[Catégorie : Histoire]Révolution des WestalsLe début de règne du Roi Edouard se passe bien dans son ensemble. Dans un premier temps, la richesse apportée par les exilés permet aux colonies un nouveau gain économique. Ces derniers investissent dans des plantations et dans la construction de nouvelles infrastructures un peu partout dans le pays. Les villes se transforment rapidement en véritables cités modernes, de nombreux palais fleurissent un peu partout dans les grandes agglomérations urbaines telles que Saint George ou la capitale royale, New Landor. Terracristo se voit peuplée d’une importante communauté anglophone, principalement issue des classes populaires qui ont fui la métropole, non pas sans tension avec les habitants italophones, présents sur place depuis déjà plus d’un siècle. Le gouvernement royal, dans ses premières années, est principalement composé de colons qui occupent déjà la plupart des postes politiques d’importances. Cette “élite coloniale” est très récente et se repose sur le prestige acquis durant la guerre de l’effondrement. Construite autour des réformes du Général Victor Of Hamberney, mort durant la bataille de Santa Maria en 1801, elle essaye de s’imposer comme la force politique dirigeante du nouveau Royaume. Cette “arrogance” n’est pourtant pas au goût de tout le monde, en particulier pour les nobles exilés et encore plus pour le Roi Edouard, qui refuse de partager le pouvoir avec ces “arrivistes”. Le monarque avance ses pions en évinçant progressivement les colons des institutions royales, pour y placer des membres de sa cour, contrôlant totalement le gouvernement et ses directives à partir de 1807. Ainsi, il a toutes les cartes en main pour faire de New Austaria une restauration de l’ancienne métropole coloniale. Lois et décrets permettent à la noblesse de retrouver ses droits et ses pouvoirs pour imposer leur volonté aux colons. Pour le bien de “la prospérité nationale” certains biens sont même “réquisitionnés” par le Roi et ses proches, sans que les propriétaires initiaux puissent s’opposer à cette décision, car indiscutables selon la loi. Alors que ces pratiques furent très courantes en Eurysie, elles ne sont pas bien acceptées par les colons qui les considèrent comme injustes. Ainsi, plusieurs membres de l’élite coloniale vont se rassembler pour former ce que l’on appelle aujourd’hui le “mouvement des Westals”, au début de l’an 1807. Le terme Westal est un dérivé de “Vistali”, du nom de l’explorateur Eurysien qui a découvert la région au cours du XVIIème siècle. Ce groupe politique lutte à l’origine pour une reconnaissance du droit des propriétaires coloniaux et une représentation plus importante au gouvernement. Très actif dès leur première année d'existence, le Roi n’attendra pas longtemps pour les considérer comme une opposition à son pouvoir et va réprimer violemment leurs actions à partir de 1808. A ses débuts, ce mouvement n’est pas particulièrement populaire au sein de la population, voire tout simplement inconnu. En effet, il est plus considéré comme un regroupement de riches colons mécontents qui veulent récupérer leurs biens et leur influence sur le pays.
Les limites de la politique du Roi Edouard commencent à se faire sentir à partir de 1809. L’évolution de l’économie, désormais principalement dans les mains de nobles, semble se retourner contre eux. Une mauvaise gestion des propriétés volées aux colons fait chuter le revenu des travailleurs, tandis que les domaines agricoles connaissent une très mauvaise année, faisant grimper le prix des besoins courants. Peu à peu, la population commence à se plaindre des conditions de vie subies au sein du Royaume et les excès des nobles, jusque-là ignorés, provoque la colère de ses classes populaires qui s'appauvrissent. Dans ce contexte d’instabilité, le mouvement des Westals se fait connaître et devient le représentant de la colère populaire. Les rangs de celui-ci s’élargissent et accueillent désormais de nombreux miliciens, travailleurs, philosophes, artistes, et même quelques aristocrates de basse noblesse. Avec le Roi Edouard comme origine de tous leurs maux, le groupe se radicalise et passe d’une lutte de droits à une volonté de faire chuter la monarchie au profit du peuple. Le 15 février 1811, à Saint George, une réunion de Westals est interrompue par des soldats de l’armée royale qui arrêtent trois dirigeants majeurs du mouvement sous des accusations de dissidence et de crime de lèse-majesté. Réprimé depuis plusieurs années sans pouvoir s’y opposer réellement, ce dernier acte contre les Westals sonne comme la répression de trop pour les autres cadres dirigeants. Ainsi, le 16 février, une partie de la population de Saint George entre en révolte contre le Roi et son gouvernement. La garnison locale va être déployée pour repousser les insurgés qui réclament la libération des Westals arrêtés. Mais le soutien inattendu de la milice de la ville va transformer la révolte en révolution armée qui submerge les soldats royaux, contraint de capituler face à la supériorité numérique des miliciens entraînés et des vétérans ayant servi sous Hamberney en 1801. La prise de Saint George marque le début de la révolution Westal, ainsi que celui de la guerre civile entre la monarchie et les colons. Ce ralliement de la milice est principalement dû au Capitaine Arthur Lerant, qui est rapidement fait Chef des forces armées révolutionnaires et l’une des personnalités dirigeantes de la révolution.
Figure 1 : “Portrait du Président Arthur Lerant”, tableau de George Johnson, 1816La nouvelle de cette révolte et du début de la lutte armée par le mouvement des Westals se répand assez rapidement à travers le pays. Des insurrections apparaissent à travers les différentes villes du Royaume qui sont pour la plupart matées violemment par l’armée royale. A Saint George, Arthur Lerant met en place une armée révolutionnaire sur les mêmes bases que celle du Général Hamberney, sous lequel il a servi durant sa campagne militaire. S’appuyant sur des forces bien entraînées et presque aussi bien équipées que les loyalistes, il se lance dans une marche vers la capitale Royale, New Landor, qui se trouve un peu plus au nord, dans le but de faire chuter le gouvernement et capturer le Roi. Seulement quelques jours après le début de son opération, les forces Westals vont rencontrer l’armée contre-révolutionnaire qui va les défaire lors de la première bataille de Christhill, le 12 mars 1811, premier affrontement militaire de la guerre. Ils vont être obligés de se replier plus au sud durant quelques jours avant de se relancer dans leur marche et pour cette fois-ci mettre en déroute les forces loyalistes lors de la seconde bataille de Christhill, le 24 mars 1811. Cette victoire stratégique va permettre à l’armée dirigée par Arthur Lerant de s’emparer de la capitale royale, à l’issue d’un affrontement largement remporté grâce au soutien de la milice locale, venu renforcer les forces révolutionnaires, le 30 mars 1811. Le Roi Edouard fuit avec ses troupes vers le Nord du pays, en direction du Grand Clan de la forêt argentée, seul allié hamajak ayant accepté de le soutenir. La chute de New Landor fait l’effet d’une bombe dans tout le Royaume et permet de légitimer les révolutionnaires Westals dans leur entreprise. Les milices des différentes villes coloniales se joignent rapidement à leur mouvement et des affrontements éclatent un peu partout sur le territoire, sans impact majeur sur la guerre.
Cependant, ces ralliements provoquent un contrecoup assez important chez les Westals qui doivent unir les différentes insurrections ensemble et coordonner les efforts militaires à l'échelle nationale pour faire chuter définitivement la monarchie. Rassemblés sous la figure d’Arthur Lerant, artisan des victoires de Saint George et de New Landor, il faudra attendre 1813 pour voir apparaître une armée révolutionnaire cohérente et unie se mettre de nouveau en marche vers le nord. Replié dans la ville de Fort Harvey, le Roi dirige ses armées lors de l’affrontement final qui l’oppose aux révolutionnaires. Malgré le soutien des hamajaks venus en nombre, les loyalistes y sont défait le 24 août 1813 et le Roi Edouard fait prisonnier dans la foulée. Les pertes Westals faibles et le moral au plus haut, Lerant prend la décision de pousser l’opération militaire plus loin en envahissant le territoire du Grand Clan de la forêt argentée, en guise de représailles pour leur soutien à la monarchie. Cette invasion va permettre au pays d'acquérir un accès aux Lac des perles, tout en séparant le territoire hamajak en deux. En parallèle, les dirigeants de la révolution se rassemblent à Saint George pour proclamer l’union du pays et la création de la République, non pas de New Austaria, mais de “Westalia”, un nom qui se veut être le début d’une nouvelle nation et non la continuité d’une ancienne. La capitale est relocalisée à Saint George qui est renommé pour l’occasion Columbia, “ville de la liberté”. Pour autant, la chute de la monarchie n’est que le début de l’histoire de cette jeune République, à qui il reste encore beaucoup à faire, tel que le sort du Roi ou l’instabilité de Terracristo…
Figure 2 : “Soldats Westals à la bataille de Fort Harvey”, tableau de Charles Larington, 1834Figure 3 : Carte de la région de Westalia fin 1813.
Amara Jurska = Grand clan des collines noires
Amara Ahrpat = Grand clan du lac des perles