05/06/2013
04:33:06
Index du forum Continents Aleucie Port-Hafen

Activités étrangères à Port-Hafen

Voir fiche pays Voir sur la carte
400
Activités étrangères à Port-Hafen

Ce topic est ouvert à tous les joueurs possédant un pays validé. Vous pouvez publier ici les RP concernant les activités menées par vos ressortissants à Port-Hafen. Ceux-ci vous permettront d’accroître l'influence potentielle de votre pays sur les territoires locaux. Veillez toutefois à ce que vos écrits restent conformes au background développé par le joueur de Port-Hafen, sinon quoi ils pourraient être invalidés.
551
Communiqué du Parti Social pour la Liberté - Gallouèse
logo du parti social pour la liberté

Cher citoyens et citoyennes de Port-Hafen,

Le parti Social pour la Liberté, organisation actuellement implanté dans le Duché de Gallouèse, salue avec respect votre prise d'indépendance depuis l'autre rive de l'Océan de l'Espérance.
Les adhérents du P.S.L. souhaitent par ce communiqué vous transmettre leurs meilleurs pensées dans votre autodétermination, que celle-ci soit guidée par un idéal de liberté et de prospérité.

Théotifan Lebritton, secrétaire général


Approuvé par le Conseil Général du Parti.
Fait à Ligert, le 3 Janvier 2007
0
Pharois 3 : Découvertes - Voyage - Aventure



Arrivée des conscrits pharois à Port-Hafen !


https://www.zupimages.net/up/22/35/lpen.jpg
L’occasion de s’entraîner aux manœuvres dans la neige et d’assister aux délibérations constituantes de la jeune République Hafenoise.


Après Saint-Marquise et Mont Vargas, c’était l’étape suivante du tour du monde des appelés du contingents du Syndikaali qui font une halte prolongée dans la petite province hafenoise. Un vrai bouleversement pour la ville de Port-Hafen, forte de moins de cinq mille habitants, a vu débarquer en l’espace d’une journée l’équivalent de sa population de jeunes gens venus d’Eurysie.

Heureusement que cette étape avait été organisée en amont, les conscrits logeront sur la base militaire pharoise de Port-Hafen et non directement dans la ville. Un habitat spartiate dans cette contrée au climat difficile, et qui permettra aux recrues de s’entraîner aux manœuvres en contexte hivernal. Mais pas seulement ! Depuis presque un an la République Hafenoise travaille à se doter d’une constitution. Un travail de fourmi pour la municipalité dont les équipes se réduisent à une petite centaine de personnels administratifs, en comptant les élus dans le lot. Les débats avancent donc avec une allure de croisière et les Pharois ont été invités à assister à certaines commissions et même, lors d’ateliers thématiques et de journées dédiées, donner leur avis et s’interroger sur les rouages de la démocratie.

Reste qu’avant de se réchauffer sur les fauteuils de la mairie, il faudra se dépenser dans l’arrière-pays ! Si le territoire Hafenois n’est assurément pas immense, son unique agglomération, Port-Hafen, n’en occupe qu’une petite partie. Le reste est consacré aux cultures et plus généralement laissé sauvage, les autorités coloniales listoniennes n’ayant pas jugé bon d’investir dans cette province.

Un lieu d’entraînement parfait pour les conscrits puisque largement inhabité, ce qui permet entre autres de s’exercer au tir de longue portée, et au camouflage, sans risque de blesser qui que ce soit. Les Hafenois ont de toute façon été prévenus du risque potentiel pour leur sécurité dans les prochaines semaines, en cas de promenade dans les zones dédiées à l’entraînement. L’occasion pour les Pharois d’exercer leur patience, dissimulée dans leurs tenues blanches hypothermiques, enfouis parfois sous plusieurs dizaines de centimètres de neige, à attendre le passage de leurs camarades pour tirer dessus des balles de peinture.

https://www.zupimages.net/up/22/35/fc1q.jpg

Des exercices à mi-chemin entre le jeu et la torture, mettant les nerfs à rude épreuve mais terriblement satisfaisant pour qui réussit tantôt à passer discrètement dans le champ de vision d’un sniper, qui à toucher un camarade après parfois de longues heures d’attentes dans le froid.

Des journées éprouvantes mais qui se sont soldées en fin de semaine par de la randonnée à ski, toujours dans l’optique de former les Pharois au tir ainsi qu’au déplacement rapide et à l’embuscade. Quelques petites descentes ont toutefois été autorisées le long des collines à l’ouest de Port-Hafen, ne serait-ce que pour entraîner ceux qui n’avaient jusque-là jamais mis les pieds sur des skis, le territoire du Syndikaali étant très peu vallonné et de fait, malgré son enneigement, guère adapté à ce type de sport qui se pratique quasi exclusivement en salle.

L’entraînement durera une quinzaine de jours avant que les officiers autorisent enfin les recrues à un peu de repos à Port-Hafen, où elles auront des permissions de roulement pour ne pas lâcher plusieurs milliers de Pharois excités sur la pauvre petite ville.

L’occasion pour José Esteban de renouveler ses amitiés au Pharois Syndikaali et par là, l’intérêt de Port-Hafen pour les investisseurs pharois dont on peut penser que les appelés du contingent feront partie dans les prochaines décennies.

https://www.zupimages.net/up/22/35/ode3.jpeg

« Merci à nos amis Pharois de nous désenclaver l’espace d’un mois. Port-Hafen est une petite ville et la République Hafenoise un petit pays. Mais comme n’importe quel être humain, nous avons-nous aussi nos rêves de grandeur et d’ouverture sur le reste du monde. Je suis certain que mes concitoyens seront heureux d’accueillir la jeunesse d’Eurysie, qui saura sans nul doute dynamiser un peu notre quotidien ! »

Dynamiser est le mot, il s’agit même d’un euphémisme puisque si les Pharois sont restés sous haute surveillance pendant leur séjour à Saint-Marquise, les entraînements répétés en extérieur et l’austérité du séjour sur la base militaire hafenoise les pousse à se relâcher quand vient leur tour d’être en permission.
Si l’excitation des recrues reste largement bon enfant et a le mérité de faire monter en intensité la vie culturelle de Port-Hafen, plusieurs actes de vandalisme sont toutefois à déplorer, entraînant immédiatement des sanctions de la hiérarchie militaire pharoise. Ce ne sont pas moins d’une quarantaine de jeune qui se sont vus privés de permission et condamnés à nettoyer la base pendant que leurs camarades sont autorisés à vadrouiller dans le port et les environs.

Préparée aux événements, Port-Hafen propose d’ailleurs plusieurs activités où les Pharois pourront dépenser leur solde, entre le traditionnel bal des pompiers et la kermesse, des activités plus adaptées à l’âge des recrues sont proposées telles que les projections en plein air, du patin à glace sur l’étang et même, pour les plus courageux, l’ouverture exceptionnelle des activités de plage et des restaurant en bordure de côte, fermés d’ordinaire pendant l’hiver à cause des températures.

https://www.zupimages.net/up/22/35/5ddd.jpg

Plus sérieuses seront les cessions de participation et de formation à la vie politique hafenoise où les conscrits seront encouragés à réfléchir sur la manière de faire de la politique et de préserver le bon fonctionnement de la démocratie. Pour cela, non seulement la mairie de Port-Hafen qui accueille l’assemblée constituante leur a ouvert ses portes, mais plusieurs intellectuels Hafenois et Pharois ont fait le trajet jusque là pour donner plusieurs conférences en science politique et en philosophie, avant d’interagir avec le public.

Plus qu’un entraînement ou une initiation à la vie politique, la présence du contingent Pharois à Port-Hafen est également une manière de rappeler au monde son soutien politique, économique et militaire à cette modeste province d’Aleucie. Celle-ci n’a, dans le vaste jeu des nations, pour elle que son amitié avec sa voisine Saint-Marquise et la présence de la base militaire pharoise, assurant les intérêts du Syndikaali en Aleucie.




L’horreur

https://www.zupimages.net/up/22/51/vt2x.png

C’est une vidéo toute simple, prise d’un seul plan, venant souligner en contraste toute la froide brutalité des images. Dans un décor luxuriant, s’avancent sur un terrain de terre quatre individus en habits civils. Un homme fin et élancé, vêtu d’un costume quelque peu étrange pour le climat, à ses côté un homme barbu et vêtu légèrement, bedonnant. Deux mètres devant eux, un Pharois, reconnaissable sinon à son uniforme – la marine du Syndikaali n’en porte pas – aux couleurs de l’écusson sur son épaule, orange, noir et blanc. Un zoom attentif sur celui-ci révèle son statut de capitaine et d’officier. A son bras va une élégante jeune femme, elle sourit, habillée d’une robe blanche qui s’agite dans la brise. Elle semble heureuse et salue ce qu’un léger travelling de la caméra révèle être une colonne de véhicules militaire, arborant pavillon pontarbellois. Le Pharois porte un microphone à sa bouche :

- « Chers amis, vous vous trouvez ci-présent en face d'un territoire Pharois souverain. Les diplomates à mes côtés sont madame Evangelista Isaias mandatée par le gouverneur O Prefeito du Shibh Jazirat Alriyh, monsieur Arthuro Leon diplomate de la République Hafenoise et monsieur Fabricio di Flor porte-parole de Porto Mundo, tous trois acteurs majeurs dans le processus d'indépendance des ex-colonies listoniennes. »

On le voit ensuite réaliser, de son bras libre, un salut militaire en direction de la colonne de véhicule.

- « Capitaine Jaska, officier de marine du Pharois Syndikaali, votre représentant est le bienvenue pour venir discuter en bonne compagnie. »

Le temps semble soudain suspendu et puis…
… l’horreur.

Plusieurs éclairs de lumières proviennent des pontarbellois et la robe blanche éclate de rouge et le chaos, la caméra peine à suivre, probablement que le soldat qui la manipule a ouvert le feu également. Les détonations saturent le son et les vibrations dans l’air, provoquées par les coups de feu, brouille l’image qui tremble. Le rouge, juste le rouge. Le rouge sur une robe blanche. L’horreur.


L’annonce de l’attaque de l’enclave pharoise du Pontarbello avait été suivi par une communication relativement discrète de la part des autorités du Syndikaali, comme si celles-ci avaient tenue à préparer leur communication, ou à laisser monter l’émoi et l’incompréhension de la population face à une situation difficilement compréhensible.
Puis, un matin, avait été annoncé à la presse une prise de parole conjointe de la part de l’Amirale Iines, cheffe de l’état-major du Syndikaali, accompagnée du ministre de la Défense territoriale, le Citoyen Sakari, ainsi que du maire de Porto Mundo, Edmudo Estrella, du délégué présidentiel de la République Hafenoise, monsieur André Marquez, et de monsieur Filipe Guimor, représentant du Gouverneur de Shati Alqahwa, son Excellence Paolo O Prefeito.

https://www.zupimages.net/up/22/51/td45.jpg https://www.zupimages.net/up/22/51/336m.jpg https://www.zupimages.net/up/22/51/imq5.jpg
L'Amirale Iines, le ministre Sakari de la Défense territoriale, le maire de Porto Mundo, Edmudo Estrella

https://www.zupimages.net/up/22/51/o7x0.jpg https://www.zupimages.net/up/22/51/o7x0.jpg
Le délégué présidentiel André Marquez, le représentant impérial monsieur Filipe Guimor

Les quatre entités politiques à avoir perdu un ambassadeur ce jour-là, lâchement assassinés par une force militaire manifestement hostile au dialogue, et prête à toutes les horreurs, y compris bafouer les règles de la diplomatie internationale pour leur soif de sang.

Alors que cessait le crépitement des flashs d’appareils photos, le ministre Sakari, qui était le plus jeune du groupe, approcha son micro.

Sakari : « Je vous remercie d’être présents pour cette conférence de presse. Nous sommes désolés d’avoir tardé à développer la position officielle du Syndikkali et donner de plus amples explications sur les événements tragiques du Pontarbello mais étant donné la manière dont ceux-ci se sont déroulés et les différents acteurs impliqués et venus de plusieurs pays différents il nous était impensable de nous précipiter pour vous offrir des explications qui n’aient pas été coordonnées au préalable.

Je vais d’abord laisser la parole à l’Amirale Iines pour un bref récapitulatif de la situation, puis ces messieurs de Porto Mundo, de la République Hafenoise et de l’Empire Listonien prendront la parole, ainsi que moi-même, pour exprimer nos positions respectives quant aux suites à donner à cette affaire. Amirale Iines, je vous en prie. »

Iines : « Merci monsieur le ministre. La situation, mesdames et messieurs, et relativement simple au point que cela en puisse être déroutant. Comme personne ne l’ignore, le Syndikaali a signé le 4 octobre 2006 le Traité de Fraternité avec l’Empire Listonien, lui accordant, contre divers engagements politiques et militaires, une présence locale sur chacune des provinces impériales d’outre-mer. Un traité bénéfique à la fois pour l’Empire, qui peut encore aujourd’hui compter sur le soutien de la marine pharoise et de son économie, mais également pour les populations locales qui ont obtenu l’aide du Syndikaali lors de la crise impériale ayant coupé les populations locales de leur métropole. Shati Alqahwa, la République Hafenoise et Porto Mundo pourront en attester.

Au regard du Traité de Fraternité, une cinquantaine de militaires se trouvaient en Aleucie du sud, sur le territoire pharois de ce qui est aujourd’hui le Pontarbello. Une collaboration parfaitement pacifique avec les populations locales ayant mené, malgré une faible présence humaine, à divers actes de collaboration entre civils et militaire tout au long des trois années où les Pharois ont été sur place. Nous avons assisté, de loin, à la lente chute de la région vers un régime de plus en plus dictatorial et autoritaire, des rapports réguliers que notre présence sur place, en tant qu’observateurs, ont permis d’établir.

Nous pensons que c’est notre présence, à même de pouvoir dénoncer les crimes commis par les nouvelles autorités du Pontarbello, qui a conduit à la nécessité pour le régime de s’en prendre aux Pharois. Le 20 novembre 2008, comme le montre la vidéo que nous venons de passer, plusieurs diplomates venus des colonies listoniennes idépendantes se sont présentés face aux forces militaire du Pontarbello, enjoignant à l’ouverture d’un dialogue.

Notre souhait été, a minima, de pouvoir négocier, aux côtés des différents territoires indépendantistes, une position commune à tenir pour l’avenir de ces régions, lors des discussions avec l’Empire. Une position que le Syndikaali a tenu au Shibh Jazirat Alriyh, aux côtés de son excellence le Gouverneur O Prefeito et de ses équipes, ayant mené pour l’heure à une désescalade des tensions dans la région.

Je ne commenterai pas le triste spectacle que documente la vidéo, comme vous avez pu le constater, l’armée du Pontarbello a ouvert sur des civils, se rendant coupable de crimes de guerre envers plusieurs nations souveraines. Nous déplorons la mort du Capitaine Jaska, le délégué Pharois, de monsieur Fabricio di Flor le porte-parole de Porto Mundo, monsieur Arthuro Leon, le diplomate de la République Hafenoise et de madame Evangelista Isaias mandatée par le gouverneur O Prefeito du Shibh Jazirat Alriyh, ainsi que de six soldats de la marine pharoise, lâchement abattus lors de ces négociations.

Pour l’état-major Pharois, c’est un crime et une acte de guerre caractérisé, appelant à une réponse ferme et ambitieuse, je laisserai le citoyen ministre Sakari développer plus longuement. Je salue le courage des hommes tombés dans ce simulacre de combat, ils étaient des fils et des filles de la mer, nous ne les oublions pas. »

Sakari : « La parole est à monsieur Edmundo Estrella, maire de Porto Mundo. »

Estrella : « Bien. Je ne chargerai pas la mulle, ce qui s’est passé au Pontarbello est une crime qui aurait pu être évité avec un peu plus de préparation et deux fois moins de naïveté. Nous pensions que ces gens étaient disposés à discuter, ils ne le sont pas. Soit. Fabricio di Flor était un ami loyal, je n’ai pas pour habitude de laisser ce genre de saloperie arriver sans réagir. Porto Mundo rendra coup pour coup, cela je peux vous le garantir, et ces pseudos compatriotes pèseront très vite les conséquences de leurs actes.

Les Listoniens ne laisseront pas passer un pareil affront et j’engage ma responsabilité et mon honneur dans le rétablissement de cette opération. Je n’ai pas, comme ces messieurs-dames du Pharois, perdu de soldats au Pontarbello, mais je considère qu’aucun de mes compatriotes n’a à subir la présence d’une dictature métèque sur un territoire impérial souverain. Nous avons tout donné au Pontarbello, et voilà que sous la houlette d’un régime fantoche ceux-là se pensent en mesure de nous attaquer ? Ils découvriront rapidement ce qu’implique la colère d’Edmundo Estrella, et que ma croix de chevalier de l’Ordre de Saint-Hugo n’a pas été gagnée en assassinant des civils venus parlementer. »

Sakari : « Je… vous remercie monsieur le maire, monsieur André Marquez vous portez la parole de la République Hafenoise. »

Marquez : « Oui, je voulais avec vous partager ma peine et ma consternation face à l’évidence des crimes de guerre commis par le Pontarbello et qui font, bien entendu, s’inquiéter sur l’état du pays où pareil exactions sont commises impunéments. La dictature pontarbelloise n’a pas présenté d’excuses et elle semble multiplier les provocations diplomatiques, protégée qu’elle se croit par sa voisine l’Alguarena. Il y a assurément association de malfaiteur et un axe du mal se dessine en direct sous nos yeux peinés. J’ai… excusez-moi… »

Sakari : « Prenez votre temps… »

Marquez : « Je connaissez personnellement monsieur Arthuro Leon dont revoir la mort a été… dur… je vous l’avoue. La République Hafenoise est un petit territoire, c’est certain, et le conseil municipal ne compte pas beaucoup de gens, nous sommes pour ainsi dire une famille. Je pense à la veuve de monsieur Leon, Isabella, et les enfants qu’il laisse derrière lui. C’est un crime odieux, assurément, et nous condamnons avec la plus grande fermeté ces agissements assassins. Nous pensions pouvoir travailler, malgré nos divergences, avec le Pontarbello en tant que territoires listoniens indépendants mais la cruauté et la vilenie du régime ont empêché toute action allant en ce sens, j’en suis navré, vraiment. Il nous est impossible de reconnaître le Pontarbello comme l’un de nos pairs à présent, et ce qui aurait put être une belle indépendance semble se dessiner comme un massacre sordide. Ceux qui collaborent et collaboreront aujourd’hui et demain avec ce régime ont du sang sur les mains, assurément, et je pense malheureusement aux mercenaires de la Brigade Jaguar, un groupuscule militaire alguarenos qui s’était déjà rendu coupable de crimes similaires.

Tout cela n’augure assurément rien de bon et en tant qu’Aleucien, je me sens particulièrement concerné par ces événements. Nous allons prendre des mesures appropriées sur le territoire Hafenois, afin de nous protéger de toute ingérence équivalente et monsieur le maire José Esteban a annoncé qu’il prendrait contact sous peu avec le Pharois Syndikaali et la République de Saint-Marquise pour renforcer la protection militaire de ces deux nations sur notre sol, afin d’empêcher tout événement comparable de se reproduire.

A Port-Hafen, nous pensons que la paix est un processus qui se construit dans le temps, comme l’indépendance. Port-Hafen est la première colonie listonienne a avoir acté son indépendance, dans un moment où les temps nous étaient particulièrement défavorables. Aujourd’hui, grâce à la collaboration de nos alliés régionaux et internationaux, notre territoire se porte bien, malgré sa taille. Cet exemple, nous l’avons voulu inspirant pour les autres territoires d’outre-mer et nous pensons pouvoir envoyer un message simple : la démocratie, le débat, sont des valeurs cardinales pour l’instauration d’une paix régionale durable, voilà le chemin que nous avons souhaité montrer et incarner, loin de la violence et des crimes. Je vous remercie. »

Sakari : « Monsieur Filipe Guimor ? »

Guimor : « Je me permets de rebondir sur l’intervention de mon compatriote Hafenois mais d’abord, bien évidemment, je dois parler de nos pertes et mes pensées vont à la famille d’Evangelista Isaias. Une personnalité délicieuse et appréciée de tous à la cour de Son Excellence O Prefeito, également une diplomate de talent qui aimait les voyages plus que tout. Elle est née à Listonia en 1970 et est morte assassinée à 38 ans, après plus de dix ans à parcourir l’Afarée pour les services du Gouverneur. C’était un continent qu’elle aimait par-dessus tout, et je suis certain qu’elle aurait aimé y revenir et y passer encore de longues et heureuses années en compagnie de son fiancé. Evangelista, ce fut un honneur de te connaître et nous ne laisserons pas ton crime impuni.

Comme l’a esquissé monsieur Marquez, l’indépendance est un processus complexe et très circonstancié régionalement. Le Shibh Jazirat Alriyh en est un exemple frappant puisque, contrairement à nos compatriotes Mundistes et Hafenois, notre indépendance n’a pas été proclamé, bien que le Gouverneur O Prefeito ait plusieurs fois réaffirmé, soutenu par sa voisine Althaljir, la nécessité absolue de gagner en autonomie par rapport à l’Empire. L’indépendance, si l’on veut éviter les bains de sang, est loin d’être un long fleuve tranquille. En témoigne les événements du Kodeda et l’établissement de la dictature pontarbelloise. Pour autant, il est certains territoires où cela s’est passé sans heurts et je pense à la République Hafenoise, à Porto Mundo et dans une certaine mesure, à la Commune d’Albigärk bien que pour cette-dernière, le contexte historique en fasse un exemple peu généralisable.

Je ne me permettrai pas de conjectures abusives, néanmoins, je tiens à souligner tout de même qu’un facteur récurrent dans ces situations est toujours la présence du Syndikaali qui a su, par sa doctrine internationaliste, accompagner les régions vers plus d’autonomie, grâce à un processus démocratique et pacifique. Les Pharois ont toujours tenu parole quant à leur engagement vis-à-vis des populations locales et sans leur intervention, le Shibh Jazirat Alriyh aurait dépérit économiquement, plongeant mes cocitoyens dans la famine. »

Marquez : « Ce fut la même chose en République Hafenoise. »

Guimor : « En effet, nous sommes nombreux à pouvoir le confirmer. »

Sakari : « Je vous remercie. La fraternité n’est pas un vain mot au Syndikaali et nous avons toujours tenté d’apporter notre aide, sans la conditionner à une quelconque forme de domination ou de vassalisation. Ce sont les valeurs libertaires d’humanisme qui nous animent. »

Guimor : « Et sans aucun doute cela a contribué à vous voir accorder la confiance et le crédit de nos gouvernements respectifs, fussent-ils républicains comme à Port-Hafen, de gouverneur délégué comme au Shibh Jazirat Alriyh ou… »

Estrella : « ? »

Guimor : « Municipal.

Estrella : « Hmpf. »

Guimor : « Si nous avions des doutes encore hier, force est de reconnaître la pertinence des diagnostiques libertaires aujourd’hui : toute volonté indépendantiste doit s’ancrer dans un processus d’interconnexions régionales et menée par la volonté populaire. Ceux qui prennent leur indépendance sans pouvoir s’appuyer sur ces deux piliers ne peuvent que finir comme de sordides dictatures, massacrant ceux qui étaient hier encore leurs compatriotes. Pour tous les peuples du monde, deux chemins se dessinent désormais, le Pontarbello a cristallisé les limites d’un modèle, Port-Hafen, Porto Mundo ou le Shibh Jazirat Alriyh sont les expressions d’un autre et il appartient désormais aux populations qui se projettent dans l’indépendance de choisir leur destin en connaissance de cause. J’en ai terminé. »

Sakari : « Je vous remercie monsieur Guimor. En ce qui concerne le Syndikaali à présent, notre position et celle de l’état-major est claire : en pénétrant sur un territoire souverain Pharois, en assassinant des civils et des diplomates, et en ouvrant le feu sur des soldats Pharois, le Pontarbello s’est ouvertement rendu coupable de crimes de guerre à l’encontre des Pharois. La dernière fois qu’un tel scénario s’est produit, il s’agissait des exactions commises par l’Empire Latin Francisquien, ayant conduit à une entrée en guerre et la mise en place d’une Fatwarrr! sur décision du Doyen Pêcheur, en concertation avec le gouvernement du Syndikaali.

Les crimes du Pontarbello sont d’une gravité extrême, appelant à une réponse proportionnée et internationale. J’ai autorité, accordé par la majorité des deux chambres, et ratifiée par le Doyen Pêcheur, pour déclarer la Fatwarrr! à l’encontre du Pontarbello, ce qui implique la légalisation de tous les actes de pirateries qui ne soient pas des crimes de sang sur ses possessions terrestres et maritimes. A cela s’ajoute, concernant le Syndikaali, le bannissement des navires pontarbellois des ZEE pharoises et assimilées, coupant de fait plusieurs routes commerciales. Nous annonçons enfin la mise en place de sanctions économiques ciblées dont la liste détaillée sera fournie à la presse à la fin de cette conférence.

Il est évident qu’en l’état, nous avons conscience que ces sanctions ne peuvent à elles seules déstabiliser le gouvernement pontarbellois, toutefois nous attendons, au vu de l’évidence des crimes de guerre commis par ce régime, le soutien des nations frontalières, à commencer par celui du Grand Kah et des Îles Fédérées de l’Alguarena, sans quoi leur complicité avec le régime de Santialche serait un déshonneur et la confirmation de leur soutien à des Etats voyous.

Je prends à présent la parole au nom de nos quatre entités politiques, et sous le contrôle de ces messieurs leurs délégués ici présent, pour affirmer la non-reconnaissance du Pontarbello en tant qu’entité indépendante de l’Empire Listonien, mais comme un groupe terroriste et criminel ayant pris possession illégalement d’un territoire souverain sur lequel ils exercent la terreur et la rétention des populations locales. En conséquence de quoi, nous adapterons notre comportement politique et militaire pour nous adapter à ce nouveau contexte international. Je vous remercie de votre attention. »

Comprenant que les discours viennent de se terminer, les flashs des appareils photos reprennent alors que plusieurs mains se lèvent à présent dans le parterre des journalistes pour pouvoir poser des questions. Un assistant, resté discret jusque-là, s’avance sur l’estrade pour organiser le tour de parole.

Journaliste 1 : « Citoyenne Marjaana, pour le Journal de Pharot, quelle position le Syndikaali va-t-il adopter pour la libération de nos concitoyens retenus au Pontarbello ? Une réaction par rapport au collectif ayant voulu les traduire devant tribunal international ? »

Sakari : « En ce qui concerne nos concitoyens, nous travaillons actuellement à négocier leur libération qui sera effective le plus rapidement possible. Le Pontarbello est criminel, mais il connaît les répercussions politiques qu’aurait la maltraitance de prisonniers de guerre Pharois. La priorité du gouvernement est donc de trouver une porte de sortie pour nos concitoyens et nous vous tiendrons informés de l’évolution des discussions. En ce qui concerne les coups de mentons nationalistes, vous savez qu’il ne faut pas accorder trop d’importance à ce genre de chose. En se rendant coupable de crimes de guerre, le Pontarbello s’est ostracisé de la communauté internationale, autant vous dire qu’un tribunal international serait très national, les concernant, en plus de tourner à la parodie judiciaire. Je demanderai aux citoyens du Syndikaali de ne pas se laisser gagner par l’agacement au vu de ces comportements de matamores. Les Etats voyous survivent avant toute chose par leurs outrances et nous savons que la montée des tensions les sers en leur permettant de fédérer leur population autour d’un récit victimaire. C’est à nous qu’il appartient de ne pas entrer dans ce jeu. Comme dit le proverbe « froid comme l’océan ».

Journaliste 2 : Aapeli Esa, pour la gazette universitaire d’Albigärk, doit-on considérer les Îles Fédérées de l’Alguarena comme complices de la situation ? Sommes nous en droit d’attendre une collaboration de leur part ? »

Sakari : « Le Capitaine Mainio attendait la tenue de cette conférence de presse pour interpeller la communauté internationale sur les événements du Pontarbello et il est évident que nous considérons – au moins par défaut – l’Alguarena comme un partenaire dans la baisse des tensions et la libération des prisonniers de guerre. Etant donné le poids économique et militaire qu’exerce les Îles Fédérées sur le Pontarbello, leur responsabilité est engagée dans les exactions du régime et il est naturel d’attendre que le gouvernement d’Aserjuco prenne position, sans quoi les faits démontreraient son soutien politique à une dictature criminelle. »

Journaliste 3 : « Felicio Lua, pour El Diaro Mundo et monsieur Edmundo Estrella, vos mots sont durs à l’égard du Pontarbello, assez éloigné de la retenue professionnelle de vos homologues, ne craignez vous pas d’agraver les tensions que le ministre Sakari souhaite apaiser ? »

Estrella : « Pardon mais c’est du journalisme à charge que vous me faites-là ? »

Journaliste 3 : « Une simple question que se posent nos compatriotes. »

Estrella : « Je ne pensais pas mes compatriotes si demeurés alors, je crois plutôt que vous essayez de faire votre petit buzz sur un événement tragique. »

Journaliste 3 : « Non pas du tout… »

Estrella : « Laissez moi vous répondre quand même. Nous sommes face à un acte de guerre, qui, si ce n’était la bonne volonté du Syndikaali, aurait pu conduire à une intervention armée sur le sol du Pontarbello. Dans un contexte pareil, non les mots ne sont pas trop dur, ce qui est dur c'est de perdre des proches sous un feu nourri, voilà ce qui est dur, tout journaliste politique avec un minimum de cervelle se rendrait compte que face à des barbares, l’apaisement des tensions est aussi une démonstration de force, il y a des régimes qu’on calme avec une paire de claques. »

Journaliste 4 : « Sandoval Rogério pour l’Hafenois Libéré, monsieur Marquez, comment la République qui ne dispose pas d’armée propre, entend-elle contribuer autrement que diplomatiquement pour réclamer justice pour nos morts ? »

Marquez : « Je vous remercie pour votre question. Assurément Port-Hafen a conscience de son poids modeste sur la scène internationale. Néanmoins, contrairement au Pontarbello, nous pouvons compter sur un grand nombre de soutiens internationaux qui ont reconnu notre gouvernement et, permettez moi de le dire, la diplomatie est une arme, sans conteste, car elle mobilise derrière elle bien plus que ne le ferait un fusil brandit. Otre contribution sera proportionnelle à nos moyens, mais nous prendrons part autant que possible à cette demande de justice. »

Journaliste 5 : « Antonio Banderas, pour Porto Mundo Soir, monsieur le maire, vous vous êtes exprimé au nom de l’Empire Listonien lors de votre intervention, n’est-ce pas paradoxal de vous placer aux côtés de régions indépendantistes tout en revendiquant votre héritage impérial. »

Estrella : « Je m’appelle Edmundo Estrella, je suis né en métropole, qu’est-ce que je suis censé faire ? Renoncer à mes origines ? J’ai déjà payé le prix de la liberté pour mes compatriotes, en devenant un criminel aux yeux de mon pays d’origine, pour le crime d’avoir abandonné en rase campagne un Empereur impuissant, est-ce que cela veut dire que je dois haïr tous les Listoniens ? Pour la faute d’un seul homme ? Non, certainement pas ! Je reste attaché aux miens et je n’oublie pas que le Pontarbello est un territoire peuplé de compatriotes, soumis à un régime criminel, et ma solidarité vis-à-vis d’eux n’a rien à voir avec mon positionnement politique par ailleurs. Êtes vous à ce point binaire pour n’envisager le monde qu’en termes de calculs géopolitiques ? Bordel c’est la foire aux cons ou quoi ce soir ? »

Journaliste 6 : « Monsieur Guimor, votre présence ici au nom de Son Excellence O Prefeito acte-t-elle l’ambition de ce-dernier de se positionner politiquement comme porteur d’une parole indépendante à l’international ? Ou votre position est-elle également celle de la Listonie ? »

Guimor : « Ma position n’engage que la voix de Son Excellence le Gouverneur Paolo O Prefeito, je ne sais pas si l’Empire Listonien souhaite réagir ni son positionnement vis-à-vis du Pontarbello. Cela n’empêche pas Son Excellence, qui a mandaté sa déléguée et qui fut assassinée, de prendre position en son nom propre. Nous aussi n’oublions pas que nous comptons des compatriotes au Pontarbello et que nos pensées vont d’abord à eux, qui doivent désormais vivre sous le joug du régime de Santialche. »

Journaliste 7 : « Citoyen Armas pour le Trois Mats, le Pharois Syndikaali s’est-il rendu coupable de négligences en laissant sa base militaire peu armée face à une dictature hostile ? »

Iines : « Les choix ayant conduit à la situation actuelle sont en effet malheureux, néanmoins il faut également prendre en compte qu’un renforcement militaire dans la région aurait pu être perçu comme une marque d’hostilité vis-à-vis des puissances politiques voisines. Une position que nous savions intenable, et c’est ce qui explique le faible développement de ce territoire et la présence très limitée de soldats sur place. Nous estimions possible d’engager des pourparlers rapidement avec le régime de Santialche qui alors n’avait pas encore révélé son caractère criminel. Ce fut une erreur d’appréciation et nous le regrettons car nos concitoyens en payent le prix aujourd’hui. Néanmoins, il a été convenu qu’il n’y avait pas vraiment de solution convenable pour la situation très précaire de ce territoire, n’étant pas stratégique militairement et souffrant d’un manque de compétitivité évident par rapport aux routes commerciales du Grand Kah, au sud. Peut-être que la meilleure solution aurait été de tout simplement l’abandonner, mais nous tenions à nous rendre disponible pour les populations locales, comme nous l’avons été à Port-Hafen, Porto Mundo, Jadida et dans la plupart des autres territoires ultra-marins de la Listonie quand ceux-ci furent coupés de la métropoles et livrés à eux-mêmes. »

Journaliste 7 : « Portez vous le même diagnostique sur les autres enclaves qui pourraient faire l’objet d’une conquête militaire rapide de leurs voisins ? »

Iines : « L’état-major a observé chaque situation au cas par cas et à ce jour, hormis l’enclave du Tahoku, il ne nous apparaît pas que celles-ci soient menacées par des pouvoirs autoritaires. Dans quasiment tous les cas nous avons pu établir des liens diplomatiques solides avec les puissances régionales ce qui nous rend confiants vis-à-vis du futur de ces régions. Par ailleurs, ces enclaves ne semblent pas avoir émis le souhait de se diriger vers l’indépendance, de fait elles sont toujours des territoires listoniens souverains et il n’est pas de la responsabilité politique ou militaire du Syndikaali de défendre l’empire de la Listonie, notre présence est avant tout une aide pour les locaux, et une force de dissuasion. »

Journaliste 7 : « Qui n’a pas très bien fonctionné au Pontarbello. »

Iines : « Pour le moment. »

Journaliste 8 : « L’écho des dunes pour monsieur Guimor, même question que mon confrère de l’Hafenois Libéré, quelle marge de manœuvre possède le Shibh Jazirat Alriyh en tant que territoire rattaché à l’Empire ? Les positions d’O Prefeito engagent-elles plus que sa parole ? »

Guimor : « A l’image de nos compatriotes de Port-Hafen, Son Excellence le Gouverneur jouit d’une popularité certaines dans les milieux aristocrates listoniens et appartient à la famille éloignée de l’Empereur. Nul doute que sa voix saura trouver son oreille. Par ailleurs, nous pouvons compter sur le soutien de l’Althlaj qui fut toujours à nos côtés dans les situations critiques, ainsi, non, la parole de Son Excellence porte assurément plus loin que sa seule province. »

Sakari : « Bien, je vous remercie pour vos questions, nous allons à présent laisser la parole à la presse internationale. »
1635
armée

MISSION : PORT-HAFEN


SAINT-MARQUISE AU SOUTIEN DE LA RÉPUBLIQUE HAFENOISE


armée
L'Armée saint-marquoise à Port-Hafen.

LE 16 MAI
Comme l'avait été prévu, le contingent militaire en provenance de la Base Militaire Alpha de Barthelemew, arriva sur le sol hafenois, à Port-Hafen.
Accueilli comme l'avait annoncé, le chef du gouvernement provisoire, José Esteban, le groupe de soldats de Saint-Marquise était là pour montrer que leur pays était une puissance mais aussi pour montrer que la République de Saint-Marquise était en soutien stratégique pour garantir la paix.

Cet aide était une réponse en guise d'amitié saint-marco-hafenois, elle répondait surtout à un appel à l'aide que Saint-Marquise ne pouvait pas ignorer.

Le Général Hopstrader s'était porté volontaire pour venir avec ce régiment afin de rencontrer en personne José Esteban, au nom de la Présidente de la République, Isabelle Deprey et au nom du gouvernement saint-marquois.
Il voulait que sa présence montre un signe fort entre ces deux nations, militairement parlant, mais il savait pertinemment que la venue des militaires saint-marquois dans la République Hafenoise n'était rien d'autre qu'un moyen de disduasion voulue par la Grande Assemblée.
Il savait que tout ce stratagème ne devait en aucun cas se résulter par un conflit de grande envergure mais il était confiant sur cette volonté de rester pacifique.

Sorti de l'avion, habillé de l'uniforme officiel de l'armée saint-marquoise, le Général Thierry Hopstrader allait à la rencontre de José Esteban qui était là pour l'accueillir.

armée
Le Général Hopstrader sur le sol hafenois.


GÉNÉRAL THIERRY HOPSTRADER
"Monsieur Esteban, au nom de la Présidente et de la République de Saint-Marquise, je vous remercie de nous accueillir sur votre sol."

D'un serrage de main, le général était content de l'accueil promis par le représentant de la République Hafenoise.
5877
Du petit monde hafenois

https://www.zupimages.net/up/22/52/58yh.jpg
Le conseil municipal de Port-Hafen, posant pour l'anniversaire de l'indépendance

Port-Hafen est une petite ville atypique de cinq-milles habitants, installée sur une péninsule aleucienne de quelques 1843 kilomètres carrés.

Atypiques pour plusieurs raisons, la première étant certainement qu’à ses cinq-mille habitants s’ajoutent, à quelques dizaines de minutes en vélo du port, non pas une mais deux bases militaires étrangères, accumulant à elles-deux presque autant de soldats qu’il n’y a de citoyens Hafenois. Une démographie étonnante et clairement un trou dans le budget des deux nations installées sur place : le Pharois Syndikaali et la République de Saint-Marquise, mais qui se justifie par la nécessité de maintenir une tête de pont de l’autre côté de l’océan d’Espérance pour le premier, et de protéger une petite république sœur pour la seconde.

Quelques dix-milles habitants, donc, qu’il faut nourrir, habiller, loger et divertir et ce bien que les soldats dorment pour la plupart sous la tente ou dans leurs préfabriqués militaires en plastique, qui se changent avec l'arrivée de nouveaux budgets en des bâtiments en dur, faits de briques et d’acier. Avec le temps, la proximité des militaires s’est doucement invitée dans le quotidien, d’autant que c’est en partie grâce aux fonds du Syndikaali que Port-Hafen peut se permettre d’aller acheter sur le marché saint-marquois, à quelques milles de distance en mer. Coupée de la mère patrie, l’économie de la ville repose en effet en grande partie sur les cinq-milles soldats du Syndikaali, qui passent leur temps à s’entraîner plutôt qu’à bosser. C’est donc aux commerçants Hafenois de remplir les devantures de leurs boulangeries, les bacs des marchés aux légumes et d’assurer que le cinéma possède une programmation variée.

Une ville garnison, très littéralement, ce qui ne change au fond pas grand-chose par rapport à son état d’avant, où les cinq-milles colons Listoniens ne s’étaient installés sur ce petit bout d’Aleucie que pour offrir à l’Empire un avant-poste de l’autre côté de la mer. Premier pas jamais parachevé d’une colonisation plus massive dans la région ?

La situation aujourd’hui est toutefois assez différente désormais et cela tient à un seul mot : auto-détermination. Ou démocratie, pour ceux qui préfèrent. En effet, au lieu d’être relégués au rang de bonniches pour militaires listoniens en mission civilisatrice, les Hafenois sont désormais « libres » ! Ceci dit sans aucune ironie.

Concrètement, ils peuvent à présent décider de leur propre destin sans devoir en référer à un lointain état-major métropolitain et prévoient même de se doter d’une constitution ! Le conseil municipal, n’étant plus obligé de renvoyer vers Listonia le produit de ses quelques exploitations minières et peut également garder pour lui les bénéfices qu’il tire de sa ZEE plutôt stratégique à la pointe de l’Aleucie et à l’entrée du corridor maritime Saint-Marquois.
La vie n’a donc pas tellement changé, mais c’est mieux quand même, et ma foi ces Pharois se considèrent moins comme les maîtres chez eux que comme des clients, ce qui n’est pas pour déplaire à ceux qui ont vécu sous la tutelle de l’autoritaire Empire Listonien.

Et puis, si les Pharois sont présents, ils savent également rester discrets. Consigne de l’Amirauté : l’Aleucie se veut un terrain d’entraînement, certainement pas un camp de vacances et l’état-major du Syndikaali opère un roulement régulier de ses troupes. L’ambition est évidement de parachever l’amitié pharo-hafenoise en se montrant des hôtes exemplaires.
Evidemment, les permissions ne sont pas exempts de débordement – caractère Pharois oblige – mais il vaut mieux être réveillé à 3h du matin par quelques marins ivres le samedi soir que de craindre pour sa vie en croisant le regard hargneux d’un militaire listonien en déshérence bien loin de chez lui. D’autant que Port-Hafen est suffisamment petite pour qu’en cas de problème, un officier vienne en personne présenter ses excuses à la rue dérangée, et celles des fautifs penauds par la même occasion.
Si enfin cela n’y suffit pas, monsieur José Esteban président de transition de la République et maire de la ville n’a pas oublié les billets verts glissés par le Syndikaali au moment de l’indépendance. Une corruption sans guères de conséquences, de l’avis des concernés, qui n’a au fond apporté que le meilleur à Port-Hafen. Redevable, monsieur José Esteban a toujours eu à cœur de policer les relations entre l’armée pharoise et ses administrés, et un de ses petits plaisirs est d’organiser des réunions de médiation entre les différents protagonistes. Une bannière de donner à Port-Hafen des airs de Commune autogérée. Si l’on n’en est pas là, car la culture démocratique listonienne n'est guère glorieuse, il est néanmoins indiscutable que l’action d’Esteban et la taille réduite de la population favorisent les expérimentations démocratiques.

Non loin de là, la présence rassurante et débonnaire du voisins saint-marquois assure l’approvisionnement en matières premières qui viendraient à manquer. La ligne de ferry entre Port-Hafen et Barthelemew permet aux habitants de la petite ville de rester connectés aux grandes villes mondialisées, de toute façon toujours plus proches que ne pouvait l’être Listonia. Une métropole qui s’était mise en tête d’isoler ses colonies du reste du monde, afin de s’assurer leur dépendance militaire et économique à la mère patrie. L’ouverture à l'univers saint-marquois et à la mondialisation pharoise ont été sans conteste un soulagement et une bénédiction pour la petite ville portuaire.

Cette dernière n’est toutefois pas complétement un trou perdu et forte de cinq milles habitants elle se défend modestement grâce à une économie locale dynamique, un tissu de petits commerçants sympathiques et des évènements culturels réguliers, bien qu'à petite échelle. Toujours en train de jongler avec sa balance commerciale, la République Hafenoise compose entre des importations nécessaires pour le bon déroulement de la vie quotidienne, et l'arrivée de richesses pharoises par le biais des salaires de ses soldats et des aides au développement que le Syndikaali continue de verser. Une manne financière généreuse pour les Hafenois, mais un prix bien chiche à payer pour le Pharois puisqu’il ne s’agit au fond que de faire tourner une ville de cinq milles habitants. Les seuls bénéfices que rapportent les navires « noirs » du Syndikaali qui stationnent à Port-Hafen pour y blanchir leurs cargaisons épongent amplement la dépense : c’est le marché aleucien, dominé par l’ONC, dont la République Hafenoise est la clef.
0
MISSION : PORT-HAFEN

Monsieur José Esteban et le Capitaine Kaapro accueillent l’armée saint-marquoise


https://www.zupimages.net/up/22/52/l7bv.jpg

L’amitié pharo-hafeno-saint-marquoise se consolide dans la tourmente, pouvait-on lire en Une d’un tabloïde du Syndikaali pour commenter les événements du 16 mai 2009. Si jusque là l’armée pharoise était la seule installée sur le petit territoire hafenois, depuis le départ des troupes coloniales, un second protagoniste a été cordialement invité à se joindre à la danse : le voisin saint-marquois.

Une invitation rédigée par le Président de la République et maire de la Commune, monsieur José Esteban, au nom des liens qui unissent leurs deux territoires très proches géographiquement et économiquement. Dès sa création, la petite république de Port-Hafen a pris conscience de son faible poids sur l’échiquier politique international et privé du soutien de sa métropole, a dû se tourner vers de nouveaux alliés, en le Pharois Syndikaali et la République de Saint-Marquise.

Incapable d’entretenir en propre une armée de défense, Port-Hafen a délégué sa sécurité à l’ami Pharois, premier soutien de l’indépendance et qui a, le moment venu, su accompagner les Hafenois en nouant à leurs côtés des alliances régionales afin de favoriser leur autonomie. Le mariage est à présent consommé et si le Syndikaali se contente de verser des aides au développement et de payer les salaires sur sa base militaire, c’est vers Saint-Marquise que Port-Hafen s’est tourné pour avoir accès à un vaste marché de biens et de services.

Les deux territoires sont donc intimement liés l’un à l’autre, puisque c’est grâce à la générosité de la République de Saint-Marquise que celle de Port-Hafen peut aujourd’hui maintenir un niveau de vie stable et prospère, sans craindre les pénuries alimentaires ou d’énergie. Côté Pharois, les cargos du Syndikaali qui voyagent vers Saint-Marquise, l’Aumérine et tout le reste de l’Aleucie organisent en général une escale à Port-Hafen où la base militaire du Syndikaali est un acheteur régulier de produits exportés du pays.

Économie saint-marquoise, armée pharoise ? La donne pourrait être en train de changer car au vue de la menace que représente le gouvernement terroriste du Pontarbello dont les forces militaires ont récemment assassiné plusieurs ambassadeurs dont celui de la République Hafenoise, son président monsieur José Esteban a cru bon de renforcer la sécurité de ses côtes en proposant l’hospitalité à un contingent militaire saint-marquois.

Une opération de dissuasion assumée, qui vise non seulement à balayer les potentielles prétentions de l’Etat terroriste du Pontarbello, mais également à réaffirmer l’amitié de Port-Hafen avec ses voisins aleuciens. Si pour le moment la République de Saint-Marquise est un allié naturel en raison de la proximité de leurs territoires, nouer de nouveaux liens avec le Reynaume aumérinois est en discussion. L’Aumérine s’était en effet portée volontaire, dès la naissance de la jeune République de Port-Hafen, pour lever un certain nombre de taxes touchant les produits de première nécessité afin de permettre au nouvel Etat de ne pas voir ses prix s’envoler en raison de l’inflation.

Faut-il s’attendre à un triptyque Pharois-Aumérinois-Saint-Marquois ? L’Amirauté du Syndikaali, en tout cas, n’y ferme pas la porte.

« Saint-Marquise et le Reynaume d’Aumérine sont des alliés naturels pour le Syndikaali, fiables et droits avec leurs valeurs, chacun l’a prouvé à de nombreuses reprises. Rapprocher nos état-major serait à n’en pas douter un grand pas fait en direction de la stabilité du continent aleucien. »

Pour l’heure cependant, il est temps d’accueillir le Général Thierry Hopstrader au son de l’hymne saint-marquois. Sur le tarmac du petit aéroport militaire pharois, le président José Esteban et le Capitaine Kaarpo, officier supérieur de la base, accueillent ensemble le représentant des forces militaires de la République.

Tandis que l’officier Pharois reste en retrait, c’est José Esteban qui s’avance, main tendue.

« Général, c’est pour moi un honneur de vous accueillir ici. J’espère que vous avez fait bon voyage. »
749
armée

MISSION : PORT-HAFEN
(Partie 2)


FACE À LA MENACE


armée
Le Général Hopstrader, regardant l'alliance d'Aleucie se produire.

LE 16 MAI
Voyant que tout contingent saint-marquois était sur place, le Général Thierry Hopstrader savait qu'il était important de concilier les liens entre les nations qui veulent aider les autres États dans le besoins.
Il répondit à la parole faite par José Esteban, tout en regardant le Maire et un capitaine pharois, le Capitaine Kaarpo :

GÉNÉRAL THIERRY HOPSTRADER
"Je vous remercie, Monsieur Esteban, nous avons un excellent voyage, mais vous savez que la République Hafenoise et Saint-Marquise n'est pas si éloignée. Mais dans tous les cas, la Grande Assemblée nous a donné son aval pour vous garantir la paix ici."

Le Général Hopstrader était très impatient de continuer les discussions avec les états-majors aumerinois et pharois.
0
Le contre-modèle pontarbellois comme vecteur de rapprochement pour les ex-colonies listoniennes

https://www.zupimages.net/up/22/52/kw7v.jpg
Les ruines de l'Empire laissent le champ libre à tous les destins.

C’est une prise de conscience, « un tragique éclat de lucidité » dira le poète Orlando Pesao, farouche partisan du décolonialisme qui s’est engagé à travers ses œuvres en faveur d’un relâchement progressif de l’autorité impériale listonienne et pour l’intégration des territoires coloniaux au sein de sphères régionales qui leurs sont plus naturelles.

« Il faut faire confiance aux mouvements de l’histoire » écrivait-il déjà en 1997, puis « les empires sont des archaïsmes, comme les arbres ils doivent perdre leurs feuilles quand s’en vient l’automne ».

« Des mots, juste des mots » commente-t-il amer aujourd’hui, lorsqu’on lui demande son avis sur l’évolution du projet décolonial listonien. « J’ai naïvement pensé qu’en renouant avec leurs sphères culturelles précoloniales, mes compatriotes s’émanciperaient progressivement des jougs qui leur étaient imposés. J’ai trop cru dans le poids de la culture, de l’art, j’ai sous-estimé les autres forces de ce monde, je le regrette aujourd’hui. »

La raison de ce revirement intellectuel ? Le triste destin du Pontarbello, un petit Etat terroriste situé sur la pointe sud de l’Aleucie, et dont les crimes de guerre ont été rendus publics quelques mois plus tôt, de la pire des manières possible. « Nous étions beaucoup à penser que notre passé colonial nous jetterait naturellement dans les bras les uns des autres, mais en assassinant brutalement quatre ambassadeurs, le Pontarbello nous a montré que cette fraternité était loin d’être acquise. »

Si les chefs d’Etat ont rapidement pris acte de l’apparition sur la scène internationale d’un Etat terroriste, pour les intellectuels, penseurs et artistes Listoniens et ex-Listoniens, le coup est plus difficile à encaisser. Beaucoup avaient fondé de grands espoirs sur le mouvement décolonial qui touchait l’Empire depuis presque deux ans et n’est à ce jour toujours pas achevé. Inédit dans son ampleur, il laissait espérer l’avènement de valeurs post-coloniales et anti-impérialistes à travers le monde grâce à l’émergence d’une avant-garde libérale et démocrate.
Mais s’émanciper d’un Empire ne présuppose en rien la qualité du régime amené à le remplacer, voici la dure leçon qu’a enseigné le Pontarbello aux Listoniens.

« Nous pensions à un mouvement un peu mécanique de l’histoire, il y avait quelque chose de positiviste chez nous, je sais que cela peut sembler un peu archaïque mais quand vous avez vécu toute votre vie sous l’autorité féodale de Listonia, croyez-moi le progrès n’est pas un mot creux. Finalement il faut reconnaître que la décolonisation peut aussi bien être une grande avancée qu’une régression. »


En toile de fond de ces réflexions se dessine la théorie « des deux chemins » qui renvoie dos à dos progrès et réaction.

« L’Empire Listonien est littéralement une force conservatrice : elle veut maintenir le statu quo, préserver l’ordre dans ses possessions, par la force si nécessaire. Face à cette puissance conservatrice, il y a deux outils pour combattre : le progrès, ou la réaction. Le progrès émancipe, la réaction échange une force brutale contre une autre, concurrente. Je ne dis pas que l’un ou l’autre de ces outils est meilleur ou plus efficace, il faut simplement acter qu’il existe deux chemins et que tout le mouvement décolonial doit en avoir conscience si nous ne voulons pas répéter les erreurs commises au Pontarbello. »

En raison du caractère spectaculaire et très actuels des processus de décolonisation engagés dans l’Empire Listonien, ces-derniers ont bénéficié d’une grande attention médiatique et sont, depuis deux ans, scrutés à la loupe par les journalistes et chercheurs du monde entier.
A l’origine de la théorie « des deux chemins », il y a l’analyse comparée de la trajectoire de plusieurs territoires aujourd’hui totalement indépendants vis-à-vis de l’Empire.

D’un côté, le cas canonique de la République Hafenoise illustre parfaitement « un chemin » : celui de l’indépendance par la volonté populaire et sa réalisation grâce à un processus démocratique non-violent. On se souvient que lorsque certains groupuscules révolutionnaires avaient essayé de prendre le pouvoir à Port-Hafen en se servant de l’indépendance comme prétexte, le maire de la ville, monsieur José Esteban, avait mis le holà à ces manifestations sécessionnistes et imposé la tenue d’un referendum afin de laisser le peuple décider souverainement de son avenir.
Un pari réussi puisque les Hafenois ont voté massivement pour l’indépendance de leur territoire, qui s’est donc déroulée sans aucune effusion de sang, et avec l’aide de la communauté internationale. En Aleucie, plusieurs pays frontaliers tels que la République de Saint-Marquise et le Reynaume Aumérinois ont ainsi apporté leur soutien politique et économique à la jeune République Hafenoise, lui permettant de survivre à la coupure brutale des relations avec sa métropole.

Aujourd’hui, Port-Hafen est parfaitement intégré au tissu économique de sa région, bénéficie de la protection de plusieurs nations et participe pleinement aux prises de décision des instances continentales. En multipliant les protecteurs, à l’instar de la Commune de Kotios, la République Hafenoise a su préserver sa souveraineté aussi bien économique que politique et fait figure de modèle à suivre pour la plupart des partis indépendantistes non-révolutionnaires.

Pour ceux qui, au contraire, n’envisagent la décolonisation que comme une part de la lutte des classes, c’est l’indépendance de Jadida qui est plus généralement convoqué en exemple. Suite à la rupture des communications entre Listonia et ses colonies, Jadida a dû rapidement apprendre à composer avec cette nouvelle donne en s’engageant sur le chemin de l’autonomie et en nouant des liens avec les territoires frontaliers, à commencer par celui de la République directe de Banairah. Un parti indépendantiste a vu le jour et proposé un projet politique à la population dont il a finalement obtenu l’adhésion.
Toutefois, contrairement à Port-Hafen, les autorités impériales de Jadida ont refusé de laisser leur destin aux mains du peuple par la mise en place d’un referendum d’autonomie. Dans une impasse, les indépendantistes de Jadida ont donc été contraints de faire fuir le gouvernement colonial pour restaurer un minimum de souveraineté populaire. Ce renversement du pouvoir s’est fait dans la violence mais sans effusions de sang majeures. Aujourd’hui, Jadida a adopté le modèle communal révolutionnaire qui place le peuple au centre du jeu politique grâce à des processus de vote et de consultation populaire. Le soutien rapide et affiché des grandes puissances régionales a permis à Jadida de conserver l’indépendance et la souveraineté qu’elle venait de conquérir.

Plus en phase avec les ambitions révolutionnaires d’inspirations communaliste et socialiste, le cas de Jadida fait lui aussi figure de modèle pour les mouvements indépendantistes et décoloniaux à travers le monde.

Avec Jadida et Port-Hafen, la communauté internationale a pu observer deux situations prototypiques d’indépendances réussies, tendant vers plus de démocratie, de souveraineté populaire et de libertés individuelles face à un Empire Listonien au fonctionnement encore d’inspiration féodale.


Comparé à ces deux territoires, le cas du Pontarbello apparaît alors comme un contre-modèle évident.

Arrivée à la tête du gouvernement grâce à un coup d’Etat militaire, on aurait pu espérer que la junte décide après sa victoire de rompre avec la tradition de féodalité listonienne en mettant en place un processus constituant pour rendre le pouvoir au peuple, grâce à l’usage de la démocratie. Il n’en fut rien, ce qui ne manqua pas, déjà à l’époque, d’inquiéter certains observateurs internationaux.
Tout au long des mois qui suivirent son arrivée au pouvoir, la junte s’activa à renforcer son emprise sur ce nouveau territoire qu’elle ne contrôlait que très superficiellement, faute de pouvoir s’appuyer sur une véritable force militaire autonome. Elle eut alors recours au mercenariat, allant jusqu’à se transformer rapidement en Etat client, dont la légitimité ne tenait qu’à sa capacité à maintenir la paix sociale par la violence et parce qu’elle avait recours à l’achat d’armes aux industries Benca, triste visage du complexe militaro-industriel Alguarenos.

A noter que si la République de Saint-Marquise ou le Banairah travaillèrent chacun activement pour accompagner les colonies indépendantes dans leurs processus d’émancipation démocratique, il est notable d’observer que l’Alguarena préféra cyniquement maintenir à sa frontière ce qui, dans les années qui suivirent, aller devenir un véritable Etat terroriste.
Peu dupe de la situation, la communauté internationale s’émue d’ailleurs assez peu de cette « indépendance » aux airs de chaises musicales pour dictateurs, et contrairement à Port-Hafen qui fut reconnu par un grand nombre de nations et reçu la visite de plusieurs chefs d’Etat, ou de Jadida qui put bénéficier de la reconnaissance des principaux acteurs politiques régionaux, seule l’Alguarena reconnu à l’époque le Pontarbello. Ni le Grand Kah, ni l’Izcalie, ni la République Copabaricienne ni aucune nation d’Aleucie ne considéra ce petit territoire comme autre chose qu’une scorie dictatoriale, confirmant que sa légitimité politique ne tenait qu’à la force brute.

Toutefois, il faut se replacer dans le contexte des années 2007-2008 et reconnaître qu’alors la situation dans l’Empire Listonien était particulièrement confuse. C’est pour cette raison, et faisant acte de foi, que plusieurs territoires et ex-territoires impériaux, récemment indépendants ou en phase de l’être, décidèrent d’envoyer au Pontarbello leurs ambassadeurs, afin d’initier un dialogue déjà entamé entre eux, et inclure tous les territoires Listoniens indépendants sans présupposer de leur capacité à s’intégrer à la communauté internationale.

La suite, nous la connaissons. Une colonne de véhicules ouvre le feu sur les ambassadeurs, tuant plusieurs civils désarmés alors que ces-derniers avaient manifesté explicitement leur intention d’engager des pourparlers.

Un crime de guerre authentique, filmé de plein pied, qui a valu au Pontarbello d’être immédiatement rangé parmi les territoires terroristes, ce-dernier étant incapable de mettre en place une diplomatie internationale avec d’autres nations que ses maîtres.


C’est de cette comparaison que naît la théorie « des deux chemins ».

Indiscutablement, la République Hafenoise, Jadida ou le Pontarbello sont aujourd’hui des territoires indépendants de l’Empire Listonien.
La chose est à nuancer pour le Shibh Jazirat Alriyh qui est toujours sous autorité impériale, Albigärk qui fut rétrocédée ou Porto Mundo qui a choisi d’adopter le statut de port-libre du Syndikaali – un système politique spécifique à la région du Détroit qui permet à des territoires politiquement indépendants de se placer sous la protection militaire du Pharois en intégrant son système fédéral. Chacun de ces trois territoires présente des spécificités particulières liées à son histoire, d’où le fait de ne nous concentrer dans notre analyse que sur les trois pays précédemment décrits.

Puisque indépendants, République Hafenoise, la Commune Révolutionnaire Constituante de Jadida et le Pontarbello peuvent chacun à leur manière servir d’exemple pour les partis indépendantistes cherchant eux-aussi à acquérir leur souveraineté. Une situation qu’ont parfaitement compris les ex-colonies Listoniennes et dont le maire de Port-Hafen, monsieur José Esteban, compte bien se servir pour faire entendre sa voix au sein de la communauté internationale, malgré son statut de micro-nation.

Le cas d’Albigärk mis à part, qui n’obtint l’autonomie que grâce à la pression militaire du Syndikaali pour lui rendre son indépendance, la République Hafenoise est la première nation post-coloniale listonienne à avoir acquis son indépendance par elle-même et pour elle-même. Une primauté qui lui donne un statut très particulier auprès des mouvements indépendantistes du monde entier et dont son Président a déjà usé pour apporter son soutien à plusieurs initiatives décoloniales, telle que celle de Porto Mundo ou du Shibh Jazirat Alriyh.


Mais José Esteban ne semble pas vouloir s’en tenir à si bon compte et rehaussé de l’amitié Saint-Marquoise et Pharoise, il entend désormais jouer un rôle plus actif dans la décolonisation listonienne.

« Pour ceux qui rêvent d’indépendance » a-t-il ainsi commencé son discours face aux caméras de la presse internationale amassées devant son hôtel de ville « il n’y a que deux destins possibles : la liberté, ou une nouvelle soumission, plus terrible encore. »

Dans la ligne de mire du maire de Port-Hafen, le Pontarbello et sa vassalisation aux Îles Fédérées de l’Alguarena, qui en ont fait un sordide pantin grâce à la pression militaire qu’elles exercent sur ce petit territoire aleucien.

« Quand donc les Pontarbellois ont-ils été consultés ? Et s’ils l’avaient été, qu’auraient-ils pu choisir entre le fouet de l’Empire et les fusils de la junte ? Ceux qui un jour levèrent les yeux vers les étoiles et purent prononcer le doux nom de liberté, ceux-là reposent aujourd’hui dans les fausses communes de la dictature. »

Mais José Esteban ne semble pas souhaiter se cantonner au rôle de dénonciateur dans le vent. Fort de son aura à l’internationale et chez les Listoniens en tant que président du premier territoire à avoir acquis son indépendance, soutenu par le Pharois Syndikaali et la République de Saint-Marquise, deux nations connues pour la force de leur réseau diplomatique, José Esteban a promis de ne pas « se laisser reproduire le drame pontarbellois » et de « lutter de toutes [ses] forces contre la tentation terroriste ».

Mais quels moyens pour de telles ambitions ? Celle de former, avec les autres colonies listoniennes, une ligue politique, capable de s’exprimer d’une seule voix sur les question de colonialisme, et de peser diplomatiquement sur les grandes nations du monde pour encourager et accompagner « le chemin de l’émancipation par la démocratie ».

José Esteban le reconnaît lui-même : « le Pontarbello a été un électrochoc, nous réalisons que si ils sont laissés à eux-mêmes, les mouvements de libération nationale peuvent tomber sous la coupe de nations voyous et prendre des formes de régimes parfois pires encore que celui de l’Empire Listonien. »

Conscient que les choses sont difficiles au Pontarbello, José Esteban a tout de même souhaité adresser des mots réconfortants à ceux qui, il y a encore deux ans, étaient ses compatriotes :

« Nous ne vous oublions pas. Nous savons qu’un même sang nous rapproche, une même culture, une même langue, dans sa diversité, mais aussi dans ses similitudes qui nous imposent aujourd’hui une fraternité commune. Comme nous, vous avez rêvé de liberté, d’émancipation et pour vous, le rêve s’est transformé en cauchemar. L’étau froid de l’oppression que vous avez combattu s’est refermé encore plus durement sur vous et dans cette marmite plombée, le soleil peine à passer.

Mais il brille, ce soleil ! N’en doutez jamais ! Par-delà le couvercle noir, par-delà la peur, la servitude, il brille et nous pouvons en attester car pour nous, oui, il brille bel et bien. Notre vœu le plus cher est à présent de pouvoir partager avec vous, vous qui fûtes nos compatriotes hier et être aujourd’hui toujours nos frères, nous voulons partager le bonheur de ce soleil qu’on appelle liberté, et qui est nécessaire aux hommes pour vivre.

Ne perdez pas espoirs, Pontarbellois, ne perdez jamais espoir. Une bataille perdue, peut-être oui, mais la guerre, elle, ne cesse jamais qu’une fois la victoire remportée. Cette liberté, cette joie, vous y goûterez aussi, pourvu que vous teniez bon et lorsque le couvercle noir tombera, lorsque dans le grincement sinistre de sa chute le soleil de nouveau apparaîtra, nous serons là, prêts à vous tendre la main et à partager avec vous cette joie authentique, cette joie conquise contre l’oppresseur. Tous les oppresseurs. »

Un discours qui marquera l’histoire, pour de nombreux observateurs internationaux, et qui inaugure une nouvelle phase du décolonialisme que certains politologues qualifient déjà de « tardive ». Alors qu’il parvenait à la fin de son discours, monsieur José Esteban a assuré qu’il engagerait dès cette après-midi un processus de rapprochement diplomatique avec tous les gouvernements et partis indépendantistes de l’Empire.
Si les ambitions de ce rapprochement se confinent pour l’heure à la seule sphère listonienne, un conseiller municipal nous a confirmé que José Esteban ne comptait pas s’arrêter là et souhaitait constituer une force politique capable de soutenir toutes les ambitions décoloniales à travers le monde, sans distinction de colonisateur.

« En tant qu’homme politique engagé dans ce mouvement, je pense avoir une responsabilité dans la tournure des événements du Pontarbello. Nous aurions pu apporter notre aide, notre soutien, envoyer des observateurs. Au lieu de quoi nous avons laissé ce régime terroriste s’installer et si j’espère que tout cela finira bien, je ne peux qu’appréhender les souffrances que devront subir d’ici là les Pontarbellois. » déclare Esteban ensuite, face aux questions des journalistes.

Cette prise de position, très médiatisée, en se posant comme un contre-modèle au Pontarbello, achève d’ostraciser ce-dernier déjà particulièrement isolé sur la scène internationale. La nature terroriste du régime et les preuves de crimes de guerre apportées contre lui le place mécaniquement au ban des nations et monsieur José Esteban entend personnellement dénoncer de toute ses forces le caractère criminel du gouvernement en place.

« Comme beaucoup à Port-Hafen, je pleure la perte d’un ami qui m’était cher, monsieur Arthuro Leon, notre ambassadeur. C’était un homme admirable, très érudit et attaché aux enjeux décoloniaux, il espérait porter la parole des Listoniens libérés et c’est pourquoi il s’est porté tout de suite volontaire pour représenter la République Hafenoise au Pontarbello. Sa mort est un véritable drame, il a été tué pour ses idées, pour ses valeurs. Voilà pourquoi il est particulièrement important, aujourd’hui, de rappeler notre attachement à la liberté, à la démocratie, à la fraternité, contre ceux qui pensent être en mesure de nous intimider. »


Sans doute préalablement informés des ambitions d’Esteban, les autres territoires indépendants de l’Empire Listonien n’ont pas tardé à réagir au discours du Président.

A Porto Mundo, le maire Edmundo Estrella qui devait suivre en direct le discours de son homologue, s’est immédiatement mis en scène au téléphone où il répondait favorablement à la proposition de se rencontrer avec José Esteban.
Interrogé sur la présence du Gouverneur O Prefeito, José Esteban a expliqué « ne pas vouloir parler au nom de Son Excellence » sachant que la situation au Shibh Jazirat Alriyh pouvait le mettre dans une position difficile vis-à-vis de l’Empire dont l’indépendance n’est pas actée, malgré le soutien de sa voisine althaljir en faveur d’un tel processus.
Enfin, la Commune d’Albigärk a annoncé mettre préparer immédiatement la tenue d’une Assemblée Générale afin de discuter de son engagement dans l’action décoloniale.

Si donc les ambitions d’Esteban semblent prometteuses, une dernière inconnue demeure : quelle légitimité accorder à certains acteurs décoloniaux lorsque plusieurs prétendent au titre sur un même territoire ?
La question du Kodeda est rapidement arrivée dans la conversation, plusieurs journalistes souhaitant connaître la position de José Esteban vis-à-vis du clan Saadin ou du PIK. A cela, le Président de la République a expliqué qu’il ne pouvait prendre au sérieux que des mouvements se réclamant explicitement de la démocratie et de la liberté :

« Le cas du Pontarbello est édifiant, je sais que dans les premières heures du décolonialisme, beaucoup d’intellectuels ont insisté sur l’importance de ne pas faire preuve d’une forme de nouvel impérialisme idéologique, en imposant un modèle eurysien à des territoires qui, historiquement, n’ont jamais été favorables à nos systèmes politiques modernes. Mais je crois que ces précautions se heurtent aux faits : si nous n’insistons pas sur l’importance de nos valeurs dans le processus de décolonisation, nous risquons de troquer un tyran pour un autre. Tous les Listoniens ont droit à la liberté et je crois, parce que je m’inscris dans la tradition humaniste, que nous aspirons tous à un socle commun de droits fondamentaux.
Je peux comprendre l’importance donnée à la tradition, et je ne suis pas le dernier à mettre en avant les spécificités culturelles hafenoises, mais je ne peux pas engager le dialogue avec quelqu’un qui ne me donnerait pas les garanties suffisantes que le projet qu’il défend permettra à mes compatriotes de ne plus être asservis.

Voilà pourquoi j’assume avoir parlé récemment avec plusieurs représentants du PIK et grâce aux renseignements d’observateurs internationaux respectables au Kodeda, dont le Pharois Syndikaali, l’Athalj ou encore la Sérénissime de Fortuna, il m’apparaît aujourd’hui que le PIK est le seul parti véritablement de libération nationale au Kodeda. Ses représentants seront donc officiellement conviés à notre rencontre. »

Une prise de position qui n’était pas forcément évidente, ni facile à prendre, mais qui a le mérite d’affirmer très clairement les ambitions et les exigences du mouvement décolonial listonien. José Esteban ne cache donc pas sa conscience de devoir s’exprimer avec fermeté auprès de la communauté internationale, sur des questions pourtant hautement sensibles.
Si certains y ont vu « la carrure d’un chef d’Etat », d’autres journalistes se sont inquiétés qu’en exprimant dès maintenant son soutien à tels partis plutôt que d’autres, le mouvement décolonial ne se retrouve divisé en cas de défaite de ces-derniers.

« Divisé, nous le sommes déjà, le Pontarbello l’a prouvé. » commente Orlando Pesao, le poète. « Maintenant il faut agir. »


La question pharoise, moins innocente qu'il n'y parait.

Enfin, la question pharoise a naturellement été abordée, le journaliste interrogeant le maire à ce sujet a d’ailleurs tenu à souligner un potentiel conflit d’intérêt, les forces militaires du Syndikaali se trouvant en territoire hafenois – à leur invitation cependant.
A cette question, José Esteban a assuré renouveler sa confiance au gouvernement Pharois « un allié précieux aujourd’hui comme hier, pour tous ceux qui rêvent d’émancipation. »

Loin de se cantonner à un banal rapport de force, l’enjeu de la présence pharoise dans les colonies listoniennes est en effet très sérieusement abordée par les experts et commentateurs internationaux. Cette dernière est en effet paradoxal : tous les territoires coloniaux listoniens se sont vu, en 2007, doté d’une base pharoise, plus ou moins développée, mais comptant a minima une cinquantaine de militaires pour tenir le drapeau. Tout mouvement indépendantiste doit donc composer avec une présence étrangère sur son territoire, présence notoirement connue pour son attachement aux valeurs libertaires et décoloniales.
Pour autant, les Pharois ne sont jamais intervenus militairement sur les territoires sécessionistes. Port-Hafen a eu recourt à un referendum, Porto Mundo également, Albigärk a été rétrocédée avant la signature du pacte de Fraternité, Jadida s’est contenté d’ignorer les forces pharoises sur place et le Pontarbello a fait son coup d’Etat dans son coin.

Le Syndikaali n’est donc, a première vue, pas une force émancipatrice active sur laquelle un mouvement révolutionnaire armé pourrait s’appuyer et pour cause : officiellement Pharois et Listoniens sont alliés. C’est d’ailleurs au nom de cette alliance que le Syndikaali a apporté son aide aux populations listoniennes lorsque celles-ci se sont trouvées isolées brutalement de la métropole en 2007.

Le paradoxe est là : si le Syndikaali n’est jamais intervenu militairement pour « libérer » un territoire, il a toutefois permis à un grand nombre de ces-derniers de survivre malgré la rupture des liens avec Listonia. Une action coûteuse mais loin d’être anodine puisqu’en plus de renforcer la confiance des Listoniens envers les Pharois, elle a permis de créer les conditions de l’indépendance, sans pour autant y pousser. Ainsi, c’est parce que Port-Hafen a réalisé que son intégration au sein des sphères économiques saint-marquoise lui était tout aussi profitable sinon plus que d’appartenir à l’Empire qu’on commencé à rapidement apparaître des mouvements indépendantistes.
Un cas proche de celui de Porto Mundo qui a compris l’intérêt d’intégrer le système fédéral pharois particulièrement permissif, plutôt que de continuer à suivre la politique protectionniste de l’Empire qui le rendait peu concurrentiel face aux autres port-libres du Détroit.
Bien qu’il ne soit pas indépendant, le Shibh Jazirat Alriyh suit une chemin similaire : l’intervention pharoise et althaljir dans l’économie de la province et leur présence militaire ont permis au Gouverneur Paolo O Prefeito de prendre des initiatives politiques qui lui auraient valu une destitution voire une arrestation s’il s’était trouvé seul face aux autorités impériales.

La présence pharoise est donc un vecteur d’émancipation, plus qu’un acteur. On ne peut dire que le Syndikaali ait pris politiquement une part active dans l’indépendance des colonies, mais il est incontestable que sans lui, ces-dernières auraient connu un destin beaucoup plus complexe et sans doute sanglant.
Au regard de cette analyse, la situation au Pontarbello nous apparaît sous un jour plus clair : en choisissant de constituer le Syndikaali comme un ennemi plutôt qu’un allié, les indépendantistes pontarbellois n’ont eut d’autres choix que d’avoir recours des moyens plus violents pour asseoir leur légitimité sur le territoire. Se vendre à des compagnies de mercenaire et imposer un gouvernement par la force brute ont été des solutions logiques pour une junte en mal de légitimité.

Ainsi, la théorie « des deux chemins » prend une dimension plus matérialiste. Il s’agit moins de valeurs que de conditions matérielles de libération. Port-Hafen, Jadida, Porto Mundo ou le Shibh Jazirat Alriyh ont tous eut recours, à divers degrés, au réseau diplomatique pharois qui les a mis en lien avec des acteurs régionaux afin de faciliter leur survie, une fois coupés de la métropole. Le Syndikaali, dès la chute de Listonia, a fait parvenir des vivres et des produits de première nécessité, mais conscient qu’il ne pouvait supporter seul le poids d’un Empire croulant, a travaillé dès les premières semaines avec les nations frontalières pour permettre aux colonies de survivre le temps qu’un nouvel ordre international se mette en place.
Le seul territoire à avoir choisi de ne pas mobiliser ce réseau, privé des conditions matérielles de sa survie, a donc été contraint de se vassaliser à son voisin immédiat, l’Alguarena, en devenant un Etat client.

Fort de ce constat, plusieurs commentateurs se sont amusés à parler, pour la théorie « des deux chemins » de modèle miroir « Alguareno-Pharois ». Vous avez le choix entre la junte militaire avec l’Alguarena, ou la démocratie avec le Syndikaali.
Une opposition certainement un peu trop binaire et qui ne prend pas en compte la complexité de chaque situation, mais qui a le mérite d’être simple à comprendre, et facile à médiatiser. Il faut dire que l’escarmouche opposant les forces Kah-Tanaises, nation connue pour son démocratisme, à celles de l’Alguarena autour du Pontarbello trouve une lecture assez amère au regard des derniers événements survenus chez ce-dernier.
Si la victoire de l’aviation des Îles Fédérées a pu être présentée comme quelque chose de positif à l’époque, à présent que le Pontarbello se révèle être devenu un Etat terroriste, plusieurs commentateurs internationaux revoient leurs copies et commencent à se demander si une victoire Kah-Tanaise n’aurait pas été préférable.

« L’Alguarena a protégé le régime du Pontarbello et celui-ci est maintenant gouverné par une junte militaire qui assassine des civils et des ambassadeurs. On est en droit de se demander à quel jeu jouent les Îles Fédérées et si le gouvernement d’Aserjuco n’a pas cyniquement préféré soutenir des criminels à sa botte qu’une démocratie qui aurait risqué de se rebiffer. »

L’Alguarena, vecteur de dictature ?
Le Syndikaali, porteur de démocratie ?


Quand on voit le destin de la Commune de Kotios ou de celle d’Albigärk, comparé au Pontarbello, on est en droit de le croire, d’autant que c’est précisément à Kotios que les forces pharoises et kah-tanaises ont mis fin à un coup d’Etat fasciste avec succès. Une opération que les Kah-Tanais ont sans doute voulu renouveler au Pontarbello et empêché par l’Alguarena.

Il y a donc matière à faire cogiter les libéraux du monde entier qui voyaient sans doute dans l’Alguarena et son appartenance à l’ONC un champion des valeurs du libre marché, marché économique mais aussi des idées et un vecteur de démocratie libérale. Les faits semblent désormais plus complexe et l’Alguarena apparaît moins comme une démocratie morale que comme une nation cynique, prête à toutes les compromissions pourvu que les gouvernements qui en sortent soient à sa botte.

Portée par des faits objectifs et ruminée dans les cercles de penseurs décoloniaux et libéraux, la théorie des « deux chemins » dessine un futur complexe pour le monde, où les forces de la liberté s’opposeront vraisemblablement à celles de l’oppression et de la dictature.
0
Logo
Notes et rapports internes, à destination des autorités compétentes.


5 juillet 2009 - CONFIDENTIEL - Le Pontarbello, une figure paternaliste du décolonialisme listonien en passe de réunifier les anciennes provinces impériales sous la bannière d’un homme fort.


La République d'Union Nationale du Pontarbello par le Général Leopoldo Sapateiro, un pilier au sens propre et figuré de la lusophonie mondiale.
Jouissant d’une histoire nationale “atypique” pour les moins enthousiastes, héroïque pour les autres, le Pontarbello veut s’inscrire dans la légende et pourquoi pas devenir, la nouvelle pierre angulaire de la lusophonie mondiale.

Sur le bureau du Général Leopoldo Sapateiro, le commandant-en-chef des forces de l’Armée Nationale du Pontarbello Libre, plusieurs journaux de destinations différentes et publiés à des dates différentes trônaient les uns au-dessus des autres, donnant l’illusoire impression que même les journaux, aux provenances diverses, se battaient comme des chiffons pour faire paraître sa lecture d’un pays dont le passif et la mémoire nationale auraient de quoi être jalousés.

“Pourquoi tu les gardes papy? ils ne sont plus bons !” lui avait lâché en tout innocence Leandro Gouveia-Sapateiro, qui l’appelait papy du haut de ses douze ans avec une certaine inexactitude, considérant le fait qu’il n’était que l’enfant de la nièce du Général.

Le vieil homme, qui aurait attendri n’importe qui l’ayant vu dans ses charentaises, l’uniforme et les médailles au placard, fixa le garçonnet pour peser chacun de ses gestes et s’assurer par là qu’il ne prenne aucune initiative quant au devenir de ces journaux lusophones conservés avec une certaine précaution malgré leur empilement brouillon. “La valeur d’un individu ne se périme pas Leandro, ces journaux, ce sont ma gloire, les porteurs de ma valeur…” énonça en réponse l’homme grisonnant et ventripotent qui ne s’était pas encore déplacé pour le rejoindre.

“Et tu vas les garder longtemps encore?” se permit d’insister le jeune homme, triturant les pages desdits journaux pour aller chercher un magazine susceptible de capter son réel intérêt en dessous.

“Pour te dire vrai mon petit, j’aurais pu les jeter le jour même où ils sont parus, car ce qu’ils disent ou diront demain, ne pourra rien changer à ce qui s’est passé. Vois-tu, tu ne fais rien d’extraordinaire parce que les journaux parlent de toi, les journaux parlent de toi pour ce que tu as fait d’extraordinaire. Moralité, n’attends jamais qu’on parle de toi en bien, agis.”
Piqué au vif dans son intérêt, le jeune homme vint rejoindre son aïeul et s’immobilisa finalement sur ses genoux, plus attentif que ce qu’il ne l’était quelques minutes auparavant. Le doyen et le juvénile échangèrent alors de nouvelles paroles, balayant en détail les deux années qui venaient de s’écouler et durant lesquelles Leopoldo Sapateiro, était passé du statut d’anonyme à celui de figure illustre venant incarner le résistancialisme et l'indépendantisme. Il faut dire que l’homme, indépendamment des jugements portés sur les moyens empruntés pour certains détracteurs, ou ceux quant à la volonté réellement poursuivie selon d’autres, avait accompli différents exploits. Des exploits que beaucoup n’avaient eu, ne serait-ce, que l’audace ou même encore l’imagination, de rêver.

Pourtant, les choses se sont déroulées de la manière la plus improbable et la plus parfaite qui soit, faisant du Pontarbello une province autonome, résistante et victorieux, avec à sa tête celui qui l’avait rêvée ainsi pendant un peu moins d’un an, lorsque les actions préparatoires à la libération du pays se mettaient en place en Alguarena. Alors après la notoriété de l’homme, est-ce que l’espoir de tout un pays peut se dresser à nouveau et ambitionner de nouveaux objectifs, comme la réintégration sous une forme fédérale, de l’ensemble des anciennes colonies listoniennes? Ou encore la constitution d’un nouvel “empire” lusophone articulé sous la houlette d’un Pontarbello accompli et digne représentant d’un héritage mortifère en passe de se réinventer?

Pour défendre de tels objectifs à l’international, le Général Leopoldo Sapateiro et le Pontarbello forment un binôme complémentaire, dont le premier se veut une figure notoire à l’international, chargée de transcender les frontières, et l’autre un laboratoire expérimentale de son accession au pouvoir et sur lequel des regards de satisfaction et de congratulation peuvent déjà se poser.

Le Pontarbello, un symbole de l’indépendantisme pour s’être libéré de l’occupation militaire pharoise, ce qu’aucune autre ex-colonie listonienne n’a su faire.

Scène de la vie courante illustrative a écrit :
Sur les marches d’un bâtiment public au Porto-Mundo, un homme explique à la femme qu’il chérit à quel point ils sont chanceux d’être au Porto Mundo et que son désir de retourner au Pontarbello, une ancienne colonie listonienne dont l’Empire avait lontempgs facilité l’accès était vain. “Le général Sapateiro est un tyran liberticide, crois-moi si tu veux que ton espérance de vie reste ce qu’elle est, et continuez de pouvoir être libre de la couleur de tes rideaux, garde-toi d’aller au Pontarbello…”

Un raccourci dont la femme n’avait visiblement pas envie de souper et dont elle renchérit les propos.

“Tu rigoles? S’il y en a bien un qui use de sa liberté et permet à ses citoyens d’en faire de même, c’est lui. Le Général Sapateiro est on ne peut plus libre, et il userait même de cette liberté pour te dire d’aller te faire foutre ! Peux-tu dire aux soldats de la garnison pharoise sur le port d’aller se faire foutre? Non, c’est ce que je pensais… Au Pontarbello, les vrais hommes, les vrais patriotes, les vrais indépendantistes, ils auraient déjà pris un fusil sur chaque épaule et foncé déloger ces occupants. Et je peux te dire qu’ils ne seraient pas rentrés ce soir avant que ce soit fait…”
Les propos avaient été durs mais justes, se faisant les véritables marqueurs d’une opinion publique porto-mundoise pouvant légitimement se cristalliser autour de la question de l’occupation militaire pharoise sur place et de l'assujettissement de la province aux forces armées pharoises.

L'héroïsme des soldats pontarbellois et l’occupation militaire pharoise, étaient deux leitmotivs qui venaient se marquer, doucement mais insidieusement auprès de l‘opinion publique porto-mundoise. Une exemplarité militaire, alimentée par les hommes de l’ANPL et du Général Sapateiro qui opposés à l’adversité en sont sortis triomphants sous l’égide d’une nouvelle nation, contrastée par celle des forces pharoises, des soldats occupant un territoire étranger, à la suite d’une transaction commerciale parmi les plus ridicules du monde contemporain : une terre listonienne contre un porte-hélicoptère pharois. Un fait burlesque, qui a encore de quoi faire rager à bien des égards, les communautés natives se voyant imposées après leur indépendance la proximité des armées pharoises, présents dans les exclaves sur une décision impériale que l'indépendantisme appelait à renier et à combattre.

Depuis janvier 2007, le Pontarbello existe sous une entité politique dissociée de l’Empire listonien. Cette micronation, d’à peine plus d’un million et demi de personnes “seulement”, est le résultat d’une opération militaire portée par la diaspora ultramarine listonienne installée au sein de la Fédération d’Alguarena. Son action militaire, d’abord dirigée contre les forces impériales loyalistes, se redirigera ensuite contre les brigades solaires kah-tanaises, au titre d’une contre-offensive après l’invasion de ces dernières dans le nord du pays. Pourtant, avant la réussite totale de ses forces, l’Armée Nationale du Pontarbello Libre était décrite comme l’assemblage hétéroclite de commerçants, de paysans et d’étudiants listoniens en exil, caressant du doigt la crosse d’un fusil pour la première fois. Dix fois moins nombreux que leurs ennemis, aucun soldat de profession avant le démarrage de leur entraînement militaire, les éléments du contingent indépendantiste pontarbellois cumulaient finalement l’entièreté des critères défavorables qu’il eut été possible d’identifier pour décrire une armée vouée à perdre.

Rencontrant pourtant les succès militaires, l’Armée Nationale du Pontarbello Libre est à ce jour, l’entité politique indépendantiste la plus représentative de notre ère, par son action armée et la reconstruction politique qui a découlé de l’évincement de l’ancien régime, mais surtout par la capacité de cette dernière à s’être également affranchie de l‘occupation militaire pharoise sur son sol. En effet, alors même que la chasse à l’impérialisme bat son plein sur la scène international, le destin croisé de l’un des plus grands empires coloniaux avec celui d’un état impérialiste d’Eurysie du nord aurait pu passer sous les ondes. L’occupation militaire et illégitime pharoise de certaines provinces listoniennes n’a été rappelée à la lumière du jour que par les actions armées et bienheureuses de l’ANPL. Des provinces ultramarines de l’Empire listonien, vous avez des régions qui n’ont pas su saisir leur indépendance, d’autres qui se sont déclarées indépendantes tout en conservant une occupation militaire étrangère sur son sol. Mais de ces cas de figure, il n’y a bien que la République d’Union Nationale du Pontarbello qui puisse se targuer d’être allée au bout de sa démarche d’indépendance, en éliminant la force d’occupation étrangère sournoise, nichée sur son patrimoine côtier.

L’image indépendantiste générée par le Pontarbello, et l’occupation militaire pharoise mise en exergue lors d’une opération de police ayant mal tournée, rappelle le sentiment d’imperfection que les anciennes provinces impériales listoniennes cultivent dans leur situation actuelle.

Si le Pontarbello fort et vigoureux peut effectivement incarner un modèle de résistance chez les anciennes exclaves listoniennes, il peut également générer un sentiment de frustration pour ces territoires “faussement déclarés indépendants” et condamnés à compter le nombre de treillis pharois passant sous leurs fenêtres comme un gamin de dix ans compterait indéfiniment les moutons avant de s’endormir. Par cette incarnation, le Pontarbello peut effectivement inciter les autres exclaves listoniennes à nourrir une véritable vision de l’indépendance, une vision jumelée à l’affranchissement totale de forces militaires pharoises encore présentes sur un territoire, après que l’Empire listonien leur est volontiers rétrocédé, voire carrément substitué à leur armée comme il en est ouvertement question pour le Porto-Mundo qui n’a à proprement parler, pas d’armée.

Si le Pontarbello peut assurément inciter ces provinces à se rebiffer, par le parcours diamétralement différent qu’il a pu emprunter, et la situation de complétude qui accompagne son statut de (micro)nation indépendante, a-t-il pour autant des arguments qui l’aideraient à fédérer les autres provinces?

Le Pontarbello, une référence culturelle pour la lusophonie mondiale n’appartenant pas à la sphère d’influence listonienne.

Scène de la vie courante illustrative a écrit :
Sur le banc d’un bus, deux jeunes porto-mundois s’entousiasment à faire défiler les portraits de plusieurs femmes inscrits sur un site de rencontre. “Oh tu as vu celle-là? Un soleil à minuit mamaaaa…” disait l’adolescent appareillé à son acolyte quant à lui moyennement intéressé mais forçant le trait pour ne pas décevoir son camarade. “Ah ouais pas mal du tout, il dit quoi son profil? Clique.” Encore plongé dans ses rêvasseries, l’adolescent se contenta encore de ne voir que la photo quelques instants avant d’accéder à la requête de celui avec qui il venait de partager un peu de son intimité.

“Alors qu’est-ce qu’on a ? Dix-sept ans, habite à Brigara au Pontarbello, Lorna Caspareiro…” Le jeune homme qui avait soumis l’idée d’en connaître un peu plus sur elle changea brutalement d’avis et conseilla à son binôme de passer au profil suivant qui semblait indiquer une pharoise, un peu moins gâtée que la précédente mais avec quelques atouts quand même.
“Passer à la suivante, tu n'es pas sérieux? Autant des fois c’est choisir entre fraise et chocolat, autant là c’est choisir entre du caramel et des épinards. Cette Lorna est clairement une bombe, je ne vois pas ce que tu lui reproches” balança avec une certaine insistance lubrique l’étudiant amouraché. A quoi répondit son comparse, non sans entretenir un peu plus de fermeté dans sa voix. “Elle est au Pontarbello, c’est trop loin et inespéré pour toi…”

Peu convaincu par la réponse, il le contredit, lui rappelant qu’à l’époque de l’Empire listonien, circuler dans les différentes provinces impériales était d’une facilité déconcertante. “Quand j’ai commencé à lire son profil, c’est pas ce qui t’a le plus dérangé j’ai l’impression mais c’était plutôt son nom de famille…”

Manifestement piqué au vif, le garçon qui avait balayé du revers de la main l’intérêt de son ami pour le profil de la jeune pontarbelloise reprit ses explications avec cette fois-ci un nouvel argumentaire. “Tu te rappelles de mon cousin Zacaria, grand musclé basketteur, une casquette rouge visée à la tête?” L’étudiant épris marqua brièvement la réflexion pour tenter de visualiser la personne décrite. “Ah, euh, ouais, il est reparti au Pontarbello je crois, pourquoi?” Acculé, le camarade rabat-joie finit par faire la confidence attendue.

“Il s’appelle Caspareiro, et elle c’est sa soeur…” Une confidence brutale et soudaine qui éclairait la pensée de l’adolescent condamné à s’embéguiner depuis une quinzaine de minutes déjà. “Ah mais du coup, cela veut dire que…” “C’est ma cousine ouais…”

A court d’arguments pour renchérir sur la cible de sa convoitise, le jeune homme vint se résoudre à lâcher prise, non sans partager un bref fou rire avec son pair.

“Roh non, le monde est petit.” “Ou pas assez petit… Si j’en crois ton application, j’ai une cousine canon au Pontarbello, et une laideron pharoise à proximité, et tout le monde veut te faire croire que les pharois sont plus proches de nous que les pontarbellois… Sur un plan géographique je veux bien mais alors culturellement parlant…”

Outre les notions d’indépendance et de décolonialisme qui ont touché une partie (seulement) des provinces impériales, l’un des autres indiscutables atouts du Pontarbello pour venir agglomérer le retour des provinces ultramarines listoniennes et indépendantes sous une même sphère d’influence, repose dans son identité culturelle. Vous avez des familles porto-mundoises qui sont par le sang, infiniment plus proches d’autres familles pontarbelloises qu’elles ne le seront jamais d’un quelconque pharois souhaitant s’approcher de leur arbre généalogique. Le fait que le Porto-Mundo et le Pontarbello aient partagé la même appartenance à un Empire, a brassé et redispersé plusieurs générations aux quatre coins de l’Empire. Un Empire irrigué par des liaisons commerciales internes ayant pu vingt, cinquante ou même quatre-vingts ans plus tard, dispatcher différents membres d’une même famille à différents endroits du globe.

L’Empire listonien, par son éclatement géographique, est particulièrement concerné par la parcellisation de ses communautés à travers le monde mais qui, malgré l’éloignement, restent susceptibles d’entretenir des liens forts et indéfectibles. En ce sens, le Général Leopoldo Sapateiro et derrière lui, le Pontarbello, peuvent simultanément se faire une figure incitative pour la rébellion anticoloniale listonienne et pharoise à travers le monde, et une figure fédératrice, par l’étendard de la lusophonie que le Pontarbello est en mesure d’incarner.

L’existence même du Pontarbello, constitue un bouclier et un pont décidés à s’ériger entre les communautés lusophones à l’international. Un point de rassemblement porteur d’une identité culturelle que les ex-colonies listoniennes ont brièvement tenté de renier, avant d’être toutefois contraintes de le restaurer, pour exister pleinement en temps qu’identité nationale.
“L’exercice d’une même langue, est nécessairement une aide, une action incitative à la coopération des communautés listoniennes, ou appelons-les désormais lusophones, entre elles” nous expose sans fioritures l’ethnologue Gina Riscaneira. “Au risque d’enfoncer une porte ouverte, deux communautés qui partagent la même langue, peuvent échanger avec plus d’aisance, particulièrement via les réseaux sociaux et les espaces de communication en ligne. Un porto-mundois aura toujours mille fois plus d’opportunités quotidiennes d’échanger et de se comprendre, avec un pontarbellois plutôt qu’avec un pharois.”

Au-delà de la communication individuelle, partagée entre les citoyens de plusieurs territoires, il faut comprendre qu’une langue unique ou à minima dominante, a l’avantage de permettre l’instauration de formalités administratives mutalisées. Il sera toujours plus aisé de faire connaître et respecter des procédures administratives communes au Pontarbello et au Porto-Mundo, plutôt qu’une quelconque procédure administrative entre le Porto-Mundo et le Pharois Syndikaali.

Le concept d’espace réunissant l'entièreté des pratiquants de la lusophonie date indubitablement de l’instauration de l’Empire listonien. Mais ce dernier ayant échoué dans l'agglomération de ces communautés, peut-on aujourd’hui espérer la reprise de celles-ci par une entité politique tutélaire susceptible d’incarner dans son ADN le plus profond, la lusophonie qui réunit sous cette pratique linguistique, pas moins d’une dizaine de nations ou provinces assimilées. “La nation qui espérera restaurer l’hégémonie de l’Empire listonien sur les anciennes colonies, indépendantistes ou non, ne pourra qu’être un des bastions de la lusophonie, afin de proposer les rouages ainsi que le cadre nécessaire à l’installation d’une dynamique portée par une administration commune à chacun” sous cette définition, il est permis de disqualifier d’office le Pharois Syndikaali, quant à sa capacité à incarner une légitimité quelconque vers l’harmonisation des anciennes terres impériales. En réalité, le Pontarbello dégage plus de sympathie au Porto-Mundo que ne saura jamais le faire le Pharois Syndikaali.

Alors si les traits culturels, l'héroïsme indépendantiste et le décolonialisme incarnés par le Pontarbello constituent trois socles fondamentaux à la construction d’une revendication vers l’hégémonie pontarbelloise sur les territoires lusophones mondiaux, le Pontarbello peut-il justifier d’une certaine réussite économique?

Le Pontarbello sous la gouvernance de la junte militaire de Sapateiro, recette d’un boom économique qui inspire.

S’il est un marqueur indiscutable de reprise économique, c’est bien la croissance du Produit Intérieur Brut analysée sur une période donnée. Car le PIB seul, compte tenu du flux de personnes pouvant intégrer ou quitter le pays ou du volume global d’habitants rattachés, n'apparaît pas comme une donnée entièrement fiable pour désigner ce qu’est une nation à l’ossature économique réussie de ce qui ne l’est pas.

Un pays de vingt-millions d’habitants qui passe d’un PIB de vingt à quarante milliards d’unités monétaires internationales (UMI $) pourra toujours se prévaloir auprès de sa population d’un meilleur moral et de changements significatifs au quotidien que le pays de trois millions d’habitants passant avec peine d’un PIB de cent milliards à cent-dix milliards d’unités monétaires internationales (UMI $). C’est le principe d’une notion d’évolution, qui détermine si une situation s’améliore, stagne ou se dégrade.

Dans le cas du Pontarbello, la situation économique est très bonne, considérant un PIB annuel par habitant fixé à un peu moins de 30 000 unités monétaires internationales (UMI $). C’est un niveau de productivité de richesse notablement supérieur à ce qui se fait en Aumérine, au Grand Kah, en Albel, au Bochizuela et même, au Porto-Mundo !

Mais au-delà de la réussite économique actuelle du Pontarbello, ce qui interpelle davantage encore c’est le (court) laps de temps durant lequel cette productivité exceptionnelle de richesse a été atteinte, faisant de la République d’Union Nationale du Pontarbello, l’un des pays les plus dynamique au monde sur le plan économique, si ce n’est le meilleur, avec une croissance économique de l’ordre +50% depuis l’arrivée au pouvoir du Général Leopoldo Sapateiro, en sortie d’indépendance et de décolonisation. “Un développement de la croissance économique supérieur à 50% constitue une performance inédite pour 99% des pays mondiaux. De quoi se faire un modèle inspirant pour les autres micronations, à l’instar du Porto-Mundo qui malgré une économie décente, ne justifie pas de cette réussite dans les mêmes proportions. A-t-il fait le choix d’un partenaire idéal? La voie poursuivie par le Porto-Mundo est-elle la plus favorable au dopage de sa croissance économique? La question reste entière face à la domination pontarbelloise en matière de productivité de richesse par an et par habitant.

La réussite économique du Pontarbello et de sa gouvernance, s’explique en partie par la capacité de cette dernière à dynamiser ses relations à l’international, là où le Porto-Mundo s’est contenté, sans vilain jeu de mots, de dynamiter les siennes par un assujettissement flagrant aux forces militaires pharoises. Un casus belli notable, pour les communautés lusophones mondiales qui ont combattu, politiquement et même militairement dans les cas du Pontarbello et du Kodeda, pour une émancipation des territoires.

Les déboires économiques du Porto-Mundo et le contexte inflationniste qui le touchaient sous l’égide de l’Empire listonien sont partis indiscutablement, mais remplacés par la présence permanente et pressante d’un contingent militaire étranger, obligeant les plus patriotiques des porto-mundois à se poser la question : que nous a réellement apporté l’indépendance?
L’épée de Damoclès qui régnait au-dessus de cette province esseulée est-elle vraiment partie? Ne faudrait-il pas amorcer les prémices d’une légion internationale lusophone, destinée à y combattre jusqu’à trouver au sein de cette province, un régime indépendant et libre de toutes les décisions? A ces questions le Pontarbello semble avoir déjà tranché, amorçant ce qui pourrait bien être les débuts de son casus belli pour la réunification des communautés de l’Empire listonien. Des communautés n’ayant pu recouvrir la réussite escomptée, y compris après avoir pourtant réussi leur détachement politique.

En définitive...
La République d'Union Nationale du Pontarbello, malgré toute l'imperfection du Général Leopoldo Sapateiro, est une entité politique nouvellement indépendante, jouissant de sa propre force armée, ce à quoi ne peuvent pas prétendre d'autres provinces pourtant "indépendantes" sur le principe, comme la République Hafenoise ou le Porto Mundo do Estreito de Pharos, dont la simple évocation du terme "Pharos" suffit à expliciter tout le malaise entourant cette pseudo situation d’indépendance.

Sur le plan économique, le Pontarbello justifie également d'un élan qui ne trouve pas son pareil dans les autres anciennes colonies listoniennes, conforté pour les années à venir par une politique étrangère tournée vers l'internationalisation de son territoire.

En matière d'affinités culturelles et considérant la réelle incarnation de l’indépendantisme par le Pontarbello et nul autre, il est dès lors aisé de noter comme le Pontarbello tend à devenir un point d'ancrage, une référence internationale, pour l'agglomération des échecs indépendantistes de l'Empire listonien, qui n'ont pour acquis ni la performance économique, ni les latitudes politiques des autorités pontarbelloise.
1391
Les moniales de l'OCC s'installent en République Hafenoise pour s'y délasser

https://cdn.discordapp.com/attachments/1089615739180294194/1091698532408365076/nones.jpeg

Parce qu'il n'y a pas que le Monde à prendre en compte mais qu'il faut aussi veiller à la bonne santé de ses sœurs, les dames de l'Ordre des Clarisses de la Charité ont décidées de bâtir une maison destinée au repos et délassement des sœurs, notamment les convalescentes et les plus fragiles. Cette maison, installée sur la côte Hafenoise, est installée dans un vaste manoir et est fait d'une telle manière à pouvoir accueillir jusqu'à deux cent sœurs pour un personnel minimal de dix sœurs qui cependant varier en fonction du nombre de pensionnaires admises.

Cette maison qui est bien entendu d'abord une maison de prière, est aussi pensée comme un lieu de détente, c'est pourquoi elle est dotée d'un accès direct à la plage, d'un bar à Cocktail et de toute les installations thermales et récréatives que l'on pourrait désirer pour procéder au mieux au délassement de l'âme et du corps de ces dames chez qui le dévouement extrême peut faire naître ponctuellement un impérieux besoin de repos.

La maison est cependant entourée d'un mur particulièrement haut surmonté de verre pillé que bordent de vastes terrains sauvages et nus afin que personne ne trouble cette quiétude que les sœurs vont y chercher. Un ponton cependant été installé pour que l'endroit soit accessible par la mer sans qu'il soit besoin de passer en ville.

En résumé : L'Ordre installe en République Hafenoise Une maison de dix religieuses de type "Maison de Repos de l'Ordre"
2621
https://cdn.discordapp.com/attachments/1089615739180294194/1093788948876247070/ommas_action.png

Arrivée de sœur Claire en Republique Hafenoise

Sœur Claire eut une enfance compliquée dans les orphelinats de l'OCC en Prima puis, sortie à 16 ans sans réelles perspectives, elle se lança dans les mauvais coups et les choses immorales. Arrêtée de nombreuses fois par les forces de l'ordre de Prima, souvent pour des petits larcins et parfois notamment par la mondaine pour des affaires de mœurs, elle fut fouettée en de multiples occasions et son dos s'en souvient encore (les cicatrices en faisant foi pour toujours). Elle échappa également une fois ou deux à la pendaison publique du fait de son appartenance au beau sexe et de la répugnance naturelle que l'on à tuer les femmes en dehors des cadres où l'on punit les crimes particulièrement horrible comme l'infanticide ou l'avortement.

Enfin, malgré ses sales coups, ses truanderies, et ses performances remarquées dans les orgies mondaines organisées par la bonne société primaine, la dame ne parvient pas à percer, à réussir comme l'on dit dans le milieu de la courtisanerie, et se retrouve un beau jour dans un centre d'action sociale de l'OCC qui vise au redressement moral des dames de mauvaise vie. C'est dans ce cadre qu'elle est recrutée et conditionnée par une responsable de l'OMMAS, en responsabilité dans le centre. Pour la jeune femme c'est une révélation, surtout de la dite recruteuse ne se montre pas tros regardante en ce qui concerne les mœurs de la récipiendaire.

L'absence de scrupules de sœur Claire dans ses relations humaines, sa facilitée à magouiller et à mentir éhontément, à dissimuler ses mauvaises mœurs mais à en faire des outils de gain d'influence, en font un agent d'influence de l'arrière très précieux pour l'Ordre. C'est pourquoi après une formation minimale dans le maniement des armes, les trucs du renseignement, et surtout la doctrine et spiritualité de l'Ordre, elle est envoyée en mission.

Ce qui lui est demande est simple : installer une base arrière sure en Hafenois permettant un replis discret des sœurs en cas de perte de la base de Prima et offrant aussi un outil de projection en Aleucie. Ce micro pays négligeable où l'on ne peut pas craindre d'être ennuyé sérieusement par les autorités si l'on observe une certaine discrétion qui convient et où l'on peut se défendre facilement du fait de la faiblesse objective et nécessaire des pouvoirs étatiques.

Elle se fait donc ajouter à la liste du personnel de la maison de repos de l'OCC et commence son infiltration. Entre déguisements et fausses identités ou identités empruntés, elle achète pour l'OMMAS une vaste résidence.Puis, jouant sur les deux tableaux : l'OMMAS et l'OCC pour abuser la galerie. La base se monte donc tranquillement entre deux cocktails bus allongée sur une chaise longue à l'ombre sous les palmiers.



https://cdn.discordapp.com/attachments/1089615739180294194/1094504450418298970/Screenshot_2023-04-06_at_17-13-31_nun_weapon_Recherche_Google.png
Soeur Claire
Nonne Converse de l'OMMAS
Agent Dormant en Hafenois
1577
Trois cent moniales ex-captives débarquent en République Hafenoise

https://cdn.discordapp.com/attachments/1089615739180294194/1095582966605955072/06926035fe0f3aca0bb0e1947cc999ec--joie-altars.jpg

Suite aux événements de Carnavale, les sœurs finalement rendues, sont mentalement extrêmement marquées, notamment sur le plan moral, aussi l'Ordre des Clarisses de la Charité (OCC) projette de reformer ces esprits qui a été été déformés par une période de vie désordonnée et impure. En effet, on constate que certaines habitudes de vie incompatibles avec la discipline religieuse ont étés observées, ainsi que certaines proximités coupables que la loi divine réprouve.

Les sœurs amenées en République Hafenoise sont celles chez qui on a remarqué le plus de désordres en terme de mœurs et de disciplines.Elles sont installées sous la garde de sœurs dont la charge sera de rectifier tout ça. En ce qui concerne l'établissement en lui-même, on atteint les limites de contenance prévue pour cette installation, aussi seules 300 des 1000 rescapées sont accueillies ici, les autres sont réparties ça et là un peu partout dans le monde.

Par ailleurs, un nombre important de sœurs a été déployé en sus pour encadrer la sureté de ses dames, limiter les évasions, les attentats à la pudeur ou autres choses semblables ... Ainsi la maison de l'Ordre en République Hafenoise est actuellement une fourmilière mêlée d'asile et de bordel ... Une telle hausse d'activité en Hafenois ne manquera pas d'attirer l'attention surtout qu'il s'agit de trois cent nonnes au comportement pour le moins excentrique et inapproprié, mais il s'agit malgré tout de l'endroit le plus discret dont dispose l'Ordre, lequel pour rappel, en temps qu'Organisation Non Gouvernementale, ne possède pas de territoires de souveraineté et est donc toujours chez quelqu'un.
1857
https://cdn.discordapp.com/attachments/1089615739180294194/1093788948876247070/ommas_action.png

La sœur Claire recrute parmi les licencieuses

Tandis que trois cent des sœurs rescapées du drame de Carnavale débarquent en République Hafenoise sous la surveillance de gardes-malade un peu dépassées par le nombre, sœur Claire, dont la couverture est d'être une des religieuses en chargent du fonctionnement de la maison, jette un coup d’œil pour voir si elle ne pourrait pas recruter pour l'OMMAS quelques unes de ces pauvres filles.

Pour ce faire, elle élimine d’emblée les abbesses, trop visibles, puis les trop folles que l'on ne pourra pas redresser, et les trop faibles, à qui l'on ne pourra rien demandé. Ces femmes, ayant endurées des traitements immoraux à base de sensualité et de drogues, sont fortement bousculées dans leur foi et leur dignité, ce qui explique des comportements curieux et déviants, parfois en publique. Elle se donne tout le mal du monde à réunir une petite dizaine de dames qu'elle parvient a animer d'un esprit de vengeance mystique contre les hommes en général, et les mécréants persécuteurs en particulier.

Au bout d'un certain temps quand elle a bien compris le fonctionnement nouveau de la maison, elle parvient à mettre en scène une évasion sous fond de défrocage pour les dits futures OMMAS, faisant croire que ces dames ont renoncées définitivement à leur vœux et sont parties pour un pays libérale d'Aleucie du Nord.

Sœur Claire a donc maintenant dix sœurs en son « couvent ». Elles lui servent à aménager l'endroit en toute discrétion. Cela dit, les sœurs sont peu stables et peu fiables, aussi le travaille de surveillance de Sœur Claire est considérable. Elle reçoit cependant rapidement les félicitations de l’abbesse générale de l'OMMAS avec en prime le rang d'abbesse, ce qui est une promotion pour le moins inattendue pour cette pauvre fille ayant commencée sa vie comme courtisane dans les pires quartiers de Prima.



https://cdn.discordapp.com/attachments/1089615739180294194/1094504450418298970/Screenshot_2023-04-06_at_17-13-31_nun_weapon_Recherche_Google.png
Soeur Claire
Nonne Converse de l'OMMAS
Agent Dormant en Hafenois
1874
Fin de convalescence pour les moniales Rescapées de Carnavale

https://cdn.discordapp.com/attachments/1089615739180294194/1111882693655932938/image.png
Les rescapées de Carnaval rembarquent via le ponton privé de l'Ordre


Après plusieurs mois de repos et de thérapies, la dernière vague de patientes vient de quitter la maison de repos de l'Ordre en Port Hafen. Une partie, la plus grande, est retournée (ou retournera incessamment sous peu) à une affection dans l'une des nombreuses maisons de l'Ordre implantées dans des pays paisibles, loin des coupes gorges que la charité et le service des misérables rendu au nom du Christ imposent. Il va de soi que nombre de ces dames seront marquées à vie, sans parler des quelques unes, toujours trop nombreuses, frappées de folie permanente causé par l’excès de psychotropes sur une psyché fragile.


https://cdn.discordapp.com/attachments/1089615739180294194/1111883492607926332/images.jpg
La maison de repos


Concrètement, après des mois d'agitation, de débordement surréalistes et loufoques( ponctués régulièrement d'accidents mineurs mais parfois gênants pour un ordre religieux féminin), après ce temps nécessaire pour que s'éliminent les drogues narcotiques et longue durée, la maison de repos de Port Hafen si vide de ses encombrant locataire et retourne à un usage ordinaire de lieu de délassement et de convalescence pour moniales.Espérons que cette maison ne servent plus pour quelques chose de semblable mais ne comptons pas trop la-dessus, la vertu et le dévouement excite toujours la haine et la malfaisance des mauvais, et d'autres sœurs seront très certainement à réparer dans le futur.

En gros, la maison de repos de l'OCC en Port Haffen cesse d'être un asile pour folles hystériques sous chimie et redevient (enfin) l'Ibiza « Sol en Playa » de l'Ordre, isolée derrière ses hauts murs et sa vaste dune sauvage. L'Ordre déclare cependant des disparitions parmi disparitions, espérons qu'on ne les retrouvera pas noyées dans les algues au hasard d'une promenade un jour de grandes marées...


En résumé
Les effectifs retombent à 10 religieuses pour le fonctionnement de la structure ainsi que plus ou moins une centaine de vacancières.
1443
Merci merci pour le poisson !

https://www.zupimages.net/up/23/25/fky5.jpg

Réagissant aux événements au Pharois Syndikaali, José Esteban le maire de Port-Hafen s'est longuement entretenu avec les militaires Pharois sur place. Il a ensuite invité ses administrés à se réunir dans le hall de la médiathèque et sur son parvis pour expliquer la situation et les changements nécessaires pour Port-Hafen.

« De mon avis, je vous le dis, Port-Hafen n’a rien à gagner à rester ainsi isolée du monde. Nous avons la chance de vivre dans sur l’un des continents les plus prospère et tranquille, l’Aleucie, entourés d’alliés de confiance et d’économies solides. Jusqu’ici, nous avons tenus indépendamment grâce à l’aide économique et militaire de nos voisins et du Pharois Syndikaali. Les changements qu’affronte celui-ci nous renvoient au choix de notre propre destin. Hafenois, que devons-nous faire ? Hafenois maintenant que le pôle culturel et économique de notre province se déporte largement vers Saint-Marquise, n’est-il pas temps d’unir plus profondément notre destin à celle-ci ?

Rien qui ne se décide hors du vote et de la délibération publique mais, si vous désirez à nouveau m’accorder votre confiance, et si le projet que je vous propore aujourd’hui vous séduit, alors j’irai rencontrer madame Isabelle Deprey afin de discuter avec elle des modalités d’un rattachement de Port-Hafen à la République de Saint-Marquise. Un rattachement qui, cela je vous le garantis, ne rognera aucunement ni nos intérêts ni notre fortune, mais nous renforcera et nous protégera mutuellement.

Vive Port-Hafen ! Vive la République Hafenoise et peut-être demain, vive Saint-Marquise !
»
Haut de page