05/07/2013
04:32:39
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Velsna-M.Silice : opération séduction de Dino Scaela en Pays Landrin

Avec l'essoufflement du partenariat évasien, la Manche Silice porte désormais son regard sur la Manche Blanche, où bouillonnent les passions et les estomacs d'intérêts militaro-industriels insatiables. Pleinement investi dans l'Espace Noordcroen, le Triumvirat de Manche Silice a engagé dernièrement sa marine dans une opération de maintien de l'ordre aux côtés de la République Fédérale de Tanska. Le régime de l'Ostremont a été sollicité par le triumvir Dino Scaela du Velsna. Celui-ci multiplie les contacts avec les chancelleries pour obtenir des soutiens dans sa lutte à mort contre les deux autres triumvirs.

Par un courrier du 20 mars 2013, Scaela a sollicité le Triumvirat de Manche Silice pour une rencontre. La demande a mis les chefs de l'État dans l'embarras qui ne souhaitaient pas prendre positionnement publiquement sur cette situation confuse. La questure diplomatique a donc proposé à Dino Scaela une rencontre à Podestavre avec Ettore Marinelli, dauphin et VRP du régime de l'Ostremont dans de nombreuses organisations internationales.

Plusieurs sondages d'opinion ont été commandés. Ils concluent au désintérêt majeur des siliquéens pour une implication quelconque à Velsna à l'exception notable du Pays Landrin où la population reconnaît des liens filiaux avec les habitants de ce pays.
Dino Scaela n’était pas venu en pays landrin depuis près de sept ans, à l’occasion de commémorations culturelles relatives à l’Histoire de Léandre. Aussi, c’est avec une certaine appréhension que ce dernier planifiait cette rencontre. Cela constituait donc non seulement une tractation politique mais avait une implication émotionnelle. Symboliquement, un soutien, même timide et de principe aurait de grandes conséquences sur le moral du clan Scaela au Sénat des Mille de Velsna, et les auréolerait de la conviction que les « puissances parentes » d’Eurysie du sud leur accorderait leur confiance, en vue de l’instauration d’un régime qu’ils voulaient davantage inspirer de ce qui se pratique déjà en Manche Silice. Du moins, c’est ce dont le Triumvir Scaela était persuadé : les éléments les plus conservateurs du Sénat se ralleraient à lui en ayant connaissance de leur position sur la crise velsnienne. N’importe qui peut corrompre un Sénateur, mais parler à son âme était chose plus complexe à réaliser.

C’est ainsi que Scaela se retrouvait ici en terre de ses ancêtres. Poser le pied sur le tarmac de l’aéroport de Podestavre, chose si anodine pour un politicien, fut un moment emprunt de vives émotions dans ce cas là. Il était seul, ce qui était fort rare pour un triumvir velsnien, à l'abri des regards de ses opposants. Scaela s’élançait plein de confiance en direction de son homologue qui l’y attendait sans doute en la personne d’Ettore Marinelli. L’heure est à la séduction et aux courageux. Il le gratifia des salutations les plus distinguées, et s’adressa à lui en ces termes :
- Excellence, c’est un véritable honneur pour moi d’être reçu parmi les miens. Comment se porte la patrie des Siliquiens ? J’ose espérer que vos contrées ne sont pas en proie des mêmes maux que les miennes. Devons-nous nous mettre en route pour ces tractations ? Il me tarde de vous exposer une situation dans laquelle vous pouvez jouer un grand rôle.
Ettore Marinelli considérait Dino Scaela à travers ses lunettes de soleil. Il les enlevait alors que le triumvir arrivait à sa hauteur.
- Bienvenue chez vous, signore Scaela. Si cela ne vous dérange pas, Terenze, notre chauffeur pourrait nous conduire à travers Podestavre pour une visite historique express. Je ne tiens pas particulièrement à ce que nous nous éternisions dans la vieille ville où nos ultras manifestent aujourd'hui. Ils nous reprochent d'être notre mollesse. Ils n'ont jamais admis le caractère multiethnique de notre pays.

Malgré le détour opéré par le chauffeur, la voiture se retrouve bloquée à une intersection. Une procession d'hommes en costume bleu d'apparats traîne un char massif surmonté d'une statue de Notre-Dame du Rocher. Des drapeaux aux couleurs de la dynastie Marinelli flottent.

Ettore ordonne à Terenze de trouver un moyen rapide de sortir de l'embouteillage. Le véhicule se fraye un passage dans une rue adjacente.

- Je m'excuse de vous faire passer par ici mais nous risquions de nous faire répérer. Nous sommes en sécurité et ce ne sont pas de véritables menaces mais être pris en photo avec eux braquerait l'opinion et nous mettrait dans l'embarras à l'international

Au moment où le prince achève son propos, la voiture passe devant un bel hôtel pariticulier où pavoise un drapeau médiéval de Léandre.
Le Triumvir Scaela acquiesça de la tête à l'adresse de son homologue lorsqu'il lui indiqué vouloir se presser, et alla dans son sens:
- Je suis d'accord, excellence. Bien que je ne remette pas en cause la splendeur du pays landrin, je suis ici pour affaire urgente. Je comprends tout à fait vos mesures de sécurité. Nous avons parfois les mêmes chez nous, toutefois serait-il aimable de votre part de m'évoquer ce sujet plus en détail ? Je suis curieux d'en apprendre davantage. Est-ce grave ? Ou juste une manifestation de marginaux ?

Au fil de l'escorte, le regard du Triumvir était attiré par ce qu'il voyait au travers de la fenêtre, et il ne pu s'empêcher d’émettre un commentaire:
- Nous n'avons peut-être point le temps pour une visite, mais c'est presque à regret. Il se trouve que j'ai reçu don récemment de la part du gouvernement fortunéen d'un codex de lois landrines du XIVème siècle. Alors pour être passionné d'antiquités de ce type et qui célèbrent ma culture d'origine, vous avez de la chance d'être tombé sur la personne de Velsna ayant certainement le plus de ces artefacts. Peut-être seriez vous intéressez par les dons ?

Au sortir du véhicule, Scaela ne posa guère de question supplémentaire concernant ces protestataires, appréciant au passage l'attention du drapeau. Le Triumvir s'adressa alors à son homologue:
- Je vous suis excellence, il me tarde de débuter ces discussions.
La curiosité de Dino Scaela ne surprenait pas Ettore Marinelli. Chaque année de nombreux touristes en provenance de Velsna viennent passer des vacances dans la région pour marier lieu de villégiature au bord du golfe lendave ensoleillé et visites mémorielles de hauts lieux d'histoire landrine. L'ouverture du mur avec Fortuna ces dernières années n'a fait que rendre la destination plus attractive.

- Sachez que durant nos conversations au palais royal, vous rencontrerez une délégation d'ultra-landrins avec qui vous pourrez vous entretenir. Nous nous doutions que vous seriez intéressés et ne voulions pas vous priver d'une telle rencontre. Vous comprendrez que nous fréquentons ces gens dans le plus grand secret, car ils n'ont aucune considération pour le régime trépublicain. Pire, ils lui vouent une haine profonde. Ils font peser sur nous, la famille royale et tous les corps constitués du Pays Landrin le soupçon de la sédition. Jamais nous ne renierons notre héritage et la perte de Léandre nous cause, des siècles plus tard, toujours autant d'affliction, mais la situation pourrait être bien pire. Aujourd'hui, grâce à nos efforts diplomatiques, nous pouvons allez et venir au-delà d'une frontière longtemps hermétique malgré une grande proximité.

Le convoi avait fini par trouver une route dégagée. Après une vingtaine de minutes de conduite, ils arrivaient au Palais royal. Des valets accueillirent le triumvir Scaela, le débarrassèrent de ses affaires et le conduirent avec Ettore Marinelli jusqu'au bureau d'apparat du prince héritier. Une carte d'Eurysie avait été laissée dépliée sur un grand bureau de notaire. Velsna et plusieurs pays situés autour de la Manche Blanche apparaissaient hachurés. Le futur triumvir landrin l'avait délibérément laissé là.

- C'est le grand pivot stratégique de ce mandat. Le dessein de mon père et des triuvmirs Costa et Martinez. Ramifier nos relations avec les Etats de la Manche Blanche pour réduire notre dépendance au partenariat avec nos voisins de l'Evasie. Nous pensons aussi que c'est autour de chez vous que le défi sécuritaire régional se pose aujourd'hui avec le harcèlement voire le déclenchement d'hostilités probable de puissances destabilisatrices
- En effet, j'ai ouïe dire de l'apaisement des relations avec Fortuna, et j'en suis heureux. Le gouvernement de la cité qui sombre m'a informé de la multiplication de manifestations mémorielles sur le site de l'ancienne Léandre. J'ai pu moi-même participer à quelques unes d'entre elles. Si Velsna n'a pas été fondée par les landrins, excellence, l'exode causé par la disparition de Léandre a provoqué un tel afflux d'exilés à Velsna que celle-ci peut-être considérée comme une cité landrine. Ma famille en est elle-même issue, du moins à ce que je sais, tout cela remonte au XVIème siècle. La langue landrine est devenue parmi les élites patriciennes comme le critère de distinction entre les bonnes gens et les parvenus. Je ne fais que perpétuer ce lien en venant à votre porte, même si mes motivations sont multiples. Dernièrement, ma fortune personnelle a permis de financer un film de reconstitution historique sur la chute de Léandre, ce genre initiative est pratique pour maintenir un attachement, même ténu avec le passé de beaucoup de velsniens.

Mon projet politique ne consiste pas à provoquer de l'instabilité interne à votre État en excitant vos ultras, mais si vous pensez que ce serait une bonne idée de m'entretenir avec eux, alors je le ferai. Ces gens sont donc contre la constitution d'un état unifié de Manche Silice si je comprends bien...Concernant la forme du gouvernement, rassurez-moi, sont-ils au moins en faveur du maintien d'un Podestat au pouvoir ? Sont-ils en faveur de cette forme "républicaine" du pouvoir, ou sont-ils monarchistes ?


Une fois entrés dans le bureau, Le Triumvir Scaela s'approcha de la grande carte. La Manche Blanche, mer qui attire l'instabilité comme le nuage apporte l'orage, entourée de nations que l'élite politique velsnienne considère comme barbares malgré une grande variété d'accords diplomatiques entre eux tous. Achos, Teyla, Zélandia, Tanska...autant de pays dont il faut accepter de composer avec à défaut de les apprécier. Scaela touche du doigt Velsna et trace une ligne avec son doigt jusqu'à Noordcroen, en Zélandia. Il reprend la suite de son homologue:
- Un dessein bien noble, mais difficile à atteindre, excellence. J'ai bien conscience que ma cité est entourée d'une mer de serpents. Dans ce contexte, tout ce que je peux faire est d'éviter les morsures en faisant le ménage dans nos propres rangs. Je puis déjà dire que l'un de mes confrères patauge dans les tractations avec les teylais, qui espèrent en faire un pion. Je suis totalement en phase avec votre projet, excellence. Nous manquons cruellement de liens commerciaux et diplomatiques avec les pays d'Eurysie du sud. C'est l'une des raisons de ma tournée dans cette région. Je pense que nous pourrons parvenir à un accord très profitable à nos deux parties aujourd'hui.
Scaela faisait forte impression à Ettore. Il semblait dérouler un langage de vérité. L'héritier podestal craignait au départ que le trimvir de Velsna ne poursuive un dessein d'appropriation culturelle. La culture landrine pâtit aujourd'hui encore d'une mauvaise image durement construite par une propagande trépublicaine offensive aux siècles derniers. Pour synthétiser, le dauphin redoutait d'associer l'héritage des exilés de Léandre à un pays au bord de la guerre civile.

Marinelli fils pensait avoir été assez explicatif au sujet des ultras et avait dû repréciser à son invité qu'ils étaient "on ne peut plus" monarchistes. "Sans trahir leur pensée ni travestir leurs propos, je crois que nous ne serons jamais dignes à leurs yeux de la dignité de Podestat. Pour autant, ils respectent l'institution et nous n'avons jamais été alertés, jusqu'à présent, sur un quelconque complot pour nous renverser".

dans le bureau

Ettore Marinelli comprenait que la raison principale de cette visite de Dino Scaela n'était pas les relations internationales et qu'il était tout entier focalisé sur les affaires internes de Velsna. Le sujet paraissait affreusement complexe au dauphin qui avait prêté peu d'attention aux briefings organisés la veille par les responsables de la Questure Diplomatique spécialistes de Velsna.

"Dois-je considérer que vos adversaires ont pris une longueur d'avance sur vous en trouvant du soutien auprès de puissants voisins. Sachez que je n'ai pas, à ce stade, d'indication claire sur la possibilité pour l'État siliquéen de vous apporter une aide directe dans vos luttes de pouvoir. Cela dit, vous êtes le seul triumvir qui a témoigné de l'intérêt et du respect pour les intérêts siliquéens. Il y a donc une logique à ce que nous appuyions les demandes que vous pourriez formuler".
Scaela répondit de sitôt à Marinelli au sujet de ces "ultras", avant de changer rapidement de sujet, se portant sur Velsna. Peut-être avait-il le désir de montrer qu'il n'était pas non plus intéressé par les éventuelles divisions politiques de la Manche Silice. Cela constituait la moindre des politesses:
- L'intrigue et le complot sont choses mortelles pour une nation qui se veut unie, excellence. Surtout si la faction à l'origine de ces derniers est dans la conviction d'être dans la raison. Mais s'ils ne projettent rien de grave, c'est le principal. Dans tous les cas, je ne veux pas vous mettre dans l'embarras, ce n'est pas là ma mission de ce jour.

Et si cela peut vous rassurer, je n'ai pas non plus l'intention de vous pousser dans les bras de la guerre, excellence., ni de vous demander une aide active. Je ne sais que trop bien que ce conflit est lointain pour vous, même si l'on tient compte de notre parenté. Cela ne justifie pas une telle implication. Mais je pense que votre soutien pourrait se manifester de manière plus subtile et indirecte. Par exemple, je pourrais penser à des opérations de communication sur la scène internationale qui pourraient aller dans le sens de la raison, donc du mien, naturellement, des appuis diplomatiques divers, des opérations d'échanges culturels, des contrats commerciaux entre nos deux pays et dont l'avancée serait à mettre à mon crédit. Bref, toutes ces actions ne devraient pas user votre capital politique en cas d'implication de votre part auprès de mon parti. Enfin, c'est ce que je pense. Je pense que nous pourrions inscrire toutes ces suggestions sur lesquelles nous tombons d'accord dans la cadre d'un traité dés aujourd'hui. Un accord non pas militaire, mais qui abordera des sujets beaucoup plus larges tels que ceux que je viens d'évoquer.

Êtes-vous en accord sur ce principe, excellence ? Avez-vous des suggestions particulières si c'est le cas ?
Ettore Marinelli reconnaissait à Dino Scaela des qualités de rhéteur hors-pair. Il était parvenu en quelques phrases à faire passer un allignement clair en sa faveur pour un acte anodin et inoffensif. Le prince avait fort heureusement anticipé cette conversation et connaissait déjà ses marges de manœuvre.

- Même en adoptant une position en surplomb et en agissait en agent de soft-power international ou de médiateur, nous serons engagés et l'opinion publique, en Manche Silice et au-delà ne manquera pas de faire le lien entre nos liens culturo-ethniques évidents. Nous pourrions facher certains soutiens. Sachez que nous ne bénéficions pas, à l'inverse d'autres dynasties régnantes d'un capital d'adhésion optimal. Je suis l'une des dernières cartes en main dans le jeu de la dynastie Marinelli pour redorer le lustre familial. Je joue beaucoup sur ces histoires et sans filet !
Sur le principe, tout bien réfléchi, nous considérons qu'il y aurait une logique à ce que votre parti domine l'appareil d'État puisque, si nos informations son correctes, vous bénéficiez d'un soutien majoritaire de parlementaires. Nous sommes disposés à plaider, au plan international pour une neutralité des puissances extérieures. C'est le pré-requis pour que Velsna ne soit pas destabilisé davantage pour des ingérences. Pour le reste, faites moi des propositions afin que je vous dise si nous sommes disposés à collaborer.
- Vos paroles sont sensées, excellence. C'est pourquoi je tiens à nous engager dans un traité qui dans un premeir temps n'engage qu'un aspect économique et culturel. Vos voisins fortunéens ont bénéficié des mêmes attentions, il est normal qu'il en soit de même pour la patrie de Manche Silice. Je ne pense pas que ce traité tel que je vais vous le proposer ne deviendra un fardeau en quelque point que ce soit pour vous, soyez en sûr. En ce qui concerne les possibilités dont vous vous réserverez l'usage au sujet de l'attitude des puissances étrangères à notre égard, le plaidoyer d'une garantie de neutralité est déjà une grande faveur dont nous nous tâcherons de ne pas abuser.

En l'état, je vous présente les clauses du traité que je vous propose aujourd'hui.


Le Triumvir tend une série de documents à son homologue:

Dino Scaela a écrit :
Traité de coopération économique et culturelle Manche Silice-Velsna





[b]Préambule :
Par ce présent traité, les représentants de la Trépublique Silicienne et de la Grande République de Velsna s'engagent à respecter les termes suivants pour une durée indéterminée dans un esprit de coopération et d'entente commerciale durable, dans la fraternité de leurs peuples:

Article 1 :
Les deux parties s'engagent à encourager la réunion d'acteurs économiques de leurs pays respectifs, et ce dans l'optique d'une entente impliquant des accords de branche concernant des baisses de taxes de douane, et devant permettre l'implantation d'acteurs privés des deux parties sur leurs territoires respectifs. L'ouverture à la libre-concurrence de secteurs économiques sera conditionnée au bon vouloir des acteurs privés et au résultat de ces réunions.

Article 2 :
Les deux parties s'engagent, dans le prolongement de l'article 1, à octroyer à l'autre partie un privilège exclusif de tarif de douane allégé de l'ordre de 20% de son cours actuel, sur tous les axes fluviaux et les points d'entrée portuaires des deux nations.

Article 3 :
Les deux parties s'engagent à garantir à l'autre partie une exonération totale du droit de mouillage et d'amarrage des vaisseaux civils, illimitée dans la durée, ce dans le but de garantir un développement libre du commerce entre les deux États avec un minimum d'entrave.

Article 4 :
Les parties s'engagent à développer des services facilitant l'existence des ressortissants en circulation et de la diaspora installée définitivement dans l’État de l'autre parti (développement de services linguistiques, lycées étrangers etc...). Cela implique également que les deux parties s'engagent à y consacrer un budget conséquent afin de mettre le dit article en application concrète.

Article 5 :
Les parties s'engagent dans la création d'un programme d'échange étudiant, en facilitant l'accès aux filières et écoles de leurs nations respectives sur le plan financier et culturel. A l'instar de l'article 3, les deux parties doivent se donner les moyens financiers de telles mesures.

Article 6 :
Les deux parties s'engagent à développer une politique de jumelage à l'échelle communale et la mise en place d'une entente culturelle au niveau local, en particulier entre les cités libres velsniennes et les entités communales situés dans les régions landrines de la Manche Silice.

Article 7 :
Les deux parties encourageront les institutions patrimoniales de leurs nations respectives (musées, galeries d'art privées, instituts culturels), à nouer des partenariats avec leurs homologues de l'autre partie, ce dans l'optique d'encourager les échanges d'artefacts entre ces derniers, et à l'organisation d'expositions célébrant le dit partenariat. Tout dommage ou perte d'artefact sera considérée comme de la responsabilité du gouvernement qui l'aurait sous sa protection temporaire.


Le dauphin survola le document du regard et ne trouvait rien à redire. Il demanda à pouvoir communiquer le brouillon à un clerc de la questure diplomatique pour une supervision rapide.

Excellence, les demandes sont claires, mais je ne vous cache pas que les privilèges prévus par ce document, bien que réciproques, surpasseraient les accords à l'œuvre aujourd'hui avec nos plus proches alliés. Aussi devrions-nous pour le moment garder cette convention confidentielle. Il ne faut pas non plus braquer nos régions autonomes.
- Ne vous en faites pas, excellence. Comme je vous l'ai mentionné, aucune de ces clause n'est pas négociable. Si vous pensez que certaines de ces mesures ne sont acceptables, alors nous trouverons un autre terrain d'entente. De même, la dernière de mes envies serait qu'un texte tel que celui-ci ne braque pas les acteurs politiques de Manche Silice. Nous voulons des partenaires, pas des divisions. Conçernant la publication de cet accord, nous le rendrons public au plus petit nombre et seulement si vous l'approuvez. Si vous ne pensez pas pouvoir répondre aujourd'hui, vous aurez tout le loisir de nous faire savoir votre décision par courrier. Sur ce, il s'agissait là de toutes mes propositions, mais si vous en avez, je vous écoute.

Si vous n'en avez pas, nous pouvons mettre fin à cette rencontre sur cette note. A votre convenance.
Ettore Marinelli avait finalement obtenu le feu vert de la questure après un quart d'heure d'échanges avec les administrations régionales. Il ne fallait pas laisser passer cette opportunité.

"Nous pouvons signer dès aujourd'hui mais je vous en prie. Pour préserver la qualité de notre relation naissante, n'ébruitez pas cet accord pour le moment au risque d'annihiler nos efforts contre l'escalade militaire dans votre pays avec l'intervention de puissances extérieures"

Suite à cet échange, les débuts furent levés et les deux personnalités purent se quitter. Vinrent alors un petit groupe d'ultra-landrin, admiratifs qui s'entretinrent en catimini avec Dino Scaela. "Le Triumvirat essaie de jouer sur tous les tableaux, mais n'ose pas s'investir franchement à vos côtés. Ce sont des hypocrites et nous sommes peinés, mais peu surpris de voir que nos altesses royales acceptent ces positions bâtardes. Nous disposons d'un groupe paramilitaire tout a fait disposer à intervenir en soutien à vos hommes au cas où les choses tourneraient mal. Tenez-nous au courant et nous pourrons mobiliser rapidement nos 3 000 chevaliers".
"Je comprends tout à fait excellence. Cet accord ne sera rendu public qu'à votre demande uniquement pour l'instant."

Les deux délégations procédèrent aux signatures, et bien que l'on puisse parler de grand succès pour Scaela, resserrer les liens avec l'ancienne métropole est toujours utile. Et qui sait ? Peut-être que ces accords commerciaux favoriseront les deux parties dans un avenir proche, où il ne sera plus nécessaire de cacher un tel traité à la vue de tous. Les velsniens quittèrent donc leurs hôtes, avec un sentiment de satisfaction limitée. Peut-être Scaela esperait-il davantage...

Mais ce "davantage", peut-être étaient-ce ces militants qui lui apporteraient. Lorsqu'on eu aborder le Triumvir Scaela sur l'attitude prise par le gouvernement Siliquéen, ce dernier tenta de temporiser dans un premier temps, ne voulant pas verser dans la défiance vis à vis des personnes qui avaoent été ses hôtes. Toutefois, il reconnu en ces individus davantage de convivialité et de compréhensions que n'importe qui depuis son arrivée. Aussi les caressa t-ils dans le sens du poil à leur proposition:
- Allons excellences, je suis certains que vos différends avec le Triumvirat sont fondés, mais je suis persuadé que ce gouvernement fait ce qu'il peut dans la mesure du possible actuellement. Les marges de manœuvre politique sont une science mystérieuse, et je ne ne m'aviserais pas d'un jugement hâtif. En revanche...c'est un plaisir de faire la rencontre de mes frères de patrie ! J'osais espérer un accueil tel que celui-ci à la sortie de mon avion, aussi, je suis heureux de voir que des enfants de Léandre sont toujours disposés au courage et à l'héroisme. Votre proposition est d'une grande générosité, et je saurais m'en souvenir à l'avenir. Mais tout d'abord, avant que je prenne ma décision conçernant cette aide, je voudrais juste avoir la curiosité de savoir sur votre groupe. Que pouvez vous m'en dire, mes frères ? Pensez vous que vos "chevaliers" seraient prêts pour une guerre à haute intensité ?
En préparant cette rencontre, le petit groupe s'était préparé à plusieurs scénario :
- Fin de non-recevoir du Triumvir Scaela refusant de les rencontrer
- Conversation pour faire illusion
- Intérêt de collaborer

Dino Scaela dépassait leurs plans initiaux en demandant des précisions sur la main forte paramilitaire. Celui qui se présentait comme le leader du groupe, nommé seulement Gianpaolo, répondit au chef de l'Etat.
"La haute intensité n'est peut-être pas dans nos cordes. Nous n'avons jamais été engagés dans des conflits conventionnels. Nous nous apparentons plutôt à un groupe paramilitaire voué à agir dans des guerres asymétriques ou des guerres civiles avec des compétences de contre insurrection".
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