04/07/2013
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[Grand Kah/Akaltie] Survivants d'un vieux crime

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Lac-Rouge l'Ancienne


Lac-Rouge avait plusieurs visages, et aujourd’hui ils brillaient tous de mille feux. La lumière rasante du soleil dépassait les collines rocailleuses du nord et projetait des éclats scintillants sur l’eau calme du grand lac où flottaient les pêcheurs et voiliers solaires. Une activité fourmillante de capitale animait les grandes artères de l’ancienne cité. Elle avait été le centre de tant d’empires et, maintenant que la révolution l’avait prise, restait le cœur de quelque-chose, quoi que plus immatériel. Le communalisme, dit Kah, qui avait donné les socialismes, communismes, l’espoir de millions d’âmes, le bourreau de tant d’autres. Une force politique, qui s’était répandue jusqu’à devenir une force de la nature. Lac-Rouge, centre d’une révolution qui se réinventait sans cesse, sans disparaître. Centre d’une immense Roue, qui tournait encore et encore, à travers le temps et l’Histoire.

La vieille ville brûlait de cet espoir, il s’en dégageait une vraie joie.

Lorsque les représentants de Citées d’Akaltie arrivèrent, selon une ligne aérienne ouverte récemment après quelques échanges diplomatiques, ils se posèrent sur les rives sud du Lac, sur les grandes pistes parfaites de l’aéroport international de Lac-Rouge, relié à tous les continents, lien impérissable entre cette ville qu’on pourrait croire refermée sur son idéal, et une mondialisation que les kah-tanais n’avaient jamais pleinement refusés. Après tout ils s’adressaient au monde, ils ne désiraient pas s’en retirer.

Au sol, une longue délégation diplomatique vint à la rencontre des envoyés. Des représentants issus des Communes et de la Convention Générale, des commissaires liés aux divers Comités – de Justice, de Volonté Publique – et des rangs d’honneur de la Garde d’Axis Mundis, seule entité militaire à avoir survécu à la précédente révolution et qui avait servi de matrice à toute l’armée kah-tanaise. Enfin on trouvait plusieurs représentants traditionnels. Nahuatls, ayualt, autres ethniques qui avaient survécu à la colonisation et qui voyaient dans les cités d’Akaltie un peuple cousin sinon frère, qui avait comme les kah-tanais conservé son identité première. Où d’autre trouvait-on de grandes pyramides ? Ou d’autre trouvait-on des festivals aux anciens dieux, au temps, au soleil ? Où d’autre raisonnait-on par cycle ? Le temps passait comme une boucle, le sang nourrissait la terre, des peuples en écrasaient d’autre. Akaltie avait survécu : comprendrait-elle la nécessité d’une union contre les impérialismes ? Les conquistadors n’étaient plus, leurs descendants demeuraient. C’était l’enjeu sous-jacent de cette rencontre. Sous l’économie, sous le tourisme, sous les banalités d’usage, la diplomatie, la politique, il fallait se poser la question du pouvoir : de qui, sur qui et, dans le grand ordre des choses, le Kah, communalisme libertaire, n’était qu’une réaction à la colonisation. Le cœur du sujet restait la liberté des peuples. Akaltie le comprendrait-elle ?

On y croyait peu. Le traumatisme kah-tanais était exceptionnel. Sa pensée avait muté en conséquence. Mais il restait des racines communes, au moins culturelles, au moins esthétiques. On pourrait y arriver.

Les premières heures de la rencontre prirent fin et la délégation quitta enfin l’aéroport dans un convoi de véhicules électriques qui longea le lac jusqu’à un pont, construction immense où roulait un tram, un train, plusieurs voies de transports publics et un petit espace dédié aux véhicules individuels. Fut un temps les marchands de toute la région traversaient ce pont et se rendaient sur les nombreuses places de la ville, tenues par des guildes et des petits seigneurs. Le temps les avait balayés, le pont avait survécu. On pouvait réinvestir les villes, leur architecture : la géographie survivait aux changements de régime. La géographie était solide, l’humain était liquide. L’humain avait tout de même érodé les formes de son contenant, et Lac-Rouge demeurait une ville libertaire jusque dans sa construction. Sa reconstruction.

Le pont donnait sur une artère routière qui traversait commune après commune, la ville était déjà divisée en petites entités administratives du temps des seigneurs traditionnels. La colonisation avait tenté de briser ces îlots pour en faire quelque chose de plus occidental, puis oriental. Puis la révolution, et la confédération, et la redivision. Les îlots avaient réémergé. Chacun avec ses gens, sa personnalité, son histoire propre. Les tours colorées des éco-quartiers, les pavillons communs d’adobe blanche, les temples de pierre massive, entourés de jardins. Îlots, îlots de différentes époques, cultures, marques présentes d’un syncrétisme et d’une histoire. Représentation du droit à avoir une ville. Du droit d’un peuple à contrôler son espace commun. Îlots, îlots. Et au centre de ceux-là le plus important de tous, sur lequel débouchait l’artère : la Commune Spéciale d’Axis Mundis, centre administratif et législatif de la Confédération.

Fut un temps c’était le centre spirituel de la région. Les immenses pyramides du Sang et du Soleil, calquée sur les honorables ancêtres des grandes villes des plaines, qui avaient inspiré des siècles durant chaque suzerain du continent comme l’ancien empire Rhémien d’Eurysie, trônaient encore au centre de leur place monumental. Les vieux palais reconvertis en ministère, commissariats, assemblées, les immenses enceintes blanches modernisées, reconverties : la remarquable architecture, rectangulaire, mathématique, quadrillée de ce cœur politique s’était merveilleusement bien adapté à la modernité. La modernité brutaliste du monde occidental ressemblait au passé traditionnel des suzerains nahuatls.

Le convoi de voiture s’arrêta aux pieds d’une grande arcade couverte, courant à travers plusieurs enceintes, à travers cloîtres et jardins, jusqu’à ce qui était devenu la Convention Générale. Actée accueillit les étrangers, sourit pour les journalistes et chroniqueurs venus immortaliser l’évènement, puis les guida à travers ces espaces verts, irrigués de canaux.

« Votre présence ici est pour nous l’occasion d’une émotion historique, » déclara-t-elle avec un naturel troublant. Cette femme avait, peut-être par son expérience, l’art et la manière de réciter comme s’il n’en était rien des formules qu’un autre aurait rendues irrémédiablement kitsch.

« Combien de siècles, vraiment, depuis le dernier contact entre nos peuples ? »

Et elle sourit. Son nom était francisquien. "Actée". Mais elle portait aussi des racines autochtones. Iccauthli. Elle portait toute la contradiction de ce Grand Kah, profondément syncrétique, imparfaitement autochtone. Encore que : on ne créait pas un pays monde en s’arque-boutant sur des frontières. Ce qui comptait ce n’était pas l’ethnie : les arabes, les nazumis, les afro-afaréens étaient tous kah-tanais. Ce qui comptait c’était que les kah-tanais eux-mêmes était issus de cette pensée, elle-même issue des nahuatls. Chaque kah-tanais était nahuatl, par essence, par filiation. Le sang avait peu d’importance, c’était une nationalité de principe. D’adoption. Une colonisation du monde par une pensée paltoteranne, finalement.

Le groupe déboucha enfin dans un salon diplomatique : un vaste espace intérieur aux murs droits et au plafond haut. Une grande baie vitrée donnait sur le lac, une large partie du sol était occupé par un jardin de sable. Les représentants s’installèrent autour d’une table basse, des employés de la Convention vinrent leur servir du thé.

Actée sourit un peu plus et quitta les grands mots de l’occasion historique au profit du parlé plus direct de la diplomatie de couloir et de salons.
Maintenant, pensa-t-elle, il est temps de parler.

« La Convention Nationale tient beaucoup à ce que nous nous entendions avec vous. Nous avons des ambitions diplomatiques qu’on pourrait presque qualifier de boulimiques et plus vite nous pourront rassembler nos nations par des traités amicaux et coopératifs, plus vite nos peuples se considéreront comme amis, plus vite nos camarades de la représentation nationale arrêteront de me presser. Il en va donc de la paix, de la coopération et de ma tranquillité. »

Elle se pencha et fit émerger un porte-document de sous la table.

« Donc autant dire qu’en ce qui me concerne la question n’est pas de savoir si la confiance sera établie et immortalisée par des accords, mais quand et comment. C’est à ce titre que j’ai planché sur plusieurs propositions... »

Elle disposa des documents, de quoi écrire, des feuilles vierges, considéra l’ensemble puis acquiesça d’un coup sec, manifestement satisfaite.

« Sécuritaire, culturels, économiques. Le monde est notre huître perlière et vous êtes nos invités : je vous laisses décider des priorités. »
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Les représentants akaltiens étaient subjugués par le magnifique accueil que leur avaient réservé le gouvernement kah-tanais. Ils se sentirent dès leur premier pas sur le sol de Lac-Rouge très à l'aise, presque comme chez eux. Ibach Ajtzac, le premier ministre et Piliz Kisin, la ministre de la Culture et de l'Education étaient venus, mais Juntan Necahual, la ministre des Affaires étrangères, n'avait pas pu à cause des réunions fréquentes en ce moment à la Coopération Aleucienne des Nations, mais ce n'était pas l'envie qui lui aurait manqué. M. Xulbuc Pahci, l'ambassadeur akaltien au Grand Kah, était également venu rejoindre la délégation. Piliz Kisin commença :

Je souhaite d'abord vous remercier pour votre superbe accueil, et pour l'intérêt visiblement grand que porte la troisième économie mondiale à une nation plutôt moyenne et sortie de son isolationnisme depuis moins d'un an comme la nôtre.
Nous souhaiterions commencer par évoquer les aspects culturels que pourraient prendre la relation entre nos peuples, qui selon de récentes découvertes de nos historiens ont déjà longuement été en contact par le passé : ils ont en effet retrouvé de vieux codex parlant de venues fréquentes d'un peuple nommé Etkulak par nos ancêtres (les "cousins de l'autre terre"), très probablement les Nahuatls, Ayualts et d'autres actuels kah-tanais. Une collaboration de nos historiens pourrait d'ailleurs être très intéressante pour approfondir nos connaissances sur cette époque dont nous ne savons finalement que peu, effacée par le sombre temps des guerres coloniales qui l'a suivi.
Toujours sur le plan culturel, la mise en place d'un programme d'échange universitaire pourrait être réellement profitable à nos étudiants. Peut-être même pourrions-nous fonder une organisation dédiée à la conservation et au rayonnement des cultures d'Aleucie du Sud et de Paltoterra [HRP : une sorte d'Alliance Française kah-tano-akaltienne].
Je vous laisse déjà me donner votre avis sur ces propositions.
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« Pour vous parler franchement le Grand Kah se félicite d’entretenir des relations avec des nations partout dans le monde et ce quel que soit leur niveau de développement économique ou humain : nous croyons sincèrement à la coopération internationale et à ses avantages. Que votre pays ait récemment émergé de la grande isolation ne nous dérange pas. »

Puis elle acquiesça et attendit d’entendre la proposition, qui la fit sourire.

« Oui nous avons nous-mêmes des récits et des chroniques faisant état d’explorations, de commerce et aussi de plusieurs invasions menées par de "peuples de la mer" que nous soupçonnions fortement d’être Aleuciens. Des mesures permettant de faciliter le dialogue scientifique et estudiantin permettraient sans doute d’arriver plus rapidement à dégager une certaine forme de consensus historique à ce sujet.

En tout cas les Universités kah-tanaises sont habituées au fait de recevoir des étudiants étrangers et l’ampleur toujours plus importante de notre réseau de partenariat commence lentement mais sûrement à faire de nos facultés certaines des plus prisées et cosmopolites au monde. Une richesse que nous accepterions avec plaisir d’ouvrir à vos étudiants. Les nôtres sont pour leur par très friands d’échanges et il est normal pour un kah-tanais de passer un ou plusieurs semestres de ses études dans des facultés étrangères : les vôtres ne feront pas exception.

Pour votre proposition il est évident que le Grand Kah serait ravi d’une alliance culturelle visant à protéger et promouvoir nos cultures. Nous luttons chaque jour contre l’impérialisme, et n’oublions pas que celui-là s’exprime notamment par des processus d’acculturation et d’hégémonie culturelle. En dehors de nos deux nations il s’en trouve encore très peu se revendiquant des cultures pré-coloniales au sein de ce que les eurysiens appellent le "Nouveau Monde". Coordonner nos efforts dans le sens de la protection, la diffusion et la médiation de nos héritages respectifs enverrait un message très positif au monde et permettrait assurément de redynamiser l’intérêt qui leur est porté à travers le monde, avec tout les effets positifs que l’on peut imaginer.
 »
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Piliz Kisin était très contente de la manière dont se déroulaient les discussions et des réponses positives des kah-tanais. Elle remercia Actée.

Merci beaucoup de votre accord pour ces projets qui enrichiront à coup sûr fortement nos étudiants, qui pour la première fois pourront quitter leur pays pour en découvrir un autre avec l'aide des administrations et de programmes préparés.
Quant à cette organisation culturelle, nous allons dès notre retour lancer une équipe sur le projet, nous vous tiendrons au courant, et vous invitons d'ailleurs à envoyer des kah-tanais participer.
Je laisse maintenant M. le premier ministre continuer avec ses projets sur d'autres thèmes.

Elle se tut et regarda Ibach Ajtzac.

Je souhaiterais principalement lancer des projets de liaisons logistiques entre nos deux pays. Nous avons déjà une ligne aérienne qui fonctionne très bien, comme nous l'avons constaté en venant, mais une maritime avec des ferrys faisant le trajet de Kintan ou Tikalan jusqu'à vos ports serait un pas de plus dans les échanges commerciaux et humains.
Un autre point intéressant à aborder est l'archipel nommé par les tanskiens Nellnely-Nacuot (fusion des noms donnés par nos pays). L'Akaltie y a deux îles, et en revendique une troisième, et une commune kah-tanaise s'y trouve. Dans cet archipel isolé du reste du monde par plusieurs milliers de kilomètres d'océan, une coopération poussée entre les îles pourrait être d'un intérêt pratique, par exemple sur les plans énergétiques ou alimentaires.
Qu'en pensez-vous ? Même si je sais que le Grand Kah n'a pas de réelle autorité centrale, vous pouvez au moins nous mettre en relation avec le gouvernement local.
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« Eh bien concernant les liaisons la Convention ne devrait pas y voir d’objections notables. Voyez-vous les kah-tanais sont assez paradoxaux : d’un côté nous sommes très attachés à l’environnement et observons la plupart des moyens de déplacement intercontinentaux avec une certaine méfiance – même si le bateau a meilleure réputation que l’avion, évidemment. De l’autre nous avons la bougeotte. Nous sommes un pays d’immigrés, en grande partie, et nous sommes tous appelés à quitter nos communes pour nous installer ailleurs, à un moment ou un autre.

Maintenant l’ouverture de lignes nautiques pourra aussi faciliter des liaisons économiques que ça soit par la création de lignes purement destinées au fret, ce qui même sans accord économique spécifique devrait rapprocher nos marchés, ou en permettant aux secteurs économiques de villes ainsi reliées d’engager des rapprochements plus importants encore. Tout ce qui peut rapprocher nos pays est bon à prendre.
 »

Puis elle se plongea brièvement dans ses dossiers, et consultât son data-pad. Elle avait révisée la situation de Nellnely avant cette rencontre, se basant notamment sur l'existence de quasi-frontière avec l'Akaltie. Cela ne signifiait pas qu'elle pouvait se souvenir des détails de tête.

« Le Grand Kah essaye tant que possible d’assurer l’autonomie maximale de ses communes, comme vous le savez. Oh, pas uniquement sur le plan politique, je parle aussi d’assurer qu’un territoire soit capable de produire sa nourriture et, dans la mesure du possible, son énergie. Bien entendu des logiques d’économie d’échelle, de répartition des ressources ou tout simplement de place amènent à des coopérations intercommunales, d’ailleurs c’est bien la raison d’être de cette Union, mais dans l’ensemble nous essayons de le faire.

Maintenant nos communes insulaires sont limitées par la nature même du territoire qu’elles occupent. Sur le plan énergétique elles sont principalement alimentées par des usines marémotrices et des systèmes solaires. Sur le plan alimentaire je lis ici qu’il y a recours important à l’aquaculture, aux cultures de tubercules tropicaux et un net recul des céréales face au développement de vergers. Dans l’ensemble une part importante de l’alimentation insulaire est importée du continent.
 » Elle fronça un sourcil. « Il y aura sans doute moyen d’améliorer l’indépendance de ces communes en organisant une coopération régionale, oui. Nous vous mettrons en relation avec les représentants locaux. »
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Ibach Ajtzac répondit :

Rapprocher nos économies peut être bénéfique pour nos deux pays en effet. Et je pense de plus que plusieurs lignes régulières de ferrys ou de cargos pourraient permettre plus que d'avantager nos échanges, grâce à ceci, le Grand Kah et l'Akaltie pourraient devenir des points de passage incontournables pour les flux allant du Paltoterra à l'Aleucie et vice-versa. Des lignes régulières allant de Chan Chimù, Esperanza et Nayoga Lamanai d'un côté à Kintan et Tikalan de l'autre intéresseraient très certainement beaucoup de transporteurs.
Relier Nellnely et les îles de Nacuot et d'Ik sera également pratique pour les habitants de cet archipel isolé, qui pourront plus facilement voyager ou commercer avec des terres rapprochées, au lieu de devoir souvent parcourir des milliers de kilomètres d'océan.
A propos de ces îles, nous proposons aussi d'y créer une forme de gouvernement commun, que pourrait d'ailleurs rejoindre la région osniènne dont nous avons récemment appris l'existence, le pays venant tout juste de sortir de son isolement.
Les territoires akaltiens de Nellnely-Nacuot ont aussi une superficie plus de deux et demie fois supérieure à la commune kah-tanaise, ce qui peut nous permettre de planter plus de champs pour pouvoir subvenir aux besoins de vos compatriotes avec cette coopération régionale. Au niveau de l'énergie, le "problème" de la province de Nacuot est qu'elle produit trop d'électricité par rapport à la consommation locale et en exporte une partie vers l'Akaltie continentale, mais le long câble sous-marin qui permet ce transfert cause la perte d'une partie non-négligeable de l'électricité en chemin, et notre idée de départ était de fournir Nellnely en électricité et que le Grand Kah en envoie une quantité équivalente vers l'Akaltie, ce qui fait un chemin bien plus court. Cependant, si la commune est déjà indépendante, nous trouverons d'autres solutions.
Nous vous laissons donc transmettre ces idées au gouvernement local, en espérant qu'elle y soient approuvée.
Au passage, l'installation d'un consulat akaltien à Nellnely pourrait aussi être pratique pour la communication entre les îles. La cité de Yaxten (capitale de l'archipel de Nacuot) est également prête à recevoir un consulat kah-tanais si vous le souhaitez.
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« Les ports industriels des communes paltoterrannes reçoivent déjà une part très importante des flux commerciaux passant d'Eurysie du Nord et du sud vers le Paltoterra, et inversement. Nos lignes nous relient aussi au nord de l'Aleucie par le biais de Saint-Marquise. Une expansion de cette importance marchande par des accords avec l'Akaltie irait dans le sens voulu par notre politique économique. Si cela vous intéresse nous pourrions éventuellement procéder à d'importants investissements dans vos ports afin de les agrandir ou de vous faire bénéficier des dernières avancées techniques en termes de technologies logistiques et de méthodes de fret. »

Elle frappa ses mains l'une contre l'autre et sourit.

« Je ne sais pas à quel point les communes accepteront l'idée d'un "gouvernement commun" mais les kah-tanais sont par définition favorables aux coopérations régionales, je pense que les représentants insulaires participeront, au moins de façon à voir s'il trouvent ou non un intérêt dans un tel développement. » Puis elle acquiesça. « Concernant la question énergétique, ces communes sont techniquement autosuffisantes mais cette autosuffisance limite de fait leur capacité à moderniser leur économie, un programme d'échange tel que celui que vous proposez se ferait donc à l'avantage du tissus économique local et permettrait une modernisation des infrastructures et sites économiques locaux.

En tout cas un consulat sera naturellement accepté à Nawetaki
(n.d.a : plus grande ville et siège intercommunal de l'archipel Nellnely) . Je me permets aussi de vous prévenir en amont que l'une des premières demande de l'intercommunale sera probablement d'établir des liens dans le domaine de la conservation de la faune et de la flore, ainsi que de la recherche écologique. Les insulaires sont très fiers et soucieux de leur environnement. »
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Ibach Ajtzac :

Merci beaucoup de votre proposition. Pour ce qui est de Tikalan et de Kintan, je pense que les ports sont déjà suffisamment modernes, puisqu'ils n'ont été construit que relativement récemment. Néanmoins, nous avons pour projet d'en construire un nouveau dans le territoire de la cité de Yaxhamut [HRP : province #10736, Nord-Est akaltien], et de le relier par un canal au fleuve Ekliz, à une cinquantaine de kilomètres à l'intérieur des terres, ainsi que de l'intégrer aux réseaux ferré et routier akaltiens. Ceci permettrait une meilleure connexion entre les provinces du Nord (celles de Jeklum et de Xamanac) et le reste du monde. Le projet nous semble effectivement coûteux, et quelques aides de l'étranger seront les bienvenues. Bien évidemment, si le Grand Kah participe financièrement, les entreprises kah-tanaises seront prioritaires pour s'installer dans le nouveau port.
Pour la coopération régionale à Nellnely-Nacuot, je pense que nous pourrons commencer par connecter par un câble les réseaux kah-tanais et akaltien. Pour la protection de l'environnement, nous avons déjà mis en place depuis plusieurs années un parc naturel marin situé sur la barrière de corail entre Ik et Nacuot. Une extension de ce parc protégé jusque dans les eaux de Nellnely serait évidemment la bienvenue. Peut-être même pourrions nous créer un laboratoire de recherches sur les faune et flore marines locales. Je suis certain que les habitants des deux territoires accueilleront cette idée avec joie.
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« Ma foi. »

Elle acquiesça puis se saisit d'un stylo avec lequel elle commença à écrire les bases d'un traité. Plutôt une liste de point reprenant les aspects discutés durant la rencontre.

« En résumé nous nous engagerions à :

- Organiser des échanges universitaires et une coopération scientifique et culturelle dans les domaines de l'Histoire, ainsi que dans ceux de la conservation du patrimoine précolonial.

- La création de lignes maritimes entre nos territoires paltoterrans et insulaires.

- La mise en place de consulats sur ne territoires insulaires.

- La mise en place d'accords énergétiques et alimentaires entre nos territoires insulaires.

- Fusionner les parcs naturels marin de nos territoires insulaires et créer un laboratoire d'étude et de conservation commun.

- Mettre en place des câbles sous-marins entre nos territoires insulaires et paltoterrans.

- Pour le Grand Kah, participer au financement des chantiers dans la région de la cité de Yaxhamut.

Est-ce bien tout ?
»
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Ibach Ajtzac :

Je ne vois pour l'instant rien d'autre à ajouter, mais j'espère bien que nous trouverons beaucoup d'autres sujets de coopération dans le futur.
Si cela vous convient, dès que nous serons rentrés je lancerai les préparatifs pour une conférence sur la création de cette organisation pour la protection du patrimoine précolonial. Nous inviterons autant de délégations de peuples natifs d'Aleucie et de Paltoterra que possible, y compris les peuples kah-tanais bien évidemment.
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