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Rencontre entre la Youslévie, la Manche-Silice et Naveces à Covadonga

Rencontre entre la Youslévie, la Manche-Silice et Naveces à Covadonga :


Palacio del Gobernador, 9 décembre 2009, Covadonga,

Palacio del Gobernador

Maximino Fernàndez Fernàndez et Bruno Musabimana Aguilar attendaient leurs invités avec un peu d'appréhension. Dans quelques instants l'avenir du projet d'union régionale sera mis sur la table et le moment de vérité sera donc arrivé. Le Gobernador espérait que les deux nations pourraient enterrer la hache de guerre pour le bien de la région. Il devait premièrement essayer de rabibocher la Manche-Silice et la Youslévie avant d'entamer les discussions. Le Gobernador avait accepté de faire office de médiateur durant ces échanges. Mais malgré toute la bonne volonté de la Manche-Silice il craignait que ceux-ci ne se séparent pas si facilement de Kronos. Peut-être que une fois ces sujets traités ils pourront parler d'autres sujets, la guerre au Valheim, les exercices militaires de l'ONC sur nos côtes.

Les deux hommes se postèrent à l'entrée du palais attendant patiemment les autres dirigeants.
Les triumvirs avaient répondu favorablement à l'invitation du chef de l'Etat, Maximino Fernàndez Fernàndez. Il fallait joindre l'utile à l'agréable. Aussi, il avait été décidé de former trois convois différents pour profiter du voyage et prospecter les diverses voies de communication à établir en le Royaume de Navaces et la Manche Silice.

Arkadi Ksiaz pris un hélicoptère au départ de Matka et coupa tout droit vers Covadonga, Carmenita Azafran avait pour mission de faire un détour par Pravia, cette cité au nord du pays que le gobernador voulait à tout prix relier au réseau routier de l'Ostremont. Enfin, Vittorio IV était chargé de suivre une route au départ de Castelisière et de survoler les territoires naveceo pour étudier la possibilité de se relier sur Piedras Blancas.

Les triumvirs s'étaient retrouvés en périphérie de Covadonga, prêts à être escortés au Palacio del Gobernador. "Chers amis, des occasions comme celles-ci ne se représenteront plus. Fernàndez et Vallancour ne tournent pas autour du pot. Tout peut aller très vite si nous commençons à nous énerver et à monter sur nos grands chevaux. Nous venons de signer ce partenariat inédit avec l'Arcanie. La Youslévie traîne des pieds à faire de même avec le Royaume-Soudé. Nous avons été le premier Etat à nouer des relations diplomatiques avec le Royaume de Naveces. Cela ne s'oublie pas", synthétise Carmenita Azafran, destinant un regard soupçonneux à l'endroit du souverain landrin.

Ils entrèrent enfin dans un véhicule mis à disposition par leurs hôtes et roulèrent vers le Palais. "Ils nous attendent. Pensez-vous que nous sommes les premiers ?", demanda Arkadi Ksiaz. "C'est bien possible. Les Youslèves ont d'autres chats à fouetter avec leurs copains de l'ONC. Tant mieux pour nous. Avançons nos pions", répliqua Vittorio IV.

La délégation monta les escaliers et vint saluer le Gobernador et son diplomate en chef. "Messieurs, nous sommes plus souvent chez vous que chez n'importe quel autre partenaire", nota Carmenita Azafran. "Tant que nos homologues youslèves ne sont pas là, je vous confirme notre intérêt pour la répartition des travaux des autoroutes entre nos deux pays telle que vous l'avez proposé. Une ou des entreprises naveceo pour les territoires chez vous et une ou des entreprises siliquéennes pour notre côté. Nous vous tiendrons informés du lancement des travaux. Il serait dommage que l'un d'entre-nous finisse avant l'autre. Les routes s'achèveraient à la frontière et nous serions la risée de la région", ajouta Arkadi Ksiaz. Vittorio IV se tenait sur le qui-vive, il gardait le silence et se tournait de temps en temps vers le parvis pour ne rien louper de l'arrivée de Vallancour.
Les deux hommes saluèrent chaleureusement leurs invités, il s'agissait tout de même de leur premier allié. L'arrivée de la Manche-Silice en premier permettait de peaufiner les détails des travaux qui devraient commencer incessamment sous peu. Le Gobernador écouta les paroles de ses homologues avant de répliquer.

Maximino Fernàndez Fernàndez :
Nous sommes content que nous ayons pu trouver un arrangement sur la conception des routes. Pour ce qui est de l'avancée des travaux nous entendons ce que vous dites, nous pouvons les commencer sans vous mais ralentir la cadence au besoin ou nous pouvons attendre que les protestations siliquéenne s'apaisent. A votre guise !

Bruno Musabimana Aguilar :
Aussi, sachez que nous saluons votre travail pour tenter d'apaiser les tensions entre la Kaulthie et le Valheim, l'escalade de ce conflit pourrait avoir des conséquences dramatiques. Nous ne comprenons d'ailleurs pas pourquoi l'ONC initialement fervente défenseuse de la paix laisse le Novigrad soutenir la Kaulthie dans sa guerre..
Vittorio IV était étonné que Bruno Musabimana Aguilar s'exprime sur la question du Valheim. La Manche Silice s'arrachait les cheveux sur le sujet. La condamnation de l'agression de la Kaulthie avait été immédiate mais les triumvirs n'étaient toujours pas parvenus à se mettre d'accord sur l'attitude à avoir : soutien actif au Valheim, soutien modéré, neutralité,...

Il saisissait alors la main tendue. "Il n'y a pas à tergiverser, une guerre a éclaté et menace l'équilibre régional. J'apprécie votre vision de la chose et j'espère que nous pourrons échanger avec la Youslévie sur cet enjeu. Je veux croire à un blocus maritime du Novigrad décidé de façon unilatérale sans accord de l'ONC".

"Puisque nous ne sommes qu'entre nous. Avez-vous déjà envisagé l'adhésion à une organisation internationale ? Nous avons longtemps visé l'ONC parce que nous la concevions avant tout comme une association de nations axée sur l'économie. Au final nous nous sommes rendus compte qu'elle était surtout un organe politico-militaire au service d'intérêts stratégiques bien particuliers. L'adhésion de la Youslévie est compréhensible après les années de conflits larvé avec le Kronos mais nous doutons désormais de sa capacité à prendre des décisions en pleine souveraineté", glissa Arkadi Ksiaz.

Carmenita Azafran craignait le tour que pouvait prendre cette conversation. Et si Vallancour débarquait maintenant ?... On ne pourrait pas plus mal commencer la rencontre...
Le Gobernador avait assez confiance en son allié, un projet de grande envergure devait tout de même naître de leur union. Il écouta ses homologues afin d'en savoir plus sur les positions de ses alliés sur le conflit. Il entendit ensuite les Triumvirs lui demander son avis sur l'ONC, le Gobernador regarda autour de lui avant de répondre, il devait s'assurer que la Youslévie ne soit pas là. Il voulait à tout prix éviter de les froisser avant même de commencer les négociations.

Maximino Fernàndez Fernàndez :
Initialement le Parlement de Naveces semblait assez séduit par l'organisation et ne voyait pas forcément d'inconvénients à y candidater en temps voulu. Or, certains comportement collectifs et individuels assez controversés nous ont laissé pantois. Nous préférons désormais peut-être créer notre propre organisation régionale..

Bruno Musabimana Aguilar :
En effet, le comportement du Novigrad face à la guerre est une réellement contradiction envers leurs valeurs pacifiques si ardemment prônées. Aussi, les entraînements militaire dans les eaux séparant le golfe d'Evasie et de l'Afarée en plus de perturber le commerce est contre-productive et ne mène selon nous qu'à l'escalade des tensions. Même si nous reconnaissons que le Kronos est un danger public pour toutes les nations de la région. Or selon nous il y a d'autre moyen de le fragiliser ou du moins réduire ses ambitions sans le menacer.
Les triumvirs savouraient les commentaires des partenaires navaceo. Ils considéraient leurs propos comme compatibles avec la diplomatie siliquéenne.

"Nous sommes d'accord. Nous préférerions un régime libéral au Kronos et ne portons pas particulièrement Calabraise dans notre cœur. Cela dit, c'est un acteur régional incontournable avec qui nous pouvons faire des affaires. Nous sommes à votre écoute si vous pensez qu'il existe un moyen alternatif au conflit pour les faire évoluer vers un positionnement moins agressif", poursuivit Azafran.
Les deux hommes étaient content d'entre que la Manche-Silice ne considérait pas le Kronos comme un état sans danger et cela présageait du bon pour la suite des négociations. Or même si les Naveceos devaient reconnaître que commercer avec Kronos aurait du bon, il était inconcevable pour eux de négocier avec un tel régime.

Maximino Fernàndez Fernàndez :
Malgré le fait que le Kronos soit un acteur majeur de la région, Naveces ne pourra jamais traiter avec un tel régime. C'est inconcevable pour nous d'imaginer un rapprochement avec leur dictature communiste. Pour ce qui est de freiner leurs ambitions, nous n'avons pas chargé nos experts de réfléchir à une solution étant donné que ce ne sont point nos affaires pour le moment. Cependant nous pensons qu'un embargo universel à l'encontre du Kronos et de ses plus proches alliés devrait peut-être permettre de calmer la folie de Calabraise.


El Gobernador continua d'attendre leurs amis Youslèves qui ne devraient pas tarder à arriver.
Leone Vaillancour et sa fidèle amie et collaboratrice Hermione Aviles, Secrétaire aux Affaires Etrangères de la RFY, venaient d'arriver à Covadonga.
Les deux femmes politiques youslèves étaient débordées actuellement. Entre l'ONC, les opérations au Kronos, la création de cette union régionale (qui s'annonçait ardue) et le reste de la politique internationale ou même la gestion du pays et des concurrents politiques youslèves, ça faisait longtemps que les Libérales n'avaient pas dormis et elle comprenaient maintenant l'adage que tout politique youslève connaissait, même si un second mandat était possible, aucun Directeur sain d'esprit ne choisirait de se représenter.

Elles avaient cependant réussi à trouver un moment pour se rendre dans la capitale naveces afin d'y rencontrer une fois de plus les Siliquéens et les Naveceos.
L'enjeu du jour était simple, elles devaient convaincre le triumvirat que le Kronos n'était pas fiable, et elles avaient pour ça des arguments pour le moins convaincant. Ensuite, elles pourraient discuter d'une éventuelle alliance régionale, mais cette seconde étape ne sera possible que si la Manche-Silice rompt ses relations avec Kronos.

Les objectifs étaient simples mais pouvaient se révéler ardus. Vaillancour et Aviles étaient en train de faire un plan de bataille quand elles arrivaient au Palacio del Gobernador.
Le Gobernador et le représentant de la filière des affaires étrangères saluèrent chaleureusement les deux nouvelles arrivantes avant de pénétrer dans le palais jusqu'à une salle de réunion accompagnés de leurs invités. Ils prirent tous place autour d'une table pour débuter les hostilités. Le Gobernador lança la discussion avec des formalités avant de rentrer dans le vif du sujet.

Maximino Fernàndez Fernàndez :
Avant de commencer sachez que nous sommes très heureux de vous accueillir tous deux à nouveau dans le Royaume de Naveces. J'espère que vous avez fait bonne route et que le voyage ne fut pas trop harassant. Ceci étant dit nous pouvons passer aux choses sérieuses. La construction d'un projet d'union régional du golfe d'Evasie semblait tous nous séduire dans la forme. Cependant, il y a certains différents entre vous qui remettent le projet en question, nous sommes ici pour essayer d'y mettre un terme. De notre côté, nous Naveceos, pensons sincèrement que cette union pourrait révolutionner notre alliance tant politiquement qu'économiquement. Nous vous demandons donc de mettre de la bonne volonté dans cette entrevue capitale..

Bruno Musabimana Aguilar :
Alors commençons, nous proposons de laisser s'exprimer nos homologues siliquéens en premier lieu. Vous pourrez ensuite donner la parole à Madame Vaillancour et à Madame Aviles.

Si M. Musabimana Aguilar donnait la parole aux siliquéens en premier, c'était parce qu'il s'attendait à ce que la Manche-Silice exprime à la Youslévie comme elle l'avait fait aux deux hommes précédemment, sa volonté ardente de recoller les morceaux. Les deux dirigeants braquèrent leur regard sur les Triumvirs siliquéens guettant leur réaction.
La délégation ne s'attendait pas à prendre la parole aussi tôt mais Carmenita Azafran ne se laissa pas désarçonner. Il fallait séduire l'assistance. Vittorio IV était trop fier et étriqué pour s'exprimer avec tact. Arkadi Ksiaz était beaucoup terre à terre. La Maiora Incarnados (titre relativement peu usité) pris une longue inspiration et se lança.

"Chers amis,
En amour, il n'y a que les actes qui comptent. Réuni à Rio de l'Estuaire il y a quinze mois, la Youslévie alors présidée par Heran Romeretegui affirmait son attachement à l'idée d'une alliance des pays du golfe d'Evasie. Depuis, la perspective de ce partenariat privilégié s'est étiolée. Depuis votre prise de pouvoir, Leone, et la domination des libéraux dans votre vie politique nationale, la Youslévie semble avoir tourné le dos à ses voisins pour se vouer à de puissants pays.

Bien sûr, il y avait impérieuse nécessité pour votre pays de donner à son peuple des garanties de sécurité collective. Bien sûr, il y avait impérieuse nécessité de s'associer à des économies florissantes pour accroître la richesse nationale. A maintes reprises, nous avons réaffirmé pour chacun d'entre nous le droit légitime à mener une politique souveraine en matière diplomatique.

Tentée de rejoindre elle aussi l'ONC, la Manche Silice a finalement préférée rester libre et ne pas sacrifier un peu de sa liberté à une puissante alliance, impliquée, quoi que l'on en dise, dans de nombreux conflits en Eurysie (Prodnov, Valheim,...). Les exercices militaires dans le détroit de Kerbess témoignent une nouvelle foi de l'aveuglement idéologique de ce cartel belliqueux. Aussi, vous pourrez nous faire le reproche de faire des affaires avec le Kronos, mais il s'agirait pour la Youslévie, aussi, de faire son examen de conscience.

Aujourd'hui, le Royaume de Naveces apparaît comme un point d'équilibre salutaire dans cet espace conflictuel qu'est devenu le golfe d'Evasie. Nous sommes heureux de pouvoir compter sur les bonnes grâces du Gobernador. Nous venons de signer le premier accord de libre échange de notre espace avec l'Arcanie. Il s'agit selon nous de la première brique d'un puissant édifice que nous pourrions rapidement bâtir ensemble. Parlons-nous franchement. Allons au bout des choses. Je n'émettrai qu'une seule limite à vos demandes. N'exigez que ce que vous accepterez de faire vous-mêmes".

La triumvire se laissa tomber sur sa chaise comme si elle venait de terminer un marathon. Vittorio IV était agréablement surpris par le ton assertif avec lequel Azafran s'était exprimée. Il n'y aurait pas de préliminaire à cette rencontre. On entrait immédiatement dans le vif du sujet.
C'était au tour de la Directrice du Conseil de répondre, elle semblait comme souvent énergique voir même euphorique :

"Messieurs et madame les hauts dignitaires et dirigeants siliquéens et naveceos.
Il est vrai que nous avons quelque peut délaissé le Golfe d'Evasie pendant notre première partie de mandat. Mais comment nous en vouloir ? Nous avons été élu grâce à un programme, et ce programme stipulait en premier lieu que nous allions tenter de rejoindre l'ONC, pas de créer une qunion régionale. Nous avons donc réaliser en premier ce pourquoi nous avons été élu, c'est bien normal, n'est-ce-pas ?
De plus, notre "abandon" temporaire de ce projet initié, comme vous l'avez d'ailleurs dit, par Monsieur Heran Romeretegui, n'est pas une raison suffisante pour aller se jeter dans les bras de Baldassare Calabraise en fermant les yeux sur les atrocités qu'il a commise et qu'il continue de commettre grâce notamment aux échanges avec votre pays.

Vous osez comparer l'ONC avec Kronos, quelle mouche vous a piquée ? L'Organisation des Nations Commerçantes est en effet un pays impliqué dans de nombreux conflits récemment. Nous pouvons parler du Varanya, du Prodnov ou même du Valheim plus récemment.
Cependant, une différence tellement flagrante et importante différencie l'ONC de l'UNCS, avec qui vous avez copiné. C'est que l'ONC a pour but la Paix, la Prospérité et le Partage, comme sa devise l'indique.
Au Varanya, l'ONC a fait tomber un régime criminel qui exécutait ses concitoyens par dizaine, pareil au Prodnov. Que fait l'UNCS ? Justement ils assassinent leur peuple sans scrupule.

D'ailleurs, nous ne tarderons pas à posséder des informations qui pourraient faire énormément de tords à Baldassare Calabraise et ses sbires. L'opinion publique mondial risque de ne pas apprécier certaines révélations. Il serait dommageable que la Manche-Silice soit éclaboussée par ces histoires. Surtout qu'il me semble qu'une partie de la population siliquéenne n'est pas très satisfaite de sa classe dirigeante et qu'un fort soupçon de triche plane autour des dernières élections régionales, je me trompe ?

Vous avez maintenant la différence entre l'ONC et l'UNCS, d'ailleurs, et pour finir cette parenthèse sur l'ONC, ce qu'il se passe dans le détroit de Leucytalée ne sont que de simples exercices. La circulation n'est absolument pas bouchée, contrairement à ce que vous avez pensé en allant miner les côtes de l'Arcanie, j'aimerais bien que vous m'expliquiez comment nous pourrons faire des échanges avec les arcans maintenant que leurs principaux ports sont bloqués pas des mines que vous avez mis vous même ?
Enfin, l'ONC est dans son bon droit car les exercices ont lieu dans une zone où la Sérénissime Fortuna peut faire valoir ses droits territoriaux.

Mais bon, assez parlé des tords d'un tel ou d'un tel pour l'instant, si cette union régionale venait à naître, quelles seront ses clauses ou ses règles ?
Nous avions pensé à une double union. Je m'explique. Nous pourrions dans un premier temps mettre en place un traité de libre-échange que n'importe quel pays eurysien, frontalier ou non, pourrait rejoindre, sous réserve qu'il remplisse quelques critères évidents comme être une démocratie ou une économie libéral.
Ensuite, au sein de ce traité de libre-échange, nous pourrions former des alliances plus poussées. Le traité aurait alors aussi un rôle de catalyseur qui faciliterait ces alliances.
Parmi ces alliances, j'espère que nous pourrons compter sur une union du golfe d'Evasie plus poussée."

Je résume donc, un premier accord de libre-échange que presque n'importe qui pourrait rejoindre, il nous resterait à définir les limites géographiques et économiques de cet accord.
Ensuite, au sein de ce même traité, pourrait naître d'autres accords, plus poussés et avantageux, entre les membres de ce traité.
Qu'en pensez-vous ? "


Leone Vaillancour avait finie de parler, elle attendait maintenant la réponse de ses interlocuteurs.
Le Gobernador restait de marbre, d'un côté il était content de la manière dont les dirigeants disaient ce qu'ils avaient sur le coeur mais de l'autre il craignait que ce franc parlé ne finisse par froisser quelqu'un. Il pria Dieu pour que cela n'arrive pas et que les discussions se fassent dans le calme. Concernant la proposition d'alliance régionale de la Youslévie, les deux hommes étaient en désaccord, ce n'est point ainsi qu'ils imaginaient l'union Evasienne et ils firent savoir leur vision du projet.

Bruno Musabimana Aguilar :
"Nous apprécions votre franc parlé et espérons que vous aurez la sagesse de régler ces différents aujourd'hui pour le bien commun de la région. Nous vous invitons à énoncer votre vison du projet comme vient de le faire Madame Vaillancour et de dévoiler si vous en avez vos conditions pour sa conception. De notre côté, nous avons une idée bien différente de cette union régionale."

Maximino Fernàndez Fernàndez :
"En effet, plutôt que de développer une relation de libre-échange très accessible, nous préférions développer une alliance beaucoup plus complexe dès le commencement avec de fortes restrictions pour la rejoindre du moins au début."

"Concernant l'économie, nous voudrions créer toutes sortes de voies de communication et propulser le commerce entre nos trois nations au devant de la scène. Nos échanges auront le but de rendre la région très attrayante et devenir un véritable point d'encrage Eurysien pour les autres continents. Nous devrons ainsi gagner le monopôle sur énormément de domaines de la région. Au niveau de l'économie on ne parlerait plus de Naveces, de la Youslévie ou de la Manche-Silice mais de nous trois en même temps. Nous devrons former une puissance économique collective."

"Nous aimerions aussi inclure nos forces militaires dans notre accord. Faire un pacte qui stipulera que lorsque l'un de nous sera attaqué, nous devrons tous lui porter militairement secours. Peu importe l'ennemi qui nous fait face."

"Finalement sur le point de vue politique, nous pourrons organiser des congrès regroupant les pays membres pour faire face à des situations inédites en votant pour les issues. Des propositions de loi ou de réformes pourront y être proposées. Nous voulons créer une véritable organisation. Ce principe est majeur dans la conception du projet."

"Concernant les règles d'entrées elles ne sont pas encore 100% établies mais le pays devra être une démocratie, avoir une stabilité financière et politique. Etre proche de notre pays (limitrophe ou culture identique au choix).."

"Qu'en pensez-vous ?"


Le Gobernador avait tout déroulé cela restait une vision brouillon et non complète de l'union régionale mais les principes qu'elle défendait y figuraient tous.
La contre-rhétorique de Leone Vallancour sur la comparaison erronée entre l'ONC et l'UNCS aurait sans doute mérité une réplique. Jamais la Manche Silice ne s'était acoquinée avec l'union des camarades. Elle s'était même personnellement impliquée ces dernières semaines dans la défense d'une république menacée par l'UNCS, la République de Tchérie. D'autres propos de la cheffe de l'État youslève avaient mis la délégation siliquéenne en pétard comme les soupçons d'élections frauduleuses dans le Sewerin. Arkadi Ksiaz s'était contenu en passant ses nerfs sur un stylo-bille qu'il brisa. Or, la discussion s'était rapidement recentrée sur le sujet de l'intégration régionale.

La directrice avait présenté un curieux projet applicable à n'importe quel État du monde. A l'inverse, le Gobernador avait défendu un concept fédéral avec une mutualisation politique économique et défensive de la Manche Silice, de Naveces et de la Youslévie. Un régal pour les triumvirs qui pouvait dès lors planter une banderille sur le proposition youslève, si éloignée des souhaits de Maximino Fernàndez Fernàndez.

Carmenita Azafran

"Leone,
Merci de reconnaître que vous avez consacré le début de votre mandat à l'adhésion à l'ONC, délaissant, je vous cite, le golfe d'Evasie. Nous nous attendions donc à un infléchissement de votre position et à un acte fort en direction de vos voisins immédiats. Or, vous nous proposez uniquement d'intégrer une liste de pays avec lesquels vous souhaitez établir une zone de libre-échange. Ce n'est pas sérieux ! Admettez tout de suite que vous avez cessé de vous intéresser à nous. Que nous ne boxons plus dans la même catégorie. Nous sommes trop petits pour vous. Je souscris aux propos du Gobernador : l'union fait la force. Nous disposons individuellement d'atouts géographique, démographiques, économiques et culturels qui associés pourraient faire du golfe un épicentre du pouvoir en Eurysie et dans le Monde. Nous préférons être maîtres de notre destin dans une union à trois que vassalisés dans une vaste organisation internationale.
J'invite cependant le chef d'Etat du royaume de Naveces a considérer également l'Arcanie et le Royaume-Soudé, qui bordent également le golfe et n'ont jamais fermé la porte à un tel projet. Nous mettons un point d'honneur à ce que l'Arcanie soit associée du fait de notre union qui préfigure l'intégration tant souhaitée par le Gobernador.
"


Vittorio IV Podestat

"La proposition de Mme Vallancour est déshonorante. Celle de M.Fernandez Fernandez me paraît un peu trop avancée à ce stade. Sur les questions de défense, voici nos lignes rouges. Signer des pactes de non-agression avec chacun d'entre-vous ? Oui. Signer des pactes d'assistance en cas d'agression ? Oui. Fusionner nos moyens de défense ? Organiser des exercices conjoints ? Oui. Mutualiser des achats de matériel militaire ? Oui. Collaborer pour coordonner nos productions de matériel militaire ? Oui.

Arkadi Ksiaz

"Pour un congrès supra-national bonne chance... pour mémoire, la Manche Silice a renoncé au parlementarisme il y a un demi-siècle. Il existe aujourd'hui des embryons de congrès dans certaines régions de notre pays. Gobernador, l'enfer est pavé de bonnes intentions. Je vous le dis tout net. Il est hors de question que la Manche Silice s'efface derrière une confédération. Il en va de la défense de notre identité nationale. Je ne crois pas que nous ayons mandat pour nous lancer dans une telle transformation".
Le Gobernador contracta la mâchoire en entendant certains propos assez cru de la Manche-Silice. Malgré cela, il semblait content que le Triumvir soit en majorité en accord avec les idées de Naveces. Il y avait évidemment des points de divergences mais c'était tout à fait normal. La proposition de Vaillancour l'avait tout de même troublé, sa proposition était aux antipodes de la sienne. De plus, il devait essayer de calmer le jeu, il n'était pas dupe et voyait très bien les piques que s'envoyaient ses deux alliés.

Maximino Fernàndez Fernàndez :
"Nous sommes ravis que vous soyez en accord avec la majorité des propositions que nous vous avons faites. Pour ce qui est du congrès, pas d'inquiétude, c'était une idée pour démontrer l'envie de se concerter et de prendre les décisions critiques concernant la région ensemble."

"Pour ce qui est de l'Arcanie, j'ai cru apprendre qu'ils vivaient une période d'instabilité assez marquante et je pense qu'il vaut mieux attendre qu'ils en sortent avant de les intégrer pleinement au progrès. Or, je suis pour leur offrir une sorte de relation particulière avec notre potentielle union qui serait une sorte d'anti-chambre de l'union en attendant sa stabilisation."

"Avant de laisser continuer nos amis Youslèves nous vous demandons de faire preuve de sagesse et d'un peu de tenue. Essayez de mettre vos différents de côté dans cette discussion, je vous rappelle que l'avenir de la région est entre nos mains. Alors je vous en prie, tâchez de doser vos paroles d'un côté comme de l'autre."


Il fallait absolument calmer le jeu, les piques envoyées des deux côtés rendaient l'entrevue assez tendue.
Vaillancour avait proposée un système extrême pour tester aussi bien les Siliquéens que les Naveceos. Les premiers avaient décidé d'utiliser la provocation quand les autres avaient été plus respectueux mais tout aussi catégorique dans leur refus concernant la proposition de la Directrice du Conseil. C'est dommage elle trouvait son idée géniale pourtant. "Ce ne sont pas des visionnaires" se disait-elle intérieurement.

" Je ne prends pas mal vos réprimandes ne vous en faîtes pas, après tout nous les youslèves somme bien connus pour notre franc-parler, il est donc normal d'attendre la même franchise de la part de ses collaborateurs, même si celle-ci met du temps à se montrer dans certains cas.

C'est donc à notre tour de valider ou d'invalider vos différentes propositions. Pour ça, je vais laisser la parole à Madame Aviles.


La Secrétaire aux Affaires Etrangères se racla la gorge et commença son discours. Son ton et ses gestes juraient avec ceux de sa collaboratrice, ils étaiet plus posés et moins fébriles.
Elle lisait sur un papier les différentes propositions des deux autres camps et expliquait la position de la Youslévie sur ces derniers.

"Concernant les voies de communication, nous sommes d'accord, pareil pour faire du Golfe d4evasie un point d'ancrage du continent, notre région a une position préférentielle sur le continent et il serait bête de ne pas en profiter.
Monsieur Fernandez, qu'entendez-vous par "puissance économique collective", la Youslévie reste et restera une puissance économique indépendante avant tout, nous ne souhaitons pas dépendre des décisions d'autres acteurs.
Pour les forces militaires, nous seront bien plus catégoriques aussi, c'est non. Ou du moins, oui pour des pactes de non-agressions et de défenses mutuelles mais nous ne souhaitons pas mettre en comment nos productions militaires ou notre armée.
Pour le congrès, nous n'en voyions pas l'utilité.
Nous partageons l'avis du Naveces sur l'Arcanie, un rôle hybride serait parfait pour le moment, histoire de voir comment évolue la situation, et si elle évolue bien, nous ne voyaions aucun inconvénient à la rajouter dans cette union régionale.

Maintenant, l'heure tourne et nous n'avons même pas esquissé le début d'un texte. Je vous propose donc de réunir la chose sur laquelle nous sommes tous d'accord et de commencer à partir de ça, c'est-à-dire la libre circulation des biens et des services"
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