19 mai 2010Partenariat médiatiqueL'agence Blitz publie une enquête sur les GASPs, groupe d'autoritaire semant la pagaille en Priscyllia et dans le mondeC’est un processus de fond qui inquiète la grande majorité des priscylliens, selon le dernier sondage de la FJIP. Selon celui-ci, 92% d’entre nous se considèrent comme « anxieux-ses » ou « très anxieux-ses » face à l’intensification de l’activité des Groupes d’Action pour la Souveraineté Priscyllienne.
Fondé par Maori Polorizov en 2006, le groupe ne s’est fait connaitre qu’il y a deux ans avec les attentats de Falcon dans lequel il aurait été largement impliqué. L’enquête entourant cet évènement va ensuite dévoiler une face bien plus étendue et inquiétante du phénomène autoritaire priscyllien.
Plongez avec l’agence Blitz dans l’histoire et les secrets de la plus grande menace intérieur que Priscyllia n’ait jamais connue…
Extrait n°1 de l'enquêteTrois fenêtres par lesquelles la lumière ne filtre pas, entravée par des volets opaques et d’épais rideaux, un sol, quatre murs, et le silence. Voilà à quoi ressemblait la « salle d’attente » dans laquelle des hommes armés et cagoulés m’avaient assis de force quelques heures plus tôt, et dans laquelle je croupissais depuis. Prisonnier ou journaliste, je ne savais plus trop qui j’étais. Mais j’avais encore ma caméra et mon bloc-notes : je restais optimiste.
Au bout de plusieurs heures d’attente, l’unique porte en bois de la baraque s’entrouvrit. L’air froid priscyllien s’engouffra dans la pièce, faisant virevolter quelques flocons de poussière qui se mélangeaient poétiquement à la neige de l’extérieur. Un autre homme cagoulé entra.
Ceux qui m’avait disposé dans la salle le matin même était impressionnant. Mais ça n’était rien par rapport à celui-ci. Je ne voyais pas son visage, mais ses yeux me transperçaient avec une violence perceptible dans le moindre de ses gestes. Il était épais. C’était le mot. Epais comme une montagne qui s’élevait au-dessus de moi, menaçante. C’était peut-être lui, Maori Polorizov, fondateur des Groupes d’Action pour la Souveraineté Priscyllienne. Il portait un jean simple, une paire de rangers noir, et un pull col roulé de la même couleur dont les manches, repliées en ourlet jusqu’au-dessus de ses coudes laissaient entrevoir plusieurs tatouages à connotation communiste. Comment ne pas le reconnaître. C’était lui, aucun doute. Les états ont pour coutume d’attribuer aux chefs des caractéristiques physiques bien particulière : de ma piètre connaissance de la verticalité, cet homme les cochaient toutes.
Gêné et, je dois l’avouer, fortement déstabilisé, je me réajustais sur ma chaise avant d’ouvrir la bouche.
- Bonjour, je suis Lonis Slav, journaliste pour l’agence Blitz. Vous êtes ?
Il répondit directement, sans suspens, d’une voix posée dans laquelle on pouvait presque noter un semblant d’aisance. Un certain confort.
- Maori Polorizov, chef d’état-major des GASPs, enchanté. Je vous prie de m’excuser pour l’attente dans le froid, nous avons peu d’infrastructures et sommes obligés d’éviter aux journalistes de savoir où ils sont. C’est pour votre sécurité, vous le comprendrez…
- Oh mais… Pas de problème. Pouvons-nous commencer ?
- Je vous en prie, camarade Slav.
- Que sont les GASPs ?
- Premièrement, je vous demanderais de nous appeler convenablement. L’acronyme est bel et bien réservé à l’usage écrit, et vous comprendrez les évidentes raisons de crédibilité sous-jacente à l’interdiction de son usage à l’oral. Ensuite, nous sommes tout simplement l’incarnation de l’âme priscyllienne en ce qu’elle a de plus pure : forte, droite et souveraine. Nous sommes le point d’une idée qui nous dépasse, qui vous dépasse aussi. Priscyllia est une terre riche, stratégique, centrale. Elle doit reprendre le rôle que les anarchistes lui ont volé : une pièce dominante de l’échiquier géopolitique mondiale. Nous défendons le retour de l’état, le renforcement de notre capacité militaire, et la proscription des actes et des mœurs qui réduisent et gangrènent notre grandeur. La liberté ne se gagne qu’à ce prix-là : nous luttons pour l’obtenir.
- Vous avez revendiqué il y a peu l’assassinat d’Idriss Koliman, fondateur de la république autonome. Pensez-vous que ces actions violentes et radicales soient à la mesure de vos revendications ? N’y a-t-il pas d’autres moyens que le sang ?
- Les anarchistes se sont-ils posés la même question lors de leur révolution ? Combien d’exilés et de mort ont-ils faits ? Koliman était un symbole que nous avons détrôné : il représentait une Priscyllia qui n’a rien à vois avec elle-même. L’ère anarchiste touche à sa fin, Poliakov y passera aussi.
De fait, j’aurais beaucoup apprécié poursuivre cet interwiew dans de plus grandes lignes. Seulement, la mention de Monika Poliakov fut interprétée par les forces des FRAPs disposés tout autour de la maison afin d’assurer ma protection comme un signal d’action. Les vitres explosèrent simultanément, et mon interlocuteur se retrouva bientôt plaqué sur le sol, la tête dans la poussière. Les FRAPs, m’ayant garantie une interwiew sécurisée, m’avait trahi en l’interrompant de cette manière. Devant cette intervention, complètement sous le choc, je compris que l’on n’entendrait plus jamais s’exprimer un membre des Groupes d’Action pour la Souveraineté Priscyllienne devant un média priscyllien. Le dialogue était définitivement rompu.
Afin de poursuivre notre enquête, il nous faudrait plus d'astuce, de délicatesse. Afin de pouvoir enfin s'approcher de ces groupuscules sans y attirer la réponse implacable du CASR. Afin de connaître la vérité.
Sergueï Kripticc
Rubrique JusticeL'AGCRAP vote pour le conseil unique : Maori Polorizov, Loris Borganov, Ivan Kamazarov comparaîtront côte à côteC'est un coup d'éclat pour la justice priscyllienne. Face à différentes attaques coordonnées sur et hors du territoire priscyllien, l'assemblée générale à acté la tenue d'un conseil de justice complexe unique pour trois accusations différentes visant des membres des GASPs. Une situation unique et encore jamais expérimentée, mais qui serait
"parfaitement adaptée au contexte et à l'aspect coorganisé des différents crimes commis".
Les condamnés ont pour point communs leur appartenance au Groupe d’Action pour la Souveraineté Priscyllienne, dont l’influence ne cesse de s’étendre à l’intérieur et à l’extérieur de nos frontières. Cette organisation, considérée comme terroriste par le CASR et par la majorité des priscylliens, a notamment perpétrée l’attentat de Falcon, le meurtre d’Idriss Koliman et l’assassinat de la journaliste Maureen Falinov au Mokhaï. Des actes pour lesquels trois criminels sont aujourd’hui jugés.
Maori Polorizov a été arrêté très récemment dans la province du Proche-Eschylle. Il s’auto-définit comme fondateur et chef d’état-major du Groupe d’Action pour la Souveraineté Priscyllienne. Les FRAPs l’accusent d’avoir coordonné l’épidémie criminelle de peste brune dans les forêts priscylliennes en début d’année dernière. L’enquête à d’ores et déjà conclue à sa culpabilité pour Complicité d’assassinat, Atteinte aggravée aux droits de la nature, et Mise en danger des moyens de subsistance. L’ensemble des ces chefs d’inculpation correspondent à des fautes graves à l’encontre des intérêts du peuple priscyllien, et correspondent donc à un conseil de justice complexe.
Représentation officielle de Maori Polorizov, fondateur et chef d'état-major des GASPs Hectare 551 de la forêt priscyllienne après l'épidémie criminelleLoris Borganov a un statut bien particulier dans ce procès, puisque ce dernier est décédé. Coupable de l’assassinat d’Idriss Koliman et du meurtre de Maureen Falinov, il était réfugié au Mokhaï où il a trouvé la mort dans des conditions obscures. Le CASR a décidé de la tenue d’un procès afin d’assurer la réparation de la famille Koliman, et la conservation d’une trace des agissements de Borganov dont la mort reste floue. Il est inculpé d’assassinat par deux fois, d’atteinte grave à la liberté politique, d’atteinte grave à la liberté de la presse, et de compromission de la diplomatie officielle.
Enfin,
Ivan Kamazarov est l’organisateur reconnu des attentats de Falcon. Ce sera le logisticien et le stratège de ses attentats. Dans sa fuite, après une première arrestation infructueuse, il se réfugie illégalement au sein de l’empire Karpok. Il y commettra un meurtre avant d’être arrêté par la police locale. Ses chefs d’inculpation sur le territoire priscyllien sont ceux de terrorisme, d’homicide de masse, et d’atteinte à la sécurité territoriale. Il faut y ajouter les chefs d’accusation qui seront proposés par les délégués karpoks qui seront invités sous peu à participer au procès.
Photo d'archive du service militaire de KamazarovUn conseil dont les parties civiles sont essentiellement constitués des familles des victimes, mais aussi de Monika Poliakov et de citoyens karpoks, ce qui en fait l’originalité.
Il devrait avoir lieu dans les prochaines semaines, et c’est bien entendu une affaire que nous suivrons de très près.
Akim Liatino