Le commerce sitado-lykaronienSi la Sitadie avait généralement la réputation d'être un pays gris, terne, où règnent la paperasse administrative et la fumée des industries, ce n'était pas la réputation que ceux-ci avaient auprès des lykaroniens. En effet, les sitades étaient appréciés, à Lykaron, comme des commerçants fort arrangeant. Auprès des revendeurs locaux, les sitades n'hésitaient d'ailleurs pas à faire des prix sur les dernières tondeuses Volamnix ou les machines à laver Cilumnos. Les liens commerciaux entre lykaroniens et sitades étaient des liens forts.
D'abord, les sitades s'appuyaient énormément sur le petit empire leucytaléen pour faire fonctionner leur vieille industrie. Lykaron était l'une des principales sources de fer pour l'industrie sidérurgique sitade. Les sitades achetaient des milliers de tonne de fer au Lykaron. C'était une importation nécessaire, puisque la Sitadie avait depuis longtemps cessé de faire fonctionner ses exploitations de fer. Pour soutenir toute l'industrie sitade, ainsi que son expansion, le fer lykaronien était donc indispensable, surtout en raison de sa proximité. Aussi, l'industrie sitade de la
high tech était particulièrement demandeuse de terres rares, dont il pouvait se fournir auprès du Lykaron.
La Sitadie s'appuyait également sur Lykaron comme source d'importations agricoles. Le vin lykaronien était fort apprécié des sitades, qui ont gardé cette tradition depuis l'Antiquité. Mais surtout, le bétail lykaronien était une source alimentaire proche de la Sitadie, et très profitable. Il n'était ainsi par rare de voir, au sein des rayons de supermarchés sitades, de la viande bovine originaire du Lykaron, très apprécié pour sa qualité, ou encore des produits laitiers lykaroniens qui faisaient la joie des petits ménages sitades.
La Sitadie n'était toutefois pas seulement importatrice, mais aussi exportatrice. L'efficacité de l'industrie sitade et sa proximité géographique permettaient aux produits sitades d'être particulièrement privilégiés pour leurs prix peu élevés. Rotos, géant sitade de la motorisation, était peu connu au Lykaron, mais était pourtant très présent. Les moteurs Rotos étaient souvent utilisés par l'industrie agricole et automobile de la région. Une entreprise plus connue était peut-être Calocatanes, dont les équipements et outils agricoles à bas prix pouvaient être assez appréciés dans la région en raison de leurs coûts imbattables... au prix d'une qualité parfois contestable. Bien sûr, il existait des alternatives un peu plus chères mais de meilleure qualité, comme Aballon et Cevix.
Enfin, la Sitadie exportait de nombreux biens de consommation, que ce soit dans l'électroménager ou dans la
high tech. Il était toutefois fréquent qu'une puce électronique sitade ne soit pas directement arrivée au Lykaron, mais ait fait le tour du monde avant d'être vendue dans un smartphone qui ne semblait rien à voir avec la Sitadie.
________Le commerce sitado-lykaronien n'était pas exempt d'enjeux politiques et géopolitiques. Arnos, et les autres géants sitades du transport maritime, craignaient toujours les embargos, notamment des communistes, ou les attaques de pirates.
Il existait peu de doute que le délégué sitade aux Affaires étrangères, Paul Baduil, avait l'intention de renforcer les liens diplomatiques et commerciaux avec l'Empire de Lykaron, et plus largement avec l'ensemble de la Sérénissime. Les liens commerciaux avec cette dernière étaient capitaux pour la République sitade, qui s'appuyait jusqu'alors sur elle pour se connecter à l'ensemble des continents hors Eurysie.
La question se pose donc : à l'avenir, la Sitadie cherchera-t-elle à protéger ses liens avec la Sérénissime, ou au contraire cherchera-t-elle à être moins dépendant de tout le complexe commercial fortunéen ? A l'heure où les sitades renouent avec une République libérale, la première solution semble être privilégiée.