Alberto LevanteAlberto Levante est né en 1909 à Scar, fils unique d’une famille issue de la bourgeoisie coloniale. Son père est un militaire, qui est élevé au rang de général par sa participation dans le coup de 1922. La culture stricte et disciplinaire de l’armée est indissociable de l’éducation d’Alberto. À l’âge de douze ans, il passe ses journées à étudier. Ses intérêts, encouragés par son père, concernent le droit, l’histoire et la géopolitique. Par ailleurs, il développe une passion pour la chasse, qu’il pratique avec son père dans leur domaine de campagne.
En 1927, il part étudier à l’École militaire de Dairago. Malgré l’idéologie pro-coloniale de l’École, c’est l’endroit où Alberto Levante va s’intéresser pour la première fois à la résistance. Grâce à ses résultats excellents, il obtient un diplôme distingué en 1933 et rejoint l’armée en tant qu’officier. En tant que capitaine, il reçoit le commandement de la 16e compagnie, qu’il endoctrinera. Plus tard, c’est eux qui seront appelés les Gardes Noirs ; efficaces et sans pitié. Il reste cependant en contact avec ses amis révolutionnaires et participe clandestinement à la coordination de la résistance. En 1938, quelques jours avant l’assassinat de Sarcellion, il est confronté par son père, qui a appris des plans de conspiration de son fils. Il tue son père le même jour, jugeant qu’il vivait en retard du temps. Après l’assassinat de Sarcellion par un de ses sous-officiers, Levante se retire dans la clandestinité et commence à s’engager dans une lutte guérilla contre le régime colonial.
Il est à la tête du Front de la Liberté, qu’il fonde en opposition aux Scaristes avec Solène Ponce. Le FDL prône les idées de la gauche radicale, mais dans laquelle s’implante l’ambition de mener la Malévie vers le rôle d’une puissance mondiale. Pendant plusieurs années, les conflits du FDL et des Scaristes nuit à la force de la résistance. Cependant, lors que l’Opération Macbeth élimine les dirigeants Scaristes, le FDL devient l’unique force révolutionnaire de la Malévie. Alberto Levante utilise ses contacts dans l’armée en 1944 pour coordonner une coalition comprenant deux tiers des militaires stationnés en Malévie pour diriger le coup de Scar, le 10 juin. La capitale est prise en première et entraine la capitulation des grands régiments. Les derniers forces du Général Mantor sont dissolues après l’exécution du gouverneur. Malgré le désordre général dans le pays, Levante arrive à centraliser le pouvoir provisoirement.
À ce point, Levante est pratiquement intouchable, mais il surestime la stabilité de sa position. La constitution qu’il veut appliquer en Malévie ne s’inspire pas, comme promis, des idéaux marxistes-léninistes. Certains pensent que Levante a changé d’idéologie pendant son ascension au pouvoir, certains croient que ses discours n’étaient que des mensonges depuis le début. Un tiers des membres du FDL rejoignent les Scaristes et un mois après l’indépendance, malgré les plaidoyers de certains membres de la vie politique, la guerre civile éclate. Valenzano et Sorlane sont prises par les insurgés issus du mouvement Scariste. Pendant que Levante coordonne le déploiement de son armée sur les deux fronts, celui du Sud (qui se stabilise à la hauteur de Solosancho) et celui du Nord (qui se stabilise autour de Suso), la cordillère de Létha devient le théâtre d’atrocités guerrières. Les lois martiales qui règnent des deux côtés de la ligne de front se ressemblent ; censure, répression de l’opposition, couvre-feux, conscription involontaire.
Mais après presque trois ans de violences insoutenables, le Grand Réveil marque un tournant dans la carrière de Levante, que l’opinion ne qualifie plus d’homme fort mais de dictateur. La désertion massive des forces gouvernementales redessine les avances des insurgés. Quand Levante juge que tout est perdu, il initie une opération suicidaire, nom de code « Moses ». Celle-ci perce un corridor dans les affrontements pour permettre à la fuite de Levante vers un État allié frontalier. Les Gardes Noirs sont effacés par cette manœuvre sanglante, mais Levante réussit ainsi à échapper aux tribunaux.
Dans les années cinquante, Levante se cache mais coordonne un petit groupe terroriste « les 44’ » qui tente de désœuvrer la stabilité de la jeune république de 1947. Cependant, la direction clandestine dirigée par sa rivale Valeria de Lessor enterre ce mouvement et retrouve Levante dans un petit encampement à l’étranger. L’exécution du premier dirigeant malévien lors de la capture est un soulagement pour la jeune république.
Alberto Levante en 1946