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Le conflit silencieux, le Hvítneslånd.


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L'informé, publié le 28/01/2014, écrit par Jessica Love.


Il est aux alentours de 15h le 3 janvier 2014, dans le salon d'or au sein de la Résidence Faure. Le Premier ministre, Angel Rojas, a réuni la ministre des Armées et de la Défense Nationale, Olivia Catasta, la ministre de l'Intérieur, Yasmine Laval, le garde des Balances, Jacques Duront, le Chef d'État-major, Eric Moveau, ainsi que des généraux des différents corps d'armée. La scénographie donnée à cet événement est parlante, sur la volonté du Premier ministre à mener à bien l'Opération Clean House. La table, habituellement ronde, est remplacée par une table rectangulaire, afin de symboliser une hiérarchie plus claire et signifier que le Premier ministre est le commandement de cette opération militaire parce qu'à l'un des bouts, le Premier ministre s’y installera seul, face à ses "'subordonnés". Selon des sources, qui nous permettent d'ouvrir les portes closes du pouvoir sur cette opération militaire, le Premier ministre a eu comme premiers mots : "La guerre silencieuse fait rage, bien qu'elle soit silencieuse, la destruction est visible".

La composition du Conseil Militaire doit permettre d'atteindre les objectifs que poursuit le Premier ministre dans l'Opération Clean House, le 3 janvier 2011. L'invitation de la ministre des Armées et de la Défense Nationale est normale et ne contrevient pas à la tradition ni à la composition des Conseils Militaires, toutefois son profil interpelle. En effet, cette femme prône depuis plusieurs mois la fermeté vis-à-vis de la Loduarie Communiste, allant jusqu'à proposer des frappes préventives au Premier ministre après que la Loduarie Communiste s'est couchée face au blocus maritime mené par l'Organisation des Nations Démocratiques. Elle n'est pas la seule à faire partie de ce que les conseillers ministériels surnomment "Les loups affamés", le garde des Sceaux fait aussi partie de ce groupe, dont le nom fut choisi pour évoquer la soif de vengeance de ces personnes envers le régime loduarien. Le placement de loups affamés à des postes stratégiques au sein du gouvernement n'est pas un hasard. Le Premier ministre devait, lors de la composition de son gouvernement, trouver un juste équilibre entre la fermeté et le pragmatisme diplomatique envers la Loduarie Communiste. Le choix de la fermeté au poste du Ministère des Armées et de la Défense nationale et de la Justice a permis de rassurer l'opinion publique, tandis que dans l'ombre, le Premier ministre encourageait ces ministres à adopter une position pragmatique dans les échanges avec la Loduarie. Le fait que Jean-Louis Gaudion, homme de droite, ait été reconduit aux affaires étrangères est dû à ses positions modérées et à sa capacité à parler au leader de la Loduarie Communiste. Ainsi, la présence du garde des Sceaux au Conseil Militaire interroge, au regard de l'ordre du jour qui parle uniquement de la "Continuité stratégique de l'Opération humanitaire Clean House".

Le premier sujet mis sur la table est proposé par Olivia Castasta, appuyée par son collègue Jacques Duront, qui suggèrent d'établir un modèle d'occupation similaire à celui de la République Fédérale de Tanska. Le chef d'état-major, quant à lui, souhaite une coopération avec la République Fédérale et Caratrad. Il propose la création d'un accord pour qu'une partie des troupes d'occupation tanskiennes viennent occuper et administrer le territoire occupé par le Royaume. Le débat est révélateur de la conception de la guerre par tous les acteurs présents dans la pièce. La ministre Castasta voit dans la guerre un outil servant les intérêts du Royaume face à un ennemi qui s'appelle la Loduarie Communiste. La guerre étant un outil pour le Royaume de Teyla dans un contexte de confrontation constante avec la Loduarie, elle souhaite utiliser l'opération pour montrer entièrement les capacités militaires du Royaume de Teyla. Ainsi, la proposition de la ministre fait sens. Si le Royaume de Teyla peut démontrer qu'il peut supporter une invasion au-delà d'une mer, de A à Z, alors il aura démontré aux nations eurysiennes sa capacité à résister à une guerre face à la Loduarie Communiste. Le chef d'état-major, bien conscient des objectifs poursuivis par le gouvernement dans cette opération, souhaite pourtant montrer aux nations eurysiennes que la force du Royaume réside dans son interopérabilité avec les nations de l'Organisation des Nations Démocratiques. La guerre est aussi un outil pour les intérêts du Royaume de Teyla, mais la conduite de la guerre change selon l'idéologie de la personne qui la commande. Le Premier ministre choisira la première option. Le soir même le gouvernement appelle sous le drapeau cinq mille réservistes.

La tension monte d'un cran dans la salle suite à l'arbitrage du Premier ministre. Néanmoins, la réunion est loin d'être terminée, car le sujet principal reste la capitale du Hvítneslånd, Leeuwenberg. Le 3 janvier, l'armée teylaise a sécurisé sa tête de pont depuis vingt-quatre heures et a avancé dans les plaines du Hvítneslånd, contournant les villages principaux de la région, afin d'atteindre la capitale et sa banlieue. La sécurisation des points d'ancrage de l'armée du Royaume va durer encore vingt-quatre heures, mais l'état-major est confiant sur la continuité des opérations. Dorénavant, le politique doit décider, sur les conseils de l'état-major, de la stratégie à adopter pour Leeuwenberg. Tout le monde s'accorde à dire qu'il faut que la capitale tombe, mais les divergences apparaissent sur le délai. Le délai est un élément important qui conditionnera la planification de l'opération, l'apparition de renforts ou non, et d'autres éléments. Naturellement, l'état-major souhaite au minimum une semaine de préparation et plusieurs semaines d'opération pour prendre la ville. Avant la date du 3 janvier, l'état-major aurait même proposé des plans se basant sur ces délais au Premier ministre et à la ministre des Armées. Pourtant, lors de cette réunion, le Premier ministre ordonna à l'état-major de revoir les plans concernant la capitale, afin que celle-ci tombe en deux semaines. Il donna à l'état-major trois jours afin de permettre l'évacuation des civils et la création de couloirs humanitaires. Malgré l'alerte de l'état-major sur le fait que trois jours ne seraient pas suffisants, le Premier ministre ne changea pas le délai. Après ces trois jours, l'assaut de la capitale devait débuter.

Les premiers mouvements de troupes pour pénétrer dans la ville interviennent le 7 janvier à 7 h 50, une opération qui débute dans la nuit et continuera dans la lumière du jour. La stratégie teylaise s'adapte aux conditions urbaines du terrain. Une force blindée avance sur un axe principal, l'infanterie, en sécurité avec les blindés, progresse et sécurise quartier par quartier, bâtiment par bâtiment. Les forces spéciales ne sont pas de grande utilité durant cette opération nommée "Fire on Street". Elles seront toutefois les premières à entrer dans la mairie et les bâtiments qui servaient de postes de commandement aux milices fascistes. La sous-utilisation des forces spéciales provoque un débat important entre les spécialistes militaires. Pour une partie des observateurs militaires, les forces spéciales auraient pu servir à couper les têtes des chefs des milices pour porter un coup au moral de l'ennemi. Ce qui aurait réduit le temps de l'opération "Fire on Street", selon ces mêmes observateurs. La précipitation de l'opération, laissant trois jours à l'état-major pour réorganiser les troupes au sol, explique en partie la sous-utilisation des forces spéciales, mais aussi plusieurs manquements.



Les délais accordés sont en partie responsables du nombre de pertes qu'a subi le Royaume de Teyla durant cette opération militaire. Selon des sources auprès du ministère de la Défense et des Armées, le Royaume de Teyla a rencontré plusieurs problèmes logistiques dans les premiers jours de l'opération "Fire on Street", laissant certaines compagnies sans le matériel adéquat. Les troupes engagées par le Royaume de Teyla ont dû faire face à une résistance plus forte que prévu, expliquant les pertes, notamment celles du 16 janvier, journée durant laquelle le Royaume a subi le plus de pertes durant l'opération "Clean House". Dans le détail des pertes, le Royaume de Teyla comptait, à la date du 25 janvier inclus, six cent cinquante morts et blessés. Dans le détail, le ministère de la Défense déclare quarante-six morts et six cent quatre blessés, plus de quatre-vingt-dix pour cent des pertes étant survenues lors de l'opération "Fire on Street".

Sur le plan médiatique, le gouvernement maintient un silence pesant autour de cette opération militaire. Depuis le discours du Premier ministre à l'Assemblée nationale, où l'Opération Clean House a été officiellement annoncée, les déclarations à ce sujet se font rares. L'exécutif semble vouloir minimiser la médiatisation de cette intervention "forcée", selon plusieurs oppositions politiques. Le gouvernement minimise la participation du Royaume dans cette opération auprès de la population, afin de s'assurer que l'opinion publique se désintéresse de l'opération Clean House. Les médias généralistes parlent peu de l'opération, pour trouver des articles écrits sur l'opération, il faut se tourner vers la presse spécialisée ou encore les réseaux sociaux. Au Parlement, les oppositions ne cherchent pas à mettre le gouvernement en difficulté sur cette opération qu'elles soutiennent, à l'exception des partis de la gauche radicale. L'ensemble du spectre politique teylais approuve cette initiative, et la mettre en avant sur la scène médiatique serait une erreur. Le Hvítneslånd, ou l'histoire d'une guerre silencieuse.

La guerre est une affaire qui change les hommes, voici un dicton répété à chaque guerre. Si l'on le répète à chaque guerre, c'est qu'il doit y avoir une part de vérité. Angel Rojas en a fait l'expérience en cette période guerrière. Le chef d'état-major se souvient particulièrement d'un épisode marquant. Le 17 janvier, Angel Rojas fait irruption dans son bureau, le visage empli de colère et la voix cherchant à imposer son autorité. La raison de sa colère n'est nulle autre que les pertes subies par le Royaume de Teyla. La diffusion quotidienne, exercée par l'état-major, ne convient pas au récit d'une guerre silencieuse voulue par le Premier ministre. La journée du 16 janvier a compté 81 morts et blessés, un chiffre qui allait forcément être diffusé partout dans les médias, relançant les débats sur la nécessité d'une telle opération militaire. Ce chiffre marquant pouvait faire basculer le soutien des oppositions sur la continuité de l'opération. Le Premier ministre exigea du chef d'état-major, Eric Moveau, qu’il cesse immédiatement la diffusion des chiffres. Malgré la pression mise par le Premier ministre, Eric Moveau refusa la demande, car selon lui, cacher les pertes revenait à trahir la culture démocratique du Royaume. Le lendemain, le chef d'état-major était reçu par Sa Majesté Catherine III au Palais Grayson, avec une photo officielle devant les journalistes. Le message de soutien envoyé au chef d'état-major était clair. Le comportement du Premier ministre est vu comme inacceptable pour le Palais et la famille royale.
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