
Le Norjien Politique - TANSKA
Le renouveau du ministère de l'Industrie qui se regroupe avec les Sciences et Techniques dans un nouveau complexe
Par Vidar Dahlin (Norja), le 15 mai 2018.
Il s'était font longuement attendre. Imposant par son style monumental et ses lignes tracées, le nouveau complexe de Krølanstand, en banlieue proche de Norja rompt avec les habitudes ministérielles de s'installer dans de grands hôtels possédés par le gouvernement fédéral. Au style classique, le ministère chargé de l'Industrie et et le ministère des Sciences et Techniques ont préféré de grands espaces et une capacité d'accueil importante. Là où le ministère de l'économie ou, davantage encore, celui de la coordination et de l'implémentation législative réunissent un seul bâtiment plusieurs milliers voir dizaines de milliers de fonctionnaires, les deux ministères n'étaient eux capable d'accueillir tout au plus que quelques centaines d'employés fédéraux. Le reste, à vrai dire la majorité, se retrouvait elle éparpillée dans la capitale en diverses bâtiments voir, dans le cadre du ministère des Sciences et Techniques, parfois dans des espaces de coworking dans le cœur de Norja.
Entamés en 2011, les travaux se sont achevés après presque sept années pour permettre le plus important changement administratif tanskien du début du siècle par le déménagement de deux importants ministères. En l'espace de 5 ans, le ministère chargé de l'Industrie a poursuivi sa large mue. Partie d'un ministère délégué de l'économie, et également délégué dans ses politiques et dans ses moyens avec une perte de fonctionnaires de l'ordre de 60% en 18 ans, le ministère a largement retrouvé des couleurs. Les grands plans d'investissements lancés par le gouvernement fédéral, couplé aux développements industriels - notamment autour d'Akrak - dans les provinces fédérales ont accru un besoin d'expertise et de couverture aussi bien depuis la capitale fédérale que depuis les provinces. Si le principal changement qui s'opère est bien le déménagement, l'Etat fédéral tanskien a en réalité acheté ou fait construire 3 différents batiments depuis le début de la décennie pour le seul compte du ministère de l'Industrie. Le complexe de Krølanstand est le plus imposant mais il faut aussi rajouter le rachat d'un hôtel particulier (de moindre taille) à Jarvi, et la construction d'un officine de 4 étages pouvant accueillir 200 employés à Ny-Norja dans la province de Kyli.
Le complexe de Krølanstand dispose également d'une grande salle de conférence dédiées à des événements annuels, d'importantes présentations ministérielles mais aussi destinés à l'enseignement supérieur par une ouverture hebdomadaire prévue aux universités et grandes écoles tanskiennes.
Les investissements nombreux - ou plutôt leur retour - dans la politique industrielle tanskienne, marquée autour d'une volonté de maitrise de plusieurs points de la chaine de valeur des semi-conducteurs, dans une consolidation de l'industrie de la défense, et dans une expansion massive de l'industrie de l'aérospatial ainsi que l'émergence de quelques secteurs encore marginaux comme la pétrochimie ou les centre de données sont à expliquer derrière ce besoin de largement moderniser les capacités du ministère.
De son côté, la jonction, non pas organisationnel, mais géographique avec le ministère des Sciences et Techniques - plutôt qu'avec le ministère de l'Economie, s'explique selon plusieurs membres de cabinets par le besoin d'un renforcement de la connivence et du partage d'information entre ces deux ministères aux missions bien distinctes. C'est en partie la question de la recherche, de l'innovation et de la capacité à déployer cette innovation des laboratoires et centres de recherches aux industriels, au-delà de la seule naissance de start-up et de PME qui a poussé à cette décision. Toutefois, pour les employer au quotidien les deux ministères resteront fortement cloisonnés dans des parties distinctes du bâtiments avec des espaces communs - notamment une des quatre cantines du complexe - mais aucun espace de travail partagé. Les principales salles de réunions ainsi que la salle de conférence sont toutefois accessibles aux deux équipes.
Fort de ces changements, les deux administrations distinctes se sont également renouvelées ces dernières années par la modification de leur organigramme. La plus visible évolution relève bien sûr de la création d'une mission interministérielle pour la science, l'innovation et l'industrialisation, se réunissant de manière mensuelle voir bimensuel pour évoquer les sujets d'actualité et la bonne coordination des politiques publiques menées sur ces questions. Fondé en 2014 au début de l'envolée de l'attractivité du Centre Aérospatial d'Akrak et de sa Zone Economique Spéciale - la plus attractive du pays - la MISII est aussi rejointe par des représentants des 3 assemblées parlementaires provinciales lors d'échéances trimestrielles pour aborder l'Egalité Fédérale. Ces pratiques interministérielles, bien développées entre l'Education nationale, l'Enseignement Supérieur et les Sciences et Techniques trouve ainsi ici une nouvelle étape majeure alors que le le premier pourrait bientôt être renommé en ministère des Sciences, des Techniques et de l'Espace d'après deux membres de cabinets ministériels. A la clé, la création d'une nouvelle direction liée à la politique spatiale et une meilleure centralisation. Le ministère de l'Industrie prétend lui être le mieux placé pour récupérer la tutelle des questions spatiales. Sous le même toit n'implique pas sans tension.