Face à l'instabilité financière, les iskandriotes et quésmiens se ruent sur le toman insulaire
Iasonas Hajar | 23/08/2010
Au contraire de l'Iskandriane, les îles Chesmites ont toujours joui d'une bonne situation financière.
Le toman insulaire, toman des îles Chesmites ou drachme des îles Chesmites (noté $QEM) est un privilège conservé par l'archipel républicain depuis de longues décennies. Malgré l'interdiction de celui-ci sur une courte période au dix-neuvième siècle par une série de shah varanyens particulièrement répressifs et autoritaires, la monnaie locale n'a jamais véritablement disparu de la circulation. Sa valeur, particulièrement élevée, est caractéristique du niveau de vie particulièrement important du territoire, alors même que l'Iskandriane est un pays parmi les plus pauvres du monde en Produit intérieur brut par habitant. Le « privilège exorbitant » de la République autonome des îles Chesmites est pourtant un atout majeur dans l'autonomie des îles, que les autorités centrales ont toujours cherché à saper.
Il faut dire qu'au sein du système confédéral iskandriote et auparavant, sous la domination impériale varanyenne, les îles Chesmites étaient particulièrement convoitées par les plus importantes fortunes nationales qui cherchaient à y placer leurs ressources financières, loin des mains avides des pouvoirs centraux. Si à ce petit jeu d'attractivité financière, les îles se sont fait doubler par la péninsule d'Ictre, plus à l'ouest, où les classes les plus aisées d'Iskanderabad apprécient leur été annuellement, l'archipel demeure le lieu-phare des investisseurs, certains d'une législation favorable couplée à une fiscalité accommodante, des autorités dociles et une stabilité garante du bon retour systématique sur les investissements faits.
Une situation confirmée par les faits : alors que le continent semble s'embraser autour des différents protagonistes du pouvoir à Iskanderabad et dans la vallée du Yaghob, les îles Chesmites continuent de vivre paisiblement - malgré un petit problème récent de piraterie en haute mer, qui n'empêche pas de faire flamber les prix de l'immobilier sur les côtes de l'archipel. La stabilité importante de la monnaie semble être le principal argument, même si l'archipel connaît une situation économique et financière particulièrement attractive. Au sein de la confédération d'Iskandriane, seules la satrapie d'Iskandriane et la République des îles Chesmites disposent du pouvoir monétaire, impliquant donc une dualité forte entre les deux exécutifs sur la question.
Plus à l'ouest, la cité-état d'Ictre bénéficie des largesses de son voisin républicain en matière de monnaie ; les échanges dans la petite péninsule sont ainsi quasi-exclusivement réalisés avec la monnaie insulaire, plus solide que le drachme iskandriote qui suit les cours affolés de la course au pouvoir politique. Et surtout, la drachme iskandriote est soumise aux desideratas du gouvernement central, là où la structure extrêmement décentralisée de la confédération permet à Ictre et les Chesmites de profiter pleinement de leur autonomie sur les questions financières et économiques. Mais les récents affolements continentaux ne sont pas sans inquiéter les gestionnaires de la banque centrale de la République quésmienne, qui redoutent une envolée des cours et un atterrissage brutal de l'économie insulaire, déstabilisant le cours de la devise monétaire des îles. Serait-ce la perte du « privilège exorbitant » ?