21/02/2015
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Encyclopédie du Duché de Sylva - Page 2

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La Médiatisation de la noblesse :

Les raisons de la médiatisation :

Les nobles entretiennent en Sylva une communication importante et régulière de façon à entretenir leur image et leur appréciation auprès des sujets. Cela leur permet de gagner l'amour et fascination du peuple, et conséquemment leur approbation pour les maintenir au pouvoir. C'est un important levier de leur popularité, consolidant leur légitimité quand bien même, ils n'ont à aucun moment été sélectionnés.
Cette présentation continue dans les médias permet également de se familiariser avec le milieu tout en le gardant à une certaine distance. Les nobles sont ainsi vu comme des personnalités publiques, dans un jeu de pouvoir et sélection pour savoir lequel héritera de quelle fonction selon son mérite et ses aptitudes. Chaque sujet peut alors s'identifier au noble qu'il veut, s'attacher à lui, et suivre son évolution à la manière d'une téléréalité, bien que celle-ci concerne directement qui partagera une partie du pouvoir avec les élus.

Les façons de s'exposer :

En fonction des individus, de leur famille et de l'image qu'ils souhaitent renvoyer, les nobles feront parler d'eux d'une façon ou d'une autre.
Les écrits, que ce soit des romans politiques, des poèmes, des contes ou encore des autobiographies, permettent de se présenter comme lettré, cultivé, et s'adresser à une certaine frange de la population plus intéressée dans la lecture. La Duchesse Alexandra Boisderose s'est notamment fait connaitre dans le milieu, avec des livres sur la politique ou l'histoire, écrit en collaboration avec des experts dans le domaine. C'était par là aussi une manière de promouvoir sa vision politique, son programme et ses ambitions.
Les apparitions télévisées, que ce soit des entretiens sur les journaux et chaines d'information, ou des interventions continues sur des émissions dédiées, permettent une exposition sur d'autres médias. Les publics sont là très variés, visant aussi bien les plus jeunes que les plus âgés en fonction des chaines et émissions dans lesquelles apparaissent les nobles. Cette forme de communication peut parfois relever de la téléréalité, avec un accompagnement constant d'une équipe télé suivant la vie de tous les jours de certaines comtesses ou baronnes. Ce traitement "people" peut aussi se faire via les journaux papier, visant toujours une certaine partie de la population.
Enfin, les documentaires sont un autre axe de communication. Ils sont occasionnellement dédiés à traiter directement sur la vie et le parcours d'une noble, sinon de façon indirecte, en abordant des programmes spécifiques et des accomplissements qu'ils ont menés. Certains nobles peuvent être évoqués par l'intermédiaire de sujets spécifiques, tel que la guerre de l'Okaristan fut une manière d'évoquer la Duchesse par ses tentatives de médiation.

Critiques envers cette communication :

Nombreux reprochent la forme que prend cette promotion, s'apparentant souvent à de la propagande selon les détracteurs. Cette communication constante, à laquelle sont parfois exposés de jeunes citoyens voir des enfants, est par endroit très mal vue. Les collectivistes en particulier y dénoncent une forme d'endoctrinement, visant à ancrer dans l'esprit dès le plus jeune âge la position de la noblesse, pourtant illégitime.

Les défenseurs de cette médiatisation rappellent à l'inverse qu'elle se fait de manière parfaitement morale et est exposé sans aucune contrainte à la critique. Films, documentaires et livres sont tous sujets aux débats et très loin de pouvoir propager des mensonges sans être repris.
Ces travaux seraient même au contraire l'occasion pour les opposants de s'exprimer lors des présentations, sur des points précis ou le travail global d'une noble.

Sommaire
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Liste des comtés :
(Informations à compter du 14 avril 2013)

Comté Amandier :

Ville capitale : Yve-Fleurie

Comtesse : Émilie Amandier

Élue à la haute assemblée : Marine Laframboise

Population : 875 384

PIB : 13 mds

Description : L'un des derniers comtés à avoir été fondé, c'est le moins peuplé et celui avec la plus grande part de descendants d'autochtones dans sa population. L'économie y est avant tout primaire, comptant les plus importants élevages de lamas du pays.

Comté Boisderose :

Ville capitale : Bourg des Mahoganys

Comtesse : Alexandra Boisderose (épaulée par le duc George, son époux)

Élue à la haute assemblée : Martine Charpentier

Population : 4 376 920

PIB : 130 mds

Description : L'un des premiers foyers de population Mounakaz et l'un des plus importants points d'arrivée de colons eurysiens, c'est le comté avec la plus grande importance culturelle. Si ce n'était la capitale d'aucune nation Mounakz, ni des sylvois à l'origine, elle s'est imposé au fil du temps comme centre politique grâce à divers facteurs. La famille Boisderose, connue pour ses exploitations de l'arbre éponyme, a notamment contribué à faire du comté la capitale via divers jeux d'influence entre les importantes populations Moundlo, Mounbwa et Eurysiennes qui s'y trouvaient.
Déjà à l'époque, c'était un centre de circulation et un relais entre les axes côtiers et fluviaux, contribuant à l'importance de la zone.
Aujourd'hui, le comté est surtout connu pour son secteur tertiaire (particulièrement touristique) le plus développé du Duché, et pour être le centre d'accueil de la Haute-Assemblée et du gouvernement ducal. C'est également là que se trouvent les réseaux de circulation les plus denses, joignant l'ensemble des voies ferrées et, héritage des temps anciens, navales également.

Comté Boisdinde :

Ville capitale : Chaudronie

Comtesse : Claudie Boisdinde

Élue à la haute assemblée : Paule Berger

Population : 1 750 768

PIB : 39 mds

Description : Région peu peuplée, comptant essentiellement des Mounbwa. L'industrie y est notamment agricole, le comté étant l'un des plus gros exportateurs de produits alimentaires malgré sa faible superficie. Les rhumeries y sont particulièrement réputées, mais aussi les produits de parfumerie.
Le mouvement collectiviste est ici extrêmement présent, avec les coopératives les plus développées et une présence très faible de grands groupes privés. Même les capitaux aux mains de la noblesse sont loin en dessous de la moyenne. C'est sans surprise que la région est l'une des plus influencées par le Grand Kah, avec spécifiquement les Phalanstères accueillis à bras ouverts.

Comté Courbaril :

Ville capitale : Oméride

Comtesse : Léone Courbaril

Élue à la haute assemblée : Fernande Lemaitre

Population : 1 313 076

PIB : 26 mds

Description : Peu peuplé avec une industrie secondaire et tertiaire très peu développée, le comté brille surtout par ses imposantes exploitations minières. De grandes quantités de charbon, fer et aluminium sont extraits des montagnes. Le comté brille également sur le plan de l'énergie, dans un paradoxal mélange de centrales à charbon et barrages hydrauliques des plus importants. C'est l'un des points de départ du Chimendlo, le plus important fleuve de Sylva, et l'une des raisons du développement de l'énergie hydraulique sur place.
On trouve aussi sur place les plus grandes villes troglodytes, construites à flanc de falaise ou sur des plateaux rocheux en altitude. C'est par ailleurs l'un des plus importants foyers de Mounlao

Comté Despalmiers :

Ville capitale : Isette sur Mer

Comtesse : Julia Despalmier

Élue à la haute assemblée : Léonie Lavigne

Population : 4 814 612

PIB : 117 mds

Description : Région la plus populeuse et l'une des plus riches, les industries agricoles et touristiques y sont extrêmement développées. C'est d'ailleurs ici que se trouvent les plus grandes fermes à biogaz, exploitant aussi bien les déchets agricoles que les bancs de sargass s'échouant sur les côtes. Le comté est par ailleurs en concurrence directe avec soin voisin à l'ouest, le comté Sablier, sur le raffinage des hydrocarbures.
C'est également là que ce trouve les plus grands ports et chantiers navals de tout le pays, avec une industrie de la pèche bien présente.

Comté Filao :

Ville capitale : Azurade

Comtesse : Marie Filao

Élue à la haute assemblée : Noëlle Eauclair

Population : 3 063 844

PIB : 97 mds

Description : Aussi isolée qu'il soit, le comté parvient à entretenir une activité économie et culturelle importante. Les populations Moundlo, Mounbwa et Mounlao y sont équilibrées, avec de très vives rivalités entre les baronnies héritées des guerres passées.
C'est aussi ici que se trouvent la plus grande part de libéraux et monarchistes parmi les populations Mounakaz, issues des jeux d'influences opérés durant le processus d'implantation et développement du Duché.

Comté Fromager :

Ville capitale : Plateauciel

Comtesse : Hélène Fromager

Elu à la haute assemblée : Roxane Leloup

Population : 2 626 152

PIB : 91 mds

Description : Bien que très proche du Grand Kah, la région est assez libérale, et ce, notamment de par ses échanges accrus avec le Comté Palétuvier. Si ce voisin produit de nombreux éléments de pointe comme les micropuces et semi-conducteurs, le comté Fromager produit quant à lui des moteurs et engins de haute technologie. C'est surtout ici que se trouvent de nombreux chainons du Secteur Aérospatial Sylvois, mais aussi du Département de l'Énergie Sylvois.

Comté Lépini :

Ville capitale : Bourg Rougris

Comtesse : Juliette Lépini

Élue à la haute assemblée : Iris Lemaigre

Population : 2 188 460

PIB : 78 mds

Description : Bordant pas moins de cinq régions et exploitant des mines d'importance dans les montagnes et les plaines, le comté possède les plus importantes industries métallurgiques du pays, faisant spécialement les aciers de la meilleure qualité. La région est toutefois très dépréciée par les sylvois à cause de la déforestation qui y est des plus importantes, doublée d'une industrie du charbon encore trop présente.

Comté Mancenillier :

Ville capitale : Landivar

Comtesse : Carole Mancenillier

Élue à la haute assemblée : Edwige Deslys

Population : 2 844 998

PIB : 84 mds

Description : Centre de circulation important et très gros producteur de terres rares dans le Duché, les industries primaires et secondaires sont ici très développées.
De nombreuses coopératives minières sont également implantés ici, avec parfois de petites infrastructures d'une dizaine de personnes exploitant à un rythme presque artisanal leurs filons. L'environnement reste surprenamment peu impacté par cette industrie, se faisant avant tout en souterrain avec très peu de mines à ciel ouvert.

Comté Palétuvier :

Ville capitale : Baobab Ville

Comtesse : Léana Palétuvier

Elu à la haute assemblée : Ivanna Rondin

Population : 3 501 536

PIB : 143 mds

Description : Première région à avoir été colonisée par les eurysiens, c'est la plus riche de tout le Duché. Elle combine l'un des secteurs touristiques les plus importants et les industries de pointe les plus avancées. L'essentiel des composants de haute technologie produits dans le Duché le sont ici. C'est par ailleurs là que se trouvent les plus grands ensembles d'académies et laboratoires, favorisant le développement de nouvelles technologies sur place. C'est par ailleurs ici que se situent les prototypes de surgénérateurs du Duché.
La population y est aisée, éduquée et très libérale, même parmi les mounakaz. Les industries de la comtesse sur place subissent difficilement la concurrence sévère des entreprises privées de la région.

Comté Sablier :

Ville capitale : Dénétrius

Comtesse : Nathalie Sablier

Élue à la haute assemblée : Fiona Auguste

Population : 3 282 693

PIB : 106 mds

Description : Centre du monarchisme et nationalisme en Sylva, même du côté des populations Mounakaz, c'est ici qu'il y a eu la plus grande quantité de mariages d'alliance entre les dirigeants Moundlo et Mounbwa avec la noblesse eurysienne et coloniale.
La région est connue pour son industrie de l'armement et de raffinage des hydrocarbures, la concurrence étant par ailleurs sauvage sur ce dernier point avec le comté Despalmiers

Sommaire
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Sylva et la Pax Caratradica :

Contexte géopolitique et économique :

Prenant son indépendance de sa métropole eurysienne dix-septième siècle et s'ouvrant pleinement aux échanges mondiaux vers la moitié du dix-neuvième siècle, le Duché de Sylva entame le vingtième siècle en pleine tentative d'affirmation sur les plans politiques et économiques. Elle se fait principalement une place sur le marché avec l'économie primaire très développée de Sylva : essences de bois exotiques principalement, mais aussi du rhum et sucre de canne, coton, café, cacao et une large gamme de fruits de Paltoterra.
Le Duché peine pour autant à se faire une place, noyé au milieu de voisins déjà bien implantés, contribuant même à l'un des piliers fondateurs de la Pax Caratradica : la division entre les grandes puissances dans un climat relativement paisible.
C'est de là que se forme une rivalité entre le Duché de Sylva et Royaume-Uni d’Ynys Dyffryn et du Kentware, avec une concurrence particulièrement rude envers le territoire ultramarin de ces seconds en Paltoterra. L'une des plus grandes fragilités du Duché qui le paralysera dans sa position concerne son infériorité sur le plan maritime et marchand, avec une difficulté d'établir en toute autonomie des axes maritimes. Le manque de navires cargos et d'escortes le contraint à dépendre à ses dépens de Caratrad, bridant notamment l'énorme potentiel économique de ses ressources naturelles.

Les aspects militaires :

Cette incapacité à rattraper l'influence caratradienne se manifeste également au niveau de la marine, composante essentielle des forces armées et commerciales. Longtemps concurrentielle sur le plan naval avec de larges armadas de voiliers en bois profitant des exploitations massives (et déjà pensées selon un modèle durable à l'époque), Sylva se fait malgré tout distancer lors du passage aux navires de métal, de façon particulièrement criante à la fin du dix-neuvième siècle.
Elle est alors affligée d'un conservatisme pénalisant, alimenté par une longue tradition du travail du bois et des galions d'époque. Ce caractère réactionnaire est qui plus est doublé des limitations de l'industrie métallurgique, plombée par un développement ralenti des exploitations minières pour préserver les forêts.
Ces différents facteurs feront le Duché s'obstiner à rester sur le modèle des navires de ligne en bois à vapeur plutôt que de se tourner vers les modèles de croiseurs protégés puis croiseurs cuirassés. Se creuse alors un écart aberrant entre ses capacités navales et celles de Caratrad, à l'inverse à la pointe de la technologie et en pleine ascension technique avec des progrès rapide.

Le Duché est à l'inverse largement dominant sur le plan continental en comparaison de Caratrad, ce second souffrant d'autant plus de sa dispersion et de la faible importance de sa province en Paltoterra. Le Duché est de cette façon capable d'aligner une armée bien plus volumineuse. Et pour cause, si son industrie est toute proportion gardée moins développée que celle de Caratrad, elle s'avère d'une envergure appréciable une fois rapportée à l'échelle de Sylva toute entière.
Sylva est qui plus est à un niveau remarquable sur le plan aérien dès le premier quart du vingtième siècle, grâce à ses avancées dans le domaine de la menuiserie permettant des avions de solide conception. Elle saura garder un niveau respectable avec le développement du contreplaqué à échelle industrielle, qui contribuera aux performances de ses avions.

La puissance militaire continentale, bien que numériquement écrasante sur le plan régional en comparaison de Caratrad, reste à nuancer à cause de faiblesses au niveau de l'expertise. Très peu impliquée dans les conflits à l'étranger, le Duché ne dispose pas d'une expérience notable ni même d'officiers qualifiés. Pire, elle reste bloquée dans des doctrines obsolètes basées sur les guerres du bois qui, si elles restent efficaces dans son milieu, sont absolument inadaptées aux guerres contemporaines dans l'ensemble du monde.

La Triplace :

Incapable de se faire une place dans l'échiquier géopolitique régional ni dans le commerce mondial et systématiquement supplanté par Caratrad, le Duché de Sylva opère progressivement des rapprochements avec le Royaume de Teyla et la République de Brodflor. Ces alliances permettent à Sylva de palier sur ses principales faiblesses tout en apportant un soutien notable aux autres membres de la coopération. Les deux puissances amies disposent toutes deux de marines notables, compensant l'infériorité ducale et consolidant ses capacités d'échanges, lui permettant d'écouler ses marchandises dans le nord de l'Eurysie en particulier.
Le Duché assure par ailleurs un relais d'importance en Paltoterra, contribuant à l'extension de l'influence de la Triplace et stimule l'économie de ses partenaires (de la République de Brodflor particulièrement) qui pallient les lacunes sylvoises dans le domaine de l'industrie lourde et sidérurgie.

Article annexe :

Histoire du Duché

Sommaire
7978
La fédération Marchande Moundlo :

Cinq millénaires avant notre ère, les Mounakazs s'étaient déjà répandu et multiplié dans l'ensemble de Kazannou. De nombreuses sociétés s'étaient constituées en s'adaptant à leurs milieux le long des voies migratoires, formant des strates parallèles aux cours d'eau.
Les sociétés directement à proximité des cours d'eau étaient les plus anciennes, puisqu'il s'agissait des premiers points d'arrivées et axes de circulation plus en profondeur du continent. Ces peuplades avaient progressivement développé un riche savoir faire dans le domaine de la charpente maritime. On retrouvait notamment des catamarans ou trimarans à voile au large des côtes, et des pirogues à rames le long des fleuves.
L'intégralité de leur mode de vie, et conséquemment de leur société et politique, orbitait autour de l'eau. C'était non seulement une source importante de nourriture via la pêche en complément de l'agriculture, mais aussi un axe de déplacement rapide. Bateaux et navires permettaient en effet des déplacements d'individus et marchandises sur de longues distances de façon aisée, faisant de ces Hommes des commerçants aussi bien auprès des civilisations voisines le long des côtes, que plus en profondeur via les fleuves.
Ces échanges intensifs entre populations fluviales et côtières amenaient à des rapprochements croissants et diverses collaborations bénéfiques, très loin de se concurrencer ou se chercher la guerre. Ces marins avaient au contraire tendance à s'allier dans les conflits de petites échelles de l'époque. Cela se traduisit finalement par une alliance d'ampleur et la fondation de la Fédération Marchande Moundlo : une coopération entre tous les villages avec une rationalisation du commerce et de la politique.

Les moundlos fonctionnaient ainsi sur un modèle marchand, dirigé par de grandes maisons de propriétaires (de terrains ou d'embarcations) qui dirigeaient le commerce autour duquel s'organisait la société. Cela assura leur prospérité et le développement d'importantes cités et ports.
Les différentes maisons elles-mêmes différaient grandement l'une de l'autre en fonction des régions. Certaines étaient dirigées par de véritables dynasties selon des modèles monarchiques, avec des propriétés et responsabilités héréditaires. La politique y était alors très centralisée et le pouvoir entièrement partagé entre les différents membres de la famille dominante.
D'autres étaient plutôt démocratiques, avec des dirigeants désignés en fonction de leurs aptitudes et de leur popularité. Le degré de centralisation était alors variable en fonction des maisons et du temps, dépendant notamment du succès de l'actuel meneur choisi et de sa capacité à fédérer la maison.
Certaines autres maisons avaient un modèle purement méritocratique où les meneurs s'imposaient de faits : les meilleurs navigateurs et négociateurs avaient naturellement de meilleurs résultats et une influence supérieure. Cela signifiait également une compétition perpétuelle et un modèle très décentralisé, et pour autant tout aussi prospère.

La collaboration était de façon générale assez étroite et égalitariste entre les différentes maisons, puisque allant systématiquement dans leurs intérêts. Leur richesse tenait du marchandage et les troubles le déstabilisait fortement, ce qui amenait automatiquement à deux postures : éviter les conflits entre maisons, mais aussi se défendre mutuellement contre les agressions extérieures.
Cette nécessité de collaboration se manifesta particulièrement dans les liens de dépendance entre les moundlos fluviaux et côtiers, les premiers dépendant surtout des seconds pour circuler et s'ouvrir au monde. Les bateaux à rames des fluviaux étant adaptés avant tout pour la navigation en eau douce et calme contrairement aux navires des côtiers, aptes à naviguer en haute mère et braver les tempêtes. De plus, les fleuves pouvaient être aisément bloqués dans les deux sens par l'un ou l'autre.
Ce contexte amena à une concurrence féroce vers le quatrième millénaire avant notre ère, durant laquelle les moundlos côtiers s'entendirent pour imposer un couteux droit de passage et des taxes douanières aux mondlos fluviaux pour leur permettre d'opérer leur commerce vers l'intérieur. Si les fluviaux se plièrent un temps aux exigences, des tensions partirent rapidement de là jusqu'à une rupture des relations et un refus de poursuivre ces paiements. Les cités côtières bloquèrent alors les entrées des fleuves, et les cités intérieures répondirent en soutenant ces blocus pour mettre fin au commerce et à l'accès à l'intérieur du continent aux côtiers, amenant à la guerre des fleuves.
Si les maisons côtières eurent le dessus et subirent le moins ce conflit, il fut pour autant très loin de leur être rentable en mettant fin aux bénéfices de leurs échanges avec l'intérieur et la privation de nombreuses ressources, ainsi que l'incapacité d'écouler leurs marchandises.
C'est ainsi que ce conflit mit en évidence les dépendances entre les moundlos fluviaux et côtiers, et la nécessité de maintenir de bonnes ententes et un commerce stable. Si le conflit fut relativement peu violent avec de brèves batailles navales, il avait malgré tout grandement impacté les deux partis et provoquer une baisse du niveau de vie des habitants. Réciproquement, la fin des blocus ramena un nouveau souffle de prospérité, confortant les moundlos dans cette nécessité de paix et de fédération.

Profitant de leur prospérité et de la rapidité pour communiquer et échanger, les moundlos ont été capables de constituer une puissance dominante au sein de Kazannou. Ils contrôlaient l'ensemble de la circulation et du commerce tout en formant une superpuissance plutôt stable et capable de se coordonner.
S'ils brillaient avant tout dans le naval, le contrôle des fleuves leur permettait malgré tout de quadriller et influer sur l'ensemble des terres intérieures. S'ils n'empiétaient pas sur les territoires des mounbwas et mounlaos, il y avait malgré tout d'importantes rivalités avec eux. Les atouts des moundlos leur permettaient d'établir et renforcer leur ascendant sur leurs rivaux continentaux, que ce soit par leur capacité de mobiliser d'importantes forces contre des adversaires désunis, ou de simplement imposer leur contrôle des axes maritimes sans lesquels il était impossible de commercer.
Cet ascendant ne permit jamais pour autant de définitivement dominer et écraser la résistance continentale pour y astreindre leurs gouvernements. La circulation devenait très rapidement complexe et lente à mesure que l'on s'éloigne des cours d'eau, ce qui bloquait toutes ambitions de s'aventurer dans les jungles pour combattre les mounbwas. Les mounlaos, bien moins développés que les habitants des jungles ou des cours d'eau, étaient loin d'être une cible facile pour autant de par les reliefs prononcés et les défenses naturelles dont ils bénéficiaient.

La domination de la Fédération Marchande Moundlo a progressivement décliné suite à l'arrivée des colons eurysiens, qui ont progressivement pris connaissance des sociétés et enjeux locaux, puis appris à exploiter la situation à leur avantage. La plus grande victoire des eurysiens, à partir de laquelle a commencé la chute des moundlos, se fit lorsqu'ils parvinrent à briser la collaboration et instaurer une concurrence avec un élément inédit : le commerce de la métallurgie.
Malgré la supériorité technologique et militaire des colons, combattre une civilisation aussi développé que la fédération marchande par delà l'océan était bien trop ambitieux pour se faire frontalement. C'est donc par des jeux d'influence et des contrats d'exclusivités auprès de certaines maisons sur la vente d'outils et d'armes en acier qu'ils étaient parvenus à créer une dichotomie et se tisser des alliances pour étendre leur influence jusqu'à dominer la région après la guerre du bois.

Les communautés moundlos existent toujours de nos jours, quand bien même le métissage progressif et les échanges culturels tendent à les diluer avec le reste des sylvois, descendants de colons comme de mounakaz. Les alliances historiques avec la noblesse eurysienne et l'héritage laissé par la Fédération Marchande ont notamment alimenté leur intégration dans le Duché, faisant d'eux les populations les moins opposées au gouvernement actuel. C'est en effet parmi eux que se comptent le plus de mounakazs partisans des modèles monarchistes ou libéraux.
Cette approbation est malgré tout hétérogène, les colons ayant comme dit instillé la concurrence entre les différentes maisons moundlo. Certaines communautés se sont retrouvés de cette façon en position d'antagoniste avec le Duché, posture transmise jusqu'à présent. C'est spécialement cet héritage qui provoque une forme de nostalgie pour l'époque de la Fédération Marchande d'avant les colons eurysiens, contribuant à nourrir un racisme, une politique fondamentalement anti-monarchique et pro-libérale ou collectiviste. Ce racisme se manifeste par ailleurs également à l'encontre des communautés mounbwas et mounlaos, historiquement dominée par les moundlos.

Article annexe :

Histoire du Duché
Les sociétés Mounbwas
Les Communes Mounlao

Sommaire
7027
Les sociétés Mounbwa :

C'est progressivement que les premiers arrivant en Kazannou avaient proliféré à l'intérieur des forêts. L'environnement y était bien plus hostile qu'à proximité des cours d'eau, et la circulation largement plus difficile. Aussi humide que soit la région, l'eau potable n'était pas pour autant abondante à mesure que l'on s'éloignait des fleuves et rivières et nombre d'habitants devaient s'abreuver avec les lianes et plantes, gorgées d'eau. L'alimentation est également difficile d'accès malgré la richesse de l'environnement : chasser des animaux terrestres demande bien plus d'efforts que la pêche et se base généralement sur de longues courses d'endurance.
Ce n'est qu'à partir du neuvième millénaire que les communautés commencent réellement à se multiplier avec la sédentarisation et découverte de l'agriculture (et notamment des trois sœurs, les courges, haricots et maïs). Émergent alors des villages progressivement fortifiés à l'intérieur des forêts, desquels peuvent être exploités les ressources de la forêt.

Les contraintes de déplacement (avec particulièrement l'absence de travaux pour établir des routes) empêchent la proximité entre les différentes tribus, amenant à des ensembles distincts de population. Le commerce prend aussi une part minime de la vie des habitants, vivant selon des modèles économiques autarciques et fermés. Les agglomérations prennent habituellement la forme de cités-États bordées de quelques villages avec une influence politique limitée. Les cités n'entretiennent alors que peu d'échanges entre elles et les tensions frontalières, issue de concurrence sur le territoire ou rivalité, sont très localisées et ne s'étendent jamais à de plus grandes échelles. Il existe quelques cas de meneurs mounbwas qui, par la force de la négociation ou de la conquête, sont parvenus à unifier durablement plusieurs cités-États. Ces alliances restaient malgré tout limitées à de petits territoires, et l'organisation restait très décentralisée avec un important degré d'autonomie entre les différentes villes.

Les conflits de voisinage impliquaient également les ports moundlos à proximité des villes mounbwas. Ces confrontations ont généralement été en défaveur de ces seconds, incapables de mobiliser des forces aussi importantes que les premiers, qui profitaient d'une coopération accrue avec le reste de la Fédération Marchande. Il n'y a que pendant la guerre des fleuves et l'isolement des moundlos fluviaux que des cités mounbwas sont parvenus à faire quelques prises et étendre un temps leur influence. Cette position ne dura toutefois qu'un temps, et la fin de la guerre des fleuves doublée des les leçons tirées par la Fédération Marchande amenèrent à une reconquête massive et coordonnée, contraignant les mounbwas à se retrancher dans leurs forêts.

Isolés par les difficultés de se déplacer, et fractionnés par les fleuves et les moundlos contre lesquels ils peinaient à s'affirmer, les mounbwas ont prospéré au fil des siècles avec des échanges restreints à l'extérieur. La vie se faisant autour des cultures et ateliers, le pouvoir était avant tout partagé par les propriétaires. Cette tendance combinée à la faiblesse des échanges extérieure favorisa des modèles féodaux et monarchistes, et dans une moindre mesure des républiques démocratiques ou encore des théocraties.
Les mounbwas les plus entreprenants et ouverts à l'étranger pouvaient espérer se rapprocher de façon cordiale des moundlos pour s'ouvrir au commerce. Ces relations n'étaient pour autant jamais d'égal à égal à cause de deux éléments : l'influence écrasante du bloc moundlo uni sans aucune commune mesure avec les cités États mounbwas isolées, et l'incontestable position de force des populations marchandes grâce à leur maitrise des eaux et donc de la circulation. Il y avait une dépendance totale à la Fédération, ce qui rendait purement et simplement impensable les moindres ambitions à leur encontre.
La guerre du fleuve avait en effet mis les interdépendances entre moundlos fluviaux et côtiers et l'intérêt de coopérer, mais cette dépendance s'opérait à sens unique dans le cas des relations mounbwa – moundlo.

Les différentes sociétés mounbwas ont ainsi été cantonnés à des rôles de second plan dans l'histoire de Kazannou, avec une influence très localisée. Ils restaient malgré tout un ensemble de peuples très fiers, et farouchement indépendant, grâce à leur culture autarcique et fermée. Ils sont en effet parvenus à établir de riches et imposantes cités et à assoir leur position sur leurs territoires respectifs, profitant du statu quo imposé par les difficultés de circulation. Même les gigantesques armées moundlos ne parvenaient pas à renverser la situation dès qu'il s'agissait de s'enfoncer dans les forêts. Que ce soit dans des batailles rangées, escarmouches ou embuscades, les forces de la Fédération finissaient inéluctablement par se voir couper leur accès à la mer puis dispersées, avec des pertes suffisamment importantes pour dissuader de réitérer l'opération pendant un temps.

C'est l'arrivée des colons eurysiens et leurs alliances avec des cités moundlos qui bousculèrent cet équilibre et, lors de la guerre du bois, entama la descente des sociétés mounbwas. Plusieurs facteurs permirent à ces coopérations de venir à bout des positions défendues par les cités forestières :
-Le premier et le plus incompris fut l'apport de la métallurgie. Les armes et armures en acier permirent en effet d'accroitre les performances des troupes côtières, mais c'était loin de répondre aux contraintes de circulation et approvisionnement toujours décisifs jusque-là.
-Ce n'est pas dans l'armement que la métallurgie permit les meilleures performances, mais dans l'outillage. De meilleurs outils pour défricher, tailler la pierre et construire des chariots permirent aux alliances colons – moundlos d'implanter des routes et établir d'impressionnants axes logistiques. Les réseaux routiers de l'époque existent en grande partie encore aujourd'hui, témoignant de l'attention portée à ces infrastructures.
-Ce sont ces routes qui permirent notamment l'acheminement et emploi d'armes de siège jusqu'aux cités mounbwas, venant à bout des remparts jusque-là infranchissables.
-Les routes combinées à l'outillage permettaient aussi un accroissement de l'activité économique et un gain d'influence pour les moundlos alliés aux colons eurysiens. C'est à partir de là que diverses manoeuvres politiques pouvaient s'opérer, avec une extension des coopérations auprès de cités mounbwas conciliantes, conscientes des enjeux et de leur position.

L'influence eurysienne s'étant étendue sur les mounbwas avec bien plus de violence et de rapports de domination qu'auprès des moundlos, c'est là qu'elle connait le plus d'opposition de nos jours. Non seulement les communautés mounbwas sont rancunières envers la noblesse post-coloniale, mais tout autant à l'encontre des moundlos alors perçu comme des vendus et collaborateurs. Cette position est d'ailleurs nourrie par les moundlos eux-mêmes, qui entretiennent en général leur complexe de supériorité et leur proximité avec la noblesse.
Si les mouvements communistes sont avant tout nés du côté des communautés mounlaos, ils ont été fortement véhiculés du côté des mounbwas à leurs débuts. Il y avait toutefois une opposition locale, avec nombre de mounbwas qui tout aussi opposés à la noblesse étaient-ils, restaient très favorables à un modèle libéral hérité des cités-États (le libéralisme permettant qui plus est une rivalité avec le capitalisme d'État de la noblesse). C'est en conséquence qu'émergea de leur côté les mouvements collectivistes plus nuancés, pouvant fonctionner parallèlement au modèle capitaliste, loin d'être fondamentalement décrié sur place.
Communisme et collectivisme sont également vu par les mounbwas comme des moyens de s'opposer à la noblesse, mais également aux moundlos très intégrés dans le modèle capitaliste.

Article annexe :

Histoire du Duché
La Fédération Marchande Moundlo
Les Communes Mounlao

Sommaire
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Les Communes Mounlaos :

Les montagnes et hauts plateaux de Kazannou furent les dernières destinations des migrations primitives. Les mouvements de populations se firent principalement en remontant les cours d'eau jusqu'à leurs sources avant de se disperser dans l'ensemble des reliefs. Si les régions étaient tout aussi riches que les forêts à moindre altitude, l'environnement comptait malgré tout un lot de nuisance le rendant plus hostile. Les terrains escarpés en particulier compliquaient grandement la circulation (et la chasse) tandis que les cours d'eau étaient agités et ponctués de cascades rendant impossible l'emploi de bateaux.
Il en résulta des communautés d'autant plus isolées que dans les forêts et moins populeuses. Même la découverte de l'agriculture et le développement de savoir faire inédits, tel que le terrassement ou l'établissement de canaux d'irrigation, ne permirent pas à la démographie de suivre le rythme des populations moundlos et mounbwas.

L'environnement hostile, la difficulté de se déplacer et les populations réduites ne laissaient que peu d'opportunités aux différentes communautés de s'empiéter les unes sur les autres, et encore moins d'avoir des prétextes pour sombrer dans la rivalité. Aussi restreints fussent-ils, les échanges étaient même cordiaux et pacifiques.
Le fonctionnement des communes était assez horizontal et égalitaire, en partie à cause du manque de ressource et des efforts considérables à déployer pour les exploiter. Les excès n'étaient pas permis et tous devaient contribuer à la vie en société, évitant une hiérarchisation et des rapports de domination. Cela était d'autant plus accentué par la faible densité de population qui ne permettait pas d'entretenir une importante caste dirigeante.
Il est également à noter que les communes mounlaos sont très dispersées, les chaines montagneuses de Kazannou ne communiquant pas entre elles. Les populations de montagnes différentes étaient alors coupés des autres et contraintes à ne former que de petits ensembles distincts de communautés.
Les plus grandes communautés mounlao étaient conséquemment regroupés dans les montagnes bordant le territoire actuel de la Maronhi. Il s'agit de la région offrant le plus de surface, mais aussi de reliefs, assurant de place et de la sécurité pour les habitants de la zone.

Les principales tensions auxquelles étaient confrontés les mounlao venaient des forêts à plus basses altitude et essentiellement des mounbwas, les moundlos n'ayant pas d'accès suffisant aux montagnes. L'infériorité numérique et militaire des mounlao étaient alors compensés par l'établissement de fortifications sur des points stratégiques, visant notamment à entraver les déplacements des armées mounbwas (s'agissant là du principal frein aux opérations d'envergures, y compris du côté des mounbwas).
Cette posture défensive fut particulièrement aisée à tenir et suffisante pour garantir l'indépendance des différentes communes mounlao. Ces tensions et menaces fréquentes ne les renfermaient pas pour autant sur eux-mêmes. Ils appréciaient particulièrement commercer à l'occasion, notamment pour échanger les lamas qu'ils élevaient.

Les mounlaos avaient à l'instar des mounbwas de grandes difficultés à étendre leur influence de par les contraintes précédemment citées, particulièrement accentuées par leur environnement. Et à cela s'ajoutait leur caractère pacifique qui les éloignait définitivement des grandes intrigues guerrières et des rapports de force.
C'est encore une fois l'arrivée des colons eurysiens qui déstabilisa cet équilibre, de façon bien plus tardive que le reste de Kazannou. L'éloignement, l'accès restreint à leurs montagnes et leur faible présence sur la scène régionale de Kazannou n'en faisaient pas une priorité pour l'alliance entre les colons eurysiens et moundlos. Et lorsque la confrontation arriva, elle ne fut pas aussi brutale qu'avec les mounbwas. De nature bien plus pacifique que le reste des mounakazs et ouverts au commerce, les forces coloniales cherchèrent d'abord à établir des relations amicales, profitant même de l'établissement d'axes commerciaux pour justifier l'établissement de voies routières et autres infrastructures facilitant la circulation et reliant les mounlaos au reste de Kazannou.
C'est progressivement que l'alliance resserra son emprise sur les habitants des montagnes, les encerclant et développant des liens de dépendances avec le contrôle des routes et de la métallurgie. Ces dispositifs s'étaient montrés fort attractifs pour les communautés qui, une fois qu'elles s'y étaient suffisamment accoutumées pour ne plus s'en passer, étaient sous le joug de la puissance eurysienne.

C'est de là que parti vers la moitié du dix-septième siècle une montée des tensions qui culmina avec ce qui devint les prémices du parti communiste sylvois. Habitués à un modèle communautaire égalitariste, les mounlaos arrêtèrent de tolérer la domination des industries sidérurgiques et le monopole des routes par le Duché (qui était alors solidement établi et bien avancé dans la guerre du bois). Les communes se révoltèrent et menèrent des opérations pour chasser les sujets du Duché et les péages.
S'engagèrent alors les plus violents et les derniers affrontements de la guerre du bois, entre le Duché et les citadelles des communes mounlao. Les premières phases d'assaut contre les points fortifiés furent au désavantage des mounlaos, confrontés à la supériorité de l'artillerie et des ingénieurs ducaux. Les routes établies permettaient maintenant d'accéder sans difficulté jusqu'aux forteresses qui tombèrent une à une.
Les mounlao adaptèrent alors leur stratégie, employant notamment leurs lamas pour franchir des terrains forestiers particulièrement accidentés et ainsi surprendre les armées du Duché. Embuscades, escarmouches et razzias étaient alors opérées massivement pour harceler les forces assaillantes et couper leurs lignes d'approvisionnement. Commençant à se lasser de cette résistance, les chevaliers sylvois adoptèrent des méthodes bien plus brutales : interrogatoires sous la torture, massacre de villages entiers, exécutions publiques. La résistance des mounlaos fut brisée dans un sordide déchainement de violence. Les groupes rebelles étaient progressivement coupés de leurs approvisionnements depuis les villages, connaissaient de moins en moins de réussites et finissaient par définitivement perdre toute motivation. Le Duché sorti de cette façon victorieux de ces dernières étapes de la guerre du bois qui s'acheva sur ces macabres performances.

Les mounlaos sont aujourd'hui encore marqués par ces sanglants héritages. Le traumatisme est particulièrement perpétué dans l'éducation et les contes, racontant les horreurs commises. Cette rancœur combinée à la volonté de contester le monopole ducale sur certaines infrastructures et industries, le tout alimenté par la culture horizontale des sociétés mounlaos, les ont amenés à développer ce qui donna les courants communistes actuels dans le Duché. C'est également au sein des mounlaos que s'est développé le racisme le plus véhément envers les descendants d'eurysiens, pour les raisons précédemment citées.
Les moundlos ne sont pas en reste au niveau des discriminations et préjugés, pour les raisons partagées par les mounbwas : des troupes auxiliaires venant des cités moundlos avaient en effet accompagné les troupes ducales dans la conquête et l'occupation des communes. Pire, ce sont des nobles moundlos mariés à des descendants de colons eurysiens qui ont ensuite administré la région et établis les dynasties comtales actuelles.

Article annexe :

Histoire du Duché
La Fédération Marchande Moundlo
Les sociétés Mounbwas

Sommaire
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La Loi du Duché sur la Guerre :

Les règles d'engagement quand deux forces armées non hostiles se croisent :

Que ce soit dans le cadre d'une interception ou de la simple rencontre entre deux unités en patrouille, il arrive que des forces armées sylvoises soient confrontées à des homologues d'une autre puissance avec qui le Duché n'est pas en guerre. Ce genre de rencontre peut selon le contexte être un terrain de provocation et démonstration de force de manière à s'affirmer comme une puissance régionale. Le Duché de Sylva considère qu'il s'agit là de dynamiques naturelles dans l'échiquier géopolitique et ne s'en offusquerait outre mesure. Est toutefois appliquée comme ligne rouge à ne pas franchir l'impératif de pouvoir distinguer clairement un acte de provocation d'une agression armée. Si une action peut être considérée à l'instant comme une agression, elle le sera de fait et pour cause : un opérateur dans l'urgence de la situation n'a pas nécessairement le recul ni le temps pour déterminer avec précision qu'une provocation en est une, et ne peut se risquer de considérer à tort une agression comme un acte inoffensif pour sa survie, celle de ses confrères et la bonne réussite de sa mission. C'est pourquoi sont considérés comme une agression légitimant la riposte voir la déclaration de guerre les éléments suivants :

L'illumination radar :
Deux types de radar se distinguent, le premier étant le radar de veille permettant de localiser les différents appareils (navires comme avion) alentours. L'emploi de cet instrument est naturel et ne représente aucune menace. Le second type est le radar de désignation servant à verrouiller une cible. Il s'agit là d'un instrument offensif s'inscrivant dans un processus d'attaque, ultime étape avant le tir décisif. Si l'illumination radar peut servir d'acte de provocation, il est impossible de déterminer s'il se restreindra à cela ou servira à un lancement de missiles. Est dès lors justifié qu'un opérateur radar détectant une illumination radar d'un autre appareil étranger le considère comme hostile, une menace immédiate pour son intégrité et celle de son unité.
Plusieurs réponses sont possibles et laissées à l'appréciation des opérateurs concernés :
-Le verrouillage réciproque en guise d'avertissement de façon à indiquer la capacité de riposter.
-Le brouillage radar pour interrompre l'illumination opérée par l'unité désignatrice.
-La riposte létale via des moyens offensifs (missiles, obus...) pour mettre hors de combat la menace potentielle.

Il est à noter qu'un écart significatif de perfectionnement entre deux radars peut empêcher la détection systématique d'une illumination, particulièrement avec l'emploi de radar à antennes actives combinant plusieurs fréquences aléatoire qui se fondent dans le "bruit ambiant".

Le brouillage radar ou radio :
De la même manière que l'illumination radar est une ultime étape avant un tirs, le brouillage des instruments de détection et de communication sont considérés comme des actes d'agression justifiant la riposte. Il s'agit d'une action visant à empêcher toutes défenses (en empêchant la détection et neutralisation de missiles en approche par exemple) ou appels d'aide auprès d'alliés.
Les réponses tolérées par le Duché sont alors équivalentes à celles en cas d'illumination, allant d'une tentative de guerre électronique aux tirs directs.

L'absence de communications :
Dans des situations relevant de l'urgence et nécessitant une analyse rapide à partir d'observations limitées, l'absence de communications est un facteur aggravant. Un simple échange radio peut suffire à discerner une menace d'une provocation ou surveillance en règle, son absence laissant au contraire penser à l'hostilité, d'autant plus quand elle s'accompagne d'une attitude pouvant être interprétée comme menaçante.

Les tirs de semonce :
Il s'agit du cas de figure le plus délicat puisque dans les jeux de coqs, les coups de semonce visant à dissuader, provoquer ou s'affirmer font partie des manœuvres entre nations rivales. La limite étant toutefois très floue entre coup de semonce avéré et potentielle agression, le Duché considère qu'il est de la responsabilité de l'émetteur du coup de semonce de s'assurer de son identification explicite comme tel, autrement seront légitimes les forces armées à le considérer comme un tir direct s'il le peut, selon les logiques précédemment évoquées.

Les crimes de guerre :
La guerre est par essence "sale" et injuste, mais il est du ressort de chacun des acteurs impliqués d'en limiter du mieux que possible les affres et éviter l'instauration de contextes et circonstances les favorisants. Volontairement adopter des doctrines favorisant les horreurs de la guerre à destination de populations autres que le personnel armé volontairement engagé représente selon le Duché de Sylva un crime de guerre.

Cela inclut en particulier les actions amenant à une exposition dispensable des civils à toutes formes de menaces et hostilités, telles que :

Déguiser des forces armées en civils :

Il n'y a alors plus aucune certitude pour les troupes adverses qu'elles soient confrontées à des civils inoffensifs ou à des soldats hostiles. Cela peut amener à des situations où, dans un excès de confusion, soient considérées comme menaçant des populations civiles alors bombardées.

Les boucliers humains :
Que ce soit en mêlant les troupes à des civils ou dans des lieux publics vitaux comme les hôpitaux et écoles, les militaires exposent de fait les civils en faisant de la zone une cible légitime aux bombardements. Le Duché considère que bombarder une zone civile si s'y trouve des troupes hostiles impliquera systématiquement la responsabilité desdites troupes ciblées, sans pour autant exclure la responsabilité des unités opérant la frappe selon le contexte.

L'usage d'armes aveuglantes :
Si l'interdiction d'armes aveuglantes quand sont autorisées des armes létales peut sembler surprenant, la chose est justifiée pour une raison déjà observée : une unité aveuglée peut être amenée à tirer par mégarde dans des populations civiles.
Il est à noter qu'aveugler un soldat ou un pilote avec un laser est entièrement différent du brouillage d'un radar visant quant à lui à empêcher un tir.

Les armes à sous munition et le piégeage non contrôlé :
Statistiquement, il y aura toujours une certaine proportion de munitions non déclenchées. Or, les armes à sous munitions augmentent drastiquement la quantité de munitions relâchées et donc non déclenchées, contribuant à piéger une zone et provoquer une menace planante pour les civils qui l'occuperont ultérieurement. Il en est de même pour le piégeage abusif et non répertoriées qui amènera à un déminage défaillant une fois achevé le conflit, et des accidents pour les populations civiles.

Les crimes contre l'environnement :
Si la définition des crimes de guerre selon le Duché de Sylva concerne avant tout les doctrines amenant à une exposition dispensable des civils aux débordements de la guerre, l'environnement est, lui aussi, considéré comme un acteur protégé à part entière.
C'est pour cette raison que sont interdits tout ce qui l'altérerait de manière durable ou excessive tel que :
-Les bombardements incendiaires outre mesure des zones naturelles et notamment des forêts.
-L'emploi d'armes chimiques ou radioactives (de type bombes salées) pouvant amener à une contamination durable des lieux et surtout des sols ou des eaux.

S'attaquer aux infrastructures civiles :
Que ce soit dans des bombardements indiscriminés, des tapis de bombes, ou des frappes ciblées contre des infrastructures civiles visant à directement tuer ou à affecter les conditions de vie pour démoraliser, toutes attaques envers les infrastructures civiles constituent selon le Duché de Sylva un crime de guerre. La distinction très importante à faire concerne l'utilisation ou non des infrastructures pour alimenter l'effort de guerre. Sont considérés comme des cibles valides :
-Les usines réquisitionnées pour produire du matériel militaire,
-Les zones occupées par des soldats,
-Les centrales électriques alimentant une industrie de guerre.
Mais sont réciproquement considérés comme des cibles non valides les infrastructures ne servant pas la guerre, et dont le ciblage sera conséquemment considéré par le Duché de Sylva comme un crime de guerre. La destruction d'une centrale électrique n'alimentant aucun camp ou usine militaire n'est aucunement justifiée par exemple.

Les armes virales et bactériologiques :
De par l'impossibilité pour les maladies de distinguer civils de militaires, est considéré comme un crime de guerre l'emploi d'armes microbiennes dont il sera impossible de contrôler la propagation, trop probablement amenée à atteindre les populations civiles.

Les faux drapeaux blancs :
Si ce point ne concerne pas directement les populations civiles, il est malgré tout inclus puisque exposant les prisonniers de guerre. Les fausses redditions visant à embusquer une armée amènent à douter de la véracité générale des redditions, impliquant de potentiels bombardements à l'encontre de soldats se rendant faute de certitude sur leurs intentions.

Sommaire
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L'imagerie de la Chevalerie :

La chevalerie gallésante avant la colonisation de Sylva :

La Chevalerie eurysienne arrive pendant la colonisation de Kazannou par l'Organisation Gallésante des Comptoirs Maritimes en collaboration avec diverses maisons de nobles. C'est alors l'héritage d'un modèle en déclin issu du Duché Galluaeze et antérieurement de l'Empire Francien, à savoir une société féodale partagée en trois castes, le clergé qui prie, la noblesse qui guerroie et le tiers état qui travaille. Le chevalier est alors le membre d'une caste guerrière professionnelle et dotée d'un fief plus ou moins grand assurant le financement de son équipement et d'une éventuelle troupe composée de ses écuyers, sergents et gens d'arme. On l'associe généralement à un cavalier en armure, d'abord d'un haubert par-dessus un gambison à la naissance du Duché de Galluaeze, avant de progressivement muer à la fin du treizième siècle avec l'ajout de plaques métalliques, jusqu'au quatorze et quinzième siècle pour évoluer en un harnois complet pour les plus fortunés, petite merveille de métallurgie. Petit aparté : l'armure offre une protection double, en premier lieu de par sa nature même de protection, mais également par son symbolisme indiquant la richesse de son porteur et donc l'intérêt de le capturer pour l'échanger contre une rançon plutôt que de le tuer.

Cette responsabilité martiale du chevalier justifie son rôle de meneur politique, de par sa fonction de chef de guerre et protecteur. C'est ce qui assure et rend légitime son statut social, chose confortée par la double protection précédemment évoquée par l'armure : même l'ennemi reconnait le chevalier comme un meneur légitime, un individu de marque dont la vie à de la valeur, en opposition totale d'un piéton simplement équipé d'un gambison.
Cette position est confortée avec une véritable notion de la noblesse, de la valeur et de l'honneur : un chevalier n'est pas qu'un simple combattant dans l'imaginaire, mais un individu appliquant une morale stricte et juste. C'est ce code donneur basé sur la défense du faible, la bravoure, la combativité et la loyauté envers son suzerain et la société royale dans son ensemble.

Ce n'est qu'au quinzième siècle que ce modèle tend à évoluer pour décliner au fil du temps sous l'influence d'un ensemble de facteur, avec des changements de doctrines à l'échelle tactique, stratégique et, plus généralement, sociétale.
En premier temps, le rôle du chevalier dans les combats évolue au gré des guerres et évolution technologique. Au début du Duché de Galluaeze, son équipement est relativement léger, avec une lance, un grand écu, une épée courte et des javelots. Il s'alourdit au fils des évolutions des techniques de forge et de l'industrialisation (avec notamment la prolifération de moulins à eau ou à vent actionnant des soufflets et martinets). Il devient bien plus aisé d'ouvrager de larges pièces de métal, avec des alliages d'aciers toujours plus affinés. Les épées deviennent de plus en plus longues, les lances se renforcent et les chevaux sont équipés de caparaçons matelassés allant jusqu'à inclure de la maille. Le matériel du chevalier atteint son paroxysme à partir du quatorzième siècle avec le développement des harnois. Pour autant, les alternatives se multiplient, avec la prolifération d'arbalètes de plus en plus puissances (chose rendue possible par des ressorts plus évolués, mais aussi et surtout l'ajout d'abord de levier puis de manivelle pour permettre le rechargement malgré la hausse de la force requise par ladite évolution des ressorts). Les armées s'équipent également de plus en plus de formations de piquiers, vougiers, guisarmiers et autres armes de hast dédiées à stopper et immobiliser une charge de cavalerie, en complément de tactiques adaptées avec l'établissement de fortifications de fortunes sur des positions avantageuses (rempart de pieux sur des collines, combat en forêt).

L'évolution de l'industrie pareillement impact considérablement l'évolution des sociétés. Les moulins évoqués plus tôt accompagnés d'autres éléments comme la démocratisation du collier d'épaule accroissent la production agricole et réduit les besoins de mains d'œuvre dans les champs. S'observe dès lors un exode rural avec le développement de l'artisanat, toujours en prenant en compte la hausse de productivité avec la prolifération d'outils toujours plus performants. C'est cet élément qui permettra de constituer des armées bien plus importantes, réduisant l'importance du chevalier au profit d'autres forces professionnelles, avec la formation des armées évoquées plus tôt de piquiers et arbalétriers.
Contrairement aux idées reçues, ce ne sera toutefois pas l'invention des armes à feu qui achèveront de faire perdre aux chevaliers leur place centrale dans la guerre. Les premières arquebuses sont extrêmement complexes d'emploi et manquent de fiabilités, les rendant inférieures à l'arbalète jusqu'au seizième siècle. Les harnois sont même capables d'y résister jusque-là grâce à diverses caractéristiques ingénieuses (alliages d'acier toujours plus rigides et ductiles absorbant les impacts, doublé d'une conception "bombée" des cuirasses et heaumes qui laissent du jeu pour amortir les impacts et se déformer sans blesser le porteur, tout en ayant une forme générale "pointue" pour aider à dévier les impacts).

Ces éléments combinés, on se retrouve à la fin du quinzième siècle avec des formations serrées de piquiers entrainés doublés d'arbalétriers, constituant de véritables remparts. La cavalerie perd définitivement son rôle d'unité de choc pour laisser sa place à d'autres troupes spécialisées (tel que les hallebardiers ou épéistes avec les très célèbres espadons, ces fameuses zweihänder) chargés de briser les formations adverses en rompant les piques. Le chevalier est alors relégué à un élément secondaire, s'occupant d'exploiter les failles ouvertes par les épéistes et hallebardiers.
Les chevaliers perdureront quelque temps avec l'allongement des lances de joutes, mais finiront par à jamais décliner pour faire place à des hussards, une cavalerie légère avec une fonction de tirailleur : reconnaissance, embuscade, c'est maintenant une unité de harcèlement qui n'a plus d'attache particulière avec la noblesse.

Les équivalents de la chevalerie en Kazannou pré-coloniale :

Le symbolisme de la chevalerie tel qu'un guerrier combattant à cheval tait intégralement absent en Kazannou, simplement parce qu'il n'y avait pas de chevaux, et que de manière générale, les animaux n'étaient pas massivement utilisés comme monture à cause de l'environnement contraignant.
Pour autant, l'association d'une caste guerrière avec un sens de la noblesse et responsabilité n'est pas inconnue et se retrouve sous certaines formes du côté des Mounakazs.

Dans la Fédération Marchandes Moundlo, cette symbolique ne se retrouve pas derrière des guerriers professionnels, mais plutôt des marchands et navigateurs. Ce sont eux qui assurent la prospérité et ce quel que soit le modèle sociétal (rappelons que les différentes maisons et cités composant la Fédération Moundlo avaient chacune leurs spécificités et régimes politiques). Qu'une cité fonctionne selon un modèle monarchique, démocratique ou autre, sa richesse dépend des marchands qui bravent les eaux pour écouler les productions et rapporter des produits exotiques. Le navigateur, puisque le marchand en est forcément un, devient alors le socle de la société qui s'articule intégralement autour de son activité. Leur place dans l'économie s'accompagnant qui plus est du prestige de l'aventurier, connaissant d'incroyables voyages dont il rapporte les récits, le navigateur marchand devient un individu glorifié et reconnu, même par la caste dirigeante quand ce n'est pas directement elle qui est au pouvoir. Les dirigeants sont généralement les familles ou associations qui comptent le plus de navigateurs, ou ont les faveurs de ces derniers.

Se retrouve également cet esprit chevaleresque du côté des Mounbwas, cette fois-ci davantage orientée vers la guerre. Il y a en effet des groupes de guerriers professionnels avec une place sociétale très importante. On y retrouve certaines caractéristiques comme la place de chef de guerre et piliers de la sécurité. Le code d'honneur fait toutefois place à une quête d'héroïsme et d'accomplissement collectif et pour cause : les sociétés Mounbwas, même monarchiques, sont remarquablement méritocratiques sur le plan guerrier avec la possibilité de gravir les échelons de la société à la hauteur de ses réussites. Ces combattants sont généralement nommés "Guerriers Guépards" ou "Guépards" tout court en référence à leurs doctrines. Les batailles rangées sont en effet très peu présentes dans les forêts tropicales de Kazannou, trop accidentées et encombrées pour permettre des formations complexes. Les mêlées qui se font à coup de gourdins, haches et lances, sont vite meurtrières et hasardeuses, faisant les Guépards préférer les armes de jets tel que les javelots avec propulseurs, frondes et arcs, mais aussi et surtout l'effet de surprise. Et c'est là que se justifie tout le surnom de Guépard : la doctrine se base sur la furtivité et la reconnaissance, la capacité à localiser l'adversaire en premier sans se faire voir, neutraliser ses éclaireurs et patrouilleurs, puis l'attaquer en bloque par surprise pour le disperser rapidement sans combat.
Ne maitrisant pas la métallurgie, les Guépards s'équipent d'armes en bois renforcées avec des os, des pierres ou des obsidiennes et se protègent avec des tuniques tressées, parfois doublées de fourrures ou de bois. L'équipement reste toutefois léger et se focalise sur la discrétion.
En qualité de protecteurs institutionnalisés, mais aussi de héros, avec la possibilité de devenir des figures influentes grâce à des exploits, les Guerriers Guépards Mounbwa sont ce qui se rapproche le plus des chevaliers ici. À noter que leur influence dépendant grandement de leurs exploits, les Guépards les plus compétents s'entourent d'un équivalent des écuyers : des conteurs chargés de partager leurs faits d'armes les plus retentissants pour assoir leur prestige.

Cet esprit de chevalerie est cependant bien différent dans les communautés Mounlao, bien plus isolées et dans des environnements difficiles. Elles ont moins de raisons de se battre, mais au contraire tendent à la coopération. Les tensions frontalières sont en effet absentes puisque se combinent une difficulté de circulation et une faible densité de population, et les principales menaces armées viennent d'incursions Mounbwas qui peinent à franchir les montagnes, dont les principaux axes de circulation sont sécurisés par des fortins. L'armée et le commerce ne sont conséquemment pas des éléments centraux dans leur société, à contrario des Mounbwas et Moundlos. Mais certains éléments s'approchent plutôt de l'un des constituants majeur de la chevalerie eurysienne : le sens de l'honneur et de la valeur, qui se matérialise sous la forme de médecins et artisans itinérants qui voyagent de communautés en communautés, n'hésitant pas à quitter leurs montagnes pour traverser dans des territoires Mounbwas ou Moundlos, et prodiguer leurs services gracieusement.
Dotés d'une expertise certaine, ces itinérants proposent leurs services là où ils entendent qu'il y en a besoin : foyers d'épidémies, zones de guerre, ils vont partout où ils pourront mettre à contribution leurs connaissances des plantes médicinales, baumes et remèdes.

Sans formellement répondre aux principes de la chevalerie eurysienne, on retrouve malgré tout un ensemble de castes diverses Mounakaz correspondant à des critères de protecteurs, piliers de la société ou porteurs d'une dévotion pour la communauté. Ces groupes furent des passerelles culturelles d'une certaine manière avec les chevaliers gallésants arrivant pendant la colonisation.

L'arrivée des chevaliers gallésants :

La fin de la chevalerie médiévale eurysienne se manifesta également en Kazannou avec l'arrivée dans un environnement complètement différent des régions tempérées. Le cheval, symbole majeur du chevalier, perd son importance : souffrant de la chaleur et inadapté au combat sur des plages, des mangroves ou des jungles, il est relégué au transport et au prestige tandis que le chevalier devient exclusivement un combattant à pied. Il en est de même pour le harnois, définitivement abandonné au profit d'armures plus légères face à la chaleur étouffante qui écrase les eurysiens.

La chevalerie gallésante croisera en premier les navigateurs Moundlos, avec qui l'OGC établira des liens très amicaux. D'abord par le commerce puis par des alliances, les liens deviennent de plus en plus étroits et les navigateurs continuent en même temps d'échanger les chevaliers jusqu'à opérer un métissage culturel. À défaut d'être des cavaliers, les chevaliers deviennent des marins aguerris d'eau salée ou douce. S'ils abandonnent une bonne part de leurs attraits sempiternels, ils adoptent les arquebuses et plus tard les mousquets, devenant de véritables bretteurs-tireurs d'élite. Cette évolution de la doctrine se fond très bien dans les tactiques Kazannou : fini les batailles rangées pour les chevaliers, ils rejoignent les rangs de tirailleurs. Si le mousquet est une arme complexe d'utilisation et pas nécessairement plus pratique que l'arc, fronde ou javelot dans les forêts, c'est définitivement un outil impressionnant de par ses détonations qui contribuent à un effet psychologique impactant dans les attaques surprises contre les Mounbwas.

Le commerce d'outils et armes en acier faisant partie des leviers d'influence les plus importants de l'OGC sur les Kazannou, les chevaliers deviennent aussi des marchands dans la continuité du métissage avec les navigateurs Moundlos. On se retrouve avec une évolution de la figure protectrice, supervisant les guerres, incluant progressivement cette importance sociétale du commerce. Adoptant les us des Moundlos ainsi qu'un avantage concurrentiel majeur avec l'acier (qui se démarque non pas tant que ça dans les armes, mais surtout les outils qui révolutionnent les sociétés Moundlos), les chevaliers gallésants deviennent des figures influentes et bien placées dans les sociétés marchandes.

Cette évolution se poursuit lorsque l'OGC poursuit son expansion, en compagnie de la noblesse gallésante et des Moundlos, plus profondément dans les territoires Mounbwas. Là encore, la transformation de la symbolique chevaleresque se poursuit avec un retour au source, en faisant d'eux avant tout des guerriers. Mais cette fois-ci, ils deviennent définitivement des mousquetaires, abandonnant l'épée longue pour différentes variantes de fleurets, de sabres courts et de rapières de combat. Ils excellent dans les tactiques d'embuscades et de raids, sans abandonner le savoir-faire des batailles rangées, et pour cause : elles persistent lors des prises de villes. L'expansion gallésante en Kazannou passe en effet par l'établissement de routes possibles grâce aux outils en acier, et combiné à un développement de l'industrie, change profondément la société ainsi que les stratégies guerrières. Ce sont de véritables sièges qui peuvent être menés contre les villes, avec d'imposantes pièces d'artilleries, dans lesquels les chevaliers brillent et s'imposent sur les Mounbwas.

Ce sont les itinérants Mounlaos qui tarderont le plus à développer une influence sur la chevalerie gallésante, qui devra pourtant se résoudre à apprendre d'eux pour intégrer un minimum leurs communautés au Vice-Duché de Sylva nouvellement formé au terme de la guerre des bois. Le chevalier devient l'amalgame d'un ensemble de principe hétéroclite consolidant leur place dans les fondations de la société et légitimant la position de la noblesse, dans la continuité des mariages d'alliances et métissage entre dirigeants gallésants et Mounakazs.

Évolution de la chevalerie sylvoise jusqu'à l'époque contemporaine :

Le rôle de protecteur, marchand et hospitalier des chevaliers sylvois se consolidera et s'intégrera définitivement dans la nouvelle société sylvo-mounakaz avec la guerre d'indépendance, quand les familles aristocratiques métissées entreprendront de chasser les dynasties traditionalistes purement eury-descendantes. Le chevalier sylvois est alors un élément à part entière des sociétés mounakaz, revendiquant une perpétuation de leur tradition et une légitimité à diriger le Duché de Sylva. Ils sont en effet métissés ou mounakaz, leur permettant de plaider leurs origines autochtones, et représentent une société sylvoise autonome en opposition à la domination coloniale de la métropole gallésante.

C'est à partir du début du dix-huitième siècle que les évolutions de la chevalerie reprendront, une fois le Duché de Sylva indépendant et les derniers partisans de la métropole gallésante chassés. La révolution industrielle et la naissance d'une bourgeoisie perpétuent de transformer le chevalier. Déjà, il n'est plus nécessairement issu de l'aristocratie, mais peut venir de bonnes familles fortunées aptes à financer son équipement et à militer pour son intégration dans des corps de chevaliers. Il conserve malgré tout sa fonction de pilier de la société, avec des rôles de supervision à des échelons plus ou moins élevés, et une place très importante dans la marine. Si les chevaliers se démarquaient en effet dans l'infanterie, leur place sur les bateaux et navires a également grandi de par leur héritage de navigateurs Moundlos. Ils perpétuent ainsi leur rôle de marchand et de garde-côtes. L'aristocratie et la bourgeoisie sont ainsi très présentes dans les académies navales, pour former les futurs officiers de marine, les capitaines dirigeants les frégates à voile.
Il faut noter que s'intègre déjà le Duché de Sylva dans les dynamiques concurrentielles l'opposant à Caratrad pendant la Pax Caratradica.

Les modèles de chevalerie reprendront un nouveau souffle début vingtième siècle avec de nombreuses révolutions technologiques : invention des premiers chars de combat puis des avions, ce sont de nouveaux domaines élitistes rapidement réappropriés par la chevalerie, avec toujours des bonnes familles investissant massivement pour envoyer dans des académies renommées.
S'observe par ailleurs un grand changement sur ce point : les chevaliers médiévaux eurysiens et leurs équivalents Mounakazs étaient en règle générale autonomes financièrement et représentaient eux-mêmes une forme d'autorité. Mais l'industrialisation et la mondialisation ont toutes deux contribué à noyer l'influence des chevaliers selon les mêmes dynamiques post-quinzième siècle, pour les reléguer à des corps d'exécutants sélectionnés dans de bonnes familles. Le chevalier n'est plus un superviseur en lui-même, mais applique la supervision d'une caste dirigeante supérieure, jouissant de capitaux inégalés jusqu'à présent en Sylva.

Cette dynamique n'a que peu évolué jusqu'à l'époque contemporaine : le chevalier est maintenant le poulain de bonnes familles, un individu de prestige servant affirmer l'influence d'une dynastie en occupant des postes à responsabilité dans l'armée, mais aussi l'industrie. Mais le chevalier sylvois n'a plus aucune responsabilité et prérogative politique, c'est un fonctionnaire glorifié.
Certains éléments culturels persistent malgré tout et souvent, les chevaliers modernes sont formés selon un ensemble de traditions héritées de leur intégration en Kazannou : premiers secours, navigation et duels à l'escrime ou au fusil, ils ont conservé ces acquis quels que soient leurs fonctions. Les pilotes de chasse par exemple, nouveaux chevaliers modernes, sont habituellement des adeptes de catamarans (bien que les capitaines ne soient que rarement des pilotes d'ULM confirmés, cette tendance-là étant bien plus récente).

Un autre facteur très important ayant contribué à déclasser de meneurs à exécutant les chevaliers est la tendance matriarcale du Duché de Sylva, et de Kazannou antérieurement. Les chevaliers étaient traditionnellement des hommes, et leurs équivalents Mounakazs également. Selon la tradition autochtone, la mère est le noyau autour duquel orbite la famille, c'est elle qui prend les décisions et c'est le mari qui les applique, se voyant attribuer les tâches les plus dangereuses. C'est particulièrement marqué du côté des Guépards, les femmes ne s'exposant que modérément à la guerre. On constate toutefois une présence importante de navigatrices, avec régulièrement des équipages marchands Moundlos exclusivement féminins. Et les itinérants Mounlaos ne présentaient aucune tendance particulière.
Quoi qu'il en soit, les hommes chevaliers, passant de sociétés patriarcales à matriarcales, ont rapidement viré de dirigeants à "simples" servants. Rappelons que les mariages d'alliance et la perpétuation des traditions Mounakaz revendiquées par les familles aristocratiques métissées ont été des vecteurs de sauvegarde du matriarcat contre le modèle eurysien-gallésant. Les dynasties loyalistes à la métropole, après tout, étaient fermement patriarcales et combattre leur fonctionnement était un axe supplémentaire pour les dirigeants indépendantistes de s'affirmer comme successeurs légitimes des maisons Mounakazs.
La chose s'est ainsi perpétuée jusqu'à présent, avec les chevaliers servant de représentants, appliquant les directives de leurs familles dirigées par les femmes, par les mères.

Article annexe :

Histoire du Duché

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