Médias - Page 3

L’ensemble de la rédaction du Das Kleine Nagetier (qui prévoit encore d’autres surprises ;)

S’il y a bien UN monde ou les codes, l’étiquette et les traditions sont importants c’est bien celui du luxe à la cantaise. Un monde où tout est figé, où les mêmes gestes sont reproduits de compagnon en compagnon depuis des siècles, où les mêmes codes immuables sont appliqués à chaque création. Cela se ressent dans tous les pans du luxe à la cantaise : haute couture, joaillerie, coiffure, maroquinerie… Mais depuis quelques années, l’ouverture au monde du Canta et l’explosion économique qui a accompagné cette ouverture à tout chamboulé. Longtemps destiné à une petite clientèle de nobles cantais, le luxe cantais s’exporte dans le monde entier. Les ventes augmentent de manière exponentielle, avec des croissances à 2 chiffres presque tous les mois, poussant chaque maison, chaque atelier à se réinventer pour satisfaire une clientèle toujours plus importante. Si dans la haute couture ou la coiffure, ce bousculement des traditions remonte à déjà plusieurs années, dans la joaillerie il ne fait que débuter. Mais cela n’est pas venu tout seul et encore moins sans résistance. Il a fallu de lourds changements dans les mentalités très fermés de la joaillerie cantaise permise par le changement du grand maître de l’incontournable confrérie du Roto.


Remontons un peu dans le temps, il y a tout juste 15 mois, Thierry Waltz, 81 ans et grand maître de la joaillerie du Roto depuis près de 15 ans, annonce sa démission avec effet immédiat. Immédiatement après cela, les grandes manœuvres commencent en vue de l’élection du futur grand maître. D’un côté, les conservateurs, compagnons des grandes maisons anciennes favorables à un statu quo et de l’autre les modernes, artisans indépendants et nouveaux demandeurs d’un peu plus de souplesse et de liberté. Et au final, une surprise avec l’élection d’un “entre deux”, Ludewig Sammlung, aussi bien conservateur puisqu’il dirige une maison ancienne comptant près de 20 compagnons mais en même temps modernes puisque tout juste âgé de 29 ans et créant lui-même ses propres pièces. Ainsi, depuis plus d’un an, la confrérie de la joaillerie du Roto, faisant référence dans toute la Fédération, réinvente ses classiques.

Fini la collection unique de fin janvier, place à la double collection, fin janvier, pour respecter la tradition, et fin juin, pour offrir un rattrapage en cas d’échec de la collection hivernale. Toutefois, le principe de “collection permanente” a été massivement rejeté par le grand conseil de la confrérie. Ainsi, pour la première fois de l’Histoire, toutes les grandes maisons de joaillerie ont présenté des pièces uniques et époustouflantes le 20 juin dans les salons du Palais Ducal du Roto à leurs altesses ducales Maurice et Yvette De Ckey. Par la suite, les défilés et expositions de bijoux se sont succédés pendant 2 semaines dans toute la Côte Ckey. Au total, en 16 jours, près de 200 pièces, dont 90 à plus d’un million de dollars ont été vendues et comme le veut la tradition, le Grand Prix de la Confrérie, a été offert à la famille De Ckey. On peut aussi remarquer que ce sont les plus grands défenseurs de la collection unique qui ont présenté les plus importantes collections estivales, comme les maisons Ulek et Varan.



Fini également la sacro-sainte règle des créations abstraites qui a dicté pendant des décennies la création bijoutière, interdisant pratiquement la figuration de motifs dans les bijoux cantais, en particulier depuis les années 1990. Les compagnons des grandes maisons ont ainsi pû présenter des créations figuratives pour la première fois depuis 47 ans dans les représentations officielles. Pour l’instant, la nature est la principale inspiration des créateurs puisque la maison Coulchard a présenté toute une gamme de bijoux floraux quand les ateliers Maberg ont exposé une panoplie complète de bijoux inspirés d’animaux sauvages et exotiques.

Fini également le règne des gemmes les plus précieuses : rubis, émeraude, saphir et diamant blanc toutes les collections ont intégré des pierres dites inférieures : tourmaline, tanzanite, spinelle, opale, zircon, aigues marine, lapis lazuli, onyx, obsidienne, sans oublier des diamants de toutes les couleurs : jaune, rose, champagne, marron… Jamais les créations cantaises n’ont été si colorées, rompant tous les codes en la matière. Bien que critiqué, la couleur est plus un retour à la tradition qu’une nouveauté, il suffit de se rappeler des premières collections des grandes maisons, en particulier de leurs créations mythiques comme la couronne royale ou les bustes des rois du Canta.



Enfin, cette exposition a été l’occasion de “relancer” une autre facette du luxe cantais, mariant la joaillerie et l'orfèvrerie, la fabrication des lustres. Autrefois grande spécialité de la province de Carden, les manufactures du lustre ont produit les plus belles pièces du monde avant que ces dernières ne ferment les unes après les autres au cours des années 1990. Toutefois, il y a quelques années, le commissariat de la reine de la province et le ministère du duché des affaires économiques ont essayé de relancer la filière. Après un certain temps de rodage, 3 manufactures fonctionnent aujourd’hui pleinement, la première en périphérie d’Aarsielden est consacré à la réparation, notamment par la confection de petites pièces en cristal pour remplacer les pièces manquantes ou abîmées sur les très nombreux lustres ckeyois présent dans le monde entier. Les deux autres situées dans les environs de Felldorf sont quant à elle dédiées à la création de pièces neuves, l’une portée sur des modèles “historiques” et l’autre sur des réalisations plus contemporaines. Cela a été permis grâce à un soutien très important de la confrérie du Roto, en particulier sur la taille des pièces cristal les plus fines.