Mme. Culio, accompagnée de sa fidèle première ministre ainsi que de l'ambassadrice milouxitane à Saint-Marquise se rendirent à la cérémonie d'adieu de la présidente. Pour la première fois de l'histoire du Milouxitania moderne, à savoir depuis la révolution anticléricale du début du XVIIIè siècle, un dirigeant milouxitan consentit à entrer publiquement dans un lieu religieux. C'est ainsi que Mme. Culio fut filmée entrant dans la grande cathédrale saint-marquoise (très jolie, au passage). Cette décision était d'une importance symbolique si grande qu'elle avait du être soumise à un vote de l'Assemblée Nationale, et on avait été à deux doigts de passer par le referendum. Mais quand il s'agissait de votre plus grand allié, on peut se permettre de faire des exceptions. Il ne s'agissait de toute manière en aucun cas pour la présidente fédérale d'un événement religieux mais bien d'un événement tragique qui aurait certainement des répercussions sur l'évolution de l'UNIL.
Mme. Culio culpabilisait un peu de penser déjà à l'ère qui suivrait. En effet, le nouveau gouvernement poursuivrait-il la ligne politique de Mme. Deprey concernant l'UNIL ? La présidente s'interdisait de se poser ses questions pourtant cruciales, l'heure étant au deuil. Au-delà de son importance politique, Mme. Deprey avait été une personne formidablement aimable et que la présidente fédérale considérait presque comme une amie.
Mme. Culio préférait rester éloignée des autres dirigeants. On ne pouvait négliger les regards suspicieux des uns et des autres. L'ambiance devenait presque irrespirable pour la présidente, on avait l'impression que chaque dirigeant s'était habillé plus beau, plus élégant, plus traditionnel, que son voisin, espérant faire bonne impression. Certains pour des raisons électorales (Mme. Culio salua pour l'occasion de la main, de loin, Mme. Vaillancour), d'autres par pur orgueil, ou certains, comme Mme. Culio, pour rester dans les normes. On lui repprochait déjà bien trop de s'éloigner des sentiers battus, il ne serait pas agit de venir en mini-jupe à l'enterrement d'une ex-présidente.