23/07/2013
16:38:42
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Réunion stratégique de DiGrassi (Rasken, Grand Kah, Miridian, Loduarie)

Le Grand jeu



Les pièces se tiennent prêtes. La pièce de théâtre qui s’apprête à se jouer à Velsna est sur le point de débuter. Les Triumvirs sont tels des joueurs face à un échiquier prenant la forme de l’univers, et chacun à prit sa place. Pas nécessairement la place la plus désirable pour certains, mais telle est la réalité des choses : la justice n’existe pas à la guerre, pas plus qu’en politique velsnienne, si les deux choses sont différentes… Scaela à Velsna, dans la chaleur du Palais des Patrices. Vittorio Vinola, dans son exode au cœur des montagnes du Zagros, à la lisière de Velsna. Et DiGrassi, dans le désert afaréen.
Dans la chambre haute du Sénat, ouverte aux quatre vents pour faire fuir la chaleur afaréenne, l’état-major de Matteo DiGrassi se rassemble autour d’une table improvisée qui a été déplacée pour l’occasion, la même que celle sur laquelle avaient été signés les accords de Cerveteri entre Velsna et le Grand Kah, quelques mois auparavant. Plusieurs cartes ont été disposées sur la table, qui ont prit la place des tractations de paix. Une carte de Velsna et son réseau de circulation, une autre de l’Océan Espérance, et une autre de l’Eurysie de l’Ouest dans son ensemble. Mais le Triumvir DiGrassi n’est pas seul, il s’est entouré d’individus qui se réclament du meilleur de leur patrie, des individus hauts en couleur, mais non dénués de talent. Raskenois, Miridiens, Kah-tanais du désert, mercenaires…

Le petit groupe entoure cette table qui, d’un coup, paraît bien étroite. DiGrassi prend la parole le premier, les deux mains s’appuyant sur cette dernière :
- Excellences généraux et hommes d’honneur. Bienvenue. L’heure est venue. Nous avons fait un long chemin depuis ces derniers mois, depuis que nous avons débarqué ici. Pour certains d’entre vous, vous venez de loin, et je le sais pertinemment : vous avez vos motivations propres. Ce que je conçois, mais qu’il faut toutefois canaliser devant l’enjeu que je vous présente. Je vous présente nos deux douces maîtresses : l’Océan Espérance, et l’Eurysie. Elles sont belles, mais également cruelles. Ce faisant, au-delà même d’amasser nos troupes, il convient de savoir la façon dont nous comptons traverser les mers, avec l’approbation de Dame Fortune. Nous avons les moyens maritimes théoriques d’amener l’intégralité de nos troupes d’un point A à un point B. Mais dans quelles conditions volons-nous le faire ? C’est là la première question que je vais vous poser. Car Scaela ne s’est pas endormi depuis que nous sommes arrivés. Les fortunéens veillent au grain, et je crains bien qu’ils ne rendent pas la tâche facile. La Sérénissime dispose des meilleurs bâtiments du monde, et nous opposer à eux en bataille conventionnelle sonnera la fin de notre campagne avant même que nous ne la commencions. Aussi, je vous consulte en premier lieu de cette réunion sur une proposition d’itinéraire alternative, dans l’éventualité où Fortuna n’accepte aucun sauf conduit, il est plus laborieux certes, et nous devrons traverser une région désertique de l’Afarée pour finalement débarquer en un point de l’Eurysie qui nous mettra à des milliers de kilomètres de notre objectif. Nous devrons également demander un droit de passage à Valinor en bout de course si nous voulons rallier Velsna. OU BIEN, nous pourrions rester sur notre itinéraire de base, si nous pouvons nous assurer par un moyen ou un autre la passivité de Fortuna. Il faudrait qu’il y ait des raisons pour lesquelles ils n’oseraient pas nous couler. Faire transporter nos troupes par le biais de prestataires privés, par exemple, ou bien assurer la protection de notre flotte par une puissance importante des mers du sud. Avez-vous des suggestions messieurs ?

Je ne vous cache pas que le chemin alternatif ne nous arrange guère, car cela nous fait arriver en plein dans le dispositif de Scaela alors que nos troupes seront certainement épuisées, tandis qu’avec l’autre trajet, nous n’aurons aucun libre passage à négocier, pas plus qu’il n’y aura de garnison pour nous accueillir à l’arrivée. Certes, l’ascension sera difficile, il fera froid et les conditions de traversée d’une région aussi hostile seront terribles. Mais jamais Scaela nous pensera assez fous pour tenter notre chance par là. De plus, nous aurions besoin de déployer notre flotte deux fois dans le deuxième cas. J’attends vos observations avant que nous évoquions nos effectifs et l'invasion de la métropole en elle-même.

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Le Général Benjamin François était attablé silencieusement, son regard tranquille balayait avec attention la pièce du regard. Il observa soigneusement les différents membre de l'état major de la faction de DiGrassi. Au premier coup d’œil il avait repéré le loduarien et le surveillait depuis le moindre de ses gestes, on ne change pas les bonnes habitudes. Avant la rencontre il avait échangé quelque peu avec le Raskenois en langue germanique. Le général comprenait bien les motivations du Raskenois et le jugeait digne de confiance, un soutien en somme dans cette discussion. Tout l'inverse du loduarien dont il se méfiait comme de la peste, quant au kah-tanais il ne s'était pas encore forgé d'opinion sur lui. Il écouta attentivement DiGrassi et lorsqu'il eut fini, jeta un long et pensif regard sur les deux cartes au centre de la table. Puis il déclara:

Messieurs, vos excellences bonjour,
Pour ce qui ne me connaissent pas je suis le Général Benjamin François, l'envoyé spécial à Velsna chargé de représenter la République de Miridian et de diriger le régiment executor déguisés sous la forme de mercenaire. Mais trêve de présentation ennuyante et rentrons dans le vif du sujet.

A la lumière des éléments apportés par Monsieur le triumvir DiGrassi je me suis forgé une opinion sur la situation. Ainsi vous proposez deux itinéraires: le premier passant par le nord ouest et le second par le nord est. Dans un premier temps je tiens à signaler que Fortuna, motif qui vous a fait proposer deux routes, se situe en réalité sur les deux routes que vous nous proposez. Ainsi la pertinence de la seconde route s'en trouve largement diminuée. De plus arrivé de face par les cotes serait certes possible mais très couteux en hommes et en équipements. Débarquer en territoire ennemi n'est pas chose aisée, surtout si l'ennemi si attend. Par ailleurs cette seconde route serait assez complexe en terme de logistique, car plus longue et nécessitant de déployer deux fois nos flottes respectives pour protéger le convoi. Quant à demander un droit de passage cela serait fastidieux, long, complexe et incertain car il pourrait être refusé. Pour touts ces raisons je me prononce favorable à la première route.

Dans un second temps il convient de nous assurer de sécuriser cette route. Pour cela plusieurs options s'offrent à nous. Pour commencer il serait bon je pense que la flotte de M DiGrassi soit accompagnée par les flottes miridiennes et loduariennes. Ainsi un premier élément de dissuasion viendrait sécuriser la flotte. En effet Fortuna hésiterait à nous attaquer pour trois raisons:
1) Cela les obligeraient à engager une grande partie de leur flotte
2) Une telle attaque entrainerait forcément des pertes dans la flotte fortunéenne
3) Bombarder la flotte d'un autre membre de l'ONC provoquerait un séisme politique dans l'organisation
De plus les pays émergents serait en incapacité militaire d'attaquer la flotte, je pense particulièrement à Zélandia qui a manifesté plusieurs fois son soutien à Vinola et pourrait être tenté d'intervenir. Et bien dans ce cas là la flotte zélandienne se ferait détruire en cas d'attaque car bien inférieure aux flottes miridiennes, loduariennes et de DiGrassi combinées. Par ailleurs, Miridian pourrait tenter d'engager des négociations avec Fortuna, en tant que membre de l'ONC afin d'obtenir un droit de passage. Toutefois une telle négociation engagerait forcément un compromis. L'idée serait de parvenir à la signature d'un traité de non intervention commune, Miridian s'engagerait à ne pas frapper directement les forces de Scaela et Fortuna les forces de Monsieur DiGrassi. Ainsi un droit de passage serait obtenu et nous serions toujours libre de frapper Vinola si nous le souhaitons. Qu'en pensez vous ?

Par ailleurs en parlant de Vinola, j'ai une question à vous posez M Digrassi: Pensez vous qu'un compromis et une alliance avec lui sont possible ? Je m'explique: la position de Vinola diverge certes de la votre mais des points d'accord pourrait être trouvés, ce qui est impossible avec Scaela. De plu cela nous permettrait à notre arrivé, si nous prenons le chemin numéro 1 de rallier les troupes de Vinola et de faire reposer quelque peu nos troupes après le trajet. Évidemment cela est une question qui fait partit de la politique intérieure velsnienne et donc seul vous pouvez y répondre.

En parallèle, il serait bon je pense de procéder à la formation d'une brigade parachutiste. En effet l'aviation velsnienne a marquée son non alignement dans le conflit ce qui nous laisse donc le champ libre pour investir les cieux. Il suffirait de trois, quatre avions de transport tactique pour ce faire. Ainsi nous gagnerons une capacité d'intervention rapide folle et la possibilité de déployer nos troupes derrière les lignes ennemis afin d'empêcher l’arrivé de renforts. Quel est votre avis messieurs ?
Les kah-tanais n'étaient pas tant dirigés par un homme seul que par un petit triumvirat qui s'était construit progressivement à mesure que les tawsit, clans nomades du désert, s'étaient rassemblés pour célébrer l'obtention par la Convention de leurs revendications historiques : obtention des terres arables du sud du fleuve Somagoumbé, droit de passage dans les cités Velsnienne et rétablissement de fait des routes de pèlerinage. Lorsque trois milles hommes et femmes d'arme s'étaient aux portes de la ville, ils étaient ainsi représentés par une figure déjà connue des instances locales. Le citoyen Mojiz al-Makki, qui arrivait parfaitement à camoufler le fait qu'il n'en menait sans doute pas beaucoup plus large que les sénateurs face à son étrange escorte. Lui qui était venu signer, au nom du Grand Kah, certains des accords célébrés par les tawsit, faisait maintenant office d'agent de liaison entre la confédération et ses "brigades nomades", un mélange curieux de traditionalisme afaréen et de méthodes révolutionnaires.

L'aspect proprement martial des opérations dépendait entièrement de l'amenokal Okha, lequel dirigeait avec ses pairs les guerriers et faisant en quelques sortes office de général, bien que son titre en faisait plus généralement un chef de clan au sens le plus classique du terme. Enfin, les décisions plus proprement politiques étaient du fait de la shoya Jaazebeel. Une shoya, mère de toutes les araignées et prêtresse de haut rang, avait initialement un rôle strictement spirituel qui était devenu, avec le temps de l'apparition des revendications territoriales nomades, plus étendu et flou à la foi. Il était impossible de placer la sorcière sur un organigramme, mais son autorité ne faisait aucun doute. Ce fut elle qui parla en première.

« Le chemin alternatif nous fait passer par le désert, cela, au moins, ne posera aucun problème.
Puis par le cœur de l’Eurysie centrale, fit remarquer Okha avant de faire claquer sa langue contre son palais. Ce n’est pas une bonne idée. »

La sorcière acquiesça puis haussa les épaules. Elle lança un regard en coin au citoyen Mojiz, lequel semblait songeur depuis l'intervention du général François.

« La force du citoyen DiGrassi c'est qu'il a les mains propre pour son peuple. Il releva les yeux de la carte qu'il fixait. Velsna ne tolérerait pas que des pays étrangers déploient des efforts pour le protéger, c'est ce qui le sépare d'un Vinola ou d'un Scaela, ouvertement vendus à des intérêts étrangers, pour autant que Velsna en soit concernée. Non, nous devons utiliser cette force, même si elle va avec des complications.

Ne déployons pas de force, pas de navires. N'impliquons pas de pays. Mais impliquons de nouveaux mercenaires.
»

Il indiqua le golfe des Empires sur la carte.

« Les mercenaires sont respectés, leur usage témoigne d'une richesse qui est appréciée. Utilisons les services de Carnavale. Ces gens sont des sociopathes, si nous pouvons les convaincre de noyer quiconque voudrait les empêcher de nous aider sous des missiles, ils le feront. Et cette démonstration de force, sans compromission, pourrait renforcer la stabilité de la grande république après notre victoire : je ne pense pas que son excellence DiGrassi veuille hériter d'une Velsna plus divisée qu'elle ne l'est déjà. »
Le Triumvir était toujours quelque peu décontenancé par la présence de "la sorcière" dont les bédouins afaréens s'étaient faits l'une de leurs représentantes. C'était là une dimension atypique de cette armée qu'il peinait toujours à appréhender, mais avec laquelle il fallait composer. Mais il y avait là un défi qu'il n'avait pas encore relever, et dont il était naturellement friand de réussir. Amener des nomades en Eurysie ? Pourquoi pas. Le citoyen Al-Makki, quant à lui, avait l'air de connaître l'art militaire à l'entendre, quoiqu'il devait plutôt s'épanouir dans l'art de la guerre asymétrique au vu des traditions du désert.

Pour sa part, le général François avait là des mots avisés auxquels il fallait une réponse. Il était d'une autre trempe que les nomades, mais il partageait un avis avec eux: le deuxième itinéraire était risqué et dangereux, plus encore que le premier, si on exceptait la présence de Fortuna, mais dont le général avait fait remarquer à juste titre qu'ils seraient peut-être aussi au RDV à cet endroit là. Le Triiumvir reprit la parole, là où il était le plus épanouit: au dessus d'une carte d'état-major, bien davantage que que derrière un perchoir de sénateur. Il tapota du doigt l'emplacement de Cerveteri sur la carte:

- Vous avez raison sur plusieurs points, général. Dans tous les cas, il faut faire sortir les navires du Port de Cerveteri, pour l'une des solutions comme l'autre, et les fortunéens s'en apercevront forcément. Ils sillonnent autour de cette cité comme des serpents et ils surveillent déjà nos cales sèches. Le seul mérite du deuxième itinéraire est de faire diminuer le temps que nos troupes passeront sur mer à la merci des poissons, mais ils nous suivront dés que nous seront partis de Cerveteri. Concernant votre proposition, dans ce cadre, elle me parait faire sens. Ce qu'il nous faut n'est pas la plus grande des flottes, nous n'en aurons pas besoin, ce qu'il nous faut, c'est une flotte de l'ONC comme la vôtre,
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Quant à la présence de vaisseaux loduariens, je suis plus réservé sur le sujet, explorons d'abord toutes les facettes de ce plan avant de prendre cette décision, et d'attendre ce que nos mercenaires loduariens ont à dire de cela. En attendant, je m'attends à ce que vous négociez ce droit de passage avec Fortuna, comme vous dites, je compte sur vous. Cependant, vous semblez émettre de grands espoirs dans une éventuelle trêve avec Vinola. Or, il s'agit du parti qui arrange le moins nos "amis" fortunéens. Il est probable que nous devions au final choisir entre sacrifier un accord avec Fortuna pour sauver Vinola, et sacrifier Vinola pour obtenir un accord avec les fortunéens. Mais je doute que nous puissions avoir les deux. Nous essaierons quoi qu'il en soit. Si ce n'est pas le cas,
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Son armée est faible, pas plus de 2 500 hommes à mon avis, et son état major est réduit. La seule difficulté serait de l'acculer dans ses montagnes du Zagros, ce qui pourrait nous faire perdre du temps dont nous aurions besoin face à Scaela.


Mais retour à notre premier sujet: notre itinéraire. Mojiz, je comprends tout à fait vos réserves pour une aventure pédestre en Eurysie centrale. L’itinéraire sera long et laborieux, davantage même que les chemins de montagne que nous font prendre le premier itinéraire une fois débarqués. Je retiens ce conseil, il est avisé. J'ai l'impression que nous devrons faire avec le premier itinéraire. Carnavale est une puissance à ne pas négliger, vous avez raison. Je pourrais me charger de les contacter afin qu'ils couvrent une partie de notre itinéraire. En revanche, j'ignore jusqu'où ils peuvent projeter le rayon de leur couverture de missiles, et j'en sais peu sur la puissance de leurs flottes de mercenaires. Je dois me renseigner sur la question. Toujours est-il que si ils pourront sans doute nous couvrir sur les côtes eurysiennes, il faudra en premier lieu réussir à quitter les rivages de l'Afarée. Or, je ne pense pas que les carnavalais puissent se projeter à ces latitudes. Nous pourrions nous reposer sur la garantie que les fortunéens n'attaquent pas les navires de l'ONC, ainsi là dit notre confrère général ici présent. Mais je voudrais des garanties supplémentaires, si possible, une sécurité. Cela dit, je trouve que nous avons un début de piste encourageant, j'aime ça. Si nos compagnons de Rasken ou de Loduarie ont quelque chose à en redire, qu'ils le fassent, avant que nous n'entamions le sujet des effectifs.
Le lieutenant Tanya von Degurechaff était assise sur un côté de la table, écoutant attentivement la réunion. En tant que mercenaire, elle faisait ce qu’on lui disait, mais comme on le lui demandait, elle allait exprimer le fond de sa pensée.


Tanya von Degurechaff – Il y a un point qui me semble compliqué quel que soit le chemin que l’on décide d’emprunter et qui n'a pas été mentionné : le ravitaillement.

Si l’on choisit la route A, nous allons parcourir plus de 8000 km à bord des navires. En fonction de la vitesse des navires, cela devrait prendre moins d’une dizaine de jours. Il faut donc prévoir suffisamment de nourriture et d’eau pour la traversée en mer, ainsi que du carburant pour les camions et tous les véhicules pour parcourir près de 600 km jusqu’à une fois débarqué. Tout cela pour finalement arriver sur une chaîne de montagne où l’ennemi, même s'il est faible, aura l’avantage du terrain. Donc, pour résumer, si nous choisissons le chemin A, nous arriverons sur le champ de bataille avec des soldats probablement fatigués, ayant parcouru plus de 8000 km en bateau, et plus de 600 km à pied pour certains, si nous n’avons pas suffisamment de camions, pour finalement nous retrouver dans l’une des situations les plus difficiles pour déloger un ennemi.

Et cela, c’est uniquement si tout se passe bien. Imaginez un seul instant la difficulté de maintenir une ligne d’approvisionnement de cette taille. Si nous partons de Cerveteri, les bateaux mettront une dizaine de jours pour arriver sur les côtes, plus quelques heures pour que les camions déchargent tout et l’emmènent sur la ligne de front. Si le ravitaillement part de Mridian, il n’y aura « seulement » 6000 km à parcourir par les bateaux. Et cela, c’est seulement si Fortuna ne nous la met pas à l’envers en nous laissant passer gentiment, pour ensuite couper notre chaîne de ravitaillement une fois que nous aurons débarqué sur la ligne de front, laissant Scaela finir le travail que l’attrition aura commencé.

Je ne vais pas mentionner le chemin B, qui serait beaucoup plus difficile, non pas parce que nous attaquerions Scaela de front, mais parce que nous devrions parcourir plus de 2000 km sur terre, et comme je l’ai dit, je ne sais pas si nous avons assez de camions et de moyens de transport pour tout le monde.

Si je devais proposer un plan, ce serait celui-là :


Tanya se leva de sa chaise et s’avança vers les cartes.

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DiGrassi se releva de dans chaise dans laquelle il s'était posé lorsque se posa la question du ravitaillement, et surtout d'un bombardement:

- Concernant la chaîne d'approvisionnement, en théorie nous avons un nombre suffisant de navires de soutien pour assurer à la fois l'appui matériel et logistique en mer. Cependant, votre idée de pont aérien et d'arrêt à Rasken semble prometteuse, si toutefois vous avez les moyens matériels de concrétiser cette idée. A titre personnel, je ne les ait pas. Cependant je me dois de vous avertir de quelque chose lorsque je vois le tracé de ce pont:
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Je pense donc qu'il serait prudent de me proposer une version de ce plan qui prenne en compte ces deux facteurs qui pourraient bien nous coûter une armée. Peut-être pourrions nous détourner quelque peu ce tracé afin qu'il ne perturbe aucun acteur majeur d'Eurysie. Mais c'est une idée à creuser, excellence. Question ravitaillement, je pense que nous disposons de ce qu'il nous faut en camions, camions citernes et motorisation. Mais nous discuterons de la question des effectifs après avoir réglé cette première problématique qu'est le trajet.

En revanche, je me dois de m'opposer vivement à votre plan une fois le territoire velsnien atteint.
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Comme l'a dit notre ami Mojiz, le but de cette expédition est de reprendre pied en Eurysie, mais pas au prix d'un statut de criminel de guerre. Nous allons faire les choses dans les règles.
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Ou alors nous pourrions débarquer sur un point où le dispositif de Scaela est beaucoup moins dense.
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Cette solution me paraît plus perenne. De là, il nous faudra nous mettre en marche vers le nord et passer le bras sud de la Léandra avant que Scaela n'ait eu le temps de réagir. Prendre ce fleuve est important, parce que le débit y est important et qu'il n'y pas beaucoup de points par lequel le traverser. Heureusement, nous disposons d'un pont mobile. Si les troupes de Scaela sont postées à l'endroit auquel je crois, alors je pense que toute cette guerre se jouera sur le contrôle de la Léandra.
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.

En conclusion, la première partie de votre plan est bon, tout en nécessitant des ajustements, mais
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me semble compromis d'entrée de jeu. Concernant le deuxième tracé naval, je pense que nous devons l'abandonner, vous avez démontré ses faiblesses évidentes. Je garde le premier en option sérieuse toutefois. Nos troupes seront épuisées certes, mais Scaela n'osera pas s'aventurer dans la région dans laquelle nous feront irruption. Il est sûr de sa puissance, mais c'est avant tout un peureux qui ne s'aventure pas dans un terrain risqué. Le repos ne devrait pas être un problème. Quant à son état-major...disons qu'ils sont expérimentés, mais qu'ils sont vieux. A la fois dans leur corps et dans la manière de concevoir la stratégie militaire. J'ai combattu sous leurs ordres en Achosie dans les années 1990, alors disons que je suis au fait de leur caractère relativement obtus et vieillissant. J'ai pu l'expérimenter par moi même en tant que jeune soldat.

Tanya von Degurechaff – Pour ce qui est des moyens matériels pour concrétiser l’idée du pont aérien, nous les avons, pas en quantité faramineuse, mais nous les avons. C’est pour cela que je vous ai dit que cela prendra un peu moins de deux semaines pour tout transférer.



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- Deux semaines ? Je suppose que cela fera l'affaire, je vous prie cependant de revérifier le tonnage possible des avions de transport dont vous disposez. Gardons nous de tout optimisme mal placé. C'est là l'un des pires ennemis de tout plan bien conçu. Concernant le stationnement actuel des troupes de Scaela, nous ne pouvons faire pour l'instant que des suppositions pour l'instant, en l'absence de renseignements concrets. Les hypothèses que je fais sur le placement des troupes de l'usurpateur sont avant tout le fruit d'une lecture de sa personne, qui j'ai eu le "plaisir" de connaître en détail, ça associé à la conjecture politique. Par exemple, je sais qu'Umbra a sans doute très peu de garnison sur le simple fait que Vinola s'est retiré à l'est de source sûre.

Une autre chose certaine que je peux vous affirmer, c'est que Scaela n'est pas un chef de guerre et qu'il se repose très certainement sur son état-major, que je connais. Et ce sont des commandants vieux qui se reposent sur des doctrines de défense du territoire velsnien que je connais, tout simplement parce que ce sont ces dernières qui m'ont été rabâchées durant toute ma vie de soldat.

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DiGrassi se saisit plus en détail des plans sur la table. Il paraît avoir eu une idée. Il tapote sur la carte avant de s'affairer à la griffonner par dessus les esquisses déjà rédigées par von Degurechaff. Il lève de nouveau la tête vers ses homologues et leur expose le plan suivant:

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Que pensez vous de ce plan ? Il est tout à fait possible qu'il se laisse embarquer dans ce piège. C'est un homme orgueilleux qui en tolère pas la provocation. S'il voit un défi facile qu'il peut atteindre, comme battre une petite force de 3 000 hommes désespérés, il mordra à l'hameçon. Certes, il est possible qu'il laisse des hommes au nord pour tenter de contre-attaquer, mais notre expédition de Munda pourra, je pense, les retenir sans mal. Scaela me déteste, et il brûle de me battre.
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Alors ? Pensez vous que cela tienne la route ? N'ayez pas peur de faire part de vos réserves, au contraire, j'en attends de votre part.
Le Général n'avait pas dit un mot depuis sa première intervention, il écoutait avec intention ses interlocuteurs et particulièrement les raskenois qu'il commençait à apprécier. Puis il prit la parole:

Bien, M le triumvir conformément à votre demande, des tractations menées par M Golben ont commencés avec Fortuna. Pour le moment l'idée serait un pacte mutuel de non attaque directe contre les forces soutenus par l'autre camp. Je vous tiendrais au courant de l'évolution des négociations.

Ensuite concernant le trajet, la proposition de nos amis raskenois est intéressante. Elle a le mérite de nous fournir une base arrière proche, un trajet réduit en distance et en durée et une chaine logistique courte.
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Les informations que vous nous avez donnés monsieur le triumvir sont très intéressantes, un état major ennemi arriéré et adepte de la guerre à l'ancienne est une bonne nouvelle pour nous. Comme le dit le proverbe, mieux vaut une armée de moutons dirigés par un lion qu'une armée de lions dirigés par un mouton. Ainsi nous avons la supériorité numérique, technologique et stratégique.

M DiGrassi votre plan est... audacieux.
Le Général laisse échapper un petit rire. C'est un plan risqué car garder bien en tête qui si vous mourrez monsieur la guerre est perdue et Veslna aussi. J'ai donc plusieurs remarques et objections à formuler:
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Le Commandant Ivan Golkovine consulta rapidement les plans qu'il avait sur lui, ainsi que le rapport tout frais qu'il venait de recevoir. On avait déjà pas mal d'informations. Cependant, il fallait désormais s'en servir sur le terrain.

Bon. Pendant qu'on y est, autant faire tomber les masques. Tout le monde ici à qui j'ai juré légitimité, alors autant continuer avec ça. Tout le monde sait que je suis un Loduarien. Cependant rappellez vous, pour plus tard, que je ne suis pas un Loduarien. Je ne suis pas officiellement ici, mais dans les montagnes de Galaisie. Compris ?

Chacun de vos plans m'ont l'air bons. Le problème, c'est qu'ils ne sont pas en adéquation avec les faits actuels. Notamment les positions ennemies, leurs déplacements, leurs projets et les problèmes qui vont se dresser face à nous.


Il posa une carte sur la table.

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