28/06/2013
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Le pont du nord - Page 2

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Margrethe écouta attentivement et songea à une réponse des plus pertinentes.

“Messieurs Mainio et Sakari, je vous apprécie beaucoup mais nous voyons bien ici que nous sommes originaires de pays bien différents. Voyez vous, au Canta la parole est très importante, c’est justement cette parole qui a construit mon pays, il y a 1.619 ans, 2 hommes et 1 femmes fondèrent le Canta en échangeant simplement leur parole dans une clairière et pour seul témoin de cette parole échangée un caillou. Et voyez vous, c’est dans ce même esprit d’une forme de confiance mutuelle que nous estimons que l’amitié est plus forte que les intérêts. Voyez vous un intérêt change, vous pouvez trouvez un autre partenaire, vous pouvez avoir un autre ou un nouveau besoin, alors que chez moi on considère que ce qui nous as fait nous rencontrer naturellement.”

Margrethe marque une pause, sourit puis s'exclama.

“Mais bon nous ne sommes pas ici pour philosopher, nous ne sommes pas helléniques."

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“Alors si vous êtes d’accord pour ce projet d’oléoduc, je pense que nous pourrions le faire partir de notre “avant poste” du Roto et ensuite pour l'arrivée nous pourrons l’installer ou vous voulez. Ensuite, si vous désirez un marché commun de l’énergie, nous pouvons également installer des câbles électriques sous marin qui permettraient de connecter nos deux réseaux électriques ensemble et ainsi de renforcer mutuellement nos capacités. Et en plus avec ça je vais pouvoir convaincre mon parlement de la construction d'un réacteur nucléaire supplémentaire. Là encore, c’est un partenariat gagnant-gagnant !”

Margrethe Olz regarda ses notes puis dit :

“Bon ! Nous avons parlé de voisinage, de sécurité, d'énergie, de quoi d’autres pourrions nous parler ?”

Suzette prit alors la parole :

“On pourrait parler des populations, enfin je veux dire des règles d’entrée et de sortie du territoire. Bien que depuis des siècles des pharois viennent chez nous, et que cela est officieusement accepté par l’état, il serait temps une bonne fois pour toute de coucher dans le marbre un accord sur cette question.”

“C’est pour cela que mes services ont préparé un avant projet sur ce sujet, que je vais vous présenter.

Aujourd’hui l’immigration, en vue d’une installation définitive a grandement diminué mais les flux de population ne sont pas pour autant très important, entre les visites à la famille, les rendez vous d’affaire, les études ou même le tourisme chaque année des centaines de milliers de voyages sont faits entre nos 2 nations.”

“C’est pour cela que nous vous proposons la quasi disparition des visas pour entrer dans nos pays, de nôtre côté nous adopterions le régime le plus souple d’entrée, c’est à dire une absence de visas ou de déclaration préalable pour les séjours de moins de 6 moins mais avec des droits limités, pour les séjours jusqu’à 1 an il faudrait une déclaration préalable qui ouvre de nouveaux droits, comme le droit d’acheter un bien immobilier et enfin au delà d’un an il faudra un visa, avec des conditions d’obtention amoindri, qui ouvrira tous les droits réservés aux étrangers.

Je n’attends plus que votre proposition.”
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D’un hochement de tête concessif, le Capitaine Mainio éloigna tout malentendu.

Mainio : « La parole est une monnaie d’échange puissante, et d’autant plus précieuse lorsqu’elle surpasse la simple valeur d’échange pour se concrétiser dans liens d’amitié. Je ne dirai pas, ayez confiance dans la parole des Pharois, toutefois je peux vous donner la mienne. N’en demeure pas moins que la fraternité, comme la confiance, sont des valeurs existentialistes : elles se forgent dans l’action et l’adversité. »

Il renchérit ensuite d’un nouveau hochement de tête.

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Mainio : « Je pense que ce projet est une merveilleuse idée. La Manche Blanche est littéralement une route pour les câbles et les tuyaux, nous pourrions construire une unité autour de l’énergie et définitivement désensauvager cette mer. De plus, outre nous offrir un prétexte tout à fait justifié pour y faire circuler nos bâtiments de guerre, ce serait comme étendre sur le fond marin la colonne vertébrale d'un grand squelette n'appelant qu'à se couvrir de chaire. Chaque pays frontalier pourrait venir s'y raccorder, faisant de la Manche Blanche un arbre aux multiples ramifications. »

Il écouta ensuite les deux femmes se concerter, et glissa quelques mots à Sakari qui prenait des notes silencieusement à ses côtés.

Mainio : « Vous êtes bien silencieux cher ami. »

Sakari : « Je me demandais… les coopératives d’extraction gazière ne risquent-elles pas d’être ébranlées si nous nous mettons en concurrence avec d’autres pays ? »

Mainio : « Seulement s’ils sont eux-mêmes extracteurs, mais nos amis Cantais privilégient le pétrole or de pétrole nous n’avons point. Chacun apporte la pierre qui manque à la construction de l’autre. Toutefois je vous accorde qu’en cas d’intégration d’autres producteurs gaziers, il faudra être prudents. »

Disant cela, il se retourna vers les Cantaises.

Mainio : « Voilà une proposition qui nous enchante. Les Pharois ont coutume – comme vous l’avez souligné – à ne pas apprécier les frontières et à la vérité, j’ai toujours pensé que ces-dernières étaient plus une gêne qu’autre chose. Je peux vous proposer la réciprocité de votre assouplissement des contrôles. A dire vrai, plus la libre circulation sera facilitée, plus les peuples auront d’occasions de se rencontrer et de fraterniser, or c’est à cela que nous aspirons n’est-ce pas ?

Permettez moi d'ailleurs de renchérir. Circuler librement est une chose, mais le voyage a cela de savoureux qu'il aboutit. Que pensez-vous d'intégrer le projet Universitas ? C'est une alliance discrète mais solide qui unit nos universités les unes aux autres à travers le monde et nous sommes très fier de ce qui se construit pas à pas à Albigärk, la science ne pourra que sortir renforcée de vous savoir à nos côtés. »
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