23/06/2013
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Une soirée caritative [Teyla-Velsna]

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Une soirée caritative

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24 janvier 2013, Manticore


Illustration



Manticore, capitale du Royaume de Teyla,

La soirée caritative pour les Espoirs Solidaires, dont les parrains actuels sont Sa Majesté Catherine III et le Premier ministre Angel Rojas, a longuement été repoussée pour diverses raisons. Il est en effet difficile de trouver une date qui convienne aux deux personnalités les plus importantes de l'État. Avec les récents évènements, plusieurs personnalités importantes de l'organigramme du Royaume de Teyla seront présentes à la soirée caritative. La soirée caritative avait un double objectif, toujours les mêmes que lors de sa conception initiale. Le premier objectif est l'instauration d'un cadre qui dupera les médias, les célébrités présents à la cérémonie et l'opinion publique. La soirée était, en partie, pour récolter des fonds pour l'association Espoirs Solidaires. Le véritable objectif de la soirée, dissimulé à travers la charité, était de jouer à un jeu avec le plus important personnage de la Grande République de Velsna et le troisième personnage le plus important du même pays. Un jeu politique et crucial pour l'avenir du Royaume de Teyla et de sa relation avec la Grande République de Velsna.

Les réunions ont été nombreuses pour préparer la rencontre sur les sujets sécuritaires, politiques et géopolitiques. Les ministres qui seront présents, le Premier ministre ainsi que la Reine ont participé à plus de cinq réunions sur les sujets qui allaient être abordés ou qui risquaient d'être abordés. La politique de la Grande République de Velsna suscita un intérêt particulier chez la plupart des participants aux réunions. Ils semblaient apprécier les choses qui n'avaient aucun sens et qui allaient inévitablement s'effondrer dans quelques années. On y décrivit un régime fait de corruption qui s'apprête peut-être à tomber dans les mains d'un personnage tout aussi horrible qu'il est. Le plus étonnant est que cette personne d'importance pour la Grande République a des soutiens cruciaux dans les institutions de la Grande République. Une chose dangereuse pour le Royaume de Teyla, si un tel évènement se produit. Les réunions insistaient sur cet aspect. Le gouvernement discuta longuement des solutions que pouvaient apporter le Royaume de Teyla. En lien avec la Direction Générale du Renseignement Royal on établit un grand plan d'action, et un second plan au cas où le premier échoue.

D'autres réunions étaient consacrées à l'opération Sérénissime. Cette opération était considérée comme une réussite majeure par les services de renseignement du Royaume et par les politiciens qui en avaient fixé les objectifs. Compte tenu des enjeux ceci était que la première partie de l'opération, une autre partie est déjà décidée. Il reste uniquement à décider de certain détail de l'opération en fonction de la réponse des services secrets zélandais et du résultat de leur enquête. L'enquête des autorités Zélandiennes est d'une importance capitale pour la suite de l'opération teylaise, elle pouvait révéler les éléments manquant pour avoir des preuves plus qu'indirecte contre le commanditaire de l'assassinat de l'Ex Patrice. Toutefois, un élément pouvait perturber le bon déroulé de l'enquête. La missive du Triumvir Digrassi relève qu'il est au courant de la filature d'un homme de la cité de la part du renseignement Teylaise. Embêtant, si ce Triumvir décide d'approfondir les recherches sur une présence teylaise au sein de la Grande République.

Cependant, les renseignements pensent qu'il ne faut pas s'en inquiéter plus que cela. En effet Digrassi, sans raison apparente a décidé de ne rien révéler et de garder l'information pour lui seul. Cela voulait dire qu'il voulait faire pression sur le Royaume de Teyla ou qu'il est au courant des raisons pouvant pousser le Royaume de Teyla à enquêter sur des hommes importants de la cité. Les renseignements connaissent l'innocence de Digrassi, que ce dernier demande l'arrêt de la filature dont il fait objet renforce l'innocence présumé du Premier serviteur de Cerveteri. Par contre, la nature même de Digrassi, bien qu'il ne se rende pas en personne à la soirée, allait être un problème. Celui-ci semble se montrer de plus en plus hostile contre les propositions étrangères voir les discussions avec des étrangères. Quelqu'un du renseignement osa émettre l'hypothèse que Digrassi devient de plus en plus parano suite à l'assassinat.

« On sait que Digrassi n'est pas le coupable dans l'assassinat du Patrice. En partant de ce constat, il a bien dû voir que tous les domestiques de Patrice se faisaient tout autant zigouiller, tuer pardon que le Patrice. Avec sa position, il doit être au courant, je dois dire que les trois triumvirs doivent être au courant. Digrassi se dit qu'il est le prochain, pourquoi serait-il parti sinon ? Mieux encore. Il part quelque temps après l'attaque contre lui violente au Sénat de la part d'un sénateur. Il y avait peut-être une confiance certaine entre les deux hommes, ce que l'attaque brisa. Digrassi ne doit plus avoir confiance en énormément de personnes, ce qui a fait commencer un début de paranoïa. Ce sentiment peut être renforcé s'il connaît les plans de nos deux chers triumvirs. L'homme ne doit plus avoir d'homme de confiance et d'allié. pour toutes ces raisons, il bouge constamment et refuse de revenir en Eurysie.

Permettez-moi d'aller plus loin dans ma réflexion. Je pense qu'il accepte la rencontre pour savoir ce qu'on sait dans tout ce bordel. Il veut savoir si nous sommes de confiance dans un premier temps. S'il est vraiment paranoïaque en ce moment ou qu'il pense être le prochain alors obtenir la confiance sera très dure. Mais le fait qu'il ne vient pas lui-même en personne est un atout. Le problème, c'est qu'on ne sait pas ce qu'il sait. Soit il est au courant de tout, d'une partie ou de pas grande chose. Si c'est le dernier cas et que nous dévoilons notre jeu, il aura tendance à être confiant envers nous. »


Un diplomate prit la suite :

« Avec ce qu'on a prévu de proposer cela ne passera jamais du coup, avec sa tendance potentiellement paranoïaque et qu'il semble se renfermer de plus en plus vers lui-même. Nous devons espérer qu'il ne sache rien, tout en cherchant s'il est au courant de quelque chose. En plus de cela, nous devons dévoiler notre jeu, ce qu'on sait. Ce qui renforcera les doutes sur une présence teylaise. S'il a averti la Seguarda, nous sommes dans la merde, en plus de retombées diplomatiques. »

L'agent des renseignements répliqua :

« Je pense qu'il n'a plus confiance en la Seguarda. Nous la savons corrompus en partie, du fait de l'arrêt de l'enquête sur la mort du Patrice. Si nous soupons son les bons. Il est le triumvir qui a voté contre l'arrêt de l'enquête. Il n'aimait pas le patrice, mais il tient trop aux institutions et au régime actuel pour qu'il arrête une enquête sur le meurtre d'un patrice. Ce vote lui a montré la corruption au sein de la Seguarda, donc il peut ne plus lui faire confiance. Sa réponse cinglante sur la corruption montre à mon avis que nous avons touché un point important et sensible. Son amour pour Velsna est touché, car nous avons repéré une faiblesse du régime auquel il tient tant. Il n'est pas bête à mon avis, il saura être pragmatique. La question est de savoir ce qu'il sait et si nous devons dévoiler notre jeu. À ce titre, je propose de créer une raison totalement bidon, qu'elle soit crédible ou pas, sur la raison d'un agent teylais à Velsna. Nous avons commencé à créer cette histoire d'organisation terroriste pour contacter les opérateurs téléphoniques Velsniens et envoyer trois numéros voir si la localisation reste toujours la même. On peut sortir cette histoire. »


Recevons nos invités !
Pour Vinola

Pour le ministre des Affaires Etrangères et le Prince Consort, présents tous les deux, l'ambiance est tendue et morbide. Il sait que le Premier ministre et surtout Jean-Louis Gaudion s'étaient donné pour mission de le former au pouvoir. Il sait l'attachement du ministre des Affaires Etrangères envers lui, une mission qu'il n'était pas obligé de faire et pourtant, il s'attache à la faire aussi parfaitement possible. L'homme à côté de lui ne dormait que quatre heures par nuit, uniquement pour pouvoir lui donner des cours particuliers sur la géopolitique et la diplomatie. Il savait qu'il devait s'intéresser à ces sujets, car le souverain, bien que pas par droit, mais par tradition, s'immisçait souvent dans les affaires diplomatiques du Royaume. Il avait de la compassion pour Jean-Louis en ce moment. La tâche n'allait pas être facile pour nous deux se disait le Prince Consort. Si Vinola est bien ce que pensent les renseignements alors, il ne peut recevoir les honneurs de la Reine et par conséquent les honneurs du Royaume. L'honneur du Royaume se mérite, se dit-il, alors que Vinola descend de son avion. Tout en affichant un sourire de courtoisie sa voix intérieure lui parla : L'insulte que tu as reçue d'une simple aide de camp, qui aura les honneurs de la Reine, tandis que toi tu n'auras droit qu'à la considération d'un prince, sera si forte que tu te demanderas toute ta vie ce que tu as fait pour mériter cela.

Cependant, l'insulte ne devait pas être trop grande. Si seulement Vinola comprendra l'insulte. Alors, il vit un tapis rouge, au bout de ce même tapis le Ministre des Affaires Étrangères et le Prince Consort, Teylor Courvoisier. Des gardes à l'uniforme moderne disposés de chaque côté du tapis en ligne. Quand Vinola foula le premier pas sur le tapis, un garde s'avança et dit :

« Gardes royaux brandissaient armes !

Les soldats suivirent l'ordre et brandirent leurs sabres devant leurs visages. Seul le soldat qui parlait ne le fit pas, il continua de parler :

Votre Altesse Royale, Prince Consort, sur l'étendue glorieuse de notre Royaume, je vous introduis avec honneur Son Excellence et très estimé Triumivir Vinola, En vous présentant sur le sol glorieux du Royaume de Teyla, Votre Excellence Vinola, vous vous placez au champ d'honneur du Royaume."

Le ministre des affaires étrangères prit la parole en premier est tendit sa main :

C'est un honneur de vous recevoir au Royaume. En espérant que le voyage fut agréable. Il n'y a pas de raison contraire à cela je présume Votre Excellence.

Un regard vers le Prince, suffit au Prince pour comprendre que c'est à lui de prendre la parole. Alors en enclanchant la marche vers le convoi qui attend les hommes :

Comment va la politique à Velsna ? Depuis l'intronisation, il semble y avoir eu des événements importants. En l'occurrence le départ de Digrassi. Quel est l'avis et l'hypothèse d'un homme aussi avisé que vous sur cette question ? »


Recevons nos invités !
Pour Gina DiGrassi

L'arrivée de Gina crispa les services de sécurités du Royaume de Teyla. Compte tenu de la promesse du ministre des Affaires Etrangères, ceux-ci doivent déployer des moyens de sécurités équivalents au 11 Janvier 2013, soit l'évasion de plus d'une dizaine de prisonniers de haute-sécurités. On n'abandonna aucunement le protocole, cela aurait été une insulte trop importante quant aux capacités sécuritaires du Royaume. Sa Majesté et Gina pouvaient être protégées, tous les services des forces de sécurité l'ont assuré. De ce fait, le Groupe d'Action de la Police Royale était dans l'aéroport, ainsi que le régiment militaire chargé de la protection de Sa Majesté.

Sa Majesté est entourée de toute une série de personnalité plus ou moins importante. Rosalie Chabas, la maire de la capitale du Manticore, ravissante et souriante à l'idée de voir une Digrassi en personne. La maire actuelle est membre du parti au pouvoir et c'est sous mandat que le projet de ville connectée pour Manticore fut adopté et qu'un accord avec l'état fut trouvé. Les mauvais esprits osent dire que quand son partie est au pouvoir cela aide. La maire est aussi la présidente et cheffe du parti au pouvoir, une femme plus influente qu'on pourrait le penser aux premiers abords. Son adjoint était présente, un nouvel adjoint étant donné que son ex adjointe est maintenant ministre de l'Intérieur et numéro deux du gouvernement dans l'ordre protocolaire. S'il arrive quelque chose au Premier ministre, c'est bien Yasmine Laval qui reprendra le flambeau en attendant des élections.

Quand Gina foula le premier pas sur le tapis, un garde s'avanca et dit :

« Gardes royaux brandissaient armes !

Les soldats suivirent l'ordre et brandirent leurs sabres devant leurs visages. Seul le soldat qui parlait ne le fit pas, il continua de parler :

Votre Majesté, Reine du Royaume de Teyla, sur l'étendue glorieuse de notre Royaume, je vous introduis avec honneur Son Excellence et très estimée aide de camp de Son Excellence Matteo Digrassi. Par votre présence sur l'étendue glorieuse du Royaume, Votre Excellence Gina Digrassi honore le Royaume de Teyla et vous place au champ de l'honneur du Royaume de Teyla. En étant ici, vous pouvez compter sur mon soutien et ma loyauté. Je me battrai à vos côtés et je ferai tout ce qui est en mon pouvoir pour vous aider à vaincre vos ennemis.

Après les amabilités tout en marchant vers le convoie Sa Majesté prend la parole :

Comment se porte le Triumvir Matteo Digrassi ? La situation doit l'affecter, comme elle m'affecterai si j'étais à sa place. Veuillez lui transmettre tout mon soutien lors de votre retour. J'y tiens.

Tenues garde
Tenue des gardes
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RP Gina DiGrassi:

Teyla. C’était là un nom évocateur et signifiant. Les auteurs anciens parlaient de ces terres en ces mots : « Un Royaume dont on aime qu’il soit là pour son argent. ». On m’avait appris quelques histoires dont je ne me suis jamais intéressée avant de fouler le pied dans cet endroit. En relisant certains auteurs dans mon ennui en Afarée, j’en avais dégagé une constante. Toujours il y avait eu des interactions entre nos deux entités, mais jamais celles-ci ne dépassaient le stade de la relation commerciale. Jadis, les mercenaires velsniens passaient la frontière au printemps pour se venir se battre dans des guerres féodales quelconques, et revenaient à l’hiver avec des richesses et des récits. Aujourd’hui était bien différent : ce sont eux qui venaient s’amuser de ce qui ne les regardaient pas, leur monnaie n’étant plus de l’argent mais de l’influence. Peut-être espéraient t-ils de ces manœuvres des placements financiers payés à prix d’or, des échanges commerciaux plus soutenus, ou bien simplement la joie d’arbitrer un conflit qui ne les concernait pas.

Teyla est un pays curieux, dont la capitale était défigurée par des monuments modernes venant rompre une tradition architecturale ancienne et respectée. Mais il y avait une forme de beauté dans cette rupture de l’uniformité. Une révolution industrielle était en marche en ces lieux, ou l’avait été récemment. Les teylais en eux-même…pas différents des velsniens pour la plupart : un certain égocentrisme, une obsession des belles choses tout en se drapant dans une certaine sophistication. A vouloir jouer l’arbitre des conflits, on finit toujours par s’imaginer meilleur que les autres.
Nous décidâmes, de venir accompagnés non pas des licteurs habituels du Sénat dont nous ne disposions plus, mais des Chasseurs de Strombola en tenue d’apparat relativement simples et amples au mouvement. Il en fut de même pour moi, car c’était là l’unité dans laquelle mon père m’avait incorporé. Natif d’Achosie du Nord, le choix n’en fut pas vraiment un. J’arborais sur mon épaulette gauche le lys rouge de la cité sur l’eau, et sur mon épaulette droite le symbole auquel tiennent les chasseurs de Strombola : une représentation héroïque de Ménéon, le fondateur de la cité de Strombola et conquérant des achosiens. Peut-être espérait-il, en nous faisant venir dans ces tenues d’officiers, faire comprendre à ses interlocuteurs qu’ils n’avaient plus là affaire au Triumvir mais à l’Amiral de la Marineria. Quoi qu’il en soit, j’étais particulièrement fière de porter cette tenue ce jour-là.

Sur le tarmac, nous marchions parmi les gardes royaux de la Reine Catherine. Les dorures de leurs épaulettes reflétaient la lumière du soleil. Les pommeaux de leurs sabres étaient tout aussi décorés qu’eux, droits comme des i. Il y avait là une certaine culture, mais comme on dit souvent : l’or ne refait pas les personnes. J’ai vu des grands hommes arborant les plus beaux bijoux capables de la plus grande des cruautés. Les teylais étaient accessibles et affables, mais parfois faux. Une patrie de fonctionnaires rigoureux. Je m’élançais vers la reine Catherine au son des lames sortant de leurs fourreaux.
La reine allait-elle me reconnaître ? Moi qui étais à cette fameuse soirée quatre mois de cela. J’avais peut-être les cheveux plus longs, et une robe… Peut-être une cicatrice de moins sur la joue. Les chasseurs de Strombola répondirent à l’annonce des teylais par la leur :
- Présentez-vous, devant l’envoyée et détentrice du sceau de représentation du Triumvir de la Grande République Matteo DiGrassi. Sénateur, Amiral de la Marineria et vainqueur des achosiens. Gina DiGrassi, aide de camp du régiment des enfants de Ménéon.
Je saluais la suite de la reine, et faisait une légère inclination à son adresse. Le respect et non la soumission. Elle me parlait de mon père, des troubles de ses pensées et de ses craintes. Ma réponse fut la plus diplomatique possible, dans la mesure de mes possibilités :
- Le triumvir mon père se porte bien, majesté Catherine, il vous remerciera de cette attention. Je ne l’ai pas senti affecté en aucune façon, soyez rassurée. Nous avons des problèmes de gestion des peuples nomades en Afarée. Voyez-vous, la cité de Cerveteri partage son territoire avec un certain nombre de tribus bédouines, qui transitent entre le territoire de la Grande République et celui du Grand Kah. En conséquence, le Triumvir mon père a décidé d’intervenir sur place, étant le signataire d’un traité avec le Grand Kah.

C’était là un mensonge, dont j’espérais qu’il soit assez bien ficelé pour convaincre la royale personne. Je poursuivais avec quelque remarque futile et diplomatique, peut-être quelques références culturelles obscures allaient lui plaire :
- Ne vous mésestimez pas sur votre capacité à supporter une situation désagréable. Dans une autre vie, je suis certaine que vous auriez faite une bonne sénatrice, voire un gonfalonier (hrp : mercenaire velsnien de la Renaissance) partant chercher fortune et gloire en Gallouèse ou à Teyla. Je vous remercie de ce « soutien », mais lorsqu’on est bon politicien, nous avons besoin de bien peu de choses pour réussir. Sur ce, Parlez moi de cette fondation plus en détail. Est-ce votre manière à vous à Teyla de constituer une clientèle ? Je ne vous cache pas que le Triumvir mon père a été surpris par le fait que vous vous tourniez vers lui afin de garantir le succès de cette collecte. Non pas que nous soyons avares à nous occuper de nos miséreux, mais vous n’avez jamais contacté le Triumvir depuis le début de son mandat. N’êtes vous pas davantage à votre aise avec un autre de ses confrères pour exprimer vos besoins envers notre cité ? Comme lorsque vous vendez des armes par exemple.


RP Vinola :

On disait beaucoup de choses du Triumvir Vinola. Qu’il n’y avait pas d’orateur plus brillant au Sénat, qu’il était le digne successeur des grands rhéteurs des temps anciens, qu’il se revendiquait grand velsnien par le fait qu’il pouvait rallier des hordes à sa cause par sa seule voix donnée par les anges. Qu’il pouvait tenir tête à Scaela et toute sa richesse par ses discours, et à toute la rigueur de DiGrassi. Le destin d’un homme entré si jeune au Sénat n’était-il pas de gravir les dernières marches seul ? En ce quatrième mois de Triumvirat, le destin chanté par Dame Fortune appela encore une fois Vinola au chevet de Teyla, où ces derniers l’accueillirent comme l’un des leurs. Comme partout on l’accueillait comme le cavalier revenu des combats contre les hordes de zélandiens, avec tout l’amour de toutes les patries du monde.

Il y avait là à la sortie de son bel avion, deux rangées d’hommes scintillants et brillants. Ils étaient beaux, tous respirant la jeunesse de leur pays, autant que les uniformes qu’ils portaient. Vinola était là où il le désirait : à la lumière, là où sa personne méritait d’être, entouré d’amis. Il y avait à Teyla une reine qui attendait sans doute de sa venue et de ses nouvelles, une reine qui appelait un velsnien comme les rois de cette patrie d’autrefois appelaient des velsniens en leurs terres, pour les couvrir d’offrandes de leurs services, qu’ils accomplissaient avec geste et vigueur. Le Triumvir fit le voyage avec trois sénateurs qui lui étaient acquis, qui le suivaient dans l’ombre de sa gloire, qui avaient cédé au délice de ses paroles comme beaucoup. Les licteurs du Sénat étaient dans leur sillage, vêtus de leurs toges traditionnelles et de leurs haches cérémonielles, qui dit on dans des temps anciens, servaient à l’exercice de la justice des Sénateurs au reste des citoyens de Velsna. L’un d’entre eux arborait le drapeau au lys rouge du Sénat, mais partageant la toile avec un profil stylisé des trois triumvirs, semblable à ceux que l’on voyait circuler sur les monnaies velsniennes. En lettres brodées d’or, toisait ces mots qui ont flotté sur tant d’étendards : Il Senato e la Repubblica di Velsna. La continuité de notre cité dans l’univers, qu’importe qu’elle fusse mise à sac ou détruite, ces mots restaient éternels.

Les licteurs l’annoncèrent: “ Présentez vous. Devant le Triumvir et Sénateur de la Grande République, Vittorio Vinola. Détenteur de la puissance de la loi, de l’exercice de la puissance tribunicienne. ”
Le Triumvir fit grand honneur aux deux représentants du Royaume de Teyla, en s’accoutumant de leur langue pour les saluer, dans un accent d’étranger certes, mais dans un effort peu commun pour un velsnien s’adressant dans le language de barbares. Il leur répondit en ces mots, plaisantant et cachant à demi certaines de ses intentions:
- Pour le mieux je dois l’admettre. Je ne sais pas ce que DiGrassi a derrière la tête. Vous devriez lui demander si vous voulez en avoir le coeur net. Mais si vous voulez mon avis, il aime bien trop les citoyens de Cerveteri et il délaisse bien trop les citoyens de Velsna. Il pense fuir la politique, mais la politique ne se soucie jamais de qui la mène, elle se déroule éternellement, et il faut lui courir après et non l’inverse. Mais bref, nous parlerons de tout cela en détail plus tard, nous avons toute cette journée. Qu’en est-il de cette caisse de bienfaisance, escellence prince. Pensez vous réunir une somme conséquente ? Et plus important encore, comment allez vous ? Réussissez vous à votre rôle princier comme vous l’entendez ?
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RP Gina Digrassi :
Sa Majesté ne s'est pas demandée si elle avait déjà rencontré la femme qui se présentait devant elle en tant que représentante d'une faction de la Grande République de Velsna. La Reine souffrait d'un mal de tête et avait pris des médicaments pour le calmer juste avant la cérémonie d'accueil. L'état de santé actuelle de Sa Majesté, n'aide en rien sa mémoire, déjà abîmé par la quarantaine. Il ne faut pas se méprendre, Catherine Courvoiser est en bonne forme physique, avec un bilan de santé parfait pour son âge. Mais l'âge ne pardonne pas, les petits soucis de santé, mal de crâne ou encore mal aux articulations, se multipliaient avec le temps. Des épiphénomènes qui se multiplient devenaient gênant par période, mais la majeure de la partie de l'année la Reine se sentait en bonne santé et en bonne forme physique.

La Reine arqua le sourcil lors de la présentation de Gina Digrassi, c'était bel et bien la première fois dans l'histoire moderne qu'on répondait ainsi au protocole teylais. Nulle nation n'avait répondu, les nations avaient répondu par des offrandes, des mots sublimant le souverain. Sa Majesté avait du mal à croire au mensonge de Gina Digrassi concernant une prétendue visite de son père au Grand-Kah pour négocier un traité portant sur les nomades. Son père devait être aussi affecté par la situation dans laquelle est la Grande République de Velsna. L'inverse est impossible, d'autant plus que son père avait fui. Il était évident que cela ne pouvait pas être vrai.

« Je vous en prie, Votre Excellence. J'ai simplement dit qu'une situation similaire m'affecterait, je n'ai jamais dit que je ne serais pas capable de la supporter. Je suis certaine de pouvoir supporter et faire face à une situation semblable. Vous êtes amiral, j'ai fait mon service militaire comme tous les souverains depuis un siècle. Mon esprit est préparé aux pires horreurs, tout comme le vôtre, j'en suis certaine. J'ai vu assez d'hommes me faire la cour pour résister à tous les maux qui composent cette planète ! Dit-elle sur un ton humoristique. Dans la voiture et lorsque le convoi démarre, elle répond à la deuxième partie de la réponse de Gina Digrassi.

Une clientèle ? Je vous en prie, cela est insultant pour moi comme pour vous. Je ne fonctionne pas ainsi, pareil pour le gouvernement de Sa Majesté. Je suis sincère concernant mon action pour les associations, dont Espoirs Solidaires qui œuvrent pour lutter contre la malnutrition et la pauvreté au travers du globe terrestre. Ils ont une partie de l'organisation pouvant opérer dans les zones de conflits et limiter les ravages de la guerre. J'ai trouvé dommageable qu'il n'y avait pas d'organisation internationale pour lutter contre ce type de problème qui tient à cœur n'importe quel être humain.

Elle s'arrêta quelques instants de parler, pour reprendre le cours de sa pensée, toujours son mal de crâne qui l'a perturbé. Elle se tourna vers Gina, avec un ton calme, mais reflétant une fierté elle dit :

Toutefois ce n'est pas la seule raison de votre invitation. Les soirées comme celle-ci ou mondaine, regroupent toutes les hautes sphères de la société. Les renseignements, les hommes et femmes d'affaires, les ministres, le Premier ministre bien entendu. Il me semble que vous avez compris tout aussi bien que moi où je voulais en venir Votre excellence. La missive de Jean-Louis Gaudion, dont je vous demande pardon pour certains mots, reste véridique. En dehors de ces considérations, comment se porte la politique au sein de la Grande République ?

RP Vinola :
Le jeune Prince Consort se tourna vers le ministre des Affaires étrangères lorsque la délégation étrangère répondit à la représentation des hôtes. Sa mère l'avait prévenu de cette possibilité, ayant elle-même vécu la même situation quelques minutes plus tôt par messages. L'acte de la délégation étrangère perturba Taylor Courvoisier, mais il réussit à masquer ses émotions et son étonnement.

- Effectivement, nous en parlerons plus tard Votre Excellence répondu le ministre des Affaires Etrangères . Puis suivirent les paroles de Prince, tout en montant dans le convoi :

-La somme récoltée sera certainement importante, car la famille royale est le parrain, devrais-je dire marraine de l'association Espoirs Solidaires, pour laquelle cette soirée caritative est organisée. En conséquence, la famille royale versera une somme conséquente, et j'y contribuerai personnellement. Cela garantira précisément la réussite de la cérémonie. En-dehors de cela, nous espérons réunir une somme importante. Toute la haute société teylaise sera présente, ainsi que les ministres du gouvernement. Je dois reconnaître que Sa Majesté mère a un don pour obtenir ce qu'elle souhaite en insistant.

Mon rôle princier, ce que je peux en dire c'est que je ferai un très bon souverain pour le Royaume de Teyla, j'en ai l'assurance.
Dit-il en souriant. Le ministre savait le Prince hautain, mais pas à ce point, un mensonge de la part du Prince.

Alors que le convoi passe devant le siège de l'Organisation des Nations Démocratiques, où flottent les drapeaux des sept nations membres ainsi que le drapeau-logo de l'organisation, le Prince observe la réaction de Vinola. Le siège était situé à seulement cinq minutes de la Résidence Faure, résidence et lieu de travail du Premier ministre. C'était le quartier le plus sécurisé de la capitale, avec le Palais Grayson, également connu sous le nom de Palais Royal. C'était le quartier où allait se passer la réception de ce soir, le quartier était le quartier le plus riche de la capitale sans comparaison valable dans le Royaume de Teyla. Voulant flatter l'égo de Vinola, le ministre dit :

-Le quartier est splendide, une architecture eurysienne au centre-ville. Quand on lève la tête, on remarque qu'à quelques mètres, seulement, se trouvent les buildings du centre-ville. En pleine rénovation d'ailleurs pour la plupart. On y retrouve les esprits les plus intelligents du Royaume de Teyla. Les grands noms du Royaume ont leurs noms ici. La rue dans laquelle nous sommes, porte le nom du général qui a poursuivi les mercenaires Velsniens lors d'une histoire de prétendant au trône de Teyla. La rue à notre droite porte le nom, si je me souviens bien, du feu Martin Delaplace. Le philosophe auquel on doit la citation suivante : "Je suis partisan de la révolution à travers la réforme". Que pensez-vous de cette citation d'ailleurs ? Si je peux me permettre la question.
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RP Gina:

Les teylais considéraient le fait d’avoir une clientèle comme une insulte ? J’avais oublié ce détail…et une certaine volonté de la part des gens de ces pays d’afficher une pudeur de gazelle en pensant que fournir argent, gîte et couvert à un homme ne fait pas de lui votre client et de son bienfaiteur son patron. Toutefois, je prie soin de m’excuser pour l’incartade :
- Je crois que vous m’avez mal compris, votre majesté. Être un « client » n’est pas une insulte à Velsna. Entrer dans une clientèle est à mis chemin entre un contrat tacite et une famille élargie. Certains membres du Sénat s’occupent ainsi parfois de plusieurs milliers de clients qui ont bien besoin du gîte et du couvert. Et bien souvent, les plus généreux d’entre eux sont également les plus puissants, et il y a un lien évident dans ces deux facteurs. Aussi, c’est une très bonne initiative que vous prenez là votre majesté.
A propos de générosité, laissez moi vous faire part d’un cadeau.


Je sifflais un de mes chasseurs, lequel vint apporter deux écrins de bois finement travaillés, l’un de la taille d’une boîte à chaussures, l’autre d’un violon.
- En premier lieu, je souhaiterais vous faire don d’une pièce de collection sortie tout droit du Musée militaire de l’Arsenal.
Je sortais de son écrin un poignard décoré de dorures comme moi-même je ne n’ai vu depuis longtemps :
- On nomme cela un Puglio, c’est un petit poignard dont on estime que celui-ci a été utilisé au XIIIème siècle pendant les guerres d’Achosie. Il a été complètement restauré mais il est assurément d’époque. On peut encore y voir le nom de son propriétaire gravé sur la lame : « Dame Fortune protège le Sénateur Diedro Larpa ». Je me permets de vous faire la traduction, même si le velsnien de l’époque ressemblait davantage à du Léandrais ou à du Fortunéen que la langue actuelle. Je dois bien vous avouer que j’ai demandé plusieurs fois au Triumvir mon père ce qu’il y avait inscrit sur la lame. Je ne parle pas le landrin ancien.

Puis, après cette courte présentation, je fis venir le deuxième cadeau et l’offrit en mains propres à la reine de ce pays qui n’aime que trop les attentions :
- Votre majesté, permettez-moi de vous offrir une flamenca strombolaine. C’est un bel instrument à cordes traditionnel, fabriqué par une firme d’Achosie du nord, commandée à l’unité spécialement pour vous. Inutile de m’en demander un morceau, je ne pourrais pas en jouer, c’est bien faute d’avoir essayé.
Je fus relativement surpris d’être nommée « Amiral », peut-être une erreur de sa part que je ne pu me retenir de pointer avant de changer de sujet pour ne pas provoquer de contrariété :
- Amiral ? Je ne le suis pas votre majesté, je le crains. Je ne suis qu’aide de camp, qui de plus n’est qu’un grade officieux. Mon père l’est. Je me suis engagée dans la Gardia, l’armée terrestre. Choix peu commun certes, la plupart d’entre nous préfèrent la Marineria. Comme pour vous avec votre service militaire, l’armée est une solution pour beaucoup de familles sénatoriales dont les membres voudraient acquérir une réputation au-delà de la richesse. Votre expérience me rappelle la leur, bien que pour vous, votre service a été temporaire et qu’il ne recouvre peut-être pas le même intérêt.
Quant à l’objet de ma visite ici, je connais d’ores et déjà les considérations politiques qui la motive. La question étant « pourquoi ? ». Vous n’avez jamais éprouvé le moindre intérêt à contacter le Triumvir mon père, pas plus qu’il n’a d’intérêt politique pour vous. Pour lui, vous êtes des partenaires commerciaux et des voisins de bonne entente, et il restera ainsi tant que vous continuerez de respecter le traité qui nous lie, et nous ferons de même car nous n’avons qu’une parole. Cette situation nous convient déjà et nous n’avons pas à cœur de la changer. C’est avant tout la curiosité de ce que vous avez à me dire qui m’amène ici.
Quant aux propos déplacés de votre missive, soyez tout excusée pour ces mots maladroits, votre ministre est un étranger qui a le droit à l’erreur, l’important étant que ce type de propos ne se reproduise pas. Il faut réserver les critiques de cet acabit à la chaleur des petits salons, pas dans le cadre d’une diplomatie internationale responsable. Telle est la position du Triumvir mon père sur la question : chaque chose à sa place et la paix de la République aura toujours Teyla dans son cœur. Les bons mots précèdent toujours les bons échanges commerciaux.


« Comment se porte la politique au sein de la Grande République… ». Il y avait quelque chose d’embarrassant à voir un corps étranger s’empresser de se quérir de sujets internes à une nation libre. Mais à question à caractère flou, il y eu une réponse floue de ma part, une réponse de politesse et de courtoisie :
- La politique est ce qu’elle est toujours, votre majesté. Passionnée et fascinante. Le Triumvirat se termine dans deux mois, et alors le Sénat devra former un nouveau Conseil communal. Si aucune majorité claire se dégage, il faudra donc prolonger le Triumvirat de six mois supplémentaires. Mais cela n’est jamais arrivé auparavant. Espérons que les sages feront le choix judicieux pour l’avenir de la cité. Il n’aura pas d’élection avant 2016, à moins d’un décès de sénateur qui oblige à renouveler un siège par une élection partielle. Aussi, il faudra composer avec le corps législatif actuel. Il va falloir convaincre avec le cœur et la tête. Et vous, votre majesté, comment se porte votre bon gouvernement après ces élections ? Celles-ci ont été relativement bien suivies à Velsna. Votre « MRU » a l’air d’avoir les coudées franches dorénavant, davantage qu'auparavant il semblerait. Quelles sont les perspectives avec Velsna à long terme dans l'optique de ce parti ? Devrions-nous nous diriger vers le lieu de votre gala de charité ?


RP Vinola :


Aussitôt que la présentation du prince fut faite et que le convoi s’apprêtait à prendre route, Vinola eut à cœur de prendre l’attention du Prince étranger, de le couvrir de flatteries et de cadeaux dont un particulièrement prestigieux. Car ce n’était pas seulement un cortège qui suivait Vinola, mais également une véritable œuvre d’art, illustration du génie de notre patrie, qui descendait les marches. Il fallut deux hommes pour déplacer un buste de marbre magnifique dont la lumière se reflétait sur lui.
- Excellence. Je tenais à ne pas parvenir chez vous les mains vides. Aussi, j’ai voulu me présenter avec un cadeau dont j’espère qu’il correspondrait à votre pays. Je vous présente donc ce magnifique buste marbré du roi Balzac Honoré Bragrance, Basil II. Il est de facture velsnienne et il m’a été difficile de me le procurer. C’est une pièce unique dont on sait qu’elle devait être envoyée à Teyla, et qui n’a malheureusement jamais fait le voyage. C’est donc avec un grand plaisir que je vous la fais venir aujourd’hui. J’espère que ce don vous sied. Sur ce, passons à nos sujets plus pressants et profitons de cette journée magnifique, excellence prince.

Manticore avait la splendeur des plus belles villes d’Eurysie, des hautes tours de verre faisaient poindre leurs flèches vers le ciel, eux qui étaient soutenus par des bâtiments historiques magnifiques et caractéristiques de périodes précédentes, et des palais étincelants. Vinola continua à s’adresser aux étrangers comme s’il était l’un des leurs :
- Sa majesté votre mère parait en effet une bonne politicienne. Je n’en doute pas sur ce point. Du moins c’est la réputation dont elle a été titrée à Velsna, même parmi les rares sénateurs opposés au traité avec Teyla. J’espère également de toute cœur la réussite de cette collecte. Cependant, à votre adresse je dois vous prévenir. L’assurance dont vous faites montre est admirable, mais ne vous mettez pas la pression pour autant. Gérez la politique comme vous gérez votre vie, excellence prince, et vous n’aurez bientôt plus l’impression d’avoir le moindre poids sur vos épaules.
Ce quartier est magnifique je dois dire, c’est tout à fait différent de nos palazzios, mais dans le bon sens.


Le Prince Consort lui parla d’Histoire, ennui suprême d’un Homme qui n’a pas le temps de s’intéresser à autre chose que ce qu’il y a devant lui à cet instant : la beauté de ces lieux. Il le reprit poliment la flatterie de son homologue, qui le contenta fortement dans son esprit rêveur :
- Je ne connais que de nom cette histoire de mercenaires. C’est là quelque référence dont les sénateurs qui n’ont pas d’éloquence à Velsna aiment se gargariser, des héros sanglants qui n’apportent avec eux que de l’argent et de la misère. Ils étaient héroïsés il y a encore quelques années dans notre cité, le croyez-vous ? A ces gens-là, je n’aurais qu’à leur demander : « Et si nous honorions des inventeurs ? Des intellectuels ? Pour qu’ils fassent un AVC sur le champ. Nommer une rue prestigieuse d’après un philosophe, voilà une bien meilleure initiative. Et d’après ce que vous me dites de sa pensée, c’est là des mots forts louables. Lorsqu’on pense Révolution, on associe souvent cela à la violence, à la passion brulante. Mais c’est là méconnaître la dynamique de l’Histoire. Une réforme en soit EST une révolution, comme tout ce qui n’a jamais existé avant nous et que nous faisons advenir. C’est là un objectif qui me motive lorsque je me lève le matin je dirais.
Et vous, prince, quels sont vos projets pour votre patrie qui est déjà fort belle ? Y-a-t-il un objet de mécontentement qu’il vous faut régler dans cette ville de Manticore, et dans ce pays qui fait face à des loduariens enragés chaque jour que Dame Fortune fait ?
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RP Gina :

« C'est notre différence. Nous sommes un pays de commerçants, nous sommes un carrefour commercial entre l'Eurysie de l'Ouest et centrale. Nous avons des entreprises exportatrices, comme nos entreprises de l'armement, nous importons aussi. Mais je ne considère aucunement mes interlocuteurs dans la diplomatie comme des clients. C'est une relation humaine, je crois que la relation humaine et l'entente entre deux interlocuteurs sont des données très importante pour comprendre certaine relation internationale. Toutefois, je comprends votre point de vue sur la notion de client. »

Sa Majesté regarda le poignard durant toute la description de Gina Digrassi. La Reine prit le poignard dans ses mains, si cela n'était pas offensant pour la délégation. Elle aurait demandé avant si elle le pouvait. Puis, elle le reposa et déclara :

«C'est une lame magnifique. Elle semble solide et a sûrement apporté joie à son propriétaire, mais aussi malheur à ses victimes. Par mon service militaire, je suis habitué à tenir des armes à feu dans les mains, mais c'est un cadeau qui montre la volonté de bâtir une relation de force et j'oserais dire "poignante" entre nos peuples. La Flamanca représente l'élégance, mais aussi toute la complexité du Royaume de Teyla, son multiculturalisme. Si je ne m'abuse, l'instrument permet une grande variété de nuances pour ses utilisateurs. Bien entendu, le Royaume de Teyla a également préparé des présents pour vous, mais ils vous seront remis lors de la soirée »

"La Reine avait compris que Gina était bel et bien Amiral, au regard de la réaction de la personne concernée cela était faux. Le mal de crâne de Sa Majesté avait fait en sorte qu'elle ne cherche pas plus loin lorsqu'une personne déclara "Amiral Digrassi". En réalité, elle avait manqué une partie de la phrase. La nuit de sommeil qui allait survenir après la soirée caritative devenait de plus en plus nécessaire, en espérant que l'état de la Reine ne s'aggrave pas plus durant la soirée. La Reine était contente intérieurement d'avoir fait admettre à son interlocutrice qu'elle savait pourquoi elle était présente. Il reste à savoir si cela est vraiment le cas ou qu'une posture pour bien paraître devant un royaume

« "Je tiens à vous présenter mes excuses pour ma méprise. Votre père a-t-il déjà combattu ? Le Royaume de Teyla a toujours eu une relation particulière avec son armée, ou plutôt ses armées. Nous avons toujours considéré le besoin de hiérarchie dans une armée, qu'il s'agisse d'une hiérarchie par le nombre durant l'Antiquité ou d'une hiérarchie moderne. Nos victoires dans les batailles, qu'elles soient à l'ère moderne ou à des ères plus anciennes, ont été rendues possibles grâce à une hiérarchie claire et précise sur le terrain. Nos soldats ont bénéficié d'une formation rigoureuse, ce qui a facilité les communications et leur a permis une certaine autonomie dans la prise de décision. Si les deux armées sont d'égales à égales en termes de formation, mais que le nombre ou la technologie a permis de faire la différence, alors c'est la hiérarchie de l'administration qui a rendu possible la victoire. Il faut une administration efficace et non-corrompue pour mobiliser des hommes et des femmes, il faut cette même organisation pour organiser la production d'armes et d'armures.

Alors, on a écrit l'accord de Saint-Valentin, du nom du village où l'accord a été signé. C'était au XIVe siècle, cela remonte donc, mais l'accord déclare, énonce que la Couronne, comprenant le souverain, sa cour et la famille royale au premier degré, doivent se tenir informés des affaires militaires. Il est fait une liste des sujets militaires, tels que la circonscription, la tenue d'une formation, la communication sur le terrain, l'évolution des batailles, ou du moins des informations sur ce sujet qu'avaient les savants de l'époque. L'obligation pour tous les souverains de faire leur service militaire dans la constitution est la matérialisation de cet accord sous une forme moderne et légaliste. La cérémonie si un jugement reconnait coupable un militaire de haute-trahison est fort de sens quand on sait cela. Le Souverain, qui actuellement est le chef des armées, à toutes les compétences pour sauver la vie des soldats du Royaume. Alors, on laisse l'homme, avec un grand H, prendre conscience de son action durant trois minutes quarante lourdes de sens pour lui et pour nous.

"Nos liens sont commerciaux avant tout, mais ils ne sont pas seulement commerciaux, je parle dans la relation Teyla-Velsna dans sa globalité. Vous m'avez posé plutôt la question en la tournant vers le Triumvir Vinola. Je n'ai pas parlé uniquement à lui lors de la soirée d'intronisation et il y a eu qu'une rencontre officielle entre des représentants politiques du Royaume et ceux du Triumvir Vinola. La rencontre officielle s'est faite à l'intronisation. Nous avons invité, à cette soirée, M.Vinola également pour montrer que nous respectons la Grande République de Velsna.

Avez-vous l'habilité de lire les lettres diplomatiques ? Si la réponse est oui, et que vous avez lu celle du Royaume de Teyla pour votre Excellence de père, alors vous savez la raison précise de notre rencontre. Il me semble vous l'avoir dit, la diplomatie n'est pas qu'une question de client, mais de relation humaine aussi. La question est en partie pourquoi vous êtes ici ? Mais une question tout aussi intéressante est : Pourquoi croyez-vous être là ? Une question qui vous donnera autant de réponses que la réponse à votre question, je vous l'assure »


Son interlocutrice est trop maligne pour répondre directement, Sa Majesté l'avait remarqué lors de sa précédente réponse. Mais sa réaction et son visage allaient constituer une réponse fort intéressante. Le Royaume de Teyla devait savoir à quel point le futur Patrice, paraît-il et selon les pronostics de la Reine, est aveugle dans son "Royaume". La question de son interlocutrice était intéressante, mais la réponse risque de décevoir Gina Digrassi :

« Mouvement Royaliste et d'Union, le parti au pouvoir et celui du premier ministre. C'est un parti social-démocrate et libéral, cela dépend des membres, donc c'est un parti dont les membres recherchent de bons accords commerciaux, de libre-échange. De toute façon, tous les grands partis à Teyla sont des libéraux économiques en puissance, hormis l'intervention de l'état sur la santé, l'éducation, la sécurité, la justice et l'accès à l'eau. Notre libéralisme diffère du Jashuria, mais les hommes et femmes politiques du Royaume de Teyla savent parfaitement que Velsna est un bon partenaire économique, de plus dorénavant l'économie du Royaume de Teyla est fleurissante, solide. J'ai entendu dire que la vision pour un accord de libre-échange avec Velsna est de plus en plus répandue parmi la classe politique et le parti au pouvoir. Concernant les relations, je n'ai pas d'attribution diplomatique réelle, c'est au Premier ministre ou aux ministres qu'il faudra poser votre question.»


RP Vinola :

« Merci pour ce cadeau Votre Excellence, qui je sais enchantera Sa Majesté, moi-même et tout mon peuple. Le Royaume de Teyla a bien l'attention de vous offrir des cadeaux, ils vous seront offerts lors de la cérémonie. Mais avec plaisir, mettons-nous en route Votre Excellence dit le Prince.

Une fois dans la voiture, le Prince écouta attentivement les réponses de Vinola, il s'attarda plus particulièrement sur la dernière réponse du Trumivir :

Oui, une réforme est une révolution, surtout quand cette réforme change le régime d'un État-nation, du système international. Elle amène, la réforme, son lot de violence à travers les manifestations plus ou moins pacifistes tout comme les révolutions propres. Vous savez, au Royaume de Teyla, le souverain a peu de pouvoir. Sur la politique intérieure, le Souverain a peu de pouvoir politique, en dehors d'être le chef des armées. Si je suis mécontent d'une chose à Manticore à Teyla ou autre endroit dans le Royaume, je n'y peux rien et je me dois de respecter une certaine forme de neutralité. Je connais des républicains qui attendent que des faux pas de ma part. Sur le plan diplomatique, c'est différent, la Couronne a un rôle par son attrait et son prestige, mais aussi par tradition et respect pour elle."



RP commun aux deux Velsniens :

La soirée caritative se passe dans un des immeubles de la capitale, le très célèbre building de verre de la capitale du Royaume de Teyla. Le gratte-ciel est l'apogée du modernisme architectural teylais en plus d'être une caricature de celui-ci. Le building est recouvert de verre avec une façade très minime teintée en blanc pour épurer la tour de verre et lui donner un aspect "Moderne". La célèbre maxime teylaise "Donnez-moi du blanc, je vous fais un stylo moderne" prend tout son sens à travers ce gratte-ciel. Lorsque les véhicules atteignirent l'entrée du gratte-ciel, une horde de journalistes était présente.

À la vue des journalistes, on comprend que le prestige de la Reine n'est pas atteint auprès des journaux teylais, et par conséquent auprès de la population du Royaume de Teyla. La croissance économique a explosé sous le règne de Catherine III et plusieurs indicateurs économiques comme le PIB par habitant explosent aussi et indiquent une amélioration significative de la qualité de vie des teylais. Le souverain n'a pas de pouvoir politique, mais dans l'esprit populaire, son règne restera comme celui d'un début d'un âge d'or économique pour le Royaume de Teyla avec Antoine Carbasier et Angel Rojas. Le parti Royaliste et le Mouvement Royaliste et d'Union revendiquent tous deux la paternité de la croissance économique, arguant que celle-ci est le fruit de leurs actions politiques respectives. Catherine III n'a pas besoin de participer à ces débats puériles et sans utilité pour le Royaume de Teyla pour obtenir une partie de la paternité de la croissance. Il s'agit du gouvernement de Sa Majesté. Une visite officielle de Sa Majesté dans une industrie qui a un carnet de commande rempli renforcera le sentiment de la réussite économique du règne de Catherine III.

La salle de réception de cette soirée caritative entre en contraste complet avec la façade de l'immeuble. Là où l'on peut voir de l'extérieur un immeuble commercial, on peut y voir un véritable palais royal une fois à l'intérieur de l'immeuble. Le bleu du Royaume de Teyla inscrit sur les murs et les piliers tenant le plafond transmet à la pièce un aspect royal et un charme qui ravit chaque convive qui entre pour la première fois dans cette salle royale. La pièce est surmontée d'une unique fresque représentant les personnages les plus marquants du Royaume de Teyla, qu'ils soient économistes, philosophes, souverains ou hommes de foi. Un lustre en pierre précieuse blanche descend majestueusement du plafond, illuminant la pièce de sa lumière. La pièce est baignée de lumière naturelle pendant la journée, et la nuit, elle brille de la lumière créée par l'homme.

L'estrade centrale de la pièce, ronde, permet à son utilisateur de ressentir toute l'atmosphère de la pièce et l'ambiance des convives pour mieux faire raisonner son discours dans la pièce mais aussi dans le cœur des invités. Lorsque Sa Majesté Catherine III monta sur l'estrade pour prononcer le discours d'ouverture de la soirée caritative, elle fut accueillie par des applaudissements. Alors que la pièce était plongée dans une semi-obscurité, un projecteur éclaira Sa Majesté qui déclare :

« C'est avec un profond honneur que je m'adresse à vous ce soir, alors que nous nous réunissons tous ici pour une cause qui nous tient à cœur. Il y a des moments dans la vie où nous sommes confrontés à la bêtise humaine et où nous perdons espoir en l'humanité. Mais ce soir, nous ne sommes pas réunis à cause de cette bêtise, mais plutôt à cause de l'humanité de l'être humain. Nous sommes ici grâce à son humanité, ses espoirs, son humanisme et sa volonté de ne voir aucun homme manquer un repas pour que son enfant puisse manger. Nous sommes ici pour nous assurer que chaque enfant, chaque être humain ait de quoi manger à sa faim, à ce que la pauvreté soit combattue avec une force digne de l'explosion du big bang.

Unité, voilà un qualificatif à cette soirée. L'être humain quand il s'unit peut construire des merveilles qui résistent à l'épreuve du temps et inventer des technologies qui semblaient impossibles il y a à peine vingt ans. Cette union qui nous rassemble ce soir, permettra de récolter une somme conséquente pour Espoir Solidaire, qui lutte contre la pauvreté et la malnutrition. C'est cette union que je vois ce soir, qui permettra un monde meilleur. Cette union dans la solidarité, l'union dans l'adversité et qui refuse de baisser les bras face à la pauvreté et aux discriminations.

Je tiens à remercier chacun d'entre vous pour votre présence et votre engagement en faveur de cette cause noble. Je souhaite remercier tous les organisateurs, les bénévoles et les donateurs qui ont contribué à la réussite de cette récolte de fonds pour une cause noble. »


S'ensuivent des moments de discussions profondes entre tous les acteurs présents lors de cette soirée. Les plus hauts dignitaires du Royaume de Teyla sont présents. Le chef du gouvernement, les ministres les plus importants mais aussi des stars teylaise font honneur de leur présence à cette soirée caritative. À un moment donné, un majordome vient à la rencontre des deux invités velsniens et leur demande de le suivre afin de procéder à la rencontre diplomatique. C'est à l'étage supérieur que se dérouleront les deux rencontres diplomatiques. Un étage à la décoration ancienne mais moins pompeuse, chic que la salle de réception de la soirée caritative. Avant cela, le Royaume de Teyla voulait vérifier l'état de la relation entre les deux hommes. Alors le majordome laissa les deux hommes dans un couloir où il y avait plusieurs bancs, avec un garde devant chaque porte, devant rapporter la conversation dans un rapport bien plus tard.

Quelques minutes plus tard, les rencontres commencèrent simultanément.


RP Gina Digrassi :

L'aide de camp de Mattéo Digrassi pouvait voir dans la pièce plusieurs personnages pour le Royaume de Teyla. L'homme fort du Mouvement Royaliste et d'Union et Premier ministre, Angel Rojas, est présent pour représenter les intérêts politiques du Royaume de Teyla. Plus étonnamment, Olivia Catasta, ministre de la Défense et des Armées, et Agnès Lebris, directrice du renseignement royal, sont également présentes. L'expression sur les visages des trois personnages de l'État teylais est morose et anxieuse. Une inquiétude émane du Premier ministre, sans qu'on puisse en connaître la raison en regardant l'homme. Le Premier ministre debout, regarda longuement Gina Digrassi, comme s'il jugeait de sa fiabilité, puis proposa sa main pour une poignée de main qui allait être ferme du côté du Premier ministre.

« Je vous invite à vous asseoir, car nous avons plusieurs sujets importants à discuter ce soir. Bien que nous serions ravis de discuter de l'augmentation potentielle de nos échanges commerciaux avec votre nation, il y a aussi des questions non commerciales que nous devons évoquer durant cette soirée. Il me semble que commencer par les sujets commerciaux est le mieux si vous me le permettez.

Nous aimerions savoir tout d'abord l'état sécuritaire de la Grande République, nous avons des accords de défense qui nous lient, il est important pour le Royaume de Teyla de savoir comment est l'état sécuritaire de la Grande République à la suite de l'odieux meurtre du très estimé Patrice. Nous souhaitons répondre de nos engagements dans les traités du mieux que possible.»



RP Vinola :

Vinola put voir immédiatement Sa Majesté Catherine III et Jean-Louis Gaudion, ministre des Affaires Étrangères, quand il pénétra dans la pièce où allait se dérouler la rencontre diplomatique entre le Royaume de Teyla et la Grande République de Velsna, du moins une partie de celle-ci. Les Teylais présents et au courant de la théorie de Sa Majesté sur le coupable du meurtre de Patrice mirent toute leur force pour détourner leur ressentiment envers le Triumvir Vinola. Sa Majesté prit la parole en première :

« Votre Excellence, le plaisir de vous recevoir au Royaume de Teyla est immense, votre présence et votre charisme honorent le Royaume de Teyla, en plus d'inonder cette pièce. Celle-ci ne vaut pas la beauté du palais du Patrice que j'ai visité lors de ma visite officielle, mais elle est parfaite pour discuter et éviter les oreilles indiscrètes durant une soirée comme celle-ci.

Nous souhaitons discuter de divers sujets commerciaux et non-commerciaux. Tout d'abord, comme vous le savez, nous avons des dispositions défensives qui nous lient. Dispositions signées et ratifiées à la suite de ma visite chez vous. Nous aimerions connaître l'évolution de l'état sécuritaire de la Grande République de Velsna à la suite du meurtre du très regretté Patrice. En parlant de ce meurtre, j'ai eu l'occasion de parler à la veuve du Patrice lors de l'intronisation, dont nous vous félicitons par ailleurs. Une femme détruite, mais qui a plein de ressources en elle pour se reconstruire, j'en suis certaine. »


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RP Gina:

- Je crois qu’il y a incompréhension sur le concept de clientèle velsnienne, votre majesté. Cela regroupe une définition bien plus large que la simple tractation commerciale. C’est un lien à la fois économique et personnel. Comme je vous l’ai dit, être dans la clientèle de quelqu’un, c’est un peu comme appartenir à une famille élargie. Si par exemple, un étranger débarquait à Velsna en quête de la citoyenneté, et que par exemple, à titre personnel je me porterais garant pour eux et de fait entraient dans ma clientèle, ces derniers hériteraient de mon nom de famille par exemple. Cela explique certaines choses chez nous, comme le fait que beaucoup de personnes portent un nom de famille similaire. Mais trêve de sémantique, d’ethnologie et de choc culturel…
Pour revenir à ce que vous dites au sujet des différences fondamentales dans notre manière de percevoir la diplomatie, je considère qu’il est dangereux de considérer l’humain derrière les nations. Une nation est une entité tout autre : elle n’a pas d’amis et d’ennemis, juste des alliés et des adversaires, par exemple. Nos décisions affectent des vies et nous en avons conscience certes, mais cela ne doit pas avoir de conséquences sur nos jugements. Considérer un pays avec plus d’affection que d’autres, c’est déjà la porte ouverte à une logique d’alignement que la Grande République réprouve historiquement, et un pays puissant qui se met à réfléchir avec le cœur s’expose à davantage d’injustice à mon humble avis. Quant à notre relation, elle est est déjà forte, votre majesté, et le traité que nous avons signé est parmi ceux qui fait le plus preuve de libéralité que le Sénat ait signé, à l’exception peut-être de Rasken, qui se sont montré des commerçants exceptionnels et honnêtes, avec qui nous partageons une même vision de la politique, malgré la tendance naturelle de ces gens à se comporter comme des margoulins. Donc pour conclure, nous sommes ici présents pour solidifier cet état de fait, mais je ne suis pas là pour le porter plus en avant.


La lame était brillante, son pommeau incrusté d’une pierre ambrée fort avenante, restaurée par les conseillers historiques du Musée militaire de l’Arsenal avec le plus grand des soins. La reine avait l’air satisfaite des deux cadeaux, sur lesquels je répondis aux questions de cette dernière, malgré le fait que l’Histoire ne soit pas vraiment un sujet sur lequel je m’attarde par habitude :
- Je suis bien contente que vous appréciez ces présents, votre majesté. Tout comme la politique, il ne faut plus concevoir cet objet comme une armée ayant causé la mort et la souffrance, votre majesté, mais comme partie intégrante d’une Histoire. Toutefois, encore aujourd’hui les sénateurs sont encouragés à prendre part à un service militaire.
Ce fut le cas de mon père en tout cas, et c’est en vertu de cela qu’il est devenu sénateur. Il a pris part aux troubles achosiens dans les années 1990. Une époque difficile, qui avec l’attentat qui a eu lieu récemment fait ressurgir beaucoup d’inquiétude à Velsna. Il a gravi petit à petit les échelons de l’armée à partir de là et est entré dans la politique en intégrant la clientèle d’un riche sénateur qui voulait associer son nom à celui d’un héros de guerre étant en grande partie responsable de la mise en échec des terroristes achosiens. Et à la mort de ce dernier, c’est lui qui a reprit l’ensemble de sa clientèle, ce qui l’a permis de se faire élire aux sénatoriales. Et vous connaissez la suite je suppose.


Ecouter la reine parler de stratégie militaire ? Pourquoi pas. Cela était divertissant, quelque chose que je ne pensais pas voir chez cette personne à l’abri d’un palais. Je répondais donc à ces affirmations :
- Je suis d’accord, la discipline est une chose importante, y compris dans les armées velsniennes. Mais je ne dirais pas là qu’il s’agit d’une force qui doit s’exercer seule, au risque de devenir prévisible, et c’est un risque que l’on court si on laisse une administration étouffante régir tout et n’importe quoi. Pour être imprévisible, la solution qu’à trouvé la République depuis les époques les plus anciennes est le recours aux savoirs étrangers. Nous n’avons pas le capital humain pour lever une armée nombreuse ? Nous ne disposons pas des dernières innovations tactiques ? Qu’à cela ne tienne : nous pouvons trouver mieux ailleurs. Que la République en danger claque des doigts, et 10 000 mercenaires raskenois débarqueront sur nos plages pour la défendre. La force de notre armée réside dans son caractère hétéroclite et composite. La bannière du lys rouge a cette qualité qui consiste à faire en sorte de rassembler ensemble des nations qui se seraient entretuées si elle n’était pas là. Cela, couplé à une diplomatie habile, car la guerre n’est rien d’autre que le prolongement regrettable d’une mauvaise diplomatie. Si nous ne sommes pas en mesure de disputer une guerre, alors nous nous tournons vers quelqu’un qui est capable d’affronter notre adversaire à notre place, il serait regrettable pour un étranger d’envahir le territoire de la République, de rentrer chez soi, et d’y trouver d’autres envahisseurs. Votre Histoire militaire est tout aussi intéressante cependant, votre majesté.

Comme je vous l’ai déjà dit, votre majesté. La curiosité du Triumvir mon père concernant une proposition l’a convaincu de m’envoyer ici. Il vous estime, mais il ne se fait pas d’illusion sur le fait que cette entrevue pourrait ne pas donner grand-chose. Mais dans le cas inverse, vous seriez la première personne à le surprendre depuis longtemps. Quant à moi, je crois que vous vous intéressez de trop près à vos voisins du nord et qu’il y a aujourd’hui un jeu dangereux qui se trame pour ma patrie.

Social-démocrate, un cache sexe bien pudique pour définir ceux qui signent des accords de libre-échange. Auraient-ils pu se renommer sociaux-libéraux que cela aurait au moins eu le mérite d’être honnête pour leurs électeurs. Mais soit, cela était un avantage agréable pour Velsna que de commercer avec cette patrie que ce parti n’eut été vraiment social-démocrate :
- L’eau est à la charge de l’Etat vous dites…Intéressant. A Velsna, ce sont les villes qui disposent de leurs réseaux propres en qualité de cités-libres. Cela fait partie de leurs attributions souveraines et ils ne supporteraient jamais qu’on touche à ce qui fait une partie de leur autonomie.
Si les teylais partagent de plus en plus le sentiment d’un impératif d’ouverture économique avec Velsna, je n’en serai que très heureuse, majesté. En temps venu, peut-être réviserons nous ces accords acommerciaux que nous avions signés. C’est là le sens de l’Histoire. Mais si je puis me permettre, passez devant votre majesté, je crois qu’un gala nous attend…



RP Vinola :

Les propos du prince attirèrent l’attention de l’animal politique qu’était le Triumvir Vinola. Il y avait…un sentiment de doute qui émanait du prince, et qui paradoxalement, le rendait tout d’un coup plus intéressant :
- Si je prends en compte ce que je viens d’entendre de fou, vous semblez regretter le fait que le monarque n’ait pas assez de pouvoirs. Est-ce que je me trompe ?
Je ne savais pas qu’il existait des républicains à Velsna. Peut-être le serais-je si j’étais teylais. Heureusement que ce n’est pas le cas alors, car vous me paraissez avoir la tête sur les épaules.
La tradition…vous diriez que la couronne teylaise joue un véritable rôle dans la cohésion nationale de votre pays ?

HRP: Je te laisse finir ton post pour compléter le mien, je te ping quand ce sera fait.
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