Grand Congrès des Arts

Nom et statut de la participante :
Sélénia Ebène, vicomtesse de Baobab Ville

Qu'est-ce que vous évoque la poésie ?
Difficile de décrire ce qu'évoque la poésie, tant les sensations qui s'en dégagent lui son propre. Essayer de mettre des mots là-dessus sera un exercice auquel je me risquerais malgré tout. La poésie est, justement, l'évocation. Une tentative de mettre des mots sur des choses parfois trop complexes, sinon trop simples pour juste se décrire de manière formelle.
La poésie, c'est mettre sur papier les émotions, rêveries, peurs, amours et peines, retranscrire les plus viscérales, abstraites et irrationnelles des choses. Le fond d'un poème sur une forêt ne portera sur la forêt elle-même, mais sur son empreinte métaphysique dans les esprits et dans l'âme.

Aimez-vous la poésie ?
Évidement, autrement je n'aurais pas fait partie des volontaires à cette invitation.

Votre pays compte-t-il un poète de renom ? Si oui, qui et quelle est son histoire ?
Parmi ceux qui me passionnent le plus, il y a Marc Leloup, un être profondément dépressif avec une haine intense pour l'effort et le labeur. L'individu n'a rien d'admirable en soi, étant issu d'une famille bourgeoise sans jamais connaitre la difficulté et parvenant malgré tout à inlassablement se plaindre de sa condition pourtant très prospère. Mais il exprime malgré tout avec une justesse sa détestation pour le travail qu'il en devient parlant pour tous, y compris ceux qui ont réellement des difficultés concrètes.
Il a finalement passé la moitié de sa vie dans une petite case au milieu de la campagne agricole en se contentant de très peu pour avoir le moins à travailler, vivant presque en autarcie d'un potager et poulailler. Si l'homme ne supportait pas d'aller au bureau ou à l'usine, s'occuper de sa minuscule ferme le plaisait.

Quel est votre poème préféré (de votre pays ou d'un autre) ?
C'est justement un poème de Marc Leloup sur une journée de travail. Le poème est poignant puisqu'il ne s'attarde pas sur les détails et les choses concrètes de son emploi, même pas évoqué dans l'écrit. Non, il se concentre sur l'aspect émotionnel et les impressions délétères que lui imprime le labeur. C'est ce mélange de flou sur les choses concrètes, et de précision sur la chose spirituelle qui rendent si parlant ce poème pour tous.

Où peut-on trouver les poèmes de votre pays ?
Un peu partout, que ce soit dans les bibliothèques, librairies, sur l'internet ou dans les académies. Les œuvres littéraires sont en général assez accessibles.

Dans votre pays, l'État est-il mécène de la poésie ?
Cela dépend des régions et des nobles les administrant. S'il y a bien une aide pour les artistes dans tous les comtés, elle varie grandement d'un endroit à l'autre. Elle tend toutefois à fortement s'accroitre ces derniers temps, mais se concentre surtout sur la littérature et le cinéma.
C'est plutôt auprès des particuliers que les poètes pourront trouver des mécènes, mais on ne compte aucun artiste ne vivant que de cela. Ce sont généralement des romanciers avant tout.

La poésie a-t-elle déjà eu un rôle particulier dans l'histoire du pays ?
Pas réellement. Elle a bien eu son usage par moment, notamment pour communiquer des messages, mais sa place n'a malheureusement jamais été plus importante que d'autres outils plus terre à terre, dirons-nous.

Aimeriez-vous que la poésie prenne une place plus important dans la société ?
Pourquoi pas, mais comment ? Si ce n'est pas formellement de la poésie, le verbiage et les envolées lyrics sont déjà très présents dans les milieux politiques. Mais ce sont là des vecteurs de séduction, non pas l'expression de choses métaphysiques comme la poésie. Si ce n'est pour pousser chacun à s'exprimer au-delà du cadre "rigide" des dialogues habituels, je ne vois pas quelle place supplémentaire pourrait prendre la poésie.

Avez-vous une idée de prochain thème ?
Les romans de science-fiction.