10/04/2016
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Activités étrangères au Grand Kah - Page 7

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"Je tiens à vous offrir l'amitié d'un proche": la découverte du principe de clientèle au Grand Kah


Le choc culturel: une notion intéressante, mais surtout, une notion pertinente. Nombre de fois dans l'Histoire, des conflits ont éclaté sur cette seule base. Il y eu des épisodes violents certes, mais il y a également quelques uns de ces rares moments qui peuvent mener à des situations pour le moins cocasses. Le Grand vivait à son propre rythme: celui que ce pays s'était lui-même dicté depuis plus de trois siècles. Il assimilait les cultures et les mœurs en un grand bassin distillé de valeurs diverses. On pourrait croire que dans un tel cadre, quatre hommes traînant avec eux un énorme carton dans un jardin passeraient inaperçus...mais c'était mal connaître Don Pietro Genovese. On aurait pu penser de loin que ces types venaient habillés pour un mariage. Le seul de la bande qui n'avait rien dans les bras essuyait la sueur de son front avec un mouchoir de soie, à croire qu'il était plus en souffrance que ses compères qui s'acquittaient de la sale besogne.

"Bon, pressez vous messieurs, j'ai pas envie de passer une heure de plus sous ce cagnard. Qu'est-ce que j'ai chaud putain...bien pressé de revenir en Alguarena."

L'un des porteurs demanda à Genovese, inquiet: "Vous êtes sûr que c'est le bonne adresse patron ? Cet endroit ça me dit vraiment rien...". Axis Mundis était un labyrinthe de verre et de jardins, et toute la signalisation était dans cette "maudite syncrelangue", et les velsniens étaient ces grenouilles que l'on avait sorti de force de leur mare qu'était la Manche Blanche.

"ça a l'air d'être la bonne adresse. Bon, on va tenter." lui répondit le Don, lui-même hésitant. Il avança sa carcasse sur le as de la porte transpirante et appuya lourdement sur la sonnette. Le Don ne se rendit compte qu'après coup des allures de cette maison, à l'architecture si étrange pour un velsnien éternellement habitué à la même chose. C'était là bien...épuré ? Dans les pensées du Don tout du moins "C'est une bien belle bâtisse qui tient debout."... Le velsnien n'eut pas le temps de se racler la gorge et d'appréhender la rencontre que la porte s'ouvrit: une jeune femme, visiblement surprise dans sa routine. L'intrus esquissa une question quelque peu gênée aux premiers instants, d'autant plus que son syncrétique était déplorable, avant de prendre son assurance de Don:
- Bien le bonjour madame. Je suis bien chez Actée Iccauthli ?
- Euh...oui, mais elle n'est pas là.
- lui répondit la jeune femme -
- C'est pas grave... Je m'appelle Don Pietro Genovese, je suis juste là pour vous transmettre un message de la part d'unami. Madame Iccauthli aura la surprise, c'est pas grave, même si je n'aurais pas dit non à un café. C'est un beau soleil pour profiter de la vie vous ne trouvez pas...vous avez des enfants
- Euh...non ???

- Vous verrez que vous regretterez de pas profiter de ces moments de rien du tout après en avoir eu, madame. Mais bref, je suis là pour adresser un présent de la part de son excellence Matteo Di Grassi à madame Iccauthli. Il tenait à remercier madame d'avoir donné lieu à une si agréable entrevue avec lui, et à la signature d'un accord si propice. J'ai donc l'impression qu'il tient à lui offrir son amitié, au vu de ce qu'il a demandé à vous faire livrer...Fabio, pose moi ça là.

Le jeune homme s’exécuta avec ses camarades, et on pu sentir le soulagement collectif de poser l'énorme carton jusqu'à l'océan Espérance. Pas peu fier,
Pietro tapota de la paume de la main sur le carton.

Home cinéma dernier cri, écran 4k incurvé, le nec plus ultra du confort de visionnage. Avec ça, vous aurez l'impression d'être au cinéma dans votre canapé ma bonne dame. Dites...il y a un endroit où mes gars peuvent le poser ? Ou bien vous comptez vous débrouillez ? Je sais que de nos jours, les jeunes veulent tout faire par eux même.
- Vous en faites pas, je...je vais me débrouiller.
- lui répondit la kah tanaise, voulant surtout éviter de faire entrer ces types dans la maison -
- Qu'est-ce que je disais...sinon, nous avons un autre cadeau qui pourrait plaire à madame. Fabio !

Le jeune homme déballa un autre paquet, plus petit, dévoilant la reproduction exacte du masque cérémoniel antique dont Di Grassi avait fait la présentation à Actée quelques semaines plus tôt à Velsna.
- C'est beau hein...vous pourrez l'accrocher au mur de la salle à manger. C'est la seule reproduction existante de ce masque, vous le saviez ?

Il y eu l'un de ces silences entre la jeune femme et ce petit groupe, qui n'eut pour réponse que le soupir de Don Pietro.
- Bon. Le voyage a été long et nous ne voulons pas vous déranger davantage. Si madame Iccauthli repasse à l'avenir à Velsna, dites lui que son excellence Di Grassi serait ravi de la convier à un diner. Bonne journée, ma bonne dame. Vous verrez qu'il est bien plus bout-en-train qu'on ne le pense.


Les quatre velsniens repartirent à bord d'une élégante Steiner raskenoise noire. Ce fut certainement l'une des rencontres les plus étranges que cette jeune femme pu avoir ces derniers temps, à n'en point douter...
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La Matteade, extrait du Livre VI: être et paraître dans les pays rouges
Par Gina Di Grassi (2015)


"De tous les eurysiens, les loduariens sont les plus braves."



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Depuis son exil causé par son assassinat de la famille proche de "l'usurpateur" Dino Scaela, la velsnienne Gina Di Grassi a débuté un travail de compilation de l'ensemble des témoignages de la vie du sénateur Matteo Di Grassi, depuis sa naissance jusqu'à la guerre civile de 2013-2014. Assumant totalement la nature de l’œuvre, inspirée du panégyrique velsnien classique, mêlant lyrisme et données historiques autour d'une figure centrale, ces travaux ont toutefois prit une tournure différente. En effet, le récit fait part de nombreuses digressions portant sur des thèmes plus proches de la géographie, de l'ethnologie et de la sociologie. L'autrice s'attache à replacer la guerre civile velsnienne dans un monde subissant des changements rapides et profonds, et s'attarde donc parfois sur les autres acteurs de ce qu'elle nomme "une grande scène de théâtre où Dame Fortune a pourvu un rôle précis à chacun". Dans l'extrait présent, cette dernière fait part d'une description succincte d'entités qu'elle rassemblent sous l'appellation de "pays rouges", qui en réalité se focalisent essentiellement sur les contrastes observés par l'autrice en témoignage de première main des loduariens et kah tanais dont elle a fait la rencontre entre 2012 et 2015. L'ouvrage de la Matteade, qui paraît à titre périodique dans un format mensuel, connait déjà un franc succès dans plusieurs pays eurysiens, et les quelques ressortissants velsniens en Paltoterra commencent à le faire circuler sous ces latitudes.


Il était l'année 2013, au mois de mai, lorsque nous vîmes pour la première fois de nos yeux des gens du pays de Loduarie. Dans son exil en la cité libre de Cerveteri d'Afarée, le sénateur et triumvir mon père se saisit de la guerre comme sceptre et hissa la rébellion comme drapeau, après que le tyran scaelien eut causé le mal dans les murs du Sénat. Il n'était nulle famille de longue naissance de notre République à ne pas accuser la mort, la perte et le chagrin. Comme dit à la fin de mon livre précédent, celui que l'on ne nomme pas, porta la guerre dans notre enceinte sacrée. Il tua non seulement quarante sept de ses frères de Sénat, ses compagnons et ses compatriotes, car porter une couronne comme un tyran venu tout droit des patries barbares de Teyla ou de Karty n'était pas son seul dessein. On ne cache pas le secret que des jours durant, il avait fait une longue liste des lignées devant être "taillées à la racine", qu'importe l'âge, que ses ennemis soient dans leur berceau ou sur leur lit de mort, qu'ils possèdent la vigueur masculine ou féminine... Aussi, Scaela, non content de la jouissance du massacre, fit entrer ses hommes dans chaque maison de citoyens illustres par leur fonction, pour y raccourcir les femmes, les vieillards et les enfants. Le sénateur mon oncle eut été à pleurer à cette occasion, et il incomberait plus tard à ma tâche de reprendre son corps pour le donner à une mort plus décente, et qui illustre mieux son rang.

Le sénateur mon père eut la chance d'avoir été au départ plusieurs semaines de cela, et s'était préparé avec clairvoyance à cette évidence que les intrigants eussent déjà pris le pouvoir dans la cité. Il acta son départ trois semaines avant cela, sous le prétexte d'une querelle frontalière avec les gens du désert au delà de la cité de Cerveteri, et que ses magistrats eussent fabriquer dans leur ruse. Le sénateur mon père prit donc la tête des deux flottes où nous avions toute notre clientèle nous tenant en affection et en amour, prête à défendre la cause la plus juste, et avec la promesse des cités d'Achosie du Nord et d'Afarée qu'une armée nous attendrait au delà des mers. Mais lorsque nous arrivâmes sur les plages de Cerveteri, le sénateur mon père fut contrarié de n'y voir que 2 000 gardes civiques plutôt que les milliers de citoyens qui devaient faire défection de la poigne du tyran. Nous eûmes été proches de l'abandon, et nous passâmes plusieurs jours en ruminations vaines, dans l'asile qui nous avait été donné par ces honorables gens de Cerveteri. Nous fûmes renforcés de gens du pays des margoulins, venant de la barbarie des eurysiens orientaux, contre de la monnaie qu'ils regardent toujours d'yeux avides et peu fiables. Mais ce n'était pas là suffisant, et il nous fallu assurer le concours d'autres barbares qui avaient été fort aimables avec le sénateur mon père par le passé.

Le mois suivant notre venue en la cité de Cerveteri, il nous fallu accueillir des hommes étranges du pays de Loduarie, et sur ce pays, je dois me permettre de m'arrêter pour en souligner l'étrangeté de ces gens. Comme l'ont des auteurs illustres que je ne fais que copier pâlement, le pays loduarien abrite plusieurs millions de ces gens, dont on ne dit qu'ils parlent peu, rient peu, mais font beaucoup. Les loduariens que j'ai vu et entraperçu furent des alliés précieux, qui étaient peu curieux de nous, qui au contraire, étions dans leur fascination. Les gens de ce pays rouge étaient peu curieux de tout, ne faisait guère fit de bon comportement et de retenue, et nous adressaient guère plus de cinq mots dans la même phrase. Cela ne signifiait certainement pas qu'ils eussent été idiots ou retardés d'une manière quelconque, ou qu'ils ne ressentaient pas: ceux-ci n'accordaient tout simplement pas une grande importance au commun de ce qu'ils croisaient en dehors de leur patrie. On dit souvent que chez les loduariens, revient à passer pour un idiot. C'est faux toutefois d'affirmer que l'humour loduarien n'existe pas, car je puis avoir eu à mes oreilles des anecdotes parmi lesquelles celle ci-ci figure au premier plan.

Un loduarien et teylais entrent dans une musée et contemplent des tableaux. Le teylais commente chaque toile avec une grande passion, et sur certaines d'entre elles qui célèbrent ses combats, il s'empresse de faire parler son orgueil: "Regardez comme nos gens se battent bien et sont braves.". Le lorduarien répond simplement: "Oui, vous vous battez bien. En peinture.".

Les loduariens peu loquaces, associent cette qualité à leur humour, qui est aussi cassant que leur humeur du quotidien. Ils utilisent peu de mots pour souligner des situations qui en deviennent souvent amusantes. Ce que je nommerais, du "laconisme loduarien". Outre cela, les gens de ce pays ne font que peu de cas des bijoux, des parures et de tout ce qui brille, et que l'on prend là bas pour superflus. Je considère que le régime et la politique n'ont que peu à voir avec cette réalité, et que la cause de ces comportements sont à chercher plus loin que la Loduarie des communistes.

La Loduarie a toujours été une peuplade dirigée par le principe de la force et de la barbarie juridique, et dont la Démocratie communiste n'est qu'un prolongement culturel. Ces gens, qui descendent pourtant en partie du peuple des gallo, de l'actuelle Gallouèse, qui est une patrie radicalement différente, n'ont jamais connu au cours de leur Histoire, une dynamique propre au développement de l'individu comme valeur. A l'inverse, la dynamique du groupe y est forte, et la pression sociale de ce dernier l'a toujours écrasé. Ces solidarités locales de l'ancien temps, ont mené pour le moins logiquement à des gouvernements qui s'appuient sur elles. La Loduarie a connu des idéologies dignes de la barbarie étrangère, et qui font appel à l'autorité. Le régime des fascistes loduariens a bien davantage marqué ses suivants que l'on ne veut bien le penser, et il a institué un rapport de gouvernant à gouverné extrêmement déséquilibré. Les loduariens parlent la même langue que celle qui les gouverne: celle de la force. Le régime des loduaristes n'a fait que reprendre ces solidarités et cette relation, qui est désormais est inscrite dans le comportement de sa population. Les gens de ce pays rouge respectent les individus qui font étalage de cette force, et maudissent ceux qui pensent autrement. Ils réprouvent l'achat de la paix par l'argent et l'or, et refusent les cadeaux qu'ils ne voient comme de la faiblesse. Aussi, cela entre dans la contradiction de nos coutumes, nous qui couvrons de présents les étrangers selon nos convenances, et qui entretenons l'affection de notre clientèle. Comme tous les gens de son rang, le sénateur mon père aime à faire venir tous ses clients pour distribuer et faire preuve de largesse. Aussi, lorsque le sénateur mon père fit la rencontre du "roi des loduariens", les cadeaux et l'affection le laissèrent indifférents, lui qui ne voyait que la force. Inversement, il admirait le sénateur mon père pour son expérience de la guerre.

Les gens du pays de Loduarie n'obtiendraient pas la justice si je ne m'étendais pas sur la façon qu'ils ont de se battre, de vivre et de mourir. Il est peu de peuples parmi les gens d'Eurysie que je ne pourrais qualifier de plus courages qu'eux. De tous les eurysiens, les loduariens sont les plus braves, sans nul doute. Parmi les hommes servant le sénateur mon père, les mercenaires du pays rouge se distinguèrent chaque jour de cette guerre. Il vont au combat sans beaucoup d'armes et de protections, n'ont que peu d'égard pour leurs propres vies, et ne font gère passer leurs ordres ou leurs devoirs avant quelque distraction superficielle. Ils ne questionnent pas leur commandement, et se battent sans réserves. Aussi, je n'ai vu que peu de femmes parmi leurs soldats et leurs dignitaires. Je ne connais rien de la façon dont les loduariens regardent leurs épouses, leurs mères et leurs sœurs, mais la guerre et la politique semblent éloignées de ce que les loduariens s'accordent comme étant une norme chez les femmes.

L'on ne saurait clôturer cette digression au propos des peuples rouges de Loduarie sans évoquer leur "roi", qu'ils nomment plus simplement "secrétaire général". Le sénateur mon père me la décrit en ces mots, dont la plupart m'ont été rapportés par le sénateur mon père. Courageux mais impulsif, il aurait fait un bon politicien à une autre époque, et aurait sans doute été considéré par les héros des guerres celtiques si il y eut prit part. Il aurait sans doute trouvé sa place dans une autre vie parmi les chasseurs de Strombola et aurait combattu pied à pied la horde des achosiens. Le secrétaire général n'apprécie guère d'autres qualités que la force du caractère, et n'a pas le sens des manières. Pour beaucoup de fois, il est riche d'injures, mais qui renforcent sa posture. Il règne par la brutalité, parce que c'est ce à quoi la Loduarie est habituée depuis bien avant son avènement. A bien des égards, il est une manifestation physique du peuple loduarien, comme rarement des rois, seigneurs, tyrans ou autres chefs d'état ne l'ont été. Il ne gouverne pas seul, car il fonde ses décisions sur le conseil d'autres parmi son armée et son assemblée, mais il en assume toutes les décisions par son omniprésence. La force étant la loi chez les gens du pays de Loduarie, l'armée a davantage d'affection dans son cœur que son assemblée. A bien des égards, il s'appuie au bras d'instances uniquement consultatives. Les attributs de son pouvoir laissent paraître la simplicité avec laquelle il définit sa fonction, et qui peut également être l'héritage d'une culture matérielle loduarienne laconique et avare de symbolisme.

(portrait de kah tanais à suivre...)
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La Matteade, extrait du Livre VI: kah-tanisation et velsnianisation
Par Gina Di Grassi (2015)


"Les gens du pays des pyramides se comportent comme des velsniens à qui on aurait ordonner de partager leurs jouets."



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Depuis son exil causé par son assassinat de la famille proche de "l'usurpateur" Dino Scaela, la velsnienne Gina Di Grassi a débuté un travail de compilation de l'ensemble des témoignages de la vie du sénateur Matteo Di Grassi, depuis sa naissance jusqu'à la guerre civile de 2013-2014. Assumant totalement la nature de l’œuvre, inspirée du panégyrique velsnien classique, mêlant lyrisme et données historiques autour d'une figure centrale, ces travaux ont toutefois prit une tournure différente. En effet, le récit fait part de nombreuses digressions portant sur des thèmes plus proches de la géographie, de l'ethnologie et de la sociologie. L'autrice s'attache à replacer la guerre civile velsnienne dans un monde subissant des changements rapides et profonds, et s'attarde donc parfois sur les autres acteurs de ce qu'elle nomme "une grande scène de théâtre où Dame Fortune a pourvu un rôle précis à chacun". Dans l'extrait présent, cette dernière fait part d'une description succincte d'entités qu'elle rassemblent sous l'appellation de "pays rouges", qui en réalité se focalisent essentiellement sur les contrastes observés par l'autrice en témoignage de première main des loduariens et kah tanais dont elle a fait la rencontre entre 2012 et 2015. L'ouvrage de la Matteade, qui paraît à titre périodique dans un format mensuel, connait déjà un franc succès dans plusieurs pays eurysiens, et les quelques ressortissants velsniens en Paltoterra commencent à le faire circuler sous ces latitudes.


"La langue est le plus important moyen de perception de l'univers.", aura dit Philinius de Velcal, il y a huit siècles de cela. Il est tâche difficile de concilier les patries dans une même entité et de les confondre en une seule. La langue l'en empêche souvent. Le langage est la fenêtre d'un monde, et chaque langue est un monde différent. Lorsqu'une langue s'éteint, un monde s'en va: une manière de désigner les objets, les individus, rien que la manière dont les vents soufflent sur nous. Il y eu dans la plaine velsnienne il y a longtemps, des gens que l'on appelaient "auccit". Ils parlaient la langue des bardes et des poètes, et ils ressemblaient aux parlers que l'on trouvait dans le pays gallouèsant. On dit qu'ils étaient proches, et les écrits qu'ils nous ont légué le prouvent, même si je n'ai pas la science nécessaire pour le démontrer par moi-même. Dans la langue velsnienne moderne, il n'y a qu'un mot pour désigner une plaine "herbeuse". Les auccit, eux qui étaient de grands pasteurs gardant des troupeaux immenses de chèvres et de brebis, avaient plus d'une dizaine de termes pour décrire la densité de l'herbe et leur texture, et cinq pour décrire la façon dont le lierre s'accroche aux maisons. Mais en retour, ils n'avaient qu'un mot pour désigner la coque d'un navire, les velsniens de notre patrie, eux, en possèdent un lexique entier permettant de distinguer des coques flexibles, rigides, faites de tout types d'arbres. Les auccit, qui n'existent plus que dans nos livres, possédaient un monde que nous ignorions, et qui a disparu à leur suite. Comme beaucoup de nations, ils n'ont pas survécu aux constructions politiques qui ont fait nos empires, nos royaumes et nos républiques, car leur façon de s'exprimer avait perdu tout sens politique, et ne procurait plus la reconnaissance sociale d'un groupe cohérent. Le terme de "velsnianisation" s'est imposé dans notre pays pour désigner ce processus qui conduit à la destruction des particularismes, qui d'une triste manière, ne sont bien souvent pas de la volonté du gouvernement de la République. Et à bien des égards, il m'a été permis d'observer, alors que nous étions en pleine guerre contre les tyrans scaeliens, un phénomène similaire dans un autre pays, que l'on me décrivait pourtant comme étant différent de tout ce qui fait un homme ou une femme.

Cerveteri fut une étape importante, non seulement dans l'existence de notre rébellion légitime, non seulement car nous nous battions pour préserver des institutions, mais également car l'éloignement de ma patrie m'a permis d'adopter une approche différente de ce qui m'entourait. Mais par dessus tout, il fallait, dans la jeunesse de mon frère qui n'avait que douze ans, prouver auprès du sénateur mon père, car j'étais dans l'âge adulte, que mon éducation et mes compétences fussent utiles à ses desseins. Aussi, il me fit venir auprès de lui, et de plus en plus, me confia des tâches que l'on ne donnerait peu à une femme dans notre pays. Non pas qu'il n'y eut jamais femme importante de notre patrie: le sénat est peuplé de femmes, beaucoup moins nombreuses sur les hommes, certes, mais on a souvent coutume de dire que ce sont avant tout des femmes qui se font passer pour homme, et qui abandonnent leur condition le temps de leur tâche ou de leur mandature. Le sénateur mon père lui-même m'a souvent dit: "Si seulement tu avais été homme. Tu n'aurais pas eu le temps de réfléchir, avec l'intelligence qui est tienne, de toutes les difficultés de ta condition.". Ainsi, c'est comme si, en m'ordonnant de devenir son émissaire, qu'il me demanda de devenir un homme.

J'eus à visiter l'impératrice de Lykaron pour y récupérer le corps du sénateur mon oncle, illustre parmi les illustres, et mort pour la patrie. Cela me rendit plus proche du sénateur mon père, qui m'envoya donc pour un labeur plus délicat encore. Depuis de longs mois, les gens de Cerveteri vivaient en bonne entente avec les cités voisines, qui elles, vivaient dans la concorde du pays des pyramides grâce aux efforts du sénateur mon père. Dans sa diplomatie, celui-ci perçu la force de ces gens, et la possibilité d'aider Dame Fortune à nous obtenir un triomphe, en confiant cadeaux et offrandes à ces barbares. Je devais ainsi conclure le commerce qui accorde la paix avec eux, et nous voyageâmes jusqu'aux pyramides. Dans un premier temps, je m'y opposais, car notre retour parmi les nôtres était imminent, et j'avais la crainte de perdre ma participation à la bataille. Mais mon père illustre m'assura su contraire, et que je serais revenue bien avant. Il argumenta aussi qu'au vu de mon âge, je devais désormais m'acquitter des moyens de créer mon propre réseau de clients et d'amis fidèles. A ce titre également, je devais devenir "homme libre" de notre cité.

Tout comme les gens des patries onédiennes et loduariennes, les gens des pyramides pensent posséder les outils à la gouvernance de l'univers, et prétendent être bien davantage que leur propre pays, si on puis l'appeler ainsi, car leur patrie diffère de la nôtre par sa conception même. Le mot "patrie" est exclusif, car il pose une barrière entre un groupe et le reste du monde, aussi, je pense qu'ils ne l'aime guère. Pourtant, à bien des égards, ce mot s'impose de lui-même, car le monde entier n'est pas encore devenu partie de leur empire. Empire il y a indéniablement, et là encore, ils n'apprécient guère cette appellation par pudeur davantage que par les faits qui me donnent raison, s'agissant d'amener toutes les parties de l'univers sous une autorité unique, et qu'eux même décrivent comme une fatalité qui arrivera quoi qu'il en soit. L'Empire des kah tanais fonctionne par bien des manières de la même façon sur les groupes humains que bien d'autres: le désir de destruction ou de parasitage des solidarités locales, et leur supplantation par un intérêt commun que l'on estime supérieur. Les kah tanais pratiquent à une autre manière ce dont le sénateur mon père m'avait enseigné sur la conquête de l'Achosie par nos ancêtres: la conquête des cœurs doit succéder à celle des armes, toujours. Ainsi, les velsniens de notre patrie, au XIIIème siècle se sont beaucoup marier avec des élites achosiennes, ont intégré leurs vieilles institutions aux nouvelles cités de Strombola et de Velathri, les ont parfois cajoler, ce qui a fragilisé les structures existantes, ou les a assimiler à défaut de les détruire.

C'est ainsi qu'en tant qu'honorable descendante de la patrie des commerçants, je recommanderais au lecteur de ceci qui serait à la recherche de conseils à l'heure de parler à des gens de ce pays. Je demanderais à vous autres de ne jamais considérer un cadeau comme tel, à ne jamais acquérir quelque chose de leur main par la facilité, et à ne pas oublier les visions à long terme qui manquent tant à certaines de ces excellences du Sénat. Il est tout à fait possible d'obtenir la concorde de ce peuple, à ne condition de ne pas montrer son dos, et de ne pas perdre de vue la volonté de ce groupe, qui réside dans la fragilisation des groupes sociaux qui ne sont pas les leurs. Ainsi, si le traité que j'eus signé avec eux était tout à fait banal, il reflétait de cette volonté des gens des pyramides, d'acquérir les moyens de la richesse, et de la diffuser à leur avantage. J'eus refusé cette offre, et consentit à un échange plus juste où ils ne seraient jamais en situation de contrôle de la volonté du peuple de notre cité.

Pour revenir à mon propos des langues, par bien des aspects, velsniens et kah tanais règlent les problèmes de l'univers de la même manière, mais à un dessein différent, et dans des mesures différentes. La violence est rarement la première des possibilités, bien qu'elle existe, et bien que cet Empire fut suffisamment fort pour imposer sa volonté à quiconque. Les gens du pays des pyramides se comportent indéniablement comme des velsniens à qui on aurait ordonner de partager leurs jouets, et beaucoup de leurs actions ont les mêmes effets, comme sur les langues et les cultures.

Nos gens, dans leur expansion à une époque lointaine, n'ont jamais eu à imposer leur langue aux auccit, aux achosiens et aux aleuciens d'outre Espérance. Jamais les achosiens n'eurent cette obligation de parler comme nous, de se mouvoir comme nous et de penser comme nous. Au contraire, nous avons longtemps conçu, et pour beaucoup, nous concevons toujours notre langue comme une manière de distinction sociale, comme un privilège réservé au centre de l'univers davantage que comme un droit. Bien souvent, les effets les plus malheureux de nos actions ne sont pas nos premières vocations. Nous n'avons jamais imposé le velsnien aux achosiens, pourtant, cette langue paraît aujourd'hui faiblir dans ma contrée natale d'Achosie du nord, et moins du tiers de ses gens la pratique de nos jours. Ma grand mère maternelle parlait encore la langue des barbares, mais moi, je ne puis en dire le moindre mot. Non pas par ce qu'on m'y a forcé, mais parce que l'achosien ne procurait plus aucune sorte d'avantage à l'élévation de soi. Le sénateur mon père lui-même, citoyen avant tout de la cité de Strombola, a perdu son accent dés qu'il eut passé ses trois premières années au sein de la Marineria, dans sa jeunesse. Moi-même, je me surprends parfois à jurer au nom de Dame Fortune, non pas parce qu'elle signifie quelque chose pour moi, mais qu'elle a une valeur pour le reste de mon entourage. Ainsi vont les effets de masse, et ce sont les effets de masse qui conduisent le Grand Kah et notre cité à avoir les mêmes finalités sur le reste de l'univers: la disparition progressive de ce qui ne représente plus un moyen d'ascension sociale ou de distinction.

Les kah tanais sont des barbares difficiles à décrire, car il y en a beaucoup de peuples, dans cet Empire. Mais ils ont une langue commune, le syncrétique. Si je puis la décrire, c'est pour souligner l'intelligence de sa construction. Tout semble avoir été codifié pour faciliter son usage, ne serait-ce que par les langues d'emprunt qui l'ont formé, et qui pour beaucoup, sont des langues locales que l'on a intégré à une bouillie pour la rendre comestible auprès des gens de l'Empire. Le velsnien, telle que nous l'utilisons au commun, se comporte pour exclure avant tout. C'est comme si nous nous refusions à le rendre facile, comme si nous aspirions à ce que celui qui le parle s'en montre digne. Nous devons nous sentir flattés lorsqu'on l'entend de la bouche des étrangers, cette langue-musée telle que je la couche sur ce papier. Le syncrétique a été conçu dans l'esprit inverse, et cela le rend, à mon sens, bien plus redoutable pour toutes les autres langues kah tanaises, et les met dans une position bien plus dangereuse que les langues minoritaires que l'on parlerait en notre cité. Car quelle peut encore être l'utilité d'une langue lorsqu'une autre remplit tous les rôles qu'elle possédait, et mieux qu'elle ? Pour toutes ces raisons, si il y a aujourd'hui encore une grande diversité dans les langages que j'ai pu observé parmi ces barbares, je pense que ceux-ci devraient finir par disparaître très rapidement au profit de cette langue, malgré tous les efforts et résistances des initiatives locales. C'est là peut-être la différence fondamentale entre velsnianisation et kah-tanisation: nous faisons tout pour que le velsnien soit la langue de quelques uns, alors que le syncrétique porte en lui cette matrice universelle qui le poussera fatalement à uniformiser la culture: par ce cinéma dont on me rabâche sans cesse, par la politique, par le travail, par les médias.

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Quotidia, Journal généraliste de l'excellence a écrit : Victoria Cavali, 26 décembre 2015

Création du Comité anti-raciste velsnien (CAV): quand l'immigration s'organise à l'international


C'est une scène pour le moins insolite qui prend place dans une petite salle des fêtes de la capitale sylvoise. Autour d'une petite scène, un attroupement de quelques dizaines de personnes se rassemble, non sans avoir auparavant prit part à des rites qui ressemblent à ceux que l'on observerait lors de fêtes de quartier: dégustation de vins du pays et de charcuterie parfumée aux raisins et à l'échalote, embrassades et poignées de main fermes, discussions intenses et parfois, réconciliation de facade... Cela a l'air de rien, de notre point de vue de métropolitains d'Eurysie, mais la diaspora velsnienne à l'étranger s'organise. Quelques milliers à Teyla et en Alguarena, quelques centaines à Sylva...l'immigration velsnienne est certes peu nombreuse, mais elle agit bien souvent en communauté soudée, et toujours régie par certaines habitudes du pays, qui permettent sa cohésion. Mais pour quelle raison et à quelle fin s'organise t-elle ? C'est probablement Don Pietro Geonovese, affectueusement surnommé par ses proches "Donny main lourde", qui en parle le mieux.


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Pietro Genovese

Depuis bien trop longtemps, nous, velsniens de l'étranger, nous subissons toute une série de calomnies, de mauvais traitements et d'insultes. Je n'en veux pas nécessairement aux gens des pays dont nous avons élu domicile, ce n'est pas de leur faute. Mais ils ont été totalement ravagés par de la propagande savamment organisée par une bande de réactionnaires. Je voudrais simplement leur dire que toute cette haine est simplement le résultat d'une multitude de faits divers qui représentent nullement la majorité d'entre nous, ni la richesse de notre culture et de notre patrimoine. Moi qui vit à Sylva depuis presque dix ans, ma vie est devenue un enfer depuis cette affaire Toni Herdonia. C'est la même chose pour beaucoup de velsniens qui ont élu domicile dans ce pays. Vous savez quoi ? ça suffit ! Il est temps de remettre les pendules à l'heure, de faire valoir notre poids et notre voix en s’élevant contre ces attaques systématiqu....systémiques. C'est ce même genre de d'acte qui a coûté la vie au journaliste Pascal Tiago, en 2012 au Wanmiri, alors qu'il n'y faisait que son travail. Le racisme tue, et ce que nous faisons ici n'est pas une farce.

Il ne se passe pas un jour sans que l'on me traite de mafieux, que l'on m'associe aux sociétés de coraggiosi et que l'on me menace. Non, je ne fais pas partir d'une mafia, non, je n'ai jamais fait de fraude fiscale, non, je n'ai jamais participé au moindre coup d'état ou vengeance personnelle sur mon prochain. Est-ce que c'est bien clair pour tout le monde ? *air menaçant*



Homme naturellement enjoué dont la bonne humeur est presque contagieuse, Don Genovese reçoit une ovation bien méritée avant de daigner répondre à nos questions, non sans nous avoir adressé une chaleureuse bise.

Cavali: Je vous remercie d'avoir accepter de nous recevoir ici, monsieur Genovese...

Don Genovese: Je vous en prie, appelez moi juste "Don".

Cavali: Avant que nous évoquions le cœur de votre combat, pouvez vous m'en dire plus sur vous ? Quel est le profil type d'un immigré velsnien à Sylva ?

Don Genovese:
Bosseurs et respectueux, Victoria, bien évidemment. Nan...plus sérieusement, comme tous les velsniens qui sont partis à l'étranger, je n'ai pas commencé avec grand chose. Je suis originaire de la petite cité de Petite-Fortuna, pas loin d'Umbra. Et comme beaucoup de gens, j'ai voulu découvrir ce qu'était le rêve paltoterran: gagner mon argent à la sueur de mon front. Quand je suis arrivé, je n'avais rien, et désormais, je suis l'honnête propriétaire d'une entreprise de ramassage d'ordures, de trois boîtes de nuit, d'un casino et de plusieurs avoirs immobiliers, avec des affaires en Alguarena et à Sylva. Et pour raboter les fins de mois, j'ai récemment conclu une belle affaire dans l'agriculture traditionnelle avec des associés caribénos: parce que je considère le retour à la nature comme important, et de fait, l'agriculture durable et responsable. Je suis fier de dire que beaucoup de velsniens comme moi s'en sont bien sortis ici, avec honnêteté et intégrité. Et pourtant, aujourd'hui, on vient reprocher toutes sortes de choses horribles à mes semblables, sous prétexte que je partage la même nationalité que Toni Herdonia, ou Dino Scaela. On nous prend à partie au nom de quelques faits divers frauduleux. On se casse le cul à essayer de devenirs des sylvois respectables, et on nous rabaisse en permanence, on nous renvoie à des origines fantasmées, et ça...bah ça se fait pas.

Cavali: Et face à cette situation, quelles actions concrètes voudriez vous engager ? Sans compter que vous semblez avoir des moyens relativement limités...

Don Genovese: Déjà, augmenter notre présence dans le débat public, et mettre sur la table le sujet de l'immigration et son traitement à Sylva. Et ça, on y arrivera pas tout seuls: il faut sortir dans la rue, manifester sur place publique... Pour ce faire, nous avons mis en place un comité de coordination, et de bons amis à moi nous ont prêté une imprimerie pour les tracts. *L'intéressé montre à la caméra un prospectus mentionnant le slogan suivant "Ni mafieux ni fraudeurs.*

Pour ce qui est des moyens financiers, je pense que nos humbles affaires peuvent le financer. Et puis, j'ai mes réseaux...

Cavali: Eh bien je vous remercie de nous avoir acceuilli, et bon courage !

Don Genovese: Vous également ma belle.


Note: Les ventes de ce journal serviront à financer les action du C.A.V, pour la protection des intérêts de la diaspora velsnienne à l'étranger.


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le patriote

31/12/2015

Apex contrôle le monde et vous ne le saviez pas

Présentateur – Nous sommes en 2016, et cela fait maintenant cinq ans que le monde entier est sous le contrôle d’une entité démoniaque, son nom : Apex Energy. Cette entreprise des enfers a acheté la loyauté des États et écrasé les personnes contestant son règne. Mais dans ce monde de ténèbres où l’espoir n’est plus permis, une lueur a fait son apparition, un jeune héros du nom de PETRAZUR s’élève et pourrait mettre fin au règne du démoniaque Apex Energy.

Bon, maintenant que nous avons raconté cette belle histoire, mettons le dogmatisme de côté et revenons à la réalité. Il y a peu, un journal du nom de La Rente a publié une tribune du nom de :


Tribune : Apex Energy face à PETRAZUR : le monopole vacille-t-il ?
Un géant énergétique peut-il se permettre de dormir sur ses acquis ?


Présentateur – Pour commenter cette tribune, nous avons avec nous aujourd’hui Falko Mayer, le chef de la branche internationale d’Apex. Comment allez-vous, monsieur Mayer ?

Falko Mayer – Très bien, et vous ?

Présentateur – Je vais bien, je vous remercie. Donc, comme je vous l’ai dit, nous sommes ici pour…

Falko Mayer – Oui, je sais, nous sommes ici pour commenter un roman d’aventure dont vous venez de lire le résumé, c’est bien ça ? L’aventure d’un héro contre un démon si je ne m’abuse. D’ailleurs, je ne comprends pas pourquoi vous m’avez invité, mon domaine d’expertise c’est l’énergie en général, pas la littérature.

Présentateur – Hahaha, oui, on pourrait s’y méprendre, mais ce n’est pas le cas. Donc, vous avez lu cette tribune, qu’en avez-vous pensé ?

Falko Mayer – … Je ne sais pas, j’hésite entre le rire et la déception.

Présentateur – De la déception ? Pouvez-vous développer ?

Falko Mayer – Eh bien, je me dis que, pour réussir à créer une histoire digne d’un bon roman, la personne qui a écrit cette tribune devrait se reconvertir dans la littérature, elle gâche son talent là.

Présentateur – Bien, nous allons maintenant revenir en détail sur la tribune et son contenu. Donc, le premier paragraphe se concentre sur la domination mondiale d’Apex depuis cinq ans et sur comment vous avez assujetti les États et fait taire les contestations.

Falko Mayer – Bien, pour commencer, je vais donner un bon point à cette tribune, car la date est bonne. C’est bien il y a cinq ans que notre entreprise a connu une renaissance et une expansion qu’elle n’avait jamais connue.

Présentateur – Qu’entendez-vous par renaissance ? Apex n’était pas morte, que je sache.

Falko Mayer – Vous avez raison, mais cependant, on peut très bien faire la différence entre avant et après 2011, et la différence est tellement marquante qu’on peut effectivement parler de renaissance. Très simplement, avant 2011, Apex Energy n’était qu’une entreprise nationale opérant exclusivement à Rasken. De plus, l’entreprise avait interdiction d’exporter du pétrole afin de faire durer les réserves du pays le plus longtemps possible. Cependant, en 2011, un événement majeur s’est produit. Vous vous en doutez, je parle de la découverte des gisements super-géants du plateau de Crystal, propulsant Rasken dans le top 3 des pays avec les plus grandes réserves de pétrole. Grâce à cette découverte, le gouvernement décida de lever l’interdiction d’exportation, permettant ainsi à Apex de croître. Après cela, l’entreprise a pu s’étendre à l’étranger, chose inimaginable auparavant.

Présentateur – Excusez-moi de vous interrompre, mais pourquoi cela était-il impensable avant ?

Falko Mayer – Tout simplement parce que l’État prenait la majorité des bénéfices. C’est quelque chose d’assez peu connu, mais jusqu’en 1990, l’État prélevait 95 % des bénéfices de l’entreprise, laissant juste assez pour qu’elle fonctionne normalement, mais pas plus. Ceci n’a changé qu’à partir de 1990. Une fois les dégâts de la guerre civile réparés, l’État renégocia les pourcentages à 10 % pour Apex. Ce pourcentage est toujours en vigueur. Il aurait dû être renégocié en 2012, mais la mise en place du fonds souverain Raskenois, suite à la découverte des super-géants, annula cette renégociation. Et de toute façon, le fait que le bénéfice brut de l’entreprise ait grimpé en flèche rend moins important le fait de renégocier les pourcentages.

Présentateur – Si ce n’est pas indiscret, quel est le bénéfice de l’entreprise sur l’année 2015 ?

Falko Mayer – Pas du tout, ce n’est pas un secret, et les chiffres sont disponibles sur le site de l’entreprise. En 2015, le bénéfice brut de l’entreprise sur le sol Raskenois fut de 26,775 milliards de Sleks (53,55 milliards d’euros). Sur cette somme, Apex en récupère 2,68 milliards, le gouvernement 8,03 milliards, et le reste, soit 16,06 milliards de Sleks (32,12 milliards d’euros), va dans le fonds souverain Raskenois.

Présentateur – Je vois. Bien, retournons à la tribune. Contrôlez-vous le monde, monsieur Mayer ?

Falko Mayer – Mon patron, oui. Non, blague à part, non, Apex ne contrôle pas le monde. Ce qui est reproché à mon entreprise, ce n’est pas de contrôler le monde, mais d’avoir connu une expansion rapide de ses activités durant les cinq dernières années. Car quand on y réfléchit deux secondes, Apex produit 6,5 millions de barils par jour, allez, 6,73 si on fait un agrégat de Apex Rasken + Apex Velsna. En comparaison, le Banairah, qui est le plus gros producteur mondial, est à 9,5 millions de barils par jour. Donc, si nous étions vraiment tyranniques au point d’écraser nos rivaux, nos clients iraient voir ailleurs.

Présentateur – Oui, mais comme dit dans la tribune, vous achetez la loyauté des États avec votre argent, donc ils forcent les acteurs pétroliers à rester vos clients.

Falko Mayer – Comme je l’ai dit précédemment, le bénéfice qui va réellement dans les poches d’Apex est faible comparé au bénéfice total. Si vous ajoutez à cela que nous devons investir de grandes quantités d’argent pour le déploiement de notre parc nucléaire, plus les sommes que nous investissons dans la recherche… Donc vraiment, nous n’avons pas d’argent à perdre pour soudoyer des États et encore moins pour écraser nos concurrents. Concernant nos concurrents, je vais répéter la politique de l’entreprise : nous préférons cent fois être choisis pour nos compétences sur un projet plutôt que fausser le résultat en mettant hors jeu un concurrent.

Présentateur – Bien, parlons maintenant de votre perte de monopole à cause de la montée en puissance de l’entreprise azurienne PETRAZUR. En quoi cette entreprise est-elle une menace ?

Falko Mayer – Monopole ? Quel monopole ? La tribune parle d’une soi-disant perte de monopole à cause de PETRAZUR. Or, cette entreprise est spécialisée dans l’exploitation gazière, ce qui voudrait dire qu’Apex a un monopole sur le gaz, vous êtes d’accord avec moi ?

Présentateur – Oui, c’est ce qui en ressort.

Falko Mayer – J’aimerais juste rappeler quelque chose à la ou aux personnes qui ont écrit cette tribune : Apex est déficitaire en gaz. La production Raskenoise devrait remonter dans les années à venir, mais cela ne change pas qu’elle est actuellement en baisse. Et le seul autre endroit où Apex exploite du gaz, c’est dans les gisements Velsniens. Or, nous sommes une entreprise nationale, nous nous devons d’alimenter le réseau Raskenois en énergie et donc en gaz. Toute la part de production de gaz issue des gisements Velsniens qui est attribuée à Apex est rapatriée vers Rasken, et cela ne suffit pas. Entre la production à Rasken et celle d’Apex Velsna, nous avons un déficit d’environ 75 millions de m³ chaque jour. Donc dire qu’Apex a un monopole, c’est bien, mais je ne vois vraiment pas de quoi il parle. À partir de là, dire que nous devons réagir et neutraliser cette entreprise, car sinon Apex serait menacé, perd tout son sens. PETRAZUR n’est pas une menace pour notre monopole, car nous n’existons tout simplement pas dans ce secteur. Ce n’est même pas que "notre monopole" est exagéré par la tribune, nous sommes tout simplement inexistants.

Donc, quand vous me posez la question "en quoi PETRAZUR menace notre monopole", la question est tellement conne que je n’ai aucune réponse.

Présentateur – Auriez-vous un message ou un conseil pour nos spectateurs et lecteurs ?

Falko Mayer – Renseignez-vous, c’est tout ce que j’ai à dire. Quand vous voyez des articles de ce type qui ressemblent à des théories du complot, creusez, car généralement, en même pas 20 minutes de recherche, vous trouvez ce que vous cherchez. Pour La Rente, je dirais… je ne sais pas, faites votre boulot sérieusement à la place de faire de la propagande. Vous êtes des journalistes, votre objectif est d’informer les gens sur ce qu’il se passe avec transparence. Si vous voulez attaquer Apex, faites le sur l’écologie, la au moins il y a des chose à dire pour l’instant.
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Boualem Sensass

« L'Equinoxe présage l'aube du Grand Remplacement de l'Humanité »
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L'édito de Boualem Sansass, ancien membre de la Seconde Branche Armée Autonome, dans son blog "Fuck Kubilay", hébergée sur un site kah-tanais.

AVERTISSEMENT

L'adresse que vous avez demandée est bloquée en Azur sur demande du juge, en application de l'article 664 de la Loi Pénale relative à la lutte contre le terrorisme, l'apologie du terrorisme, et l'éloge de la violence.

Boualem SENSASS a été condamné par contumace à la peine à perpétuité par le tribunal pénal de Sijilmassa pour sa participation à des faits de terrorisme et d'association terroriste le 7 novembre 1994.

Maudits soient ceux qui méprisent l'Esprit ! Les grands philosophes, tous contemporains de transformations politiques majeures, connaissent la tragédie que représente, à l'époque où ils prononcent la vérité aux yeux du monde, l'ignorance et la bêtise de leurs contemporains. Philosophe, es-tu Prophète ? Prophète oui mais seulement de la sagesse, de la rationalité. Car il faut rejeter tous les autres, à commencer par celui qu'honorent stupidement quelques tribus égarées, chapeautées de turbans, qui prétendent appliquer la Loi d'un Dieu qui n'existe pas ! Les bougres eux-mêmes enfarinés dans leur boniment, qui se demandent aujourd'hui s'il faut ou pas regarder les cheveux d'une femme, s'il faut ou pas autoriser la libre expression sur internet, s'il faut ou pas libérer les énergies de la géologie terrestre pour le bien de l'économie. Ah s'ils savaient réfléchir !

Le Califat n'en a plus pour longtemps et c'est une excellente nouvelle. Déjà son étoile pâlit. Ses entremises scandaleuses apparaissent au grand jour. Le châtiment sera plus brûlant que l'enfer qu'ils promettent aux apostats ! La punition sera plus dure encore que le séjour dans leurs geôles "anti-terroristes", où tant de compagnons de la Lutte ont croupi et croupissent encore !

L'Afarée vieillissante disparaît sous le sable de son archaïsme. Elle ne l'aura que trop mérité. A l'indigence intellectuelle elle aura associé l'impuissance des bras, malgré tous les vains et ridicules efforts dont se prévaudraient les moins stupides de ses patriarches. "Plan Gazier", "Dissuasion balistique" : o vanité ! o enfumades ! Si un Plan n'a jamais existé en Azur ce n'est que celui de la récession et de la ruine progressive, de l'oppression des masses jusqu'à leur dissolution dans un enfer désertique. Sous le soleil de ce faux Dieu ne resteront que les cendres et les scorpions ! Ce régime est une impasse. Il l'est depuis le premier jour.

L'obsession religieuse aura définitivement perdu ce pays, mais l'Humanité elle est en passe d'être sauvée. L'univers n'est pas inerte, il est en expansion ; la dégringolade afaréenne n'aura que trop duré. Combien de temps encore cette théocratie momifiée dans le fîqh et les fatwas devra-t-elle importuner encore les esprits libres de pensée ? Alors que sa police inutilement harcèle les contestataires et criminalise l'action politique, la Terre elle n'arrête pas de tourner, et son mouvement centripète écaille, rotation après rotation, les vieilles peaux qui s'y accrochent encore. Récemment c'est le pays de Valandil qui a montré son engagement dans la Voie ; celle de la liberté des âmes et de l'abolition des dieux. Longue vie à la République d'Illirée !

Le mouvement est la vitalité, l'essence des choses. La stagnation est la mort, la minéralisation et l'anéantissement. Tel est l'axiome neural, le fondement de toute pensée, de toute action, de toute pratique véritablement révolutionnaire. Le culte de l'inertie appartient aux êtres faits de sable bientôt éparpillés, à ces califes imbéciles et à leur hurlements dans les tours, à tout Etat, parti, association, groupe, individu ou cellule qui, déjà mort en-dedans, se réfugie dans l'illusion de la permanence pour échapper - à quoi ? pour mieux disparaître surtout. Leur disparition est inéluctable, leur ruine certaine. Immobilistes ! Vous serez éparpillés.

Un Grand Remplacement de l'Humanité se profile ; c'est celui d'une nouvelle Révolution. Toujours la même, en vérité, celle qu'on aurait crue parfois tuée dans l'oeuf par d'indolents secrétaires de partis, par des syndicalistes rassasiés, par les structures imprégnées d'une morale de faible ; celle de la sociale-démocratie, de l'accommodisme, du pis-aller et que je vais me faire foutre. Ceux-là sont pareils aux premiers ; ils sont les reflets du vide. A l'appel à la prosternation ils se juchent au sol, front contre terre, comme des rats. Prétendants à la virile beauté de la Révolution permanente, ils s'abîment et s'enfouissent dans les abysses avec les autres. Ils seront emportés !

La Roue tourne ; non pas celle d'un Bouddha, figure morbide et plâtreuse du non-ego, ni celle du destin, invention ridicule pour les sornettes des adorateurs du Rien. La Roue du Kah est en branle et rien que pour cette branlée elle est déjà un plaisir répréhensible par les idioties puritaines des imams de la mort. Elle tourne avec la lenteur des planètes qui traversent le vide sidéral dans la plus renversante lumière ; aussi vite que la lumière transperce les couches de l'univers et parvient, célère et pure, à l'oeil, intacte, intouchée par la matière, inviolée par le temps. Elle tourne comme l'astre entier de l'univers matériel. Elle se trouve bientôt à cette position que les premiers humains, stupidement abêtis par la contemplation divinatoire d'étoiles qu'ils attribuaient à des Dieux, appelèrent Equinoxe.

Moment d'équilibre, moment de doute. Mais dans le mouvement. Les califes croient profiter d'une accalmie, ce n'est que l'oeil du cyclone, en mouvement permanent, en recomposition constante, et là la seule chose qui perdure est la certitude du changement. Les vents tournent et leur direction hasardeuse n'est pas prévisible. Regardons un peu les choses bassement concrètes ; l'économie de nos pères matérialistes, par exemple. Seuls les fous aux yeux encombrés de merde ne voient pas l'avancée concrète et inexorable de la puissance révolutionnaire principale de l'humanité, celle du Comité, celle d'Axis-Mundi, celle du drapeau à la torche noire. Deux mille milliards de PIB ! Pendant que les chiens se battent avec les os d'une économie industrielle passéiste, le Grand Kah fonce dans les étoiles. Il sera bientôt la première usine du monde après avoir surpassé l'archipel décadent et mafieux, trompeur, pervers, rongé par ses vers, l'Alguarena, fantôme encore debout, statuette de géant en argile creuse, s'immobilisant dans l'inertie de processus électoraux petits-bourgeois nihilistes.

Deux mille milliards de PIB ! Une industrie d'armements en pleine expansion ! Et des alliés de plus en plus nombreux. Des montagnes glacées de l'Eurysie aux côtes enfiévrées des jungles paltoterranes, des brumes ouateuses du Nazum aux tranchées du Gondo, Elle avance. Elle s'avance. Grande, immense, Elle tourne sur son axe ; position d'Equinoxe. Demi-lumière, demi-ombre, incertaine encore pour ceux qui ne savent pas bien la regarder, belle à en faire pâlir la Lune : la Révolution.

Transcendance ultime, elle soufflera les bondieuseries et les colifichets des momies. Va, Kubilay, dans ton anéantissement ! Allez, oulémas, dans l'oubli ! Disparaissez, partis politiques en paille, Parti des Travailleurs Azuréens collabo et chien de l'immobilisme, sociaux-démocrates indignes, révérateurs de la mort ! La Révolution avance et vous serez tous remplacés.

Publié le 11.01.2016 sur www.fuckkubilay.gk, à Chan Chimù
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L'Unité, organe de presse officiel du Parti Eurycommuniste Velsnien a écrit :

Drapeau


Édito de Géorgi Marcos, secrétaire général du Parti Eurycommuniste velsnien, 16 janvier 2016



Mourir pour la grosse Catherine ? Non !



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Chaque jour qui passe nous rapproche un peu plus du précipice, les puissances bourgeoises n'attendaient que cela. Ils le voulaient, ce moment opportun de se débarrasser définitivement de ce qu'ils considèrent comme des nuisances : nous, et nos revendications. Nous les ouvriers, nous les employés, nous les professions intermédiaires, nous les gagne petits et les mange-misère. La guerre a toujours été un outil du capital, l'outil de dernier recours, l'instrument idéal pour se débarrasser des revendications ouvrières, pour nous envoyer au front pour faire leurs guerres à leur place. Nous ne payons pas seulement leur modèle de production par notre sueur, loin de là: nous en faisons les frais en versant notre sang pour des causes qui ne sont pas les nôtres. Nous sommes des frères et des sœurs, des camarades de tous les pays du monde, qui sommes contraints de livrer bataille pour attiser l'appétit de quelques nantis, qui se calfeutrent dans les sphères politiques, tant du gouvernement velsnien que des autres puissances.

Nous arrivons, je l'estime, à un point de bascule. Partout, le conservatisme et la réaction semblent l'emporter. Le conseil communal velsnien se compromet chaque jour un peu plus avec des régimes droitiers, à la limite de l'idéologie fasciste. L'OND s'est vendu à des puissances esclavagistes et réactionnaires pour quelques espèces. 50 000 opposants politiques exilés par le régime kartien ? Peu importe, ces vies ne valent rien car elles ne servent pas un narratif idéal. Sylva pactise avec la dictature antégrine ? Peu importe, ce dictateur là est dans le bon camp après tout, il achète et vend au bon endroit. L'ethno-état hotsalien et « l'entreprise » Rasken s'engagent dans une escalade dangereuse pouvant détruire des milliers de vies ? Mettons donc quelques billes sur chacun d'entre eux pour voir qui survit. Le capitalisme, dans la nature de son fonctionnement, a la faculté de détruire ses propres forces de travail, et la guerre n'en est que le prolongement naturel. Les seules occasions pour lesquelles ces forces bourgeoises se battent pour la paix, c'est pour défendre un régime mafieux au Gondo et l'empêcher de s'effondrer devant la force de son propre peuple ! Le profit avant tout, là est la malheureuse réalité des gens qui nous gouvernent. Leur système est condamné à semer la guerre, aussi sûr que le nuage apporte l'orage.

Aujourd'hui, une fois de plus, nos gouvernements nous emmènent un peu plus dans cette abîme. Rien de nouveau en soi, mais ce qui change, c'est l'ampleur du massacre dont nous allons au devant, et la détermination de nos gouvernants à appliquer un tel agenda belliciste et destructeur. La démocratie communiste loduarienne a toujours été la justification idéale à toutes les attitudes guerrières, la cause parfaite de toutes les dépenses et toutes les extravagances budgétaires, qui devraient être consacrées à nous sortir collectivement de la misère: de la faim, de la pauvreté, de l'analphabétisme. Que le gouvernement teylais impose déjà à son propre peuple des cadences de travail infernales, les trois huit, la barbarie et la prédation organisée par le patronat...tout cela est déjà suffisamment abominable, de voir les travailleurs aliénés au point que certains ouvriers, au devant de leurs patrons, baissent la tête et disent simplement « merci ». Mais voilà que désormais, à défaut d'imposer la prédation à sa propre population, à ses propres masses prolétaires, voilà que ces derniers entendent imposer la mort et néant à leurs voisins. De quel droit devrions nous tous être affectés par cette folie, nous les travailleurs, nous les velsniens, les teylais, les tanskiens, les gallouèsants ? Devrions nous mourir pour la grosse Catherine ? Non ! Existe t-il d'autres alternatives qui éviteraient un massacre ? Oui, évidemment. Seulement, ce n'est pas là le souhait des gouvernements bourgeois, cela n'a jamais été le cas.

Ceux ci se pensent engagés dans un bras de fer à mort avec les loduariens, et la simple existence de ce régime, à toute évidence, leur paraît être une insulte. Alors que des loduariens OSENT faire des transferts aériens dans des zones neutres...vous imaginez bien que l'occasion était trop belle, trop tentante, pour ne pas la laisser passer. Une flottille aérienne sans défense ? Pourquoi ne pas la détruire après tout: cela respecte un agenda fixé de longue date, qui s'inscrit dans un harcèlement à outrance du moindre fait et geste du gouvernement loduarien à l'étranger, et qui permet par dessus tout de justifier la militarisation massive dont la plupart des pays eurysiens sont responsables. Et tout cela pourquoi ? Pour satisfaire les égos des états majors onédiens en mal de leçons à donner de victoires symboliques ? J'ose dire les mots aux ouvriers teylais qui liraient ceci : le gouvernement qui a été élu à la tête de ce pays se comporte comme une bande de bouchers et de criminels de guerre en puissance ! Car c'est là, la seule manière qu'ils connaissent d'envisager un rapport de force. C'est là le moment pour eux de se débarrasser définitivement d'une alternative politique, quoi que l'on pense d'elle en en bien ou en mal, qui donne un contre-exemple à cette débauche de régressions sociales, de dérégulations, de catastrophes humaines dont les hommes et femmes qui se sont succédé dans le cabinet ministériel teylais sont responsables ! Il se plaignent des conséquences dont ils chérissent les causes, à l'instar des événements survenus à Valinor, sans se poser la question de savoir pourquoi des individus, en voyant le monde qu'ils sont en train de construire, se disent « Non, je ne veux pas de cela. ». Et tout le monde suit : la bourgeoisie velsnienne a emboîté le pas et mobilise son aviation, celle de Tanska également.

Aussi, je dis ceci: si nos gouvernements sont incapables, et n'ont pas la volonté de se battre pour la paix, nous, communistes, socialistes, anarchistes, libertaires...nous, nous sommes prêts à faire peser notre parole, en embrasant sur notre sillage toute la classe ouvrière et laborieuse d'Eurysie et du reste du monde. Vous avez réussi à vous entendre pour ne pas vous battre au Gondo ? Très bien, car nous voulons la même chose en Eurysie, même si cela répond beaucoup moins à vos priorités et vos ambitions mortifères.

Nous appelons donc, notre rédaction, toutes les forces sociales et démocratiques, désireuses de tordre le bras d'une monarchie poussiéreuse et putride, afin que la paix perdure entre les peuples et les travailleurs. Nous souffrons bien assez dans nos ateliers, dans les rayons de vos supermarchés, dans les centrales d'achat, dans les ports et les gares. Nous appelons l'ensemble de la société civile velsnienne, teylaise, tanskienne, et même au delà, au Grand Kah, à l'organisation de grandes marches de la paix et du désarmement. Pour que les armes cessent de circuler au prix de la baguette de pain, pour que les individus au pouvoir aient la décence, pour une fois, de ne pas se comporter comme des bêtes. Un front uni des travailleurs contre cette folie, voilà ce que nous voulons ! Camarades ! La vie est à nous !



Les ventes de ce numéro serviront à financer des cagnottes de manifestation dans tous les pays d’émission de ce numéro: Velsna, Teyla, Tanska, Valinor, Loduarie et Grand Kah. Cet article a été traduit du velsnien vers le syncrétique, teylais, valinoréen, loduarien et tanskien.




1949

Discours du Grand Ambassadeur Ilya Eksö du Cercle des Six mandaté au secteur Ouest-Eurysien


Grand Ambassadeur Ilya Eksö du Cercle des Six mandaté au secteur Ouest-Eurysien

Peuple de Karty ! La menace rouge frappe de nouveau à nôtre porte, des états étrangers veulent apporter instabilité et chaos sur nos sols. Nôtre patrie a été bafouée, traînée et délibérément provoquée, nous ne pouvons point rester de marbre face à ces agissements intolérables. Des tracts et affiches clamant que le Saint Empire est un pays qui a déporté son peuple sont apparus. Il est étonnant de voir que la communauté mondiale s'indigne des années après les événements déroulés. Je fais bien évidemment référence à ces sombres temps où le PCK a dû être interdit à la représentation. Nonobstant, les états concernés déforment et arrangent la réalité à leur guise, affirmant que 50 000 Kartiens ont été forcés de quitter leur sol en une seule soirée. Dois-je rappeler que ces personnes ont quitté leur sol de leur plein gré ? Sur plusieurs mois et non en un seul jour ? Tous partis en Loduarie et non dans les états voisins ?
Nous avons certes rendu anticonstitutionnel le Parti Communiste Kartien et emprisonné son Président et Vice-Président. Cependant, là n'est qu'un retour juste des attentats perpétrés par ce mouvement terroriste. Plus de 1000 Kartiens décédés, le Kaiser Von Blonski assassiné, des groupuscules armés qui ont fait usage de la violence. Tous ces événements actuels s'ajoutent à des raisons historiques comme la guerre civile qui a plongé nôtre patrie sous le joug du sang, de la guerre et des conflits. Les 9 magistrats du Conseil Constitutionnel, qui je le rappelle sont élus démocratiquement et indépendamment du Tsar, ont tous voté pour interdire ce mouvement, sans exception.
Les militants du Parti se sont donc indigné et radicalisé, préférant abandonner leur patrie que d'y rester. C'est donc de leur propre volonté qu'ils ont quitté Karty, le gouvernement impérial n'a jamais déporté sa population !
Vous avez désormais le choix. La possibilité de choisir entre un état qui ne sert que ses intérêts propres, qui parjure, qui fait sa propagande fumeuse ou bien les principaux concernés, à savoir le Saint Empire de Karty.

Gloire et Longue Vie au Saint Empire de Karty !
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La Nouvelle

08/03/2016

La torche éteinte, bien plus qu'un surnom ?

Philosophe Kartienne Askinia Meldovara

Dame Askinia Meldovara, une philosophe en vogue depuis son intervention sur ces plateaux télévisés de La Nouvelle. Mettant en avant sa plus de dizaines de thèses sur le communisme, cette intellectuelle est formellement opposée à cette idéologie. "Quiconque étudiant le communisme se verra dans l'obligation d'avouer que despotisme, chaos et destruction, non démocratie, prospérité et paix seront le bout du chemin", dénotant les valeurs jugées réelles du communisme. Dans sa dernière thèse est expliqué le surnom donné à la Loduarie, la menace rouge, nom octroyé par les Kartiens eux-mêmes. Une étude approfondie ancrée dans des analyses profondes, une véritable série, une épopée.
Afin d'enchérir cette fresque, Askinia Meldovara vient ajouter une thèse expliquant l'appellation donnée au Grand Kah, la torche éteinte. "Le communalisme n'est qu'un communisme à l'échelle des régions, trop peu assumé pour se clamer communiste", en bref, décrivant l'état Kahtanais comme communiste non-assumé. La torche ferait donc référence au drapeau de ladite nation. Eteinte cependant, mais alors pourquoi ? Une torche éteinte pourrait bel et bien représenter une sorte de défaite, traduite par "cette effrontée, inarrêtable et voulue guerre froide entre l'Alguarena et le Kah".
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L'Unité, organe de presse officiel du Parti Eurycommuniste Velsnien a écrit :

Drapeau


Communiqué officiel du comité central du Parti Eurycommuniste velsnien, 28 mars 2016



Le camarade Lorenzo est mort. Immense émotion pour les travailleurs du monde.



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La terrible nouvelle et le grand malheur viennent se jour frapper tous les peuples libres, et les travailleurs du monde entier, par l'annonce du décès de notre cher et grand camarade Lorenzo, secrétaire général de la Loduarie Communiste, ce 28 mars 2016. Le peuple héroïque de la Loduarie Communiste et son gouvernement venant nous apprendre la triste nouvelle de la disparition du grandiose bâtisseur du loduarisme, de la figure la plus importante de l'eurycommunisme du XXIème siècle.

Tout d'abord, par ces mots, nous nous adressons en premier lieu au peuple loduarien, de la part de tous les exploités, de tous les écrasés, de tous les sans-rien, qui ont porté sa figure comme étendard d'une société résolument nouvelle et révolutionnaire.

Une peine immense emplit nos cœurs. En cette journée cruelle de deuil universel, nous assurons au peuple loduarien de notre fraternelle et indéfectible solidarité. Tous les travailleurs de Velsna, et tout le peuple de Velsna, tous les vrais camarades, tous les vrais amis de la paix universelle et de la République de l'amour humain partagent une même douleur. Pour tous les exploités de la classe ouvrière velsnienne, le camarade Lorenzo, malgré sa mort, ne cessera jamais, ô grand jamais, d'être perçu par tous les velsniens comme un grand artisan d'une société alternative et belle: celle du socialisme.

Nous rendons hommage à celui qui, en 2001, a allumé une étincelle d'espoir dans une Loduarie alors rongée par une junte militaire fasciste. Qui parmi les opposants de ce grand homme aiment à rappeler à quoi ressemblait la Loduarie avant l'ascension au pouvoir du camarade Lorenzo ? Qui parmi les nations capitalistes osera omettre que durant ces quinze années de mandat, ce grand libérateur des peuples s'est contenté de gouverner sur un qtatut-quo ? Non. La Loduarie communiste, nous pouvons le dire, a permis à des millions de travailleurs de sortir de la misère et de l'analphabétisme. Lorenzo a récupéré une Loduarie roulant à la charrue, et il la laisse aujourd'hui avec l'un des plus grands parcs nucléaires du monde, avec un réseau routier et ferré modernisé, avec des logements gratuits pour tous les travailleurs.

Et cette étincelle qui s'est allumée en Loduarie en 2001 a eu tôt fait de devenir un grand feu de joie, car le camarade Lorenzo ne se serait jamais contenté de libérer un seul pays: il fallait émanciper toujours plus de peuples, libérer toujours plus de travailleurs. Nous n'oublierons jamais l'action du secrétaire général en faveur du bonheur et de la libération des peuples: en Okaristan, en Translavye, et partout où le drapeau de la Révolution prolétarienne a été planté, tantôt avec succès, tantôt avec regret.

Le nom de Lorenzo illumine de sa resplendissante clarté le chemin à suivre pour réaliser le plus grand rêve de l'humanité: le chemin du communisme ! Nous, membres du comité central du Parti Eurycommuniste Velsnien, que nous saurons puiser dans la vie et l’œuvre du camarade Lorenzo, dans la clarté de ses perspectives révolutionnaires, dans l'audace et le caractère concret de ses directives, dans sa liaison constante avec les masses laborieuses, des forces chaque jour renouvelées, pour en suivant la trace du camarade secrétaire, être dignes du qualificatif de "loduariste".

Les eurycommunistes velsniens sauront rester fidèles aux principes loduaristes, contre les déviations de la ligne telle qu'édictée par le camarade Lorenzo, réaffirmant sans cesse la fermeté de notre tâche de libération et d'émancipation du genre humain. Nous prenons acte, par ta mort, camarade Lorenzo, su rôle fondamental de tous les partis frères dans l'apport aux masses laborieuses de la formation nécessaire à la lutte pour leurs droits.

Camarade Lorenzo, nous te disons adieu: ami de tous les travailleurs, de tous les opprimés, de tous les laissés pour compte. Tu as fait honneur à la quête du paradis socialiste, et nous tous, ouvriers de tous les pays: velsniens, loduariens, estaliens, translaves, qu'ils soient dans le monde socialiste ou capitaliste, nous reprendrons le drapeau.

Ta mémoire vivre dans nos actes, tes enseignements éclaireront toujours notre route. Nous ne cesserons jamais d'aller de l'avant, vers le communisme.


A la santé de Lorenzo !


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