représentativité, les citoyens sont les acteurs directs de la politique et des décisions de toutes natures. Renouveler la volonté populaire et les idées de celle-ci est un processus très long sur plusieurs décennies, et un processus ralenti lorsqu'il est vu comme une ingérence étrangère ou comme une invasion.

En cela, une vision de l'État et de la démocratie libérale comme au Royaume de Teyla serait un lamentable échec si un État, une nation essaye d'imposer cette vision à la population du Communaterra. En cela, il est important pour la Communauté Internationale, dorénavant, de s'assurer que l'action du Grand-Kah s'inscrit dans un cadre de recherche d'un équilibre entre le respect des autorités du Communaterra de la dignité humaine et de la souveraineté nationale en cherchant des solutions diplomatiques et durables. La menace pour les équilibres régionaux et sécuritaires est une présence Kan-tanaise sur une durée de temps longue. Si la présence est brève et suivie d'actions allant dans le sens que j'ai précédemment décrit, alors, selon mon avis, la stabilité sécuritaire de la région ne devrait pas être remise en cause de manière significative. En revanche, si le Grand-Kah agit de manière contraire, il y a un risque que des puissances régionales s'immiscent d'une manière ou d'une autre dans le conflit armé. Cela serait compréhensible.

Le renforcement des capacités anti-piraterie, grâce à vos actions et au traité dans son ensemble, garantit que des puissances étrangères, qu'elles soient étatiques ou non étatiques, restent en dehors du conflit. Nous avons vu par le passé des pirates prendre part à des conflits, en livrant des armes ou autre par exemple. Cela est essentiel pour éviter toute escalade. À ce titre, le Royaume de Teyla souhaite engager des discussions informelles bilatérales et, à terme, multilatérales si la nécessité se fait ressentir, sur une participation à cette lutte anti-piraterie dans la région, et mondiale dans la mesure du possible. Une amélioration de la coopération et du partage des informations de renseignement sur cette zone géographique entre le Royaume de Teyla et les Îles fédérées de l'Alguarena est une piste envisagée par le gouvernement de Sa Majesté.


Le Premier ministre reprend la parole, dans un jeu de ping-pong incessant. Le Premier ministre n'a plus l'air grave sur son visage, il dit sur un ton normal :

-Avant d'être Premier ministre, j'ai été juge d'instruction dans les affaires économiques, ou plus précisément, juge anti-corruption. Je sais que trop bien ce que peut faire la contrebande à un pays moins stable que le Royaume de Teyla ou encore les Îles Fédérées de l'Alguarena. Lorsque je me suis déplacé, en tant qu'ancien juge, dans les pays qui étaient victimes de la contrebande et de la piraterie à outrance, j'ai vu énormément de vies brisées et s'arrêter brutalement. La mer Blanche est une plaque tournante de la piraterie, le Royaume de Teyla, sous mon mandat, luttera de manière ferme contre la piraterie dans la mer Blanche, dès que nous aurons les moyens capacitaires. Si la lutte devient plus intense dans la mer Blanche, je suis certain que la piraterie au Paltoterra baissera d'intensité. Le Royaume de Teyla se doit d'améliorer ses compétences et ses capacités dans les domaines de la lutte anti-piraterie. Nous le faisons avec nos partenaires de l'Organisation des Nations Démocratiques. Mais votre marine a une longue expérience, grâce à vos engagements internationaux, dans cette lutte. Ce que nous respectons au plus haut point, votre Excellence.


*Le public est au courant qu'une missive diplomatique du Communaterra a été envoyée à l'OND. Mais personne ne connaît le contenu de la missive diplomatique.
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