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[PRESSE] Affaires nationales et bulletins officiels - Page 6

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La Rente
L'actualité de l'économie.

25/08/2015
Quand la production agricole rencontre la révolution technologique


Les investissements confédéraux dans le monde agraire amènent des communautés parfois enclavées depuis toujours à adopter des techniques à la pointe de la technologie.

Péniche fleuve


L’agriculture est l’un des secteurs les plus essentiels au bon fonctionnement de l’économie kah-tanaise, notamment pour ses petites communes rurales où la production alimentaire reste au cœur de l’activité de production. Cependant, au fil des années, une révolution silencieuse s’opère dans ces territoires : l’intégration de nouvelles technologies agricoles dans des systèmes de production encore largement basés sur des méthodes traditionnelles. Cette transition, bien qu’essentielle pour répondre aux défis d’une population croissante et aux pressions économiques extérieures, soulève des interrogations quant à son impact sur les petites exploitations et l’économie locale dans son ensemble. Si la transformation numérique et technologique dans l’agriculture n’est pas un phénomène nouveau à l’échelle mondiale, son impact local demeure un sujet de débat.

Les agriculteurs locaux, nombreux à encore utiliser des méthodes ancestrales, voient l’arrivée de nouvelles technologies agricoles avec une certaine réticence, mais également un grand intérêt. "Je n’ai jamais cru que la technologie pouvait vraiment changer la donne", explique Aldo Nahuatlx, un petit exploitant agricole situé dans les montagnes de la Cordillère Orientale. "Mais depuis que j’ai installé un système d’irrigation automatisé et des capteurs pour surveiller la qualité de mes sols, les résultats sont clairs. Ma production a augmenté de 30 % en un an, et j’ai plus de temps pour d’autres tâches." Cependant, Aldo, comme beaucoup d’agriculteurs locaux, reste préoccupé par les coûts d’investissement initiaux des nouvelles technologies. "Ce n’est pas donné à toutes les communes, surtout dans des régions aussi isolées."

Effectivement, l’introduction de technologies avancées dans des petites exploitations agricoles nécessite un financement important, ce qui peut poser problème pour les territoires encore trop excentrés ou ne présentant pas une production jugée prioritaire par les commissions confédérales. La Convention générale, consciente de cette difficulté, a introduite plusieurs mesures pour faciliter l’adoption de ces technologies par les petites communes, mais les avis restent partagés quant à leur efficacité.

Certains experts, tels que le Dr. Eva Ramírez, chercheuse en économie agricole à l’Université de Lac-Rouge, estiment que la numérisation de l’agriculture est un levier crucial pour améliorer les rendements, garantir la durabilité et renforcer la compétitivité des exploitations. "L’intégration de technologies comme les drones pour surveiller les cultures ou les systèmes d’intelligence artificielle pour prédire les conditions météorologiques peut transformer l’agriculture à petite échelle. L’avantage est de pouvoir mieux anticiper les besoins des cultures et de maximiser les ressources naturelles disponibles", souligne-t-elle.

L’arrivée de ces technologies a également conduit à un changement dans les chaînes de valeur agricoles, favorisant des systèmes plus complexes de collaboration entre communes et entreprises technologiques. Des unités de production spécialisées dans l’automatisation des récoltes, la gestion des données agricoles ou la création de semences génétiquement modifiées pour être plus résistantes au aléas occupent une place de plus en plus importantes dans les communes agraires. De nouvelles coopératives agricoles inter-communales ont émergé pour aider les petites communautés à mutualiser leurs investissements et ainsi partager les coûts d’implémentation de nouvelles technologies. Ces coopératives jouent un rôle clé, non seulement pour encourager l’accès aux technologies de pointe, mais aussi pour accompagner le travail des organes de planification démocratique.

Cependant, si la modernisation de l’agriculture via les technologies a des avantages indéniables en termes de production et d’efficacité, elle ne manque pas d’impacts sociaux et économiques sur les communautés locales. Dans les zones rurales où les petites exploitations sont encore dominantes, la transition vers une agriculture numérique pourrait créer une pression sur les agriculteurs plus âgés ou ceux qui sont attachés aux pratiques traditionnelles. Ces agriculteurs risquent d’être marginalisés si des politiques adaptées ne sont pas mises en place pour les intégrer dans cette évolution. Certaines communes ont déjà fait part de leurs inquiétudes à ce sujet, soulignant le besoin urgent d’une formation continue pour les exploitants agricoles plus âgés, ainsi que d’une aide ciblée pour les exploiteurs de petite taille.

L’introduction des nouvelles technologies n’a pas non plus été exempte de résistances culturelles. Les méthodes agricoles traditionnelles sont profondément ancrées dans l’histoire de ces communautés. La culture de la terre et le respect des cycles naturels sont au cœur des valeurs rurales, et pour certains, la modernisation technologique représente une rupture avec ce modèle ancestral. Il semble donc essentiel pour la Convention de trouver un équilibre entre progrès et préservation des valeurs culturelles locales.

L’impact des nouvelles technologies agricoles se fait également sentir sur l’économie locale. La modernisation du secteur a permis d’améliorer la compétitivité de l’Union Kah-tanaise à l’échelle régionale. Les exportations de produits agricoles de haute qualité, notamment des fruits, des légumes et des céréales, ont augmenté, renforçant la position du pays sur les marchés internationaux. Parallèlement, la demande intérieure, alimentée par la croissance démographique et l’urbanisation, continue de pousser les agriculteurs à répondre à des besoins plus complexes et plus diversifiés.

Les perspectives économiques à long terme restent positives, mais la transition nécessite des ajustements. Le secteur agricole, grâce à l’introduction de technologies avancées, pourrait continuer à être l’un des moteurs de la croissance économique de l’Union Kah-tanaise, tout en restant fidèle à ses racines communautaires. Pour cela, il est impératif que la confédération, les coopératives agricoles et les organes de planification travaillent ensemble afin de garantir une transition numérique inclusive qui profite à toutes les parties prenantes, grandes et petites exploitations confondues.
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Vibrance
Vibrations d’une société en mouvement

26/08/2015Nayoga Lamanai : la semaine de la mode bat son plein !


Péniche fleuve


La mode kah-tanaise ? C’est le genre de sujet qui a fait rêver plus d’un créateur dans les années 90 et 2000, largement répandu par la déferlante qu'a été le miracle et économique et la profusion esthétique qui a suivit la révolution. Le monde a soudain vu un mélange explosif de néopunk, d’hyper-pop et de gothic charm se répandre sur ses écrans et dans ses rues. Pour ceux qui se souviennent des bons vieux jours de la révolution, la mode était bien plus qu’une affaire de tissus et de looks : c’était un cri de guerre, une forme d’expression brute et sans filtre. Et aujourd’hui ? Elle évolue, elle se réinvente, et attention, elle est bien décidée à ne pas laisser les autres continents prendre de l’avance.

Là où tout le monde pensait que les tendances de l’époque, comme le néopunk, allaient un jour se faner, on est bien loin de cette idée reçue. Si certains sont restés bloqués à l’idée de simples révolutions visuelles, les jeunes créateurs kah-tanais se sont emparés de la scène internationale pour une fusion parfaite entre l’histoire, la politique et la mode. Et devinez quoi ? C’est une sacrée claque ! La mode, aujourd’hui, c’est plus qu’une question d’apparence. C’est une revendication. Elle crie : "Regardez ce qu’on a, et ce qu’on peut encore faire, et ça, vous ne l’aurez jamais !"

Les créateurs comme Éloïse Heiwa ou Shinji Maï sont en train de redéfinir ce qu’est la mode kah-tanaise. Oubliez les clichés de l’esthétique prévisible. Ces nouveaux talents réinventent les motifs traditionnels, les tissages ancestraux, et les transforment en pièces avant-gardistes et ultra-modernes. Ce n’est plus juste des habits. C’est de l’art. De l’art qui porte un message clair. "Je veux que chaque personne qui porte une de mes pièces sente l’histoire de notre peuple dans chaque fibre", nous a dit Éloïse. "On ne peut pas oublier d’où on vient, mais on doit aussi avancer."

Pour ceux qui ont grandi avec le néopunk, c’est comme voir une version plus "propre" de ce qu'on a vécu, mais tout aussi intense. Oui, le néopunk, l’un des styles phares de l’Union, continue de vivre, mais aujourd’hui il porte des rêves plus grands : il s’élargit. Il se mélange avec des influences locales, et devient "néo-tribal", une fusion où les motifs ethniques ancestraux se mêlent aux technologies modernes. Mais on ne parle pas de n’importe quelle technologie. Tissus intelligents qui réagissent à la chaleur du corps et à la lumière, coupes qui intègrent des éléments visuels numériques, les références au nouveau zeitgeist sont omniprésentes. Si la mode kah-tanaise a quelque chose à dire, c’est qu’elle n’a pas peur de jouer avec le futur mais sait très bien d’où elle vient.

Et bien sûr, qui dit mode dit influence. La mode aujourd’hui n’est pas que nationale, elle se projette aussi à l’international. Et alors qu’on pensait que l’impact de la scène musicale et audiovisuelle sur la mode avait atteint ses limites, ces créateurs ont trouvé un moyen de transcender leurs vêtements. De nouveaux looks sont à l’affiche. Et bien sûr, c’est dans ces nouveaux looks qu’on trouve une dose supplémentaire de critique sociale et d’histoire politique.

C’est là qu’intervient une figure iconique de la mode actuelle : la princesse Rai Sukaretto. Vous la connaissez, égérie incontestée du néopunk. Pourtant, l’ancienne icône du style rebelle se retrouve aujourd’hui à naviguer dans un monde politique bien plus modéré, en partie en raison de la coalition qui a façonné le Comité de Volonté Publique en 2007. "Ce qu’on appelle mode est plus que du vêtement, c’est une façon d’exprimer ce que l’on défend", déclarait la princesse lors de la cérémonie d'ouverture de la semaine. La mode suit la politique, et la politique suit la mode, dit l’adage. Bien sûr, car même dans les moments de réajustement politique, la mode kah-tanaise reste un moyen de revendiquer et de dénoncer. "Il ne suffit pas d’être en phase avec la réalité, il faut anticiper les évolutions", ajoute-t-elle en soulignant que les nouvelles collections traduisent une politique de résistance et de progression.

Le néo-tribalisme, donc, prend de l’ampleur. Mais attention : ce n’est pas juste une tendance esthétique. C’est une réaction, un refus d’être englouti par une uniformité culturelle mondiale. Et quel meilleur moyen de le dire qu’à travers la mode ? C’est un cri qui s’élève. "Les jeunes Kah-tanais veulent une mode qui soit le reflet de leurs racines, mais aussi un pas vers demain", explique Elida Maï. "On veut que nos pièces soient un outil de résistance contre la globalisation, tout en restant fidèles à notre culture. L’autarcie des années 90 est terminée, et pour de bon. Il est temps de parler à tout le monde".

Si vous pensiez que l’avant-garde de la mode avait fait son temps, donc, c’est que vous n’avez pas prêté attention l'actualité. Un déferlement de créativité et de symbolisme où les couturiers ne se contentent pas de façonner des vêtements, mais des messages politiques, des révolutions en tissu et en couture. L'événement, plus qu’un simple défilé, a été le point culminant de l'absurde fusion entre tradition, modernité, et les luttes de pouvoir internes de l'Union.

Parmi les créateurs les plus attendus, on trouve la talentueuse citoyenne Kathan, qui cette année a défié toutes les conventions avec sa collection "Les Lumières du Westalie", un clin d’œil audacieux aux luttes sociales historiques en Aleucie. Ses robes – des sculptures vivantes – intègrent des éléments de matériaux recyclés. "Ma collection raconte la lutte des communautés rurales pour ne pas être englouties par la machine de l'industrialisation", confie-t-elle avec un sourire discret après son passage.

Il y a aussi, bien sûr, la réapparition d’un visage familier : Seal Johns, qui a largement fondé l'esthétique hyper-pop, a fait sensation en présentant "Résilience", une collection qui joue sur la rupture, fusionnant des tissus colorés avec des silhouettes hyper-futuristes. Les corsets métalliques et les vestes ornées de LED clignotants ont défilé, rappelant la vision d'un futur radical. Seal, qui a fait une entrée remarquée, a d’ailleurs attiré l’attention de tout le monde, non seulement pour sa collection, mais aussi pour ses nouvelles déclarations, jetant un pavé dans la mare en accusant la Convention de "brader la culture kah-tanaise". "La mode n’est pas juste un spectacle, c’est une lutte.", a-t-iel déclaré sur le tapis rouge, une séquence qui a immédiatement fait le tour des réseaux sociaux.

L’une des surprises de la soirée ? Le jeune créateur Dorian Kanta, anciennement considéré comme un outsider de la scène de la mode, a ébloui tout le monde avec sa collection "Mélancolie/Saudade/Autre", basée sur des poèmes victoriens. Son interprétation de la "modestie révolutionnaire" réinvente le mariage entre les influences culturelles de la première révolution et les codes contemporains de la mode. Sa collection a été une franche réussite, quoi que considérée un peu tape à l’œil par certains citoyens influents.

Mais il ne faut pas oublier le passage de Zara Kavinsky, un créateur venu de l’étranger, qui a attiré les regards avec sa collection "Eurysie Visuelles". L’idée était de secouer les bases de l’industrie de la mode en affichant des designs qui reflètent la tension entre l’individualisme et la cohésion sociale. Zara, qui est une figure emblématique de la mode eurysienne et qui a passé plusieurs années à travailler à Lac-Rouge, nous a dit avant son passage : "La mode doit pouvoir répondre aux attentes sociales tout en conservant une approche personnelle. L’interface entre l’individu et la société est au cœur de ma collection". Son travail a été une véritable bouffée d’air frais, mais son approche de la mode comme "outil de contrôle social" n’a pas manqué de provoquer des débats parmi les critiques les plus radicaux présents.

L’influence de la scène musicale a bien entendu marqué cette édition de la Semaine de la mode. Les mannequins défilant aux sons d'Eclectic Corporation, la formation électropop/hip hop a su insuffler son énergie jubilatoire à chaque apparition sur scène. Leur dernier morceau "Up Dolores UP", joué en avant-première, a explosé dans la salle et a transformé le défilé en un véritable happening social.

La Semaine a aussi vu l’arrivée inattendue de grandes figures du cinéma international. La présence de Grace Techtuotl, mondialement connue pour son rôle dans 12 Nuits dans la vie d'Alice Grive, a notamment créé un véritable buzz dans les coulisses. Dans son discours en marge du show, elle a rappelé l’importance de la mode en tant qu’expression artistique et sociale. "La mode n’est pas qu’un produit à consommer, elle est un moyen d’expression, un langage visuel qui peut révolutionner les idées et même bousculer la société".

Enfin, la soirée a pris une tournure presque magique grâce à l’utilisation de la réalité augmentée, où certains vêtements étaient projetés en temps réel sur des écrans géants. Les spectateurs pouvaient ainsi voir les créations sous plusieurs angles, modifiant en temps réel leur apparence et leur texture.

La semaine de la mode Kah-tanaise 2015 a été une réussite incontestée. En bon événement total, elle a créé un monde parallèle où les frontières entre art, mode, technologie et culture se sont effacées, offrant au public une expérience sensorielle et intellectuelle unique.

Et pour ceux qui n’étaient pas là, ne vous inquiétez pas : la révolution continue de se tisser, sous chaque couture et à chaque nouveau fil de la créativité humaine !
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Le Regard
Le Regard, une autre vision du monde.

28/08/2015Des enfants de Reaving en route vers les étoiles

Dans une salle de classe du port industriel de Reaving, des élèves âgés de 12 à 14 ans se lancent dans un projet unique : concevoir un prototype de satellite en collaboration avec le Bureau 485-2.

Sous le ciel gris de Reaving, commune souvent associé à la sueur des ouvriers et à l’effervescence des marchandises, une petite révolution se prépare. Elle ne se déroule ni sur les quais ni dans les entrepôts, mais dans une salle de classe lumineuse de l’école communale Peyton J. William Smith. Là, une trentaine d’élèves âgés de 12 à 14 ans travaillent sur un projet qui les amène bien au-delà des horizons marins de leur ville : la conception d’un prototype de satellite, en partenariat avec le Bureau 485-2, l’institution phare de l’aérospatial kah-tanais.

Tout a commencé par un simple vote lors d’une assemblée communale. Le Bureau 485-2 cherchait une école partenaire pour impliquer les jeunes générations dans le développement du programme spatial de l'Union. Reaving, avec sa tradition ouvrière et son esprit d’innovation, semblait tout indiquée. "Nous avons vu une opportunité unique de montrer à nos enfants que le savoir et la technologie peuvent ouvrir de nouvelles portes," explique Aline Johns, l’une des enseignantes responsables du projet.

Depuis six mois, les élèves participent à des ateliers hebdomadaires animés par des ingénieurs et des chercheurs venus directement des centres scientifiques du Grand Kah. Leur mission : imaginer un nanosatellite capable de recueillir des données sur la pollution atmosphérique au-dessus des zones portuaires. "Ce n’est pas un simple exercice," précise Huan Xie, représentante du Bureau 485-2. "Nous voulons que leur prototype serve vraiment. S’il fonctionne, il pourrait être intégré à une future mission."

Sur des tables jonchées de pièces électroniques, de modèles 3D imprimés et de notes griffonnées, les enfants discutent avec l’énergie contagieuse de ceux qui apprennent tout en créant. Gabriel, 12 ans, montre fièrement une maquette du satellite qu’il a contribué à concevoir. "C’est comme un gros cube qui vole, mais dedans, il y a plein de trucs intelligents," dit-il en pointant un capteur miniature. À côté de lui, son camarade Amir explique avec un sérieux désarmant comment ils ont programmé l’appareil pour collecter et transmettre les données. Les enseignants soulignent à quel point le projet transforme les élèves. "Ce n’est pas seulement une question de science," confie la citoyenne Johns. "Ils apprennent à travailler en équipe, à prendre des décisions collectives et à résoudre des problèmes complexes. Même les enfants qui d’habitude sont plus discrets s’impliquent à fond." Elle cite l’exemple de Sofia, qui a d’abord hésité à participer mais s’est découvert une passion pour la programmation.

Pour les habitants de Reaving, ce projet a une résonance particulière. La ville, autrefois emblématique des luttes ouvrières et des grandes grèves révolutionnaires en Aleucie, voit en ces jeunes ingénieurs en herbe une continuité de son héritage. "Nos enfants construisent l’avenir avec les mêmes valeurs que nous avons toujours portées : la coopération et l’innovation," affirme Marcio King, membre du conseil communal. Les parents eux aussi sont fiers. Certains, anciens dockers ou encore actifs sur les quais, reconnaissent la portée symbolique de cette initiative. "Quand j’étais enfant, mes rêves s’arrêtaient au port," raconte Janna, mère d’une élève. "Aujourd’hui, nos enfants osent rêver plus grand, d’aller dans l’espace."

Bien sûr, le chemin n’est pas sans embûches. Les élèves, bien que passionnés, doivent composer avec les contraintes techniques et les échecs, éléments incontournables de tout projet scientifique. Lors d’un test récent, un composant clé du prototype a surchauffé, provoquant une panne. "C’est frustrant," avoue Naya, 14 ans, "mais ça nous donne envie de trouver des solutions." Les ingénieurs du Bureau 485-2 sont là pour guider les jeunes à travers ces obstacles, les encourageant à voir les erreurs comme des opportunités d’apprentissage.

L’avenir du projet reste encore à écrire. Le lancement du satellite, s’il est validé, pourrait avoir lieu d’ici un an, depuis la base de lancement d’Esperanza. D’ici là, les enfants de Reaving continueront à travailler sur leur "cube volant", transformant leur salle de classe en un véritable laboratoire de développement.

Ce projet ne s’arrête pas à Reaving. Inspiré par son succès, le Bureau 485-2 envisage d’étendre l’initiative à d’autres communes, en intégrant des thématiques locales comme l’agriculture automatisée ou la gestion des ressources en eau. "L’idée est de montrer que l’aérospatial et les technologies de pointe ne sont pas réservé aux élites scientifiques ou aux grandes coalitions étrangères," explique Huan Xie. "C’est quelque chose que chaque commune, chaque enfant, peut s’approprier."

Alors que la cloche sonne pour annoncer la fin de la journée scolaire, les enfants rangent leurs outils mais ne quittent pas leur projet des yeux. "On va changer le monde," lance Gabriel en rigolant. À Reaving, le futur semble déjà avoir pris son envol.
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Le Regard
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28/08/2015À l’assaut du Pico Sagrado : la jeune prodige de l'alpinisme kah-tanais vise les cieux

Le Pico Sagrado, sommet mythique de la Cordillère Centrale culminant à 6 300 mètres, s’apprête à voir une nouvelle tentative d’ascension, portée par une équipe d’alpinistes menés par Itzel Xocoatl, l’une des figures les plus emblématiques de l’exploration montagnarde au Grand Kah. L'annonce suscite autant d'excitations que d'inquiétude, la "montagne sacrée" souffrant d'une très mauvaise réputation.

/Samar Khan


À 34 ans, Itzel Xocoatl n’est pas une inconnue dans le milieu de l’alpinisme. Originaire de Cruce Alto, une ville nichée dans les prolongements de la cordillère occidentale, elle a grandi au contact de la nature sauvage. Fille d’un instituteur et d’une médecin rurale, elle a découvert l’alpinisme à l’âge de 12 ans lors d’une excursion scolaire sur le mont Tepozocan, bien moins impressionnant que le Pico Sagrado, mais suffisant pour allumer en elle une passion durable.

Au fil des années, elle s’est illustrée par des ascensions audacieuses, comme celle du Volcán Dormido (4 700 m) en plein hiver, ou encore celle du Cerro del Sol Eterna, réputé pour ses parois imprévisibles. Mais c’est son projet de cartographie des sommets inexplorés d’Huayta Pinchi, mené avec l’appui de la coopérative scientifique Zotec, qui l’a placée au centre des projecteurs. "Itzel ne grimpe pas seulement pour la performance," explique Nahum Cuetlaxochitl, son ancien coéquipier. "Elle grimpe pour comprendre, documenter, et transmettre." Dans cette optique, l’expédition du Pico Sagrado a été minutieusement préparée pour être partagée avec le reste du Grand Kah. Grâce à un système de transmissions régulières, l’équipe compte diffuser des vidéos, des journaux de bord, et des relevés scientifiques depuis les camps établis tout au long de leur ascension. "Cette montagne est plus qu’un défi sportif," déclarait Itzel lors d’une conférence à Cruce Alto. "C’est une énigme historique, culturelle et environnementale. Nous voulons l’explorer, mais aussi la raconter."

Le Pico Sagrado n’a pas volé sa réputation de sommet dangereux. Depuis des siècles, il fascine et effraie les habitants des vallées environnantes. Pour les premiers peuples nahualtèques, la montagne est le domaine sacré des Teotl des Vents, des esprits qui protègent les cieux et punissent les audacieux. Ces croyances, loin d’être marginales, sont encore respectées par de nombreuses communautés locales, qui considèrent toute tentative d’ascension comme un acte téméraire, voire blasphématoire.

Les archives du Grand Kah regorgent de récits d’expéditions tragiques. En 1872, une équipe d’explorateurs, envoyés par le Club Géographique Confédéral, disparut sans laisser de traces. En 1935, une expédition, dirigée par le célèbre alpiniste Arik Sans-Fleury, tourna court lorsqu’une avalanche détruisit leur camp de base. Sur les dix-sept participants, seuls quatre survécurent, leur récit alimentant largement la fiction spéculative et fantastique. Plus récemment, en 2001, une expédition scientifique équipée de drones et de capteurs modernes tenta de percer les mystères de la Face des Brumes. Malgré des moyens technologiques avancés, les conditions météorologiques extrêmes mirent fin à l’opération au bout de cinq jours. Les données récupérées indiquaient des changements soudains de température et des anomalies magnétiques inexpliquées, renforçant les superstitions locales.

Consciente de ces précédents, Itzel et son équipe ont consacré plus d’un an à la préparation de leur expédition. Le groupe comprend six membres, dont deux guides locaux ayant une connaissance approfondie des montagnes de la Cordillère. "Notre priorité est la sécurité, mais aussi le respect de la montagne et des communautés qui l’entourent," insiste Itzel. Avant leur départ, l’équipe a participé à une cérémonie traditionnelle dirigée par des aînés nahualtèques d’Ixchaluca, au cours de laquelle des offrandes ont été faites aux Teotl pour apaiser les esprits.

L’équipement, soigneusement choisi, inclut des tentes résistantes aux vents violents, des capteurs environnementaux, et des drones de reconnaissance. Chaque membre porte également une balise GPS et une caméra personnelle pour documenter le voyage. Leur itinéraire prévoit trois camps principaux, avec un dernier assaut sur le sommet depuis un plateau situé à 4 800 mètres.

La Face des Brumes, inexplorée et redoutée, représente la partie la plus critique de leur ascension. "C’est une paroi capricieuse," explique Chris Tzompan, l’un des guides. "Les conditions changent en un instant, et la moindre erreur peut être fatale."

À Cruce Alto, le départ de l’expédition a été vécu comme un événement majeur. La place centrale de la ville était bondée pour la cérémonie d’adieu, où Itzel a pris la parole une dernière fois avant de partir. "Ce que nous faisons aujourd’hui, nous ne le faisons pas seulement pour nous-mêmes," a-t-elle déclaré. "Nous le faisons pour ceux qui viendront après nous, pour tous ceux qui regardent cette montagne et se demandent ce qu’elle cache."

Les habitants suivent désormais avec attention les transmissions régulières de l’équipe, diffusées dans les cafés et les maisons communales. Les premières vidéos, tournées depuis le camp de base, montrent une atmosphère à la fois joyeuse et tendue, avec des chants traditionnels et des discussions sur la logistique. Mais alors que l’équipe s’enfonce dans les hauteurs glacées, c’est le sérieux qui prend le pas. "Chaque jour sans nouvelles est un jour d’inquiétude," admet Coyotl Xocoatl, le frère d’Itzel.

Pour l’instant, tous les regards restent fixés sur le Pico Sagrado, ce colosse de pierre et de neige qui semble défier la gravité elle-même. Si l’expédition réussit, elle marquera une étape majeure dans l’histoire de l’alpinisme kah-tanais et offrira des connaissances précieuses sur une région encore largement inexplorée.
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13/09/2015Un groupe d'alpiniste disparaît après avoir tenté l'ascension du Pico Sagrado

La mystérieuse montagne sacrée de la Cordillère centrale a servit de théâtre à un nouveau drame avec la disparition inexpliquée de la citoyenne Itzel Xocoatl et de son escorte.

/puncak_jaya


La Cordillère centrale, située au sud du Grand Kah, dans les confins isolés des communes sud, est depuis longtemps entourée d’une aura de mystère. Dominée par des sommets enneigés et des vallées profondes, cette région difficile d’accès et reculée est prisée par les aventuriers pour ses paysages grandioses et ses défis techniques. Mais aujourd’hui, elle fait parler d’elle pour une raison bien plus sinistre : la disparition complète et inexpliquée d’un groupe de six alpinistes partis tenter l’ascension du Pico Sagrado, un sommet de 6 300 mètres réputé pour sa dangerosité et les légendes qui l’entourent.

Les alpinistes, originaires de la commune de Tlakoyan, étaient des grimpeurs chevronnés. Menée par Itzel Xocoatl, une figure respectée dans le milieu de l’alpinisme kah-tanais, l’équipe comptait cinq autres membres, dont deux guides locaux de la région. Leur objectif était ambitieux : explorer une face inexplorée du Pico Sagrado, appelée la Face des Brumes en raison des bancs de nuages qui enveloppent souvent ses parois abruptes.

Le groupe était parti il y a deux semaines, équipé de matériel de pointe et suivi via un système de balises GPS. Toute leur exploration était documentée par des vidéos publiées quotidiennement sur les réseaux sociaux. Leur dernière transmission, reçue il y a neuf jours, faisait état d’une progression difficile en raison des conditions météorologiques. Puis, plus rien. Les balises GPS se sont éteintes, plongeant les proches et followers des alpinistes et la commune de Cruce Alto dans l’angoisse.

Le Pico Sagrado n’est pas une montagne ordinaire. Pour les habitants autochtones de la région, il est considéré comme le domaine des Teotl des Vents, des entités surnaturelles censées punir ceux qui osent perturber leur quiétude. Les légendes locales racontent que quiconque tente de défier la montagne sans effectuer les rites appropriés risque de "disparaître dans les brumes, avalé par la colère des esprits". Ces croyances, bien que souvent reléguées au rang de folklore, ont pris un tout autre poids après cette disparition.

"C’est une montagne qui prend," déclare Ameyalli Chula, une aînée de la commune voisine de Nehuetl, située au pied de la chaîne. "Elle a toujours pris, et elle continuera à prendre. Vous pouvez l’appeler superstition, mais combien de corps ont été retrouvés là-haut ? Aucun."

Alertées par l’absence de nouvelles, les communes locales, soutenues par des volontaires des communes voisines et la Protection Civile, ont rapidement lancé une opération de recherche. Mais les conditions dans la Cordillère Centrale rendent toute progression lente et périlleuse. Des tempêtes de neige soudaines, des pentes instables et une visibilité souvent réduite compliquent le travail des équipes au sol.
Des drones ont été déployés pour survoler la Face des Brumes, mais leurs caméras n’ont révélé que des falaises nues et des avalanches récentes. "C’est comme si la montagne elle-même s’efforçait d’effacer toute trace de leur passage," déplore Antonio Faraise, coordinateur des secours.

Face à cette disparition, les spéculations vont bon train. Certains évoquent une avalanche massive, qui aurait emporté tout le groupe et enseveli leurs corps sous des tonnes de neige. D’autres pointent du doigt des fissures glaciaires profondes, capables d’engloutir quiconque s’y aventurerait. Mais pour les habitants de la région, les explications rationnelles ne suffisent pas.

"La montagne a une volonté," affirme Nahuel Topiltzin, un guide expérimenté ayant refusé de participer à l’expédition en raison de ses propres croyances. "Vous pouvez la cartographier, la grimper, mais elle ne se laisse jamais dompter. Quand elle décide de garder quelque chose, elle le garde."

À Cruce Alto, la disparition des alpinistes a laissé un vide béant. Les proches des disparus organisent chaque jour des veillées sur la grande place communale, espérant un miracle ou des nouvelles. "Itzel n’était pas seulement une alpiniste, elle était une inspiration pour toute la commune," témoigne Quetzalli Ohtli, une amie proche. "Si elle est partie, c’est comme si une partie de nous avait disparu avec elle." Les discussions s’enflamment également autour de l’impact écologique et spirituel de ces expéditions. Certaines voix s’élèvent pour demander une interdiction des ascensions du Pico Sagrado, arguant que la montagne doit rester intacte et respectée. D’autres soutiennent que la solution réside dans une meilleure préparation ou encore des rituels d’apaisement plus strictement respectés avant toute tentative d’ascension.

Pour l’instant, le Pico Sagrado garde ses secrets. Les recherches continuent, mais chaque jour qui passe diminue les chances de retrouver les alpinistes vivants. La montagne, elle, donne peu de signe de quoi que ce soit d’autre que son immuabilité.
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Akai Kagami
Le Miroir Rouge, définitivement radical.


Renouvellement du Directoire du Commissariat à la Paix : la Convention valide le choix de la Garde Communale et accepte le retrait des citoyen-généraux Mealior, Argento et Mikami.

Après un vote en bonne et due forme et de rapides tractations, la nouvelle composition du Directoire, réduit de quatre à trois membres, a été approuvée par les communes et le parlement général, entérinant le passage d'un directoire d'administrateurs à un directoire composé d'officiers récemment déployés à l'étranger.

NOM

C’est officiel, après plus de dix ans de bons et loyaux services, les camarades directeurs de la Garde Communale ont quitté leur poste. Dix ans de gestion efficace qui auront participé à faire croître l’embryon d’armée de métier, conçue sur le modèle de la garde communale d’Axis Mundis, seul corps armé légal durant la reconstruction, en une force d’intervention capable de répondre au devoir historique de l’Union à travers le monde.

Le plus commenté de ces départs reste sans doute celui du citoyen-général Alt Mikami, qui a supervisé cette décennie de recomposition des forces armées. Le héros de la Révolution et chef de la Garde d’Axis Mundis avait cependant toujours décrit sa présence au sein du directoire comme "provisoire", déclarant dans plusieurs entretiens et off être de toute façon trop âgé pour réellement comprendre les enjeux du nouveau millénaire, et préférant laisser dès que possible sa place à de nouveaux officiers plus au fait des caractéristiques de ce "nouveau monde". Si sa non-reconduction à la tête de la Garde est pour l’heure l’élément le plus commenté de ce renouvellement du Directoire, il faut noter que les camarades Esther Mealior et Zephreïne Argento, de l’Armée de l’Air et de la Marine Militaire Communale, n’ont pas non-plus souhaités renouveler leur présence au sein du directoire. La citoyenne Mealior devrait retourner à Kotios pour gérer les garnisons Eurysiennes de l’Union, quant au citoyen Argento il a fait part de sa volonté d’une carrière dans la représentation locale au sein de sa commune natale des Îles Marquises.

Reste la camarade Hazel Maillard, laquelle est en poste depuis un an seulement, après la démission pour raisons de santé du citoyen vice-amiral Hueynotl. Largement inconnue du grand public, la citoyenne Maillard s’est notamment illustrée en menant l’imposante réforme des corps logistiques de l’Union après la disparition des réseaux Pharois, optimisant les coûts logistiques liés au déploiement de plus de 60 000 gardes communaux à travers le monde. La directrice a été largement élue sur un programme visant à l’accentuation des moyens logistiques de l’Armée, tâche qu’elle s’est engagée à mener après des accords avec l’Assemblée des Communes et la Convention Générale suite aux lois de programmation des finances confédérales. On peut supposer que la décision des citoyens Mealior, Argento et Mikami de ne pas briguer un nouveau mandat ne met pas en danger cette volonté affichée de la directrice, laquelle aurait accueilli la nomination de ses deux nouveaux collègues avec "satisfaction", selon des bruits de couloir.

C’est que ceux-là ne sont pas des moindres. Ce sont en effet les très médiatisés citoyens Oyoshi Kitano et Cormac MacUalraig qui ont été plébiscités par les gardes et validés par l’Union pour prendre la codirection du Directoire. Très médiatisés, mais plus par un hasard des évènements que suite à une volonté prononcée de leur part. Oyoshi Kitano, pour commencer, est connu pour avoir été nommé à la tête de l’Opération de Maintien de la Paix au Mokhaï, jugée nécessaire par une coalition de pays du Nazum après l’effondrement de la paix civile au sein de ce qui était alors un pays très nouvellement indépendant, en proie à une forte instabilité politique et à un risque d’installation de dictature eurycommuniste. Là, le citoyen Kitano a été remarqué pour la façon dont il a su gérer la coordination des troupes issues de différentes nationalités et naviguer entre les nécessités politiques d’une opération qui s’est rapidement transformée en vrai effort de nation building et la confrontation armée contre les forces Loduarienne déployées dans la région. Il s’y était notamment distingué par un style diplomate et efficace, et est depuis considéré comme l’exemple du "chef de guerre kah-tanais type" par les représentants issus des clubs radicaux de l’Union.

Le citoyen Cormac MacUalraig, pour sa part, était principalement connu au sein de la Garde pour être en charge de la lutte anti-terroriste menée dans le sud de l’Union contre la Coalition Damaniste Kah-tanaise et les cartels proliférant dans les jungles du Paltoterra. Ancien membre de la protection civile, il a pensé un certain nombre des stratégies d’insurrection et de contre-insurrection enseignée au sein des brigades internationales et dans les mouvements révolutionnaires communalistes à travers le monde. Sa présence médiatique était cependant quasi inexistante avant la guerre contre la Communaterra, à la tête de laquelle il a été nommé du fait de son expérience avec ce genre de conflit. D’un style définitivement plus réservé que le citoyen Kitano, son expérience de terrain et son succès certain sur le sol paltoterran en font cependant un choix assez consensuel au sein de la troupe et de la Convention.

Cette nouvelle composition du Directoire, formée par des officiers ayant connu le terrain ou menés des actions concrètes pour assurer et consolider la force de projection kah-tanais, semble donc marquer la fin de la période de réorganisation de la Garde et l’ouverture d’une période de consolidation des acquis stratégiques et humains des dix dernières années. Pour le moment aucune conférence de presse n’a été donnée et la seule ligne de ce nouveau Directoire est, selon la déclaration lapidaire du directeur MacUalraig, de « suivre les demandes de la Convention ». On peut cependant estimer qu’un audit des Armées et de leur besoin est en préparation, d’autant plus que cette recomposition se fait en parallèle au second congrès du LiberalIntern, dont les conclusions pourraient bien affecter la doctrine militaire de la Confédération.

Quoi qu'il en soit, l’arrivée d’officiers issus du terrain et aguerris par des opérations concrètes à la tête du Directoire est perçue comme une confirmation du tournant réaliste de la politique militaire kah-tanaise. Le Club de l’Accélération a immédiatement salué le renouvellement du Directoire comme "une évolution logique dans la guerre permanente que mène l’Union contre l’impérialisme et la réaction." Dans une déclaration officielle, un porte-parole a affirmé :

"Ce Directoire marque la fin des hésitations et le début d’une période où nous assumons pleinement notre rôle : celui de moteur révolutionnaire. Ces trois figures ont prouvé sur le terrain que la force et la vitesse sont nos meilleures armes."

De même, nos camarades du Syndicat des Brigades, toujours prompt à défendre une politique interventionniste, a commenté par la voix d’un de ses représentants :

"Ce Directoire est celui de la consolidation. Nous n’avons plus le luxe de nous reposer sur nos acquis. Ces nominations garantissent que la Garde ne deviendra pas un simple appareil défensif, mais restera une force capable de frapper où et quand il le faut."

Enfin, les factions révolutionnaires pragmatiques, moins interventionnistes que les Accélérationnistes mais favorables à une armée forte et bien organisée, ont vu dans ce changement un signe de professionnalisation et de maturité stratégique. Un membre du Club de l’Impossible a commenté :

"La révolution est un processus vivant, et nous ne pouvons pas nous permettre de laisser notre défense entre des mains naïves. Ce Directoire est une garantie que l’Union restera prête face au renforcement de nos adversaires."

Toutefois, ces choix n’ont pas suscité l’enthousiasme de tous. Plusieurs clubs politiques plus modérés ou pacifistes ont exprimé leur inquiétude face à ce qu’ils perçoivent comme une militarisation accrue de l’Union. Le Club du Temple, s’est notamment montré réservé sur la direction prise par la Garde. Dans un communiqué, ils soulignent :

"Nous comprenons la nécessité d’une défense forte, mais ce Directoire semble incarner une vision plus tournée vers la confrontation que vers la coopération. L’Union ne doit pas perdre son âme révolutionnaire en se calquant sur des modèles militaristes extérieurs."

De son côté, Confédération & Collaboration, fer de lance des confédéralistes, a exprimé sa crainte d’un éloignement des principes de décentralisation militaire. Selon l’un de ses représentants :

"Historiquement, la Garde Communale a toujours été un outil au service des communes, et non une entité se suffisant à elle-même. Si la Convention Générale et le Directoire prennent trop de place dans les décisions militaires, nous risquons de perdre l’équilibre fondamental entre coordination et autonomie locale."

Enfin, la Coalition Isolationniste et Esthétisante, représentée notamment par le Club des Splendides, a ouvertement critiqué la nomination d’officiers ayant joué un rôle actif dans des conflits internationaux. Dans un discours très relayé, un de ses membres a déclaré :

"Nous voyons ici l’empreinte grandissante du LiberalIntern sur notre doctrine militaire. De protecteurs de notre Union, nous devenons des soldats d’un mouvement international qui, s’il partage certaines valeurs, n’est pas notre priorité. Le Grand Kah doit se recentrer sur lui-même."

Si cette nouvelle direction a déjà fait couler beaucoup d’encre, les prochaines décisions du Directoire donneront une indication plus claire sur l’orientation militaire de l’Union. Trois questions majeures se posent :

La Garde va-t-elle renforcer son engagement au sein de l’Internationale Libertaire, au risque d’une sur-extension de ses forces ?

Réforme des forces armées : Va-t-on assister à une professionnalisation encore plus marquée de la Garde, au détriment des milices communales ?

Nouvelle doctrine militaire : Un recentrage sur la défense territoriale est-il encore possible, ou l’Union est-elle désormais engagée dans une logique d’intervention internationale systématique ?

Si la déclaration officielle de Cormac MacUalraig, laisse peu de place aux spéculations immédiates, il est évident que les prochaines décisions du Directoire auront un impact majeur sur la position stratégique du Grand Kah.
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L'AVANT-GARDE SECTIONNELLE
Nous sentons l'air du temps.

21/10/2015
IL FAUT DES SOLDATS, PAS DES SCRIBOUILLARDS.
Le Directoire a été purgé. Il reste l’acier.
"SI SI SI SI SI SI SI SI SI SI SI SI"

IL FAUT DES SOLDATS, PAS DES SCRIBOUILLARDS.

Ces mots, que certains osent encore murmurer avec un sourire en coin, résonnent aujourd’hui comme un cri de guerre. Le Directoire de la Garde Communale a été purgé. Les gestionnaires sont partis. Les diplomates ont plié bagage. Ne restent que ceux qui savent se battre, ceux qui savent tuer, ceux qui savent qu’une révolution ne se fait ni avec des accords, ni avec des compromis, mais avec du feu et du sang.
Pendant trop longtemps, le Directoire a oscillé entre comité administratif et organe exécutif, cherchant un équilibre entre bureaucrates et combattants, entre planificateurs et guerriers. Erreur fatale. Car si l’on confie une épée à un comptable, il trouvera mille raisons de ne pas s’en servir. Mikami et son Directoire ont consolidé les structures, assuré la logistique, évité l’effondrement post-révolutionnaire. C’est bien. C’est fait. C’est fini.
Désormais, la Garde doit entrer dans une ère de projection totale.
Kitano, architecte de la stabilisation militaire au Mokhaï, a prouvé qu’il savait manœuvrer les alliances, coordonner les feux, frapper là où ça fait mal. MacUalraig, stratège de la chasse aux rebelles dans le Paltoterra, a démontré son intelligence tactique et son refus de la demi-mesure. Maillard, enfin, incarne la logistique de l’efficacité : elle a restructuré l’arrière, elle a rationalisé le front, elle a redonné du mordant aux crocs de la Garde.
QUATRE SIÈGES, TROIS SIÈGES.

La réduction du Directoire n’est pas un simple réajustement.
C’est un signal.
Un ménage.
Un recentrage sur l’essentiel.

Fini les querelles intestines. Fini les décisions à retardement. Le pouvoir se concentre. Certains crieront au retour du centralisme militaire. Qu’ils crient. Pendant qu’ils bavardent, la Garde doit se préparer aux conflits à venir.
Car nous savons que l’Union est assiégée. Que les ennemis rampent dans l’ombre, que les corrompus de l’intérieur intriguent, que les faibles marchandent nos forces au lieu de les brandir. Les hésitations ne sont plus permises. La Garde ne peut plus être un organisme à plusieurs voix, où les modérés tentent de freiner les décisions nécessaires à la protection de l’Union.
L’opposition à cette réforme ? Des voix fatiguées.
Des clubs politisés, des nostalgiques d’un Grand Kah qui n’existe plus.
Des faibles.

Ceux-là même qui ont freiné les avancées décisives de la dernière décennie et qui, dans leur lâcheté, refusent d’admettre que l’Histoire appartient à ceux qui osent.
FRAPPE RAPIDE. STRATÉGIE DU CHOC.

Avec Kitano et MacUalraig, les mots d’ordre sont clairs : frappe rapide, stratégie du choc, annihilation des menaces internes et externes. C’est le retour d’une doctrine résolument pragmatique, débarrassée des scories idéalistes qui ont plombé les ambitions militaires de l’Union dans les précédentes années.
Le Grand Kah a un devoir historique, une mission révolutionnaire. Il ne s’agit plus de simplement exister dans un monde hostile. Il s’agit d’arracher le contrôle du destin aux mains des faibles et des timorés. Nous savons ce qui est nécessaire. La Garde doit être prête à briser ses chaînes d’abstraction et de retenue. Elle doit se préparer à être l’outil véritable de la transformation du monde.
Nous ne croyons pas aux coïncidences. La réforme du Directoire s’aligne avec le Congrès du LiberalIntern, avec la nécessité de redéfinir notre place dans la lutte globale contre les forces réactionnaires. Le Grand Kah doit-il s’armer encore plus massivement ? Doit-il être le fer de lance d’un nouvel ordre révolutionnaire ?
Le Comité de Volonté Publique tergiverse.
Les Confédéralistes et les timorés veulent encore croire aux faux équilibres diplomatiques.

Mais la Garde, elle, sait déjà. Elle sait que la guerre ne prévient pas avant d’éclater. Elle sait que le Grand Kah ne survivra pas s’il ne frappe pas en premier.
Nous ne sommes plus à l’époque des modérés aux yeux cernés qui feuillettent des dossiers en hochant gravement la tête.
LE GRAND KAH NE PEUT PLUS SE CONTENTER D’EXISTER.

Il doit s’imposer.
Déborder.
Consumer.
Absorber.
Refaçonner.

Et ce ne sont pas les couards des autres clubs qui vont l’y aider. Ils tergiversent. Ils reculent. Ils nous expliquent que le monde est "compliqué", qu’il faut "négocier", qu’il faut "tempérer".
TEMPÉRER QUOI ?

Tempérer la flamme ?
Tempérer la vitesse ?
Tempérer l’inévitable ?

NON.

La Roue tourne et elle ne s’arrêtera pas pour les timides.
Il fallait un Directoire capable d’accélérer, et nous l’avons.
Kitano. MacUalraig. Maillard.

Trois noms,
comme une série de coups de canons.

Trois soldats.
Trois techniciens du chaos.
Trois officiers qui savent que l’Histoire ne se joue pas sur du papier
mais dans l’acier brûlant des canons et des moteurs en surchauffe.

QU’ON CESSE DE NOUS RACONTER DES HISTOIRES :
NOUS SOMMES ENCERCLÉS.

Dans chaque capitale étrangère, on murmure sur notre chute. On prévoit la date de notre effondrement. On espère en secret notre immobilisme.
Ils veulent que nous hésitions.
Ils veulent que nous doutions.
Ils veulent que nous soyons ce Grand Kah paisible et inoffensif qu’ils fantasment dans leurs congrès de pleutres et leurs dîners mondains.

Ce Grand Kah n’existe pas.
Il n’existera jamais.

Nous sommes la dernière Révolution vivante. Nous sommes l’anomalie.
Une société libre, belliqueuse, imprévisible, ingouvernable de l’extérieur.
Une nation qui ne fonctionne pas selon leurs règles, qui ne joue pas leur jeu.
Nous n’avons pas de rois, pas de présidents, pas de banques centrales, pas de conseils d’administration.
Nous sommes une marée, une marée mouvante, et c’est cela qu’ils craignent.

ET POURTANT, NOUS AVONS ACCEPTÉ DE NOUS ENCHAÎNER.

Nous avons laissé nos propres institutions nous ralentir.
Nous avons toléré les modérés, les faibles, les administrateurs, les négociateurs.
Pire encore : nous avons cru, nous aussi, qu’il était possible d’être prudents.
Nous avons cru que nous pouvions discuter.

ERREUR.

Regardez où nous en sommes.
Le monde se militarise.
Les États se réarment.
Des coalitions se forment contre nous, dans les salons feutrés et les quartiers généraux des alliances réactionnaires.
Des armées nattent leurs fusils, fabriquent leurs tanks, affûtent leurs missiles.
Et nous ? Nous avons attendu.
Nous avons laissé nos forces moisir sous des couches de paperasse et d’idéalisme dépassé.

Plus maintenant.
La réorganisation du Directoire n’est que la première étape d’un réarmement généralisé.
Il ne s’agit plus de préserver l’Union.
Il s’agit de la projeter.
Nous sommes la Garde du Grand Kah.
Nous ne défendons pas.
Nous avançons.

LE GRAND KAH NE GAGNE PAS PAR LE COMPROMIS.

Il gagne par l’audace.
Par la surprise.
Par la fureur.

Nous devons redevenir ce que nous avons toujours été :
Une nation de pirates, de guerriers et d’inventeurs.
Une nation qui déchire le ciel en hurlant et impose au monde un rythme qu’il ne peut pas suivre.

LA GARDE NE SE PRÉPARE PAS À SUBIR.
ELLE SE PRÉPARE À INITIER.

Kitano est un stratège des théâtres étrangers.
Il sait lire un front comme on lit un texte sacré.
Il sait où frapper, où plier, où rompre et rejaillir.

MacUalraig est un chasseur.
Il ne traque pas des soldats.
Il traque des concepts.
Là où il passe, les commandements s’effondrent, les résistances s’effritent,
les ennemis se rendent compte qu’ils ont déjà perdu avant même d’avoir tiré.

Maillard est l’intendance du fer et du feu.
Elle n’a pas besoin d’être sur le front, car le front est déjà gravé sur ses cartes et dans ses matrices logistiques.
Elle gère, optimise, pousse, accélère.
Elle sait où doivent être nos armes avant même que nous en ayons besoin.

IL NE S’AGIT PLUS DE RÉFORMES.
IL NE S’AGIT PLUS DE STRATÉGIES À LONG TERME.

Il s’agit d’action immédiate.
Il s’agit d’un électrochoc.

Le monde ne va pas nous laisser respirer.
Nous n’avons pas ce luxe.
Nous n’avons pas dix ans, nous n’avons pas cinq ans.
Nous avons peut-être quelques mois avant que la situation ne bascule dans une guerre totale.

NOUS N’AVONS PAS LE TEMPS.

Nous n’avons pas le temps pour la prudence.
Nous n’avons pas le temps pour la lâcheté.
Nous n’avons pas le temps pour les calculs politiques et les compromis entre clubs.

LA GARDE DOIT FRAPPER.
LA GARDE DOIT S’ARMER.
LA GARDE DOIT DÉVASTER SES ENNEMIS
AVANT MÊME QU’ILS AIENT EU LE TEMPS D’ASSEMBLER LEURS FORCES.

C’EST UNE GUERRE D’IDÉES.
C’EST UNE GUERRE DE VITESSE.
C’EST UNE GUERRE OÙ LE PREMIER À HÉSITER MOURRA DANS LA SECONDE.

Regardez autour de vous.
Regardez ce que devient le monde.
Regardez ce qu’ils veulent que nous soyons.
Des souvenirs.
Des vestiges.
Une anomalie qu’ils finiront par écraser.

Nous avons une alternative.
NOUS POUVONS ÊTRE LA TEMPÊTE.
NOUS POUVONS ÊTRE LA FIN DE L’ANCIEN MONDE.
NOUS POUVONS ÊTRE LA FORCE QUI REDÉFINIT LES RÈGLES.
NOUS POUVONS ÊTRE L’ULTIME RÉVOLUTION.

Et nous savons tous, au fond, que nous n’avons pas le choix.
UN JOUR VIENDRA
OÙ IL FAUDRA CHOISIR
ENTRE LE SILENCE ET LE COUP DE TONNERRE.

Nous savons où se tiendra la Garde ce jour-là.
ET VOUS ?
21619
Akai Kagami
L’Observateur du bien Commun, Bulletin officiel et quotidien du Parlement Général.



Sur la réforme des échanges commerciaux et la différenciation tarifaire, portée par le Comité de la Régulation Économique, par l’intermédiaire de la Citoyenne Akemi LI.

Le Comité de la Régulation Économique a pris place au Parlement Général à 15h40. L’ordre du jour suit son cours jusqu’à 16h10, où la question de la réforme des échanges commerciaux, avancée par la Commission Intercommunale du Commerce et de la Régulation des Échanges, doit être soumise au débat. La Citoyenne Akemi Li, au nom du Comité, se rend à la tribune centrale sur invitation du Premier Orateur de la Convention.

C. LI : Citoyens, citoyennes, délégués de l’Union, tribuns de la révolution, l’Union ne peut pas et ne doit pas être complice du crime économique qui gangrène le monde ! Nous avons construit un modèle, nous avons bâti nos communes, nos usines, nos fermes, nos académies, avec un seul principe : la dignité humaine ne se négocie pas !

(Vifs applaudissements des Amies de la Commune et des bancs de l’Avant-Garde.)

C. LI : Pourtant, que voyons-nous ? Nos coopératives sont écrasées par une concurrence déloyale ! Nous accueillons dans nos ports des marchandises produites dans des conditions que nous réprouvons, à des coûts que seul l’esclavage salarié peut permettre ! Nous avons banni l’oppression du travail de notre terre, mais nous lui ouvrons nos marchés ? Sommes-nous à ce point naïfs que nous nourririons les chaînes qui veulent nous étrangler ?

(Exclamations de colère. Un député du Club de l’Ouverture lance un "C’est une honte !". Quelques députés de la modération ricanent.)

C. LI : Camarades, la situation est absurde. La neutralité douanière actuelle est une subvention indirecte aux exploiteurs. Nous permettons à des marchandises issues de la surexploitation des ouvriers, du pillage des terres et du mépris des normes de se vendre chez nous sans la moindre restriction ! Cela doit cesser !

("Oui !" – Cri des bancs des Phalanstères et du Syndicat des Brigades.)

C. GUREN (Les Phalanstères) : On entend ici des appels à la justice, à la morale, au bon droit ! Mais la réalité, citoyennes et citoyens, la réalité du monde, c’est que nous ne sommes pas seuls, et que l’économie ne fonctionne pas sur la vertu mais sur l’intérêt, allons !

(Vives exclamations d’indignation. Un député des Amies de la Commune lance : "L’intérêt de qui ? Des capitalistes ?" d'autres lui demandent de se taire.)

C. GUREN : Qu’on ne me prête pas des intentions que je n’ai pas ! Nous voulons tous la prospérité du Grand Kah. Mais cette réforme, dans sa version brutale, est un suicide commercial ! Que croyez-vous ? Que les marchands étrangers vont docilement plier devant vos principes ? Eh bien non ! C’est pourtant vrai: ils iront voir ailleurs !

(Brouhaha. C. Li croise les bras et sourit d’un air sceptique.)

C. LI : Que voilà une belle frayeur que vous tentez d’insuffler à cette assemblée ! Il faudrait donc que nous tremblions devant la menace de marchands exaspérés ? Mais dites-moi, citoyen Guren, qui a le plus besoin de ces échanges, eux ou nous ? Qui trouve ici un marché stable, solvable et organisé, et qui peut se passer de leurs pacotilles produites dans la misère ?

(Rires et applaudissements des bancs des Splendides et des Amies de la Commune.)

C. WENSA (Club de l'accélération) : Assez de prudence mesquine ! L’histoire l’a prouvé : nous ne survivons que par la fermeté et l’action. Si nous reculons aujourd’hui, demain ils nous imposeront encore plus de compromis. Que les pleutres marchands étrangers aillent pleurer ailleurs ! Qu’ils s’adaptent ou qu’ils s’écroulent, cela ne nous regarde pas ! Nous, nous devons défendre nos travailleurs !

(Les bancs radicaux applaudissent.)

C. ZHANG (Amicale Sociale-Démocratique) : Mais nous sommes un géant, et un géant ne fonce pas tête baissée ! Pourquoi choisir l’affrontement alors que nous pouvons influencer ? La force d'un géant, mes amis, est dans sa prévoyance. La vraie force ! Je vous le répète, un barème progressif, une transition organisée, voilà la vraie force ! Forcer les marchands à s’adapter, oui ! Mais leur donner le temps de le faire, afin qu’ils n’aient aucun prétexte pour détourner leurs échanges ailleurs. Nous devons agir avec méthode, intelligence.

(Acquiescement des bancs de Technocratie © et du Club de l’Ouverture.)

C. TOLVÉ (Club de l’Ouverture) : Soit, un barème progressif peut être une solution, mais il ne doit pas devenir une excuse pour temporiser éternellement ! Si nous laissons trop de marge de manœuvre, les exploiteurs trouveront mille subterfuges pour y échapper !

("Il a raison !" – Cri des bancs de l’Avant-Garde. La citoyenne Maïko demande la parole et l’obtien.)

C. MAÏKO (Section Défense) : Camarades, citoyens, compagnons d’armes et de labeur, laissez-moi vous parler de cohérence. L’Union kah-tanaise, notre œuvre collective, notre héritage révolutionnaire, s’est bâtie sur la volonté de briser les chaînes du capitalisme et de l’exploitation. Nous avons aboli les rapports de domination dans nos propres communes, nous avons chassé l’État et ses parasites, nous avons bâti un modèle fondé sur l’autogestion, la démocratie directe et la souveraineté populaire. Mais que voyons-nous aujourd’hui ? Une incohérence flagrante. Une faille, une contradiction qui menace notre édifice !

(Elle marque une pause.)

C. MAÏKO :Nous prétendons défendre un commerce éthique et équitable, pourtant nous ouvrons grand nos ports aux productions issues de l’exploitation des peuples. Nous nous vantons d’un système de travail libéré, mais nous laissons nos marchés inondés par des marchandises façonnées dans des usines où le travailleur n’a pas même le droit de lever la tête. Sommes-nous naïfs au point de croire qu’il suffit de se détourner du spectacle pour qu’il cesse d’exister ?

(Elle désigne du doigt un délégué du Club de l’Ouverture, qui sursaute légèrement.)

C. MAÏKO : Toi, citoyen, et tes camarades du Club de l’Ouverture, vous craignez l’isolationnisme ? Vous redoutez que nous soyons perçus comme une forteresse refermée sur elle-même ? Mais de quelle ouverture parlez-vous ? Celle qui consiste à donner nos devises aux patrons étrangers sans poser de conditions ? Celle qui consiste à laisser les bourreaux du prolétariat dicter les termes de notre commerce ? Si c’est cela, alors non, je ne veux pas de cette ouverture ! L’Union n’a pas à se plier aux règles du marché mondial tel qu’il est, c’est lui qui doit plier devant notre modèle !

(Le Club de l’Ouverture proteste vivement. Plusieurs voix s’élèvent. Le Premier Orateur hausse le ton.)

P.O. Benedict : Silence ! La parole reste à la citoyenne Maïko.

C. MAÏKO : Mais parlons de concret. Cette réforme, qu’en est-il réellement ? Il ne s’agit pas de couper les ponts avec le reste du monde, il ne s’agit pas d’établir des barrières infranchissables. Il s’agit d’imposer des conditions. Des conditions qui reflètent nos valeurs, notre engagement, notre intransigeance envers l’exploitation et la destruction. La question est simple : voulons-nous être un marché ouvert à toutes les abjections ou voulons-nous être un phare pour ceux qui, ailleurs, tentent de bâtir un monde nouveau ?

Camarades, nous parlons ici d’une lutte. Une lutte économique, mais aussi une lutte de classes. Il ne suffit pas de déclarer nos principes pour qu’ils s’imposent d’eux-mêmes. L’histoire nous l’a appris, l’histoire nous le hurle ! Nous devons structurer nos échanges internationaux comme nous avons structuré notre économie intérieure : en faveur des travailleurs, en faveur de la coopération, en faveur d’un avenir où la production ne se fait plus au prix du sang et de la misère !

Nous avons un choix à faire ! Soit nous adoptons des règles claires, des règles qui favorisent les structures coopératives et pénalisent les exploiteurs. Soit nous continuons à faire semblant de ne rien voir, et alors nous serons complices. Et qu’on ne vienne pas me parler de prudence ! De compromis ! Les compromis, camarades, c’est ce qui fait que tant de révolutions se sont effondrées sous leur propre lâcheté ! Il n’y aura pas de compromis avec ceux qui traitent les travailleurs comme du bétail ! Il n’y aura pas de compromis avec ceux qui pillent et polluent ! L’Union kah-tanaise ne sera jamais l’otage du marché mondial ! Nous avons fondé une puissance, et cette puissance doit peser !

(Certains députés frappent du poing sur leurs bancs en signe d’approbation. D’autres protestent violemment.)

C. LUCUESCO (La Conserve) : Et voilà, toujours les mêmes rengaines ! Nous avons entendu la section Défense nous dire, avec le ton de ceux qui croient parler au peuple alors qu’ils n’adressent qu’à leurs partisans les plus exaltés, que toute forme de pragmatisme est une trahison. Une trahison ! Mais enfin, camarades, depuis quand l’Union s’est-elle construite sur des formules incantatoires ? Il y a une réalité à laquelle il faut faire face ! L’idéalisme est une belle chose, mais il ne nourrit pas nos caisses, il ne remplit pas nos greniers, il ne construit pas nos infrastructures ! Le Grand Kah est une puissance, certes, mais une puissance qui dépend de ses échanges ! Nous avons besoin d’importer, nous avons besoin de négocier ! Vous voulez faire plier le marché mondial ? Mais c’est le marché mondial qui nous fera plier, si nous le heurtons sans préparer le terrain !

(Des rires parcourent les bancs de la modération. Certains députés crient au fatalisme. D’autres acquiescent.)

C. MAÏKO (Section Défense) : Cessez donc vos simagrées, camarades ! Vous êtes pathétiques à force de reculer ! Si nous sommes ici, ce n'est pas pour caqueter comme des bourgeois autour d’un débat universitaire. L’Union kah-tanaise n’a pas été bâtie sur la prudence, ni sur l’attentisme. Nous avons pris le monde à la gorge, nous avons arraché notre liberté aux mains des lâches et des traîtres, et maintenant, vous voudriez qu’on fasse preuve de retenue ? Quelle honte.

La neutralité tarifaire actuelle est une absurdité, une insulte à tout ce que nous avons construit. Nous avons écrasé l’esclavage du salariat ici, chez nous, mais nous continuons à acheter des marchandises façonnées par des mains enchaînées ailleurs. Nous avons brisé le cycle de l’exploitation sur notre sol, mais nous acceptons qu’il prospère dans les usines des États capitalistes, et pire encore, nous lui offrons nos devises, notre marché, notre caution morale !

(Le Club de l’Ouverture gronde, certains se lèvent pour répliquer, Maïko est interrompue par la citoyenne Espérance, qui lève les deux bras.)

C. ESPÉRANCE (Club des Splendides) : Citoyens, citoyennes, il me semble que nous avons déjà perdu bien trop de temps à parler du monde extérieur. Toujours le monde extérieur, encore le monde extérieur ! Vous me fatiguez avec vos inquiétudes sur les oppressés d’ailleurs, les luttes d’ailleurs, les guerres d’ailleurs ! Nous sommes ici, nous sommes ensemble, et nous sommes magnifiques. Notre Union est le seul miracle politique que cette planète ait jamais connu, et nous devons cesser d’agir comme si nous devions encore prouver quelque chose à des sociétés stériles, médiocres et vulgaires.

(Quelques murmures d’approbation dans les rangs du Club des Splendides, l'ensemble du reste de la députation semble sceptiques.)

C. ESPÉRANCE : Laissez-moi poser une question simple : que nous ont-ils apporté, ces peuples que nous voulons "libérer" ? Qu'ont-ils fait pour nous ? Ont-ils levé le petit doigt pour protéger notre révolution ? Ont-ils même cherché à comprendre notre art, notre pensée, notre musique, notre joie ? Non ! Ils nous regardent avec mépris, avec condescendance, et quand ils ne nous ignorent pas, ils nous calomnient ! Eh bien, qu'ils aillent tous au diable ! Nous devons nous occuper de nous-mêmes. Nous devons renforcer nos communautés, créer, aimer, et laisser ces misérables s’entre-dévorer ! Le Grand Kah n’est pas une mère nourricière pour un monde moribond, c’est un joyau solitaire au sommet du monde !

(Quelques ricanements discrets du côté du Club de l’Avant-Garde. Le citoyen Borisov, assis nonchalamment, lève la main et intervient d’une voix traînante. Le Premier Orateur lance un regard à Maïko, qui lui indique de laisser faire.)

C. BORISOV (Mouvement Pirate) : Charmant. Vraiment, Espérance, tu me donnes envie de pleurer d’émotion. Mais j’ai une toute petite objection.

Tu crois vraiment qu’ils vont nous laisser tranquilles ? Tu crois qu’on peut se retrancher derrière nos barricades et que le monde extérieur va juste... Nous ignorer ? Qu’ils vont nous regarder nous amuser, nous épanouir, nous enivrer, et se contenter de soupirer d’ennui ? Non, ma chère, ils viendront. Comme ils sont toujours venus. Avec des bombes, des saboteurs, des faux sourires et des contrats empoisonnés. Ils nous veulent morts, Espérance, et ce n’est pas en leur envoyant des chansons et des sculptures qu’ils vont renoncer à nous écraser !

C. ESPÉRANCE : Ah ! Tu exagères ! Tu dramatises ! Comme toujours, les révolutionnaires de ton genre ne savent que brandir la menace du couteau sous la gorge, de la guerre imminente ! J’en ai assez de vos discours paranoïaques !

C. BORISOV : Alors fais un vœu, ma chère. Souffle très fort sur toutes ces menaces, et peut-être qu’elles s’envoleront. Peut-être que les marchands d’armes, les monarchies, les capitalistes et les réformistes se mettront soudain à aimer notre "incroyable et merveilleux" petit coin de paradis. Peut-être même qu’ils organiseront des festivals pour nous rendre hommage. Qui sait ? Tout peut arriver.

C. ESPÉRANCE : Vous ne comprenez rien à l’art, Borisov. Et encore moins à la beauté.

(Elle se rassoit. Le citoyen Borisov s’étire et s’affale à moitié sur son pupitre. Les discussions reprennent dans l’assemblée.)

C. MAÏKO : Bon. Eh bien. Merci à vous deux pour cette démonstration. J’espère que nous avons tous bien apprécié cette pause.

(Maïko inspire longuement avant de reprendre le fil de son discours.)

C. MAÏKO : Mais donc... Je vous entends déjà. "Prudence", "pragmatisme", "réalisme". Ce sont là les mots des faibles, des mous, de ceux qui pensent que l’histoire s’écrit en tenant compte des desiderata des oppresseurs. Eh bien, laissez-moi vous dire une chose : l’histoire ne se négocie pas, elle se prend de force ! À chaque grande avancée de la Révolution, il y a eu des pleutres pour nous dire "Ce n’est pas le moment". Mais dites-moi, camarades, quand est-ce que c’est le moment, selon vous ? Quand le dernier ouvrier du monde entier sera mort au fond d’une mine ? Quand chaque fleuve aura été empoisonné par les excréments industriels de vos "partenaires économiques" ? Quand le dernier paysan libre aura été écrasé sous le poids d’une dette ? Quand, mais dites-moi ! Quand ?

(Un fracas de protestations éclate. Les députés du Club de l’Ouverture sont debout, outrés. Les modérés tentent d’intervenir, mais Maïko frappe du poing sur son pupitre.)

C. MAÏKO : Je vais vous le dire : c’est maintenant. Maintenant que nous sommes une puissance qui compte, maintenant que nous avons des moyens, maintenant que nous avons les outils pour imposer notre vision du monde et non pas subir celle des autres. Vous voulez savoir ce que nous devons faire ? Nous devons tout simplement écraser la concurrence déloyale des exploiteurs, par tous les moyens. Le capitalisme mondial doit comprendre que ses produits n’ont plus leur place chez nous, sauf s’ils sont issus de structures conformes à notre modèle. Ceux qui refusent de s’y plier ? Qu’ils crèvent.

(Un silence s’abat sur la salle. Même les plus virulents opposants à la radicalité semblent pris de court.)

C. MAÏKO : Je vous vois hésitants. Vous avez peur que cela crée des tensions internationales. Vous avez peur de heurter les sensibilités de ces États qui s’engraissent sur le dos de leurs ouvriers et de leurs terres détruites. Mais ces gens ne nous respecteront jamais si nous ne leur imposons pas nos conditions. Un pays qui ne défend pas sa vision du monde est un pays faible. Regardez le reste du globe : qui dicte les règles ? Ceux qui ont le courage de dire "nous n’accepterons pas ça". Eh bien, c’est notre tour.

Le Grand Kah n’est pas un pays qui demande. C’est un pays qui prend.

C. LUCUESCO (La Conserve) : Voilà exactement ce que nous redoutions ! Cette réforme, dans son essence, n’a jamais été une question de justice économique, mais un prétexte pour imposer une vision monolithique au reste du monde ! Croyez-vous sincèrement que nous allons tordre le bras aux grandes puissances économiques en les menaçant avec nos droits de douane ? C’est d’un ridicule absolu ! Le Grand Kah ne peut pas vivre en autarcie !

C. ZHEN (Amicale Sociale-Démocratique) : L’attitude de la Section Défense est inquiétante. Elle ne propose pas un cadre d’échange juste, mais une guerre économique totale ! Ce n’est pas du pragmatisme, c’est du fanatisme. Nous devons encourager la transition, non pas dicter des termes impossibles à respecter !

C. ROGEL (Club de l’Avant-Garde) : Vous tremblez à l’idée que notre révolution soit hégémonique ? Mais c’est précisément cela qui nous mènera à la victoire ! Il ne s’agit pas d’un simple débat économique, il s’agit d’un front ! L’ennemi capitaliste ne négocie pas, il exploite ! Il n’y a que deux camps : ceux qui combattent et ceux qui se couchent.

(La citoyenne Li demande à monter à la tribune. Le Premier Orateur lui accorde.)

C. LI : Camarades, la citoyenne Maïko nous rappelle avec justesse que l’histoire ne s’écrit pas par des compromis pusillanimes, mais par la force de ceux qui osent l’imposer. Elle a raison sur un point essentiel : nous ne devons pas trembler face aux impérialistes, aux exploiteurs, à ceux qui pensent encore pouvoir écraser nos camarades sous le poids de leur voracité économique. Nous ne devons pas plier, car plier serait trahir. Mais nous devons également nous garder de confondre fermeté et précipitation, détermination et aveuglement.

(L’assemblée se fige un instant. La citoyenne Maïko esquisse un sourire sarcastique, mais attend.)

C. LI : Nous sommes ici pour voter une réforme qui doit structurer nos échanges avec l’extérieur. Une réforme qui doit s’ancrer dans la durée, dans la pérennité, et non pas se réduire à un geste symbolique ou une déclaration de guerre. Or, ce que nous risquons aujourd’hui, ce n’est pas de frapper un grand coup sur la table, mais de jeter cette table par la fenêtre et nous retrouver sans appui. Une politique commerciale ne peut être pensée comme une charge de cavalerie. Elle se construit, elle s’adapte, elle façonne le terrain. Elle est un outil, pas un dogme.

(Un murmure traverse la salle. Certains radicaux affichent une moue sceptique, tandis que d’autres, parmi les modérés, opinent du chef. La citoyenne Li reprend, ajustant ses notes.)

C. LI : La citoyenne Maïko pose le problème en des termes limpides : voulons-nous encore servir de marché aux produits du capitalisme mondialisé ? Non, évidemment. Sommes-nous prêts à faire de notre espace économique une zone exclusivement réservée aux entreprises coopératives et aux structures respectant nos normes écologiques et sociales ? Oui, c’est notre objectif. Mais quelle est la meilleure voie pour y parvenir ? Est-ce celle du choc brutal, de la rupture instantanée ? Non. Car ce que nous faisons ici ne doit pas être un feu de paille idéologique. Il doit être une transformation méthodique, irréversible. Une dynamique qui entraîne, qui séduit, qui convainc, et non pas une rupture qui braque et isole.

Si nous adoptons une politique de rupture totale, nous allons accélérer un phénomène bien connu : la polarisation. Nos ennemis ne cesseront jamais d’être nos ennemis, et nous n’attendons rien d’eux. Mais que se passera-t-il si nous érigeons du jour au lendemain des barrières infranchissables, sans donner d’alternative aux forces progressistes de ces mêmes pays ? Nous leur coupons l’herbe sous le pied. Nous leur interdisons tout accès à notre marché sous prétexte qu’ils ne sont pas encore assez purs, assez parfaits. Pire : nous donnerons des arguments à leurs États et à leurs capitalistes pour les marginaliser encore davantage, pour leur couper toute possibilité d’évolution. Ce que nous devons faire, ce n’est pas un blocus idéologique, mais une stratégie d’intégration contrôlée.

(Des protestations fusent du côté de la Section Défense et des Avant-Gardistes.)

C. ROGEL (Club de l’Avant-Garde) : Encore des modérés qui nous demandent d’attendre pendant que le monde brûle !

C. MAÏKO (Section Défense) : Une stratégie d’intégration contrôlée ? Voilà donc votre solution ? Tendre la main aux patrons pour leur demander poliment d’être moins voraces ?

C. LI : Non, camarade ! Camarades, ce que nous devons faire, c’est ouvrir une brèche. Une brèche par laquelle les travailleurs et travailleuses du monde entier pourront s’engouffrer pour arracher leur libération économique. Si nous appliquons un barème progressif d’abattement fiscal et douanier, nous ne donnons pas de sursis aux exploiteurs : nous offrons une opportunité aux structures qui veulent muter vers un modèle coopératif. Nous créons un levier. Nous leur disons : "Vous voulez commercer avec nous ? Alors prouvez-le. Organisez-vous, changez vos structures, adoptez nos normes. Montrez-nous que vous êtes dignes du commerce avec le Grand Kah." Et ce faisant, nous posons un précédent. Un modèle qui pourra s’imposer ailleurs. Un modèle qui ne se limite pas à une forteresse isolée, mais qui s’étend, qui contamine, qui transforme.

Vous voulez la victoire ? Alors donnez-nous les moyens d’étendre notre influence. Vous voulez la fin du capitalisme ? Alors donnez aux travailleurs du monde entier la possibilité de voir que nous leur offrons une alternative viable. Ce n’est pas en fermant nos portes que nous vaincrons, mais en les ouvrant à ceux qui sont prêts à marcher avec nous. C’est ainsi que l’on forge un avenir.

(Certains radicaux échangent des regards prudents, tandis que les modérés expriment leur approbation avec plus d’enthousiasme. C. Maïko se lève et croise les bras.)

C. MAÏKO : Vous êtes maligne, citoyenne. Mais l’histoire n’attend pas. J’espère que vos brèches ne seront pas des portes ouvertes aux opportunistes.

(Li incline légèrement la tête et quitte la tribune. La citoyenne Meredith demande à monter, précisant qu’elle ne représente par la Volonté Publique mais le Commissariat au Consensus. Le premier orateur lui accorde la parole.)

C. MEREDITH : Camarades, je ne suis pas ici pour trancher. Le Commissariat au Consensus n’a pas vocation à imposer une ligne, ni à privilégier une vision sur une autre. Son rôle est de rappeler à tous que cette tribune n’est pas un champ de bataille, mais un espace d’échange, un espace de construction commune. Et ce soir, je crains que nous ayons oublié ce que cela signifie.

Il n’y a pas de honte à la divergence d’opinions. Il n’y a pas de honte à ce que des visions s’opposent, se défient, se questionnent. C’est le propre de la démocratie révolutionnaire, et c’est la condition même de notre Union. Mais ce que j’ai entendu aujourd’hui dépasse la simple confrontation d’idées. J’ai entendu des accusations, j’ai entendu du mépris. J’ai entendu des camarades se traiter en adversaires, comme si nous n’avions pas un objectif commun.

Vous êtes-vous seulement écoutés ? Avez-vous entendu autre chose que ce qui vous confortait ? Il est facile d’asséner des vérités, de marteler des principes. Il est bien plus difficile de s’asseoir à la même table et d’accepter que l’autre a peut-être un fragment de vérité à apporter. Si nous faisons de cette assemblée un duel de postures, nous trahissons la mission qui nous a été confiée.

Je vais être franche : ma position personnelle est éloignée de celle de la citoyenne Maïko. Je ne partage ni son approche, ni sa rhétorique. Mais est-ce une raison pour la rejeter en bloc ? Est-ce une raison pour transformer ce débat en une opposition stérile ? Je dis non. Nous devons trouver un terrain commun, un espace où nos idées peuvent se confronter sans que l’issue soit un vainqueur et un vaincu. Nous ne sommes pas ici pour nous battre entre nous, nous sommes ici pour décider ensemble.

C. MAÏKO : En somme nous avons tout le temps du monde. Vous êtes des lents, c’est ce qui vous perdra.

(La citoyenne Meredith marque un temps.)

C. MEREDITH : Je vous propose une pause. Prenons le temps de respirer. Prenons le temps d’échanger hors de cette tribune, sans la pression de cette scène qui nous transforme en orateurs combattants. Discutons en dehors du formalisme et des discours. Nous reprendrons les débats après cela, mais avec l’esprit clair et, je l’espère, avec un peu plus de sérénité. Car nous avons une réforme à adopter, et elle mérite mieux que des querelles de prestige.

C. MAÏKO : Très bien. Mais sachez que les pauses ne font que retarder l’inévitable.

C. ROGEL : Ça nous laissera le temps de calculer combien de cycles révolutionnaires on a perdus en débat avant que la prochaine crise ne nous force à trancher.

C. BORISOV : Très bien. Mais que quelqu'un empêche Maïko d'utiliser cette pause pour organiser un putsch.

(Des éclats de rire fusent, même du côté des partisans de la Section Défense. Maïko ricane et lève les bras en signe d’innocence. Le premier orateur annonce la suspension temporaire de la séance.)
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Vibrance
Vibrations d’une société en mouvement

07/11/2015L’Art Kah-tanais à l’International : Expositions et Réceptions

The Double Negative » In Pictures: The 56th Venice Biennale


Au fil des décennies, l’art kah-tanais s’est taillé une place singulière sur la scène internationale. Déroutant, subversif, intense, il fascine autant qu’il déstabilise. Ce qui, autrefois, n’était perçu que comme une anomalie culturelle née des turbulences révolutionnaires de l’Union, est désormais célébré comme un phénomène esthétique à part entière, marquant de son empreinte galeries, biennales et collections muséales du monde entier.

Récemment, plusieurs expositions majeures ont mis en lumière cette vitalité artistique unique, révélant non seulement la diversité des pratiques contemporaines kah-tanaises, mais aussi la façon dont elles sont perçues à l’étranger.



"Horizons Communaux" à Pembertøn

Le Musée d’Art Contemporain de Pembertøn, haut lieu de la scène artistique mondiale, a consacré l’année 2014 à l’exploration des nouvelles pratiques artistiques issues du Grand Kah avec l’exposition "Horizons Communaux", une rétrospective monumentale de l’art kah-tanais des trente dernières années. D’une ampleur inédite, l’exposition a rassemblé plus de 150 artistes, mêlant installations monumentales, fresques urbaines, performances radicales et sculptures organiques issues des écoles expérimentales de Chan Chinu et Heon-Kuang.


  • "La Fresque Invisible" de Mayeli Xochimeca : une immense peinture murale appliquée à l’encre photosensible, dont les motifs n’apparaissent qu’en fonction de la lumière et du positionnement du spectateur.
  • "Dix Mille Voix", une installation sonore interactive de Lisandro Tzuné mettant en résonance des archives vocales issues des radios communautaires kah-tanaises. Un chœur spectral où se mêlent discours militants, témoignages du quotidien et chants de fête.
  • "Survivances", un projet collectif réunissant plusieurs sculpteurs qui ont récupéré des débris industriels pour composer d’étranges architectures fractales, évoquant à la fois l’effondrement et la reconstruction perpétuelle.




La percée de l'École du Rythme en Eurysie

Dans un tout autre registre, l’avant-garde kah-tanaise a récemment conquis un nouveau territoire : les festivals d’art immersif. En Eurysie, le célèbre festival "Luminarium", dédié aux expériences multisensorielles, a consacré un pavillon entier aux artistes de l’École du Rythme, ce mouvement mêlant musique, peinture cinétique et performance corporelle qui connaît une ascension fulgurante depuis les premières expérimentation de Jeremy Poulain en 2001.

La star incontestée de cette édition ? Nahuat Xilotl, un plasticien et musicien dont les œuvres oscillent entre le digital et l’organique, entre le son et la couleur. Sa pièce maîtresse, "Flux-Peaux", projette sur d’immenses voiles de soie des compositions géométriques générées en direct par l’intensité sonore des percussions jouées en temps réel.



L’artisanat kah-tanais à l’honneur au Nazum

Si l’art contemporain kah-tanais défie souvent les cadres établis, son artisanat, lui, cultive une approche plus enracinée, mais non moins innovante. Au Nazum, l’exposition "Les Mille Masques", organisée par le Musée National des Arts Populaires, a fait le tour des musées du continent mis en lumière l’extraordinaire diversité des traditions masquées du Grand Kah.

  • Les masques rituels Nahualtèques, sculptés en bois de teinte sombre, parfois incrustés de jade et d’obsidienne.
  • Les masques urbains "hybrides", nés dans les milieux underground de la Cité des Anges, intégrant matériaux de récupération, métal, verre teinté et circuits électroniques détournés en motifs lumineux.
  • Les masques textiles des collectifs féminins de Mahuilta, brodés à la main et porteurs de messages poétiques ou personnels.




Quelle place pour l’art kah-tanais demain ?

Les expositions et festivals récents confirment l’impact croissant de l’art kah-tanais sur la scène mondiale. Plusieurs tendances semblent se dégager pour l’avenir :

  • L’interdisciplinarité : l’abolition des frontières entre arts plastiques, musique, performance et installation interactive.
  • La réinterprétation du patrimoine : l’artisanat et les traditions revisités dans une approche contemporaine.
  • La déconstruction du rapport au spectateur : des œuvres de plus en plus immersives et participatives.


Avec de nombreuses expositions en préparation pour 2015 – notamment une rétrospective sur les surréalistes kah-tanais à l’Académie des Beaux-Arts de Velzna – il ne fait aucun doute que l’Union continuera d’être une force artistique à part.
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La Rente
L'actualité de l'économie.

07/11/2015
Commerce et justice sociale : Le Grand Kah ajuste sa boussole économique

La Convention Générale a tranché. Après plusieurs semaines de débats intenses, ponctuées d’analyses techniques, de querelles rhétoriques et d’interventions passionnées, la réforme du cadre fiscal et douanier a été adoptée. Le Grand Kah tourne une nouvelle page dans sa gestion des échanges internationaux en instaurant un barème progressif d’abattement fiscal pour les entreprises étrangères alignées sur ses normes sociales et environnementales. Certains voient dans cette décision la volonté pour la Convention Générale de reconfigurer son espace économique en l'alignant sur ses valeurs propres.

Péniche fleuve


Les implications de ce texte sont nombreuses. Entre alignement éthique et pragmatisme économique, la réforme consacre un modèle commercial fondé sur l’incitation et la différenciation plutôt que sur la sanction brutale. Mais elle pose également la question de l’efficacité des mécanismes de régulation du commerce extérieur dans un monde globalisé et concurrentiel.

L’initiative de cette réforme revient à un bloc d’élus regroupant le Club de l’Ouverture, le Club de l’Impossible et les Amies de la Commune, soutenus par des communes fortement impliquées dans le commerce international. Ces acteurs, sensibles aux enjeux économiques globaux, plaidaient depuis plusieurs années pour un ajustement du système fiscal afin de corriger les distorsions de concurrence nuisant aux entreprises coopératives tout en orientant les importations vers des pratiques plus éthiques.

Car jusqu’ici, les principes du commerce kah-tanais s’appuyaient sur une neutralité tarifaire intégrale, basée sur une confiance dans l’autorégulation des marchés internationaux et la capacité des producteurs locaux à s’imposer par leur qualité. Mais cette vision idéaliste s’est heurtée aux réalités du capitalisme mondialisé : en l’absence de différenciation fiscale, les produits issus de chaînes d’exploitation – avec des coûts réduits par l’absence de normes sociales et environnementales – venaient concurrencer directement les productions locales et celles de partenaires étrangers s’efforçant d’adopter des pratiques équitables.

Le résultat ? Un double effet pervers :

À l’international, l’Union se retrouvait à importer des produits bon marché, issus de filières reposant sur le travail forcé, l’absence de protection sociale et des méthodes de production destructrices.

En interne, cette neutralité tarifaire pénalisait les structures coopératives kah-tanaises, soumises à des coûts plus élevés en raison de normes strictes en matière de salaires, de conditions de travail et de respect de l’environnement.

Face à cette contradiction, la pression pour réformer le système devenait inévitable. Mais encore fallait-il s’accorder sur la méthode.
La bataille des solutions : trois visions de l’avenir économique

Trois options ont été soumises au vote des communes :

Un abattement fiscal total pour les entreprises coopératives étrangères respectant des normes strictes, leur garantissant une exonération complète des taxes à l’importation.

Un barème progressif, qui ajuste les réductions fiscales selon le degré de conformité des entreprises aux standards démocratiques, sociaux et environnementaux du Grand Kah.

Le maintien du système actuel, avec une simple intensification des accords bilatéraux pour encourager les entreprises étrangères à s’aligner volontairement sur les pratiques kah-tanaises.

Après des discussions parfois houleuses, la solution intermédiaire – celle du barème progressif – l’a emporté avec 231 votes, contre 168 pour l’exonération totale et seulement 97 pour le statu quo.

Pourquoi ce choix ? L’exonération totale séduisait les défenseurs d’un commerce plus juste, mais elle posait des risques budgétaires : comment compenser la baisse des recettes douanières en cas d’adoption massive du statut coopératif par des entreprises étrangères ? À l’inverse, le maintien du cadre actuel était jugé trop passif et inefficace, se reposant sur une hypothétique bonne volonté des partenaires commerciaux.

Le barème progressif représente donc un compromis stratégique. Il permet d’inciter les entreprises à évoluer vers des modèles plus vertueux sans créer de rupture brutale dans les échanges. Plus une entreprise s’aligne sur les normes kah-tanaises, plus elle bénéficie d’une réduction des frais d’importation. À l’inverse, celles qui persistent dans des pratiques exploitantes ou polluantes seront davantage taxées, voire soumises à des restrictions supplémentaires. C'est un équilibre qui tente de concilier volonté de transformation économique et nécessité de préserver la compétitivité du marché intérieur.
Les gagnants et les perdants de la réforme

Si la réforme suscite un large consensus au sein du Parlement Général, ses implications restent controversées parmi les différents acteurs économiques.

La nouvelle législation redessine en profondeur les dynamiques du commerce kah-tanais et aura des répercussions contrastées selon les acteurs économiques concernés. Les grands bénéficiaires sont sans conteste les coopératives et entreprises étrangères engagées dans des pratiques sociales et environnementales vertueuses. Avec un accès facilité au marché kah-tanais et des réductions substantielles des droits de douane, elles verront leur compétitivité renforcée face à des concurrents fonctionnant sur des modèles plus classiques. Les producteurs locaux profiteront également de cette réforme, qui les protège contre une concurrence souvent jugée déloyale, notamment celle provenant de structures minimisant les coûts au détriment des conditions de travail et des normes environnementales. Enfin, les consommateurs kah-tanais pourront s’attendre à une plus grande diversité de produits issus de filières responsables, avec une meilleure traçabilité et une transparence accrue sur les modes de production.

Toutefois, cette réorganisation du commerce extérieur n’est pas sans créer des perdants. Les importateurs traditionnels devront adapter leurs stratégies d’approvisionnement en sélectionnant des fournisseurs respectant les nouvelles exigences, ce qui pourrait se traduire par une augmentation des coûts et une refonte complète de certaines chaînes logistiques. De même, certains partenaires commerciaux étrangers, notamment ceux dont l’économie repose sur des industries à bas coûts et faiblement régulées, risquent de voir leurs exportations vers l’Union diminuer considérablement en raison des hausses tarifaires appliquées aux structures non conformes. Enfin, les entreprises étrangères qui cherchaient à contourner les réglementations kah-tanaises se verront confrontées à un choix clair : se conformer aux exigences sociales et environnementales imposées par l’Union ou perdre leur accès à l’un des marchés les plus influents du commerce mondial.

Au-delà des enjeux économiques, cette réforme marque une nouvelle étape dans l’affirmation du modèle kah-tanais sur la scène internationale : depuis plusieurs années, l’Union adopte une approche plus proactive pour imposer ses standards et principes à l’échelle mondiale. Après les réformes énergétiques et environnementales, le Grand Kah applique désormais ces exigences aux échanges commerciaux, consolidant ainsi son rôle de bastion du communalisme et de l’économie équitable.

D’un point de vue diplomatique, cette loi pourrait toutefois susciter des tensions avec certains partenaires. Des économies dépendant des exportations de produits à bas coût pourraient y voir une barrière commerciale déguisée, malgré les arguments du Parlement assurant qu’il ne s’agit pas de protectionnisme, mais d’un ajustement pour garantir un commerce plus équitable. De leur côté, certains pays et organisations économiques pourraient être incités à répliquer avec des politiques similaires, enclenchant un mouvement global de régulation des échanges sur des critères sociaux et environnementaux.

La mise en œuvre de cette réforme n’est qu’un premier pas. La commission intercommunale du Commerce et de la Régulation des échanges est désormais chargée de définir précisément les critères d’évaluation des entreprises étrangères et d’ajuster les dispositifs fiscaux en fonction des retours d’expérience. Le succès de cette loi dépendra de sa capacité à influencer réellement les pratiques économiques internationales, et de l’adhésion des partenaires commerciaux à ce nouveau paradigme.

Un levier pour réorienter les échanges mondiaux : l'intégration du Collier de Perle Mondial

Au-delà des ajustements fiscaux visant à encourager un commerce plus éthique et responsable, une dimension stratégique se dessine derrière cette réforme : l’intégration des pays et des acteurs économiques participant au Collier de Perle Mondial dans la nouvelle politique commerciale du Grand Kah. Cet ensemble d’infrastructures portuaires, de corridors ferroviaires et de routes commerciales, conçu pour renforcer la connectivité globale autour des axes historiques du commerce kah-tanais, constitue un levier puissant pour structurer un réseau d’échanges alternatifs face aux grandes puissances économiques dominantes.

L’Union envisage donc d’accorder des abattements douaniers spécifiques aux pays membres de cette initiative, à condition qu’ils respectent également des normes sociales et environnementales progressives. Cette mesure servirait un double objectif. D’une part, elle favoriserait l’utilisation des routes commerciales traditionnelles du Grand Kah, renforçant son influence économique et politique au sein des circuits logistiques internationaux. D’autre part, elle permettrait d’accompagner la transition progressive des économies partenaires vers un modèle plus aligné sur les valeurs kah-tanaises, en leur offrant des avantages commerciaux significatifs en contrepartie d’une adoption de normes plus strictes en matière de production et de régulation du travail.

Cette disposition pourrait ainsi bénéficier à plusieurs régions du monde, notamment les États et territoires d’Afarée, du Nazum méridionale et de l’Aleucie occidentale, où les infrastructures du Collier de Perle Mondial sont en plein essor. Pour les entreprises locales de ces zones, l’abattement douanier représente une incitation directe à adopter des pratiques plus responsables tout en bénéficiant d’un accès facilité au marché kah-tanais, l’un des plus dynamiques en matière de consommation éthique. En parallèle, cette stratégie renforce l’indépendance économique du Grand Kah face aux grands blocs commerciaux rivaux, en créant un réseau d’échanges où les conditions ne sont pas dictées par les grandes puissances capitalistes ou les bureaucraties socialistes centralisées. En offrant aux partenaires une alternative commerciale attrayante, l’Union poursuivrait, selon les défenseurs de cette proposition, sa politique d’influence douce, misant sur la coopération et la prospérité mutuelle plutôt que sur des rapports de force traditionnels.

Si cette initiative est adoptée, elle pourrait modifier en profondeur la cartographie des échanges commerciaux kah-tanais. Actuellement, une partie des importations reste dominée par des circuits internationaux intégrés aux grandes zones de libre-échange capitalistes, où les coûts sont comprimés par l’exploitation et l’absence de régulation stricte. Avec l’introduction des abattements spécifiques au Collier de Perle Mondial, une part croissante des importations pourrait désormais transiter par des partenaires engagés dans une transition économique plus juste et durable, renforçant ainsi la cohérence entre les principes idéologiques et les réalités commerciales du Grand Kah.

Bien entendu, cette proposition soulève aussi des interrogations et des critiques, notamment parmi certains économistes et représentants de communes fortement intégrées aux circuits commerciaux classiques. Certains craignent que l’alignement préférentiel sur les routes du Collier de Perle Mondial ne réduise l’accès à certains biens essentiels ou ne complexifie les relations commerciales avec des pays ne faisant pas partie de l’initiative. Cependant, les partisans de cette réforme estiment que ce risque est largement compensé par les bénéfices d’une autonomie commerciale accrue, permettant à l’Union de s’affranchir progressivement des marchés où la précarité du travail et la destruction de l’environnement sont encore la norme.

Quoi qu’il en soit le vote de cette réforme fait aussi office de déclaration d’intention claire quant à l’orientation géopolitique de l’Union dans les décennies à venir. Le défi réside désormais dans la mise en œuvre de cette politique et l’accompagnement des partenaires économiques dans cette transition, afin de s’assurer que ce projet ambitieux puisse pleinement porter ses fruits sans créer d’instabilité ni de conséquences imprévues.
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Akai Kagami
Le Miroir Rouge, définitivement radical.


Géopolitique et Réformes : Caribeña à l’Heure des Choix

Bien trop souvent oubliée des analystes et observateurs internationaux, reléguée au second plan des grandes stratégies géopolitiques, la République de Caribeña est pourtant un bastion révolutionnaire essentiel du Paltoterra. Dans un monde où les bastions révolutionnaires sont rares et assiégés, il est essentiel d’observer, d’analyser et, si nécessaire, d’agir pour préserver l’intégrité idéologique et stratégique des nations qui partagent avec nous un même idéal d’émancipation populaire. Caribeña est à un tournant de son histoire. Et ce tournant ne concerne pas que Caribeña. Un focus essentiel sur les dynamiques à l’œuvre.

Descripion

La Petite Sœur de l’Union à un tournant historique

Caribeña, cette nation sœur du Grand Kah, marche aujourd’hui sur un fil ténu entre continuité et rupture. Son nouveau président, Salvador Aparicio, élu avec 68 % des suffrages sous la bannière du Parti de la Révolution, a promis un renouveau révolutionnaire. Pourtant, derrière l’enthousiasme des tribunes officielles, une tension se dessine : celle d’un État cherchant un second souffle, naviguant entre son héritage socialiste et des velléités d’ouverture économique pouvant rappeller les pires dérives d’autres révolutions trahies.

La Petite Sœur de l’Union a vu son histoire se construire sur une lutte de libération qui ne peut que nous être familière. Renversant la dynastie Pareja en 1995, la Révolution caribeña a mis un terme à un régime colonialiste et oligarchique, ouvrant la voie à un modèle socialiste radical. Depuis, son chemin fut celui des révolutions assiégées : sanctions, isolement, blocus commerciaux, menaces latentes de subversion. En cela, Caribeña et l’Union partagent un destin commun : celui de peuples insurgés que l’on voudrait voir rentrer dans le rang, se soumettre aux dogmes du marché mondial et de l’exploitation néo-libérale. Mais en 2015, la Révolution caribeña vacille. Non pas sous les assauts extérieurs, mais sous ses propres contradictions. Salvador Aparicio incarne-t-il un renouveau révolutionnaire ou la première fissure dans la muraille idéologique qui protège Caribeña de la contamination capitaliste ? Cette question, nous devons nous la poser, non comme des observateurs lointains, mais comme des camarades liés à son destin. Car si la Petite Sœur s’égare, c’est toute l’espérance révolutionnaire dans le Paltoterra qui s’affaiblit.

Les premières mesures évoquées par l’administration Aparicio trahissent un malaise profond. L’idée d’une "ouverture économique contrôlée", permettant sous surveillance étatique la formation de petites et moyennes entreprises privées, aurait été inconcevable sous Sol Márquez, figure tutélaire de la Révolution. Aujourd’hui, cette idée est portée par un président pourtant adoubé par la majorité du Parti de la Révolution. Faut-il y voir un aveu d’échec du modèle économique caribeño ?

Il ne faut pas nier que les défis que rencontre Caribeña sont réels : une inflation difficilement maîtrisée, un secteur industriel limité, une dépendance aux exportations agricoles qui fragilise son autosuffisance. Une situation expliquant que certains au sein du gouvernement estiment que la solution réside dans un assouplissement du centralisme économique. En cela, les réformistes caribeños regardent, semble-t-il, vers le modèle de certaines nations qui ont trahi leur propre révolution en concédant toujours plus d’espace aux logiques de marché, ainsi qu’aux économies de transition telles que celle de l’Estalie. Mais cette voie est-elle la seule possible ?

Notre propre expérience kah-tanaise démontre que la planification économique et l’autogestion peuvent surmonter les crises, à condition de ne pas figer les structures sous une bureaucratie stérile. Au cours de l’Histoire, l’Union a connu ses propres tensions entre coordination centrale et autonomie communale, et c’est précisément notre modèle de souveraineté économique populaire qui nous a permis d’échapper aux dérives que d’autres révolutions ont connues. Plutôt que d’ouvrir une brèche au capitalisme, pourquoi Caribeña ne mettrait-elle pas en place des mécanismes d’autogestion élargie, inspirés des expériences kah-tanaises en matière de production collective ?

L’histoire nous enseigne que le danger ne vient pas seulement des pressions extérieures, mais aussi des capitulations internes. Combien de révolutions ont commencé par des "réformes pragmatiques" avant de sombrer dans la compromission totale ? Qui se souvient encore de ces pays autrefois engagés dans la construction socialiste, mais aujourd’hui rendus méconnaissables par une lente dérive vers le marché ? Chaque compromis économique en faveur du capitalisme en entraîne un autre. Aujourd’hui, on parle de tolérer l’entreprise privée sous encadrement strict. Demain, ce seront peut-être des concessions aux investisseurs étrangers. On risque de voir advenir le moment où l’État lui-même deviendra un gestionnaire soucieux de "compétitivité" plutôt que de justice sociale. Et alors, ce qui fut un bastion révolutionnaire deviendra une économie de marché à peine différente de celles que Caribeña a toujours dénoncées. Des risques que nos camarades ont sans doute bien en tête.

L’argument avancé par Aparicio et ses conseillers est celui du pragmatisme économique. Ils évoquent le risque de stagnation, de fuite des jeunes générations, de dégradation des infrastructures. Ces préoccupations sont légitimes. Mais doit-on y répondre par des solutions qui, dans tous les précédents historiques, ont mené à l’affaiblissement des structures socialistes ? Le Grand Kah a su résister à ces sirènes en développant un modèle de production où l’innovation et la flexibilité ne sont pas synonymes d’abandon des principes révolutionnaires. Caribeña pourrait-elle en faire autant ?
Face à ces défis, la question du rôle du Grand Kah dans le futur de Caribeña se pose. Nous ne devons pas rester spectateurs d’une possible dérive. L’Union a les moyens d’offrir à Caribeña l’appui nécessaire pour éviter que sa révolution ne s’égare dans le réformisme sans retour. Déjà, des discussions diplomatiques ont lieu, et un rapprochement stratégique est en cours. Un soutien militaire, logistique et industriel pourrait aider Caribeña à sortir de son isolement sans sacrifier son modèle économique. Plutôt que d’encourager une ouverture au marché, il nous appartient de proposer une alternative : un renforcement des structures coopératives, un partage d’expertise en planification industrielle, et une intégration plus forte dans les réseaux commerciaux kah-tanais.

Caribeña est un symbole de résistance. Son avenir ne peut pas être celui d’un petit État contraint aux concessions, à la libéralisation rampante et aux compromissions stratégiques. La Petite Sœur de l’Union doit retrouver l’élan révolutionnaire qui l’a portée au pouvoir en 1995. Cela ne se fera pas en s’inspirant des modèles dévoyés du marché, mais en approfondissant la construction socialiste par de nouvelles formes d’organisation économique et de coopération régionale. Et l’Union doit être à ses côtés, non pour dicter sa voie, mais pour lui rappeler que d’autres chemins sont possibles. L’histoire jugera Aparicio, mais elle jugera aussi ceux qui auront refusé de l’aider à faire le choix juste. Pour notre part, nous ne devons pas permettre qu’une révolution de plus s’effondre sous prétexte de réalisme. La seule réalité qui vaille est celle de l’émancipation des peuples et le Grand Kah doit rompre avec sa doctrine non-interventionniste et oser s’impliquer dans le soutien de son voisin.

Ce changement de paradigme pourrait d’ailleurs bientôt se concrétiser : déjà la fraternité idéologique entre les deux pays, longtemps restée dans l’ombre d’un mutisme stratégique, semble aujourd’hui entrer dans une phase nouvelle, plus assumée, plus visible, et surtout plus concrète.

Fraternité en armes : Comment Caribeña et le Grand Kah comptent redessiner leurs relations.

Ainsi, à l’heure où Caribeña cherche à moderniser ses forces armées, le Grand Kah se trouve lui-même à un tournant de sa propre doctrine militaire. L’ombre du passé s’efface devant un besoin impérieux de consolidation, d’adaptation et de structuration stratégique face aux défis qui s’accumulent aux quatre coins du monde. De la réorganisation de la Garde Communale au sein du nouveau Directoire du Commissariat à la Paix, jusqu’aux discussions informelles avec les autorités caribeñas, tout indique que le moment est venu de transformer une solidarité de principe en une coopération militaire d’ampleur. Si l’Union des Communes assume pleinement son rôle de soutien aux mouvements révolutionnaires et aux États progressistes, la question qui se pose désormais est celle de la forme que prendra cette alliance militaire naissante entre l’Union et sa Petite Sœur de Paltoterra.

Pour l’heure le constat est sans appel : malgré son indéfectible engagement révolutionnaire, Caribeña souffre d’une fragilité militaire inquiétante. Ses forces armées, principalement incarnées par la Guardia, portent encore les stigmates d’une guérilla victorieuse mais épuisée. Vieillissement du matériel, logistique déficiente, doctrine militaire inadaptée à un monde où l’ennemi ne se bat plus seulement dans la jungle mais aussi sur les océans et les places financières – autant de défis qui entravent la capacité du pays à défendre sa souveraineté et à projeter ses idéaux révolutionnaires au-delà de ses frontières.

Face à cela, le président Salvador Aparicio, nouvellement élu, n’a pas tardé à prendre la mesure du problème. La Guardia doit devenir une force militaire moderne et cohérente, capable non seulement d’assurer la défense du territoire national, mais aussi d’intervenir, si nécessaire, dans des conflits où les valeurs révolutionnaires sont en jeu. L’ouverture de discussions avec le Grand Kah sur une possible coopération militaire n’a donc rien d’un hasard. Elle est le fruit d’une double prise de conscience : d’un côté, Caribeña a besoin d’un appui extérieur pour moderniser son armée sans renier son identité politique ; de l’autre, l’Union voit dans ce rapprochement une occasion de consolider un bastion révolutionnaire stratégique en Paltoterra, région où la pression des puissances réactionnaires et des cartels économiques reste une menace permanente.

Ce rapprochement militaire avec Caribeña s’inscrit dans un contexte plus large : celui du renouvellement du Directoire du Commissariat à la Paix et de la consolidation d’une doctrine militaire kah-tanaise plus résolument tournée vers l’intervention stratégique. Le départ des citoyens-généraux Mealior, Argento et Mikami, après plus d’une décennie de réorganisation des forces armées, marque la fin d’une période de restructuration et l’entrée dans une phase plus active de projection militaire. Avec l’arrivée de nouveaux directeurs tels qu’Oyoshi Kitano et Cormac MacUalraig, tous deux issus de théâtres d’opérations majeurs, la nouvelle orientation du Directoire est claire.
Depuis la réorganisation du Directoire du Commissariat à la Paix, la Garde Communale ne se limite plus à un simple rôle défensif, mais s’impose comme un outil stratégique de projection, capable d’intervenir rapidement là où la révolution l’exige. Cette évolution s’accompagne d’un effort soutenu d’optimisation logistique et de modernisation, porté notamment par Hazel Maillard, dont l’expertise en gestion des ressources militaires garantit une endurance accrue des opérations extérieures et une efficacité renforcée des déploiements. Par ailleurs, l’Union assume pleinement son ancrage international, consolidant son rôle moteur au sein des mouvements révolutionnaires mondiaux et redéfinissant les rapports de force à l’échelle globale. Plus qu’une simple transformation structurelle, cette nouvelle doctrine militaire marque l’entrée du Grand Kah dans une ère où l’interventionnisme révolutionnaire s’appuie sur une organisation stratégique et des moyens consolidés.

Dans ce cadre, Caribeña représente une opportunité majeure. En consolidant ses liens avec la Guardia, l’Union ne fait pas qu’aider un allié en difficulté : elle pose les bases d’un partenariat stratégique qui pourrait structurer l’avenir des guerres révolutionnaires. Si les discussions entre les autorités caribeñas et kah-tanaises restent informelles, plusieurs pistes sont déjà envisagées pour renforcer la coopération militaire entre les deux nations.

La coopération militaire entre le Grand Kah et Caribeña s’articulerait autour de trois axes stratégiques visant à moderniser la Guardia, développer sa capacité de projection et renforcer sa flotte navale. Tout d’abord, la modernisation des forces caribeñas passera par la fourniture d’équipements issus de l’industrie militaire kah-tanaise, l’envoi de conseillers militaires chargés de restructurer les forces terrestres et navales, ainsi que l’intégration de standards de formation inspirés de ceux de la Garde Communale, garantissant un niveau d’entraînement et d’efficacité accru.

Ensuite, pour permettre à Caribeña de se doter d’une réelle capacité de projection, un accès privilégié aux infrastructures logistiques kah-tanaises sera accordé aux forces révolutionnaires caribeñas, facilitant ainsi leurs opérations extérieures. Une formation spécialisée sera mise en place pour développer des unités d’intervention rapide capables de répondre aux menaces régionales, tandis qu’un cadre de coopération sera établi pour permettre un déploiement conjoint en cas de conflit impliquant des forces réactionnaires dans la région.

Enfin, la flotte caribeña bénéficiera d’un soutien direct grâce au transfert de navires désarmés de la flotte kah-tanaise, offrant ainsi une solution immédiate aux lacunes matérielles actuelles. Parallèlement, la Guardia Naval intégrera progressivement les doctrines de combat naval modernes, adaptées aux besoins stratégiques de la région, et bénéficiera d’accords pour l’entretien et la maintenance de ses équipements dans les chantiers navals kah-tanais, assurant ainsi la pérennité et l’efficacité de sa marine. À travers cette coopération renforcée, Caribeña pourra consolider son rôle de bastion révolutionnaire tout en s’appuyant sur l’expérience et les capacités du Grand Kah pour assurer sa souveraineté et sa sécurité à long terme et se doter d’une vraie capacité de projectin.

Si cette coopération militaire venait à se concrétiser, elle marquerait un tournant décisif pour l’avenir de la lutte internationale en permettant au Caribeña de sortir de son isolement militaire et de s’imposer comme une puissance régionale crédible, capable de défendre ses intérêts et d’assurer sa souveraineté face aux ingérences extérieures.

D’autre part, elle renforcerait le rôle historique de l’Union en tant que pivot stratégique des luttes révolutionnaires à l’échelle mondiale. Nous confirmerions à nouveau notre vocation à structurer les foyers révolutionnaires dans une logique d’internationalisme militaire. Le défi reste néanmoins de taille. Caribeña doit encore prouver qu’elle peut moderniser ses forces sans sacrifier son autonomie politique. De son côté, l’Union doit s’assurer que cette coopération n’alourdit pas inutilement ses engagements extérieurs, déjà nombreux.

Nous pouvons en tout cas espérer que le temps du mutisme stratégique est révolu. Caribeña et le Grand Kah sont sur le point de formaliser une alliance qui pourrait bien redessiner la carte des équilibres révolutionnaires dans la région. Transformer la fraternité idéologique, la faire sortir du monde des déclarations de principe pour entrer dans celui des réalités tangibles.

Azur, Caribeña, et le Grand Kah : Une nouvelle triangulation stratégique ?

L’Azur, historiquement perçu comme un acteur distant du Paltoterra, fait preuve d’un intérêt croissant pour les nations socialistes et postcoloniales de la région. La visite du Calife Kubilay à Maravilla, accompagnée de l’accord économique structurant qui en découle, illustre une évolution significative de la diplomatie azuréenne. Ce qui aurait pu être un simple geste humanitaire post-tsunami a rapidement pris une tournure bien plus ambitieuse : la signature d’un traité de troc structuré, fondé sur un échange de sucre et de pétrole, qui ancre durablement l’Azur dans l’économie caribeña. Impossible de ne pas y voir un autre élément majeur de la reconfiguration du rôle de la Caribeña. Il s’agit en fait d’un événement dont les ramifications diplomatiques et stratégiques s’étendent bien au-delà des frontières du continent.

Au Grand Kah, cet événement est suivi avec un intérêt certain, voire une prudence calculée. Car s’il est indéniable que l’essor économique et la stabilisation de Caribeña sont des objectifs que l’Union ne peut que soutenir, la question du rôle exact de l’Azur dans cette dynamique reste ouverte. Ce rapprochement est-il une simple coopération économique ou une manœuvre plus large visant à renforcer la présence azuréenne dans une région où le Grand Kah a longtemps été un partenaire privilégié des forces progressistes ? Le Califat, qui entretient déjà des liens étroits avec l’Union dans le domaine militaire, cherche-t-il à étendre son influence au-delà de l’Afaréa, sur le terrain même où le Grand Kah joue historiquement un rôle de soutien et de structuration révolutionnaire ?

Il serait erroné d’interpréter la politique azuréenne uniquement sous l’angle de la Realpolitik. L’Azur a longtemps cultivé une image de puissance hybride, partagé par ses traditions islamiques et un modèle d’inspiration libérale, refusant cependant les alignements rigides de l’ordre mondial. En s’impliquant à Caribeña, le Califat poursuit une double stratégie : d’une part, garantir son approvisionnement en ressources alimentaires de base à travers un accord non monétaire – une démarche qui n’est pas sans rappeler certaines pratiques kah-tanaises dans l’organisation de ses propres échanges avec ses alliés internationaux. D’autre part, et plus subtilement, démontrer qu’il peut être un interlocuteur alternatif aux géants du marché mondial et aux blocs politiques rigides.

Toutefois, cette vision a ses limites. L’Azur n’est pas une nation socialiste. Son modèle, oscillant entre théocratie et parlementarisme, n’a jamais pleinement adopté la planification démocratique ni l’autogestion qui font le cœur du projet kah-tanais et caribeño, leurs seuls points de convergence sont en fait leur politique anti-impérialiste. Ce qui rend toute coopération incertaine en dehors des théâtres clefs. La volonté du Calife et de ses diplomates d’orienter ce rapprochement vers une dynamique de solidarité Sud-Sud est évidente, mais jusqu’où cette volonté peut-elle coexister avec la nécessité pour l’Azur de préserver ses propres équilibres internes, entre factions modernistes et conservatrices ?

L’Union des Communes observe ces événements avec la conscience que Caribeña reste une alliée précieuse, et que l’enjeu dépasse de loin un simple accord commercial. La refonte de la Guardia caribeña, la coopération militaire renforcée entre l’Union et les forces révolutionnaires du continent, ainsi que la transformation du Directoire militaire kah-tanais en un organe résolument tourné vers l’interventionnisme internationaliste, sont des éléments qui s’inscrivent dans cette même dynamique. Si l’Azur entre dans l’équation, il faudra alors considérer la manière dont cette nouvelle triangulation peut servir la cause révolutionnaire, sans créer d’ambiguïtés sur les rapports de force régionaux. Le Caribeña, tout en restant un bastion de l’émancipation populaire, pourrait-elle se voir happée dans une logique de diversification de ses partenaires, au risque d’une dilution de ses principes les plus radicaux ?

C’est ici que la question de la stratégie kah-tanaise en Paltoterra prend tout son sens. Le Directoire du Commissariat à la Paix, désormais dirigé par des officiers issus du terrain et marqués par une approche résolument réaliste, devra intégrer cette donnée dans sa réflexion. Jusqu’à présent, l’Union s’était imposée comme le garant naturel de la stabilité révolutionnaire dans la région. L’arrivée d’un nouvel acteur, même sous des auspices amicaux, modifie cette dynamique et appelle à une réflexion stratégique de long terme.

L’Union a-t-elle intérêt à s’engager plus activement dans la structuration des forces progressistes caribeñas, notamment par un renforcement militaire accru et une coopération économique élargie ? Il est clair que Caribeña, malgré son indépendance affirmée, a encore besoin de solides partenaires pour assurer sa transformation économique et sécuriser son avenir politique. L’Union doit-elle envisager une présence plus marquée, pour éviter que d’autres acteurs, même bien intentionnés, ne viennent perturber l’équilibre idéologique et stratégique régional ?

Par ailleurs, la question du rapprochement entre l’Union et l’Azur doit être abordée avec finesse. Si les deux puissances collaborent déjà dans le domaine de l’armement – à travers ce que la presse afaréenne surnomme le Contrat du Siècle, portant sur la vente de sous-marins kah-tanais – il pourrait être pertinent d’explorer d’autres axes de coopération, en gardant toujours à l’esprit les différences fondamentales entre leurs systèmes politiques. La prochaine visite du Calife au Grand Kah sera, à ce titre, une étape cruciale : une opportunité d’évaluer jusqu’où cette relation peut être approfondie sans risquer des divergences de vision qui pourraient, à terme, limiter son potentiel.

Le Grand Kah a toujours placé la solidarité internationaliste au cœur de sa doctrine. Face aux recompositions en cours en Paltoterra, et au rôle grandissant de l’Azur dans cette équation, il apparaît essentiel de redéfinir les priorités stratégiques. Caribeña reste une alliée fondamentale, mais ses nouvelles orientations pourraient imposer une plus grande vigilance quant à l’avenir de cette relation. De même, l’Azur, bien qu’un partenaire commercial et militaire de premier plan, ne doit pas être perçu comme un substitut à l’engagement kah-tanais dans la région.

L’Union ne doit ni relâcher son engagement ni laisser d’autres acteurs dicter la marche du progrès en Paltoterra. L’heure est venue d’initier un dialogue approfondi avec Caribeña afin de s’assurer que cette nouvelle dynamique sert bien les idéaux d’émancipation et de justice sociale qui ont toujours guidé la révolution kah-tanaise. Car si l’histoire nous enseigne une chose, c’est que les alliances ne sont jamais statiques. Elles évoluent, se renforcent ou s’effritent, selon la capacité des peuples à maintenir la flamme révolutionnaire.
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Akai Kagami
Le Miroir Rouge, définitivement radical.


Entretien avec le citoyen-général Oyoshi Kitano

Le Miroir Rouge Vous avez commandé les forces kah-tanaises au Mokhaï, puis dirigé sa transition politique. Aujourd’hui, vous êtes membre du Directoire de la Garde Communale. Ce parcours vous semblait-il naturel, ou est-ce le fruit des circonstances ?

Oyoshi Kitano –
Ce sont toujours les circonstances qui façonnent les trajectoires individuelles, mais seules certaines personnes savent les saisir. On aime raconter l’histoire comme si elle suivait un plan préétabli, comme si chaque poste, chaque responsabilité n’était qu’une marche vers une destination déjà écrite. Mais ce n’est jamais aussi simple.

Le Mokhaï n’était pas une affectation, c’était un test. On n’envoie pas quelqu’un pour stabiliser un pays en ruines sans lui donner la latitude d’expérimenter. J’ai eu cette latitude. J’ai appliqué une doctrine qui ne reposait pas sur la nostalgie d’un ordre disparu, mais sur une reconstruction fondée sur la réalité du terrain. Le pouvoir délégué n’est rien si on ne sait pas se réformer en permanence.

Quant à mon rôle actuel, la transition vers la Garde Communale s’est imposée naturellement. Ce n’est pas une promotion, ni un aboutissement. C’est une nouvelle étape. Après avoir déconstruit un État autoritaire pour y établir des bases communalistes, il était logique de revenir ici et de partager mon expérience et ce que nous avons appris à notre propre structure de défense.

Le Miroir Rouge Vous avez longtemps été perçu comme un stratège militaire de l’ombre, un homme d’action plus que de politique. Diriger la Garde Communale est-il une forme de rupture avec votre passé, ou une continuité ?

Oyoshi Kitano – Une rupture supposerait que je change de nature. Mais ce que j’ai fait hier et ce que je fais aujourd’hui ne sont que des variations d’une même nécessité : organiser la survie de l’Union.

La guerre, la politique, l’administration… tout cela relève de la stratégie. Certains croient encore à la vieille opposition entre les militaires et les politiques, comme s’il s’agissait de deux mondes séparés. C’est une illusion. Les batailles se gagnent autant dans les salles de réunion que sur le terrain.

Si j’ai été un homme d’action, c’est parce qu’on m’a confié des situations où l’action était nécessaire. Mais diriger, c’est toujours être en mouvement. La Garde Communale n’est pas une armée classique. C’est un organisme vivant, un instrument de stabilité qui doit à la fois protéger et se transformer en permanence.

Donc non, ce n’est pas une rupture. Loin s’en faut.


Le Miroir Rouge Vous parliez d’apprentissages. Comment votre expérience au Mokhaï influence-t-elle aujourd’hui votre approche de la gestion de la sécurité et de la défense de l’Union ?

Oyoshi Kitano – Le Mokhaï a été un laboratoire. Pas un simple champ de bataille, pas juste une opération militaire, mais une expérience grandeur nature de ce qu’il faut faire et surtout de ce qu’il ne faut pas faire quand des normes sociales se désagrègent.

On a tendance à voir la guerre comme un affrontement entre deux camps. C’est une simplification dangereuse. Ce qui compte vraiment, c’est la manière dont les structures survivent à la guerre. La plupart des régimes s’effondrent sous leur propre poids, pas sous l’effet d’un ennemi extérieur. La peur de l’effondrement les pousse à des réactions maladroites : trop de répression, pas assez de réformes, une rigidité suicidaire.

Ce que nous avons appris au Mokhaï, ou plutôt ce que ce pays nous a rappelé, c’est que la sécurité ne s’obtient pas par la seule force, mais par la création de cadres de stabilité. J’ai appliqué ce principe là-bas, en remplaçant un modèle autoritaire par une décentralisation organisée, en transférant la légitimité aux structures locales.

Dans l’Union, nous avons un avantage : nous ne sommes pas un État centralisé fragile. Mais cela ne veut pas dire que nous sommes immunisés contre les crises internes, contre la tentation de rigidifier ce qui doit rester souple.

La Garde Communale ne peut pas être un corps immobile, verrouillé dans des doctrines du passé. Elle doit être capable de s’adapter, d’évoluer, de voir les menaces avant qu’elles ne deviennent ingérables.

L’erreur serait de croire que la stabilité est un état final. La stabilité est un équilibre dynamique. Si nous cessons de nous adapter, nous deviendrons une cible. Et ça, la mission du directoire est de le rendre impossible.


Le Miroir Rouge Vous voyez donc votre rôle dans la Garde Communale comme un moyen d’appliquer ces leçons ?

Oyoshi Kitano – Exactement. Ce qui a fonctionné au Mokhaï fonctionne ici aussi : anticiper les crises, remodeler les structures avant qu’elles ne deviennent des carcans, comprendre que l’autorité n’est pas un privilège mais une responsabilité.

Si nous voulons que l’Union du Grand Kah demeure forte, il ne faut pas simplement la défendre. Il faut la réinventer en permanence.


Le Miroir Rouge La Garde Communale est souvent perçue comme une institution hybride, à la fois force militaire et garante de la sécurité intérieure. Comment définissez-vous son rôle aujourd’hui ?

Oyoshi Kitano – La Garde Communale est exactement ce qu’elle doit être : un organe de stabilisation. Ni une armée d’occupation, ni une police administrative, ni un simple outil de gestion des crises. C’est un cadre organisationnel de la défense populaire, un maillage de forces locales et d’expertise stratégique destiné à garantir la sécurité de l’Union sans jamais devenir un fardeau.

Nous fonctionnons sur un principe clair : chaque commune doit pouvoir assurer sa propre défense, mais aucun territoire ne doit être laissé seul face à une menace. La Garde existe pour structurer cette réalité, pour apporter le savoir-faire nécessaire sans imposer une présence excessive. Nous sommes le liant, pas la main de fer.

Historiquement, il a toujours été difficile pour certains d’admettre qu’une organisation militaire puisse exister sans devenir oppressive. Mais nous ne sommes pas un État-major en quête de contrôle. Nous sommes une structure conçue pour être fluide, adaptable, et fondamentalement enracinée dans les principes communalistes.

Ce que nous avons appris au Mokhaï, comme ailleurs, c’est que le chaos ne profite jamais aux populations. Une révolution ne se fait pas en démantelant aveuglément tout ce qui est structuré, mais en s’assurant que ce qui vient après soit viable. La Convention est là pour garantir que l’Union ne se fragmente pas sous l’effet de sa propre diversité, la Garde est la pour la défendre de ceux qui voudraient nous pousser à cette fragmentation.


Le Miroir Rouge – Il existe une méfiance historique à l’égard d’un appareil militaire trop puissant dans une société communaliste. Comment la Garde Communale s’assure-t-elle de ne pas devenir un contre-pouvoir ?

Oyoshi Kitano – Cette méfiance est légitime. Elle est même nécessaire. Un pouvoir qui n’est pas surveillé, qui n’est pas remis en question, devient un pouvoir qui se croit légitime par essence. C’est ainsi que naissent les bureaucraties fossilisées et les régimes sclérosés.

Mais la Garde Communale n’est pas une entité séparée du reste de l’Union. Nous sommes intégrés dans les structures communalistes, sous contrôle populaire. Nos commandements sont évalués par les conseils communaux et les commissions de Volonté Publique. Nous ne sommes pas un appareil déconnecté de la population que nous défendons, nous en sommes une extension.

Les modèles classiques de l’histoire opposent toujours le militaire et le civil, l’autorité et le peuple. Mais nous ne fonctionnons pas sur ce schéma. La Garde Communale n’est pas une force indépendante : elle est une courroie de transmission.

C’est pour cela que notre structure est aussi décentralisée. Il n’y a pas de commandement unique imposant une ligne rigide. Il y a une coordination, un partage d’expertise, une mise en commun des ressources.

La véritable question n’est pas « comment éviter de devenir un contre-pouvoir ? » mais « comment s’assurer que la Garde reste toujours alignée sur la volonté populaire sans tomber dans l’inefficacité ? »

Et pour cela, nous devons constamment réévaluer notre rôle, nous adapter aux besoins réels, et rester suffisamment malléables pour ne jamais devenir une institution figée.


Le Miroir Rouge – Certains vous décrivent comme un homme prêt à employer des méthodes radicales pour garantir la stabilité de l’Union. Comment répondez-vous à ces critiques ?

Oyoshi Kitano – Tout dépend du sens que l’on met sur le mot. Cqui importe, ce n’est pas la radicalité en soi, c’est pourquoi et comment elle est utilisée.

Le mot « radical » est souvent brandi comme une accusation. Mais dans un monde où l’inaction mène à la stagnation et où l’hésitation est une faiblesse exploitée par nos ennemis, être radical, peut signifier être lucide, ou être pour le mouvement. Je ne sais pas ce qu’ils entendent pas là.

Nous vivons dans une réalité où l’Union est entourée de forces hostiles, où l’histoire nous a enseigné que nous ne pouvons pas nous permettre l’indulgence naïve. Si garantir la stabilité de l’Union signifie agir vite, agir fort et trancher sans attendre que les problèmes deviennent ingérables, alors oui, je suis radical. Mais je ne suis pas un homme de chaos. Je ne suis pas un doctrinaire agitant des slogans vides.
Quand j’ai restructuré le Mokhaï, on m’a dit que mes méthodes étaient brutales. Mais aujourd’hui, ce pays n’est plus un champ de ruines, les milices ont été désarmées et les pertes et souffrances humaines ont été en fin de compte assez limités.

Quand j’ai défendu une approche offensive de la défense kah-tanaise, on m’a dit que je mettais l’Union en danger. Je l’entends, ce sont des débats que nous avons fréquemment avec mes camarades du Directoire. Selon moi nous sommes dans un équilibre précaire, et cet équilibre doit être activement maintenu.

Ce qu’il faut entendre, c’est que mon rôle n’est pas de rassurer les indécis. Mon rôle est de m’assurer que l’Union demeure debout en cas d’agression.


Le Miroir Rouge – Vous avez toujours été un fervent défenseur de l’exceptionnalisme kah-tanais. Comment conciliez-vous cette position avec l’ouverture internationale croissante de l’Union ?

Oyoshi Kitano –
La question suppose un antagonisme entre être favorable l’ouverture internationale et avoir une haute idée de notre Révolution. C’est une erreur.

L’exceptionnalisme kah-tanais n’est pas un repli. C’est une affirmation. Une conscience de ce que nous sommes, de ce que nous avons construit, et de ce que nous devons défendre. Nous ne sommes pas un peuple enfermé derrière des frontières mentales, nous sommes un peuple qui sait d’où il vient et où il veut aller.

Ceux qui opposent l’exceptionnalisme et ouverture confondent indépendance et naïveté. Nous ne sommes pas une nation en quête d’approbation extérieure. Nous n’avons pas besoin que l’on nous dise que notre modèle est valide. Il l’est parce qu’il fonctionne. Et donc, l’Union s’ouvre au monde selon ses propres termes. Nous ne sommes pas des missionnaires, nous ne sommes pas des suiveurs.

Nous négocions, nous adaptons, nous influençons quand il le faut. Mais jamais nous ne compromettons ce qui fait notre force.


L’ouverture n’est pas un abandon. C’est une extension de notre influence. Si l’Union croît, si nos idées se diffusent, si notre économie s’intègre intelligemment aux échanges mondiaux, alors nous ne faisons pas un pas vers les autres, nous faisons en sorte que ce soient les autres qui, peu à peu, s’alignent sur nous. Si l’on croit sincèrement que notre modèle est le meilleurs, c’est comme ça qu’on finit par voir les choses.

Le Miroir Rouge – L’Union a toujours mis en avant son modèle communaliste comme un contre-modèle aux systèmes autoritaires ou libéraux. Pensez-vous que ce modèle est adaptable à d’autres pays, ou est-il propre à notre histoire révolutionnaire ?

Oyoshi Kitano – Un modèle n’est jamais universel. Mais un modèle efficace crée ses propres conditions de reproduction.

Le communaliste kah-tanais est né de notre propre histoire, de nos révolutions, de notre refus d’être écrasés par des élites ou des États oppressifs. Il est un produit de notre lutte, façonné par notre expérience.

Mais les principes qui le fondent ne sont pas exclusifs à notre peuple. Partout où il y a oppression, il y a résistance. Partout où l’État écrase, il y a la volonté d’une organisation horizontale.

Le communalisme n’est pas une doctrine figée. C’est une dynamique. Une façon de structurer la société en la libérant de ses carcans. Est-ce que le monde entier pourrait être kah-tanais ? Pas dans l’immédiate, pas au sens où l’entend cet énoncé. Mais est-ce que des nations pourraient apprendre de nous et adapter ces principes à leur propre réalité ? Oui. Des nations le font déjà et c’est précisément ce qui a été expérimenté au Mokhaï. On ne peut pas imposer un modèle en le calquant sans réfléchir. Mais on peut identifier les structures oppressives, les briser et reconstruire différemment.

Le communalisme, lorsqu’il est correctement pensé, n’est pas une utopie. C’est une méthode. Une façon d’équilibrer les forces sociales pour éviter la concentration du pouvoir. Et partout où il y a des oppresseurs, il y a une raison d’appliquer cette méthode.

Le Miroir Rouge – Vous êtes connu pour votre approche pragmatique des questions de pouvoir et de guerre. Pensez-vous que l’Union peut se permettre une vision strictement idéologique de la diplomatie et de la défense ?

Oyoshi Kitano – Les idéalistes qui refusent le pragmatisme finissent écrasés par ceux qui, eux, savent manier la réalité. L’Union du Grand Kah ne peut pas être une nation de rêveurs. Nous avons une idéologie, mais elle ne doit jamais devenir un dogme aveugle.

Regardez l’histoire. Les grandes révolutions ne sont pas tombées à cause de leurs ennemis. Elles sont tombées parce qu’elles ont refusé d’évoluer, parce qu’elles ont cru qu’un principe gravé dans la pierre pouvait survivre à la guerre et au temps. La diplomatie et la défense sont des terrains où il faut savoir où et quand appliquer nos principes.

Si nous devons être fermes, nous serons fermes. Si nous devons feindre l’apaisement, nous le ferons. Si nous devons reculer pour mieux frapper, nous reculerons. Nous ne devons jamais trahir nos valeurs. Mais nous devons toujours comprendre que le monde ne nous attendra pas.

Le Grand Kah survivra parce qu’il sait s’adapter. Et nous sommes ici pour m’assurer que nous ne nous endormons jamais sur nos certitudes.


Le Miroir Rouge – Certains disent que votre gestion du Mokhaï a été une démonstration de l’efficacité kah-tanaise en matière de transformation politique. D’autres y voient une ingérence brutale. Avec le recul, comment évaluez-vous cette opération ?

Oyoshi Kitano –
Il y a toujours deux récits après une opération d’envergure : celui de ceux qui l’ont menée et celui de ceux qui l’ont subie.

Ce que j’ai fait au Mokhaï, je l’ai fait parce que c’était nécessaire. Ceux qui parlent d’ingérence brutale oublient ce qu’était le Mokhaï en 2010 : un pays fracturé, livré aux milices, aux purges internes, à des factions rivales incapables de bâtir quoi que ce soit.

L’intervention internationale à la tête de laquelle j’ai été nommé ne s’est pas contentée de pacifier. Elle a structuré une sortie du chaos. Le Mokhaï existe aujourd’hui sous une forme viable. Ce pays aurait pu devenir une enclave de guerre perpétuelle. Il est devenu un système en mutation, imparfait mais structuré.

Ceux qui parlent d’ingérence ignorent que le choix n’a jamais été entre la stabilité et l’occupation, mais entre la construction d’un modèle fonctionnel et l’abandon à l’effondrement. Ce n’est pas une question de pureté morale ou d’impérialisme, c’est une affaire de résultats.


Le Miroir Rouge – Le Mokhaï est aujourd’hui plus stable qu’en 2010, mais toujours marqué par des tensions internes. Pensez-vous que le processus de transformation a été suffisant ?

Oyoshi Kitano – Suffisant ? Non. Mais suffisant n’existe pas. Aucune transformation politique ne s’arrête à un point fixe. Il n’y a pas de ligne d’arrivée, seulement des ajustements successifs.

Le Mokhaï d’aujourd’hui est mieux organisé, mieux gouverné, plus cohérent qu’en 2010. Mais il n’est pas achevé. Il ne le sera jamais, pas plus que l’Union du Grand Kah ne peut se considérer comme une entité parfaite et figée.

Le processus de transformation a donné au Mokhaï les outils nécessaires pour survivre sans replonger dans l’anarchie. Mais l’adoption d’un modèle communaliste est un long chemin. Il ne suffit pas d’abattre un État autoritaire pour que la population adopte immédiatement de nouvelles structures.

Le vrai défi, ce n’est plus la transition politique. C’est la consolidation. Le Mokhaï doit maintenant produire ses propres leaders, générer sa propre dynamique interne sans dépendre de l’Union.


Le Miroir Rouge – Et que répondez-vous à ceux qui craignent une militarisation trop poussée de la politique kah-tanaise ?

Oyoshi Kitano – Les gens qui parlent de militarisation voient le problème à l’envers. Ce qui est dangereux, ce n’est pas la force, c’est l’illusion qu’on peut s’en passer.

L’Union du Grand Kah n’est pas un État pacifié, isolé dans une bulle idéologique. Nous sommes une puissance avec des ennemis, avec des défis internes, avec une histoire qui nous a appris que la faiblesse n’attire que la prédation.

Quand on me décrit comme un homme dangereux, ce n’est jamais parce que j’ai failli à ma tâche. C’est parce que je refuse l’illusion du compromis inutile. Ce qu’il faut comprendre c’est que la Confédération kah-tanaise ne se militarise pas. Elle se renforce.

L’histoire est remplie de sociétés qui ont cru que la stabilité était acquise, que l’organisation politique suffisait à protéger une nation. Elles sont toutes tombées.


La Garde Communale n’est pas un appareil oppressif. C’est un outil de continuité. Si nous sommes forts, c’est pour garantir que le pouvoir reste entre les mains du peuple. Pas entre celles d’un ennemi qui profiterait de notre naïveté.

Le Miroir Rouge – Certains vous considèrent comme un homme d’État potentiel. Avez-vous des ambitions politiques au-delà de la Garde ?

Oyoshi Kitano – Les ambitions sont des armes à double tranchant. Un homme qui court après le pouvoir sans savoir l’utiliser est un danger pour lui-même et pour les autres. Je ne suis pas un homme d’État. Je suis un homme de structure : on me place là où l’Union a besoin de solidité, de stabilité, d’une vision concernant ses aspects militaires. Aujourd’hui, c’est dans la Garde Communale. Il y a déjà beaucoup à faire et je ne suis pas un homme d’Axis Mundis ou de Comité.

Si un jour mon rôle doit évoluer, ce ne sera pas par ambition personnelle, mais parce qu’il y aura un besoin et une pertinence à ce que j’y réponde. Mais si ça peut vous rassurer je ne compte pas m’improviser César. (rire
)

Le Miroir Rouge – Votre discrétion est souvent remarquée. Pourquoi parler aujourd’hui, et pourquoi à nous ?
Oyoshi Kitano – Le Directoire est une chose publique de la vie politique kah-tanais, et si nous nous sommes déjà exprimés par des biais officiels, il est important pour nos concitoyens d’apprendre ce que nous pensons réellement de la situation et des stratégies à suivre..

L’Union évolue, les tensions s’accumulent, le monde change. Et dans ces moments-là, il est important que ceux en charge de défendre sa vision et ses aspirations disent clairement comment ils les perçoivent, afin d’être confirmés ou corrigés. Donc je ne parle pas pour être vu. Je parle pour que les gens comprennent où je me positionne.

Quant au choix de ce journal… Le Miroir Rouge est un organe d’information que j’ai en haute estime. Vous partagez mon avis, je crois. Il est bon que certaines choses soient entendues. Et qu’elles soient entendues sans filtres.


Le Miroir Rouge – Merci, citoyen-généal.

Oyoshi Kitano –
Merci à vous.
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Le Regard
Le Regard, une autre vision du monde.

21/12/2015Le Grand Kah se dote d'une "barrière d'acier" en modernisant son réseau de radars

L'Union vient de franchir un nouveau cap en matière de défense et de souveraineté. Après des années de planification minutieuse et d'investissements massifs, le déploiement d'un réseau de radars à antenne réseau à balayage de phase Miroir-5 est désormais pleinement opérationnel sur l'ensemble du territoire confédéral. Cette nouvelle infrastructure remplace progressivement les anciens systèmes datant des années 1990.

J/FPS-5 à Reaving


L’initiative de moderniser les capacités de surveillance aérienne de l’Union ne s’inscrit pas dans un contexte soudain d’urgence. Elle est le fruit d’une vision de longue date, portée par les plus hautes instances de la Confédération et incarnée par les orientations stratégiques du Comité de Volonté Publique. Le projet de déploiement des Miroir-5, initié bien avant les récents changements à la tête du Directoire du Commissariat à la Paix, a été conçu pour répondre au besoin garantir une capacité de surveillance aérienne complète, réactive et adaptable face aux menaces croissantes émanant d'un environnement géopolitique complexe et en constante évolution.

L'arrivée, récente, du nouveau Directoire, avec le citoyen Oyoshi Kitano comme figure de proue et le citoyen Cormac MacUalraig à ses côtés, n'a fait qu'accélérer la mise en œuvre de cette stratégie. Reconnu pour sa connaissance approfondie des défis sécuritaires contemporains et pour son pragmatisme, le nouveau Directoire a souligné l'importance de la protection du territoire comme condition sine qua non pour le développement économique, la liberté et la prospérité de l'Union. Le déploiement des Miroir-5 est ainsi pensé comme une pierre angulaire de cette stratégie, garantissant la souveraineté aérienne de l’Union et renforçant sa capacité à agir comme un acteur clé sur la scène régionale et internationale.

Le Miroir-5 est un radar à antenne réseau à balayage de phase de dernière génération, développé par Mayadev Systems. Il représente un bond de géant par rapport aux anciens systèmes de surveillance aérienne utilisés par l’Union, qui étaient souvent issus de technologies obsolètes et dont la portée et la précision étaient limitées.

Selon les sources du Commissariat à la Paix, le principe de l'antenne réseau à balayage de phase est révolutionnaire. Au lieu d'utiliser une antenne unique qui balaie l'espace de manière mécanique, le Miroir-5 utilise des milliers d'éléments d'antenne individuels, chacun contrôlé par un ordinateur. Ces éléments d'antenne peuvent être dirigés électroniquement pour orienter le faisceau radar dans n'importe quelle direction, sans avoir besoin de déplacer physiquement l'antenne.

Les avantages de cette technologie sont multiples. Tout d'abord, les Miroir-5 offrent une couverture spatiale étendue, capable de surveiller l'ensemble de l'espace aérien, y compris les zones frontalières, les zones maritimes et les espaces aériens au-dessus des communes exclaves. Ensuite, grâce à son balayage électronique, le Miroir-5 peut détecter et suivre un grand nombre de cibles simultanément, y compris les avions, les missiles, les drones et d'autres menaces. Cette réactivité accrue permet de répondre rapidement aux menaces émergentes et d'optimiser l'allocation des ressources de défense. La précision améliorée des Miroir-5 fournit des informations beaucoup plus précises sur la position, la vitesse et la trajectoire des cibles détectées, améliorant ainsi la capacité de discrimination des menaces et réduisant le risque de fausses alarmes. La fiabilité accrue des systèmes à antenne réseau à balayage de phase, moins sujets aux pannes que les radars conventionnels, garantit que le système continue à fonctionner, même en cas de défaillance d'un certain nombre d'éléments. L'adaptabilité des Miroir-5 est également un atout majeur, étant conçus pour être facilement mis à jour et adaptés aux nouvelles menaces grâce à des mises à jour logicielles déployables à distance, intégrant de nouvelles fonctionnalités.

Le déploiement des Miroir-5 ne se résume cependant pas à une amélioration technologique. Il s'intègre dans un réseau de surveillance aérienne global et intégré, conçu pour maximiser l'efficacité de la défense aérienne de l’Union. Cette architecture est caractérisée par une redondance stratégique, les radars Miroir-5 étant répartis sur l'ensemble du territoire, assurant une couverture aérienne continue, même en cas de défaillance d’un ou plusieurs radars. L'interconnexion avancée des données collectées par les radars Miroir-5 avec les centres de commandement et de contrôle de l'Union, les postes de défense aérienne et les avions de chasse permet une coordination efficace des réponses de défense. De plus, une architecture décentralisée est au cœur de ce réseau, le réseau étant résilient face aux cyberattaques et autres menaces, la décentralisation permettant de limiter les conséquences en cas de défaillance d'un composant. L’intégration avec d'autres capteurs, tels que les radars terrestres, les radars maritimes, les systèmes de détection de drones et les systèmes de surveillance électronique, offre une connaissance situationnelle plus complète, améliorant la capacité de détection et de suivi des menaces.

Selon le Directoire du Commissariat à la Paix, l’Union doit se préparer à faire face à des menaces émergentes telles que les drones et les missiles hypersoniques, le Miroir-5 étant conçu pour les détecter et les suivre, et sa capacité à être mis à jour garantit son adaptabilité aux évolutions futures. Le déploiement des Miroir-5 est une réponse directe aux défis géopolitiques et techniques auxquels l’Union est confrontée. Sur le plan géopolitique, les Miroir-5 renforcent la capacité de l’Union à surveiller et contrôler son espace aérien, dissuadant ainsi les éventuels adversaires. Sur le plan de la protection des intérêts économiques, ils permettent de sécuriser les routes commerciales, les infrastructures critiques et les zones économiques vitales. Enfin, sur le plan du soutien aux alliés, ils renforcent la capacité de l’Union à partager des informations de renseignement et à coordonner les réponses de défense avec les pays partenaires régionaux.

Le déploiement des Miroir-5 représente un investissement important dans l'avenir de l’Union, le coût total du projet étant estimé à 1.5 milliards de Dev-Lib, ce qui en fait l'un des investissements les plus importants de l’Union dans le domaine de la défense ces dernières années. Un investissement jugé "nécessaire" par le Directoire et approuvé par une nette majorité de la Convention Nationale lors de son financement initial en 2008.
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Le Regard
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22/12/2015Lac Rouge est sous la neige

Dans un événement météorologique d'une rareté exceptionnelle, Lac Rouge, s'est réveillée ce matin sous une épaisse couche de neige, offrant un spectacle inédit et féerique à ses habitants. Cette vague de froid, qui a pris tout le monde par surprise, a transformé la ville en un véritable paysage de conte de fées, juste à temps pour les célébrations de fin d'année.

J/FPS-5 à Reaving


Les habitants habitués à un Lac Rouge tempéré et sec, ont été stupéfaits de découvrir leur ville recouverte d'un manteau blanc. Les températures ont chuté de manière drastique au cours de la nuit, atteignant des niveaux jamais enregistrés à cette période de l'année. Les météorologues locaux ont expliqué que cette situation exceptionnelle est le résultat d'une combinaison de facteurs météorologiques rares, notamment un front froid venu du sud et des conditions atmosphériques particulières qui ont favorisé les chutes de neige.

Ce phénomène a été rendu possible par une série de conditions climatiques inhabituelles. Un courant d'air froid en provenance du Nivéré a rencontré une masse d'air humide au-dessus de Lac Rouge, créant ainsi les conditions idéales pour des précipitations neigeuses. Les experts en météorologie ont souligné que de telles conditions sont extrêmement rares dans cette région du monde, ce qui rend cet événement d'autant plus remarquable.

Malgré la surprise initiale, les habitants de Lac Rouge ont accueilli cette neige avec un enthousiasme débordant. Les rues de la ville, habituellement animées par le bruit des tranports et des passants, se sont transformées en terrains de jeux improvisés. Les enfants, peu habitués à voir de la neige, ont profité de cette occasion unique pour construire des bonshommes de neige et s'engager dans des batailles de boules de neige endiablées. Les adultes, quant à eux, ont immortalisé ces moments magiques en prenant des photos et des vidéos qu'ils ont partagées sur les réseaux sociaux.

Le hashtag #LacRougeSousLaNeige est rapidement devenu viral, inondant les plateformes de médias sociaux de clichés montrant une ville transformée. Les images de la Place Majeure, de Milles Fleurs et d'autres lieux emblématiques de Lac Rouge, recouverts de neige, ont suscité l'émerveillement et l'admiration à travers le monde.

Cependant, cette vague de froid a également posé des défis importants pour la ville. Les autorités communales ont rapidement mis en place des mesures d'urgence pour venir en aide aux personnes plus vulnérables. Des abris temporaires ont été ouverts dans divers quartiers de la ville, et des distributions de couvertures, de vêtements chauds et de nourriture ont été organisées pour répondre aux besoins immédiats de la population.

Les services de transport ont également été perturbés par les conditions météorologiques. À l'aéroport international Shinra, des retards et des annulations de vols ont été signalés, affectant les plans de voyage de nombreux passagers. Les chauffeurs publics ont été invités à faire preuve de prudence sur les routes, certaines d'entre elles étant devenues glissantes en raison de la neige et du verglas. Les services de déneigement ont travaillé sans relâche pour dégager les principales artères de la ville et rétablir la circulation.

Malgré ces difficultés, l'esprit festif reste intact à Lac Rouge. Les décorations de fin d'année, recouvertes de neige, offrent un spectacle féerique qui ravit petits et grands. Les festivités de fin d'année, qui battent leur plein à cette période, ont pris une dimension encore plus spéciale avec l'arrivée de la neige. Les célébrations du Nouvel An promettent d'être inoubliables, avec des événements et des spectacles prévus dans toute la ville pour marquer cette occasion exceptionnelle.

Les experts en environnement ont également souligné que cet événement météorologique exceptionnel pourrait être un signe des changements climatiques en cours. Ils appellent à une réflexion sur les mesures à prendre pour mieux se préparer à de telles situations à l'avenir et pour protéger les écosystèmes fragiles de la région.
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Akai Kagami
Le Miroir Rouge, définitivement radical.


2000 milliards de PIB : La grandeur du Grand Kah enfin consacrée

Citoyens, camarades, révolutionnaires, l’heure est à la célébration ! Notre Confédération, fruit du travail acharné du peuple organisé et de la volonté inébranlable des Communes et des Syndicats, vient de franchir un seuil historique : pour la première fois, le Grand Kah dépasse les 2000 milliards d’unités internationales de Produit Intérieur Brut.

2000 milliards ! Deux mille milliards d’exemples éclatants que l’autogestion triomphe du capitalisme. Deux mille milliards de gifles assénées aux apôtres du marché libre, aux planificateurs étatiques, aux sceptiques de la révolution économique kah-tanaise.

Les chiffres ne sont pas que des chiffres, ils sont l’incarnation matérielle de notre force collective, de notre capacité à modeler notre propre destin. En 1992, lorsque nous avons brisé les chaînes de la junte et restauré la souveraineté confédérale, notre économie gisait en ruines. 300 milliards d’unités internationales. Un territoire exsangue, un tissu productif en miettes, des infrastructures dévorées par une décennie de chaos et de rapines.

Et pourtant, nous avons relevé la tête. Nous avons choisi une voie qui n’appartenait ni aux exploiteurs du capital ni aux bureaucrates du centralisme. Nous avons construit, de nos mains, une économie confédérale, où chaque production est pensée, débattue, organisée par ceux qui la réalisent. Nous avons transformé les ruines laissées par les technocrates en ateliers florissants, en pôles de production vivants, en campagnes agricoles revitalisées par la planification populaire.

La décennie 1992-2002 fut celle de la renaissance. Une croissance annuelle de 7 %, puis 10 %, portée par la volonté de fer des travailleurs et des paysans. Les Pôles de Production Confédérés se multiplièrent, prouvant que nous n’avions pas besoin d’un patronat ni d’un État pour organiser notre économie. En 2008, nous atteignions 1098 milliards d’unités internationales de PIB. Une victoire éclatante !

Puis vint la tempête de 2010-2011. Une crise économique, une chute brutale, un recul de 26 % du PIB. Les ennemis de la révolution se frottaient les mains. Ils y voyaient la preuve que l’autogestion ne saurait survivre au choc des marchés mondiaux. Ils ont eu tort. Dès 2012, les communes, les syndicats et les assemblées se sont réunis. Nous avons réorganisé nos circuits de production, redirigé nos exportations, réinvesti dans nos infrastructures. La croissance est repartie, plus forte, plus stable, portée par l’effort commun et la discipline collective. Aujourd’hui l'Union franchit les 2000 milliards. La plus éclatante preuve que la Confédération, loin de s’essouffler, est prête à mener le combat du XXIe siècle.

Car 2000 milliards de PIB, ce n’est pas seulement un chiffre. C’est une proclamation révolutionnaire : notre modèle est viable, il est efficace, il est supérieur.

Depuis des décennies, les économistes serviles nous expliquent que seule la privatisation peut engendrer la prospérité. Que seuls les marchés peuvent allouer efficacement les ressources. Qu’un pays sans dirigeants économiques, sans capitalistes, sans banques privées, est voué à la stagnation ou à l’effondrement.

Qu’ils regardent nos chiffres ! Qu’ils contemplent notre industrie florissante, nos campagnes productives, nos ateliers en effervescence ! Sans patrons, sans actionnaires, sans spéculateurs, nous avons généré une richesse équivalente à celle des plus grandes puissances économiques mondiales. Et cette richesse, nous ne la concentrons pas entre les mains d’une minorité parasite. Elle est redistribuée, elle appartient à ceux qui la produisent, elle nourrit notre peuple et forge notre avenir.

Le franchissement de ce seuil ne marque pas la fin de notre ascension, mais le début d’une nouvelle ère. Le Grand Kah doit maintenant se projeter vers de nouveaux horizons. Nous devons consolider nos bases. L’effort doit être poursuivi pour garantir la souveraineté totale de notre économie. Nous devons investir encore plus massivement dans les infrastructures, dans la formation des travailleurs, dans l’innovation technologique, pour garantir que nous ne soyons jamais vulnérables aux chocs extérieurs.

Nous devons aussi étendre notre influence. La doctrine du "Cool Kah-tanais" a prouvé que nos productions culturelles et technologiques peuvent conquérir les marchés mondiaux. Mais nous devons aller plus loin. L’heure est venue de tisser de nouvelles alliances économiques avec les nations et peuples partageant notre vision du monde. L’autogestion ne peut pas rester une exception. Elle doit devenir une alternative globale.
Le succès de notre Confédération n’est pas qu’une victoire économique. C’est une preuve, un acte de propagande par le fait. Nous démontrons que les dogmes du marché et de la propriété privée ne sont pas des lois universelles. Il prouve qu’une autre voie existe, une voie où le peuple prend en main son destin sans exploiteurs ni intermédiaires. Une voie que nous traçons depuis deux siècle et qui, enfin, atteint les sommets attendus.

Ce triomphe n’est pas seulement à célébrer. Il est à méditer, à prolonger, à défendre. Les parasites économiques du monde entier, ceux qui vivent sur le dos des travailleurs, savent que notre exemple est un danger pour eux. Ils savent que si notre modèle se perpétue, s’étend, se renforce, il deviendra une menace mortelle pour leur ordre injuste.

Nous devons rester vigilants. Le capitalisme mondial ne nous laissera pas tranquilles. Il tentera de nous affaiblir, de nous isoler, de nous corrompre. Mais nous avons déjà surmonté bien pire.

Camarades, la victoire est nôtre. Mais la lutte continue. Nous avons vaincu hier, nous triomphons aujourd’hui, nous conquerrons demain.
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