
A l'attention du sénateur et Maître e l'Arsenal de la Grande République, Matteo DiGrassi
Cher sénateur DiGrassi
La dernière fois que nous avions discuté, c’était pour parler de Fortuna et de comment nous pourrions normaliser les relations entre la Sérénissime République et mon pays, et nous vous en sommes redevables.
Si je vous contacte aujourd’hui, ce n’est cependant pas pour vous parler d’un sujet joyeux, c’est même plutôt l’inverse. Vous n’êtes pas sans savoir que depuis 1995, le Gradenbourg est placé sous tutelle raskenoise afin de redresser son économie, qui a souffert de graves crises économiques et migratoires durant les décennies passées. L’objectif principal de cette mise sous tutelle, à savoir le redressement de l’économie, est aujourd’hui atteint : le PIB a été multiplié par 35, et le niveau de vie est maintenant presque équivalent à celui d’un Raskenois. C’est dans ce contexte qu’il y a quelques mois, les habitants du Gradenbourg sont descendus dans les rues afin de manifester leur volonté de mettre fin à la mise sous tutelle. Ces manifestations étaient majoritairement pacifiques, mais certains groupes extrémistes, en marge de la majorité, ont décidé d’user de la violence : des casses eurent lieu, voire même à certains endroits des tentatives d’incendie de mairies ou d’hôpitaux. Afin de calmer la situation, le Premier ministre du Grand Gradenbourg décida d’organiser un référendum afin de statuer une bonne fois pour toutes sur la volonté du peuple. Ce référendum a lieu dans trois jours, le 5 février 2017 pour être précis. Cependant, dans ce référendum, il n’y a pas que le Gradenbourg à prendre en compte, mais aussi l’Hotsaline, qui multiplie depuis quelques années les menaces, et la nomination récente de Mariya Dovhan à la présidence n’arrange pas la situation. Ainsi, nous craignons que, si le peuple gradenbourgeois ne vote pas comme la présidente hotsalienne le souhaite, les tensions explosent et que l’on débouche sur une guerre.
Si je vous dis tout cela, c’est pour une bonne raison. Suite à la fin de l’opération antiterroriste contre les Raches en Kresetchnie et à la baisse des tensions avec la Mahrénie, la Grande Tribune s’est progressivement retirée de mon pays, Rasken. Cependant, elle ne s’est pas retirée dans son intégralité : en effet, comme vous le savez, 5 000 soldats sont encore présents. Le but de cette missive est le suivant : dans le cas où nos pires craintes se réaliseraient et qu’un conflit ouvert débute, les soldats restants pourraient être pris dans le feu de la guerre. Je ne vous demande nullement de participer à ce potentiel conflit ; la Grande République de Velsna a déjà tant fait pour Rasken qu’il serait pour nous insupportable de vous demander cela. Je ne vous demande qu’une chose : dites aux soldats encore présents de faire attention. Nous ne voulons pas que vous soyez emportés dans ce conflit, et encore moins que certains de vos habitants en pâtissent.
Cordialement,
Axel Orndorff, Ministre des Affaires Étrangères de l'Empire Raskenois.