27/06/2013
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INTRODUCTION

Ce topic sera dédié à l'histoire, la culture, la politique, l'économie et la géographie de la Malévie avant 2010.
Il sera structuré avec des marques de manière suivante pour plus de clarité:

  • [HISTOIRE]
  • [CULTURE]
  • [POLITIQUE]
  • [ÉCONOMIE]
  • [GÉOGRAPHIE]

Avec le temps, les articles se multiplieront et vous donneront une image plus complète de ce pays.
Entretemps, voici le lien pour la fiche d'inscription pour un résumé rapide: Fiche d'inscription

Voici la Carte officielle de la Malévie:
Carte

SOMMAIRE:

Histoire
(1891) Bataille de Morscotol
(1892) Traité de Vigheno

Culture
(1905-1947) Vicente de la Meija
(1903-1961) Gustavo Iriel
(1917-1946) Sofia de Villablanca
(1852-1923) Général Soldado
(1908-1991) Solène Ponce
(1916-1961) Elisabeth Myriade
(1921-1968) Valeria de Lessor
(1906-1943) Arthur Dresvyanine
(1910-1956) Oscar Marques
(1924-1984) Catarina Sarmiento
(1902-1990) Ernesto Justo
(1902-1990) Massimo Valar
(1902-1990) Colonel Rodrigo Pimentiel


Politique Moderne
- Gestion budgétaire de l'État
- Autonomie Défense 2015 (Projet d'Annunzio)

Économie
- Statistiques liées au Territoire

Géographie
- Démographie

Villes
- Scar
- Villablanca

Autres
(1971-) Parc National de l'Île d'Alba
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PRIX DE LITTÉRATURE D'ARISSE 1949
LogoArisse
Remise du Prix à Vicente de la Meija pour son ouvrage "Les Consolations d'un Idéaliste" (1949)

Nous avons l'honneur de distinguer Vicente de la Meija et sa contribution littéraire "Les Consolations d'un Idéaliste" par le Prix de Littérature d'Arisse 1949. Écrit d'une plume novatrice d'expression personelle, l'auteur partage, à travers un recit palpitant, la progression de sa pensée intellectuelle. De la Meija prononce à la fois sa frustration par rapport à l'incompabilité de ses mots aux oreilles d'autrui et l'émotion qu'il ressent face à l'echec de son dialogue. D'une maturité frappante, ce grand auteur traite les thèmes de l'isolement, de la souffrance et de la quête du sens, pour aboutir sur le constat que l'idéalisme est un art. Cet ouvrage est un témoignage puissant des défis auxquels sont confrontés les penseurs dans leur ambition de communiquer leurs idées au monde ayant déjà laissé une trace sur la société. C'est un classique immédiat, un véritable chef d'oeuvre de la littérature malévienne. Ou l'aurait-on mal interprété?

Solène Ponce, Présidente du Cercle d'Arisse (1949)

Extrait:

« C’est vers la fin de mon adolescence, quand j’entamais mes premières réflexions sur les prérequis sur lequels j’avais fondé mes croyances, que je m’en suis rendu compte. Je me suis rendu compte que mes idées ne pouvaient être reconciliés avec le monde, qui lisait d’autres romans, qui vivait autrement, qui se moquait de mon interprétation du vécu. Je me suis rendu compte que les mots, aussi éloquents et pertinents qu’ils soient, n’arrivaient pas à traduire, fidèlement, mes conceptions de la réalité. Les cercles intellectuels que j’avais fréquenté au cours de mes études, qui avaient semblé être un lieu de débat, se sont révélés d’être rien de plus qu’un porte-voix vers le vide. J’ai compris que tous ceux que j’avais cru avoir convaincu n’avaient seulement retenu une médiocre paraphrase de ma pensée. Tout dialogue que j’avais entretenu s’avèrait en vérité un monologue. C’était une révélation qui n’invitait que les regrets, le cynisme et les courants d’air dépressifs. Je ne supportais pas que l’on ignorait mes subtilités et j’ai presque fini étouffé par le poids de cette nouvelle.
Deux mois plus tard, un mardi soir et je me rappelle que je dansais dans le mirage de l’alcool, une autre réflexion m’a marqué. Cette fois, je me suis rendu compte que je n’étais pas seul dans mon châtiment, que chaque personne qui avait l’intelligence de recueillir sa pensée éprouvait la même punition que moi. Marx lui aussi, qui s’était peiné à concevoir une théorie de l’histoire, avait donné son nom à une idéologie qui ne se fiait pas, de manière exacte, aux mots de ses œuvres. Certes, son phénomène n’était pas d’une ampleur comparable à la mienne, mais les exemples que je trouvais se multipliaient, et cela me soulageait. J’ai senti la beauté qui vient avec le partage, dans mon cas celui de la souffrance. Sans précédent était le courage que ce sentiment m’infusait. J’ai repris mes discours, me disant que même une miette de mes idées mal comprises valait la peine. Parallèlement, j’avais abandonné mon illusion de sagesse, et j’ai accepté que, sans doute, inconsciemment, il y avait des choses que je comprenais mal et que déformais sans vouloir. J’ai acquis la modestie, au détriment de la propagation de la caricature de mes idées, et à l’avantage de mes interlocuteurs, qui se voyaient soulagés de mon égard pour leur pensée. »

Les Consolations d'un Idéaliste, p.142


Biographie: Vicente de la Meija (1905-1947)

Vicente de la Meija est né à Scar en 1905, dans une famille de colons aristocratiques qui lui a permis d'obtenir une éducation soignée. Adolescent, il se plonge dans les livres et se passionne pour la philosophie et la littérature, développant une pensée critique et originale qui le pousse à l'opposition de la morale de son temps. Il étudie à l'Académie de Scar, où il se lie d'amitié avec d'autres jeunes intellectuels et se distingue par sa thèse "Absence d'Autrui".

Après ses études, de la Meija entame une carrière d'écrivain, publiant des essais et des romans marqués par son style lucide et implacable. Ses œuvres sont marquées par un profond sentiment d'idéalisme, qui le conduit à dénoncer les inégalités et les injustices des années 1930. Il participe à des cercles intellectuels et des salons littéraires, où il rencontre d'autres écrivains et penseurs influents de l'époque, tels que Gustavo Iriel, Francisco Perdon et Elisabeth Myriade. En 1938, son oeuvre est reconnu lors ce qu'on l'intègre au célèbre cercle d'Arisse.

Pendant le coup de 1944, de la Meija est la voix politique la plus portante de la société malévienne; il répand les idées socialistes et démocratiques. Mais sa participation lui coûte cher : il est emprisonné lors de la 'Revanche de Port Hermès' pour ses convictions et passe plusieurs années incarcéré en exile. C'est là qu'il écrira l'éternel "Les Consolations d'un Idéaliste" et d'autres oeuvres majeures. Il sera libéré en 1947, atteint par la tuberculose, accueilli comme héros lors de son retour, et mourira quelques mois plus tard dans sa résidence sur la côte de Sorlane.

VicenteDeLaMeija Vicente de la Meija, 1941
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Parc National de l'Île d'Alba

L'île d'Alba, située au nord de la Malévie abrite une région unique au monde. Depuis 1971, l'ensemble de l'Île est reconnu pour son patrimoine naturel et désigné 'Parc National'. Ses paysages rayonnent d'une beauté singulière, due à la faune et flore sans équivalent dans le monde. On compte notamment le célèbre Dragonnier d'Alba, aussi appelé le Dragonnier sanguin, qui est un arbre endémique à la région.

La vallée de grâce, photo prise par Fedor Malkov
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Entre les rochers blancs du coeur de l'Île et les étendues de sables aux côtes, ce parc national témoigne de plus d'une diversité de paysages considérables. Chaque année, presque un million de touristes se rassemblent sur cette île pour contempler sa splendeur. Une économie s'est développé autour du parc national et des nouveaux métiers, comme celui de guide randonneur, se sont évolués.

Deux Dragonniers dans le nord-ouest de l'Île
Toph2

Cependant, en faisant la présentation de ce lieu naturel, il ne faut pas oublier de mentionner les conséquences que ce parc naturel a sur ses habitants. Quand en 1971 l'île fût déclarée parc national, un nouveau système de lois s'est appliqué à ses habitants. Pour préserver la grâce naturelle de l'île, on a donc établi des contraintes pour la construction, l'agriculture est l'industrie.

La côte à l'est, sablonneuse
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Cela a été plus que difficile pour l'économie de la région, qui s'est plongée dans une récession importante pendant les dix années qui suivaient la création du parc. Par exemple, un nouvel aéroport pour accueillir un plus grand nombre de touristes n'a pas obtenu de permis de construction, ce qui a fait stagner le nombre de touristes qui viennent sur l'île. Généralement, on a pu constater des actes de délinquance un peu partout. Rares, mais présents, ces actions peuvent être critiques pour l'écosystème. Pendant chaque éléction régionale depuis la création du parc, les candidats de l'opposition ont souvent joué sur ce malus économique pour gagner du soutien populaire. En 2004, ils ont failli remporter la majorité avec 48,7% des votes. Depuis, la situation s'est améliorée toutefois, avec l'adoption d'une politique de construction innovatrice, qui prend en compte l'environnement dans ses plans. Cela a permis à la construction de l'aéroport Alba-Rocevra sur des rochers aménagés au large de l'île. La croissance a repris en conséquence ainsi que la volonté des habitants pour préserver le parc.

Depuis 2012, le parc national est inscrit au patrimoine mondial.
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BATAILLE DE MORSCOTOL

Contexte:
Le 18 Janvier 1891, une coalition de cinq nations eurysiennes débarque sur la Pointe de Scar et gagne la terre malévienne pour en faire une colonie. Ensemble, ils forment une armée qui a dix fois la taille des combattants nomades, même rassemblés. Les dirigeants de ces derniers s'en rende vite compte et essayent d'éviter les batailles avec l'armée forte. Cependant, à force de battre en retraite, les forces nomades perdent bout par bout leur armée. Conséquemment, ils décident de prendre position quelques kilomètres avant Morscotol. Ce qu'ils ne savent pas, c'est que le Général Soldado de l'armée ennemie prévoit une attaque sur Ortol. Le plan de bataille juste avant les premiers coups de feu:

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Les régiments de la coalition à l'est traversent la rivère de l'Eol au nord de Ortol. Parallèlement, le Général Soldado cache deux de ses corps d'infanterie derrière ses rangs et ouvre le feu pour faire une diversion. Une heure plus tard, voici le champ de bataille:

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Assez vite, la coalition atteint la vie d'Ortol et dispose de l'infanterie de réserve surprise par l'ennemi. Quand les soldats déroutés informent les troupes de réserve de Moriscote et de Velitol, deux régiments sont envoyés vers l'ennemi. Entretemps, les deux corps d'infanterie cachés ont réussi à flanquer l'infanterie surveillant la route vers Ifar. Toutefois, les forces de la coalition prennent cher au centre, où les nomades ont préparé des défenses. Ils battent légèrement en retraite. Après la deuxième heure de combat:

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L'infanterie de Ifar se rend aux mains de l'ennemi après une heure sanglante, surtout sur le côté des nomades. À Ortol, le Général Soldado a anticipé les mouvements de l'armée nomade: il laisse un corps d'infanterie pour combattre l'ennemi venant de Velitol et envoie deux corps vers Morscotol, où une armée leur coupe le chemin. Les troupes nomades de Segartol reçoivent les nouvelle de Morscotol et s'apprêtent à battre en retraite pour ne pas se faire couper de son approvisionnement et sa logistique. Une heure plus tard:

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L'infanterie nomade entre Morscotol et Ortol est aidée par des renforts. Les dirigeants nomades paniquent face aux développements à Morscotol et se servent d'un tiers de leur infanterie à Segartol pour freiner les adversaire dans la petite villes. Les autres se précipitent vers la grande ville pour renforcer leurs rangs et se préparer à l'attaque de l'adversaire. Les troupes restés ne font pas long feu et se font massacrer. Entretemps, les nomades ne sont pas au courant que Ifar est tombé et que deux corps d'infanterie sont en route pour leur tomber dans le dos. Quatre heures se sont écoulés.

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Les nomades qui se sont recueillis devant Morscotol n'ont pas le temps d'aider ceux sur le chemin d'Ortol, car le Général Soldado avance vite. L'infanterie qui tient la route d'Ortol vers Morscotol a de plus en plus de mal à tenir face à la pression adverse et commence lentement à battre en retraite. Le corps d'infanterie qui garde Ortol de l'infanterie de Velitol est surprise par l'ardeur de son ennemi et n'avance pas. Une heure plus tard:

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C'est alors que les deux corps d'Ifar atteignent Morscotol et que la ligne de front des nomades commence à bousculer. Un des deux corps de la route d'Ortal est prise de derrière et se rend sans possible résistance. Á l'ouest de Morscotol, les nomades tiennent, mais les nomades de la route de Velitol commencent à se replier en vue des échecs de la part de leur camarades. Après six heures, l'heure est sombre pour les nomades:

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Le deuxième régiment de la route d'Ortol se rend après avoir échoué dans sa tentative de se replier. Un premier corps du sud vient attaquer les défenseurs de l'ouest de la ville. Un autre régiment nomade se rend. Il s'ensuit une bataille sanglante de mêlée.

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La lutte est impossible pour les nomades en sous-nombre, encerclés. Après huit heures de batailles, les derniers soldats de Morscotol se rendent. Un quart d'heure plus tard, les nouvelles atteignent les derniers résistants de Velitol, qui déposent leurs armes.

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Conséquences:
À la suite de cette bataille, les forces nomades vaincues signent le Traité de Vigheno. Ce dernier crée le protectorat de la Malévie, qui sera gouverné par le Général Soldado et servira les empires des nations eurysiennes qui ont fait partie de la coalition.
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TRAITÉ DE VIGHENO (1892)


Après la Victoire de Morscotol, les negotiations pour l’ordre d’après-guerre commencent à Vigheno, parmi Les negotiations du Traîté de Vigheno durent un an. Entretemps, la coalition a envoyé ses soldats partout en Malévie et a instauré des gouvernements locaux provisoires. Les nomades n’interviennent pas dans les négociations. Après de longues discussions, les 5 allies décident de faire de la Malévie un protectorat de toutes les cinq nations à la fois. Le pouvoir de prendre des decisions est distribué equitablement entre eux et ils nomment le Général Soldado, vainqueur à Morscotol, gouverneur de la Malévie. Scar assume le rôle de capitale. Le traité comprend aussi un financement d'infrastructure pour relier la nouvelle colonie au système de commerce et d'échanges eurysien.

Photo de l'évènement
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Conséquences:

La population nomade ne participe pas aux négociations. Exclue aux discussions concernant son futur, la population prend bien cinq années pour s'adapter au nouvel ordre. Toutefois, l'argument peut être défendu que la Malévie n'a jamais accepté ce destin là, car dés 1905, des groupes cachés militent pour l'indépendance malévienne.
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Gustavo Iriel (1903-1961)


Gustavo Iriel est né dans une famille modeste à Valenzano en 1903. Dès ses premiers cours de collège, il révèle un grand intérêt pour la philosophie et la psychologie, et passe son adolescence en s'interrogeant sur les questions de la vie et de la mort.

Après avoir obtenu son diplôme d'études secondaires avec des notes impressionantes, il est premier du protectorat au baccalauréat, il reçoit une bourse pour étudier à l'Académie de Scar. Il y decide de poursuivre ses études en philosophie et la psychologie. C'est là qu'il s'épanouit, et fait sa thèse sur le rôle de la mort dans la société.

Après avoir obtenu son diplôme de psychologie, Gustavo Iriel commence à travailler comme psychothérapeute dans une clinique privée. Il gagne rapidement une bonne réputation pour ses compétences en matière de thérapie et attirer peu à peu une clientèle de plus en plus diversifiée. Pendant ces années, il utilise ses séances pour mener plusieures études. Les essais qu'il publie sont alors vu comme révolutionnaire.

En 1935, Iriel est invité à donner des cours à son ancienne université, un poste prestigieux. Une année après, il est nommé au Cercle d'Arisse; un cercle dont il fréquentera surtout les indépendantistes. Il y rencontre des personnages célèbres qui deviendront ses amis, surtout Sofia de Villablanca et Elisabeth Myriade. Dès 1938, il rejoint le mouvement de résistance et travaille pour une Malévie libre. Il est cependant dénoncé en 1942 et emprisonné par le gouvernement de Mantor. Il passe deux années à être torturé sur ses connaissances sur la résistance et ne sera libére que le 10 juin 1944, le jour du Coup de Scar. Célèbrement, alors qu'il est dans un état misérable, il milite contre la peine de mort pour le déchu gouverneur Mantor; beaucoup le lui reprochent.

Iriel ne se reconcilie pas avec l'opinion public ensuite. Il abandonne la cause malévienne, déçu par l'antipathie de ses concitoyens, et part vivre à l'étranger. C'est là qu'il écrit son oeuvre la plus influente: "Le fardeau de la responsabilité". Il est invité à donner des conférences dans des universités à travers le monde et ne revient en Malévie que quatre ans plus tard, en 1948.

À son retour, il continue à enseigner à l'Académie de Scar, mais maintient un profil bas. Il se recentre sur la psychanalyse en particulier et y fait des contributions majeures en 1956 et 1959. En 1961, il soutient la campagne électorale de Massimo Valar et il fait des discours à travers le pays pour promouvoir ce dernier. Cependant, Iriel est assassiné le 31 octobre 1961 par un militant de l'extrême droite lors d'un discours sur les libertés individuelles.

Aujourd'hui, Gustavo Iriel est considéré comme l'un des plus grands penseurs de la psychologie sociale et de la psychanalyse. La peine de mort, dont il fût presque le seul militant, est supprimée deux années après sa mort. Posthume, il est distingué par le Premier Ordre du Mérite National.

Extrait:

"Le meurtre n’est pas une affaire simple. Contrairement aux apparences, la victime de l’acte meurtrier n’est pas seulement la personne tuée par l’agresseur. Une fois passé à l’acte, l’agresseur se tue soi-même soit par la perte de sa raison, soit par la perte de son empathie.

Dans le premier des cas, c’est la culpabilité qui se révèle catalisatrice d’une rupture à l’intérieur de la pensée de l’agresseur. Souvent, cette condition apparaît quand le criminel n’est pas rapidement encadré par l’État de droit. Étant donné que le meutrier possède assez de temps de réflexion, il se convaincra d’une manière ou d’une autre qu’il devra payer pour ses actes. Assez vite, des hallucination apparaîtrons, qui lui donneront l’impression que le monde est au courant de son offense. Beaucoup d’entre eux qui sont attrapés après témoignent qu’ils se sentaient suivis, qu’on les regardait bizarrement. Après quelques semaines, si le meurtrier n’est toujours pas appréhendé par les forces de l’ordre, il commencera à perdre confiance dans la société et se lancera dans une dépression. Pourquoi ? C’est fort simple. En refusant de l’apporter devant la justice et de lui déclarer une peine, la société ne lui accorde pas le même statut qu’à ses autres membres. Donc, le meurtrier se croira isolé, traîté par ses confrères comme un animal qui ne vaut pas la peine de punir. Après un certain temps de liberté, le meurtrier arrive enfin au croisement qui l’oblige de prendre une décision. Certains choisissent ici la mort auto-infligée, d’autres se dénoncent eux-mêmes. Ceux dont la liberté survit cette épreuve ne sont jamais trouvés par la police. Si trente ans après un crime une person est jugée coupable d’un meurtre, c’est souvent en participation de ce dernier, qui insconsciemment place des bouts de pain qui mênent les détectives à la conclusion. Mais ceux qui ne sont pas trouvés ne viveront pas de facon normale, et ne tueront plus.

Le second cas ne survient surtout quand l’agresseur est pris par la police dans le délai de quelques jours après son acte. Au lieu de ressentir le poids de la faute, le meurtrier affecté par la deuxième condition se convaincra, s’il est incarcéré, de l’injustice de sa situation. Que se soit en se plaignant du traîtement grossier du système pénitentiaire ou du manque de liberté, il attribuera la faute de son châtiment non plus au meurtre qu’il a commis, mais à l’injustice qu’il a subi. Pour ce protéger de ce sentiment pénible, il cultivera instinctivement une indifférence à toute émotion qu’il ressent. Cela est extrêmement dangereux, car en se lâchant de la contrainte de toute conscience, le meurtrier est tout à fait capable de recommencer ses exploits s’il sort de prison.

Maintenant qu’on a explicité les répercussions psychologiques qui s’appliquent à un individu ayant commis un meurtre, il faut considérer les conséquences d’un tel acte quand il est autorisé par la loi. Dans des régimes d’oppression où les exécutions sont routines, ou même dans des États de droit où la peine de mort est prévue dans le texte de loi, des meurtres sont commis avec encadrement de la loi. C’est là une source de danger, car les effets psychologiques élaborés s’appliquent peu importe le cadre judiciaire. Le meurtre est en premier une infraction morale. D’une part, les éxecutions mettent en danger les individus qui portent la peine de mort à sa réalisation. D’autre part, elle offrira à ceux qui sont des meurtriers de la deuxième catégorie la possibilité de s’épanouir. La conséquence est un individu qui devient une machine à meurtre et qui tue sans émotion. Il est le premier atout des régimes opprésifs et le premier cancer des sociétés qui ne le sont pas.

Les États s’en rendent bien compte, et ceux qui se prétendent moderne prennent la précaution, pour protéger ses individus, de n’éxecuter uniquement en peloton. Certes, cela diminue l’effet sur chaque individu, mais il ne l’élimine pas. Donc, pour cette sorte de violence, on ne peut échapper, même sur le bon côté des lois, au châtiment psychologique. C’est pour cela que je milite pour la suppression de la peine de mort en Malévie."


Le fardeau de la responsabilité, p.84

GustavoIriel
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La Martyre de la Malévie

Comtesse Sofia de Villablanca, née Sarcellion, (1917-1946) était une résistante et révolutionnaire malévienne devenue une icône du mouvement d’indépendance.

Biographie

Sofia Sarcellion naît le 21 juin 1917 à l’étranger, l’enfant unique du Vicomte Ernesto Sarcellion, un avocat et haut-fonctionnaire descendant d’une vieille famille noble, et de la Vicomtesse Maria Sarcellion (née de Rada).

En 1918, à la fin de la première grande guerre eurysienne, le père de Sofia est envoyé en Malévie, prenant le poste de conseiller stratégique au ministère de la défense. Ils déménagent donc à la capitale du protectorat, Scar. Lors du terrible massacre à Sorlane, le père rejoint silencieusement le mouvement des Argistes. Après la destitution du Général Soldado, il est honoré par le titre de Comte de Villablanca et devient le véritable bras droit du nouveau gouverneur, corrompu il faut le dire, Général Mantor.

Sofia grandit donc dans le milieu fortuné de l’aristocratie moderne et reçoit une éducation privée et chrétienne. Elle est vite impliquée dans la jeune aristocratie malévienne. Pourtant, elle se rend compte pendant son adolescence de la faiblesse intellectuelle de son milieu, un fait qu’elle regrette. En découvrant le rôle de son père en politique, elle lui reproche ses décisions en dépit de l’affection qu’elle lui porte.
En 1935, Sofia entre à la prestigieuse Académie de Scar pour y étudier la philosophie. Cette fois, c’est un entourage qu’elle apprécie. Elle forge ses meilleures amitiés avec Gustavo Iriel, Elisabeth Myriade, Julia Montevideo et Arthur Dresvyanine. Elle organise des bals et des soirées dans ses palais, et un cercle de l’intelligentsia se forme autour d’elle. Quand elle échappe aux yeux de ses parents, elle participe à des débats et discussions indépendantistes.

Trois années plus tard, en 1938, son père est assassiné par les révolutionnaires. C’est l’aboutissement d’un complot à l’intérieur du mouvement indépendantiste ; il divisera l’opinion des membres. Sofia admet la validité des raisons de l’assassinat, mais est brisée par la perte de son père. Elle restera marquée par cet événement pour toute sa vie, d’autant plus qu’elle deviendra orpheline quatre mois après avec la mort de sa mère.

Deux jours après la mort du Comte de Villablanca, Général Mantor déclare l’état d’urgence et commence à faire arrêter ses dissidents sans scrupules. Le mouvement de la résistance se tranche alors en deux : d’un côté les indépendantistes pacifistes se réunissent autour de la comtesse Sofia de Villablanca (Les Scaristes) et de l’autre côté les radicaux se rassemblent derrière Alberto Levante (Front de la Liberté). Sofia arrive, grâce à la position précédente de son père et à son charme, à éviter la méfiance envers les soirées qu’elle arrange dans les palais qu’elle a hérité. Son réseau de châteaux permet des endroits de réunion sûrs. Peu à peu, la résistance pacifiste remporte l’opinion public.

Le Palais Sadorre

Mais situation devient de plus en plus difficile pour les résistants. En 1942, Gustavo Iriel est trouvé et arrêté par la police secrète. Finalement, tout change radicalement quand Général Mantor découvre l’affaire des palais de la Comtesse en 1943, et lorsqu’il ordonne l’Opération Macbeth. Pendant les rafles sanglantes, un tiers des Scaristes sont assassinés. Sofia perd des amis très proches : Julia Montevideo et Arthur Dresvyanine. Elle n’est pas tuée, mais elle est emprisonnée sur l’Île de Logure, où elle est torturée sous les ordres du Général. Ce n’est pas clair si ce dernier lui a fait subir ce traitement par motif d’extraire des informations sur le Front de la Liberté, quelle ne possédait pas, ou bien par mépris personnel. Elle est libérée en 1944, lors du Coup de Scar, à la dernière minute quand elle fait face à un peloton d’exécution.

Suite à sa libération, Sofia fait une convalescence étonnante et critique dès l’établissement de la première constitution, qu’elle ne considère pas démocratique, le gouvernement composé uniquement des membres du Front de la Liberté. Ce dernier n’ose pas l’arrêter de nouveau, car elle est vue comme une héroïne de l’indépendance. En 1945, la guerre civile éclate. L’attention se tourne vers les deux camps de la guerre ; les communistes et les fascistes. Sofia tente de dénoncer les atrocités commises par les deux côtés, mais n’est pas écoutée. Dans la foulée, elle écrit son autobiographie « Rouge », qui sera publiée posthume. Posthume, car quelques mois après, elle est retrouvée dans une baignoire trempée de sang.

En apprenant la mort de la Comtesse, la société malévienne se repositionne ; les historiens appelleront ce phénomène le Grand Réveil. La guerre civile perd son fanatisme et la pression civile force les deux côtés à négocier un traité de paix. En 1947, ils signent le Traité de Cazena et Oscar Marques, un ancien Scariste, est élu Président. Sofia de Villablanca sera la première personne à être distinguée par l’Ordre du Mérite National et obtiendra le Prix d’Arisse pour son autobiographie en 1948. En 1950, une statue d’elle sera érigée sur la place des Martyrs à Scar. Elle est engravée dans l’histoire en tant qu’icône de l’indépendance malévienne.

Comtesse Sofia de Villablanca
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L'HOMME FROID - GÉNÉRAL JUAN SOLDADO

Juan Soldado est né en 1852 dans une famille pauvre à l'étranger. Son père est soldat et meurt sur le champ de bataille quand Juan n'a même pas huit ans. Il sera élevé par sa mère, qui sera aidée par sa soeur et son beau frère. Ce dernier développera une relation dure avec le jeune et le marquera pour toujours. À 15 ans, lorsqu'il reçoit une bourse pour intégrer l'école militaire la plus prestigieuse de son pays, il s'enfuit de chez lui.

Comme son père, il va dédier sa carrière à l'armée. Il prend le soin de bien suivre ses études et obtient finalement le diplôme de l'école et le titre de Major à l'âge de 23 ans. Il construira un réseau d'amis important pendant les années qui suiveront et montera jusqu'au grade de Capitaine. En 1876, Soldado est bléssé à l'épaule lors d'une bataille et devient commandant. En 1884, son armée signe deux victoires défensives grâce à lui; il en sera recompensé par une double promotion. Soldado dévoile son talent pour le commandement dans les années après ces guerres et se distingue par son approche calme et calculée. En 1889, il est nommé Général après la mort d'un autre; en 1890, on lui donne le commandement général de la coalition, grâce à son profile inconnu, pour la colonialisation de la Malévie. C'est là qu'il inscrira ses victoires les plus impressionantes, en finissant par celle lors de la Bataille de Moriscote.

Son mérite dans la victoire de la coalition convainc les gouvernements de la coalition de lui confier le poste de gouverneur du protectorat de la Malévie. C'est un rôle dans lequel Soldado va rapidement s'épanouir. Il établit un régime dur et stricte, qui ne se préoccupe pas de la vie des citoyens nomades, mais qui enrichit les coloniaux. Il fait construire des ports, introduit les premières correspondances de chemin de fer et subventionne les plantations d'agriculture. Dès 1900, les progrès économiques sont visibles. Mais la ségrégation sociale fait remonter des tensionsà plusieures reprises. En 1902, finalement, une série d'assassinats contre l'administration va secouer la jeune colonie. Ce problème, cependant, sera réglé par Soldado avec la réforme des droits de la propriété pour les nomades, qui pourront dès lors aquérir des biens de production.

En 1909, Soldado survit un coup silencieux de la part de deux Généraux coloniaux, et obtient en conséquence plus d'autonomie. Ce n'est toutefois pas une bonne nouvelle Malévie, qui souffre (colons et nomades) d'une répression de liberté croissante. En 1914, la déclaration de la première guerre eurysienne demande la mobilisation générale en Malévie. Beaucoup des mobilisés perdront leur vies pendant cette guerre, et la société qui émergera après celle-ci ne se contentera plus du statut-quo établi par le Général dans les années 1900. Des mouvements indépendantistes se dégagent et gagnent en importance en 1919, mais l'armée du gouverneur massacrera les manifestants dans les rues des métropoles de la colonie sans pitié. C'est une méthodie qui s'avère efficace contre la population, mais pas contre sa propre administration, qui a depuis pioché ses membres dans société coloniale malévienne moins conservatrice. En 1922, une opposition dans ses propres rangs, menée par Eugenio Mantor et Ernesto Sarcellion lui enlève le pouvoir.

Officiellement à la retraite, il sera ensuite accusé de trahison et condamné à mort, loin des yeux du public, qui n'aurait sans doute pas protesté. Il est exécuté en janvier 1923 par ordre de son successeur, le gouverneur Mantor, avec une balle dans la tête.

Juan Soldado
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Solène Ponce

Solène Ponce est née en 1908 sur la vieille colline à Scar, la quatrième fille d’une famille pauvre. Son père, travailleur migrant de Finnevalta, est alcoolique, et condamne ses filles à s’occuper des tâches ménagères. Jusqu’à ses quatorze ans, elle doit supporter un quotidien de cauchemar. Sa mère, faible et brisée, ne la défend pas des reproches constantes dont la fille est le sujet. Le verre déborde quand Lund a quinze ans et qu’elle fournit des preuves du mauvais état de son foyer. Avec ses sœurs elle est transférée dans un orphelinat de Scar, qui n’est pas particulièrement plus accueillant. La violence n’est pas un simple hasard dans ce milieu et elles doivent apprendre à se défendre. Ses sœurs auront des difficultés à s’adapter, mais Lund démontre une force de résistance et un courage si sera vite respecté. Elle trouve plus de temps seul et se recueille dans la littérature. Elle développe une propre plume et commence à écrire, des injustices propres à sa vie.

À l’age de sa maturité en 1926, elle travaille pendant deux mois dans une poissonnerie, avant d’être recrutée pour un petit journal de la capitale. Elle se fait vite renvoyer toutefois, ses articles provocateurs du nouveau régime de Mantor n’étant pas tolérés. Cette opposition devient son adversaire le plus formidable. Elle choisit de le combattre d’abord en distribuant des pages dénoncant la propagande du gouvernement. Son nom devient de plus en plus prononcé dans les milieux urbains ; pour le gouvernement, elle devient une épine dans le dos.

Mais quand ses imprimantes sont détruites par les forces de l’ordre en 1935, elle recourt à des moyens plus durs. Elle intègre la résistance la même année et met en œuvre des opérations de sabotages. En 1938, elle participe à l’assassinat de Ernesto Sarcellion. Elle s’allie avec Alberto Levante et elle est l’une des fondateurs du Front de la Liberté. Elle participe de manière active au combat et elle mêne les révolutionnaires du coup de Scar en 1944. C'est elle qui ordonne l'exécution du gouverneur Général Mantor. Sous le gouvernement provisoire de Levante, elle occupe le Ministère des Affaires Étrangères. Elle est la première à démissionner en 1947, quand elle devient militante pour la paix. Elle devient présidente du Cercle d’Arisse et crée son prix renommé.

Pendant le reste de sa vie, elle exprimera un profond regret d’avoir combattu aux côtés de Levante et d’avoir choisi la voie de la violence plutôt que du dialogue. Elle mourra en 1992, et le public lui aura pardonné.


Solène Ponce
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Elisabeth Myriade (1916-1961)


Elisabeth Myriade est née en 1916 à Scar, fille d’un officier de haut-grade mort dans la guerre eurysienne. Elle grandit dans l’entourage de la basse noblesse et elle est témoin des efforts difficiles de la part de sa mère pour rester partie de ce milieu social. Mais Elisabeth se positionne vite contre le système hiérarchique dans lequel elle vit. Au collège privé, elle est renvoyée après avoir battu deux garçons à coup de poing. Au lycée, elle apprend à se retenir face aux provocations et elle se dédie aux études. En 1933, elle devient la première du lycée au baccalauréat et à obtenir l’accès à l’Académie de Scar.

Elle y poursuit des études en sciences politiques, mais n’hésite pas à demander de l’aide à des spécialistes d’autres domaines pour ses projets. En 1937, elle fréquente les milieux intellectuels indépendantistes, dans lesquels ses idées féministes ont un public attentifs. Après l’assassinat de Sarcellion en 1938, elle mêne avec Sofia de Villablanca, sa meilleure amie, le mouvement des Scaristes. Elle se chargera de la coordination de ce groupe résistant et gèrera ses relations mauvaises avec le Front de la Liberté.

Par miracle, elle échappe aux forces spéciales de Mantor lors de l’Opération Macbeth. Suite à cette catastrophe, elle est seule à la tête de cette résistance presque anéantie. Jusqu’à l’indépendance, elle ne jouera qu’un rôle mineure dans le combat contre le gouvernement colional corrompu, malgré ses efforts pour libérer la Comtesse Villablanca des mains du Général Mantor.

Suite à l’établissement de la République, elle se lance dans la politique et promeut l’égalité entre les hommes et les femmes. La mort de la Comtesse sera un coup dur pour elle, mais ne l’encouragera que à doubler ses efforts. Ce droit sera implémenté dans la constitution après le Traité de Cazena. Elle sera élue dans les éléctions ensuite et deviendra Ministre de l’Intérieur sous Oscar Marquez. Elle occupera des positions importants dans les gouvernements des quinze ans après et se distinguera par son agilité politique. En 1956, son docteur lui annonce qu’elle a un cancer du poumon. Elle partira en retraite et mourra de sa maladie en 1961.

Aujourd’hui elle est encore reconnue pour son combat courageux et incessant, qui a permis à la Malévie de progresser. Une avenue a été appellée en son nom, et des statues d'elles ont été érigées dans de nombreuses parties du pays.

Elisabeth Myriade
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Valeria de Lessor

Valeria de Lessor (1921-1968) grandit dans une famille fortunée de la petite noblesse, à Villablanca. Depuis le plus jeune âge, elle se distingue par son caractère singulier et provocant, bien trop fort pour ses parents. Elle aquière un talent orateur et apprend à manœuvrer l’humour avec son charme. Grâce à sa personne extravagante, elle arrive à séduire l’élite malévienne.

Pendant sa jeunesse, elle fait partie du cercle élargi de la Comtesse de Villablanca, mais ne s’attache pas davantage à la personne. En 1937, elle se rend à l’étranger où elle recoit un entrainement paramilitaire. Elle se dissocie des Scaristes en 1938 ; son côté aventurier et audacieux la pousse à infiltrer le gouvernement de Mantor et à grimper l’échelle politique. Parallèlement, elle s’offre en tant que mercenaire : plusieurs assassinats politiques lui sont attribués. Elle vend aussi des secrets d’État aux deux mouvements de la résistance.

Elle n’est cependant pas au courant de l’Opération Macbeth, et la résistance lui en voudra des années plus tard. Après le coup de Scar, elle est recherchée par le nouveau gouvernement en raison de cet échec ; plutôt pour se défendre que pour son intérêt politique, elle rejoint les Scaristes au commencement de la guerre civile. Avant la fin de la guerre, elle passera par le rôle de commandant en chef de l’armée révolutionnaire.

Après le Grand Réveil, elle est pardonnée par la nouvelle République et reconnue pour ses mérites d’espionnage. Son parcours unique la positionne parfaitement pour la présidence de la Direction Clandestine. Elle dirigera le service secret malévien pendant trente ans avant de décéder de manière paisible dans sa résidence à Sorlane, ayant aquière le surnom de « La Dame Glacée ».


Valeria de Lessor
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Arthur Dresvyanine (1906-1943)

Arthur Dresvyanine est né en 1906 à Nietograd, au Karpok, dans une famille paysanne pauvre. Ses parents mènent une vie dure et laborieuse sous un régime qui exige de ses sujets une forte discipline. Mais Arthur ne veut pas accepter cette pesante réalité. Plus qu’au travail physique, il s’intéresse à la philosophie et à la littérature, karpokienne en particulier. Ses convictions de liberté et d’égalité l’encouragent à prendre l’initiative de grèves et de révoltes ; c’est lui qui sera à la tête de la mutinerie de Nietograd en 1929. Unique dans l’histoire karpokienne, cette révolte commencera par le retournement des marins des navires de l’empire contre leurs officiers. Puis, une force de 20.000 soldats armés assumera le contrôle de la ville du détroit en expulsant l’administration impériale. Cette courte victoire cependant sera effacée par l’armée du Tsar un mois après ; les pertes humaines et civiles sont considérables. Dresvyanine est gravement blessé à l’épaule et doit être évacué dans un petit bateau de pêche, vers la Malévie. Il sera éxilé pendant le reste de sa vie.

L’administration coloniale malévienne n’apprécie pas Dresvyanine. Seulement par mépris du Tsar, elle lui offre l’asile politique, alors que les diplomates de ce dernier réclament son extradition à haute voix. À l’étranger, en Malévie, Dresvyanine fonde le Karpok libre et puisera des efforts pour renverser le système du Tsar. Il conclut une alliance avec la résistance malévienne et forge une longue amitié avec la Comtesse de Villablanca. Entre 1932 et 1938, il échappe à au moins huit tentatives d’assassinats par des agents karpokiens. Sous la suggestion de la Comtesse, il se retire à la campagne et dirige ses affaires par des intermédiaires. Le climat politique sanglant des années quarante le forcent cependant à bouger. Il organise une traversée du détroit de Valenzano pour retrouver son pays, mais ne pourra embarquer. La veille, alors qu’il participe à une dernière soirée dans les palais de la Comtesse, l’Opération Macbeth le prend par surprise. Il meurt de quatre balles issues des forces secrètes du gouverneur.


Arthur Dresvyanine
1101

Données

VALENZANO (1) - 1.216.000
ROMERO (2) - 632.000
FISCO (3) - 553.000
VALMONTE (4) - 328.000
CARMEL (5) - 511.000
LOISTES (6) - 711.000
MILISSERI (7) - 298.000
RESQUIEM (8) - 92.000
ALTO PAVOR (9) - 142.000
SELVENA (10) - 795.000
CAZENA (11) - 273.000
BAJA PAVOR (12) - 284.000
GOSTA (13) - 472.000
CONDIO (14) - 602.000
LETHA-SUD (15) - 32.000
ALTO-LETHA (16) - 128.000
CHEVALIER (17) - 134.000
THARSIS (18) - 419.000
MILICE (19) - 801.000
DROMAS (20) - 633.000
TALAVERA (21) - 717.000
LESCOND (22) - 784.000
LETHA-EST (23) - 13.000
LETHA-OUEST (24) - 101.000
ULISIA (25) - 149.000
COURASTE (26) - 388.000
LEONISO (27) - 418.000
MEOVISO (28) - 294.000
MORISCOTE (29) - 630.000
SCAR (30) - 3.921.000
PHILOMENO (31) - 891.000
LETHA-NORD (32) - 65.000
PIETROLEM (33) - 351.000
PLUTO (34) - 132.000
ALRIDO (35) - 310.000
CHASSIS (36) - 392.000
MOLIER (37) - 602.000
BOLKÓN (38) - 662.000
SEVICE (39) - 490.000
TERNO (40) - 195.000
PILEAS (41) - 259.000
SCOLESA (42) - 174.000
HOVEL (43) - 168.000
VALICIA (44) - 362.000
NUEVO (45) - 431.000
HIRON (46) - 594.000
SORLANE (47) - 891.000
OLEASES (48) - 261.000
VERAZZO (49) - 411.000
VISCONTI (50) - 396.000
MYRIADE (51) - 505.000
VALICIA-NORD (52) - 376.000
VALIDEALISO (53) - 482.000
CADERAZZO (54) - 320.000
SIERRA (55) - 211.000
CALVINO (56) - 491.000
JERUSALEM (57) - 503.000
IGUEZA (58) - 467.000
SLERIA (59) - 324.000
TOLISSO (60) - 615.000
ALBA (61) - 588.000
3377
Oscar Marques (1910-1956)

Oscar Marques est né en 1910 à Belìn dans un des quartiers les plus pauvres de la capitale. Son père est boulanger et sa mère s’occupe du foyer. Il grandit dans un environnement violent, malgré les efforts de ses parents, mais ne cède pas à la délinquance. Contrairement à beaucoup de ses camarades, qui participent aux activités illégales du quartier, Marques ne cherche qu’à sortir des collines maudites. Alors que l’école du quartier s’effondre avec le meurtre de deux professeurs, Marques décide de quitter son endroit de naissance. Il s’installe à la campagne, où il est engagé dans une mine d’un propriétaire colonial. Les conditions de travail sont inhumaines. Il y restera pendant huit ans, jusqu’à ses 27 ans.

En 1936, les résistants recrutent des membres en masse, et la tension politique en Malévie commence à forcir. Marques est approché par la résistance, mais refuse d’adhérer : il méprise les méthodes violentes de l’organisation. Mais il finit par ne plus tolérer l’oppression de son propriétaire. Alors que ce dernier fait exécuter l’un de ses collègues, Marquez se révolte. En 1938, aidé par une centaine d’hommes, il prend d’assaut la résidence du propriétaire. Une fois qu’il a capturé son ennemi, il l’humilie en l’attachant à une lourde pierre et en le laissant marcher sur une des routes du pays. Quand il est retrouvé par les forces de l’ordre, un scandale éclate. Marquez fortifie le village et s’apprête à la défendre. Malgré ses efforts, il ne pourra tenir contre l’armée, qui tue la majorité des insurgés. La résistance peine a l’exfiltrer, mais il sort de la Bataille de Joquil sans blessures. C’est là qu’il décide de rejoindre la résistance.

Lors de la fracturation de la résistance suite à l’attentat de Sarcellion en 1938, Marques choisit le camp des Scaristes. Il devient la voix de la non-escalation et tente en vain de négocier avec le régime colonial. En 1943, il échappe à l’Opération Macbeth par chance. Cette opération affaiblit les Scaristes considérablement. Il assumera la direction du mouvement et organisera un système de résistance dans l’ombre de la capitale. Il se sert de ses connaissances de son quartier natal pour établir un réseau de recrutement. Les Scaristes collaborent avec le Front de Libération pour déclencher le Coup de Scar en 1944. Mais l’indépendance n’amène guère la paix. Les différends idéologiques, entre le fascisme, le communisme et le milieu, se confrontent pour la première fois dans la société. Alors que les communistes s’imposent pour établir un gouvernement, l’opposition monte une armée qui déclenche la guerre civile. Marques n’y participera pas. Les victimes de la guerre sont nombreuses, et surtout civiles. Il militera avec Sofia de Villablanca pour la réconciliation. Celle-ci aura lieu en 1947 avec le Grand Réveil. Il est invité à faire partie des négociations du Traité de Cazena et dévoile la même année la nouvelle constitution au peuple avec un discours mémorable à la radio. Sa proximité à la population pauvre fait augmenter sa popularité auprès des travailleurs, et son parcours courageux séduit les électeurs de la classe moyenne. Il remporte les élections législatives avec le Parti Communiste et devient le premier Président officiel de la République Communiste de Malévie.

Son premier mandat est chargé de la tâche de reconstruire le pays après la guerre civile et de concilier les factions politiques, qui ne sont pas tous prêts à se pardonner. Toutefois, il arrive à éveiller un patriotisme et aide au pays à retrouver son identité commune. En 1953, il est élu pour son second mandat avec 82,4% des votes dans sa province. Il se concentre ensuite sur les droits de travail qu’il ajoute à la constitution avec l’aide du Parlement. Mais il est atteint d’un cancer du poumon en 1955, sans doute en conséquence de son travail dans la mine à charbon. Il meurt à l’hôpital en 1956.

Photo de 1952
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Catarina Sarmiento (1924-1984)

Catarina Sarmiento est née en 1924 dans une famille bourgeoise de Sorlane. Elle vit une enfance heureuse, mais qui est raccourcie par la répression du gouverneur suite à l’assassinat de Sarcellion en 1938. Ses parents sont des résistants ; par dénonciation, ils se font arrêter par la police secrète en 1940. Quelques mois plus tard, la nouvelle de leur décès apparaît dans les journaux clandestins, morts de torture. Orpheline à 16 ans, Sarmiento découvre la danse et organise des spectacles avec une équipe de jeunes filles pour collecter de l’argent pour la résistance. Après l’indépendance, lorsque la guerre civile éclate, Sarmiento s’exile en Aleucie.

Là-bas, elle découvre le cinéma et en fait sa passion. Elle rencontre le réalisateur James Wellfield, qui mettra en scène les premiers films dans lesquels elle occupe le rôle principal. Elle s’avère être une présence remarquable sur l’écran, où elle se distingue par son charme et sa beauté. Les films Three-Thirty et Open Rebellion deviennent instantanément des classiques du cinéma et elle reçoit les plus grandes distinctions pour ceux-ci. En 1949, deux ans après la fin de la guerre, elle convaincra Wellfield, qu’elle avait épousé en 1946, de retourner avec elle en Malévie. Les deux propagent l’excitation pour le cinéma en Malévie dans les années cinquante et y font naître l’industrie du cinéma. Le duo produit encore des films, et s’inscrivent dans le mouvement de la Nouvelle Vague Malévienne, qui se distingue par son interprétation absurdiste du monde.

En 1957, quand Ernesto Justo succède à Oscar Marques, la situation change soudainement en Malévie. La drogue devient un problème majeur et le Cartel de Letha terrorise la Malévie. Sarmiento s’engage alors pour créer l’ONG « les enfants libres » et pour aider les enfants dans les quartiers et régions défavorisés de Malévie en leur faisant découvrir la musique et, plus tard, le cinéma. Elle milite contre la violence, et n’a pas peur de confronter les membres du gouvernement corrompus. Voyant que son approche ne servait à rien, elle se rapproche des narcotrafiquants et arrive à s’intégrer dans le cercle d’Amaro Cabral. Le public malévien, qui n’est pas au courant de sa collaboration avec la Direction Clandestine, se heurte contre cette nouvelle. En 1961, alors que Cabral s’apprête à lancer une fête dans sa résidence à Pietrolem, la division des forces spéciales de la Direction Clandestine élimine Cabral. Sarmiento est alors mis sous la responsabilité du Programme de protection des témoins de la F.S.T., ce qui termine sa carrière d’actrice. Elle est acclamée par le peuple, mais la montée de Rodrigo Pimentiel entraîne le début d’une nouvelle ère de violence.

Elle disparaît de la vue du public jusqu’en 1980, quand la menace des narcotrafiquants s’efface, et apparaît dans un dernier film acclamé. La Gloire prend le monde du cinéma par surprise et elle retrouve avec celui-ci sa popularité d’avant 1960. Quatre ans plus tard, elle meurt paisiblement dans son sommeil.

Catarina Sarmiento dans <i>La Chute</i>
Sarmiento dans "La Chute"
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