Posté le : 27 août 2024 à 04:00:46
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Crise économique d'ampleur en Afarée !
L'Afarée est marquée depuis quelque temps de troubles assez visibles orbitant autour du Diambée, avec une crise humanitaire dû au traitement des populations musulmanes sur place et leur nécessité de rapidement fuir le pays pour éviter le pire. Les membres de l'UAA s'était en particulier portés volontaires pour accueillir ces réfugiés politiques, mais voilà que se profile une seconde crise, ou plutôt, ensemble de crises et cette fois-ci d'ordre économique, que nous nous efforcerons d'étudier de loin quand bien même les indices qui nous parviennent sont jusqu'à présent limités. Les économistes sylvois, fort expérimenté dans la matière de par les derniers évènements, ont déjà pu publier un ensemble de dossier traitant de plusieurs pistes corrélées pouvant entrainer un cercle vicieux : une crise démographique d'un côté comme de l'autre, impactant potentiellement le marché du travail et de la consommation/service, le tout éventuellement appuyé par des éléments secondaires (épidémies ou invasions de nuisibles par exemple).
Rappelons que deux millions de musulmans ont été contraints de quitter le Diambée, une quantité importante d'habitants qui représente cinq à dix pourcents des populations des pays voisins. Quand bien même ces réfugiés sont répartis sur plusieurs pays pour amortir leur impacte, cela représente un volume d'individu très important avec plusieurs contraintes qui s'imposent tant pour le Diambée que les pays offrant l'asile.
Le premier point à aborder est celui du logement, avec l'extrême difficulté que représente la distribution urgente de logements pour plusieurs centaines de milliers de personnes. Il est alors pertinent de supposer qu'une première crise dans le domaine frappe les pays d'accueil avec conséquemment la formation de bidonvilles et autres zones de regroupements insalubres de réfugiés. Ajoutons à cela la difficulté de mettre en place l'ensemble des services (santé, éducation) et la distribution des produits vitaux (nourriture, eau, médicament) et on obtient des masses de populations précaires.
De tels manquements peuvent alors provoquer des pénuries et provoquer la paupérisation des zones alentours avec un départ des individus les plus fortunés et capables d'opérer un déménagement (nécessiter de trouver un travail et un logement ailleurs) mais également des investisseurs, entrainant alors une chute drastique de l'économie sur place avec un effet en cascade : pénuries de services, logements et biens de consommation, départs des populations aisées et investisseurs, dégradation conséquente de l'économie par manque de mains d'œuvre et consommation, ralentissement accrue des manquements précédemment cités de par cette décroissance et répétition puis amplification du problème dans un cercle vicieux.
Selon les économistes sylvois, s'opérerait de cette manière ladite paupérisation évoquée avec un appauvrissement accéléré des zones frontalières accueillant les masses de réfugiés. Lesdits réfugiés se trouvent par ailleurs coincés sur place avec les populations les moins aisées (et donc disposant de moins de ressources pour déménager) provoquant alors de véritables ghettos populaires.
Il est pareillement bon de rappeler que les populations sinistrées de réfugiés musulmans, que ce soient par la barrière de la langue, l'économie déjà en place (et bousculée) ou le manque de savoir faire et intégration, ne peut pas immédiatement rejoindre le marché du travail ce qui va à la fois accroitre la pression sur l'économie qui ne saura trouver plus de mains d'œuvre dans les domaines sollicités, mais ne sera pareillement pas stimulée dans les autres domaines "dispensables" (divertissement, produits civils...) de par l'absence de moyens des populations réfugiées.
Cette paupérisation d'un côté du pays peut également amener à une gentrification d'autre part et de manière complètement symétrique : les populations aisées et les investisseurs quittant les zones frontalières touchées par la misère se tourneront alors du côté de nouvelles régions d'opportunité. Se succéderont alors le rachat de propriétés et le développement de l'économie qui, si cela aura un bénéfice certain pour les classes moyennes, augmentera le coût de la vie sur place via l'augmentation du niveau de vie et appliquera une pression sur les classes populaires dans ces zones touchées par une migration aussi soudaine d'individus aisés et qualifiés qui s'attaqueront au marché du travail, de la consommation et du logement sur place.
Est ainsi exposé par différentes démonstrations des économistes de Sylva que la simple venue massive de réfugiées n'ayant pas accès à des logements et incapables de s'intégrer dans le marché du travail suffit à générer un véritable effet de cascade capable d'impacter l'économie dans son ensemble dans le cas d'une mauvaise anticipation de la crise et d'un accueil trop précipité.
Et du côté du Diambée, le tableau ne serait pas positif : si l'arrivée précipitée de flux massifs de populations déstabilise fortement une économie déjà en place, le départ d'une masse tout aussi élevée a des effets comparables. Rappelons que si les deux millions de réfugiés du Diambée sont répartis sur plusieurs pays d'accueil, le Diambée dont il est question perd quant à lui l'intégralité de ces deux millions d'individus. Cela représente une énorme quantité de salariés et consommateurs en moins et, si le Diambée a bien essayé de rattraper l'économie en saisissant et distribuant aux SDF les propriétés des populations musulmanes, l'activité ne sera pas pour autant relancée.
De nombreuses industries dans tous les secteurs vont alors connaitre une baisse, avec le potentiel départ d'investisseurs qui redirigeront leurs actifs (si tant est que le Diambée soit suffisamment libéral) ailleurs et accentueront la crise, là encore en provoquant un cercle vicieux.
Et dans le cas du Diambée, il faut à cela ajouter les sanctions internationales qui prennent progressivement place et représentent diverses menaces avec d'un côté des biens qui ne seront pas distribués sur place, mais surtout des industries qui n'auront plus nécessairement l'intégralité des matières premières et composants requis pour fonctionner. Réciproquement, nombre de secteurs seront privés de leurs marchés d'exportations, frappant d'autant plus le marché financier marqué par des investisseurs en fuite.
Mais les économistes du Duché suspectes également d'autres facteurs d'être impliqués dans une telle dynamique de récession, que ce soit par hasard ou conséquence logique. La première serait que les pays ayant accueilli les réfugiés soient maintenant frappés d'épidémie : l'accumulation massive de réfugiés dans des conditions précaires telles qu'explicitées précédemment, constitue un terreau idéal pour des conditions d'hygiènes désastreuses avec tous les risques épidémiologiques liés. Le choléra par exemple ou les autres maladies liées à l'exposition aux matières fécales seraient extrêmement probables dans ces conditions et, encore une fois, si les gouvernements concernés n'avaient pas suffisamment anticipé les implications matérielles de tels mouvements de foules.
Des épidémies seraient alors un élément appuyant tous les facteurs préalablement développés en plus de rapidement pouvoir se propager (et emporter avec elles la crise économique) dans l'ensemble des pays. Fuite des investisseurs, citoyens incapables de se rendre à leur travail ou de consommer, industrie déstabilisée, ce sont là une combinaison d'éléments décisifs pour appuyer les éléments de crises.
Il y a également plusieurs autres éléments assez fréquents en Afarée mais qui ne sont pas directement impliqués dans une crise démographique et épidémiologique : les invasions de nuisibles de type essaims de sauterelles ou encore les sécheresses, avec pour finalité un secteur agricole dévasté avec des famines en conséquence. Si la concordance de tels facteurs serait purement fortuite avec les mouvements actuels, elle n'est pas impossible selon les économistes sylvois en manque d'information. Pire encore, lesdites crises alimentaires pourraient être constantes mais en temps normal prises en charge par divers procédés : lutte active contre les invasions de nuisible durant la saison ou encore mise en place d'infrastructure pour assurer l'irrigation.
Mais dans le cas de crises multiples frappant les pays étudiés, il est possible que ces ensembles de réponses aient été perturbés, amenant à une perte de contrôle de ces points sensibles et se concluant par leur éclatement, ajoutant davantage d'éléments aggravants. Ce raisonnement s'appliquerait aussi aux épidémies : dans l'hypothèse où les populations sont exposées à des réservoirs naturels d'agents infectieux (tel qu'Ebola qui infecte les populations de chauve-souris), il est possible qu'existait un protocole de prévention et traitement rapide, alors déstabilisés.
Là encore, les crises épidémiologiques et alimentaires ne feraient qu'alimenter les crises démographiques avec des mouvements de populations, qui continueront d'impacter l'économie.
Et s'ajoute à cela un ultime facteur non négligeable selon les économistes sylvois : le cas du secteur primaire lui-même. Les pays de l'UAA sont encore florissants et tel que souvent observé en Afarée, il est fort envisageable qu'une part appréciable de leur économie reposait sur l'extraction de matières premières. Au-delà des produits agricoles dont le secteur peut avoir été impacté comme précédemment détaillé, il y a aussi le cas des mines de métaux stratégiques ou terres rares ainsi que les puits gaziers ou pétroliers, dont l'activité peut avoir réduit au gré des évolutions démographiques, économiques ou encore du marché du travail. Des points vitaux de l'économie pourraient alors être arrêtés et occasionner une paralysie des secteurs dépendants. La baisse de productivité des mines de fer par exemple, entrainerait automatiquement une récession des secteurs qui en découlent, tels que les fonderies et les usines de composants divers de plus en plus perfectionnés. Ce sont alors des pans entiers de l'industrie qui vont alors tourner au ralenti et occasionner ce qui a déjà été massivement exposé : diminution du marché du travail après des licenciements avec conséquemment une baisse de consommation, réduction des investissements, et mouvements de populations aisées ou des classes moyennes.
Mais si les économistes s'entendent plutôt bien sur les différentes causes éventuelles de ces crises et récessions économiques, ils présentent des divergences bien plus marquées sur les préconisations apportées pour les résoudre. On se retrouve naturellement avec une opposition entre des mesures plutôt libérales ou interventionnistes en fonction des milieux et des orientations idéologiques des experts, avec parfois des expériences contrairement contradictoires en fonction des dossiers sur lesquels chacun s'est basé.
Le premier constat est la nécessité de répondre à la crise démographique et à l'ensemble des éléments qui l'alimenteraient potentiellement. Cela passe notamment par un rétablissement du marché du travail et de la consommation. Et déjà là, les solutions proposées s'opposent. Les économistes de droite prônent une libéralisation avec un abaissement des taxes et une dérégulation des lois du travail qui permettront simultanément d'encourager l'insertion professionnelle des réfugiées, les investissements dans l'économie et la consommation de par l'abaissement des coûts (mise en place d'une économie d'échelle et réduction des charges salariales et taxes). Cet afflux de réfugiés est même vu comme une opportunité inespérée de relancer l'économie, faisant de la cause de cette crise une potentielle solution : ce sont là des travailleurs certes précaires, mais bien plus déterminés et moins difficiles après un tel périple. Ils sont bien au fait de ce que c'est que la misère et seront dès lors bien plus enclins à s'en extraire en travaillant dur. Il s'agit alors d'une potentielle masse salariale bon marché qui saura relancer la production.
Furent naturellement offusqués les économistes de gauche, promouvant à l'inverse un interventionnisme étatique avec l'accueil de ces réfugiés dans des académies et universités pour les former et en tirer une main d'œuvre qualifiée, le tout doublé de quotas et subventions pour les entreprises en engageant afin d'encourager leur insertion professionnelle sur tous les plans. Des investissements actifs de l'État pourraient, selon leurs démonstrations, inverser la dynamique économique en relançant la consommation et l'activité pour rendre attractif à nouveau le marché et l'industrie. Les dérégulations du salariat et exploitations abusives des populations réfugiées sont également fortement critiquées, puisque la porte ouverte à la formation et immobilisation de communautés prolétaires incapables de connaitre la moindre ascension sociale et contribuant à la paupérisation en cours des quartiers d'immigrations.
Ces mesures censées répondre aux problèmes issus directement des crises démographiques doivent par ailleurs être complétées aux autres éléments relevés qui accentuent ladite crise démographique tout en se faisant renforcer par cette dernière.
Dans le cas des épidémies, par exemple, la gestion proposée est dans la même lignée libérale ou keynésianiste. Il s'agit de répondre successivement aux crises du logement et de l'accès aux soins. Inutile alors de préciser quel groupe d'économistes encourage à déréguler le marché de l'immobilier avec un allègement fiscal pour baisser les prix et rendre plus attrayant les investissements, et lequel prône au contraire en scandant que laisser le champ libre aux propriétaires amènera juste à une flambée des prix en jouant sur la loi de l'offre et la demande fort désavantageuse pour les locateurs. Est au contraire recommandé que soient construits en urgence des logements sociaux et même que les biens immobiliers non occupés soient contraints à une location abordable.
Les mêmes logiques sont appliquées pour la santé pour encourager à l'implantation de médecins et l'ouverture d'hôpitaux par des interventions actives de l'État ou des mesures fiscales. S'avèrent toutefois bien moins convaincantes les propositions de dérégularisation quand doivent en urgence être prises des mesures pour endiguer la propagation de maladies. Là, les militants interventionnistes reçoivent davantage de crédit.
Puis viennent les sujets divers pour résoudre les famines ou l'effondrement en cascade du secteur primaire. Les démonstrations ne changent qu'au niveau des valeurs observées (et très supposées). Il y a par contre un point qui revient et mérite là de l'attention, celui des financements. Tout aussi volontaires que soient les États à résoudre ces crises, sont impliqués des coûts (ou manque à gagner, dans le cas des propositions d'allégements fiscaux) dont il faut trouver des financements à un endroit ou un autre. Et là encore, les réponses sont sur un spectre libéral <=> interventionniste. Les premiers promeuvent des emprunts auprès de particuliers ainsi que la privatisation ou la location des droits d'exploitation de certains secteurs publics pour simultanément réduire les dépenses et engranger des entrées d'argent. Une politique d'austérité est aussi encouragée, toujours dans l'optique d'équilibrer la balance dépenses/gains qui pencherait bien trop sur le premier en cas de crise. Quant aux emprunts, ils seront à terme remboursés avec la croissance économique qui devrait largement compenser l'ensemble des réductions fiscales.
Ce sont naturellement des propositions de plus en plus intolérables à mesure que l'on se rapproche du côté opposé de cet axe, qui encourage davantage à intervenir directement sur la taxation des secteurs fortement margés et à mettre à contribution l'épargne des habitants. Mais suite à l'expérience de la Crise des Brouettes, ce sont cette fois-ci les suggestions plus interventionnistes qui ne trouvent pas échos. L'implication active de l'État et les taxations abusives n'ont eux que de très mauvais résultats en Sylva, rendant quelque peu inimaginables ces propositions là où la libéralisation a au contraire réussi à apporter non seulement une solution à la crise, mais également un second souffle notablement vigoureux à l'économie (qui est parvenu à se rapprocher de celle de Teyla).
Et la réussite fulgurante de Velsna et de son modèle ultralibérale sont aussi mis sur la table pour justifier la pertinence de telles propositions, mais avec là par contre moins de popularité et pour cause, avaient déjà été étudiés avec des résultats plutôt pessimistes l'économie du pays dont la croissance et les actifs tenaient davantage de spéculations et paradis fiscaux, donnant une part démesurée au marché financier sur le reste de l'économie.
Puis vient un sujet quelque peu sensible mais qui mérite son intérêt : les opportunités pour le Duché de Sylva. Là les axes de pensée s'articulent moins sur un axe libéral/interventionniste mais plutôt capitaliste/humaniste. Pour autant, si on exclue les questionnements "secondaires" sur la nature des relations que cela impliquerait, il y a en effet des opportunités exploitables pour les différents acteurs du Duché qui sauraient contenter l'ensemble des mouvements de pensée.
Déjà économiquement, il y aura beaucoup à reconstruire et, si des relations pérennes sont initiées sur le plan politique entre le Duché de Sylva et les membres de l'UAA, alors un climat propice à des investissements sylvois seront envisageables pour contribuer à relancer l'économie.
D'autres collaborations sont également possibles, sur les plans industriels ou académiques pour développer le tissu social tout en établissant des bénéfices mutuels. Ce sont aussi des opportunités selon les mouvements de gauche de simplement rapprocher les peuples et de procéder à des échanges culturels, le commerce étant un vecteur plus qu'efficace d'échanges sociaux.
C'est alors sur le processus de ces collaborations que s'interrogent ensuite les différents économistes avec une question abordée avec pragmatisme par l'ensemble des économistes : le néocolonialisme. Si les figures de droite s'opposent à ce que Sylva opère ce schéma, il convient malgré tout de réfléchir comment établir des relations d'égal à égal sans sombre dans un paternalisme ou autres dérives qui finirait indubitablement par appliquer ce processus de domination avec des rapports de force implicite.
Et quant aux individus moins scrupuleux et plus tournés sur le profit, leur position est catégorique : il s'agit là de phénomènes économiques naturelles et il est absolument normal que les acteurs économiques sylvois cherchent à maximiser leur profit, dans des opérations qui seront à terme également bénéfique pour les populations de l'UAA. Ce sont là de tout nouveaux questionnements qui, il n'y a aucun doute, recevront leur lot d'attention en Sylva.