10/08/2013
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Rencontre entre la Youslévie, la Manche-Silice et Naveces à Covadonga - Page 2

Les triumvirs préféraient le ton direct d'Herminone Aviles à celui plus cassant de Leone Vallancour. La cheffe de l'Etat youslève ne faisait plus illusion sur sa condescendance vis-à-vis de ses voisins. La délégation siliquéenne anticipait déjà le désarroi des naveceos. Qu'allait-il rester de leur grand projet de symbiose ? La Youslévie, gourmande, voulait les avantages du libre-échange sans les inconvénients de la codécision. Il fallait forcer le duo Vallancour-Aviles à découvrir leur jeu.

Arkadi Ksiaz proposait une première mouture de texte préparée par un administrateur siliquéen à la va-vite, sur un coin de table. "Le Royaume de Naveces, la Trépublique de Manche Silice et la République Fédérative de Youslévie décident par le présent traité de la création d'un espace politico-économique commun au service de valeurs partagées : la liberté, la démocratie, le progrès. Article 1, sont abolies les frontières physiques entre les co-signataires, sauf cas de force majeure. Article 2, sont abolis les droits de douane et mesures de protectionnisme au préjudice des co-signataires. Article 3, une règlementation du commerce et de la consommation commune doit être élaborée assurant une harmonisation des normes entre les co-signataires. Article 4, un conseil des co-signataires se réunit pour décider de la politique douanière aux frontières de l'espace commun. Et caetera, et caetera,... je ne vous fais lecture que des premiers articles, les plus importants".

Mais Carmenita Azafran rebondissait sur les propos des deux dignitaires youslèves. "J'ai bien noté que vous ne souhaitiez pas que les armes figurent parmi les biens encadrés par ce traité. Peut-être faudrait-il établir une liste des domaines concernés. Pourquoi pas se cantonner, dans un premier temps, au marché du travail, aux produits alimentaires et à l'industrie manufacturière ?"

Vittorio IV trouvait que l'on allait un peu vite en besogne. Quitte à déplaire davantage au duo Vallancour-Aviles, il voulait tendre une perche au duo Fernandez-Aguilar. "Messieurs, vous remarquerez que nous sommes prêts à mettre beaucoup de choses en commun quand le partenaire youslève chercher ni plus ni moins, à tirer profit à sens unique de la situation. Positionnez-vous par rapport à cela. Dites-nous ce que vous êtes prêts à accepter. Vous semblez déçu tant par la proposition Youslève que la notre".
Bruno Musabimana Aguilar fronça les sourcils cachant difficilement son agacement quant à lui le Gobernador avait les yeux écarquillés de surprise. Comment la Youslévie pouvait se rendre à cette entrevue en acceptant seulement ce qui était déjà en vigueur entre elle et Naveces ? Le Gobernador était énervé du ridicule des propositions youslèves, il avait l'impression que ces derniers n'avaient jamais été favorable à une véritable union régionale. Désormais outré des propositions youslèves, les deux Naveceos n'hésitèrent pas à montrer leur incompréhension et leur offuscation.

Maximino Fernàndez Fernàndez :
"Madame Vaillancour, avec tout le respect que je vous dois, laissez-moi vous dire que votre proposition est outrageante. Premièrement votre idée de relations de libre échanges n'a plus rien d'une "union régionale. De plus, à l'exception d'un pacte d'assistance militaire, les seules conditions que vous avez acceptées sont déjà en vigueur entre nos deux pays. Je vous le demande donc, quel est le but de cette entrevue dans ce cas ? Nous ne comprenons pas avec quelles intentions êtes-vous venues ici si c'est pour avoir si peu de considération envers le projet. Votre proposition ce n'est que de la diplomatie que nous pourrions chacun acquérir par nos propres moyens !"

"Ce n'est point avec les pauvres accords que vous avez accepté que notre alliance deviendra l'épicentre de l'Eurysie. Il est évident que nous formerons toujours des puissances distinctes or une organisation plus poussée entre nous trois serait la raison de l'attraction des autres continents vers notre alliance qui pourra servir de passerelle pour le reste de la région ou de l'Eurysie. Nous avons d'ailleurs beaucoup aimé l'idée de la Manche-Silice à propos de la coordination de nos productions qu'elles soient militaire ou scientifiques. Il est selon nous évident qu'en faisant cela nous aurons la même puissance que les grands de ce monde en collaborant à trois. Car si nous avons chacun un domaine, nous pourrons bien plus l'approfondir et faire bénéficier chacun d'excellent matériel au lieu d'avoir chacun plusieurs domaines mal développés. Aussi, sachez que nous ne voulons pas qu'il y ait de pertes décisionnelle nationale, nous voudrions juste pouvoir nous concerter avant de réagir chacun publiquement à des actualités importantes. Par exemple, une guerre, un nouveau membre, un nouveau partenaire. La fusion de nos atouts individuels c'est cela qui nous rendra glorieux !"


"J'ai l'impression que comme le dit le Triumvirat, vous avez un voile qui vous couvre les yeux et ce dernier n'est nul autre que l'ONC, notre union semble bien plus dérisoire à vos yeux que vos intérêts envers cette dernière. "

Bruno Musabimana Aguilar :
""Nous serions disposés de notre côté à accepter la contre proposition siliquéenne si Madame Vaillancour venait à l'accepter. Cependant nous refusons catégoriquement la proposition youslève qui n'apporterait aucune saveur aux accords actuels entre nos pays. Selon nous, cette proposition n'est pas même pas question d'union régionale. Madame Vaillancour, Aviles, nous vous laissons désormais vous exprimer.
Les deux Youslèves ne s'attendaient pas à recevoir ce genre de réprimande. Elles avaient proposé un projet de grande envergure, qui aurait pu être l'acte de naissance d'une Union Eurysienne, et s'étaient faites rembarrer directement. Elles avaient ensuite refusées de mettre en commun deux aspects importants de la souveraineté nationale, l'armée et la technologie et avaient une fois de plus subies les critiques naveceos et siliquéennes.
C'est Hermione Aviles qui répondit en devançant Leone Vaillancour qui bouillait sur place :

"Madame et Messieurs, laissez moi vous expliquez quelques choses qui ne vous sautent sans doute pas aux yeux mais qui pour nous sont essentielles.
Premièrement, nous avons l'économie la plus forte entre nos trois pays, c'est un fait, nous avons donc bien plus à perdre que vous. Ensuite, aucun accord de la sorte, même sous la forme que nous proposons, n'a jamais été signé nul part dans le monde, nous ne savons déjà pas dans quoi nous nous aventurons alors que nous donnons notre main, vous n'aurez pas notre bras de si tôt.

Ensuite, je suis désolé de vous annoncer cela, mais notre refus à propos d'une union militaire ou scientifique est inenvisageable. Peu importe les acteurs, que ce soit vous ou l'ONC par exemple, nous refusons de dépendre d'autres pays pour ce genre de choses.
Laissez moi vous donner un exemple, si demain un politique siliquéen ou naveceos arrive au pouvoir et se retire des accords que nous sommes en train de négocier. Or, nous avons laissé une partie de notre production à ce même pays. Nous nous retrouverions donc orphelin d'un fournisseur dont nous étions dépendant et avec un niveau de recherche médiocre dans le domaine en question.

Il ne faut pas non plus oublier un point non négligeable. La Manche-Silice est aujourd'hui alliée avec le Kronos de Baldassare Calabraise. Si cela pose déjà un énorme problème pour d’hypothétique accords régionaux, je ne vous laisse pas imaginer qu'il est impossible pour nous de concevoir quoi que ce soit avec une nation alliée avec un régime rival, terroriste et génocidaire.

Nous souhaitons tous que ces négociations aboutissent, un accord de libre-échange entre nos trois pays plus potentiellement l'Arcanie serait déjà une grande victoire pour nous.
N'oubliez pas que nous vous avons proposé un système où nous aurions pu renforcer notre région tout en nous insérant dans un plus grand esnelble continental mais vous avez refusé. Nous sommes en train de faire énormément de sacrifices et nous risquons de repartir avec un résultat bien différent de ce que nous nous imaginions au début. C'est pourquoi nous attendons la même sagesse de votre part."
À l'évidence, la conversation prenait un tournant funeste. Impossible de savoir où voulait en venir la Youslévie. Vallancour-Aviles avaient fini par jouer la carte de Kronos. Les Siliquéens s'y attendaient. La République Fédérative avait aussi fait référence à sa puissance économique, déclassant ses deux autres partenaires. Pour Vittorio IV, les échanges ne pouvaient pas aller plus loin. Il se fit excuser et se retira. En quittant la table, il glissa un mot à Bruno Aguilar. "Je me fais trop vieux pour ce cirque, je vous quitte. Nous semblons sur la même longueur d'onde. Retrouvons-nous rapidement pour parler défense commune si vous le souhaitez. A bientôt".

Arkadi Ksiaz et Carmenita Azafran préféraient que le vieux souverain prenne la tangent plutôt que d'ajouter de l'huile sur le feu. En dépit de la condescendance des deux personnalités youslèves, il fallait s'assurer que l'accord de libre-échange tripartite soit réalisable. "Excusez-nous pour le départ précipité de Vittorio IV. Nous tournons autour du pot depuis un long moment maintenant. J'ose espérer Leone, que nous ne rentrerons pas de Covadonga, bredouille. Même s'il ne s'agira pas du traité escompté par le Gobernador, ni celui désiré par le Triumvirat, nous voulons un accord général sur la liberté des biens et des personnes".
Leone Vaillancour se redressa sur sa chaise. La Directrice du Conseil était restée en retrait pendant un temps certain, ce qui ne lui ressemblait pas d'habitude.
Pendant tout ce temps de silence, elle avait griffonnée frénétiquement sur une feuille, elle était en train d'écrire une esquisse de ce qui pouvait être le traité pour lequel Siliquéens, Naveceos et Youslèves s'écharpaient.

"Madame Azafran, déjà ne veuillez pas vous excuser pour le départ de Monsieur Vittorio IV, c'est un coutumier du fait, il est malheureusement préférable qu'il s'en aille pour que ces négociations aillent à leur terme et que vous ne rentriez pas bredouille, comme vous dites.

En ce sens, j'ai ici un début d'accord qui, je le rappelle, sera ensuite soumis au Congrès de la République Fédératrice de Youslévie. C'est d'ailleurs aussi une des raisons de nos nombreux refus, nous savons pertinemment que des groupes parlementaires bien plus conservateurs que nous ne voudraient jamais d'une union militaire.

Bref, voici ce brouillon :

Article 1 sur les conditions d’adhésion à (nom à définir):
Article 1.1: Les nations souhaitant devenir signataires de ce traité doivent être démocratique et doivent respecter les droits humains ainsi que garantir la libre entreprise.

Article 1.2: Les nations souhaitant devenir signataires dudit traité ne doivent pas être alliées avec une nation ennemie d'un des signataires dudit traité.

Article 1.3: L'adhésion d'une nation à (nom à définir) est décidée par un vote à l'unanimité de la part des autres membres déjà présents.


[i]Article 2: sur la libre circulation:[/i]
Article 2.1: Les signataires dudit traité s'engagent à garantir la libre circulation des individus de part et d'autres de la frontière séparant les territoires des autres pays concernés par ces accords.

Article 2.2: Les signataires dudit traité s'engagent à garantir la libre circulation des services de part et d'autres de la frontière séparant les territoires des autres pays concernés par ces accords.

Article 2.3: Les signataires dudit traité s'engagent à garantir la libre circulation des marchandises de part et d'autres de la frontière séparant les territoires des autres pays concernés par ces accords.

Article 2.4: Les signataires dudit traité s'engagent à garantir la libre circulation des capitaux de part et d'autres de la frontière séparant les territoires des autres pays concernés par ces accords.


Voilà, ceci n'est qu'une ébauche créée à partir de quoi nous avons discuté. Je tiens à préciser que nous n"avons même pas abordé, ni même survolé, des points tels que la recherche civile ou spatiale par exemple, ni même l'idée d'une possible union monétaire.
Je voudrais ensuite aller dans le même sens que ma collaboratrice en vous rappelant ce proverbe: "Rême ne s'est pas fait en un jour". Hier encore certains autour de cette table vivaient dans un pays refermé sur lui-même et aujourd'hui veut tout mettre en commun sans préliminaires.
Enfin, laissez moi vous rappeler que même si cette réunion n'aboutit "qu'à" ça, c'est-à-dire ce traité, ça sera déjà quelque chose d'historique et de presque jamais vu.
De plus, rien ne dit que ce que nous faisons maintenant. Nous, ou nos futurs successeurs, pourront continuer sur ces bases là, mais je vous en supplie, arrêtez d'avoir les yeux plus gros que le ventre."

Vaillancour avait su garder son calme et faire preuve de tact sur ce coup-ci mais sa patience allait atteindre ses limites. Entre ceux qui n'avaient pas donné de nouvel depuis des décennies jusqu'à une semaine auparavant et qui maintenant voulaient aller jusqu'à mettre en commun leur armée, celui qui avait du subir les répercussions génétiques de siècles de mariages entre cousins et qui n'était donc pas capable de garder son calme plus de cinq minutes ou les utopistes tout droit nés de la dernière pluie, elle se sentait un peu seule et avait parfois l'impression d'être la seule personne lucide dans cette pièce.
Heureusement qu'elle pouvait compter sur Hermione Aviles pour l'aider à combattre à la fois des Siliquéens rêveurs ou arrogants et des Naveceos trop pressés.
Maximino Fernàndez Fernàndez laissait dérouler les choses depuis le refus catégorique de la Youslévie quant à sa proposition. Après la Manche-Silice, c'était vers lui qu'étaient dirigées les piques et il dû se retenir d'ajouter une réponse cinglante. Il écouta Leone Vaillancour énoncer les articles qui formeront peut-être la base de cette union régionale. Malgré leur agacement les Naveceos essayèrent de mettre du leur en ajoutant les éléments qu'avaient oublié les Youslèves.

Bruno Musabimana Aguilar :
"Pour ce qui est des forces militaires, nous pouvons ajouter ce sur quoi nous étions tous d'accord soit :
Article 3 sur la Défense :
Article 3.1 : Les pays signataires s'engagent à lier des relations pacifistes entre elles par le biais de pacte de non-agression.
Article 3.2 : Les pays signataires s'engagent à aider militairement les nations de l'alliance subissant une agression. "



Maximino Fernàndez Fernàndez :
"Pour ce qui est du nom, nous pensions à l'Union Evasienne Libre !"
"Nous vous invitons Madame Vaillancour, Aviles à nous faire part de vos propositions quant aux recherches civiles, spatiales ou de l'union monétaire."
La rencontre commençait enfin à prendre une tournure intéressante, il ne fallait pas se décourager maintenant. C'est Hermione Aviles qui prit le relai.

"Le nom nous laisse quelque peu dubitative. Le "Libre" sonne bizarrement, on dirait un nom de bataillons de républicains pendant la Guerre Civile Youslève. Pour nous, il est inutile de préciser que les pays sont libres, mais il est vrai que seulement Union Evasienne ou Union d'Evasie est un peu terne.
Que pensez vous d'Union des Nations d'Evasie (UNE) ou d'Union du Golfe d'Evasie (UGE). On ne rajouterai qu'un mot mais cela permettrai de donner une dimension plus reconnaissable à cette union que si elle était nommée avec deux mots seulement.

Pour vos propositions sur l'article 3 sur la Défense, nous ne voyions rien à redire.
Nous pensons qu'une union régionale comme nous le concevons ne doit pas être que militaire ou économique. Il y a tellement de domaines sur lesquels nous sommes en retard par rapport à d'autres. J'ai évoqué le domaine spatial mais il y en a sûrement d'autres auxquels vous devez penser.
C'est pourquoi nous pouvons créer une clause qui donnerait aux pays signataires un pouvoir de proposition de mise en commun des savoirs et des travaux pour certains projets.

Je ne pense pas avoir besoin de développer les avantages d'une union monétaire. Je tenais cependant à préciser que ceci n'est qu'une ébauche, et que pour notre cas nous devrions proposer ce changement à notre Congrès.
Et même, si cette motion est acceptée, la mise en place d'une monnaie commune pourrait mettre plusieurs années avant d'arriver à son but. Je fais ces quelques précisions pour être sûr que tout le monde comprenne bien que quand bien même nous serions tous d'accord pour utiliser la même monnaie, nous ne pourrions la mettre en service dans peu de temps."


L'union monétaire était déjà dans la tête des dirigeantes youslèves. Elles avaient auparavant prévues de proposer cela au Royaume-Soudé du Frial et de la Youslévie de l'Est mais la conjoncture actuelle avait empêchée cela.
Ces dernières savaient cependant que la tâche allait être compliquée. Pas tant par la faute de la population qui n'allait pas être particulièrement réticente à changer de monnaie mais plutôt à cause des affres administratifs et financiers que cela allait engendrer et qui risqueraient de faire durer cette procédure d'union monétaire.
C'est pourquoi la Secrétaire aux Affaires Etrangères avait souhaitée faire cette mise au point, quitte à paraître rabat-joie ou donneuse de leçon. De toute façon, un dialogue sain et constructif semblait ne plus pouvoir exister pour le moment, du moins avec les siliquéens.
La délégation siliquéenne était muette depuis un petit moment. La situation devenait délicate. Vallancour avait couché sur le papier une série d'articles et Fernandez négociait çà et là des amendements. Azafran et Ksiaz étaient restés bloqués sur l'article 1, rédigé pour exclure de fait la Manche Silice du deal.

Comment pouvaient se poursuivre les pourparlers sans crever l'abcès du Kronos ?

"Écoutez chers amis, cette Union Evasienne est tentante mais vous êtes allés un peu vite en besogne. Je suis d'accord avec Leone Vallancour. Nos États ne se sont pas construits en un jour, il faudra du temps, des itérations et de fortes volontés politiques pour que cela aboutisse à de véritables avancées.

Mais, Gobernador, nous ne pouvons pas aller plus loin dans l'élaboration du traité constitutif. Sachez que nos partenaires youslèves ont entamé à dessein cette mouture pour une disposition qui nous stigmatise.

Sans l'écrire noir sur blanc, nous serions tenus par la signature de ce traité de rompre nos relations diplomatiques avec un pays tiers. Le Kronos en l'occurrence.

Il faut ouvrir la parenthèse et avoir un débat sérieux sur la question. Gobernador, vous qui êtes restés repliés et autarciques autant de temps, que savez-vous de ce pays et quelle est votre opinion à son sujet ? Leone, nous savons déjà que vous détestez Calabraise et son régime. Cela dit, vos relais diplomatiques en Manche Silice répètent à l'envie que vous disposeriez d'éléments anéantissant toute possibilité pour notre État de faire affaire avec le Kronos. Il est temps de jouer carte sur table. Sans quoi, nous ne dérogerons pas de notre position".
La question du Kronos était enfin mise sur la table. Il fallait effectivement crever l'abcès et par la même occasion tenter de faire disparaître l'ombre de Baldassare Calabraise qui planait au dessus de ces négociations.
A Leone Vaillancour de répondre :

"Vous avez raison, mais avant toute chose, laissez moi faire un petit résumé à nos amis Naveceos qui ne sont sans doute pas au courant des détails. Je vais tenter de faire ce peu de la manière la plus exacte et objective possible.

Alors, en août 2007 des mouvements de contestations ont éclatées au Kronos. Ces mouvements sont devenus des révoltes qui se sont elles-mêmes muées en révolution qui vit arriver le communiste Baldassare Calabraise au pouvoir, le tout dans une mare de sang.
La première décision de celui qui est encore aux manettes aujourd'hui fut de faire un semblant de procès aux ministres et autres membres du gouvernement tout juste renversé qui se solda par la condamnation à mort et l’exécution expresse d'Edmundo Mancuso, le Président de la République du Kronos.
C'est là que rentre en jeu la Youslévie, et plus précisément mon prédécesseu Heran Romeretegui, qui dénonça les actes des révolutionnaires kroniens et demanda, sans succès, l'extradition de Monsieur Mancuso dans notre pays. Ceci n'a pas plu à Calabraise qui ordonna purement et simplement le déploiement à nos frontières de l'armée kronienne.
Le régime communiste a ensuite multiplié les actes de pression et de menaces sur notre pays. Je vous passe les détails sur les camps de travaux forcés sur les territoires Afaréens du Kronos, les tentatives d'anéantissement d'une radio libre qui a dû se réfugier en Youslévie et autres actes de barbaries. Ils avaient d'ailleurs menacés le Royaume-Soudé du Frial et de la Youslévie de l'Est.
Depuis, la tension est retombée, il faut bien l'admettre en grande partie grâce la Manche-Silice, les frontières sont démilitarisées et aucune provocation ne nous est parvenu depuis un certain temps.

Seulement, vous comprenez que nous restons attentifs concernant les agissements de ce voisin plus que remuant. Et malheureusement, il s'est avéré que la Manche-Silice a cédé aux appels de Kronos.
Si j'ai bien compris, nos amis siliquéens ont péchés par impatience, voyant que les rapprochements avec d'autres nations régionales étaient lents, ils sont tombés dans les bras du diable qui n'attendait que ça.
De notre point de vue, cette alliance contre-nature nous dérange de manière générale, la Youslévie a toujours gardée la même politique face à ce genre d’État, si on peut appeler ça comme ça : aucun contact quel qu'il soit. Mais soit, nous ne jugeons pas ce que font les autres, personne n'est parfait après tout.
Le plus dérangeant reste cependant que Calabraise nous a menacé pendant un an et demi et prépare sa population a une guerre de manière presque quotidienne.
La Manche-Silice mange donc à deux tables ennemies et joue sur deux tableaux. Or, nous avons mit récemment le holà, si les Siliquéens ne sont pas capable de choisir alors nous le ferons à leur place.

Aujourd'hui nous vous tendons la main chers triumvirs. Nous vous proposons une meilleure alliance que celle que vous avez actuellement avec Kronos.
Nos échanges au sein de cette union seront aussi, voir plus, importants que ceux que vous avez en ce moment avec ces communistes. Cette union sera aussi plus stable et plus pérenne, personne ne sait comment est vraiment la situation au Kronos et nous ne sommes à l'abri de rien. Enfin, pour vous, votre conscience et la population siliquéenne une Union des Nations d'Evasie vaut mieux que des accords avec Kronos, non ?
Maximino Fernàndez Fernàndez et son gouvernement avaient déjà un avis tout tranché sur la question du Kronos. Personne ne sauraient les faire changer d'avis là-dessus, ils condamnent fermement les agissements de Calabraise. Les Naveceos ont toujours vu le régime de Calabraise comme une menace, c'est d'ailleurs pour cela que leur alliance avec la Manche-Silice a fait coulé de l'encre dans le pays. Cependant, le Gobernador espérait sincèrement comme l'avait dit Vaillancour que cette union régionale permettrait de suffire au siliquéens pour se détourner du Kronos. Malheureusement, cela ne semblait pas être chose faite..

Bruno Musabimana Aguilar :
"Tout d'abord, nous tenons à vous dire que la présence du mot libre dans notre proposition de nom pour l'alliance faisait référence au caractère libéral de cette dernière. Cependant, nous adorons le nom que vous nous avez proposé et consentons à user de ce dernier. Concernant Kronos, nous voilà au regret de vous dire, estimé Triumvirs, que nous rejoignons la Youslévie sur ce point. Nous ne tolérons pas qu'un de nos membres puissent pactiser avec Calabraise et ses sbires. Nous n'avons pas été épargnés des atrocités commises par ces derniers tout au long de leur règne. C'est d'ailleurs un point de discorde qui à fait couler beaucoup d'encre chez nous, on nous a assez reproché de faire alliance avec une nation proche d'un tel régime."

Maximino Fernàndez Fernàndez :
"Cher Triumvirat, vous étiez tant séduit par l'idée de notre union régionale et de renouer des liens avec nos amis Youslèves. Je vous en conjure, ouvrez les yeux !
Jamais ô grand jamais le Kronos ne pourra vous apporter autant que notre projet actuel. Il serait tout à fait immoral de rester en bonne relation avec un ennemi direct envers une nation de notre alliance. Je vous demander d'agir de la manière la plus sage de la sorte en rompant vos relations avec Kronos. Pensez-vous que beaucoup de nations fréquentables accepteront nos propositions et feront de nous un épicentre de l'Eurysie si nous pactisons avec le Diable en personne ?
Ce ne serait pas bon pour les affaires et pour notre image. Aussi tous les grandes nations des autres continents capable de nous propulser au devant de la scène grâce à des accords alléchants sont loin d'adhérer aux actions de la Calabraise. Tout ceci ne sont guère des reproches, nous voulons juste vous montrer la voie comme le ferait un ami. Nous voulons le meilleur pour vous, pour la Youslévie et pour la région. Alors je vous en prie, prenez en considération ces paroles."


Le Gobernador espérait que ces paroles parviendraient à faire réfléchir les siliquéens pour les aider à prendre la bonne décision..
Pour la première fois de la rencontre, les délégations youslèves et naveceos présentaient un front uni face aux siliquéens. Ils se doutaient qu'ils feraient face à un tel mur sur la question kronienne. Il fallait maintenant jouer astucieusement et ne pas se vendre trop simplement. Arkadi Ksiaz décidait donc de faire monter les enchères.

"A la question de savoir si l'accord avec le Kronos est plus profitable au peuple siliquéen qu'un traité éventuel avec vos deux États, je ne peux malheureusement pas répondre. Où sont les études, les projections, les notes prospectives ? Je peux vous citer en revanche l'exemple des Forges de Villeneuve, entre très mauvaise posture, et qui ont retrouvé des couleurs grâce aux énormes commandes d'acier siliquéen par Kronos. Acier civil. Je tiens à la préciser. Même chose pour l'industrie textile. Le Kronos paye rubis sur ongle et les milieux d'affaire de l'Ostremont continueront de commercer avec cet Etat. Dès aujourd'hui, nous pourrions mettre fin au traité signé avec Calabraise en septembre 2008 mais vous devez vous rendre compte que nous sommes une société capitaliste et que nous ne pourrons pas empêcher nos acteurs économiques privés de commercer avec le Kronos".

Carmenita Azafran jetait un coup d'oeil aux participants. La Maiora voulait appréhender l'impact du propos de son collègue Staroste. En vain. "Leone, je vous remercie pour le bref résumé et apprécie la mention spéciale accordée à nos efforts de médiation. J'ai pu lire ça et là dans la presse youslève des propos forts désobligeants à l'endroit du colonel Ernesto Huevos. Passons. Disposez vous aujourd'hui de nouveaux éléments permettant d'accréditer la thèse d'une nouvelle menace du Kronos sur votre intégrité territoriale ou un voisin ? Il m'a semblé, au contraire, que les exercices menés par l'ONC autour du détroit de Kerbess étaient un avertissement clair au dictateur qu'il n'avait pas le droit à l'erreur".
Encore un petit effort et les négociations seraient menées à bon terme, il fallait être ferme mais doux. Hermione Aviles avait conscience de cela et s'apprêtait donc à jouer à ce jeu d'équilibriste :

"Il est vrai que nous n'avons pas les chiffres exacts concernant les avantages économiques que vous auriez à choisir l'Evasie au Kronos, cependant vous n'avez pas non plus la preuve formelle que votre acier est destinée aux projets civils et tout les exemples que vous avez utilisés, les forges de Villeneuve notamment, tourneront encore à plein régime une fois nos accords entérinés.

Nous n'avons pas de problèmes à ce que des entreprises siliquéennes commercent avec Kronos, et vous n'êtes pas responsables de cela, comme nous ne sommes pas responsables des dires de la presse youslève. Par contre, nous sommes plus circonspects concernant le fait que le gouvernement siliquéen soutienne ces échanges plutôt que ceux avec des pays pacifiques et libres.

Pour ce qui est des exercices autour du détroit de Leucytalée, nous serons franches. La manœuvre sert tout d'abord à former les marines nationales des différents pays membres de l'ONC, mais il est vrai qu'elle a aussi vocation d'avertissement. Un avertissement à tous ceux qui pensaient sévir librement en Leucytalée et dans le Sud de l'Eurysie, pirates comme despotes, la fête est finie.
Je tiens aussi à re préciser que ces entraînements ont respectés le droit international et qu'aucun accident n'est à signaler pour le moment.

Vous avez suffisamment d'informations pour pouvoir prendre votre décision en votre âme et conscience, la question n'est pas de savoir si Calabraise est une menace directe ou non, c'est une bombe à retardement qui sautera un jour où l'autre. Soyez donc plus malin que lui et éloignez vous de cet horrible personnage avant que son explosion ne vous éclabousse trop."
Hermino Aviles avait habitué les triumvirs à des saillies mémorables. Découvrir la cheffe de la diplomatie yousléve aussi mielleuse était une agréable surprise. En définitive, ils demandaient une nette prise de distance du gouvernement avec Calabraise sans contrecarrer les milieux d'affaires de l'Ostremont.

Carmenita Azafran et Arkadi Ksiaz demandèrent à se retirer quelques minutes pour délibérer. Ils parvenaient à joindre Vittorio IV par téléphone. Les minutes filaient. Pendant ce temps à Rio de l'Estuaire, des experts de l'administration du génie économique et de la questure diplomatique échafaudaient des simulations sur de puissants ordinateurs pour aider les triumvirs à prendre position. Il fallait gagner un peu de temps. La Maiora et le Staroste regagnèrent la salle. Ils étaient toujours en ligne avec le souverain et l'astreinte de Rio.

Les délégations youslèves et naveceos profitaient encore d'une pause bien méritée. La télé-conférence des triumvirs s'achevait à peine quand les pourparlers reprirent.

"Ecoutez, nous sommes rassurés par ce que vous nous dites. Avant toute chose, nous devons fixer un rendez-vous avec Baldassarre Calabraise. Nous souhaitons faire les choses en douceur et en toute confidentialité. Il n'est pas question de changer du tout au tout nos rapports avec le Kronos. Nous n'adopterons pas une position d'hostilité à leur égard mais de réserve absolue. Aussi, nous serions gré à la diplomatie youslève de ne pas communiquer outre-mesure sur notre prise de distance. Elle pourrait être vécue comme une énième provocation et ne pas rendre service à notre union", précisait Carmenita Azafran.
Les siliquéens avaient pris un moment pour se consulter avant d'annoncer leur décision finale. Ils semblaient au final prêt à se détourner petit à petit de Kronos au profit de l'union régionale mais ils étaient selon les Naveceos entrain de tâter le terrain. Ils devaient cependant faire preuve d'un peu plus de précision pour rassurer ses alliés.

Bruno Musabimana Aguilar :
"Nous apprécions vos efforts concernant la question mais pouvez-vous nous donner plus de précision sur ce quoi vous allez traiter avec Calabraise ?
Qu'entendez-vous par réserve absolue, nous voulons être certain de vos intentions !"

Maximino Fernàndez Fernàndez :
"Pour ce qui est des firmes privées siliquéennes, il est naturel pour nous de les laisser commercer avec le Kronos, nous ne pouvons que difficilement leur interdire..
Mme Vaillancour que pensez-vous de la propositions de nos estimés Triumvirs ?"
Hermione Aviles et Leone Vaillancour étaient passablement énervée du temps qu'avait mise la délégation siliquéenne pour délibérer. Il fallait maintenant avancer et commencer à finaliser ce traité en commençant par clore définitivement le dossier kronien qui avait duré beaucoup trop longtemps maintenant.
C'est la Directrice du Conseil, après s'être absentée pour se refaire une santé dans les toilettes, qui rendossa le rôle du "bad cop":

"Nous partageons votre perplexité, Monsieur Musabinama Aguilar, vis-à-vis de la réponse bien longue et évasive de la Manche-Silice a une question pourtant simple.
Nous ne voulons seulement que vous, et quand je dis vous je parle de l’État siliquéen, cessiez de commercer avec Kronos. Tant que cela n'est pas fait, nous ne présenterons pas le projet de l'UNE au Congrès.
Il est donc vital que vous le fassiez au plus vite. C'est pour cela que nous ne voyons pas l'utilité de rencontrer Monsieur Calabraise en personne, cela nous ferait perdre beaucoup trop de temps. De plus, nous connaissons on ne peut mieux l'instabilité et l’imprévisibilité du kronien, et nous vous conseillons de ne pas être à sa merci au moment où il recevra cette nouvelle.

Maintenant, je pense qu'il est temps de passer à autre chose et de clore la question kronienne qui nous a occupée pendant bien trop longtemps.
Il est grand temps de finaliser ce que nous avons commencé il y a de nombreuses heures maintenant. Pour ça, voici le traité avec les modifications consécutives à nos discussions.


Hermione Aviles tendit alors à chacun des Naveceos et Siliquéens une feuille imprimée un peu plus tôt, pendant les tractations siliquéennes. Leurs habillages étaient simples, sans grandes polices ni couleurs, mais noircies et avec des choses qui n'avaient pas été abordée durant les négociations mais qui étaient aussi bien vitales pour le bon fonctionnement d'une organisation que simples et peu sujettes à débats. Enfin, c'était sans compter sur la ténacité et le pointillisme de leurs interlocuteurs.
Mais, en même temps, cela était bon signe et, après tout, les Youslèves avaient su être aussi très pointilleuses. Il était quand même question d'une alliance de premier ordre et historique, qui plus est.
Traité de Covadonga a écrit :

Article 1 sur les conditions d’adhésion à l'UNE:
Article 1.1: Les nations souhaitant devenir signataires de ce traité doivent être démocratique et doivent respecter les droits humains ainsi que garantir la libre entreprise.
Article 1.2: Les nations souhaitant devenir signataires dudit traité ne doivent pas être alliées avec une nation ennemie d'un des signataires dudit traité.
Article 1.3: L'adhésion d'une nation à (nom à définir) est décidée par un vote à l'unanimité de la part des autres membres déjà présents.

Article 2 sur les modalités de votes :
Article 2.1 : Chaque pays membre a une voix lors des votes.
Article 2.2 :Si la majorité des voix sont en faveur de la mesure soumise, alors cette dernière est adoptée.
Article 2.3 :Si il y a égalité ou que la majorité des voix sont en défaveur de la mesure soumise, alors cette dernière est refusée.
Article 2.4 :L'exclusion d'un membre est voté à l'unanimité.

Article 3 sur le porte parole :
Article 3.1:Le porte parole a pour rôle d'être la voix de l'Union à travers le monde et face aux autres organisations, nations ou entreprises étrangères.
Article 3.2: Le porte parole est élu pour un an non-renouvelable tout les mois de janvier de chaque année.
Article 3.3: Un pays membre ne peut pas briguer ce mandat deux ans d'affilé.
Article 3.4: Le porte parole est élu de facto si aucun autre candidat ne s'est présenté ou à la majorité en cas de plusieurs candidatures.


Article 4: sur la libre circulation:
Article 4.1: Les signataires dudit traité s'engagent à garantir la libre circulation des individus de part et d'autres de la frontière séparant les territoires des autres pays concernés par ces accords.
Article 4.2: Les signataires dudit traité s'engagent à garantir la libre circulation des services de part et d'autres de la frontière séparant les territoires des autres pays concernés par ces accords.
Article 4.3: Les signataires dudit traité s'engagent à garantir la libre circulation des marchandises de part et d'autres de la frontière séparant les territoires des autres pays concernés par ces accords.
Article 4.4: Les signataires dudit traité s'engagent à garantir la libre circulation des capitaux de part et d'autres de la frontière séparant les territoires des autres pays concernés par ces accords.


Article 5 sur la Défense :

Article 5.1 : Les pays signataires s'engagent à lier des relations pacifistes entre elles par le biais de pacte de non-agression.
Article 5.2 : Les pays signataires s'engagent à aider militairement les nations de l'alliance subissant une agression.

Article 6 sur l'union monétaire :
Article 6.1 : En cas de bon fonctionnement de l'Union, une discussion concernant une possible union monétaire pourra voir le jour.

"Voilà. Comme vous l'avez vu, nous avons rajouté quelques petites choses, notamment concernant les modalités de votes et le porte parole de l'UNE.
Nous considérons que ce nous avons écrit fait consensus, c'est pourquoi nous avons pu prendre cette initiative. Cependant, si vous souhaitez modifier ou pointer du doigt un problème, allez-y, ceci n'est qu'un brouillon.

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