25/02/2015
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Activités étrangères en Velsna - Page 5

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En Velsna, on voyage. Les différentes cités de la nation velsnienne sont presque interconnectées et pourtant si lointaines les unes des autres. En ces temps de guerre civile, il est clair que les différentes cités sont très fortement éloignées les unes des autres, autant géographiquement qu'idéologiquement. Il est quasiment impossible de ne pas voir que Scaela et DiGrassi sont les deux acteurs majeurs de cette guerre civile qui a des airs de prémices de massacres et de grands combats entre civils. Combien de Velsniens sont enrôlés de force ? Impossible de l'estimer réellement, mais il est clair que ces nouveaux soldats sont peu formés et ne sont pas prêts pour la guerre qui les attend. Il est aussi impossible de dire avec quels moyens cette guerre se déroulera, puisque petit à petit, on comprend et on écoute les rumeurs qui courent sans jamais avoir de réel avis sur qui soutiendrait qui. En revanche, les doutes persistent et on veut se renseigner.


Chère Annabel,

Je vous écris de loin mais toujours aussi proche géographiquement de vous. J'espère que vous allez bien. Je vous invite à vous rapprocher de vos alliés et à commencer à discuter avec vos amis pour entreprendre des actions qui pourraient nous aider. J'ai cru comprendre que vous connaissiez un imprimeur ? Je vous invite à en profiter. Aussi, j'ai cru comprendre que les murs ont des oreilles et que certaines de vos connaissances ont les oreilles si tendues qu'elles entendent beaucoup de choses ? Je vous invite là encore à en profiter. Message secretInformation secrète réservée aux personnes autorisées Je pense que faire ceci peut nous être profitable et pourrait nous aider plus tard à prendre en compte leurs intentions. Nous devons d'ailleurs rester vigilants.

Bien à toi,

H.

Les cités de Velsna ont des airs de révolte autant que d'incapacité à s'affranchir, mais peu importe. Pour les pays du monde, il faut avant tout se concentrer sur la guerre civile et trouver qui soutenir, car si certains semblent déjà avoir trouvé, d'autres hésitent encore et on ignore qui fait quoi. Pour le moment, les paroles s'envolent, mais les écrits commencent à apparaître..
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Objet : Réponse au rapport de l'agent 00212 sur Toni Herdonia

Nous prenons connaissance des informations transmises. Nous avions déjà augmenté notre attention vis-à-vis du projet Port-Mogan après les troubles observés : formation de milices, augmentation de la criminalité, détérioration rapide de la qualité de vie, formation de groupes promouvant la légalisation de l'esclavage ou pédophilie.
Les services de renseignement sylvois restent conséquemment à votre disposition pour étudier de près cette affaire. Pour le moment, la position de Toni Herdonia reste inconnue mais nous pourrons dépêcher des agents de terrain pour le retrouver.

Bien à vous,

Les services de renseignement du Duché de Sylva
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Les anciens groupes militants de Vinola et potentiellement "pro-OND" s'activent dans les rues des grandes villes du pays après les journées de barricades au sein de la capitale de la Grande République de Velsna. Les journées de combat au sein de la capitale ont donné aux militants du Défunt Vinola des arguments pour contrer la montée du P.E.V, un parti communiste et sensible à l'ogre loduarien que combattait le feu Vinola.


hbv
Affiche de propagande affichée dans la capitale et dans les villes majeures du pays à la suite de la tentative de renversement.
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Velsna, 25 Janvier 2014.

VOLKERIN 1 : Annabel ! Je suis là !

Annabel : Ah! Bonjour D-

VOLKERIN 1 se mit à tousser.

Annabel : Bonjour. Tu vas bien?

Elle se pencha pour lui faire la bise e lui chuchota "VOLKERIN. IDENTIFIÉ."

VOLKERIN 1 : Allez, dis-moi tout. Tu as reçu ma dernière lettre?

Annabel : Oui. J'ai reçu ta lettre. Si nous allions dans ton salon pour en discuter?

Ils se rendent tous les deux dans le salon de VOLKERIN 1.

VOLKERIN 1 : Tu l'as vu dans ma lettre, je t'ai dis de profiter de l'imprimeur que tu connais et je t'ai demandé un petit service et je me demande si tu as eu l'occasion de le faire.

Annabel : Ni l'un, ni l'autre, j'ai mieux.

VOLKERIN 1 : Alors là, je suis plus que curieux. Qu'est-ce que tu prépares?

Annabel : Il se trouve que j'ai rencontré quelqu'un et que j'ai déjà eu quelques rendez-vous galants avec et il me plaît beaucoup.

VOLKERIN 1 : Je peux connaître le rapport avec ce que je t'ai demandé?

Annabel : J'y viens, j'y viens.

Message secretInformation secrète réservée aux personnes autorisées

VOLKERIN 1 : Annabel, je te dois mes félicitations. Tu dépasses mes espérances. Je saurai le faire savoir aux KÖNIGIN.

Annabel : Maintenant, à toi de me parler :

Message secretInformation secrète réservée aux personnes autorisées

VOLKERIN 1 : Message secretInformation secrète réservée aux personnes autorisées

Annabel : C'est très bien. Bon alors je suppose que je n'ai plus qu'à accepter notre prochain rendez-vous pour commencer à lui parler de tout ceci. N'est-ce pas?

VOLKERIN 1 : Effectivement. Fonce, fonce. Je te recontacte bientôt mais, d'ici-là, je te dis Adieu.
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Pointe-Mogan, entre zone de non-droit, hausse de la violence, abandon de l'État : la réponse du comté.

"La liberté est un terme vide de sens s'il est employé seul, non, on parle de liberté de. Les libertés sont nombreuses et se contredisent. Ma liberté de propriété privée contredit la liberté de circulation des promeneurs souhaitant traverser mon jardin. Clamer que l'on s'attaque à ses libertés est en l'état vide de sens et mérite d'être approfondi. Or les individus qui dernièrement clamaient en Pointe-Mogan que l'État s'attaquait à leur liberté semble plutôt user de cette tournure pour formuler autrement : l'État s'attaque à ma liberté d'empiéter sur celle des autres. Pression sur le conseil communale pour détruire les services publics avec des effets observables et désastreux tout en frôlant l'ingérence, prolifération d'armes personnelles avec un accroissement de la criminalité et des violences. La situation devenant intenable pour les habitants alentours, le comté Palétuvier a prit la décision d'intervenir officiellement pour mettre fin à ce marasme.

Une opération de police de grande ampleur a été initiée à Pointe-Mogan avec pour objectif de rétablir l'ordre et la sécurité. Les armes circulant seront saisies et les coupables de délinquance et criminalité seront arrêtés. Face à l'état de délabrement inacceptable de la ville, une initiative comtale est lancée pour rétablir les infrastructures et relancer l'entretien des lieux.

Dans un État de Droit, il y a également des Devoirs, devoir de respecter les autres et leur droit à la sécurité, devoir d'entretenir et financer les services de voirie pour avoir le droit à une ville propre et bien entretenue. Tous ces acquis ont été bafoués après une initiative privée d'un acteur étranger, ce qui amène à des interrogations sur notre tolérance à ce genre de manœuvres, les leçons à en tirer et les limites à fixer pour éviter ultérieurement une répétition de ces maux."

Tel est le discours que la comtesse Léana Palétuvier avait tenue suite à la semaine précédente, particulièrement mouvementé. Les crimes et cas de violence s'étant multiplié de façon alarmante sur place, et les plaintes des locaux n'ayant pas trouvé de réponse, c'est le comté lui-même qui se voit affublé de la responsabilité d'intervenir. Furent d'abord menées des enquêtes par des policiers en civils qui ont été identifiés les principaux suspects, jugés comme les plus virulents ou à la tête des initiatives. Pendant deux bons mois, les services de renseignement sylvois ont travaillé là-dessus en toute discrétion. Certains pays se seraient contenté d'intervenir avec une force brutale et incontrôlée pour massacrer jusqu'à dix milliers de civils, mais, aussi tentante que fut l'idée, Sylva préférait agir avec doigté. Certes, la force sera requise, mais une force mesurée ne cherchant pas à tuer.

Une fois constitués des dossiers suffisamment solides pour avoir la certitude sur la culpabilité des suspects, chose assez aisée en vue des multiples témoignages corrélée entre eux, et vérifiés de l'œil même des agents sur place qui constataient l'attitude tyrannique des velsniens en arme, furent lancées une succession de perquisition. C'était systématiquement entre deux et cinq heures que des forces d'interventions mêlant conjointement militaires et policiers interviennent, quand le rythme circadien est au plus lent pour mieux prendre par surprise les inculpés.
Les premières opérations furent de francs succès avec un taux d'accrocs très mesuré et d'une maigre ampleur. Mais malgré la volonté de discrétion des forces de l'ordre qui ne communiquaient même pas sur ces informations, finissaient par se propager les nouvelles et les criminels se montrèrent bien plus récalcitrants. Entre un semblant d'organisation pour faire des tours de guets et surveiller l'arrivée des unités d'interventions, ou un usage bien plus important de la violence et intimidation, il fut nécessaire pour les agents sylvois d'adapter leurs tactiques.

Les campagnes de renseignement et d'intervention se coordonnaient pour évoluer au gré de la situation tout en la gardant sous contrôle. Les arrestations se multipliaient avec cette fois-ci un taux d'échecs supérieurs. Si peu de criminels parvenaient à s'échapper, il y en avait qui mourraient pendant les opérations en tentant d'arrêter les forces spéciales, en emportant parfois avec eux. Ce fut donc un constat assez mitigé avec un bilan plus lourd que souhaité par le comté, mais, compte tenu de la situation de départ et des résultats en eux-mêmes, la comtesse Léana Palétufier et l'élue Ivanna Rondin se félicitèrent des résultats.

Maintenant, les forces officielles du comté avec repris le contrôle de la ville. Le noyau durs de criminels surarmés se revendiquant de cette fameuse Armée Civique de Sylva était en prison et en attente de jugement. On espérait que cela refrènerait les plus modérés (ou plutôt les moins extrémistes) qui les avaient suivis jusque-là. D'autant que le calme apporté par les autorités sylvoises avait toute l'approbation des habitants, heureux de ne plus vivre sous la pression d'hommes en armes... Du moins, ils vivaient toujours au milieu de soldats armés, mais ceux-ci n'exerçaient pas de pression sur eux (si ce n'est en imposant le respect de la loi) et ne se livraient pas aux agressions injustifiées et racket (quand bien même était clamé par certains que les impôts étaient un racket). Quoi qu'il en soit, ces forces de l'ordre officiel étaient préférées à l'ACS dont une grande majorité d'habitants souhaitaient la fin.

Il restait encore à faire, avec des survivalistes en particulier qui se terraient dans les jungles sylvoises. Mais c'était le terrain de jeu des sylvois, ils connaissaient ce milieu comme leur poche et savaient parfaitement s'y mouvoir et pister des individus réfractaires. Furent mis à contribution les patrouilleurs en lama, illustrant encore une fois qu'au-delà de leur aspect comique, ils sont efficaces dans leur métier. Rapidement, ils se déplacent hors des sentiers battus et, que ce soit en se basant sur les traces laissées ou à l'aide de chien pisteurs, ils suivent le parcours de leurs cibles et les localisent pour intervention.
Sont déployés dans les cas les plus extrêmes des hélicoptères pour appuyer les arrestations quand nécessaires, mais les besoins s'avèrent mesurés contre les individus plus isolés.

Un autre point du côté de la comtesse et qui justifiait ce regain d'initiative pour mettre fin à cette histoire : la Crise des Brouettes qui allait en s'arrangeant, laissant place à une nouvelle période de croissance économique rapide avec la qualité de vie qui suivait. Les arrivants velsniens n'étaient plus autant des rois qu'avant face à la monnaie dévaluée de Sylva (toujours un peu malgré tout, les conséquences d'une telle crise mettant un certain temps à se résorber), et la fin de la misère dans laquelle avaient baigné les classes les plus précaires s'estompaient ce qui réduisait en conséquence leur attrait pour des modèles alternatifs.

Conclusion du comté : tout est bien qui finit bien. Peut se lancer la campagne de relance de Pointe-Mogan pour réparer les tords subis sous ces afflux de migrants libertariens, d'autant que l'étroite proximité des élections imposait des résultats immédiats pour se faire bonne publicité.
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L'homme de l'ombre

grg


Louis De Charlerie, installé dans son hôtel niché au cœur de la capitale de la Grande République de Velsna, relisait ses notes avec une attention minutieuse. La chambre, plongée dans un calme plat, contrastait avec l'agitation du pays qu'il avait traversé et parcouru depuis des mois. La lumière faible de sa lampe de chevet se reflétait sur les pages, illuminant les mots qu'il avait soigneusement consignés au cours de ce voyage entrepris pour des raisons philosophiques au départ.

Il se souvenait de son arrivée dans la capitale, une ville chaotique et stupéfaite par les faits qu'elle avait vécus ces derniers jours. Il était entré dans la capitale le lendemain de la victoire de Digrassi, un moment marquant la fin de la guerre civile. La victoire de Digrassi lui fit gagner trois mille pétales à la bourse de Manticore, un pari fait sous un faux nom pour éviter les gênes que pouvait comporter un tel pari bien qu'il soit légal selon la législation teylaise. Depuis son arrivée dans la capitale, il avait longuement observé l'attitude de la population locale suite à la déclaration de la victoire. Les discussions nombreuses qu'il eut avec des citoyens lambdas, des fonctionnaires et les diverses classes sociales du pays l'aidèrent à sa prise de note afin de mettre en ordre ses pensées. Le mot P.E.V revint très souvent dans les discussions qu'il eut et ainsi, il comprit que le système discriminatoire de la Grande République était remis en cause de façon décomplexée, un élan que devait prendre part tout nouveau parti sur la scène politique pour exister. Il avait compris que Matteo Digrassi, défenseur du système actuel, bien que prêt à des réformes selon des sources au sein du pouvoir teylais, allait défendre les classes profitant du système tout en accomplissant des réformes afin de mettre de la "poudre de perlimpinpin" dans les classes qui subissent de plein fouet le régime discriminatoire et non-égalitaire.

Pour lui, deux voies se dégagent pour que d'autres partis survivent dans la future domination du vainqueur de la guerre civile, une domination qui sera faible et très vite remise en cause. Le premier chemin est un parti pouvant s'allier dans un schéma de coalition avec le parti de Matteo Digrassi. Il s'agirait de construire un programme politique permettant une alliance avec Matteo Digrassi, une fois l'élection passée ou dans le meilleur des cas avant l'élection afin d'obtenir des sièges et des postes, et ainsi une représentation et présence sur la scène politique convenable comparée aux partis de l'opposition dont la plupart seront minoritaires, selon la prédiction de Louis De Charlerie. L'autre voie est l'opposition à Matteo Digrassi, la solution qui pourrait paraître facile à la première lecture de la situation de la Grande République, mais il n'était pas de cet avis. D'abord, il était conscient que le nombre de partis sera un facteur de la réussite de cette situation, plus il y aura de partis politiques, plus la parole politique d'un parti minoritaire sera diluée dans le débat public. En outre, le parti devra avoir une résonance spécifique sur la guerre civile et rappeler qu'il défendra les classes opprimées, qu'importe l'idéologie politique. Il pensait au libéralisme, le champ politique sur le libéralisme politique n'était pas entièrement enfermé, bien que le parti d'Herdonia complique la chose.

Le philosophe et conseiller avait scruté les articles de presse célébrant la victoire de Digrassi et/ou la fin de la guerre civile qui avait causé tant de victimes, de chaos et de destins brisés. Cependant, ce qu'il préférait, c'était les analyses plus profondes qui tentaient de déchiffrer la victoire de Digrassi et d'anticiper les défis à venir pour le nouvel homme fort de la Grande République. Cependant, était-il l'homme fait pour reconstruire un nouveau système, insuffler un nouveau souffle alors qu'il tient au système actuel plus que jamais ? Ses notes reflétaient cette question cruciale, dont Louis avait une partie de la réponse, une réponse qui n'aurait pas satisfait Matteo Digrassi. Il se rappelait encore, de ses visages rencontrés, de ces histoires qui racontaient tant de destins brisés. Les craintes étaient nombreuses notamment sur la suite de guerre civile, une fois la guerre civile terminée, c'était le destin du pays qui était questionné et inquiétait la population. Les témoignages, les scènes qu'il put observer de loin étaient tous consignés dans son carnet de note, décrivant la complexité d'une société étrangère.

Ses notes avaient convaincu l'homme qu'il devait agir auprès des partis politiques dans l'ombre, particulièrement auprès des anciens militants de Vinola pour recueillir la bienveillance populaire. Une nécessité si l'homme teylais ne voulait pas voir la nation voisine tomber dans les bras de ses ennemis, à savoir les Loduariens. La situation à Velsna et la détestation de l'Organisation des Nations Démocratiques n'arrangeaient pas les affaires de l'homme et l'obligeaient à agir dans l'ombre, dans un rôle de conseiller si les partis politiques voulaient bien de lui. La reconstruction de la Grande République en tant que nation unie allait demander une vision claire et un programme permettant d'établir des alliés et des oppositions. Les actes de Matteo Digrassi durant la guerre civile, allaient permettre à Louis, selon lui, de refaire retrouver une voix qui compte aux anciens soutiens de Vinola, si ceux-ci l'acceptaient. Après avoir regardé la législation interne à la Grande République pour l'ouverture d'un blog interne, il prit sa plume pour écrire une lettre à destination des anciens soutiens de Vinola. Sa première tentative d'être embauché comme conseillé était pour les Vinolistes, un parti, une faction politique pouvant avoir besoin de service d'un conseiller après la lourde défaite militaire.


Son Excellence membre de la faction de Vinola,
Velsna, Grande République de Velsna.

De la part de Son Excellence,
Louis De Charlerie,
36 bis avenue des Belles,
Saint De Tour, Royaume de Teyla.




Excellence,

Je vous contacte en ma qualité de philosophe et d'homme qui se sent concerné par la situation de la Grande République de Velsna, mais plus encore par la situation sur la scène politique de la faction de Vinola, qui à la suite de la mort de l'homme se retrouve sans leader. Permettez-moi de vous adresser mes sincères condoléances face à la perte d'un homme si cher à la Grande République de Velsna. Si je vous contacte, c'est pour vous proposer mes services en tant que conseiller politique et stratégique afin de faire revivre cette faction qui est faite pour diriger la Grande République de Velsna.

Ces dernières semaines, ces derniers mois, j'ai parcouru la Grande République de Velsna dans le but d'y recueillir les témoignages des Velsniens durant la guerre civile, et après la guerre civile, lorsque la victoire de Matteo Digrassi fut actée par les diverses factions de la Grande République. Ainsi, j'ai pu observer de la meilleure des manières, à savoir sur le terrain, l'évolution de l'opinion publique et de la réaction des diverses classes sociales au sein de la Grande République. Plus encore, mes relations me permettent de prédire les défis qu'aura à résoudre Matteo Digrassi et la Grande République de Velsna. La réaction de la population est sans aucun doute, une réaction de plus en plus hostile face au système actuel de la Grande République, il est évident que le P.E.V et donc la menace communiste constitueront la principale opposition au pouvoir de Matteo Digrassi.

Il me semble que la situation oblige les hommes hostiles à la Loduarie Communiste, ce qui est mon cas, à l'action et j'estime que vous êtes de ceux qui agissent. Selon mes prédictions, j'estime que je pourrais vous obtenir entre cinquante et cent sièges de députés, ce qui constituera un début prometteur pour devenir une force d'opposition de plus en plus présente sur la scène politique. Plus encore, si les événements sont favorables, j'estime probable que la faction Vinola devienne le troisième parti/faction politique du pays, derrière le P.E.V, ce qui constituera un bel hommage à Vinola. Je pense qu'il est peu probable que cela se traduise par un gain énorme de sièges, j'estime que nous pouvons atteindre au maximum cent cinquante sièges, mais plutôt par une baisse des votes pour les oppositions et un gain pour vous, bien évidemment. Tout gain au-delà sera bien évidement un exploit nécessairement.

Permettez-moi d'émettre mes premiers conseils, afin que vous puissiez juger de leurs qualités.

-Le premier conseil que je préconise concerne le choix d'un leader. Le leader doit avoir plusieurs atouts et qualités à la fois. Tout d'abord, le parti devra recevoir le moins de critiques possible de la part des autres partis politiques, il semble évident que les soutiens à l'Organisation des Nations Démocratiques et les ex-soutiens sont la cible privilégiée des autres factions politiques de la Grande République. Cela est un poids majeur pour faire entendre sa voix, qui se retrouve diluée et inaudible sous la masse des critiques. Pour cela, le ou la candidate devra être un(e) participant(e) à la bataille de Néorion. Cela sera un acte et un symbole fort qui sera plus bénéfique que négatif. Tout d'abord, il/elle aura le statut de survivant(e), rescapé(e) à une bataille militaire, ce qui mettra mal à l'aise tous les dirigeants politiques voulant critiquer un(e) homme/femme qui a survécu à une bataille qui s'est transformée en massacre.

En outre, cette situation mettra Matteo Digrassi et ses soutiens dans une situation délicate. Le visage du représentant du mouvement rappellera à Matteo Digrassi qu'il est l'homme de la trahison et nous lui rappellerons en temps voulu, lors de la campagne électorale qui s'ouvrira. Ainsi, toute critique venant du camp de Matteo Digrassi pourra être balayée par des arguments normaux mais encore plus émotionnels en évoquant la relation entre Matteo Digrassi et Vinola, une relation qu'il a trahie, ainsi nous poserons sur le débat public la question suivante : Comment faire confiance, pour gouverner un pays, à un homme qui trahit ses alliances ? Un homme qui trahit des hommes parmi lesquels comptaient sur Digrassi, trahira le peuple. Afin que cet argument ne profite pas aux autres formations politiques mais bien à nous, il nous faudra réécrire le récit de la bataille de Néorion pour voir en Vinola, un homme qui s'est battu pour ses idées et son peuple (les Velsniens) afin que les opprimés ne soient plus opprimés et qu'on voie en Digrassi un traître qui a permis à la classe dominante de continuer la domination. Ainsi, nous serons comme un recours potentiel car le mouvement devra s'inscrire dans l'héritage de Vinola.

-Mon second conseil, concernera l'Organisation des Nations Démocratiques. Selon mes connaissances, il s'agit là du second sujet important et crucial auquel doivent se pencher le plus rapidement possible les hommes de Vinola, afin d'entrevoir une possibilité d'une voix qui porte sur la scène politique de la Grande République de Velsna. Comme dit précédemment, j'estime, suite à mon voyage philosophique au sein du pays, que l'Organisation des Nations Démocratiques a une mauvaise image auprès des citoyens de la Grande République, je ne souhaite pas entrer dans le pourquoi du comment, mais nous devons prendre en compte cet état de fait afin que cela ne soit pas un frein pour nous.

Tout en sachant l'importance de l'Organisation des Nations Démocratiques et les valeurs qu'elle défend, tant pour vous que pour moi, je suis conscient que mon conseil pourrait vous surprendre et susciter des réticences quant à sa pertinence. Pourtant, j'estime que mon conseil est nécessaire afin que la faction de Vinola retrouve une voix sur la scène politique Velsnienne. Je prône un retrait progressif de la volonté de coopération approfondie avec l'Organisation des Nations Démocratiques. Il est évident qu'il faudra donner des gages aux états-membres. Ces deux combinaisons peuvent prendre plusieurs formes différentes. La première réponse pouvant être apportée est l'effacement de l'Organisation des Nations Démocratiques, aucun pan du programme n'en parlant. A la place, je conseille au parti de parler de relation bilatérale poussée avec le Royaume de Teyla, République de Tanska, etc... Cela enverra des gages aux nations concernées durant la campagne tout en affirmant une position différente sur l'Organisation des Nations Démocratiques.

Toutefois, il ne faut pas croire que les opposants oublieront les sujets et les critiques continueront, les questions aussi. Afin d'allier l'héritage de Vinola, et d'éviter une rupture pure et dure avec l'Organisation des Nations Démocratiques, je recommande si des questions sont posées de répondre systématiquement par la mise en avant des valeurs de l'organisation, à savoir la démocratie, la justice, des valeurs que vous portez et qu'il faudra mettre en avant si la question est posée. De plus, il me semble qu'un durcissement du ton envers l'Organisation des Nations Démocratiques est nécessaire afin de répondre aux aspirations de la population. Cela peut prendre la forme que vous surveillez si vous êtes au pouvoir très fortement que la souveraineté de la Grande République et des nations Eurysiennes ne soit pas remise en cause par l'Organisation des Nations Démocratiques. Cela aura une pertinance non négliable alors que l'Organisation est soupconné d'ingérance étrangère.

J'estime que ces conseils pourront permettre à ce que la position envers l'Organisation des Nations Démocratiques ne soit pas un repoussoir pour l'électorat mais un atout considérable en appuyant sur la fermeté et intransigeance vis-à-vis de vos valeurs.

-Mon troisième conseil et dernier conseil, portera sur la nécessité d'un programme clair et en héritage de Vinola, un atout et un martyr considérable. La position du parti politique devra s'opposer à la politique de Matteo Digrassi mais aussi attirer ses électeurs, cela vaut aussi pour les électeurs de la faction de Herdonia pour les libertés. En effet, pour que nous existions sur la scène politique de la Grande République, il faudra aller convaincre les électeurs d'Herdonia et les électeurs de Digrassi en plus des nôtres. En outre, il faudra nous positionner pour freiner voire stopper la montée du P.E.V au sein de la société velsnienne.

Ainsi, je vous propose les conseils suivants. Tout d'abord, je conseille d'établir une ligne sociale-libérale à la sauce velsnienne afin de satisfaire tous les groupes sociaux et les électeurs dits plus haut. Je m'explique. La liberté est une notion très importante au sein de la société velsnienne, c'est un aspect qu'on remarque immédiatement après avoir visité la Grande République. Afin de permettre aux électeurs d'Herdonia de se retrouver dans le programme du parti politique que nous voulons construire, il faut garantir une liberté économique presque totale tout en faisant de la liberté individuelle un marqueur puissant du programme. Tout d'abord, la garantie des libertés économiques et individuelles actuelles est une nécessité absolue afin de faire entendre notre voix. Ajouté à cela, une plus grande liberté pour les branches industrielles et commerciales concernant le fixement des prix, après des discussions entre le gouvernement central et les branches industrielles. La différence peut se faire sur l'échelle de la prise des décisions économiques. L'économie de la Grande République est décentralisée, ainsi que son système politique. Le parti pourrait acter, pour se différencier, de remettre dans les mains de l'État central une nouvelle manière de gouverner avec les acteurs économiques, notamment des discussions avec les acteurs économiques à l'échelle du gouvernement central afin d'acter un changement d'échelle dans les décisions économiques de l'État central. Le changement de paradigme sur l'échelle est une nécessité pour convaincre les classes opprimées de nous rejoindre, sinon celles-ci verront la continuité du système actuel.

Afin de contrer le P.E.V et d'attirer les classes opprimées, le programme économique devra contenir un programme social important tout en rappelant les principes fondamentaux du social-libéralisme, à savoir la liberté économique pour les entreprises, les marchés, etc. Rassurez-vous, par programme social important cela est par rapport à la Grande République de Velsna uniquement. Tout d'abord, le programme social peut être large ou se concentrer sur des situations particulières. J'estime que le programme doit viser un large panel d'électeurs pour attirer le plus grand nombre. Tout d'abord, avoir un programme clair et en faveur de ce que le P.E.V appelle les travailleurs. Tout en faisant l'éloge des bienfaits du libéralisme, l'introduction d'un bonus doublant le salaire horaire lors d'heure supplémentaire, une répartition plus égale et en faveur des classes défavorisées des impôts, l'introduction ou l'augmentation (je ne sais pas si une telle taxe est présente chez vous) de l'impôt sur la fortune, un impôt avec un taux faible.

L'un des axes essentiels d'un programme court et efficace est de prôner l'unité nationale après la guerre civile et d'apaiser les tensions entre les factions politiques. Un positionnement stratégique, susceptible de séduire de nombreux électeurs, consisterait à présenter la tête de liste comme une figure au-dessus des partis, capable de négocier des accords politiques et de rassembler le peuple. Un parti politique au-dessus des partis politiques en somme. La classification du parti politique en public comme un mouvement politique irait dans ce sens. Je préconise l'ajout dans le programme des mesures telles que la libéralisation immédiate des prisonniers politiques et de guerre faits durant la guerre civile, le respect strict du pluralisme politique et qu'il soit inscrit dans la loi, la mise en place de structures au niveau local permettant un dialogue constant entre les acteurs politiques et les citoyens, le renforcement de la démocratie directe.

Il s'agit d'un programme qui se contente des grandes lignes et qui n'aborde pas tous les sujets et les aspects d'une société civile et d'un état puissant, notamment après la reconstruction due à une guerre civile. Toutefois, permettez-moi de travailler, en acceptant mes conseils, sur un programme plus fourni, quoique au regard de la rapidité à laquelle arrivent les élections, un programme simple et concis pourrait très bien fonctionner.

De plus, vous le comprenez, cela sera un changement brutal parfois des idées des Vinolistes, mais ces changements sont nécessaires afin de reconstruire un mouvement qui soit cohérent et qui puisse s'insérer dans une opposition efficace à la fois contre Digrassi et contre le P.E.V dans un premier temps. La conquête du pouvoir et du sénat prendra du temps, un temps long au regard des changements que je préconise. Mais je suis certain que les changements que je prône en accord avec une communication efficace permettra de faire gagner un nombre de sièges plus important qu'estiment les sondages à l'heure actuelle. Au regard de la situation politique actuelle au sein de la Grande République, je vous conseille de vous concentrer principalement sur deux axes principaux. La nécessité d'union du pays après une guerre civile afin d'entamer une reconstruction efficace et un dialogue, un nouveau contrat républicain et social. L'autre nécessité est de vous concentrer sur ce premier conseil, afin de déstabiliser Digrassi pour qu'il commette une erreur, des erreurs et de vous positionner comme le seul opposant valable vis-à-vis de Digrassi. Les arguments économiques peuvent convaincre, mais j'estime que cela se fera sur un temps plus long que les autres axes avancés.

PS : Union pour la République - UPR en nom de mouvement politique !

Dans l'attente de votre réponse, je vous pris d'agréer de ma haute considération et de mes bons conseils.
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Un parti à construire !

grg


Louis de Charlerie était de retour dans son hôtel au cœur de la capitale de la Grande République après une journée éprouvante physiquement. Il avait passé la journée à téléphoner à des connaissances et des vieux amis rencontrés lors de son périple philosophique afin de convaincre les cercles des ex-vinolistes d'accepter ses services. Ses tentatives d'argumentations n'étaient pas intensives ni ne ressemblaient à une tentative de forcer le passage, bien au contraire. Cela n'aurait donné aucun résultat face à des gens qui ont perdu leur leader, leur chef lors d'une bataille qui était remplie de trahison. Ses coups de téléphone étaient nécessairement empreints de condoléances pour la perte de Vinola et parfois pour la perte d'un ou des proches de la personne qu'il appelait. Il sondait minutieusement les chances des ex-vinolistes pour les prochaines élections. Les rares tentatives de pronostics n'étaient clairement pas en leur faveur, mais Louis voyait là une opportunité.

Il espérait avoir une marge suffisante pour reconstruire un parti à son "image" et capable de se faire une place sur la scène nationale et politique de la Grande République de Velsna. La vision que portait le philosophe et peut-être futur conseiller était centrée sur deux axes pour la prochaine campagne électorale afin de permettre à la faction des vinolistes d'être représentée au Sénat avec au minimum quatre-vingts sièges. Il estimait qu'un résultat au-delà résulterait de l'exploit, un exploit qui se voyait mal se faire immédiatement, le plan que construit Louis avec l'aide de ses notes permettra au parti d'avoir une grande influence et de prétendre à gouverner la Grande République sur le moyen et long terme. Sur le court terme, il suffisait d'avoir une représentation suffisante, menée sous le signe d'une campagne de rassemblement et de bloquer Matteo Digrassi dans ses critiques vis-à-vis du mouvement des Vinolistes. Les critiques des comparses de Digrassi seraient fatales au mouvement, au regard de l'influence de celui-ci après sa victoire dans la guerre civile selon Louis de Charlerie.

Toutefois, en cette soirée et une partie de la nuit, il mit de côté les coups de téléphone, les nombreux témoignages remplis de tristesse, de désespoir et parfois d'espoir. Son esprit était occupé par des préoccupations purement législatifs et électoralistes. L'objectif de cette soirée, était de permettre aux vinolistes la création d'un parti politique ayant du sens, qui est efficace au sein de la société Velsnienne. Louis scrutait, sous une faible lumière, les livres et les sites internes évoquant les lois électorales, notamment les nouvelles qui abordent la création des partis politiques. Une nouveauté amenée par la fin de la guerre civile au sein de la société Velsnienne, il se demandait comme cette dernière allait être accueillie par la population. Digrassi allait-il créer un parti politique ou se la jouer à l'ancienne pour aller chercher les mouvements conservateurs ? Il savait l'homme très attaché à l'ancien système de la Grande République, mais il savait l'homme stratège afin que celui-il préserve la colonne vertébrale de l'ancien régime. Il pouvait créer un parti donc, selon Louis.

Louis cherchait avant toute chose la liberté accordait par la loi, aux partis politiques dans leurs organisations, leurs formations. Il estimait que l'organisation d'un parti disait beaucoup de la réelle idéologie du parti politique et de la façon dont celui-ci gouvernera une fois au pouvoir. Toutefois, comment naviguer entre les contraintes légales et ses envies afin de permettre la montée en puissance d'un mouvement démocratique et hostile à la Loduarie Communiste ? Alors que l'aube commençait à s'infiltrer dans la chambre, il commença à écrire une proposition qu'il enverra bien entendu aux ex-vinolistes, si ceux-ci l'acceptèrent en tant que conseiller.

La forme du parti politique devait être démocratique, tout en ayant des éléments de démocraties directs, un aspect qui l'espère sera dans le programme pour la campagne électorale en devenir. Il devait y avoir des postes innovants, afin de se démarquer des partis ou plutôt des factions politiques traditionnelles :

Représentants des cités : Comme l'indique le nom de la fonction, les représentants des cités seront les porte-parole de leurs communautés/cités au sein des organes politiques du parti. L'objectif est d'avoir deux représentants pour chaque cité, qui seront élus par tout le corps électoral de la cité, même ceux ne payant pas le cens, afin de donner le goût du vote à toutes les classes sociales et que ces dernières se sentent représentées par le parti politique vinoliste. Si le parti politique voulait être un parti politique au-dessus des partis afin de rassembler le peuple sous la forme d'un contrat républicain d'après-guerre, il devait être inclusif et permettre la représentation des cités au sein du parti politique. Il estimait que la représentation des cités permettrait d'obtenir des moyens de négociation et des appuis forts pour les ultimes négociations après les élections.

De plus, les représentants des cités seraient des acteurs pouvant remonter les doléances et le sentiment des citoyens depuis le terrain aux organes du parti politique, car Louis souhaite proposer que ces représentants aient accès au Parlement du parti politique ou siègent au bureau national. Ils pourront faciliter la communication du parti au sein des cités, qui pourraient être fermées aux vinolistes. Un représentant de la cité, au sein d'un parti politique certes, sera écouté et relayé dans la presse locale à n'en pas douter selon le philosophe.

Représentants des invisibles : Cette fonction, comme l'élection des représentants des cités par ceux ne payant pas le cens, répond aux aspirations démocratiques des Vinolistes et de la nation qui soutenait plus ou moins les vinolistes durant la guerre civile. Les représentants des invisibles, au nombre de quinze, seront les représentants et les porte-paroles des citoyens ne payant pas l'impôt et n'ayant de fait pas le droit de vote aux élections nationales. Ces représentants seront élus par ceux ne payant point le cens.

Les représentants des invisibles auront, tout comme les représentants des cités, des fonctions de porte-parole au sein des cités, des catégories proches de leurs rôles. En plus des portes paroles nationaux.

Représentants des producteurs : Afin de ne pas effrayer les milieux économiques et les milieux aisés, Louis recommande de mettre en place des rôles de représentants des producteurs. Ces représentants, issus des diverses "conventions des secteurs économiques", auront pour mission de porter la voix des entreprises quelles que soient leurs tailles au sein des instances du parti vinoliste. Ils seront élus par l'ensemble du corps électoral, y compris ceux ne payant pas le cens, mais ils n'auront qu'un rôle consultatif au sein des organes politiques du parti. L'objectif de cette démarche n'est pas uniquement de rassurer les milieux économiques et les entreprises. En réalité, Louis espère que cette forme de démocratie directe pour l'élection des représentants des producteurs créera un élan syndicaliste favorable aux idées du parti. Il prend au sérieux la menace du P.E.V malgré tout, il sait très bien que le P.E.V tentera de récupérer les mouvements syndicalistes pouvant être créés par cette démarche. Afin d'éviter cela, il a plusieurs cordes à son arc, dont la mise en avant du secteur tertiaire jugé moins favorable au P.E.V par Louis de Charlerie.

Louis s'affala sur le lit et dit :

« En espérant que cela marche, on affinera après les élections, mais cela est une base solide pour avoir un groupe de quatre-vingts députés. En ayant représenté les entreprises, les cités et les adhérents du parti politique au sein de représentant plus traditionnelle, on s'inscrit pour avoir un large soutien pour les négociations d'après les élections. »
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Épilogue et départ

Une brise légère soufflait un vent agréable sur le visage du soldat Fritz. Au loin le cri des mouettes et le clapotement des vagues complétaient ce paysage paisible illuminé par la lumière du jour mourrant. Le port de Veslna était plutôt silencieux à cette heure, et les soldats du régiment executor épuisés par les combats se taisaient. Le seul troubleur du silence était un singe, qui sautait joyeusement dans tous les sens en poussant des hurlements. Fritz sourit en le voyant et se perdit dans ses souvenirs. Le singe avait été récupéré lors de l'entrée et du défilé dans Veslna, il s'était échappé de ses maîtres et avait trouvé refuge chez les soldats miridians. Ces derniers avaient décidés de le garder en mascotte et en hommage à la bataille d'Hippo Reggia on le nomma Hippo. Le défilé avait été marqué sous le signe de la grandeur et de la richesse. Fritz avait été impressionné par la beauté de la ville de Veslna mais aussi par sa fortune, partout s'etalait argent, statues somptueuses, soies, bijoux... Pourtant contrairement aux raskenois cela n'avait éveillé nul cupidité chez les miridians. En effet ils avaient tous ramassés très peu des pièces jetées sur leur chemin. Cela avait pour cause que ces hommes ne se battaient pas pour l'argent (ce qui n'est pas le cas de tous les régiments miridans) mais avant tout pour leur patrie. Il fallait être sacrément patriote pour rejoindre le régiment executor et accepter ainsi de se retrouver à l'autre bout du monde constamment. De plus l'argent ne leur était d'aucune utilité, à leur retraite ces soldats recolteraient tous une pension élevée survenant à tous leurs besoins. Ce que Fritz avait réellement apprécié à Veslna c'était son architecture et ses magnifiques canaux. Pourtant malgré la beauté indiscutable de ma ville Fritz était content de la quitter et de retourner à Miridian. À ses yeux la beauté de Veslna ne valait pas la beauté tranquille de sa région natale Wolkenheim. Il avait hâte de retourner à la cabane de bûcheron isolée de son père où le monde extérieur et ses problèmes n'existaient pas. Là où les seuls cri qui résonnaient avertissait sur la chute prochaine d'un arbre et non pas une quelconque réduction sur un étal. Puis il repensa aux autres mercenaires, ses compagnons d'armes dans cette curieuse histoire. Il avait apprécié l'humour provoquant des loduariens et ironiquement il ne pouvait s'empêcher que dans leur austérité ils ressemblaient à des hommes de religions. Pour les raskenois il avait apprécié le fait qu'ils parlent allemand et leur grande sympathie. Leur seul défaut était sans doute leur cupidité mais cela tenait sûrement au statut de mercenaire. Enfin les bédouins restaient un mystère pour Fritz, il avait été dur de parler avec ces sortes de fanatiques qui se battaient pour un bout de désert. Mais bon leur hérétisme manifeste ne l'avait pas empêché de les respecter. Fritz se mit à fredonner la chanson qu'il avait composé lui même sur la guerre en Veslna. Et qui désormais était connu de tous : la velsnoise.

la velsnoise

La Velsnoise


À chanter à voix grave et au bruit des bottes.

Ho Veslna ! Ho somptueuse velsna !
Nous nous batimes pour toi.
Et tant de frères sont morts pour ça.
Ho glorieuse et impitoyable Velsna,
Tu nous a tant fait souffrire.

Trois triumvirs pour un seul état,
Le plus jeune périt au combat
Le gros lui tenta un coup d'état
Et le sage remporta le combat.

Austères loduariens, célèbres raskenois, et étranges bédouins.
Prenons les armes et marchons sur Velsna.
Ho étrange armée, en avant pour notre triumvir.

Ho velsna ! Ho glorieuse et somptueuse Velsna !
Souvient toi, car nous mourûmes pour toi...


La campagne victorieuse de DiGrassi avait été longue et pleine de sacrifices. Le régiment executor avait particulièrement souffert, notamment lors de la bataille d'Hippo Reggia. Au total une cinquantaine d'hommes étaient morts et une centaine était blessés. Le cœur de Fritz était comme pris par un étau lorsqu'il pensait à tous ces valeureux hommes morts loin de leur patrie. Ils avaient tous étés ses camarades, ses frères d'armes et il se promis de ne jamais les oublier. Les corps des morts et les blessés avaient pour la plupart déjà été rapatriés à Miridian. Fritz dirigea à nouveau son regard vers l'horizon et puis enfin il les vit. Tout d'abord de simples formes à l'horizon, les navires se dirigèrent progressivement vers les soldats. Une fois arrivés à quai les soldats se mirent à embarquer, avant de monter lui aussi dans le navire Fritz jetta un dernier regard à Veslna révélant toute sa splendeur illuminé par la lumière rouge du coucher de soleil. Puis sans regrets il monta dans le navire. Les navires quittèrent alors le port de Velsna pour le long voyage vers Miridian. À l'image du soleil couchant, cela signifiait la fin de la mission des miridians mais surtout le début d'un nouveau jour.

Au loin, près de l'aéroport de Velsna se déroulait la même scène. Sauf que l'homme en question était seul, le général Benjamin François avait l'air fatiguée. Mais cela n'était pas un problème contrairement aux soldats il aurait le confort de l'avion pour se reposer. Durant toute la guerre il avait été aux côtés de DiGrassi, une présence discrète délivrant de temps en temps des conseils et des avis. Sa participation et son œuvre n'avait sans doute pas changée le cour de la guerre mais il l'avait tout de même orientée quelque peu dans le sens de DiGrassi. Il avait quitté DiGrassi et son état major dans la matinée, tous l'avaient salués avec respect. Puis il avait rendu visite aux hommes du régiment executor pour les féliciter. Et désormais il était là, seul en face de l'avion qui le ramènerait dans le confort mais aussi dans l'ennui de la vie civile. Cette mission était sensée être sa dernière, pourtant il n'éprouvait nulle envie de retourner à sa retraite ennuyeuse. Il avait pris sa décision un homme comme lui n'allait pas à la retraite non il mourrait au combat ou rien. Sur et heureux de sa décision il entra dans l'avion. Un vrombissement de moteur retentit et l'aéronef décolla de Veslna direction Elysium. Le général jetta un dernier regard vers la cité endormie, qui brillait de milles feus dans les lumières du soir...

Effets:
-départ du régiment executor de Veslna, qui devient officiellement le régiment en charge des interventions extérieures
-départ du général Benjamin François
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Opération Mangouste :

J-7
Débarquent dans le camp retranché des biaggiste une troupe de mounakaz sympathisants, partageant leur haine de l'État ducal et l'amour de la liberté et de la libre propriété. Ils sont très semblables aux immigrés velsniens sur de nombreux points : attachés à leurs droits individuels, doté en quantité d'armes de chasse, certains sont attachés à divers courants spirituels (notamment kenbwa ou vaudou). Ils se présentent avec leurs camping-cars chargés à raz bords de cannettes de bières et bouteille d'alcool ou whisky, mais également d'une quantité hallucinante de drogues en tout genre (principalement à fumer, particulièrement des opiacées). Ils s'avèrent très amicaux, certains sont des beaufs monumentaux, d'autres des gourous apaisés, mais tous se présentent comme de fervents défenseurs de la liberté et débâtent avec force de leurs convictions. Ils feront tout leur possible pour se rapprocher et intégrer les biaggistes, en apportant quotidiennement de grosses quantités d'alcools et drogues.
Durant la journée, ils feront quelques rapports discrètement pendant qu'ils quitteront le camp, afin d'apporter des informations sur son agencement, la position du char, les éventuelles défenses et les habitudes des occupants.
À terme de cette semaine de préparatifs, ils apporteront une sono surpuissante et une gigantesque quantité d'alcool pour "emmerder les communistes de la fuck-austère kah-tanaise" avec une fête qui devra durer toute la nuit, le tout ponctué d'une musique extrêmement forte.

H-4
Il est minuit et la fête ne fait que commencer. La musique est à fond, les biaggistes dansent, l'alcool coule à flot et on fait tourner les joints au rythme de "et on fait tourner les serviettes". S'activent pendant ce temps les forces spéciales sylvoises : camions et hélicoptères vont et viennent pour installer des obstacles et mines antichars (en dehors des endroits immergés où le char s'embourberait), ainsi que des barricades. Les grenades assourdissantes et fumigènes sont préparés, les fusiliers préparent leurs chargeurs à balles en caoutchouc tandis que d'autres unités équipées de munitions létales restent prêtes au cas où, carrément accompagnées d'une compagnie de blindés. Deux hélicoptères d'attaque sont également mis en patrouille pour intervenir si le char devenait incontrôlable.

H-1
La fête est à son paroxysme et perturbe les plans, on ne pensait pas que les biaggistes seraient aussi endurants, mais le plan n'est pas abandonné. On est en mars dans l'hémisphère sud, le soleil se lèvera vers cinq heures passé ce qui n'est pas idéal.
Les troupes avancent progressivement dans la végétation et les hélicoptères à distance raisonnable profitent du bruit pour ne pas être détectés. Dotés d'optroniques infrarouges, ils surveillent les mouvements des fêtards en coordonnant les troupes au sol. Ils font par ailleurs un suivi des bâtiments apparemment occupés ou non. Les patrouilleurs en lama sécurisent quant à eux les zones dans la forêt et mangrove, déployant des armes plus lourdes.

H+0,4
La fête a durée plus longtemps que prévu et n'est pas complètement terminée encore. Certains des biaggistes sont partis se coucher, d'autres continuent de boire ou danser. Il y en a plusieurs dans le mal à cause de planteurs particulièrement traitres ou de pétards bien trop chargés. Le char est bien en vue. L'opération Mangouste est lancée et les troupes s'avancent dans un véritable chaos psychédélique pour les biaggistes assommés par des litres de boisson ou de fumée.

Avec des lanceurs ou à la main, les forces sylvoises lancent une généreuse dose de grenade assourdissante ou fumigène. Dans un fracas de détonations, se déploient les écrans de fumée irritant pour les yeux et la respiration. Les forces de l'ordre équipées de masque à gaz chargent et interpellent immédiatement les biaggistes. Ceux qui sortent des armes sont criblés de balles en caoutchouc.
Le char est une cible prioritaire et sans attendre, on se précipite dessus pour l'encercler, empêcher quiconque d'entrer dedans et, dans le doute, on jette des fumigènes pour le condamner le temps des interpellations.
Les bâtiments (qu'ils soient des cabanes, caravanes, camping-car ou autre) sont pris d'assaut. Impitoyablement, on jette à l'intérieur des fumigènes (mais pas de grenades étourdissantes qui, en milieu confiné, seraient extrêmement violentes) puis on entre à l'intérieur armés de boucliers balistiques et de pistolet (toujours à munition non létale tant que possible).

L'objectif est de stupéfier les libertariens sous la surprise et "brutalité" de l'interpellation tout en jouant sur leur fatigue après une tête fête. Les forces spéciales sont toutefois loin d'être confiantes, ayant appris que les suspects à arrêter seraient formés par un maitre du "pied-bouche". Pour palier à cette menace, ils se sont équipé de protège-dents et ont appris le redoutable art martial du "tirs à bout portant de fusil immobilisant dans le bide" option violence policière.
Il est d'ailleurs à noter que, de façon à mettre toutes les chances de leur côté, les agents ont également des lampes de combat redoutablement puissantes, bien assez pour aveugler leurs cibles déjà déboussolées selon les plans.

En parallèle, les forces "létales" se tiennent prêtes au moindre d'échec de l'opération à "violence mesurée". Tant que les biaggistes ne se seront pas organisés et saisis de leurs armes, voir de leur char d'assaut, aucun assaut ne sera lancé de la part de ces forces-ci.
340
Lettre à l'intention du Camarade Georgi Marcos.

Camarade Marcos, je pense qu'il est grand temps que nous ayons tous les deux une petite réunion ensemble.
Vous êtes donc invité à vous rendre au bâtiment du Secrétariat Général de la Nation, où des soldats seront chargés de vous emmener au lieu de réunion.
Je vous attends.

Geraert-Wojtkowiak Lorenzo, secrétaire général de la Loduarie communiste
10089
Un homme pour les guider tous !

grg


C'est ornée d'un long manteau noir et d'un costume trois pièces, que Louis se rend sur la tombe de Freddo Dangelo, le stratège de feu le Triuvmir Vinola, un homme qu'il trouvait charmant, une image qu'il avait à travers les médias, il ne savait pas la réalité que cachait l'ex Triuvmir. La cigarette entre ses lèvres, il parcourut les allées du cimetière, alors que la brume recouvrait le sol, donnant une ambiance particulièrement morbide à la scène. Alors voilà la tombe du Freddo Dangelo, dit le communicant. Il n'était pas sur que cela soit réellement la tombe du générale et stratège de feu Vinola, il était probable qu'il soit en train de parler à une tombe d'un homonyme, mais qu'importe, le communicant devait parler à un mort quelqu'il soit. Il parait que les morts ne parlent pas.

« Connard, tu devais mourir lors de cette bataille, vraiment ? Je ne vais pas te mentir, ça ne m'arrange pas, Freddo. Tu étais un peu le leader parfait pour remettre sur de bons rails la bande de zigotos des vinolistes. Il prit une bouffée de sa cigarette, puis se mit à tousser à s'en plier en deux. Il reprit ses esprits une minute après. Non, réellement, tu étais l'élu. Tu avais mené une charge mortelle, qui n'avait aucun sens. Oh, on t'aurait accusé d'avoir sacrifié tes hommes à raison. Mais qu'est-ce que cet argument face à ton courage, ta volonté ? Il s'assit par terre, mais en évitant de s'asseoir sur la tombe du défunt. Non, ce n'était pas la chose à faire de mourir. Tu avais cette folie en toi qui t'emmenait au bout des choses. Pour vaincre Digrassi et le P.E.V. à la fois, c'est ce qu'il fallait. C'est ce qui t'a amené à faire cette charge stupide aussi ? Oui, bien sûr. »

Louis de Charlerie resta dans le cimetière pendant près de dix minutes, à parler à un mort et très certainement au mauvais mort. Toutefois, cela n'avait aucune importance pour Louis. Il avait simplement besoin de parler à quelqu'un, dans cette cité et cette nation où il ne connaissait personne, n'avait aucun véritable ami et voyait la souffrance chaque jour. La réalité de la guerre civile, qui l'avait rattrapé au fil des mois, combinée à la dureté de reconstruire un mouvement politique meurtri par la perte de son leader, l'avait heurté au plus profond de lui-même. Chaque semaine, il venait là, au cimetière, pour ce rituel. C'était sa façon de survivre face à la réalité de la Grande République de Velsna et la dure réalité du monde. La Grande République n'était qu'un pays arriéré pour de nombreuses raisons. Néanmoins, pour Louis, deux causes sont à l'origine de l'arriération du pays. La première des causes est la corruption. Il s'en était rendu compte durant son voyage au cœur du pays, durant la guerre civile. Pendant un temps, il crut que la cause de cette corruption était la guerre civile, mais il dut se rendre à l'évidence que la guerre civile n'avait fait qu'accentuer un phénomène présent auparavant au sein de la société velsnienne.

La seconde cause est plus vaste et concerne les mœurs de la société velsnienne, qu'il trouva très étranges pour un Teylais. Les Teylais ne l'avoueraient jamais devant leurs interlocuteurs, mais ils ressentaient un certain sentiment de supériorité lorsqu'il s'agissait de s'adresser à des pays en guerre civile. Bien qu'il y ait eu une guerre civile au Royaume de Teyla au XIXème siècle, cela ne changeait rien. Les Teylais percevaient leur société civile et politique moderne comme un modèle sain et stable. Les élites politiques teylaise, surtout les élites politiques, étaient convaincues plus que tout que la société teylaise ne pouvait pas basculer dans la guerre civile. Le Royaume de Teyla était basé sur des valeurs fortes, qu'ont ancrées les élites et le peuple. Les lois économiques, nécessaires pour une société qui croit en la justice, sont basées sur des théories économiques et donc sur la science de l'économie. Les Teylais percevaient les pays ayant subi une guerre civile, comme des pays inférieur, comme des pays n'ayant pas su faire société quand le Royaume l'a fait. Bien que cela ne concerne pas tout les teylais, cette pensée était fortement injuste pour ces pays.

Durant son voyage philosophique, Louis de Charlerie s'était rendu compte de l'injustice de sa pensée, toutefois elle resta en lui. Il lui fallait du temps pour enlever ce sentiment de supériorité. Tout en quittant le cimetière, il savait qu'il s'était imposé comme un homme de l'ombre auprès de la faction Vinoliste, non pas pour des raisons de bonté, bien qu'il y en eût, mais avant tout pour éviter de voir un pays voisin du Royaume de Teyla tomber dans les mains des ennemis mortels du Royaume de Teyla. Ses nombreuses discussions avec des citoyens de la Grande République mettaient en avant le caractère exponentiel du P.E.V et de son idéologie. Sur la fin de la guerre civile, il devait se rendre à l'évidence : quoi que fît le Royaume de Teyla ou la faction Vinoliste, cela avait échoué en faveur du P.E.V. Il ne savait pas si les autorités du Royaume s'en rendaient compte, de cet état de fait. Il pariait sur le fait que les autorités du Royaume de Teyla allaient comprendre l'immensité de la percée du P.E.V dans l'opinion publique de la Grande République après les élections. Pour l'heure, des rumeurs qu'il avait entendues, le gouvernement du Royaume de Teyla ne pensait pas les sondages et les instituts de sondage velsniens fiables.

Un dicton teylais résumait parfaitement la situation actuelle. Louis de Charlerie devait ouvrir un espace politique à la faction Vinoliste, mieux encore, il devait lui permettre d'atteindre un espace politique lui permettant d'avoir une voix dans les médias velsniens après les élections afin que la faction et l'Union Pour la République ne soient pas jetées aux oubliettes de l'histoire. L'un des problèmes de l'Union Pour la République est que les espaces politiques qu'ils visent, à savoir un social-libéralisme progressiste selon le champ politique velsnien, sont déjà occupés par deux partis politiques : la Fondation d'Herdonia et les sociaux-démocrates des barricades. Ces deux mouvements sont problématiques pour la faction vinoliste, car ils captent à eux deux deux composantes de l'électorat de ladite faction. Néanmoins, l'espace politique occupé par ces deux partis politiques est mineur en l'état et ne représente pas un grand danger, selon Louis de Charlerie. Le plus grand espace politique, offert sous l'effet d'une bataille intense, allait être offert par Digrassi, si celui-ci commettait des erreurs et chutait dans les sondages. La dicton teylais dit : Pour faire tomber un roi, fait naître un prince.

Ce prince Louis De Charlerie pensait l'avoir trouvé en la personne de Sylvio Sapore. L’homme était d’une excentricité déconcertante, mais aussi évidente. Il ne laissait personne indifférent, laissant dernière lui autant de haine que de reconnaissance. L'homme pensait que la vie lui avait offert un rôle de comédien d'une pièce venant de la culture Velsnienne antique. Sylvio aimait passer son temps chez lui vêtu de la Toga praetexta. Il se délectait des réactions de ses invités, surtout ceux venant de l'étranger. Voir leur surprise et leur malaise à la vue de son accoutrement était pour lui une source de plaisir immense. "Je ne peux m'habiller comme le souhaite la culture de ma grande nation ?" leur demandait-il, un sourire narquois aux lèvres, savourant chaque seconde de leur désarroi.

Lorsque Louis de Charlerie se rendit chez l'homme, afin de sonder l'homme dans le but de le recruter pour prendre la tête du mouvement, il fut accueilli par Sylvio, vêtu de sa traditionnelle Toga praetexta. Louis ne fut pas surpris par l'accoutrement de son hôte, il avait été mis au courant, ce sont les mots de l'homme qui le marqua : "Ils vous ont pris pour 80 sièges. Eh bien, je ne sais pas si je dois vous féliciter d'avoir arnaqué ces gens-là. Vous êtes un sacré connard. Mais peut-être que les Vinolistes ont besoin de ça pour se montrer de nouveau et ne plus avoir honte de leur idéologie. Depuis la mort de Vinola, ils n'ont plus les couilles, les couilles de se montrer. Ils sont ridicules, comme si c'était infamant. Ce qui est infamant c'est leur honte, leur faiblesse." La soirée passée avec Sylvio s'était bien passée. Le caractère franc et excentrique de Sylvio marquait en lui sa compréhension des jeux politiques de la Grande République, ce qui le rassura. C'est cette compréhension, et sa haine envers Digrassi, qui poussa l'homme à accepter l'offre de Louis de Charlerie tout en acceptant d'exercer un discours rassembleur. Après tout, si l'homme étranger disait vrai, Digrassi allait tomber dans cinq ans.

Quant à Louis de Charlerie, il pensait que l'homme était le bon choix. Il paraît que la société velsnienne aimait les personnes excentriques et ayant des comportements douteux pour tout Teylais, mais s'il voulait faire gagner un mouvement velsnien, il devait prendre en compte les critères velsniens et non teylais. De plus, Sylvio était un fin connaisseur de l'histoire antique du pays. Un discours rassembleur basé sur cette époque afin de séduire les plus conservateurs des libéraux pourrait marcher, complété par un discours plus social afin de plaire aux socialistes. C'était la aussi un calcul afin de capter une partie de l'électoral de Digrassi, qui était un homme de droite assurément. Au-delà de cela, bien que Sylvio soit peut-être un peu trop à droite, l'homme acceptait la démocratie libérale et directe et, plus encore, il était en accord avec les idées politiques qu'avait proposées Louis de Charlerie au mouvement Vinoliste. Afin de rassurer les centristes et les socialistes, il fut convenu que la vice-présidence du parti serait donnée à un homme ou une femme de centre-gauche selon le champ politique teylais.

En dehors de ses orgies régulières dans sa résidence, l'homme avait pris une position clairement favorable à Vinola durant la guerre civile, actant l'accord des idées entre l'Union Pour la République et Sylvio Sepore. Durant une émission télé, bien avant la guerre civile, il avait théorisé le fait que sans un changement clair en faveur de la démocratie des institutions de la Grande République, dont l'abolition du cens, cela amènerait à la désunion des cités entre elles et envers l'État central, créant un clivage entre les cités voyant la fin de la Grande République telle quelle, et celles qui contrediraient la vérité. Originaire de la cité d'Aula, là où est implanté le mouvement Vinoliste, il a rejoint dès les premières heures de la guerre civile la liste des donateurs pour financer la guerre de Vinola, sans prendre les armes. Il se voyait comme un intellectuel et non un guerrier. Il s'estimait trop important pour ce monde, pour se donner du temps afin de mourir. Malgré sa haine intrinsèque pour Matteo Digrassi, résultant d'une humiliation dans une affaire économique qui avait mis à mal la fortune de Sylvio Sepore, il avait reconnu la victoire de Digrassi. Il estimait que les institutions de la République lui devaient obéissance, dans la tradition antique, tant que le Triumvirat durerait et que les décisions seraient faites dans l'intérêt du peuple.

Malgré la convergence des idées sociales-libérales et le soutien accordé à Vinola, il y a une grande divergence entre les hommes sur la stratégie à adopter entre Sylvio et Louis. Sylvio ne voulait pas de cette prétendue politique de rassemblement qui ne pouvait rien donner selon lui. Louis pensait le contraire et il était clair, pour lui, que Sylvio refusait cette stratégie par haine envers Digrassi. Mais si l'étranger teylais pouvait réaliser un miracle à coup de quatre-vingt sièges voire plus, il accepta, le temps de la campagne et de l'après-campagne si le plan fonctionnait, d'opter pour la stratégie de Louis. Mais si les élections révélaient un échec, Louis de Charlerie devait s'apprêter à subir les foudres de Sylvio.

Sylvio Sapore
Sylvio Sapore, nouveau leader du mouvement Union Pour la République, ex-faction vinoliste.
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Les élections sénatoriales des cités libres approchant, une multitude d'affiches provenant des divers partis politiques en lice poussent comme des mauvaises herbes sur les façades et les arbres des villes. Dans la ville de Strombola, au milieu des affiches de l'Union des Chasseurs de Strombola qui frôlaient l'appel à la haine, on pouvait apercevoir une multitude de petites affiches jaunes, provenant d'activistes achosophiles.



AVIS AUX NATIFS ACHOSIENS DE STROMBOLA

Citoyennes, citoyens de la cité libre de Strombola, natifs d'Achos et descendants de nos fiers ancêtres celtes, l'heure est grave. Ce 25 avril 2024, si aucune action n'est faite, l'Union des Chasseurs de Strombola, parti politique OUVERTEMENT ACHOSOPHOBE, n'hésitera pas à menacer gravement et directement la population achosienne résidente en Achosie du Nord. Vous ne pouvez PAS laisser ces hommes haineux et xénophobes diriger votre fière et belle cité.

DANS L'ADVERSITÉ, FAITES FACE. Unissez-vous sous un seul emblème, sous une seule bannière pour que jamais plus votre voix ne soit étouffée. Depuis trop longtemps, le gouvernement velsnien et les sénateurs achosophobes vous privent de NOS TRADITIONS, le port du kilt vous est refusé et votre langue même est marginalisée, reléguée à un dialecte de fou.

RÉVEILLEZ-VOUS, vous autres, détenteurs légitimes de la terre de vos ancêtres. Jouez cornemuses et binious en centre-ville, portez fièrement votre kilt, et par-dessus tout NE VOUS CACHEZ PLUS !

En l'absence de parti purement représentatif des natifs achosiens, votre meilleure option face aux immondes chasseurs de Strombola reste les Sociaux-démocrates des barricades. Chaque vote pour le SDB est un vote qui vous rapproche de vos droits légitimes en tant que natifs.

N'oubliez pas qui vous êtes

Er gwaetha pawb a phopeth
Ry'n ni yma o hyd




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La mangouste a mangé la sonnette mais le serpent continue de bouger !

L'opération Mangouste était considérée comme un échec total. Certains des officiers essayent de voir le verre à moitié plein en citant la vingtaine de zinzolins maitrisés, mais la réalité était que l'état final recherché n'avait pas été atteint. Une bonne part des libertariens armés restait en liberté et, pire encore, le char était en roue libre. L'opération passait le troisième degré : violence non contrôlée et non cloisonnée. La priorité était au renseignement, à la détection des libertariens pour agir. C'est donc à l'aube que se lancèrent sans attendre les hélicoptères de reconnaissance et les patrouilleurs en lama accompagnés de chien solidement dressé pour quadriller la zone.

Dans les jungles, le char n'avait pas dix endroits par où passer, il devait emprunter les chemins où s'embourber dans des marécages, sinon péniblement défricher un tracé au travers des bois. Ce point n'était d'ailleurs pas exclu quand on voyait les ignominieux travaux de bucheronnage illégaux opérés par ces libertariens. Et c'était bien pour cela que les moyens étaient mis aussi bien à surveiller les routes que les forêts (et leurs éventuellement chemins détournés) avec des patrouilles aériennes et forestières. Si le blindé venait à passer par une voie non piégée (par les mines comme par les obstacles dédiés) ou que cela n'était pas suffisant pour l'immobiliser, alors l'un des deux hélicoptères d'attaque mis à disposition devra le neutraliser au missile antichar sans plus de formalité. Un véhicule de combat de cette taille ne pouvait pas être discret tant sur le plan thermique qu'auditif et une patrouille allait forcément le repérer.
Les véhicules de combat d'infanterie mobilisés allaient quant à eux se mettre en mouvement pour rattraper les troupes en mouvement, mais on craignait qu'elle ne passe beaucoup par les forêts. Il était bien évidemment à noter que les équipes avaient été briefées sur les terrains minés et n'allaient pas rouler dessus comme des demeurés.

Et là il n'y avait pas des masses de solution : installer des patrouilleurs en lama solidement armés. C'était parti pour être une boucherie et on avait échoué à l'éviter, maintenant il fallait empêcher les choses de dégénérer davantage. C'étaient donc des équipes d'infanterie bien lourdement armées (les lamas étant des bêtes de somme adaptées à ces charges et à l'environnement).

Et du côté du phalanstère... on priait derrière des défenses modérées. On surveillait que personne ne se glisse à l'intérieur en profitant de la végétation, toujours avec l'emploi abusif de chiens de gardes. Tout cela semblait à la fois abusif et insuffisant, et il était certain que la gestion des évènements sera sévèrement jugée avec du recul. Mais on n'en avait aucun pour le moment, de recul, donc on estimait à la louche les risques et on se préparait comme on pouvait.

Un point important restait à noter : tant qu'aucun coup de feu ne sera tiré de la part des libertariens, seules des armes non létales (notamment des fumigènes et munitions en caoutchouc) seront employées, et ce s'ils ignorent les sommations préalables les appelant à déposer les armes. Autrement, s'ils persistent et, pire encore, utilisent leurs armes à feu, alors les forces sylvoises ne seront plus en mesure d'adopter la moindre retenue.

Effectifs :

-4 hélicoptères légers polyvalent niveau 4
-2 hélicoptères d'attaque niveau 2

Unité mobile envoyée sur le char :
-1 véhicule de transmission radio niveau 6
-9 véhicules de combat d'infanterie niveau 6
-54 armes légères d'infanterie niveau 10
-9 mitrailleuses lourdes niveau 8
-3 lance-roquettes niveau 7
-3 lance-missiles antichar niveau 8

Défense du phalanstère :
-1 véhicule de transmission radio niveau 6
-9 transports de troupes blindés niveau 6
-129 armes légères d'infanterie niveau 10
-13 mitrailleuses lourdes niveau 8
-13 lance-roquettes niveau 7
-13 lance-missiles antichar niveau 8
-4 camions de transport niveau 4
-1 camion citerne niveau 3
-1 véhicule léger tout-terrain niveau 1

Patrouilles forestières en lama :
-150 armes légères d'infanterie niveau 10
-10 mitrailleuses lourdes niveau 8
-20 lance-roquettes niveau 7
-10 lance-missiles antichar niveau 8

-100 mines antichars niveau 1 sur les chemins routiers encadrant les campements libertariens.

270 soldats professionnels au total
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Le Vaillant Velsnien


Traduction : Le bolchevisme/communisme sans son masque

Cher lecteur,
Pour cette première édition du Vaillant Velsnien, j'aimerais avant de commencer mon article me présenter moi ainsi que le journal. Je m'appelle Flaurius Gradeberg, je suis velsno-miridian et diplômé de l'université d'Elysium. Notre ambition à moi et mon équipe pour ce journal est d'en faire un média garantissant la véracité de ce qu'il avance et soucieux de placer la raison et la réflexion avant tout. Le but vous fournir à vous lecteurs et lectrices une information fiable, véridique ainsi des débats d'idées. Le positionnement politique du journal est de centre droit mais tous les avis y seront exprimés. Maintenant cette brève présentation terminée passons au sujet du jour : le PEV bras armé de la Loduarie en Velsna. Bonne lecture !

Le Parti Eurycommuniste Velsnien que nous nommerons ici PEV était jusqu'ici une force politique mineure de notre Grande République; Toutefois depuis les journées de barricades la donne a changée et le PEV est désormais l'une des force politique les plus importantes. Pourtant ce parti communiste représente un énorme danger pour notre belle patrie et laissez moi vous expliquer pourquoi.

La première signification d'une victoire du Pev serait la mise en place d'une vassalisation de Velsna par la Loduarie. En effet et le PEV ne s'en cache pas, le parti est très proche de la Loduarie et la prend pour modèle. Le tout en prônant une politique de rapprochement avec le régime de Lorenzo. De plus le parti a récemment rejoint l'Union Internationale du Communisme et du Socialisme dont la plupart de ses financements semblent provenir. Ainsi face à un partie pro loduarie et financé probablement par cette dernière le risque de mise sous tutelle de Velsna est important. Or notre beau pays est fort et nul ne doit lui dicter sa conduite. Voter pour le PEV c'est voter contre sa patrie.

De plus une victoire du PEV signifierait une politique étrangère calquée sur celle loduarienne : l'interventionnisme. Souhaitez vous que Velsna s'engage dans des conflits lointains de pays insignifiants afin de propager l'idéologie barbare du communisme ? Non ! Souhaitez vous que vos enfants vous soient enlevés pour partir à la guerre loin de chez eux ? Non ! Pourtant c'est ce que amener le PEV au pouvoir créera, une Velsna communiste sacrifiant votre argent et vos enfants dans des guerres inutiles. Voter pour le PEV c'est voter contre la paix.

Par ailleurs le PEV est un champion du désordre et de l'anarchie. La seule chose à laquelle il est bon c'est de créer le chaos comme le montre la journée des barricades. Sa proposition d'abolir le cens électoral mettra en péril la stabilité de nos institutions centenaires et ses projets de nationalisations déstabiliserons notre économie nuisant à notre pouvoir d'achat. En somme une victoire du PEV signifie le chaos économique et politique. Ainsi voter pour le PEV c'est voter contre la stabilité.

Pour conclure le PEV est le parti du chaos, de la guerre et de la vassalisation, alors cher lecteur méfie toi.

Flaurius Gradeberg, chroniqueur pour le Vaillant Velsnien
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Hégémonie, contre-hégémonies

En 1930, l'intellectuel kah-tanais d'origine velsnienne Theodore Belleni finissait d'écrire son traité de l'Hégémonie, critiquant le socialisme matérialiste et ses théories en leur opposant notamment le développement des médias de masse et la création d'un système d'hégémonie culturelle rendant toute révolution impossible pour les ouvriers et travailleurs avant qu'une victoire décisive ne soit acquise sur le plan culturel. En d'autres termes il s'agissait de la remise en question d'un certain nombre de mécaniques semblant aller de soi aux tenants les plus orthodoxes de la ligne historique, leur opposant une conception plus fluide des ancrées dans la modernité des conditions nécessaires à l'éclatement d'une révolution.

Si les kah-tanais eux-mêmes n'étaient pas tout à fait des matérialistes orthodoxes – cette mouvance existant à la convention aux côtés d'innombrables autres – ils n'en avaient pas moins lu Belleni et avaient pleinement adoptés ses idées au sein de leur corpus théorique de telle façon qu'on trouvait encore, presque un siècle plus tard, d'importantes traces de ses théories dans tous les plans un peu sérieux de conquête du pouvoir par les communalistes. Le pouvoir, à Velsna, ils en étaient encore loin. C'est que la guerre de tranchée, étape essentielle à la création des conditions permettant l'avènement d'une révolution socialiste quelle qu'elle soit, venait tout juste de débuter et que malgré quelques importants coups d'éclats, telle que la journée des barricades, le consensus restait aux mains de l'hégémonie. Le PEV lui-même ne faisait d'ailleurs que reprendre les termes d'une autre hégémonie. C'était sa force et sa faiblesse, le terrain sur lequel il s'avérerait vraisemblablement possible de le réduire. On ne se faisait du reste pas d'illusion sur la capacité des communalistes à faire disparaître les eurycommunistes. Il fallait simplement les affaiblir pour que leurs plans ne soient plus réalisables sans l'aide des autres forces de gauche. Les communalistes, par nature, étaient capables d'accepter des solutions d'alliance et de consensus. C'était aussi ce qui motivait leur détestation du PEV hégémonique.

La vérité, bien entendue, c’était que le PEV était la seule force de gauche du paysage politique, du moins jusqu’à peu. Et elle n’était du reste pas la seule force que l’on pouvait soumettre à un effet d’érosion électorale. Du reste, une stratégie réaliste, donc passant par une alliance avec le PEV à terme, ne pouvait permettre d’attaquer frontalement les eurycommunistes. Fort heureusement, l’intégralité de la classe médiatique s’en occuperait pour les communlistes, qui prendraient dès-lors l’image de la gauche acceptable.

Une perspective qui en disait long sur l’ignorance générale de celles et ceux qui écrivaient et parlaient sur le mouvement sans en être. Ce dont bien entendu, le mouvement ne se plaindrait pas. Il profitait de cette ignorance pour se développer.

En effet si les eurycommnistes fonctionnaient sous la forme d’un parti de masse, l’un des seuls véritablement fonctionnel de l’Eurysie, les communalistes, eux, avaient un public désigné très précis. Les universitaires et les classes moyennes précaires, c’est-à-dire le corps professoral, la petite fonction publique, le monde des arts et de la culture. C’était tout ce qu’il fallait pour fabriquer une contre-hégémonie et à ce titre, l’abondance production de la maison mère kah-tanaise offrait un matériel plus que conséquent pour rendre tangible la réalité d’une potentialité communaliste. Sans même chercher à importer une forme de propagande, le cinéma kah-tanais se passait au Grand Kah et exposait une réalité quotidienne qui pouvait sembler bien étrangère au velsnien de base, lequel pourrait toujours se raccrocher aux récits et émotions très humaines des personnages. Il fallait rédiger. Créer. Des articles de presse et de science, des pamphlets, contaminer le monde étudiant et la jeunesse. Puis sortir du cercle, aussi. Aller au contact du monde réel. Et pour ça Velsna présentait de nombreuses opportunités liées à une société conservatrice et depuis longtemps. Les nouvelles lois Di Grassi et la chute du tyran Scaella avaient ouverts la voie à un surprenant printemps de la société civile que les communalistes entendaient bien animer. Parce qu’ils avaient l’expérience et la formation politique, largement fournis pas les amis de la lutte internationale, ils se fondaient dans les associations comme chez eux. C’est-à-dire, dans celles qu’ils n’avaient pas fondés. Groupes de soutien, anti-raciste, pour la citoyenneté, groupe de pression, aide aux démunis, aux sans-abris, aux femmes battues, aux homosexuels. Le monde LGBT+ était lui aussi courtisé à renfort de vérités et de méthodes militantes. Le virilisme ouvrier du PEV s’intéressait aux mécaniques socio-historiques mais ne faisait rien pour l’hégémonie, rien pour les gens dans leur individualité. Il y avait pourtant là un appel criant à des droits et du respect, auquel la méthode anarchiste pouvait répondre par bien des aspects. L’aide mutuelle et la coordination des efforts pouvait porter ses fruits. Le monde associatif. Voilà bien une réalité qui échappait aux partis de masse, un tel fourmillement émanait de problèmes si diverses qu’il ne pouvait qu’échapper à un contrôle central, d’une part, et tendait à se méfier des institutions trop pharaoniques, de l’autre. Terreau fertile pour faire naître une contre-hégémonie.

Enfin, il fallait porter sa voix, et si la force du communalisme était sa multiplicité, cette voix avait besoin d’être multitude. C’est à ce titre qu’on avait fait émerger une quantité de leaders locaux. Portes parle et représentants chargés de fédérer et coaliser des revendications locales et de profiter tant que cela était possible des largesses consenties par le pouvoir. C’était le moment où jamais de faire bouger les lignes, de rectifier de peu le trop grand retard accumulé par la faute du conservatisme Velsnien.

Parmi ceux-là deux s’étaient révélés au sein des sections et avaient, après un très rapide processus de sélection interne imposé par les élections, atteint un rang national. Ils étaient maintenant les principaux orateurs d’un mouvement qui se rêvait en pleine expansion, capable de coaliser des espoirs divers autour de lui. Le premier était Antero Bava, lequel pouvait compter sur une courte carrière de résistant puis de militaire durant la guerre civile pour assurer son image, après laquelle il était retourné à son occupation initiale de militants par le fait, pamphlétaire désabusé et internationaliste dont les textes et les théories avaient été fondateurs dans le développement du mouvement. L’autre, plus inattendue, était une femme. Alessandra Dalle Bava appartenait à cette classe encore mal dégrossie des intellectuels, forte de nombreux diplômes en sciences sociales et naturelles, et d’une longue carrière de journaliste que la dictature n’avait fait que sublimer, elle était à ce titre un modèle type de leadeuse communaliste. Une intellectuelle hyperactive et engagée, qui avait tenté de donner d’elle durant la guerre civile, non pas en rejoignant une garde civile mais en documentant avec soin les transgressions du régime scaelien puis les horreurs de la guerre. Elle avait ensuite dénoncé. Mis à jours. Révélés les crimes, les compromissions, les manquements et les tragédies. Un travail important. Combien de familles lésées avaient été défendues par ses pages ? De jeunes femmes et hommes violés par une armée que l’on voulait pardonner ? Combien d’exaction avait-elle recensé, de mensonges officiels sur le nombre de mort ou l’identité des disparus ? Les communalistes étaient venus vers elle pour lui proposer son soutien, et elle avait décidé qu’ils avaient besoin du sien, pas le contraire.

Fontana se voyait en voie des sans riens. De ceux que les partis et les factions oubliaient. Elle donnait à la campagne de Bava un vernis différent, plus ouvert et particulier, profondément humaniste, qui accompagnait bien la nature utopiste et sociale des communalistes. Il ne s’agissait certes que du communisme à grand-papa, mais celui-là savait se moderniser, surfer sur la naissance des consciences de classe, identifier les problèmes, les mettre en avant, les exploiter. En faire des points politiques importants. Restait maintenant à prendre et garder le contrôle du narratif, une mission que l’abondance de réseaux militants et intellectuels, bientôt artistiques, rendrait possible. Oui. C’était le parti des gens libres et des oubliés.

Qui de mieux pour représenter une jeune république ?
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