21/02/2015
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[Conflits RP] Affrontements entre les Seigneurs de Guerre et le Culte caaganiste mandrarikan.

22 mai 2006 - Échauffourée de la passe du Val de Fareng - Région du Basango


Paysage du Val de Fareng
Crépuscule sur le Val de Fareng, marqueur de fin de vie pour le jeune maraudeur Qassin Andrianjanaka, en prises avec les forces gouvernementales mandrarikanes.

La quiétude des chèvres des montagnes qui vivaient leur existence sauvage à flanc de falaise, au-dessus du Val de Pareng dans la région du Basango, était rarement troublée. Le Val de Pareng était effectivement peut-être l’unique voire l’une des seules permettant le franchissement des hauts sommets mais c’était un chemin qui ne menait nulle part. Les plaines semi-arides et les bas-reliefs qui pullulaient dans le secteur, avaient découragé la plupart des familles paysannes qui avaient fait le choix, sur la décennie écoulée, de venir s’y installer pour travailler la terre. Mais n’en déplaise à nos amis caprins, c’est cette relative désertion du territoire qui attirait paradoxalement les troubles à lui. Les seigneurs de guerre, pourchassés par les forces de la République Sacrée de Mandrarika, étaient en effet contraints et forcés de stationner dans le secteur, alimentant des bivouacs nichés dans quelques ravines capables de les soustraire à la vue des hélicoptères gouvernementaux.

En dehors des troupes gouvernementales de la Mandrarika qui traquaient quotidiennement les Seigneurs de guerre et les soudards à leur solde, il n’y avait rien, strictement rien qui ne justifiait sur ces contrées une attention des paysans, des promoteurs immobiliers ou encore des investisseurs. Aussi lorsque les rares bergers et éleveurs caprins qui animaient la région se trouvaient confrontés à une activité sortant de l‘ordinaire, un certain affolement les habitait, redirigeant leurs hardes de bouquetins qui, précipités avec une certaine grossièreté, entamaient une course bondissante à même le terrain très escarpé.

L’instant d’après, il ne restait plus que les parois nues des falaises abandonnées au passage d’une troupe de combattants aux tenues et aux équipements disparates. Quelques charognards balayaient le ciel les ailes déployées, alors que le destin les avait fait témoins de la scène. La colonne de combattants s’étirait à travers le paysage dominé par une poussière brunâtre, plusieurs d’entre eux fermaient la marche, échangeant des tirs avec ce qui semblait être un véhicule de combat gouvernemental. Malgré la violence de l’instant, les charognards continuaient de tourner en l’air de façon circulaire, sentant manifestement les blessures fraîches portées par certains des fuyards en contrebas, souvenir de leur récente mésaventure qui avait précipité la rencontre entre les forces mandrarikanes et eux.

Au-delà de leurs blessures apparentes, tous avaient les yeux injectés de sang, un teint blême, marquant leur état d’épuisement extrême. Cette course effrénée contre la montre leur avait permis de toucher du bout des doigts la passe du Val de Pareng, avant qu’un tir nourri de mitrailleuse monté sur un pick up, ne les cloue au sol derrière les rochers. L’un d’eux avait tenté un dernier sprint pour s’engager sur le sentier de la passe, où le véhicule gouvernemental aurait été dans l’incapacité de les y suivre. Mais le chemin jonché d’éboulis et de roches tranchantes fit vaciller le pied du fuyard, la cheville foulée. S’évertuant à rester sur pieds, le brigand s’obstina dans sa cavalcade, avant d’être happé par le tir mortel de la mitrailleuse lourde montée. D’une seule rafale, le tireur de l’armée mandrarikane déchiqueta le cou du soudard, désolidarisant sa tête du tronc. Assistant avec effroi à cette tuerie, le reste du groupe des brigands s'aplatit de tout son long au sol pour échapper aux tirs continus de l’engin de mort. Des brigands profitèrent d’un rechargement de l’arme pour échanger quelques coups de feu et inciter les forces gouvernementales à décrocher.

Mais du côté des forces gouvernementales, la puissance de feu leur était acquise et une bonne moitié des brigands tira profit de ce tir de couverture pour décrocher de cet engagement, tentant de rejoindre le sentier de la passe du Val de Pareng et abandonnant leurs frères d’armes à la menace des tirs ennemis ainsi qu’au survol indolent de charognards portés par le vent. Les rares familles paysannes des alentours pouvaient contempler ce balai aérien, auquel se joignaient toujours plus de nouvelles corneilles et vautours, attirés par la promesse d’un festin. Parmi les maraudeurs qui restaient à l’entrée de la passe, se trouvait un jeune homme tout juste trentenaire et qui répondait au nom de Qaasin lorsque ses rares acolytes survivants l’interpellaient. Qassin Andrianjanaka dit “Fennel Cas”, (littéralement le Fennec Rouge en Somali) était le petit frère d’un seigneur de guerre connu de la région, Mukhtaar Andrianjanaka dit “le Chasseur” en référence à la traque continue qu’il est capable d’accomplir pour exécuter ses ennemis.

Contrairement à certains de la bande, le jeune Qassin avait lâché l’intégralité de ses prises de guerre sur le trajet du retour, pour répliquer face aux tirs gouvernementaux et couvrir ses compagnons. Un butin qui trouvait sa provenance dans le sac d’un sanctuaire caaganiste où une demi-dizaine de dévots et fidèles avait été sommairement exécutée par les maraudeurs des frères Andrianjanaka. Qassin, dont le visage était presque rendu méconnaissable par la présence de croûtes de sang sur sa joue, n’avait rien abandonné de sa fougue lorsqu’il fit face à l’ennemi, là où trois de ses compagnons peu courageux avaient eux fait le choix de s’engouffrer sur les sentiers du Val de Pareng, abandonnant à leur sort le frère du commandant. Sous sa tunique bientôt tombée en lambeaux, d’autres blessures sapaient lentement ses forces.

Malgré l’amoindrissement de ses effectifs et la perte d’une puissance de feu face au gouvernement mandrarikan, Qassin et ses maraudeurs pouvaient espérer camper sur cette position avant qu’un bourdonnement sourd ne vienne doucher leurs maigres espoirs. Dans un ciel bleu ensoleillé et à peine nuageux, un point sombre émergea parmi les corneilles, se faisant le nouve annonciateur de la Mort qui arrive. Un Fanafihana Angidimby (un hélicoptère d’attaque FA-51) finit par se montrer ostensiblement, ses pods lance-roquettes bientôt visibles par les hommes du seigneur de guerre qui le virent passer une première fois au-dessus de leur position.

Le bal funèbre qui se jouait au-dessus n’ôtait rien du panache affiché par Qassin lorsqu’il fit une dernière fois face aux troupes gouvernementales, avant de définitivement disparaître ses compagnons et lui sous un écran de fumée et de braises provoqué par le tir de roquettes accompli par le FA-51. Le frère du chasseur est mort, et les trois uniques maraudeurs survivants qui avaient pris la poudre d’escampette sur la passe du Val de Pareng auraient la lourde tâche d’annoncer cette disparition à leur seigneur de guerre.

Portrait de Qassin Andrianjanaka
Portrait de Qassin Andrianjanaka dit "le Fennec Rouge", tué en mai 2006 dans la région du Basango et frère du seigneur de guerre Mukhtaar Andrianjanaka dit “le Chasseur”

26 mai 2006 - Exécutions des maraudeurs rescapés de l’attaque du Val de Fareng, accusés de lâcheté par le clan Andrianjanaka.


Dresseur de hyènes du clan Andrianjanaka.
Les hyènes sont des animaux couramment intégrés aux communautés de maraudeurs car elles contribuent à exprimer la force de leurs détenteurs et constituent une arme fiable dans la répression des traîtres et des lâches.


Ce qui restait du contingent des maraudeurs de Qassin Andrianjanaka revint à la rencontre du seigneur de guerre Mukhtaar Andrianjanaka, le frère du défunt. Dire qu'il n’y a pas plus de deux années, lorsque le culte caaganiste ne s’était pas encore imposé comme l’entité politique et militaire victorieuse face aux seigneurs de guerre, l’armée des frères Andrianjanaka était si ce n’est l’une des plus imposantes, au moins l’une des plus craintes de toute la région. Mais en position de faiblesse face à l’armée mandrarikane et au culte caaganiste, il n’y a pas de personnes craintes qui puissent être aidées. Et aussi sûrement que les flammes viennent dévorer l'entièreté d’une forêt en proie à la sécheresse, les forces des frères Andrianjanaka avaient essuyé des pertes successives, rendues irremplaçables par le désamour des populations envers la faction. Il n’en demeurait pas moins que le seigneur Mukhtaar Andrianjanaka passait toujours pour un impitoyable régnant, châtiant allégrement et indistinctement ses ennemis tout comme son personnel défaillant. Et les maraudeurs qui revinrent à lui vivants, pour lui conter la perte de son unique frère cadet face aux forces gouvernementales mandrarikanes étaient clairement de ce bois-là. Les blessures et l’épuisement affichés par les pauvres bougres n’avaient joué en rien favorablement auprès du seigneur Mukhtaar et le châtiment qui leur avait réservé serait connu des maraudeurs de la région avec le même mysticisme que celui présent dans la légende qui accompagne la fin de vie de Qassin Andrianjanaka dit "le Fennec Rouge", tué en mai 2006.

En effet, on raconte de ces hommes qu’ils ont été enroulés de barbelés et fixés nus à des poteaux plantés en plein secteur semi-aride durant 3 jours (faut-il rappeler que nous étions sur la période de mai à cette époque et que l’été s’achève normalement fin avril, sous réserve qu’il n’y ait pas belle arrière saison?). Ils étaient hydratés par trois sentinelles qui leur offraient juste assez d’eau que ce qu’il n’est nécessaire pour survivre. Les maraudeurs accusés de lâcheté face à l’ennemi auraient ensuite été tractés à l’arrière d’un pick up roulant à faible allure à travers des terres sableuses dont l’absence de routes offrait aux malheureux un maigre sursis.

Les hommes auraient ensuite été livrés aux hyènes du clan pour y être dévorés vifs, apportés sur le même créneau horaire dédié. Cet excès de zèle affiché par le gang de Mukhtaar Andrianjanaka, a contribué à prévenir les désertions et les actes de lâcheté dans le mois qui suivit ces exécutions. Une manœuvre coercitive bien nécessaire pour le seigneur de guerre qui, après avoir essuyé la perte de son frère, souhaitait désormais faire payer chèrement au gouvernement mandrarikan la douleur qui était désormais sienne.
7 juillet 2006 - Plusieurs seigneuries se jurent assistance contre le gouvernement mandrarikan et forment la "Ligue des Damnés".

Seigneurs de guerre appartenant à la Ligue des Damnés.
Le deuil décrété par le clan Andrianjanaka après la perte du frère cadet de leur chef, a motivé sa rencontre politique avec deux autres clans notables de la région, dirigés par les seigneurs de guerre Dacar JAONARISON et Jaafi TSIANDOPY.

La neutralisation par les forces gouvernementales mandrarikanes d’une troupe de maraudeurs avec à leur tête le jeune frère du Seigneur de guerre Mukhtaar Andrianjanaka fit l’effet d’une bombe dans la petite communauté de soudards qui essayait tant bien que mal d’organiser une microsociété clandestine à travers cette région désolée.

Affecté par la perte de Qassin Andrianjanaka, le chef du clan Andrianjanaka avait organisé sa semaine pour d’une part permettre l’accomplissement d’un deuil au sein de sa communauté mais aussi et surtout, pour s’éviter une réaction impulsive et rencontrer dans son fief d’autres seigneurs de guerre notables pour la région. Si certains seigneurs de guerre, trop ancrés dans leurs rivalités, avaient décliné l’invitation du clan Andrianjanaka, une poignée d’entre eux avaient fait le déplacement pour rencontrer Mukhtaar Andrianjanaka et partager avec lui les options possibles pour sauvegarder leurs règnes, face au culte caaganiste qui avait pacifié à ce jour la majeure partie du territoire.

De cette rencontre, nombreux sont les membres importants des trois clans qui en retiendront le discours du Seigneur de guerre Mukhtaar Andrianjanaka, véritable trait d’union, de ce qui formera pour la première fois, une coopération clanique des “maraudeurs”.

“Ma mort viendra à son heure mais jusqu’à celle-ci, je règnerai en seigneur. Notre monde renaît sous les traits d’une secte vampirique qui serre face à nous un étau, que notre désir de liberté désuni. Là où le culte caaganiste prône un universalisme rassurant à toutes les brebis faibles que portent nos terres, nous promettons une liberté totale, avec la certitude que chaque membre du clan achèvera sa vie sans le regret d’avoir de l’avoir vécue à moitié. Mais cette liberté outrancière conduit nos clans à s’entredéchirer pour du cheptel, de la monnaie, et parfois même de l’eau potable. Nous vivons la liberté d’agir comme un poison insidieux qui nous divise dans l’utilisation de nos richesses. Il est temps que cela cesse. Il nous faut repenser nos modes de vie ou bien alors le culte caaganiste aura tôt fait de profiter de nos divisions pour implacablement avancer ses forces nous détruire. Nous devons oeuvrer en bonne intelligence et fixer les règles préalables à la fin des guerres claniques entre nos trois familles pour nous concentrer et agir librement sur notre vrai ennemi…”

Relégués au statut de parias par le gouvernement mandrarikan qui les avait défaits et excentrés du centre urbain du territoire, les seigneurs de guerre ayant répondu présents à l’invitation de Mukhtaar Andrianjanaka se contentèrent de cette amorce, pour formaliser le renoncement à toute action violente contre les intérêts des autres parties prenantes à cette entente interclanique. Cessation des hostilités, partage des connaissances topographiques du territoire, échange de connaissance en ingénierie pour l’établissement de sources d’énergie et l'aménagement de points d’eau au sein des postes avancés, mutualisation de certains observatoires et des équipements de détection radar, les points de convergence étaient nombreux, favorisant la constitution d’un cordon défensif qu’aucun des seigneurs de guerre présents dans le pays n’aurait pu se permettre avant cette entente. Un changement tactique radical qui entraînera la formulation de différents surnoms pour caractéristiques cette avancée politique majeure au sein des communautés de maraudeurs. La plus célèbre d’entre elles étant l’appelation de “Ligue des Damnés”, une allusion directe au discours de Mandrar Ier le 6 novembre 2004, lorsqu’il évoqua la mobilisation générale pour la lutte contre les seigneuries et la nécessité de les damner.
14 juillet 2006 - Des signes d’activité des maraudeurs décelés dans les campagnes du Basango.


le groupe de chasseurs de Kansanzi
Un groupe de chasseurs locaux est tombé sur plusieurs munitions tirées, toutes de fabrication étrangère, un fait caractéristique de la présence des seigneurs de guerre dans les environs.


Une trompe résonna, claire et pénétrante sous le ciel bleu d’une nouvelle journée ensoleillée au Mandrarika. Sitôt fait, les abois de chiens se mirent à rythmer le nouvel élan donné à la chasse en cours. Babtki et Cadceed, deux chasseurs originaires de Kansanzi (région du Basango) bondirent à la suite de la meute, leurs fusils fermement tenus en main et leurs regards tentaient de percer l’horizon pour ne pas perdre de vue le gibier ciblé. “Du nerf Cadceed, les chiens ont manifestement levé quelque chose ! ” s’écriait Babtki sans désormais ne plus prendre la peine de se retourner pour trouver du regard son acolyte. Les deux hommes tentaient de survoler la broussaille d’un pas léger, pour rogner davantage du terrain qui les séparait de ce qui semblait être un phacochère d’âge suffisamment mûr pour autoriser son prélèvement.

“Où est-ce que ces maudits cabots nous traînent?” pestait Cadceed qui avait remis son fusil à l’épaule pour ne pas entraver sa course et collait avec peine au dos de son camarade de chasse. La partie sud de la région du Basango offrait principalement une vision dégagée à l’intérieur des vallons, faisant du territoire une zone de chasse d’excellence. Mais l'approche par les chasseurs des massifs environnants apportaient immédiatement son lot de verdures, qui obstruaient la course et la vue des traqueurs. Une fois enfoncés sur le massif, les chasseurs voyaient la donne changer car celui-ci était suffisamment boisé pour forcer l’éclatement du groupe et la perte de vue sur le gibier poursuivi.

Cadceed avait stoppé sa course, déclarant ouvertement forfait face à la large avancée qu’avaient pris les chiens de chasse et l’épaississement inarrêtable de la verdure. Il avait profité de son passage au sein d’une clairière pour s’asseoir sur une vieille souche d’arbre présente. Mais en enjambant le tronc qui meublait la clairière, le mandrirkan put observer un petit monticule scintillant dans l’herbe qui lui faisait face. Se rapprochant de celui-ci, il distingua très nettement le dépôt au sol d’une centaine de cartouches tirées. Enserrant l’une d’elles entre ses doigts, Cadceed put remarquer sans ambiguïté les poinçons au cul de la douille qui marquaient de façon indélébile la provenance de chaque munition. “Сделано в Новиграде” (pour Sdelano v Novigrade / Fabriqué au Novigrad), une langue que Cadceed ne maîtrisait pas particulièrement mais dont la simple évocation suffisait à lui offrir une lecture claire de la scène qui se déroulait aux portes de son village.

En effet, la présence de munitions étrangères sur le sol mandrarikan signifiait qu’elles étaient issues de la contrebande car les industries de l’armement mandrarikanes suffisent à ce jour, à produire l’ensemble des munitions dédiées aux forces armées et de police du pays. Et sur le territoire mandrarikan, il n’y avait bien que les seigneuries des clans qui ne pouvaient s’approvisionner auprès des fournisseurs nationaux. A la vision de la douille frappée d’une langue étrangère, un éclair glacial traversa le cœur du chasseur qui porta instinctivement son regard autour de lui pour s’assurer de sa solitude. Tout danger immédiat écarté, ses pensées allaient pour Babtki qui traquait encore sa proie à la suite de la meute. Dépourvu de radio, l’homme reprit sa course en direction des aboiements de la meute qui lui paraissaient désormais nettement plus faibles qu’il y a cinq minutes. Au terme d’une nouvelle foulée, il put sortir de l’épais rideau vert qui marquait de facto la fin du massif dont il avait à peine débuté l’ascension et marqua une satisfaction totale lorsqu’il put scruter son compagnon et la meute rassemblée autour de la dépouille d’un phacochère. Accourant vers Babtki, ce dernier leva son fusil vers le ciel, marquant sa réussite à Cadceed qui avait pour le coup, était d’une inutilité totale.

L’euphorie des hommes et des bêtes fut de suite anesthésiée lorsque Cadceed évoqua sa découverte à Babtki. Le regard livide, celui-ci tomba d’accord pour abandonner la dépouille du phacochère, au risque de la livrer aux charognards. L’unique priorité pour eux était désormais de regagner leur village pour annoncer la présence de maraudeurs dans la région. Leur retour au village de Kansanzi permit au poste de police d'aviser les autorités gouvernementales pour qu’elles renforcent leur présence militaire sur place et mobilisent davantage de patrouilles aériennes exécutées par des hélicoptères de combat gouvernementaux…
Nuit du 5 au 6 août 2006 - L'alliance des seigneurs de guerre attaque le village de Kansanzi, pourtant sous la protection gouvernementale.


Patrouille de l'armée gouvernementale mandrarikane postée à Kansanzi, peu de temps avant l'attaque.
Patrouille de l'armée gouvernementale mandrarikane postée à Kansanzi, peu de temps avant l'attaque.


Depuis le récit fait par les chasseurs de Kansanzi au village, les nuits mandrarikanes, aussi sombres soient-elles, conservaient toujours plusieurs halos lumineux transperçant les fenêtres des demeures de familles soucieuses de ne pas pouvoir voir venir les raids de maraudeurs. En plus de ces veilleuses laissées allumées sur les pas de porte et à l’intérieur des maisons, une milice de villageois avait été triée sur le volet, pour organiser des patrouilles aux abords du village, aidées de quelques forces de l’ordre locales. Mais plus impénétrables que la nuit étaient les brumes habillant les massifs de la région, et c’est en cela qu’elles constituaient de véritables risques sécuritaires, par leur capacité à facilement dissimuler une approche d’infanterie ennemie.

Ce soir-là, près d’une soixantaine de maraudeurs descendait effectivement les reliefs de la région, équipée de façon sommaire, compte tenu du périple qu’ils devaient faire sur les hauteurs de la région. L’apparition de quelques silhouettes traversant la brume n’avait pas effrayé les vigies de Kansanzi qui vinrent à leur contact, armes au poing. Les premiers échanges de tirs s’ensuivirent et la succession de silhouettes quittant la brume avait fini de convaincre les sentinelles en faction qu’elles étaient confrontées à une attaque globale.
Les premiers tirs opérés de parts et d’autres souffraient d’imprécision, tant la brume offrait un écran opaque séparant chaque tireur. Néanmoins, lorsqu’un visuel était confirmé entre deux soldats belligérants, l’affrontement gagnait en intensité, faisant assister à la charge de maraudeurs qui avaient agrémentés leurs fusils d’une baïonnettes au canon. Le contact entre les maraudeurs et les sentinelles fut particulièrement violent et ne répondait à aucun code de la guerre, laissant se dérouler le spectacle d’un maraudeur éventrant frénétiquement une sentinelle morte, les tripes déjà à l’air. Passé un bref moment de léthargie, où le village de Kansanzi sortait de sa torpeur, la panique des villageois atteignit toute la communauté, accourant dans le sens opposé à la venue des maraudeurs.

Mokoro était l’un des leaders de l’assaut des maraudeurs, lieutenant du seigneur de la guerre Jaafi TSIANDOPY. Il arpentait les rues du village, délaissant les habitations en périphérie pour presser le pas vers la place centrale du village. Sur son passage, il vociférait à l’égard des villageois qui croisaient son chemin. “Nous sommes les guerriers du Val de Fareng, nous n’avons pas peur, vous ne pouvez nous tuer car nous sommes déjà libérés de nos maîtres. Libérez-vous de votre vivant ou je vous libérerais par votre mort.” Plusieurs rafales s'échappaient de son fusil d’assaut en même temps qu’il alpaguait différents villageois. L’un des villageois s’abattit au sol après sa rencontre avec Mokoro, qui venait de tirer plusieurs coups de feu dans sa direction. Pas le temps pour le maraudeur de s’arrêter pour achever sa victime dans le cas où elle aurait survécu.

Mais au passage devant l’ouverture d’une case, un dévot du culte caaganiste se jeta sur lui avec un poignard. Mokoro n’eut que le temps de brandir son arme pour maintenir en l’air l’objet tranchant de son assaillant. Un coup de pied porté au-dessous de la ceinture du fanatique lui permit de reprendre l’ascendant et de tuer son agresseur d’une rafale accomplie à bout portant, striant au passage son visage d’une giclée de sang. Sur la place du village, les forces de l’ordre et les quelques militaires venus renforcer le dispositif de sécurité de Kansanzi offraient à leur ennemi un répondant coriace. Une mitrailleuse lourde montée sur le toit d’un pick up gouvernemental tenait en respect une dizaine de maraudeurs qui descendait de l’avenue principale du village, tandis qu’un sniper allongé sur le toit de la mairie ciblait les maraudeurs cloués au sol par les tirs de mitrailleuse.

Mokoro scinda son unité d’assaut en trois groupes, pour forcer la dispersion des tirs de l’armée gouvernementale et soustraire une partie de ses effectifs au feu de la mitrailleuse lourde.
Sentant la manœuvre que leur opposait les maraudeurs, le sergent-chef Saholinirina de l’armée gouvernementale mandrarikane déplaça un binôme de son unité sous le porche de la mairie, depuis lequel il pourra opérer des tirs de couverture afin de protéger la mitrailleuse lourde. Si les soldats et les policiers adoptèrent une position défensive relativement soutenable, la réquisition d’un véhicule par les maraudeurs afin qu’il serve de voiture-bélier contre le pick up de l’armée finit par définitivement neutraliser leur puissance de feu avantageuse. L’armement lourd tut, une colonne de maraudeurs émergea des deux rues attenantes à la place de l’hôtel de ville. Le sniper de l’armée parvint à abattre trois cibles supplémentaires avant que sa position ne soit révélée à l’ensemble des assaillants, entraînant une situation insoutenable pour lui. Le binôme qui gardait l’entrée du bâtiment de la mairie était l’une des dernières positions défensives tenables avec celle du sergent-chef Saholinirina qui, entouré de trois autres soldats, venaient d’exfiltrer avec peine le servant de la mitrailleuse qui avait essuyé l’impact de la voiture bélier.

Devant le débordement progressif des maraudeurs infiltrés dans le village, le sergent-chef Saholinirina fut contraint de demander un soutien aérien d’urgence mais le colonel qu’il eut à la radio lui fit comprendre que ce ne serait pas pertinent de déployer des hélicoptères de combat pour organiser des frappes au sein des quartiers résidentiels. “Il faut au monde sa dose de barbarie pour le voir apprécier les vertus de la paix et de l’autorité” avait même t’il dit à son opérateur radio après avoir raccroché avec le sergent-chef. Aucun hélicoptère ne viendrait opérer des frappes au sol de nuit et dans l’enceinte même du village car les hélicoptères mandrarikans étaient peu équipés de vision nocturne et le risque de tuer des villageois serait politiquement trop préjudiciable au Premier Mandrar, autant laisser les maraudeurs se salir les mains et ensuite dénoncer leur ignominie.

Cependant et bien que les renforts venus soutenir l’assaut sur le village ne seraient pas tout de suite déployés, le centre de commandement avait consenti au décollage de deux hélicoptères, chargés de récupérer l‘unité si elle parvenait à sortir du village et à joindre un point d’extraction. Les coordonnés pour l’exfiltration furent transmises au sergent-chef et à son unité qui, malgré l’attachement à sa mission, se résolut à décrocher face à un ennemi trop nombreux. Le sniper redescendit en trombe les marches de l’étage de la mairie, donnant l’impression de les survoler à quiconque l’aurait vu faire. Le binôme abandonna sa position sitôt qu’il avait quitté le bâtiment et ils rejoignirent l’unité du sergent-chef Saholinirina à l’arrière des derniers bâtiments attenants à l'hôtel de ville, cherchant ainsi à fortement réduire leur exposition aux tirs ennemis tout en écourtant la distance qu’ils devaient traverser par les champs pour rejoindre la zone d’extraction.

Du côté des villageois, les maraudeurs retenaient leurs coups, considérablement l’avantage qu’ils avaient à maintenir en vie les populations qui allaient cultiver et travailler la terre pour eux. Pour les seigneurs de guerre, la tenue des villages est effectivement un synonyme de puissance par la main d'œuvre que ces derniers peuvent mettre à disposition, d’accord ou pas d’accord. La ligue des damnés réunissant aujourd’hui de nombreux combattants, la réquisition des récoltes était une pratique courante et appréciable pour les seigneurs de guerre qui entraient en campagne militaire.

En contrepartie de ce pillage, les maraudeurs épargnaient plus facilement les villageois, non sans leur faire subir quelques sévices. Ce code “d’honneur” garantissait aux maraudeurs une résistance relativement limitée de la part des villageois. La nuit battant encore son plein et les maraudeurs commençant à s’atteler au pillage des réserves agricoles de Kansanzi, l’unité put rejoindre la zone d’extraction où un hélicoptère de transport apparut peu de temps après un contact radio. Kansanzi était tombé, plusieurs vies de militaires et de civils avaient été sacrifiées mais l’unité de la nation était vouée à perdurer encore un peu. Le Premier Mandrar, hissé au pouvoir après qu’il eut pacifié la majeure partie des territoires de l’actuelle Mandrarika, avait autant besoin des seigneurs de guerre pour justifier l’inacceptable auprès de ses communautés, que celles-ci avaient besoin de paix et de fraternité pour s’épanouir.

Cartographie du village de Kansanzi et des principaux endroits-clés de l'assaut fait par les maraudeurs de la Ligue des damnés.
Cartographie du village de Kansanzi et des principaux endroits-clés de l'assaut fait par les maraudeurs de la Ligue des damnés. (clic gauche pour agrandir).

9 août 2006 - Les autorités mandrarikanes mesurent l’ampleur de l’entente des principaux seigneurs de guerre.


Prises de vue de rebelles faites par eux-même et postées sur le réseau social du pays.
Attaque sur Kansanzi, les rebelles coalisés derrière la Ligue des Damnés poursuivent la déstabilisation de la région deux ans après la pacification.


Territoriaux et divisés, les seigneurs de guerre avaient jusqu’ici auto neutralisé leur capacité de nuisance sur les territoires sous administration gouvernementale, en évitant que l’un d’eux ne traverse ou n’affaiblisse ses possessions pour conduire des raids dans le sud du pays. Mais le récent raid sur Kansanzi a démontré qu’une partie d’entre eux était prête à surmonter ces divergences et in fine, à s’unir pour s’offrir les moyens d’une offensive contre le gouvernement mandrarikan. Bien que les autorités mandrarikanes avaient sciemment ne pas voulu intervenir dans le refoulement du raid des seigneurs de guerre, afin de laisser s’exprimer leur cruauté et rappeler à la population combien l’existence du culte caaganiste était salvatrice pour le pays, l’apparition de maraudeurs à l’intérieur des territoires gouvernementaux reste un camouflet notable pour le culte. Réunies à l’occasion d’une réunion de crise, les principales têtes des hauts fonctionnaires du pays ont défini un plan d’action durable pour contrer la Ligue des Damnés, première entité politique interclans des maraudeurs, des parias qui prônent un modèle libertaire absolu, fut-il au détriment des plus faibles et des plus vulnérables.

Rakoto Manorohanta, celui que la nation avait pris pour habitude d’appeler le Premier Mandrar, trônait en bout de table, le regard impérieux sur une dizaine de hauts fonctionnaires et personnalités religieuses.

Premier Mandrar : Quelles sont les pertes pour Kansanzi?
Haut-capitaine à la sûreté de l’état Mahery Solonandrasana: Et bien, il faut tabler sur la mort d’environs trente-deux civils, en comptant les sept personnes décédées à l’hôpital de Sinaranga…

Le gourou stoppa l’exposé de sa main et reprit sèchement.

Premier Mandrar : Les civils on s’en moque, c’est parce qu’ils risquent exactement ce qui vient de se produire que notre République Sacrée a pu exister. Louées soient les pertes civiles… Alors merci mais non merci Solonandrasana, dites-moi plutôt combien de morts parmi nos forces de sécurité?

Légèrement décontenancé, le Haut fonctionnaire reprit avec difficultés et un certain balbutiement.

Haut-capitaine à la sûreté de l’état Mahery Solonandrasana: Huit, Premier Mandrar, comptez-en huit.
Premier Mandrar : ça c’est terrible. Comment investir les populations dans notre projet gouvernemental pour la région si les hommes et femmes qui embrassent notre foi sont tirés comme des lapins? Faites-en des martyrs et dites à notre cabinet de communiquer dans ce sens, je veux qu’il n’y ait pas un seul écolier qui ne réponde pas vouloir être officiant à la Mianiana-in ou dévot à la Fivavahana lorsque sa maîtresse lui demandera à la rentrée prochaine, démerdez-vous…

Armé d’une assurance de façade, le haut fonctionnaire tenta de faire reconnaître sa valeur professionnelle et voulut faire preuve d’initiative.

Haut-capitaine à la sûreté de l’état Mahery Solonandrasana: Ce sera fait, pour ce qui est de Kansanzi, devons-nous lancer une contre-offensive?
Premier Mandrar : Laissez couler encore 48 heures et mettez le paquet, je veux une opération héliportée sur la ville, que tous les villages alentour sachent qu’on est de retour et que Kansanzi, ben c’est la Mandrarika ! Mais si ces hyènes de maraudeurs se sont toujours montrées utiles pour justifier notre assise sur le pouvoir, je dois reconnaître qu’ils nous mettent une sacrée claque avec leur expédition audacieuse. Faut trouver quelque chose, j’écoute…
Haut-capitaine à la sûreté de l’état Mahery Solonandrasana: On peut réunir quatre milles pour conduire l’une des plus grandes opérations militaires jamais réalisées derrière le Val de Fareng. Cette fois, avec un support de notre aviation légère et de notre chasseur bombardier, on devrait pouvoir faire chauffer chaque trou de souris dans lequel ils auront la couardise de se planquer. Il n’y aura pas de parc logistique des seigneurs de guerre qui ne puisse être atteint.
Premier Mandrar : Mmmh cent fois non, c’est bien trop expéditif. Détruisez tous les moyens logistiques des rebelles et plus personne n’en entendra parler pendant quelques années. Et si ça devait arriver, priez pour qu’un peuple en sécurité n’aspire pas à plus de libertés.
Haut-capitaine à la sûreté de l'État Mahery Solonandrasana: On sollicite une aide militaire étrangère, on monte une coalition avec un ou deux pays, on fait tournoyer quelques avions dans le ciel et après quelques mois on arrête tout ? Sur un plan politique, vous afficher en compagnie de puissances étrangères renforcerait votre légitimité.
Premier Mandrar : Petit abruti fini, notre culte s’impose comme le cercle défensif de la race humaine face à l’inévitable rencontre du 3e type, et tu m’expliques qu’on va politiquement se renforcer et renforcer notre cause en nous plaçant sous la protection d’un autre état?

Au fil des brimades publiques, faites devant ses pairs de la fonction publique, le visage de l’homme se décomposa, mobilisant ce qui lui restait de répartie pour enjoindre son guide à une prise de décision, qui lui serait enfin favorable.

Haut-capitaine à la sûreté de l'État Mahery Solonandrasana: Il existe des contractors et mercenaires qui…
Premier Mandrar : Non, n’insiste pas, j’ai pas d’argent à investir là-dedans.
Devant la difficulté cumulée par le fonctionnaire, le Gardien du Culte qui profitait de meilleures affinités avec le Premier Mandrar, sauta sur l’occasion d’entasser un pair qu’il avait manifestement dans le collimateur.
Roméo Rabenja, Gardien de la vertu du culte caaganiste : Et si on organisait des prélèvements au sein des seigneuries de la guerre?
Premier Mandrar : Explique-toi.
Roméo Rabenja, Gardien de la vertu du culte caaganiste : L’unité des seigneuries s’est faite par l’assassinat de Qassin Andrianjanaka, le jeune frère du chef de clan Andrianjanaka. La colère de son frère aîné l’a emporté sur la tristesse et les autres clans ont saisi celle-ci pour tenter une expédition sur nos villages, mais pour eux c’est tout bénéfique jusqu’à présent. Il faut lancer un raid sur les deux seigneuries de guerre jointes au clan Andrianjanaka, les clans Jaonarison et Tsiandopy. Choisissez vos cibles méticuleusement, tuez ce qu’il faut pour qu’on vous entende et prenez en otages des proches de ces seigneurs de guerre, vous aurez leur attention et l’ascendant. Vous conditionnez la survie de leurs proches à la dissolution de la Ligue des Damnés, vous les laisserez faire quelques raids au sein des villages les plus reculés sans représailles significatives. Ils seront craints et rassasiés, vous serez adulé et attendu.
Premier Mandrar : L’idée me plaît, note ça Solonandrasana, et sache que la prochaine fois qu’un plan d’action pour la sécurité du territoire et de notre culte ne vient pas de toi, tu croqueras la pomme…

En Mandrarika, lorsqu’un personnel de l’administration ou du culte menaçait de vous faire croquer la pomme, il vous menaçait ouvertement de mort. C’était en effet une référence directe au suicide orchestré par les autorités mandrarikanes qui souhaitaient se débarrasser d’un fonctionnaire. On demandait à celui-ci de croquer une pomme dans laquelle une seringue de cyanure avait été injectée. Si le fonctionnaire refusait de croquer celle-ci, sa famille et lui “disparaissaient” de la société mandrarikane, trouvant la mort par la main des dévots et autres fanatiques du culte.
27 août 2006 - Opération aéroportée dans le Val de Fareng - 100 parachutistes mandrarikans se heurtent aux milices des seigneurs de guerre.


Parachutistes mandrarikans en opération dans la lutte contre les rebelles des seigneuries.
Parachutée par avion ou déposée par hélicoptères, la compagnie Beranema a privé d’une possibilité de retraite la garnison du clan Jaonarison.


Pour la première fois depuis deux ans, les autorités mandrarikanes déportent les combats vers les zones de non-droits soumises aux seigneurs de guerre. Un bataillon d’infanterie motorisée a été mobilisé dans la région du Basango, pour se confronter aux dernières positions identifiées des rebelles du clan Jaonarison. Affronter les rebelles sur leur territoire, une stratégie offensive assumée par les autorités mandrarikanes, qui s’est offert les moyens de ses ambitions, par le déploiement des nouveaux véhicules blindés légers, de conception alguarena, pour tenir des positions solides face à l’ennemi, sans risquer la destruction par un feu nourri en provenance des lignes rebelles. Une guerre de position voulue par l’état-major mandrarikan, puisque l’objectif est d’établir un étau suffisant autour du campement rebelle pour que celui-ci opère un repli. Et le meilleur moyen de connaître la zone de repli passe par la cartographie des routes. Tant que l’avant poste rebelle le long de la route tient, ces derniers prendront le risque de l’emprunter pour évacuer les personnalités importantes du campement. Il est donc dans notre intérêt de concentrer l’attaque sur le campement pour forcer son repli par la route, tandis qu’une force d’interception aéroportée sera parachutée plus en retrait et de nuit la veille de l’offensive, pour tendre l’embuscade.

27 août 2006


Les forces gouvernementales mandrarikanes déploient des unités motorisées blindées le long du principal axe routier, pour prévenir toute sortie des rebelles visant à forcer ce checkpoint. Plus vulnérables, piétonnes et donc moins mobiles, deux compagnies d’infanterie tiennent quant à elles les bosquets à l’Est, pour éviter qu’une troupe rebelle ne viennent déborder les blindés le long de l’axe principal. La puissance de feu dirigée contre le campement rebelle est supérieure à celle que peut leur opposer l’ennemi, un ennemi dont la force est estimée à 80 individus sur le seul campement. Des nids de mitrailleuse lourde installés sur des sacs de sable suffisent toutefois à tenir en respect les militaires mandrarikans qui voudraient prendre d’assaut le campement.

Privés de leur capacité à avancer et suspectant l’arrivée prochaine de l’aviation mandrarikane pour exécuter des frappes aériennes, le campement rebelle fit comme prévu par les autorités gouvernementales, évacuer ses personnalités les plus importantes, à l’instar de Hippolyte Razahasoa, le bras droit de Dacar Jaonarison et Hanta Jaonarison, la première épouse du chef de clan.

Scrutant le secteur ennemi depuis la lisière des bois, les parachutistes mandrarikans observent les mouvements de trois pick up quittant l’avant-poste rebelle pour joindre la route au nord de celui-ci, où ils récupéreront en bordure de forêt, un petit groupe de rebelles non véhiculé en provenance du campement. La présence de ces véhicules en lisière de forêt à l’arrière du campement rebelle fut synonyme d’exfiltration pour les soldats parachutistes mandrarikans qui reçurent bientôt l’ordre d’établir le dispositif d’interception du convoi. Un binôme de parachutistes mandrarikans déposa des mines télécommandées sur le tronçon de route où s’effectuerait l’interception. Des mines antipersonnel car l’objectif était de neutraliser les véhicules, pas d’en tuer tous les occupants.

Le pick up rebelle ouvrant la marche du convoi vit son essieu détruit sous la déflagration de la charge. Le véhicule décolla du sol pour aller se coucher sur le flanc quelques mètres plus loin, freinant de façon nette l’avancée des deux pick-up qui lui emboitaient le pas. Les servants des mitrailleuses installées sur les toits des pick-ups ouvrirent rapidement le feu, débutant une couverture appréciable pour les chauffeurs rebelles qui cherchent dès lors à contourner le pick-up accidenté.

Mais la canopée longeant l’axe routier offre une protection idéale pour les parachutistes mandrarikans dont les tirs ne tardent pas à faire mouche sur l’escorte ayant pris en charge les personnalités du clan Jaonarison. Rapidement, une formation en colonne de parachutistes mandrarikans intercepte les trois véhicules immobilisés, neutralisant d’un tir létal les derniers rebelles qui souhaitaient poursuivre le combat. Les deux cibles prioritaires que sont Hippolyte Razahasoa et Hanta Jaonarison, sont sécurisées et déportées vers la zone d’exfiltration par hélicoptère. L’avant-poste rebelle, déjà engagé par l’offensive gouvernementale, laisse passer une opportunité de rattraper la compagnie et se refuse toute poursuite à travers la broussaille, face à un ennemi dont la végétation empêche d’en dire le nombre exact.

Pendant ce temps, le chef d’escadron parachutiste Porthos Zaonarivelo profite d’une absence de témérité de la part des rebelles et fait traverser l’espace boisé à sa compagnie pour rejoindre la zone d’exfiltration des cibles. Le survol de deux hélicoptères gouvernementaux quelques minutes après leur arrivée sur site les confortera dans la réussite de leur mission… Bien que l’attaque sur le campement et l’avant-poste rebelle fut rude, ces derniers ont pu tenir leurs positions défensives. Des pertes importantes ont toutefois été déplorées après la frappe au sol d’un chasseur-bombardier du gouvernement.

carte topographique du campement rebelle
Carte topographique du campement rebelle (clic gauche pour agrandir)

10 octobre 2006 - Assaut sur le Nikita Motel et capture de la sœur cadette du seigneur de guerre Jaafi Tsiandopy.


Le Nikita Motel, établissement touristique et repaire à la dissimulation de proches des seigneurs de guerre.
Le Nikita Motel, dans une atmosphère de relative quiétude, le jour de l'assaut organisé par les autorités gouvernementales mandrarikanes.

Née en 1988 à Tsanganela, Nomena Tsiandopy était la sœur cadette du seigneur de guerre homonyme répondant au nom de Jaafi. Très éloignée des affaires familiales et de sa relation au clan Tsiandopy, Nomena n’en restait pas moins affectivement attachée à son grand frère Jaafi, qui défiait les forces gouvernementales depuis son fief rebelle dans le nord du pays. Positionnée sous une fausse identité dans la région de Lalaket, la jeune femme avait tenté de débuter une vie à peu près normale, en commençant par effectuer ses études dans l’une des universités du pays. Malgré son retrait des affaires familiales, la jeune femme bénéficiait d’une protection rapprochée, dissimulée sous le rôle de proches.

Changeant fréquemment d'hôtel pour ne pas se faire repérer, la fausse famille prenait une chambre en pension complète à différents endroits du pays. Seulement voilà, il y a quatre jours, le paiement bancaire qui était alloué à la bande n’était pas passé dans la réservation du dernier motel visité. L’un des personnels de sécurité qui accompagnait la femme, se faisant passer pour son frère, dû règler la réservation au moyen d’un chèquier et d’une vraie pièce d’identité. Trouvant bizarre qu’un jeune adulte règle par chèque la réservation de ses parents, d’autant plus qu’il n’affichait pas le même nom et semblait plus jeune que l’âge annoncé sur la pièce d’identité, le réceptionniste avait scanné l’ensemble des documents et transmis ces derniers à sa banque le jour-même, afin d’en vérifier la solvabilité.

Si le chèque arrivé en banque affiché la solvabilité escompté, une fiche de signalement tomba aussitôt auprès des administrations bancaires lorsque l’identité de l’homme fut renseignée. Les autorités mandrarikanes aussitôt prévenues, elles remontèrent la piste par le biais du bénéficiaire de ce chèque et le réceptionniste de l’hôtel avait dès lors été approché par des agents gouvernementaux en civil, afin d’identifier le reste des individus sur place.

Sachant pertinemment que la réservation émise auprès du motel ne pouvait être que temporaire, les autorités gouvernementales de la Mandrarika ont entamé une véritable course contre la montre afin d’anticiper la fin de la réservation et la disparition définitive des suspects. Un groupe de suspects dont la jeune fille avait d’ores et déjà pu être identifiée comme la sœur du seigneur de guerre Jaafi Tsiandopy.

Durant les dix jours qui suivirent, le motel fut mis sur écoute avec la complicité de sa direction. Plusieurs agents gouvernementaux avaient également infiltré les équipes d’entretien pour surveiller les suspects et maintenir sur eux, un contact visuel. Le plan d’affaiblissement des seigneurs de guerre élaboré par le Premier Mandrar prévoyait la capture des proches de chaque seigneur de guerre appartenant à la coalition “la Ligue des Damnés”.

Il leur fallait appréhender deux femmes dont la cible et deux hommes. Mais sous les airs de famille presque parfaite, le renseignement mandrarikan faisait face à un commando complet, qui avait éprouvé leur couverture pendant pas moins de deux années. Toutefois, au même titre que la routine avait poussé un gorille de la cible à régler un motel avec ses moyens de paiement personnels, la relative quiétude qu’ils avaient connu durant ces deux dernières années pouvait raisonnablement avoir ramolli leur état d’alerte alors que les écoutes et les filatures du gouvernement mandrarikan se multipliaient autour d’eux.

Le 10 octobre 2006, jour de l’assaut.

Pour autoriser l’assaut, le gouvernement mandrarikan avait expressément demandé à ce que tous les membres du commando soient réunis au même endroit, afin de limiter le risque qu’un survivant soit avisé de l'assaut et ne disparaisse dans la nature, en attendant des jours plus favorables. Cette condition préalable et non négociable, obligea les groupes d’intervention de la Mianiana-in à réduire d’une façon drastique, les créneaux possibles pour une opération. Le créneau choisi pour conduire l’intervention fut celui de 20 heures 30, lorsque la cible rentrait de son sport accompagnée d’un garde du corps, et que les rues se faisaient moins passantes. L’obscurité naissante permettait également de distinguer plus nettement la position des autres suspects dans la chambre, une lumière s’échappant nécessaire de chaque pièce occupée.

L’escouade en charge de l’assaut avait quant à elle pu profiter de l’heure tardive pour approcher au plus près du motel sans être repérée par les suspects qui passaient épisodiquement une tête par les fenêtres du bâtiment. Cette furtivité les mit en première loge pour l’arrivée de la cible, dont le véhicule stationnait sur le parking extérieur du motel, après que les autorités aient volontairement simuler le remplissage du parking avec des véhicules de locations. Trois agents du groupe d’intervention mandrarikan (GIM) appréhendèrent la cible et un suspect qui, pris au dépourvu à la descente de son véhicule moteur éteint, n’eut d’autres options que celle d’obtempérer.

Cette interpellation faite à l’extérieur du motel permit une relative discrétion qui semblait maintenir dans une certaine léthargie les deux suspects restants de l’appartement. Effectivement et une fois la cible appréhendée, les autorités savaient qu’il ne faudrait plus très longtemps avant que les deux occupants de l’appartement ne s’inquiètent de son retard.
Une colonne d’assaut avança vers l’entrée principale du bâtiment, après que les autorités aient fait couper les éclairages extérieurs à la direction de l’établissement. Le gérant du motel avait eu pour consignes d’indiquer les chambres attenantes à celle du suspect comme “réservées” afin qu’aucun civil ne vienne se faire un dommage collatéral durant l’opération dont la date s’était vue confirmer seulement 48 heures avant.

Une microcharge adhésive détruisit la porte, permettant à deux agents en tête de colonne de pénétrer le bâtiment et d’ouvrir le feu vers un suspect qui prenait la fuite dans une pièce voisine. Des tirs d’armes lourdes leur fut rapidement opposés et les projectiles traversèrent les murs intérieurs à l’appartement, faits de contreplaqués. Un des membres du groupe d’intervention fut touché au genou et rapidement évacué par deux de ses camarades qui le tirèrent au sol par le biais de son gilet tactique. Une grenade flashbang fut aussitôt dirigée vers la pièce d’où provenaient les coups de feu. Plusieurs membres du GIM pénètrent simultanément l’endroit clos, 3 secondes après la détonation, neutralisant d’un tir mortel la dernière membre du commando retranchée. Le reste du groupe d’intervention balaya l’ensemble de la zone et le secteur fut déclaré nettoyé rapidement après les derniers échanges de tirs. Un officier du GIM pénétra finalement dans l’appartement pour superviser les premiers éléments de constatations, alors qu’une équipe de la criminelle lui emboitait le pas.

Une fois l’intervention terminée, ce même officier prit en charge la communication auprès des médias institutionnels car malgré l’heure, les autorités mandrarikanes avaient maintenu en pré-alerte leurs équipes de communication dans un des commissariats de la région de Lalaket, ne les avisant qu’au dernier moment de l’endroit exact où la couverture médiatique devait se faire.

Le lendemain, les médias mandrarikans se réjouissaient de la neutralisation d’une cellule terroriste affiliée au seigneur de guerre Jaafi Tsiandopy. Soucieuses de pouvoir exécuter Nomena Tsiandopy à leur guise sans avoir à se justifier de sa condition ou de sa localisation en détention, les autorités mandrarikanes firent délibérément le choix de ne pas communiquer sur sa capture lors de l’intervention. En effet, communiquer sur l’arrestation et la neutralisation des deux hommes et de la femme qui l’accompagnaient suffisait à envoyer un message clair au seigneur de guerre Tsiandopy, qui savait maintenant sa sœur aux mans des autorités gouvernementales…
Logo des Forces Claniques Combattantes, l'armée de la Ligue des Damnés, qui regroupent plusieurs seigneuries de guerre en lutte contre le régime mandrarikan basé à Mpiko.

31 janvier 2008 - La trêve du 15 novembre 2006, une paix fragile contrainte par la prise en otage des familles de la seigneurie de guerre mandrarikane.


Combattants félons à la Force Clanique Combattante arrêtés.
Le clan Andrianjanaka a capturé plusieurs membres de ses Forces Claniques Combattantes, accusés de préparer une tentative d’assassinat sur le seigneur de guerre éponyme, Mukhtaar Andrianjanaka.


La trêve subie par les Forces Claniques Combattantes a conduit certains d’entre eux à la conduite d’une tentative d’assassinat sur le chef de clan Andrianjanaka. Nomena Tsiandopy, Hippolyte Razahasoa et Hanta Jaonarison, sont autant de bras droit et de proches des principaux seigneurs de guerre de la Ligue des damnés, retenus en otage par les autorités mandrarikanes, pour contraindre les seigneuries à la cessation des actions armées.

Les dernières réunions d’état-majors entre les clans de la Ligue des Damnés affichaient une ambiance des plus moroses, chacun de ses seigneurs de guerre comptant un proche parmi les détenus du régime mandrarikan, installé à Mpiko. La manœuvre, effectuée sous le coup d’opérations militaires ciblées ou à grande échelle, avait fourni un atout de taille dans les mains du Premier Mandrar, Rakoto Manorohanta. Mais si le moral des élites des seigneuries de guerre avait essuyé quelques claques appuyées, les forces claniques combattantes sous leur commandement avaient conservé une bonne capacité opérationnelle. Assemblées en une force (presque) homogène, les troupes des F.C.C avaient commencé à douter de leurs élites, qui restreignent leur liberté d’action, au nom d’un attachement envers des proches, là où chaque membre des clans connaissaient de près ou de loin, un parent, un ami ou une connaissance, tombé sous les coups du gouvernement mandrarikan.

Cette faiblesse apparente finit par nourrir des velléités au sein même de certains clans, et des groupuscules commencent à se former, pour repenser l’organisation de ces clans jusqu’ici détenus par des cercles familiaux.

Le clan Andrianjanaka, véritable figure de tête dans la Ligue des Damnés, organisation militaire et politique dédiée à la mutualisation des efforts vers l’autonomisation des territoires des seigneuries, était une cible privilégiée pour tout groupuscule désireux de réformer l’organisation. Prendre la tête du clan Andrianjanaka constituait donc l’opportunité la plus crédible pour permettre une nouvelle mutualisation des moyens claniques, pour défaire le gouvernement mandrarikan et faire respecter la souveraineté des clans face à lui. Pour atteindre cet objectif, Makodinas Lalanirina s’était entouré d’une poignée d’officiers intégrés au clan mais dans une moindre proportion, les autres clans appartenant à la Ligue des Damnés.

Arrivé à un âge mûr de 57 ans, Makodinas Lalanirina avait choisi de défier l’ordre établi au sein des clans seigneuriaux, car il ne comprenait pas l’acceptation des chefs de clan, à nourrir une trêve avec l’état mandrarikan au titre que ce dernier détenait plusieurs membres de leurs familles et proches en otage. Nombreux sont les guerriers des Forces Claniques Combattantes (FCC) qui avaient perdu un ou plusieurs proches dans les affrontements menés contre le gouvernement, fallait-il qu’ils considèrent ces sacrifices vains au titre que la capture d’un parent du chef de clan suffit à motiver l’arrêt des combats? Assurément que non dans l’esprit de Makodinas Lalanirina qui avait, lui, enterré son unique fils, tué par les balles du régime de Mpiko (Mandrarika).

Profitant d’une localisation en temps réel du chef de clan, le félon et sa troupe putschiste tendirent une embuscade aux abords du village de Vuvubeni, où Mukhtaar Andrianjanaka avait passé la nuit avec un détachement de sa garde rapprochée. Malgré une relative préparation, la tentative d’assassinat sur Mukhtaar Andrianjanaka, par la dénonciation des préparatifs de l’opération par un membre devant y participer.

Mukhtaar Andrianjanaka était volontairement resté à Vuvubeni, pour ne pas pousser les traîtres à annuler l’opération et ainsi pouvoir les neutraliser à travers une même opération. En plus de sa garde rapprochée, le village de Vuvubeni avait enregistré une vingtaine de combattants loyaux supplémentaires, tenant temporairement le rôle de paysans locaux pour répondre avec proportionnalité à la tentative d’assassinat sur leur seigneur de guerre, sans toutefois la décourager.
Logo des Forces Claniques Combattantes, l'armée de la Ligue des Damnés.

2 février 2008 - Exécution de Makodinas Lalanirina, auteur de la conspiration ayant voulu assassiner Mukhtaar Andrianjanaka.


Purge parmi les Forces Claniques Combattantes (FCC).
Après la tentative d’assassinat manquée sur sa personne, Mukhtaar Andrianjanaka execute de ses mains le leader de la conspiration.


Accusés de faiblesse après avoir consenti à une trêve avec les autorités mandrarikanes qui détenaient plusieurs parents et proches des seigneurs de guerre en otage, les principaux chefs de clans affiliés à la Ligue des Damnés craignaient de voir leur mainmise remise en question, après la tentative d’assassinat dont avait été victime Mukhtaar Andrianjanaka. Endeuillé par la mort de son frère cadet lors d’une opération militaire aux frontières des zones gouvernementales, le chef du clan Andrianjanaka avait cumulé les déconvenues, après le retrait progressif des principaux clans affiliés à la Ligue des Damnés, sous pression constantes depuis que les autorités gouvernementales mandrarikanes, avaient capturé plusieurs proches des clans Tsiandopy et Jaonarison.

Chef isolé et visiblement affaibli, Mukhtaar Andrianjanaka prenait acte que certains de ses hommes avaient imaginé revigorer l’alliance par son assassinat. Bien que la manoeuvre ait échoué, la tentative d’assassinat sur Mukhtaar Andrianjanaka, orchestrée par ses propres hommes, avait chamboulé son rapport à ses troupes. Conscient que son pouvoir lui échappait des mains à mesure que les hostilités avec le gouvernement mandrarikan cessaient, Mukhtaar Andrianjanaka savait que les précautions prises et la trêve voulue avec le gouvernement mandrarikan pour sauver ses proches détenus en otage à Mpiko, ne pourrait simultanément préserver la vie des êtres chers détenus par le régime mandrarikan et préserver les braises de la rébellion.

L’affront que lui avait fait ses loyaux sujets, par les intrigues initiées par Makodinas Lalanirina, devait être puni sans pour autant entamer la capacité opérationnelle ou le moral des combattants claniques qui verraient l’intégralité de leurs frères d’armes pendue.

Pour offrir une demi mesure à ces sanctions, sans faire l’impasse quant à l’atteinte des objectifs doubles que sont préserver le moral des Forces Combattantes Claniques (FCC) et réengager la rébellion dans ses actions de résistance malgré la captivité de plusieurs proches et parents des seigneurs de guerre partenaires, le chef du clan Andrianjanaka proposa une exécution des plus brutales, pour un échantillonnage des dizaines prisonniers faits lors de l’assassinat manqué à Vuvubeni. Le seigneur de guerre avait regroupé l’ensemble des traîtres faits prisonniers, agenouillés ou positionnés en tailleur sur un sable brûlant, face à une estrade depuis laquelle le leader présumé de la tentative d’assassinat, Makodinas Lalanirina, serait executé par strangulation. L’homme, malgré tout respecté au sein de la rébellion, était une figure légitime pour celle-ci, lui qui avait perdu un enfant dans les affrontements avec le gouvernement mandrarikan, et se refusait à accepter la trêve récente conclue entre la ligue des damnés et le pouvoir mandrarikan. Le jusqu’au boutisme affiché par Makodinas Lalanirina, là où des seigneurs de guerre appartenant à la Ligue des Damnés renonçaient à la poursuite des combats contre le gouvernement mandrarikan, au titre qu’un parent y était retenu en otage, pouvait susciter l’admiration ou à minima la complaisance, d’autres membres des Forces Combattantes Claniques (FCC).

A ce titre l'exécution de l’officier Makodinas Lalanirina par son seigneur de guerre, Mukhtaar Andrianjanaka, était inévitable. Agenouillé et les mains liées dans le dos, le capitaine félon fut étranglé de la main même de Mukhtaar Andrianjanaka, que le premier avait vainement tenté de tuer. Un ironique paradoxe, dont le chef du clan Andrianjanaka était tenté de s’amuser pour décrédibiliser les manœuvres de son défunt rival et subalterne, désormais positionné à l’article de la mort, après son initiative ingrate et sournoise, dirigée contre l’unique leader légitime connu à ce jour pour le clan et plus encore, pour la Ligue des Damnés.

Le leader de la conspiration tué, Mukhtaar Andrianjanaka fit ensuite assassiner près d’un prisonnier sur trois, de façon strictement aléatoire pour instaurer la terreur parmi eux. Ses hommes restés loyalistes, passèrent derrière le rang de prisonniers agenouillés tandis que le seigneur de guerre poussait la chansonnette et commandait l'exécution de l’un d’eux à chaque passage du refrain. Lorsque la chansonnette finit, il ordonna à ses hommes de détacher les prisonniers survivants et leur indiqua qu’il n’irait pas plus loin dans les représailles si ces derniers renouvellent leur allégeance au clan Andrianjanaka. La plupart des félons promirent de retourner dans les rangs, conscients qu’une seconde chance leur était présentement offerte, une de trop, eu égard à la cruauté légendaire de Mukhtaar Andrianjanaka, qui était connu pour avoir livré en pâture aux hyènes domestiques des combattants lâches et négligents qu’il avait jugé responsable de la mort de son petit frère, Qassin Andrianjanaka dit "le Fennec Rouge", tué en mai 2006 dans la région du Basango après des affrontements face aux forces gouvernementales mandrarikanes.

Les dépouilles des malheureux seront volontairement laissées apparentes, pour envoyer un signal permanent aux félons retournés dans le rang, tandis que les conditions climatiques locales, les charognards et les hyènes de la meute du clan, s'attelaient à en faire physiquement disparaître les traces.
Logo des Forces Claniques Combattantes, l'armée de la Ligue des Damnés.

3 février 2008 - Fin de la trêve entre la Ligue des Damnés et le gouvernement mandrarikan après l’attaque de Todombe par les Forces Claniques Combattantes de Mukhtaar Andrianjanaka.


Forces du clan Andrianjanaka, photographiées lors de l'assaut sur Tobomde.
Après près d'un an d'accalmie et de cessez-le-feu scrupuleusement respecté entre les forces gouvernementales mandrarikanes et les forces claniques combattantes de la Ligue des Damnés, la paix fragile a été brisée par les exactions commises à Tobomde, par le clan du seigneur de guerre Mukhtaar Andrianjanaka.


Le clan Andrianjanaka a brisé la trêve conclue avec le gouvernement mandrarikan, malgré que ce dernier détienne des membres de la famille des deux autres clans affiliés à la Ligue des Damnés. Une prise d’initiative risquée pour le clan Andrianjanaka, qui pourrait se voir reprocher l'exécution par les forces gouvernementales mandrarikanes, de plusieurs parents et proches des clans amis des Jaonarison et des Tsiandopy.

Si les hommes de Mukhtaar Andrianjanaka rompent la trêve instaurée par l’ensemble des clans de la Ligue des Damnés, et que les otages des clans alliés sont exécutés, cela pourrait durement nuire aux relations entre les principaux seigneurs de guerre. Dès lors, avec ou sans trêve maintenue, le Premier Mandrar et son gouvernement pourraient profiter de cette posture fâcheuse, pour alimenter la dissension entre les différentes seigneuries de guerre.

Installée dans la localité de Tobomde, dans le sud de la région du Basango une position militaire gouvernementale a essuyé une importante attaque de la part des Forces Claniques Combattantes (FCC) affiliées au clan Andrianjanaka. Revendiquée par les porte-paroles du clan de la seigneurie de guerre de Mukhtaar Andrianjanaka, l’attaque a entraîné la destruction d’un bureau de recrutement de l’armée gouvernementale mandrarikane, et la mort d’une quinzaine de recrues et soldats d’active. Les destructions et les débris des nombreux bâtiments entourant le bureau de recrutement des armées, situés en zone urbaine, ne permettent pas un décompte ferme et définitif quant au nombre exact de victimes.

Ce bureau de recrutement, ouvert en mars 2006 pour développer la coopération entre les locaux et le gouvernement central mandrarikan installé à Mpiko, s’est opposé à pas moins d’une centaine de combattants hostiles. Des ennemis équipés d’armes relativement rudimentaires et faiblement motorisés, mais dont la valeur numérique et l’absence de considération faite pour les dommages collatéraux en milieu urbain, a démultiplié la puissance de feu face à une section de jeunes recrues engagées au sein de la force armée mandrarikane.

Perpétrée à Tobomde, soit à une vingtaine de kilomètres seulement de la région méridionale de Gokhume, l’attaque du clan Andrianjanaka pourrait freiner le ralliement des populations locales à la représentation gouvernementale qui se fera sur place. Cette attaque vise effectivement à développer un sentiment de péril, pour quiconque ferait le choix de rejoindre les forces armées gouvernementales de Mandrarika, Si vous rejoignez l’armée gouvernementale par conviction et souhait d’éradiquer l’existence des seigneuries de guerre, cette attaque peut renforcer votre détermination, mais si vous rejoignez l’institution pour trouver un gagne-pain ou encore par défaut, vous y réfléchissez désormais à deux fois. Un officier en charge du bureau de recrutement à Tobomde a été tué par des tirs perpétrés par un commando du clan Andrianjanaka, une douzaine de personnes, venues s’enrôler ou accompagner un proche souhaitant le faire, ont également été tuées par des rafales au fusil d’assaut. Selon les premiers témoignages fournis par des tobomdais, certaines personnes auraient même été exécutées à bout portant, par les Forces Claniques Combattantes (FCC). Toutes les victimes collatérales de l’assaut pourraient ne pas avoir été tuées dans le bureau de recrutement car une exploitation sucrière adjacente au bâtiment gouvernemental était en train de pratiquer de la vente directe auprès d’une cinquantaine de consommateurs. Certaines des victimes identifiées dans l’enceinte du bureau de recrutement pourraient donc être initialement venues sur place pour effectuer quelques courses auprès des exploitants sucriers et autres maraîchers réunis sur zone.

Les autorités mandrarikanes ont communiqué sur l’attaque de Tobomde, spécifiant que celle-ci était perpétrée par les forces claniques du seigneur de guerre Mukhtaar Andrianjanaka, de sorte à ce qu’il n’y ait aucune ambiguïté quant à la responsabilité de ce dernier, si le Premier Mandrar devait ordonner l’exécution des prisonniers faits parmi les entourages des seigneurs de guerre Dacar Jaonarison et Jaafi Tsiandopy.

A ce stade et devant la rupture de la trêve assumée par le clan Andrianjanaka, le gouvernement mandrarikan souhaite encore étudier toutes ces options. L’une d’elles consisterait effectivement à suivre la logique initiée par la capture de plusieurs proches et parents des seigneurs de guerre, en exécutant chacun d’eux pour sanctionner la rupture de la trêve perpétrée par l’un des clans de la Ligue des Damnés. Une conjoncture telle que celle-ci pourrait effectivement nourrir durablement les dissensions entre les seigneurs de guerre, dont certains pourraient légitimement attribuer une faute impardonnable à Mukhtaar Andrianjanaka, après que son attaque sur Tobomde ait conduit à l'exécution des otages des familles Jaonarison et Tsiandopy. Cependant, des conseillers dans l’entourage de la gouvernance mandrarikane, avaient eu émis la conviction que ces otages vivants pouvaient davantage constituer une force qu’une faiblesse en exerçant un moyen de pression supplémentaire sur leurs familles, pour qu’elles s’opposent au clan Andrianjanaka et reprennent en leur nom la gouvernance de la Ligue des Damnés. La Ligue des Damnés afficherait alors une nouvelle gouvernance, directement liée par le sang aux otages détenus par le gouvernement mandrarikan, ce qui aurait pour avantage de faciliter la soumission de ces seigneuries de guerre et pacifierait peu à peu les relations avec le gouvernement mandrarikan, moyennant la libération des otages par ce dernier.
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20 mai 2008 - Le gouvernement mandrarikan perçoit des aides pour aménager et viabiliser plusieurs centaines d’hectares dans la région septentrionale du Basango, pour favoriser l'installation de plusieurs seigneuries.


Comité pour la paix en Mandrarika.
Une rencontre a eu lieu entre des représentants du gouvernement mandrarikan et des chefs de clans ayant exprimé leur souhait de déposer les armes contre le gouvernement en échange d’une terre où ils pourraient s’installer légalement et vivre décemment de celle-ci.


Bénéficiaire d’une aide économique alguarena pour financer l’aménagement de puits et fertiliser des terres inhospitalières, le gouvernement mandrarikan souhaite en contrepartie le début d’une trêve avec plusieurs seigneurs de guerre locaux. Par ce geste, le gouvernement mandrarikan fait un premier pas vers les seigneuries de guerre qui se sont montrées les moins violentes à l’égard des installations gouvernementales dans la région. Le conflit entre le gouvernement mandrarikan et les seigneurs de guerre locaux prend en effet une certaine tournure, avec la visibilité de plus en plus marquée en ce qui concerne les pillages de certaines agglomérations, après une rupture de la trêve par le principal clan rebelle de la région, le clan Andrianjanaka. Afficher des propositions de paix concrètes, alimentées par des actions notables et visibles dans le paysage mandrarikan, devient alors un élément de communication essentiel pour le gouvernement mandrarikan, afin d’afficher une posture constructive à l’égard des troubles qui régissent certaines régions mandrarikanes.

Située le long de la côte orientale afaréenne, la Mandrarika a la possibilité de se faire un point-étape clé le long des routes commerciales maritimes qui feraient la jonction entre l’hémisphère nord et celui du sud, dans la continuité du Majanda. Un Majanda dont l’économie apparaît en léger essor, là où le Yufraistan décroche depuis plusieurs années déjà…
Partenaire et concurrent, le Majanda est en passe de se stabiliser et de saisir des opportunités commerciales internationales prisées de la Mandrarika. Dès lors, canaliser les échauffourés avec les seigneuries de guerre et donner une certaine visibilité à la coopération recherchée auprès d’elles devient un enjeu majeur de la politique intérieure mandrarikane.

Pour tempérer l’agressivité des seigneuries les plus enclins à coopérer, il faut mettre des concessions sur la table et la première d’entre elles consiste à aménager des terres cultivables dans une zone tampon entre le gouvernement mandrarikan et les seigneurs de guerre les plus virulents. A première vue une aubaine pour ces communautés qui vivaient en terres inhospitalières, mais qui s’avère en réalité être une prise d’otages qui ne dit pas son nom pour les seigneurs de guerre désireux d’obtenir ces terres cultivables. S’installer là-bas, va effectivement exposer ces seigneurs de guerre conciliants au passage des forces claniques désireuses d’en découdre avec le gouvernement mandrarikan, de ce fait et pour profiter de ces territoires aménagées par le gouvernement, les seigneurs de guerre favorables à la trêve vont devoir négocier l’arrêt des raids depuis le Basango avec les clans les plus virulents ou bien carrément entrer en conflit contre eux, et soutenir indirectement l’effort de guerre des autorités mandrarikanes pour pacifier la région.

Constatant l’intérêt de plusieurs clans rebelles pour cette offre, à l’instar des seigneurs de guerre Dhalad Waata et Bedri Mamangy, le gouvernement mandrarikan leur a réclamé un cessez-le-feu immédiat, à quoi ils ont répondu par la favorable. Profitant de cette dynamique, le gouvernement a souhaité la mise en place rapide d’un accord de cessez-le-feu entre les autorités mandrarikanes et ces seigneurs de guerre, pour pouvoir débuter les travaux d’aménagement et y allouer “toutes les ressources nécessaires, à sa réalisation et à sa protection.”
“Les combats cesseront” a assuré le seigneur de guerre Bedri Mamangy, propos pendant lesquels l’autre chef de clan présent, Dhalad Waata a semblé acquiescer de larges mouvements de tête, avant de faire passer un ordre similaire à ses hommes présents dans le Basango.

Une réussite politique majeure pour le Premier Mandrar, qui se permet ainsi le ralliement de deux seigneurs de guerre, fussent-ils chefs de clans mineurs, autour d’un projet de vie à même de faire des émules parmi les communautés sectaires qui fondent des seigneuries à l’intérieur même du pays.

Les seigneuries de Bedri Mamangy et de Dhalad Waata pourraient donc devenir des cas d’école pour tous les chercheurs œuvrant sur les thématiques d’inclusion sociale et de politique du vivre ensemble en Mandrarika. Une perspective à jamais associée au règne du Premier Mandrar.

Réunis autour de ce que le gouvernement mandrarikan n’hésite plus à nommer un “comité pour la paix”, les chefs de clans et les représentants gouvernementaux mandrarikans s’estiment prêt à un cessez-le-feu si “des garanties sont apportées quant à la propriété de ces nouvelles terres agricoles”, les seigneuries pro-accord voulant qu’un titre de propriété officiel soit établi pour s’épargner toute expropriation présent et future, et s’offrir la possibilité de léguer ces terres, de génération en génération. Une demande “légitime et évidente” a d’ores et déjà signalé le représentant gouvernemental chargé des négociations, promettant “une fin heureuse” à ces années de lutte intestines à travers le nord du pays. Il est vrai que la démarche se veut porteuse d’espoir pour les habitants du Basango, avec un arrêt effectif des combats dans plusieurs secteurs réputés sous influence des seigneuries de guerre impliquées dans l’accord. Cet arrêt des combats a d’ores et déjà permis la réinstallation d’une demi dizaine de fermes sur zone, avec une présence militaire du gouvernement mandrarikan réduite en cet endroit, conformément aux négociations débutées avec les clans Waata et Mamangy. Avec les conflits passés qui ont perduré quelques années, l'État, ou à minimum les services associés, s’étaient retirés de ces territoires désolés, le rare réseau électrique et d’eau potable n’y étant plus entretenu dès les premiers jours de conflits.
Privés de ses services essentiels, le Basango est aujourd’hui une région qui a l’opportunité de se renouveler à travers cette coopération naissante.

“Pour permettre le rétablissement durable de nos frères en humanité, le gouvernement mandrarikan, sous l’impulsion vive et bienveillante du Premier Mandrar, a convenu de reprendre l’entretien à ses frais des services essentiels sur zone, tels que l’eau, l’électricité ou encore la télécommunication par des déploiements d'antennes et relais… “La viabilisation des terres agricoles fournies aux clans désireux de faire la paix ne passe pas que par l’eau et l’électricité. Ces éléments là sont faits pour survivre. Nous souhaitons aller beaucoup plus loin et leur permettre d’accéder à une vie normale, par la présence possible d’outils de télécommunication, afin d’abattre tous les murs qui plaçaient la discorde au-dessus du reste de nos échanges.
Les seigneuries impliquées dans l‘accord, ont toutes les deux salué ce qu’elles définissent elles-même comme “une proposition de paix”. Pour le seigneur de guerre Bedri Mamangy, “il est permis de souligner tous les efforts fournis par chacune des parties en présence afin d’assurer à chacun, que la paix et l’entente harmonieuse sont les uniques voies privilégiées dans les termes du rapprochement envisagé…”

Les forces claniques combattantes, qui regroupent l’ensemble des seigneuries de guerre opposées au gouvernement mandrarikan, à l’image des clans Andrianjanaka, Jaonarison et Tsiandopy, ont elles aussi vivement réagi à l’annonce de pourparlers préalables à une trêve entre le gouvernement et d’autres seigneuries de guerre, désormais prêtes au compromis avec le pouvoir central mandrarikan. Ces seigneuries, toujours en conflit armé avec le gouvernement mandrarikan ont dénoncé “un enfumage et des tactiques dilatoires” pour priver leur combat de sa légitimité, “achetant leurs sympathies par le biais de terres infertiles, arides et revendiquées par d’autres seigneuries de guerre”, ce qui aurait pour effet immédiat toujours selon les Forces Claniques Combattantes (FCC), d’opposer les clans entre eux avec pour seul vainqueur, le pouvoir centrale mandrarikan. Un embobinage pour lequel ces seigneuries se sont désolidarisées, indiquant au passage que toutes les communautés opposées au projet révolutionnaire des Forces Claniques Combattantes seraient de facto leurs ennemis, qu'elles aient préalablement appartenues ou non à un seigneurie de guerre amie.

Pour le seigneur de guerre Mukhtaar Andrianjanaka, plus farouche opposant au régime du Premier Mandrar, “cette manœuvre constitue une énième démonstration d’enfumage et de provocations politiques, par la recherche d’opposition armée entre les seigneuries de guerre”.

Si les experts mandrarikans et internationaux identifient volontiers cet accord comme un gage de paix dans la région, d’autres soulignent l’opposition croissante parmi les seigneuries de guerre, que font naître ces acoquinements outranciers et vénals, manoeuvrés en haut lieu par une gouvernance mandrarikane décrite comme “pourrie à la moelle” par les membres des communautés les plus récalcitrantes à son égard.
20 juillet 2008 - Avec l'achat d’hélicoptères de combat, le gouvernement mandrarikan maintient la pression sur les Forces Claniques Combattantes.


IRL : CSH2 Rooivalk / INRP helicóptero de ataque Ceniza HA-2
Les HA-2 "Ceniza" sont des hélicoptères d'attaque conçus pour l’exécution de manœuvres opérationnelles rapides et assurant le déploiement d'un appui-feu conséquent pour le reste des troupes qui évoluent au sol.


Accusant réception de plusieurs hélicoptères d’attaque pour un montant de sept millions et deux cent milles pesetas alguarenas, le gouvernement du Premier Mandrar entend s’offrir les moyens d’une action rapide et létale contre les positions des seigneuries de guerre hostile. C'est en effet à la faveur d’une autorisation administrative des autorités alguarenas, la Mandrarika a fait l’acquisition de trois hélicoptères de combat HA-2 “Ceniza”, pour la rondelette somme de 7,2 millions de pesetas alguarenas. Une transaction appréciable pour l’état major mandrarikan qui se retrouve confronté à la surveillance de vastes étendues de terres sauvages, faiblement aménagées en ce qui concerne les routes mais malgré tout quotidiennement parcourues par des contingents de la Force Clanique Combattante (FCC), constamment engagée sur des raids vers les positions gouvernementales et ss centres périurbains.

“Avec ces hélicoptères on pourra rapidement parcourir de longues distances, tout en arrivant opérationnels et prêts à combattre sur zone, sans redéploiement préalable…” se réjouit le colonel Baturou Ndriamparany des forces armées de terre mandrarikanes et commandant du 1er (et unique) escadron de l’aviation légère. Dépourvu d’une industrie militaire réelle, l’état-major mandrarikan est suspendu aux acquisitions étrangères, limitant la production de ses industries, à la réalisation de petites pièces de rechanges ou encore de munitions. “Nous n’avons pas les technologies nécessaires pour produire nos armements, nous les entretenons déjà avec peine, tant ils coûtent aux capacités de production de notre industrie locale. Si le Premier Mandrar le veut, nous surmonterons ces difficultés et parviendront un jour, à développer un pôle de compétence scientifique, à même de développer nos propres technologies militaires, et par extension nos propres véhicules de combat…”

Malgré les tensions persistantes entre les seigneuries de guerre et le gouvernement mandrarikan, les autorités alguarenas ont consenti à autoriser la vente de produits issus de leur outil industriel, au risque que ces derniers finissent dans les mains des pillards de ces seigneuries. “Si nous autorisons la vente d’armements vers le gouvernement mandrarikan, c’est bien parce que celui-ci en a besoin…” s’est défendue la conseillère fédérale aux affaires étrangères, Martha Fulton, précisant encore que “Nous n’avons fourni que des matériels déclassés, le risque d’un détournement de ces équipements par les forces barbaresques des seigneuries existe et il ne peut être nié. Mais c’est justement l’existence de ce risque qui nous somme de consentir à la fourniture d’armement, pour tout état en exprimant le besoin dans sa conduite des opérations de maintien de l’ordre…”

La lutte contre les criminels et les fanatiques des forces claniques combattantes ne doit pas laisser de place au doute et à l’isolement de la Mandrarika, qui aspire à la stabilité et à la disparition de ces groupuscules anti-gouvernementaux, contre-natures dans le monde envisagé par le Premier Mandrar. L’équipement militaire fourni, trouvera donc un débouché pertinent par son engagement total dans la lutte contre les FCC. Une vente conclue sur les marchés internationaux, où la Mandrarika s’investit de plus en plus, pour rompre avec son isolement actuel et flairer les bonnes opportunités de ce monde.

Exposée à la menace armée des seigneuries de guerre, la Mandrarika comprend que le lien tangible qui existe entre sa politique intérieure et celle étrangère perdurera, si son gouvernement ne parvient à convaincre d’une réelle maîtrise, à la fois politique, militaire et même morale, sur le pays.
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21 juillet 2008 - En Mandrarika, les pourparlers secrets entre le gouvernement et les seigneurs de guerre Waata et Mamangy pourraient mettre à mal l’unité des autres seigneuries.


Ouvrier agricole mandrarikan plantant des arbres au Basango dans le cadre d'une vaste opération gouvernementale de viabilisation des terres.
En proposant l’acquisition de terres fertiles aux clans Waata et Mamangy, le gouvernement mandrarikan pourrait désolidariser ces derniers des Forces Claniques Combattantes, voire les opposer.


Dans le pays, l’annonce faite par le gouvernement mandrarikan, de viabiliser certains territoires à l’extrémité Nord-Ouest du Basango, fait des émules et plusieurs seigneuries de guerre ont déjà déclaré être prête à conclure une trêve avant un processus complet de paix, s’il leur était permis de cultiver ces nouveaux espaces fertiles. Une démarche qui entraîne d’importantes discussions entre les autorités gouvernementales et les clans en faveur de la paix. “Ces discussions sont centrales” s’est réjoui le Premier Mandrar, “car elles constituent l’alternative à la guerre et constitue un premier pas vers le vivre ensemble, l'universalité des hommes et des femmes en ce ces lieux…”

Ayant entamé ces travaux de viabilisation depuis maintenant plusieurs mois, le gouvernement mandrarikan s’offre les moyens de négocier avec les seigneuries de guerre Waata et Mamangy, deux clans hostiles à l’autorité de Mpiko (la capitale mandrarikane) mais pas foncièrement ennemis tant les affrontements entre ces communautés et le pouvoir se sont faits très très rares.

Fournissant les premières billes de sa négociation avec la sortie de terre (sic de sable!) des espaces agricoles tant convoités par les seigneuries, le gouvernement mandrarikan semble en passe de confirmer un cessez-le-feu avec les clans Waata et Mamangy, particulièrement intéressés par le change.

Ces clans forts d’un peu plus de deux cents hommes chacun, leur positionnement à la faveur du gouvernement mandrarikan pourrait constituer un tournant dans la lutte contre les Forces Claniques Combattantes (FCC), jusqu’ici représentées par les seigneuries Andrianjanaka, Tsiandopy et Jaonarison. “Ce changement d’allégeance ne renforcerait pas immédiatement les moyens gouvernementaux mais ils affaibliraient de manière notable et durable ceux des FCC.

Après une trêve officieuse débutée en mai 2008, date à laquelle le gouvernement mandrarikan avait exprimé son souhait de tendre une main amicale vers certaines seigneuries de guerre, les figures des deux clans et les représentants gouvernementaux n’hésitent plus à s’afficher ensemble, se faisant allègrement photographier autour d’un pied d’arbre et d’une dizaine de sacs de semailles en tout genre, affichant ostensiblement le pas accompli en faveur de la paix. La paix? pas si sûr, puisque cette alliance impromptue pourrait forcer l’opposition des seigneuries de guerre entre elles, puisqu’une partie de celles-ci aura désormais à charge la gestion d’un lopin de terre entre les territoires gouvernementaux et claniques, en échange de l’absence totale de belligérance contre les intérêts de l’état. C’est-à-dire que les seigneuries de guerre qui prendront possession des territoires entre les clans et le gouvernement mandrarikan, devront empêcher les premiers de traverser leurs terres pour attaquer le second, au risque sinon de se voir taxer de cobelligérance, pour avoir permis le passage de forces ennemies à la Mandrarika sur les territoires dont ils avaient la charge par délégation du gouvernement mandrarikan.

Les clans Waata et Mamangy pourraient-ils s’opposer aux clans Andrianjanaka, Tsiandopy et Jaonarison? Tous les scénarios sont possibles après ce rapprochement inédit entre le gouvernement mandrarikan et certaines seigneuries de guerre, en lutte timide avec le pouvoir, n’aspirant in fine qu’à trouver l’autosuffisance sur certains territoires d’un pays qu’ils jugent inégalement réparti.
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21 juillet 2008 - Le gouvernement mandrarikan exécute des otages parmi les proches des seigneurs de guerre ennemis.


La capitale mandrarikane Mpiko se réveillait lorsqu'elle a appris l'executino par pendaison de plusieurs parents des seigneurs de guerre.
Les Forces Claniques Combattantes (FCC) sous l’égide du clan Andrianjanaka n’ayant pas respecté la trêve après l’attaque de Todombe, le gouvernement a mis à exécution ses menaces et pendu plusieurs proches ainsi que plusieurs parents des principales seigneuries de guerre affiliées aux FCC.


Le gouvernement espérait nourrir la paix par la détention de Nomena Tsiandopy, soeur du seigneur de guerre Jaafi Tsiandopy, Hanta Jaonarison, première épouse du seigneur de guerre Dacar Jaonarison et Hippolyte Razahasoa, son bras droit, il n’en sera rien. Malgré la prise en otage de plusieurs parents et proches de seigneurs de guerre engagés dans la lutte armée contre lui, le gouvernement mandrarikan n’a su dissuader ces derniers d’agir, après que les Forces Claniques Combattantes aient donné l’assaut sur Todombe, une ville gouvernementale lourdement attaquée par les membres de la FCC.

Dès lors que cette attaque a eu lieu, les mains du gouvernement mandrarikan apparaissaient déliées, prêtes à abattre sur les dommages collatéraux capturés lors d’un assaut sur un motel et d’une opération aéroportée dans le Val de Fareng, le bras vengeur qui sonnerait la fin de vie de plusieurs personnalités des principaux clans et seigneuries de guerre affiliés à la FCC.

“La vie de personnes sans parole ni honneur ne vaut rien. Les personnes que nous détenons sont associées aux pires criminels du pays, ceux qui tuent les citoyens mandrarikans sous leurs toits, ceux qui en dépit de toutes les portes laissées ouvertes vers la paix et la concorde, continuent d’entretenir un feu ardent et destructeur pour notre harmonie ci-bas” avait soufflé le Gardien de la vertu du culte caaganiste, Roméo Rabenja, avant de prononcer l’accomplissement de la peine de mort par pendaison, des trois otages capturés parmi les clans Jaonarison et Tsiandopy.

L’endroit de leur détention maintenu secret, le gouvernement mandrarikan a néanmoins tenu à faire filmer les exécutions de chacun des otages, pour formaliser les conséquences des agissements inconsidérés de la part des seigneuries de guerre, élancées de nouvelles exactions féroces, pour la destruction et l’anéantissement de la République Sacrée, tant sur un plan physique qu’idéologique.

A l’exception de Hippolyte Razahasoa, qui occupait un vrai rôle de conseiller militaire pour le chef de clan Dacar Jaonarison, le gouvernement mandrarikan du Premier Mandrar Rakoto Manorohanta a conscience que ces exécutions n’entament pas le potentiel du commandement de l’armée des FCC. Toutefois, ces initiatives justicières avaient une portée politique, puisqu’elles traduisaient la fin de l’impunité pour ces seigneurs de guerre, en touchant des personnes occupant leur cercle le plus proche, là où ces derniers avaient été habitués à prendre une certaine distance avec le chaos qu’il commanditait. En perdant des êtres chers, les chefs de clan étaient susceptibles de partager les affres de la guerre qu’ils faisaient subir aux différentes communautés attaquées, un retour de bâton qui avait le mérite de solidariser la population autour du gouvernement mandrarikan, tandis que les clans meurtris des Jaonarison et des Tsiandopy, bien que très remontés contre le gouvernement, nourriraient également une certaine rancoeur contre le clan “ami” d’Andrianjanaka, auteur de l’attaque de Tobomde, une attaque ayant acté la rupture de la trêve par les seigneuries de guerre, alors qu’in fine, seule l’une d’elles a commandité l’attaque du village gouvernemental et c’était l’unique clan non concerné par la rétention d’otages…
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