21/02/2015
16:03:18
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Cérémonie d'Adieu / Farewell Ceremony / Sirimane tua h-Othu [TERMINÉ]

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LA CÉRÉMONIE D'ADIEU
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FAREWELL CEREMONY
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A SIRIMANE TUA H-OTHU


 cathédrale
La Grande Cathédrale de Mont-Law, lieu accueillant la cérémonie solennelle.

LE 17 DÉCEMBRE 2011
LA GRANDE CATHÉDRALE
MONT-LAW, HAUT-DISTRICT,
SAINT-MARQUISE

8H00

La Grande Cathédrale était le bâtiment qui allait accueillir la cérémonie d'adieu à la Présidente qui avait quitté ce monde le 11 décembre dernier.

Le Premier Conseiller de la République, Henry Peters qui était devenu le Représentant de la Grande Assemblée qui prit la succession à la Présidence, était la personne qui allait présider cette cérémonie solennelle pour honorer la mémoire de la femme avec qui il avait travaillé pendant ses deux mandats.

Il n'était préparé pour faire cette cérémonie car son cœur était encore meurtri par cette mort soudaine mais il n'était pas le seul car les saint-marquois avaient répondu présents pour aider le Premier Conseiller de la République à traverser cette épreuve.

8H30
Toute une nation allait rendre hommage à la Présidente ainsi que quelques invités des nations amies à Saint-Marquise.
Tous les saint-marquois ne pouvaient pas être présents dans la Grande Cathédrale, c'était pour cela que les chaînes de télévision TSM et SM2 allait retransmettre cette cérémonie en direct.

Tout le monde savait que les Saint-Marquois n'étaient pas des croyants mais lorsque la mort d'une personnalité importante survint ils mettaient leur incroyance de côté pour rendre hommage, c'était le cas en ce jour du 17 décembre.


HRP a écrit :Les joueurs ayant reçu un message de ma part (Saint-Marquise) peuvent poster ici, s'ils le souhaitent, ce n'est pas une obligation.

C'est un RP un peu particulier que j'ai écrit, mais si vous pouvez poster des sujets il faut qu'ils soient en rapport avec la trame principale du topic.

ATTENTION ! Ce topic est temporaire, vous pourrez poster tous vos sujets jusqu'au 12 novembre HRP.
 image
Henry Peters, représentant de la Grande Assemblée qui préside la cérémonie d'adieu.

LE 17 DÉCEMBRE 2011
LA GRANDE CATHÉDRALE
MONT-LAW, HAUT-DISTRICT,
SAINT-MARQUISE

10h00

L'heure fut venu où Henry Peters prit son courage à deux mains pour monter sur l'estrade où un pupitre et micro était installé pour énoncer un message solennel à la Présidente qui était à la fois son mentor et amie.
Mais avant l'archevêque du Haut-District, Monseigneur Alban Freavare se mit devant le cercueil qui était placé au milieu de la nef et enonça un serment ecclésiastique remerciant les seigneur d'avoir accueilli la Présidente en son sein.
Au vœu religieux de l'archevêque, tout le monde baissa la tête en signe de respect.

Tête baissée, Henry Peters commençait à avoir les larmes coulaient le long de son visage mais il les essuya pour prendre la suite de la cérémonie.

Le serment terminé, monseigneur Freavare laissa la place au Premier Conseiller de la République pour qu'il fasse un allocution solennelle afin de dire au-revoir à la première femme Présidente morte dans l'exercice de ses fonctions.

LE PREMIER CONSEILLER DE LA RÉPUBLIQUE, HENRY PETERS a écrit :"Saint-Marquois, Saint-Marquoises et alliés de la République,
Je n'ai pas assez de mots pour comprendre votre douleur, nous avons perdu une femme qui était notre lumière pour notre nation mais pas seulement.
Nous avons perdu également un chef-d'état qui a su mettre Saint-Marquise sur un chemin indépendant.
Elle a su mettre son professionnalisme au service de la République et était la parole du peuple car elle savait l'écouter.
J'avais eu l'honneur de travailler à ses côtés lors de plusieurs affaires d'état, de plusieurs relations diplomatiques avec les autres nations dont la République a comme allié et partenaire.
Je suis en colère contre cette maladie qui nous l'a enlevé trop tôt avant même qu'elle est fini son travail mais je vous fais la promesse que ses choix, son ambition pour la République et sa diplomatie seront gardé et préserver.
La République ainsi que le gouvernement se rappellera de cette femme au grand cœur, c'est même grâce à elle que la République protège la Région Autonome de Port-Hafen.
Elle va nous manquer à tous et je ne peux que lui dire que je pense à elle, que le peuple saint-marquois pense à elle et que les représentants du gouvernement pensent également à elle.
Je ne peux pas lui dire adieu mais je dois la laisser partir là-haut où elle va être en paix.

Longue vie à la Présidente de la République."
 Antonio Braga
ANTÓNIO BRAGA
Le Gouverneur Général temporaire de
La Région Autonome de Port-Hafen

LE 17 DÉCEMBRE 2011
LA GRANDE CATHÉDRALE
MONT-LAW, HAUT-DISTRICT,
SAINT-MARQUISE

10h00

António Braga fut invité solennellement par le Premier Conseiller de la République pour rendre hommage à la femme qui avait rendu le nouveau statut de Port-Hafen possible.

Il était au premier rang lorsqu'il écouta le Premier Conseiller énonçait son hommage à la Présidente. Il était hors de question pour lui de manquer cette marque de respect.
Tout le long de la parole d'Henry Peters, il ne put empêcher les larmes coulaient car il savait que les mots du Premier Conseiller étaient sincères.

Il regardait le cercueil qui était à peine un mètre de lui, il était recouvert du drapeau saint-marquois et des couronnes de fleurs étaient disposées de chaque côté.
L'air était lourd de douleur c'était ce qu'il ressentait lorsqu'il était entré dans la Grande Cathédrale.

Il savait qu'il était là pour représenter le peuple Hafenois qui était proche de Saint-Marquise non pas par sa protection mais par son statut de havre de paix, et celui-ci venait de perdre une grande dame.
À l'annonce du coma de la présidente, l'empereur eu un mauvais pressentiment. Il y a environ deux ans, c'était exactement la même chose qui était arrivé à son grand-père, l'empereur Michael. Quelques jours plus tard, les craintes de Maximilien s'avérèrent être fondée, Isabelle Deprey avait succombé. Certains racontent avoir cru voir l'empereur verser une larme. Quoi qu'il en soit, Saint-Marquise était un allié important et son ancienne présidente avait été le pivot des relations entre les deux pays et une minute de silence avait été décrétée dans tout le pays. Plusieurs personnes ont été déposées des mots et des fleurs à l'ambassade saint-marquoise, une attention qui a beaucoup touché les ambassadeurs et l'empereur.

Maximilien II s'avança avec en retrait sa petite délégation et alla saluer les officiels.
zeppelin officiel de la Chancellerie

Le Chancelier Fédéral avait expressément tenu à venir en personne assister à la cérémonie d'adieu organisée en souvenir de la disparition tragique de la présidente saint-marquoise Isabelle Deprey, parce que la proximité géographique déjà facilitait grandement les déplacements entre les deux pays, séparés seulement par le canal de Norland, et surtout parce que les Provinces-Unies tenaient à affirmer leur soutien et leur solidarité envers la république de Saint-Marquise, acteur incontournable en Aleucie du Nord.

Maintenir la cohésion et la stabilité d'une démocratie à la puissance militaire relative était l'un des objectifs affichés pour dissuader les empires et autres régimes colonialistes aux appétits aiguisés de vouloir s'en prendre aux nations aleuciennes peu coutumières aux violences militaristes qui caractérisent les régimes brutaux listoniens ou loduariens, pour ne citer qu'eux.

Le Chancelier Atreus Fjörgyn avait donc fait le déplacement de Pembertøn, jusqu'à Mont-Law, à bord du zeppelin officiel de la Chancellerie lofotène, l'UPS Smiling Moose (traduction littérale d' "Elan Souriant", l'un des noms de code utilisés par les services secrets pour identifier la présence du chef de l'exécutif lofotène). Il était accompagné de son épouse, Angelica Fjörgyn, et le couple fut accueilli sur le tarmac de l'aérogare destinée à amarrer les aéronefs lofotènes à l'Aéroport International de Mont-Law. Un important dispositif de sécurité avait été organisé et mis sur pied par les autorités Saint-Marquoises, au vu des nombreux chefs d'Etat qui allaient être présents pour la cérémonie à la grande cathédrale de Mont-Law, dans le haut-district.



couple fjörgyn
Le Chancelier Fédéral Atreus Fjörgyn et la première dame des Provinces-Unies, Angelica Fjörgyn, se tenant aux côté de leurs voisins de l'île de Norland.

Atreus Fjörgyn salua bien chaleureusement son désormais homologue M. Henry Peters, intronisé chef de l'état saint marquois par intérim, l'assurant une nouvelle fois de son soutien et de celui du peuple des Provinces-Unies dans cette épreuve.

Durant l'hommage rendu par le Premier Conseiller de Saint-Marquise et l'homélie, les visages assombris, de longues minutes de silence furent observés par le couple Fjörgyn. Atreus, catholagnais pratiquant, se signa et accompagna en murmurant les paroles des vœux ecclésiastiques prononcés par l'Archevêque du Haut-District, et fut lui aussi saisi par l'émotion et l'émoi suscité par la disparition d'une présidente qui avait visiblement marqué ses compatriotes. Le discours digne et sincère de M. Peters fut également salué par les journalistes et médias internationaux présents pour couvrir l'évènement.
https://i.imgur.com/2dn929G.png
Viktor Anastase Miloradovitch "Caucase", Meredith, Actée Iccauhtli


C’était dans le Fierté Argenté de l’Éternelle Libération Céleste, dit Fierté Argenté, que la délégation kah-tanaise s’étant rendue aux obsèques. Le dirigeable semi-rigide était de ces appareils modernes, maniables et dtés d’une vitesse de croisière optimale d’un peu plus de cent kilomètres heures. Comprenant des chambres, bureaux, lieux de vies et jardins hydroponiques embarqués, on l’avait depuis peu muni de panneaux solaires affin d’assurer une autonomie maximale.

Depuis les Îles Marquises, le trajet devait durer un peu moins d’un jour. Pour des kah-tanais, qui n’étaient pas habitués à être pressés et pouvaient à tout moment déléguer leurs fonctions à d’autres, ce n’était pas vraiment un problème. L’une des raisons qui justifiait l’étrange survivance des dirigeables au sein de leur commune, si l’on oubliait leurs usages stratégiques dans le transport de fret en territoire accidenté.

Le Fierté Argenté était de ces appareils honorifiques qu’on voyait traditionnellement apparaître pour souligner de leur ombre quelques importants évènements justifiant une intention toute particulière de la part de l’Union. C’était dans ce même état d’esprit que l’on avait pas envoyé les deux représentants habituels, mais bien trois. La citoyenne Meredith, celle qui au sein du comité se rapprochait le plus d’une cheffe du gouvernement, la citoyenne Actée Iccauthli qui était connue à l’internationale pour son engagement diplomatique, et enfin le citoyen Viktor Anastase Miloradovitch "Caucase", grand inconnu des presses étrangères, qui avait à sa charge l’essentiel de la politique intérieure de la Confédération. Un modéré d’un genre étrange, agraire et critique de la communalisation effectuée jusque-là, véritable colonne morale du Comité de Volonté Publique.

Ce dernier observait l’attelage avec un amusement qu’il se gardait bien d’exprimer. Actée et Meredith étaient des personnes aux esprits affûtés et aux langues acerbes. Durant les élections communales il avait tenté d’éviter leur rapprochement, sans succès. Maintenant les deux étaient inséparables, tout en entretenant un genre de mépris affiché. Quant à lui, on le tolérait pour ses positions et son action, mais il évitait soigneusement de changer son rôle dans la Confédération en affaire personnelle. Quelle que fut son appréciation pour ses camarades du comité, il se gardait bien de l’exprimer.

Fixant l’aéroport qui se rapprochait derrière la verrière, Actée eut un petit grognement désapprobateur.

« Les dirigeants Aleuciens ont cette vilaine tendance à mourir en poste. »

Attablée plus loin, Meredith releva le nez de ses fiches pour lui lancer un regard froid.

« Du respect, citoyenne.
– Cette remarque n’avait pas vocation à salir la mémoire de la défunte, Meredith. Je repensais simplement à la façon dont elle est arrivée à son poste. Après la mort de son prédécesseur. Lui aussi, âgé. Lui aussi malade. »

Sur le principe, elle avait raison. Ce pourquoi Meredith se contenta de se redresser encore un peu, sans se départir de son apparente inflexibilité.

« Je n’arrive pas à comprendre comment quelqu’un comme toi a réussi à nous représenter à l’internationale.
– Écoutes, c’est bien simple, je sais me taire quand c’est utile. »

La discussion fut interrompue par un choc qui traversa l’ensemble du dirigeable et résonna dans la structure de son ballon. Caucase leva le nez et se passa une main sur le menton.

« Le moment est venu, nous avons atterri. »

Dehors, les kah-tanais ravalèrent leur langue. Pour la plupart des étrangers, ils étaient un peuple d’abord froid et réservé. Il fallait apprendre à les connaître pour apprendre leur tendance à la chamaillerie et leur goût prononcé pour les bons mots. Le cynisme laissa place à une sincérité qui n’avait pas grand-chose de l’apparat diplomatique. Quoi qu’on puisse dire de son âge, Isabelle Deprey restait une personnalité sympathique, appréciée du peuple de l’Union. Même chez ceux qu’elle laissait plus méfiants ou indifférents, il y avait une forme d’empathie pour le peuple de Saint-Marquise, renforcée par les évènements récents de Port-Hafen.

On salua Henry Peters, António Braga, on leur fit part du soutien renouvelé du Grand Kah, puis on se rangea sur le côté pour le temps de la cérémonie. Meredith et Actée étaient des laïcardes renforcées. Quant à Caucase, il n’aimait pas les religions organisées. Pour autant ils respectèrent l’émotion du moment et conservèrent des mines pensives et affectées durant les prières d’usage. Comme le voulait leur coutume, chacun alla de sa petite homélie personnelle, murmurée pour soi, sans autre vocation qu’un homme individuel.

La cérémonie avancée, Actée et Caucase se dispersèrent pour rencontrer des officiels, serrer des mains, échanger quelques mots. Meredith avait pour sa part repérée le chancelier Fjörgyn. Un homme qu’elle appréciait. La création d’une ligne téléphonique directe entre leurs deux bureaux avait été une avancée symboliquement forte de sa politique diplomatique. Elle résista cependant à la tentation d’aller discuter avec cet homme auquel elle n’aurait, au final, rien de réellement utile à dire. Quand on pouvait se permettre d’appeler un leader étranger par son prénom, c’est généralement que la diplomatie allait bon train.

Elle vint plutôt à la rencontre de Maximilien II, devant lequel elle acquiesça avant de lui tendre la main.

« Excellence ? » Elle lui désigna la nef de la cathédrale, une invitation à marcher ensemble. « Si vous voulez bien m’accorder un peu de votre temps. »
Avion présidentiel
Avion présidentiel ayant servi à transporter la délégation Väestoise d'Entiset jusqu'à Mont-Law.

Le Président de la République Fédérale d'Uusimaa, Elias Resmu, et sa femme, Jordana Darian-Resmu venaient d'arriver à Mont-Law. La femme du Président, Jordana Darian-Resmu était d'origine Saint-Marquoise. En effet, son père, Edward Darian était originaire de la ville de Bluepont dans le nord du pays. Il a vécu dans la ville de Järvinen, en Uusimaa (à côté d'Entiset) jusqu'en 1997 avant de retourner à Saint-Marquise avec sa femme, Paula Hoskonen-Darian, une Väestoise. Ils vivent aujourd'hui dans la ville natale d'Eward, à Bluepont.

Ce déplacement à Saint-Marquise était loin d'être anodin pour le couple présidentiel qui avait l'habitude de s'y rendre régulièrement pour ses vacances. C'était en réalité la première fois que le Président se rendait à Saint-Marquise dans le cadre de ses fonctions présidentielles. Isabelle Deprey représentait beaucoup pour le Président Resmu, du moins, bien plus que certains de ses homologues. Il savait à quel point l'Uusimaa devait à la Présidente et à quel point les Väestois lui étaient reconnaissants. Cela se traduisait notamment par une augmentation des effectifs dans les formations pour apprendre le Saint-Marquois mais aussi par une augmentation de l'audience des chaînes de télévision Saint-Marquoises en Uusimaa.

Le voyage de la délégation Väestoise à Saint-Marquise avait donc plusieurs objectifs. D'abord, le Président voulait continuer à renforcer les liens avec cette République amie de l'Uusimaa. Ensuite, Elias Resmu avait pour objectif de rencontrer les responsables politiques du pays et de se positionner sur le candidat qu'il allait soutenir à l'éventuelle élection présidentielle Saint-Marquoise. Et enfin, il souhaitait rencontrer les Saint-Marquois. Venir à leur contact comme il le faisait régulièrement avec les Väestois. Sa connaissance parfaite de six langues, dont l'anglais et le Saint-Marquois lui sera probablement utile.


Le couple présidentiel
Le couple présidentiel sur le tarmac de l'aéroport de Mont-Law.

Malgré le sourire de façade qui était affiché sur les visages du Président et de sa femme, la tristesse était bien présente. Madame Deprey représentait beaucoup pour le Président, et encore d'avantage pour sa femme, Jordana Darian-Resmu qui avait vu ses deux pays se rapprocher. Sur le tarmac, le Président et sa femme saluèrent Henry Peters. Il fit une très bonne impression au Président, tout comme à sa femme, qui avait eu de bons échos de lui par des amis Saint-Marquois. Le couple présidentiel lui présenta ses plus sincères condoléances, ainsi que celles de tout le peuple Väestois qui allait observer une minute de silence lors de la cérémonie d'adieu.

Lors de la cérémonie, tous les visages étaient froids et renfermés. Les invités regardaient vers le bas. Tout le monde savait qui était Madame Deprey et l'adieu paraissait dur pour quiconque était dans la Grande Cathédrale de Mont-Law. Jordana Darian-Resmu versait des larmes, son mari, le Président, essaya de la réconforter. Le discours de Monsieur Peters était admirable, pensa le Président Resmu. Il espérait que tous les Väestois avaient pu, eux aussi participer à cet hommage depuis l'endroit où ils étaient.
L'avion de la délégation miridienne survolait la ville de Mont-Law, à son bord le Kaiser, et le ministre des affaires étrangères Hans Golben. Ils étaient tout les deux vêtus de noir, et gardaient le silence, bien qu'il y ait de nombreuses choses à dire, mais aucun des deux n'était d'humeur. L'avion était un bel appareil, de conception miridienne, et était en service depuis plus de 20 ans. L’atterrissage se passa bien, et les deux hommes sortirent de l'appareil. Un homme se dirigea à leur rencontre, c'était M Patrick Kroner, l'ambassadeur de Miridian auprès de Saint-Marquise. Ils se saluèrent brièvement et montèrent dans un van noir, aux vitres teintés. L'ambassadeur leur fit alors un résumé de la situation, et du déroulé de la cérémonie.

La voiture s’arrêta devant la grande cathédrale de Mont Law, qu'une grande foule, vêtue de noir, entourait. Les trois hommes sortirent de la voiture l'air grave et sérieux. Le Kaiser en bon connaisseur trouva la cathédrale sublime, un vrai chef d’œuvre architectural. Les vitraux laissaient entrer des rayons de lumières colorés qui illuminaient l'intérieur de la cathédrale. Des bruissements de conversations discrètes, résonnaient ça et la. Les trois représentants saluèrent chaudement Henry Peters et António Braga, et manifestèrent leurs entier soutiens. Hans Golben, glissa alors discrètement à l'oreille du Kaiser: regarder voilà les rouges . Et en effet lorsqu'il se retourna, il vit la délégation kah-tanaise, le Kaiser ne les appréciaient pas beaucoup.

Lors de la cérémonie, ils ne parlèrent point et gardaient un silence respectueux. Le plus touché des trois de la disparition de Isabelle Deprey, était Patrick Kroner, qui l'avait rencontrer à plusieurs reprises. Il appréciait beaucoup cette dame sérieuse, qu'il admirait pour son travail acharné et sa force de conviction. Oui, elle mérite tout les hommages actuels et même plus, pensa t'il. Tous dans cette salle était conscients que sa mort survenait, au mauvais moment. Après l'affaire de Port-Hafen il aurait fallu de la stabilité, et c'était le contraire qui était arrivé.

A la fin de la cérémonie les trois hommes quittèrent le bel édifice, et lors de leur trajet retour vers l'aéroport ne croisèrent que des gens vêtues de noirs, l'air triste et abattu.
Rp de VasterienVasterien a écrit :
https://i.imgur.com/2dn929G.png
Viktor Anastase Miloradovitch "Caucase", Meredith, Actée Iccauhtli


C’était dans la Fierté Argenté de l’Éternelle Libération Céleste, dit Fierté Argenté, que la délégation kah-tanaise s’étant rendue aux obsèques. Le dirigeable semi-rigide était de ces appareils modernes, maniables et dtés d’une vitesse de croisière optimale d’un peu plus de cent kilomètres heures. Comprenant des chambres, bureaux, lieux de vies et jardins hydroponiques embarqués, on l’avait depuis peu muni de panneaux solaires affins d’assurer une autonomie maximale.

Depuis les Îles Marquises, le trajet devait durer un peu moins d’un jour. Pour des kah-tanais, qui n’étaient pas habitués à être pressés et pouvaient à tout moment déléguer leurs fonctions à d’autres, ce n’était pas vraiment un problème. L’une des raisons qui justifiait l’étrange survivance des dirigeables au sein de leur commune, si l’on oubliait leurs usages stratégiques dans le transport de fret en territoire accidenté.

La Fierté Argenté était de ces appareils honorifiques qu’on voyait traditionnellement apparaître pour souligner de leur ombre quelques importants évènements justifiant une intention toute particulière de la part de l’Union. C’était dans ce même état d’esprit que l’on avait pas envoyé les deux représentants habituels, mais bien trois. La citoyenne Meredith, celle qui au sein du comité se rapprochait le plus d’une cheffe du gouvernement, la citoyenne Actée Iccauthli qui était connue à l’internationale pour son engagement diplomatique, et enfin le citoyen Viktor Anastase Miloradovitch "Caucase", grand inconnu des presses étrangères, qui avait à sa charge l’essentiel de la politique intérieure de la Confédération. Un modéré d’un genre étrange, agraire et critique de la communalisation effectuée jusque-là, véritable colonne morale du Comité de Volonté Publique.

Ce dernier observait l’attelage avec un amusement qu’il se gardait bien d’exprimer. Actée et Meredith étaient des personnes aux esprits affûtés et aux langues acerbes. Durant les élections communales il avait tenté d’éviter leur rapprochement, sans succès. Maintenant les deux étaient inséparables, tout en entretenant un genre de mépris affiché. Quant à lui, on le tolérait pour ses positions et son action, mais il évitait soigneusement de changer son rôle dans la Confédération en affaire personnelle. Quelle que fut son appréciation pour ses camarades du comité, il se gardait bien de l’exprimer.

Fixant l’aéroport qui se rapprochait derrière la verrière, Actée eut un petit grognement désapprobateur.

« Les dirigeants Aleuciens ont cette vilaine tendance à mourir en poste. »

Attablée plus loin, Meredith releva le nez de ses fiches pour lui lancer un regard froid.

« Du respect, citoyenne.
– Cette remarque n’avait pas vocation à salir la mémoire de la défunte, Meredith. Je repensais simplement à la façon dont elle est arrivée à son poste. Après la mort de son prédécesseur. Lui aussi, âgé. Lui aussi malade. »

Sur le principe, elle avait raison. Ce pourquoi Meredith se contenta de se redresser encore un peu, sans se départir de son apparente inflexibilité.

« Je n’arrive pas à comprendre comment quelqu’un comme toi a réussi à nous représenter à l’internationale.
– Écoutes, c’est bien simple, je sais me taire quand c’est utile. »

La discussion fut interrompue par un choc qui traversa l’ensemble du dirigeable et résonna dans la structure de son ballon. Caucase leva le nez et se passa une main sur le menton.

« Le moment est venu, nous avons atterri. »

Dehors, les kah-tanais ravalèrent leur langue. Pour la plupart des étrangers, ils étaient un peuple d’abord froid et réservé. Il fallait apprendre à les connaître pour apprendre leur tendance à la chamaillerie et leur goût prononcé pour les bons mots. Le cynisme laissa place à une sincérité qui n’avait pas grand-chose de l’apparat diplomatique. Quoi qu’on puisse dire de son âge, Isabelle Deprey restait une personnalité sympathique, appréciée du peuple de l’Union. Même chez ceux qu’elle laissait plus méfiants ou indifférents, il y avait une forme d’empathie pour le peuple de Saint-Marquise, renforcée par les évènements récents de Port-Hafen.

On salua Henry Peters, António Braga, on leur fit part du soutien renouvelé du Grand Kah, puis on se rangea sur le côté pour le temps de la cérémonie. Meredith et Actée étaient des laïcardes renforcées. Quant à Caucase, il n’aimait pas les religions organisées. Pour autant, ils respectèrent l’émotion du moment et conservèrent des mines pensives et affectées durant les prières d’usage. Comme le voulait leur coutume, chacun alla de sa petite homélie personnelle, murmurée pour soi, sans autre vocation qu’un homme individuel.

La cérémonie avancée, Actée et Caucase se dispersèrent pour rencontrer des officiels, serrer des mains, échanger quelques mots. Meredith avait pour sa part repérée le chancelier Fjörgyn. Un homme qu’elle appréciait. La création d’une ligne téléphonique directe entre leurs deux bureaux avait été une avancée symboliquement forte de sa politique diplomatique. Elle résista cependant à la tentation d’aller discuter avec cet homme auquel elle n’aurait, au final, rien de réellement utile à dire. Quand on pouvait se permettre d’appeler un leader étranger par son prénom, c’est généralement que la diplomatie allait bon train.

Elle vint plutôt à la rencontre de Maximilien II, devant lequel elle acquiesça avant de lui tendre la main.

« Excellence ? » Elle lui désigna la nef de la cathédrale, une invitation à marcher ensemble. « Si vous voulez bien m’accorder un peu de votre temps. »


L'Empereur avait salué plusieurs officiels avant de voir la délégation Kah-tanaise s'approcher. Il fit une petite grimace imperceptible sauf aux regards aiguisés de ses proches conseillés. Une sorte de tremblement des lèvres. Il avait un mauvais pressentiment et n'avait pas plus envie que ça de discuter avec "les pourpres" comme il les appelle. La femme le salua et tendit sa main. Il y eut un laps de temps de deux à trois secondes entre la main tendu et la réponse de l'Empereur qui paru durer une éternité, mais il tendit la main en retour et arbora un sourire mesuré. Il avait l'air surpris de la demande de la diplomate, mais accepta tout de même.

- Oui, bien sûr.

Ils marchèrent quelques dizaines de secondes voir même une ou deux minutes avant de s'arrêter.

- Que voulez-vous me dire ?
L’attente n’avait pas surpris Meredith. Si elle savait qu’il aurait été mal venu, en de telles circonstances, de refuser cette poignée de main – en ça elle devait bien admettre que la situation dans son ensemble tenait du traquenard – il lui aurait semblé surprenant qu’un individu aussi viscéralement anti-communiste que l’empereur du nord accepte son geste sans broncher.

Pour autant qu’on puisse considérer cette poignée de main comme une victoire – aux yeux des représentants étrangers comme de la presse elle résonnerait probablement comme un message quelconque, celle que l’on surnommait encore la "Voix" n’exultait pas vraiment.

« Nous n’avions pas eu le plaisir de vous le dire, les canaux de communication diplomatiques standards ne fonctionnant manifestement pas, mais la position de l’Empire du Nord concernant la crise Hafenoise et l’Empire Listoinen a reçue un écho positif au sein des frontières communales. »

Elle haussa un sourcil et offrit un sourire charmant à son interlocuteur.

« Il était un peu cavalier de refuser notre offre par des voies publiques plutôt que privées. Des esprits échauffés auraient même pu prendre cette façon de faire pour une provocation, heureusement le comité a supposé qu’il en allait simplement de vos façons de faire. Nous devons reconnaître que nos deux peuples et cultures se connaissent, au final, très peu. »

Meredith leva le nez vers une sculpture représentant le motif classique de la Vierge à l'enfant.

« Je me disais qu'il serait souhaitable que nous fassions le nécessaire pour mieux nous comprendre. Il y a suffisamment d’empire listoniens pour nous battre entre gouvernement sensés. »
https://fondation-ramsaysante.com/sites/default/files/styles/encart_paragraphe/public/paragraphs/images/Gabriel%20Attal.PNG?itok=PL5r_Zzs

Quand il sera la main de la kah-tanaise, il pria pour que les journalistes n'aient pas immortalisé ce moment puis retint un soufflement de nez caractéristique d'une blague intérieur en se disant qu'il devra se désinfecter les mains.

- Il me semble évident que l'agression listonienne ne pouvait rester impunie. L'Empire n'avait pas tellement de relations avec ce pays, alors nos sanctions n'ont pas eu de conséquences dramatiques sur la Listonie, mais nous avons fait de notre mieux. Pour tout vous dire, nous avions déjà organisé notre aide humanitaire avant de recevoir votre demande, il se peut que dans la course diplomatique qui a suivi l'attentat, nous ayons omis de vous répondre. Mais laissons tomber quelques secondes le masque diplomatique. Vous savez, j'imagine que l'Empire est membre du Pacte-Anti Bolchévik et officieusement son leader. Vous ne vous considérez pas comme ça je l'imagine, mais il n'en reste pas moins aux yeux de l'Empire que vous êtes des communistes. Communistes particulièrement influents et assez puissants, il faut l'admettre. L'Empire n'a pas vraiment apprécié le régime qui vous avez mis en place au Mokhaï et regarde avec un peu de méfiance vos interventions partout dans le monde. Il n'engage en rien d'améliorer nos voix de communications, mais vous vous doutez bien, avec toutes nos déclarations anti-communistes, que nous aurons des relations amicales. Nous ne voulons pas être vos ennemis, d'autant plus que vous êtes plus modérés que nos cibles, les dictatures eurycommunistes. Simplement, nous n'aurons pas plus que des relations cordiales, du moins tant que je serais au pouvoir. Nous n'interfèrerons pas avec vos affaires et vous n'êtes pas un ennemi pour nous, nous espérons que vous en ferez autant.

Il fit une pause et regarda son interlocutrice, s'attendant à une expression surprise. Il se racla légèrement la gorge et reprit.

Je vous propose de nous rediriger vers la cérémonie, nous sommes avant tout ici pour honorer la mémoire de madame Deprey.
« Les nations n’ont pas d’amis, mais des intérêts. Puisqu’il nous faut parler franchement je suppose que votre gouvernement est déçu de voir que la décolonisation du Mokhaï a été effective et ne lui a pas permis de conserver une main-mise sur la région. Maintenant je me permets de vous retourner la question : que se serait-il passé si le Grand Kah avait refusé d’intervenir en faveur du parlement ? Le Mokhaï serait en proie à une guerre civile. Ou à la survivance de son régime eurycommuniste. »

Meredith haussa un sourcil.

« Il ne vous aura pas échappé que nous les combattons fréquemment, je peux pas exemple vous citer la situation d’Eurysie centrale où nous avons permis la chute d’un autre régime de ce type. Il vous faut voir si vous vous battez pour la vie humaine ou pour les intérêts économiques d'une élite : cette question vous permettra de désigner vos cibles. »

Puis elle sourit et lui indiqua la cérémonie.

« Vous avez raison, retournons donc auprès des délégations. Cet éclaircissement est très apprécié, merci. »
17 Décembre 2011, Mont-Law
Les journalistes ne les avaient pas lâchés depuis leur arrivée en bateau à Valmount.
La longue traversée du Delta Cruzando aurait été considérée comme une perte de temps fortement inefficace pour des personnalités aussi importantes pour d'autres nations.
Il y avait néanmoins une culture de l'effort économique et environnemental fortement ancrée dans les esprits des Althaljirs, que cela ne choquait aucunement qu'une qari arrive en tant que passagère d'un navire cargo en provenance de Tifuzzel.

Valmont était une ville portuaire avec une communauté importante d'Althaljirs, depuis l'installation des centres de recherche et de production d'Alther, entreprise reconnue mondialement pour ses innovations technologiques et sa place prépondérante dans la politique de Recherche et Préservation (R&P) spécificité unique à l'Althalj.

Aussitôt débarquée à Valmount, la délégation, accueillie par la presse Althaljir, ne s'attarda guère et prit les véhicules aux énergies alternatives Alther pour rejoindre aussitôt que possible Mont-Law, la capitale de Saint-Marquise.

Les autoroutes de ce petit pays étaient sûrement les mieux entretenues au monde. Ce fut d'ailleurs une des raisons pour l'installation d'Alther à Saint-Marquise. Les infrastructures disposaient d'un entretien de très bonne qualité, la plupart des budgets militaires étant inexistants et réinvestis dans une société civile équipée, propre et hautement plaisante et pacifique.

Les paysages défilèrent jusqu'à la capitale ; sur la gauche les villages côtiers, aux maisons et ports de pèche typiques, aux couleurs ravissantes rappelant quelques caractéristiques romantiques Eurysiennes et Aleuciennes, se parsemaient et s'inséraient entre les falaises et plages avec naturel. Sur la droite, les plaines et champs grimpant sur les flancs volcaniques ou sur des collines champêtres sous un ciel gris et pourtant apaisant. La faune, visible en cette saison malgré quelques bribes de neiges subsistantes sous le couvert des bosquets lointains, ne semblait pas être apeurée par le va et viens des véhicules sur cette autoroute dont le macadam était aussi doux que le satin.

Montlaw s'imposa petit à petit, agglomération principale de Saint-Marquise avec ses quartiers résidentiels propres et aux maisons alignées, larges et presque identiques. La panoplie de couleurs vives et pastelles sous la couverture nuageuse grise ressortait d'autant plus qu'une attention particulière avait été prise d'accoler deux maisons de la même couleur.

Les embruns de la mer laissèrent place à ceux de la pomme de terre frite, de l'oignon et de agneau grillé. La délégation Althaljir huma avec délectation certaines odeurs familières.
Les quartiers résidentiels laissèrent place à un quartier des affaires, puis au quartier historique où les bâtiments du gouvernement trônaient au sein d'un architecture élégante des siècles précédents et où se situaient la cathédrale.

La qari Malha Ik Kebur sortit de la voiture à la suite de la célèbre QEO du Groupe Alther, Tusman Sanie Alqarar.
Les journalistes les attendaient avec une frénésie toute contenue du fait du contexte de cette venue exceptionnelle de nombreuses personnalités internationales.

Saint-Marquise était aujourd'hui au centre du monde, comme une dernière volonté d'une Présidente courageuse et ambitieuse.



qari Malha Ik Kebur (à droite) accompagnée de la QEO du Groupe Alther, Tusman Sanie Alqarar (à gauche)
qari Malha Ik Kebur (à droite) accompagnée de la QEO du Groupe Alther, Tusman Sanie Alqarar (à gauche)







Radio Kuntinintal


*Voix féminine suave*
Alsabt fi 'iidhaeat Kuntinintal, la radio d'Icemlet et de l'Althalj !

"Nous retransmettons les funérailles de la Présidente de la République de Saint-Marquise, Isabelle Duprey, en direct de Mont-Law.
La qari Malha Ik Kebur s'est déplacée en personne afin de rendre ses hommages à cette femmes exceptionnelle qui aura permis à nos soeurs Althaljirs de s'installer et de vivre en harmonie et paix avec les Saint-Marquoises.
La qari est accompagnée de Tusman Sanie Alqarar, QEO d'Alther. C'est un moment très particulier et nous remercions la Maktaba de nous représenter si fidèlement lors de cet évènement tragique, triste, aux dimensions internationales.

Nos artistes Althaljirs rendent eux aussi hommages à la Présidente Duprey, les Tamurt n Althalj sont nombreux à être regroupés dans les cafés, restaurants et épiceries pour regarder les funérailles en ce 17 Décembre 2011."
Réponse au Kah :

- Nous sommes surtout déçus de voir un régime communiste de plus. Nous avons hésité à intervenir nous-mêmes, mais il parait logique que nous n'aurions clairement pas été les bienvenus. Ensuite votre question me parait relativement rhétorique, mais je vais y répondre, une autre puissance serait intervenue ou la crise se serait régulée d'elle-même. J'ai une préférence pour la première option qui aurait engendré moins de morts et aurait peut-être vu l'apparition d'une démocratie présidentielle type occidentale, dans un scénario positif pour nous, il aurait été capitaliste, mais enfin... Vous avez saisi une opportunité, c'est tout à votre honneur. Avec du recul, je me dis que la situation aurait pu être réglée par l'Empire et que l'indépendance de la région fut une grave erreur. Elle n'a engendré que mort et dévastation. Je suis surtout triste que mes prédécesseurs m'aient laissé une situation aussi tendue sans avoir eu l'idée d'investir dans la région et d'offrir plus de droits et libertés. C'est comme ça que j'ai décidé d'agir pour la partie afaréenne de l'Empire. Je ne pense pas que vous aurez un jour l'occasion d'y intervenir pour le coup.
Ce dialogue aura eu le mérite d'être à coeur ouvert effectivement. Je vous souhaite une bonne journée mademoiselle.
Leone Vaillancour était arrivée quelque peu après les autres dignitaires et chefs d’États à la cérémonie d'adieu en l'honneur d'Isabelle Deprey. Officiellement c'était la faute à un problème de gestion du planning par les secrétaires du bureau conciliale. Toutefois, certaines mauvaises langues n'avaient pas hésité à rejeter la faute sur la mégalomanie de la Directrice du Conseil.
Se faire voir, toujours. Telle avait été la stratégie de Vaillancour depuis la campagne législative, stratégie qui lui avait permise de devenir la première cheffe d’État youslève de l'histoire. Elle avait alors continuée à suivre sa doctrine, si bien qu'aujourd'hui elle incarnait presque à elle seule la Youslévie aux yeux du monde entier.
Personne ne savait qui était le Second, ou plutôt la Seconde du Conseil. Morgane Ibarra, la Démocrate, s'était faîte dévorée, elle et son parti, par son homologue libérale. Elle était donc seule, du moins entourée seulement de sa garde personnelle et de ses camarades du PL.

Vêtue d'un tailleur, d'un pantalon et de chaussures noirs elle s'avançait dans la cathédrale et alla se recueillir quelques instants sur le cercueil d'Isabelle Deprey.
Madame Deprey était un personnage particulier dans l'histoire personnelle de Vaillancour. La défunte présidente de Saint-Marquise avait été la première dirigeante d'un pays étranger à rencontrer la Youslève une fois cette dernière élue. Lors de cette rencontre Deprey s'était montrée aimable et courtoise, chose qui semble logique mais qui est en fait plutôt rare pour un chef d’État quand la plupart sont plutôt imbus de leur personne et arrogants.
Après quelques longs instants de recueillement, Leone Vaillancour s'inclina légèrement avant de repartir et de s'asseoir à la place qui lui était destinée. Ce geste maladroit était causé par l'athéisme de la dirigeante youslève. Comme la plupart de ses compatriotes, elle n'avait pas la foi, et alors que les catholans se signaient et que les hellènes youslèves déposaient une pièce sur le cercueil, la Directrice du Conseil ne pouvait pas faire autre chose que cette révérence un peu ridicule voire comique qui jurait avec l'image froide qu'elle voulait se donner.

Elle repartit donc s'asseoir sans un regard pour les autres diplomates et politiques présents. Les deux exceptions furent le chef d’État par intérim de la République de Saint-Marquise, Henry Peters, et le Chancelier lofotenois Atreus Fjörgyn, personnalité éminente de l'Organisation des Nations Commerçantes, que Vaillancour s'appliqua à saluer chaleureusement de manière à être sous les viseurs des caméras.
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