04/06/2013
14:08:33
Index du forum Continents Eurysie République Sociale du Prodnov Peprolov

.press | Presse peprovite

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La Slovo (Слово) "la parole", unique organe de presse autorisé par le régime dictatorial du Prodnov, continue d'exister forte d'une rédaction bien installée, de grandes équipes de journalistes professionnels et d'un savoir faire certain - pour la propagande, diraient certains.

Impulsés par la libéralisation de la presse, la légalisation de l'opposition et de la critique, des médias indépendants ont également commencé à se former timidement, tel que Peprovite News, un journal multilingue destiné à l'internationale.
La tâche est toutefois ardue puisqu'il faut pour la jeune République de Peprolov tâcher d'acquérir une culture journalistique des siècles absente dans la région. Ils peuvent toutefois compter pour certains sur d'anciens fonctionnaires de la Slovo, désireux de profiter de cette opportunité pour s'émanciper de la ligne éditoriale pro-régime.
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POV

POV, le journal de midi !

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Yeleshev Zakharovich et Polivanova Antonovna, présentateurs vedettes du JT de POV.


Antonovna : Bienvenue sur POV, première chaîne d’information de la République de Peprolov, je suis avec Yeleshev Zakharovich mon collègue de toujours, Yeleshev Zakharovich vous allez bien ?

Zakharovich : Excellemment bien Polivanova Antonovna ! D’autant que les nouvelles sont bonnes !

Antonovna : Ah c’est assez rare pour le souligner, en effet nous ouvrons immédiatement ce journal du midi avec la dernière actualité de la journée : les premiers rapports de l’audit d’Albigärk sur la situation économie de Peprolov viennent d’être rendus publics… !

Zakharovich : Et ils sont bons Polivanonva Antonovna, en tout cas l’avenir dépeint semble plutôt positif pour le pays puisqu’en cette fin d’année 2008 la République de Peprolov pourrait atteindre un PIB de cent milliards – équivalent or !

Antonovna : Alors pour nous aider à contextualiser un peu ces chiffres nous accueillons notre invité du jour : Tamakhin Victor Artemovich ! Bienvenue !

Artemovich : Merci.

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Tamakhin Victor Artemovich, professeur d'économie, ex-reponsable prodnovien de la planification pour la région de Peprolov, membre de la commission albienne de recherche et d'étude sur l'économie peprovite.

Antonovna : Tamakhin Artemovich vous êtes chercheur en économie, vous avez travaillé pendant plus de vingt ans au sein du Parti Communiste du Prodnov pour aider à la planification quinquennale, aujourd’hui vous avez rejoint l’équipe de recherche albienne chargée de l’audit de la situation économique de Peprolov, alors ? Les chiffres sont bons.

Artemovich : Très bon, très bon. Le modèle hybride actuellement mis en place semble porter ses fruits, en tout cas si on en croit les données. Bien sûr elles sont à contextualiser au regard de la situation…

Zakharovich : Vous êtes là pour ça professeur.

Artemovich : Bien sûr bien sûr. La première chose qu’il y a à comprendre c’est qu’un pays qui s’ouvre sur l’économie extérieure connaît toujours un boom rapide de croissance. C’est un phénomène assez logique : de nouveaux marchés s’ouvrent, ce qui favorise l’entreprenariat, les pays étrangers investissent chez vous et vous bénéficiez des effets positifs de la concurrence sur les prix grâce aux importations. Il faut voir ça comme une tuyauterie dont les travailleurs sont des moulins, à chaque fois que l'eau passe, c'est le circuit de la monnaie, les travailleurs produisent de la richesse grâce au travail, le mouvement des palmes du moulin. Quand vous êtes en circuit fermé, la vitesse de circulation de la monnaie est limitée puisqu'elle doit faire tout le circuit pour revenir actionner le moulin, c'est à dire financer le travail. Mais si vous introduisez de nouvelles arrivées d'eau, même si celle-ci ressort plus loin dans le circuit, les palmes tournent beaucoup plus vite, elles n'ont pas besoin d'attendre que la monnaie ait circulé dans toute l'économie. Je ne sais pas si je me fais très bien comprendre...?

Antonovna : Vous nous dites donc que la croissance de Peprolov est un phénomène naturel ?

Artemovich : Alors. Oui. Mais il y a deux choses à prendre en compte. Déjà, l’enjeu pour un pays qui se libéralise est d’encaisser le choc de "l'arrivée d'eau", si vous voulez. Une économie qui a trop longtemps tournée en circuit fermé s'est habitué à une certaine cadence, une certaine production. Augmenter soudainement l'activité générale du tissu économique c'est à double tranchant. Les débuts peuvent être extrêmement prometteurs, puis, s'il n'est pas régulé, le marché va s'emballer, la monnaie ne pourra pas être correctement canalisée à l'intérieur du circuit, sans parler des fuites de capitaux, et tout cela va mener à la concentration des richesses entre quelques mains, ce qui appauvrit tous les autres. De la même façon, la concurrence forte au départ va pousser à la guerre des prix, chaque entreprise baisse ses prix de vente pour être plus concurrentielle que les autres ce qui va progressivement les pousser à la faillite, puis il en reste de moins en moins et la situation revient à une forme oligopolistique voire monopolistique qui est naturelle dans les économie organiques. A ce stade, les bénéfices qu'avait apporté la concurrence sont balayés.

L’autre chose à prendre en compte néanmoins, c’est que par bien des aspects la croissance de Peprolov est tout à fait spectaculaire. Nous parlons tout de même d’un taux de 100% d’augmentation du PIB en un an, moins de six mois en fait pour être précis, ça, ce ne sont pas des chiffres normaux.

Zakharovich : Donc il y a des raisons de se réjouir.

Artemovich : Oui oui. En fait, notre étude porte à croire que le modèle hybride de sécurité sociale forte couplée avec une libéralisation rapide de l’économie est un compromis intéressant pour éviter le piège d’une « thérapie de choc » pour reprendre les termes consacrés.

Antonovna : Qu’est-ce que la thérapie de choc professeur ? Pouvez vous expliquer pour les téléspectateurs ?

Artemovich : Bien entendu, bien entendu. On appelle « thérapie de choc » un phénomène observé dans les anciens pays communistes, lorsque l’économie collectivisée et étatisée est remplacée presque du jour au lendemain par un libéralisme radical. On voit souvent cela après des révolutions réactionnaires, prototypiquement. Le problème de la thérapie de choc est qu'elle plonge une grande partie de la population dans la pauvreté et paralyse l'économie au lieu de la stimuler. Il faut d'ailleurs souvent plusieurs années pour en sortir et retrouver un fonctionnement normal de la société. Le Vogimska est un bon exemple de ce phénomène, son économie est littéralement à l’arrêt depuis des années, la révolution bleue, la libéralisation de l'économie n’a pas apporté la prospérité promise, malgré de bons résultats dans les premiers temps le PIB ne bouge plus depuis 2006.

Antonovna : Comment expliquer cet échec ?

Artemovich : En fait, l’ouverture d’une économie entière au marché amène assez logiquement à une situation d’ultra concurrence qui d’une part plonge les acteurs dans l’insécurité, le marché est très instable, ce qui les pousse à ne pas investir, d’autre part provoque la captation des capitaux entre les mains d’une poignée d’individus. Typiquement cela produit des oligarques. Peut-être… si vous pouvez projeter ma carte… ?

Antonovna : Bien sûr professeur, nous attendions votre feu vert !



Comparaison et projection dans le temps du PIB entre Staïglad, la région de Nazakraina et la République de Peprolov


Artemovich : Vous voyez ici une projection de la croissance économique des trois zones prodnoviennes libéralisées au même moment. On constate trois phénomènes. Le premier concerne la zone de Nazakraina, incorporée au Vogimska. Comme le Vogimska subit encore aujourd’hui le contre-coup de la « thérapie de choc », la zone de Nazakraina n’a pas pu bénéficier des bénéfices d’une économie de marché puisqu’elle s’est immédiatement retrouvée agglomérée à un espace économique globalement en berne. On aurait pu s'attendre à ce que le libre marché provoque une sorte d'électrochoc dans le tissu économique régional mais en fait la crise structurelle qui frappe le Vogimska empêche les investissements. Ce que nous avons constater à Nazakraina, c'est le rachat de l'industrie nationale par des particuliers et l'entrée en bourse des entreprises, mais il n'y a pas eu de croissance pour autant, l'argent est simplement passé des poches de l'Etat à celle des actionnaires. Quelques personnes se sont fortement enrichie, et la plupart des gens sont restés pauvres.

En ce qui concerne Staïglad, on voit typiquement à l’œuvre les effets de la thérapie de choc : dans un premier temps une hyper croissance étalée sur quelques mois grâce aux investissements étrangers, puis, presque immédiatement, un arrêt complet de la croissance.

Antonovna : Mais pourquoi cet arrêt ?

Artemovich : Parce qu’il n’y a plus d’intérêt à investir. Les investisseurs ont racheté des pans entiers de l’économie où ils sont désormais en situation d’oligopole. Sans pouvoir d’Etat pour empêcher cette situation, ils peuvent désormais se faire des marges sur l’économie réelle en augmentant artificiellement les prix. Il n’y a plus de concurrence pour équilibrer non plus, la guerre des prix l’a tuée au bout de quelques mois, les investisseurs non compétitifs ont mis la clef sous la porte et laissé un boulevard pour quelques entreprises privées en position de toute puissance.

A partir de là, les capitalistes n’ont plus qu’à vivre de leurs rentes et l’économie du pays se trouve paralysée alors que tous les bénéfices produits par les travailleurs sont captés par les actionnaires. Bien sûr les oligarques peuvent continuer de se mener la guerre, mais dans la réalité ils sont souvent placés sur des secteurs différents et non concurrentiels, cela forme une nouvelle caste puissante, organisée autour du pouvoir politique comme une petite cour.

Antonovna : Mais vous dites qu'on ne retrouve pas un tel phénomène à Peprolov ?

Artemovich : Exactement, ce qui nous réjouit. Le démarrage de Peprolov a été plus lent car l’économie n’a pas été libéralisée du jour au lendemain, on voit que tout s'accélère environ six mois après l'indépendance car il a d’abord fallu procéder à des élections et stabiliser le pays ce qui a pris du temps. Ensuite, les Pharois ont forcé l'ouverture de certains secteurs économiques à la concurrence tout en prenant soin de préserver la majeure partie des institutions de protection sociale, voire d’en renforcer certaines en subventionnant largement l'économie. On peut dire qu'ils l'ont tenu à bout de bras, en fait, ce qui a épargné à Peprolov de s'effondrer sur elle même et de se retrouver à la merci des grandes fortunes du secteur privé et des investisseurs étrangers. Résultat, les Peprovites n’ont pas été malmenés dans la période de transition et ont pu commencer à entreprendre avec du recul et l’assurance de ne pas se retrouver sans rien en cas d’échec.

De fait, depuis maintenant cinq mois, la croissance est à deux chiffres, nous progressions de quasiment dix milliards de PIB par mois, c’est assez colossal !

Zakharovich : Mais on voit sur votre schéma que cela reste quand même largement en dessous des chiffres du PIB de Staïglad Tamakhin Artemovich ?

Artemovich : C’est vrai si on compare les sommes brutes mais en proportionnelles, heu… pourriez vous lancer le deuxième graphique ?

Antonovna : Bien entendu Tamakhin Artemovich !



Comparaison et projection dans le temps du PIB/habitant entre Staïglad, la région de Nazakraina et la République de Peprolov


Artemovich : Alors sur ce deuxième graphique on voit l’évolution du PIB/habitants, c’est sans doute une représentation plus parlante et aussi plus fidèle des véritables dynamiques à l’œuvre. Bien sûr Peprolov reste plus pauvre que Staïglad en termes de PIB, mais pour ce qui est de la productivité, les Peprovites ont dépassé les Staïgladins et les Vogimskans autour du moins de septembre 2008 et la tendance semble se confirmer. On peut donc dire que notre modèle produit plus de richesses individuelles qu’un modèle libéral pur. Toutefois cela n'indique rien sur la répartition de telles richesses...

Zakharovich : Si je puis me permettre Tamakhin Artemovich, ces prévisions ont l’air très optimistes, n'avez vous pas peur qu'elles le soient trop ?

Artemovich : Ce n’est pas impossible, en effet, nous prolongeons les courbes pour le moment. Le risque pourrait effectivement être d’atteindre un plateau de croissance d’ici quelques mois, si nous n’épousons pas bien le virage libéral. Il y a un équilibre très subtil à trouver et les résultats des élections peuvent complètement bouleverser nos prévisions. Le bon côté des choses c’est que cette incertitude est un freint à l’économie, actuellement…

Antonovna : Je ne suis pas sûre de comprendre, pouvez-vous développer ce point Tamakhin Artemovich ?

Artemovich : Eh bien, personne ne souhaite investir dans un pays qui pourrait, du jour au lendemain, nationaliser toute son économie. A l’inverse si demain la sécurité sociale risque d’être démantelée, mieux vaut épargner. Donc actuellement les Peprovites ne sont pas vraiment incités à entreprendre, mais une fois les élections passées, on pourrait assister à un nouvel engouement, puisque les règles du jeu auront été posées plus clairement.

Zakharovich : Tamakhin Artemovich, est-ce une victoire culturelle sur l’ONC ? Sommes nous en train d’avoir la preuve de l’obsolescence du modèle libéral ?

Artemovich : C’est évidemment trop tôt pour le dire. Si l’ONC parvient à faire venir des investisseurs étrangers de manière régulière, l’économie de Staïglad serait dopée, ce serait assez prévisible. C’est comme prendre de la drogue, votre économie ne repose plus seulement sur le travail de votre population et les infrastructures de votre pays, mais peut s’appuyer sur le marché secondaire, la bourse, les fluctuations des actions, etc etc. Tout ça permet de la création monétaire par les banques privées, ce qui dynamise la circulation de la monnaie et favorise les investissements. Même avec un tissu économique moribond, vous pouvez vous maintenir à flot si les investisseurs continuent d’injecter de l’argent. Par contre, gare au moment où les flux de capitaux s’assèchent, si vous n’avez pas préparé la résilience de votre pays, tout peut s’effondrer et la population se paupériser extrêmement vite.

Antonovna : C’est un phénomène qui s’est déjà produit, n’est-ce pas ?

Artemovich : Oui, assez ironiquement chez les pays communistes justement. Après une révolution, il est courant que certaines nations communistes isolées subissent des blocus accompagné d'une fuite de capitaux privés. Dans ce cas, une économie fonctionnelle va se retrouver asséchée en liquidités, vous possédez toujours les infrastructures, mais pas l’agent pour les faire tourner. On est alors tenté d’imprimer de la monnaie dans ce genre de situation, mais gare à l’inflation…

Zakharovich : Mais n’est-ce pas également la situation de Peprolov ? On sait que les Pharois ont promis des investissements très importants, notamment pour les zones portuaires, cela ne fausse-t-il pas les chiffres ?

Artemovich : Il faut distinguer les promesses de dons et ceux réellement effectués. Les Pharois ont reconstruit Peprolov-port, notamment en y implantant leur base navale, mais le reste est encore des promesses. En fait, mon hypothèse et elle est partagée par beaucoup de chercheurs albiens est que les Pharois sont actuellement trop occupés à jouer la course au PIB avec l’Alguarena pour vraiment investir suffisamment massivement à Peprolov. Et vous savez peut-être que le projet de base militaire à Porto Mundo a du retard ? C'est hm... à l'ouest, dans le Détrout. Tout ça pour dire qu'aussi dynamique soit l'économie pharoise, ils ne peuvent juste pas se permettre d'injecter des milliards à Peprolov alors même qu'on ne sait toujours pas va accéder au pouvoir. Imaginez qu'un gouvernement qui leur soit hostile soit élu, cela non plus n'encourage pas à investir.

Là où c’est néanmoins finement joué c’est que ces promesses ont dopé le moral de l’économie malgré tout. Les gens sont persuadés que les infrastructures seront remises à niveau très bientôt, qu’il y aura des arrivées de capitaux étrangers venus remettre en marche des secteurs clefs de l'économie, cela encourage à entreprendre. Il faut juste espérer que les capitaux arriveront malgré tout, sinon certaines entreprises qui comptaient dessus pourraient devoir mettre la clef sous la porte, faute d’un tissu économique en capacité d'amortir leurs investissements.

Antonovna : Ce qui conclut cette interview, Tamakhin Artemovich merci !

Artemovich : Merci à vous.

Zakharovich : Et nous enchaînons tout de suite sur le sport : Peprolov s’ouvre aux compétitions internationales, quel politique publique pour inciter au sport ? que faire de l’héritage communiste ? un reportage POV signé Sapogova Izabella Nikitovna.
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La nouvelle carte vitale est arrivée !

Après une année complète où la prise en charge des soins n'a été possible que grâce aux subventions et approvisionnements en médicament du Pharois Syndikaali, Peprolov se dote enfin d'un système social capable d'assurer l'autonomie de son secteur de la santé. L'infâme invasion du Prodnov par les forces impérialistes de l'ONC ayant mené à une coupure brutale entre la région de Peprolov et l'Etat central, les régions auxiliaires et leurs populations s'étaient retrouvées du jour au lendemain dans le plus terrible dénuement. Dans le but d'écraser toute forme de résistance et sans se soucier des pertes humaines que cela engendrerait, l'Alguarena et ses sbires ont sciemment cherché à trancher d'un coup sec la tête aux institutions qui garantissaient pourtant aux Prodnoviens le minimum social pour vivre.
Un coup dur, heureusement compensé par l'aide salvatrice de nos amis Pharois qui, à eux seuls, portèrent sur leurs épaules la responsabilité héroïque de sauver deux millions de Peprovites de la famine et de la pénurie !

Mais il est désormais temps pour Peprolov de voler de ses propres ailes et aujourd'hui nous remercions le Syndikaali en lui prouvant que nous pouvons tenir sans son aide et le déchargeons de ce fardeau. Alors que le PIB s'envole grâce au nouveau modèle économique social-libertaire, les cotisations sociales peuvent de nouveau être captées pour financer l'assurance maladie universelle des Peprovites. Une caisse gérée par les travailleurs eux-mêmes, indépendamment des subventions de l'Etat, et dont les dirigeants sont élus au sein des syndicats. C'est sans conteste une petite révolution pour notre pays autrefois si centralisé, une révolution positive et bienvenue, cela va sans dire !

La mise en place de l'assurance maladie universelle est, au regard de l'histoire du mouvement social, une initiative extrêmement ambitieuse qui ne demande qu'à s'exporter. Déjà plusieurs candidats ont inscrit dans leurs programmes la proposition d'élargir notre nouveau modèle social à tous les pays volontaires à travers le monde, dans le but d'harmoniser les niveaux de vie et d'accéder enfin à la fraternité entre les êtres humains, débarrassé de la concurrence et du dumping social !

Sur les ruines du Prodnov, bafouées, foulées aux pieds par les vautours capitalistes, la flamme peprovite renait dans sa forme la plus glorieuse ! Ensemble, damons le pion aux agents libéraux, colporteurs de haine d'inégalité entre les hommes. Refusons le modèle capitaliste fondé sur la pauvreté de la masse pour le bénéfice d'une petite bourgeoisie parasite ! Vive la République de Peprolov ! Vive le communisme !



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L'avenir du canal de Sever en débat !

Signe que les temps changent, voilà un débat qui n'aurait même pas été imaginable sous l'ancien Prodnov : quel avenir donner au canal de Sever ? Petit poumon économique de la région et symbole de l'industrialisation rapide de la nation sous l'ère communiste, le canal de Sever se retrouve aujourd'hui sous le feu d'une double controverse. La première, classique, concerne les conditions de sa construction. En utilisant une main d'oeuvre majoritairement composée de prisonniers politiques, le chantier du canal a rapidement pris des airs de tombeau ouvert et encore aujourd'hui la mémoire des victimes reste difficile à honorer tant les crimes du communisme prodnovien demeurent un sujet tabou. Si certains parti politiques les dénoncent à grands cris, beaucoup se montrent plus discrets, soit en raison de leur soutien affiché au précédent régime, soit parce qu'ils estiment qu'il n'est pas l'heure de diviser encore plus le peuple prodnovien sur des questions purement symboliques.

Plus innatendue est la seconde critique qui porte sur un aspect écologique cette fois. En effet, le canal perce à travers les marais à l'aide de deux digues en béton construite sur chacun de ses bords et qui empêchent l'eau des marécages de Vilka de pénétrer les canaux. Si les marécages sont un réservoir bien utile pour organiser la logistique des différentes écluses du canal, les structures bétonnées également pour effet de couper en deux la zone, ce qui empêche la circulation de la faune de la région et perturbe l'écosystème. Si ce n'était absolument pas une préoccupation de l'ancien Prodnov, le débat revient sur le devant de la scène, signe d'un début de conscientisation écologique à Peprolov. Une jeune association, зеленая земля, a ainsi réclamé que les candidats à l'élection de la Sborka se prononcent sur le sujet. Un exercice difficile pour des hommes dont le logiciel de pensée reste bâti sur le modèle productiviste des les années 80 et pour qui ces questions de préservation de la nature sont tout à fait étrangères.

Un mémoire de recherche produit à l'Université polytechnique des sciences et arts de la mer d'Albigärk propose toutefois quelques pistes de réflexion jugées intéressantes :

  • Construction de ponts et de tunnels sur et sous le canal pour pemrettre la circulation des animaux, notamment des batraciens dont les méthodes de reproduction impliquent des migrations saisonnières.
  • Système "d’ascenseurs" aquatiques sur les portions surélevées du canal pour pemrettre la circulation de l'eau.
  • Construction d'espaces hybrides, praticables par les navires mais demeurant en partie sauvage afin de laisser communiquer entre-elles les deux portions du marécage.

Pour l'heure, la plupart des chefs de partis candidats à l'élection de la Sborka ont préféré botter en touche, appelant à des études plus poussées sur la question. Il faut dire que celle-ci divise et si une petite population se passionne pour les enjeux écologiques et rêve assez ouvertement de faire de Peprolov un laboratoire des questions écologiques, une part considérable de la population avoue n'y rien comprendre, voire y être franchement hostile. Pour beaucoup, ce type d'aménagement n'a rien de prioritaire et pourrait même ralentir voire freiner la reconstruction du pays en gâchant de l'argent et des efforts sur des chantiers loin d'être nécessaires. A une période où Peprolov travaille encore à se doter d'un système de sécurité sociale et entame tout juste son processus de réindustrialisation, on comprend que les questions écologiques ne soient, pour certains, pas encore à l'ordre du jour.
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Militarisation de Staïglad, les Peprovites répondent en plébiscitant les partis militaristes !

C'est une nouvelle bien loin d'être passée inaperçue à Peprolov qui, pour une grande part de la presse et du lectorat, continue de scruter avec attention les trois autres régions du Prodnov considérées, de fait, comme le reste du pays.

Note culturelle de la rédaction de la Slovo à l'usage des lecteurs internationaux : Outre le sentiment pro-réunification, très présent chez les Peprovites, il faut aussi prendre en compte que pour beaucoup d'entre-nous, nous avons de la famille, des amis, des contacts un peu partout sur le territoire, ce qui justifie de rester un minimum attentif aux dérives pouvant avoir lieu de l'autre côté de la très artificielle frontière.

L'annonce d'une possible remilitarisation de Staïglad a provoqué de nombreuses réactions à Peprolov, dont la plus emblématique est sans doute le gain spectaculaire de points pour les trois principales formations bellicistes pro-réunification à J-15 avant l'élection. Le Parti Républicain Communiste du Prodnov engrange deux points, le Prodnov Uni ! en gagne trois et le Groupement militaire de défense et d'offense, considéré comme le parti de l'armée rouge, en gagne cinq, dépassant même le Parti Communiste Réformiste qui tombe à 10% d'intentions de vote. Même constat pour le Parti Libéral Peprovite qui chute à 17% d'intentions de vote, perdant d'un seul coup toute sa progression progressivement engrangée au cours des dernières semaines.

Les plus petits partis restent quant à eux stables, faisant toujours les frais du vote utile ils baissent doucement en intentions de vote depuis le début de l'élection.

A voir si cet attrait pour les partis militaristes n'est qu'une passe de l'élection, mais à huit jours du vote celle-ci pourrait bien ne pas se dissiper complètement, portant un coup dur aux formations pro-apaisement. Il faut dire qu'une militarisation de Staïglad a clairement de quoi inquiéter, l'ONC ayant à plusieurs reprises prouvé sa capacité à intervenir militaire sans aucune légitimité régionale, la montée en puissance de Staïglad serait interprétée comme une menace directe pour les Peprovites et l'intention des Novigradiens de relancer la guerre civile. Un scénario auxquels certains sont loin d'être hostile, à Peprolov, Krayevsky Lavr Yanovitch, chef du GMDO, s'étant ouvertement prononcé lui aussi pour une militarisation rapide de la région.

Loin d’apaiser la situation, la surenchère d'agressivité de l'ONC parait donner des arguments aux camps prônant la poursuite des hostilités. Tandis que certains partis cherchent à convaincre les Peprovites que l'état actuel de fracturation du pays est amené à durer et de fait à concentrer leurs efforts sur la région de Peprolov, les regards demeureront pour un long moment encore braqués vers l'ouest.
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Ingérences et controverses, les Peprovites sont-ils encore maîtres de leur destin ?

C’était une promesse des Norstalkiens lors de la création de la R.P.P.A. (aujourd’hui disparue) et la mise au pouvoir de Volodimyr Kouchensky : dès que le conflit prendrait fin, Peprolov redeviendrait pleinement souveraine sur son territoire. Depuis, de l’eau a coulé sous les cales, comme diraient nos « amis » d’Albi, et les institutions ont été plusieurs fois remaniées pour un résultat qui ne semble, au fond, satisfaire personne. La R.P.P.A. a disparu, remplacée plus sobrement par la République de Peprolov, et les Norstalkiens sont rentrés en Albi, passant la main à l’armée pharoise et emportant avec eux leurs promesses et leurs engagements.

Si les Pharois se montrent également conciliants en apparence, au point de se faire véritablement discrets pendant cette campagne électorale, reste que plusieurs points d’ombre subsistent quant aux modalités de leur présence. Imaginons – on rigole hein, mais imaginons quand même – qu’une coalition qui leur soit ouvertement hostile devienne majoritaire à la Sborka. Ou qui face le choix de se rapprocher de l’ONC voire même de demander son intégration à Staïglad (République Libre du Prodnov). Quelle serait alors la réaction de nos amicaux voisins ? Laisseraient-ils Peprolov filer dans le giron d’un adversaire déclaré, après avoir déployé leur armée et investi plusieurs milliards d’écailles pour rénover les infrastructures portuaires et civiles de Peprolov ?

Le doute subsiste de manière assez légitime. Si pour le moment aucune formation politique appelant ouvertement au départ des Albiens n’est en position de force dans ces élections, demeure que les formations pro-albienne ou pro-démocrates sont également à la peine, exclusion faite du PU! (Prodnov Uni !) qui parvient à faire un score tout à fait honorable dans les projections des derniers sondages, mais semble encore loin – faute d’alliés – de pouvoir constituer un gouvernement. Si la légitimité de la présence militaire des Pharois ne semble donc pas encore être trop vivement remise en question – rappelons que Peprolov n’a pas de véritable force armée constituée et que les restes de l’armée rouge peinent à se reformer – il n’en reste pas moins que c’est une présence en sursis.

De là à justifier une ingérence albienne dans les élections ? C’est en tout cas une motivation compréhensible, voire presque légitime, qui se dessine avec les enjeux de la campagne et nous savons qu’au moins deux ministres du Pharois Syndikaali on plus ou moins explicitement apporté leur soutien à des formations politiques en lisse, le Parti Pirate pharois qui a contribué à rédaction du programme du Parti du XXIème siècle et le Parti Communiste Pharois qui n’a jamais démenti soutenir le Parti Communiste Réformiste peprovite. Des formations politiques paradoxalement à la peine, toutefois, ce qui fait un peu battre de l’aile à toutes les théories plus ou moins conspirationnistes qui pensaient les élections truquées et jouées d’avance en faveur des Pharois. Si le Syndikaali prétend réellement influencer les législatives, force est de constater qu’il est assez mauvais à ce jeu-là.

Plus inquiétante peut-être a été la première véritable ingérence – certains parleront simplement d’ouverture au monde – avec l’arrivée à Peprolov de Lily Anne Norter, ambassadrice de la Fédération Monarchique des Peuples de Canta. Une présence qui visait officiellement à saluer la diaspora cantaise sur place mais qui s’est soldé par une rencontre tout à fait médiatique avec le chef du parti Prodnov Uni !, Kanalin Gavril Igorevich. Un soutien qui dit assez explicitement son nom, d’autant plus que le PU!, parti de droite souverainiste non hostile au capitalisme et au libre-échange, est assurément un candidat plus fréquentable aux yeux des Cantais que son adversaire immédiat : Malyshev Alexei Stanislavovich. Les deux hommes sont respectivement deuxième et premier en intentions de vote à cette heure, mais aux coudes à coudes.

Sans s’embarrasser de subtilité, les Cantais ont donc on bel et bien réussi, à J-10, à faire monter Kanalin Gavril de deux points, seulement un de moins que Malyshev Alexei. Si la dynamique se poursuit en J-8, les courbes pourraient donc s’inverser, ce qui serait une victoire sinon électorale, au moins symbolique pour le Prodnov Uni !

La rencontre n’en a assurément pas fini de faire couler de l’encre, d’autant qu’un incident, très commenté, lors du débat d’hier à la télévision, fait lui aussi soupçonner des formes de manipulation électorale. Pris à parti par ses adversaires et par le présentateur Konovalov Georgiy, Kurdin Viktor Savelievich, candidat heureux de la précédente élection où il était arrivé en tête sans toutefois parvenir à rassembler suffisamment de voix pour former un gouvernement, s’est vu accusé de soutenir la pédophilie en raison de ses idées libérales. Une idée qui, si elle a choqué l’intéressé et plusieurs commentateurs, n’a pas trouvé de contradicteur sur le plateau, poussant Kurdin Viktor à quitter le débat en claquant la porte.

Un événement grave, d’autant plus grave qu’il dépasse le simple destin politique immédiat de Kurdin Viktor puisque c’est la première tentative d’organiser un débat démocratique entre candidats à Peprolov qui s'est trouvée entachée par ces outrances. Pour l’heure, l’accusation de pédophilie reste d’ailleurs au stade de la pure diffamation, aucune enquête n’a été ouverte et de ce qu’on sache, aucun élément ne vient corroborer cette histoire. Nous sommes donc ici face à un pur prototype de panique morale qui dérange parce qu’elle semble non plus seulement émaner des oppositions politiques, mais également des organisateurs des élections et des débats qui possèdent pourtant un devoir de neutralité. Alors ? Dérapage contrôlé ou erreur de débutant dans une démocratie qui se cherche ? Difficile à dire, d’autant plus qu’à part les partisans de Kurdin Viktor, peu sont les membres de la société civile à avoir dénoncé ce coup, les autres candidats, même libéraux, par lâcheté ou par intérêt, semblent en effet avoir préféré garder le silence.

Les prochains sondages en sorti du débat devraient nous en apprendre plus sur l’effet de cette opération médiatique sur les scores attendus du parti Libéral Peprovite qui continue sa lente descente aux enfer, passant de premier parti de Peprolov à troisième voire quatrième dans la course.
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Élections à Peprolov : le parcours (presque) sans fautes d’une démocratie naissante.
Entre souverainisme et représentativité.

Il est sans doute encore un peu trop tôt pour savoir si la transition démocratique de Peprolov est un succès, mais force est de constater que sous l’impulsion des Pharois, notre pays vient enfin d’entrer de plein pieds dans le XXIème siècle ! Finis les discours de propagande, criés au mégaphone par des agents du régime perchés sur des camionnettes rouges, finie la presse sous contrôle et les journalistes muselés par l'Etat, désormais à Peprolov tout va mieux et les libertés chéries peuvent enfin s’épanouir sans entraves ! Cette prospérité renouvelée, cette souveraineté populaire qui parachève véritablement l’ambition communiste révolutionnaire du siècle dernier, cette grande victoire du genre humain, n’oublions pas que nous la devons aussi à nos amis Pharois dont on ne soulignera jamais assez le rôle capital et bienvenue joué dans cette grande transformation humaniste dont a pu profiter notre belle république !

L’enjeu, pourtant, était de taille, et sa réussite se mesure d’autant mieux aux contre-modèles voisins qui, telle une expérience sociale où la plupart des variables auraient été neutralisées, quatre régions d’un même pays pour autant de modèle économiques différents, se comparent et se mesurent. Dans cette compétition qui fait office de vitrine pour le reste du monde, le succès de Peprolov est indiscutablement souligné par les commentateurs internationaux ! Là où Galkovine semble malheureusement stagner en reprenant sans grandes différences l’ancien modèle collectiviste et étatique du Prodnov, Staïglad, pour survivre, a dû faire appel à la financiarisation et bradé ses biens nationaux aux plus offrants. Une réussite de papier, qui, passé l’illusion de la hausse du PIB, dissimule bien grossièrement la perte de souveraineté des Prodnoviens qu’au nom de la médecine libérale, on ampute de leurs membres soi-disant gangrenés pour les revendre aux trafiquants d’organes de la bourse mondial.

Peprolov, à l’inverse, fait figure de corps sain et conserve tous ses membres. Faut-il en conclure que les presciptions économiques sociale-libertaires fonctionnent mieux que la loi dégénérée du marché ? Assurément, en concluent tous les économistes, et à Peprolov nous sommes heureux d’être devenus l’exemple vivant de la réussite souveraine et populaire ! Nos voisins doivent bien nous envier, de l’autre côté de la frontière, où les témoignages se multiplient de Prodnoviens désirant désormais fuir Staïglad, mondialisée au forceps et culturellement dénaturée, pour rejoindre Peprolov qui elle, a su prospérer sans se renier.

Le contre-modèle et les échecs de Staïglad nous font toutefois tirer la sonnette d’alarme quant à la présence de politiciens Cantais sur le sol de Peprolov. Les Pharois se sont-ils honorablement fait discrets pour ne laisser que mieux la place à d’autres peuples du nord ? Il ne faudrait pas que l’humilité de nos amis Albiens se retourne contre nous en faisant un appel d’air à toutes les ingérences du monde. Nous, Peprovites engagés, renouvelons notre confiance au Syndikaali et à notre gouvernement pour protéger notre territoire des appétits voraces de la finance et des impérialistes. Trop longtemps maintenant les rapaces ont cru pouvoir faire du Prodnov leur terrain de jeu mais nous saurons nous défendre contre les étrangers et autres suppôts des puissances coloniales. Ensemble, réaffirmons notre refus de suivre le même chemin que Staïglad qui se vend morceaux par morceaux à la moitié du globe telle une catin de trottoir ! Ensemble, ne cédons pas à l’appel de la facilité en nous bradant sans vergogne. Vive Peprolov, vive le Prodnov libéré des impérialistes, et vive l’amitié prodno-pharoise, seule alternative aux ravages du libéralisme !
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Immigration : question en tension

C’est un sujet compliqué pour la jeune République de Peprolov qui s’apprête à accueillir en ce début d’année 2009 sa première grande vague d’immigration étrangère. Une décision mûrie depuis plusieurs mois en concertation avec les autorités locales, groupes de travail des députés de la Sborka et le pouvoir Pharois, mais qui n’est pas sans inquiéter dans cette région du Prodnov longtemps restée en dehors des routes de migrations classiques et hostile à l’arrivée de populations non slaves. Il faut dire que, forte de plus de cent-trente millions d’habitants, la Lutharovie voisine a pendant des décennies constitué un vivier logique de travailleurs pour les Etats communistes de l'océan du nord dont les flux migratoires contrôlés et l’attribution planifiée des postes de travail a permis d’organiser par le haut le facteur humain comme une variable d’ajustement de l’économie.

Désormais, la dictature est tombée, il n’est donc plus question de disposer des corps des travailleurs comme de simples ressources – du moins officiellement. Les liens avec la Lutharovie, toujours présent, se sont également complexifiés puisque cette-dernière a mis en place une politique de contrôle des migrations assez stricte vis-à-vis de ses ressortissants, de sorte que les ouvriers communistes ne sont désormais plus autorisés à rejoindre des pays libres sans la validation du pouvoir central. Pourtant, Peprolov manque de mains. Si elle souhaite continuer à pouvoir soutenir sa croissance, tous les signaux vont dans le même sens : sans apports d'une force de travail venue de l’étranger la jeune République pourrait rapidement s’asphyxier.
Bien que des travailleurs originaires du Pharois Syndikaali aient pu, dans un premier temps, aider aux travaux de reconstruction du pays, notamment au niveau des chantiers navals qui sont le poumon économique de la région, le Syndikaali manque lui aussi de bras et ne peut combler à lui seul tous les secteurs en tension du Prodnov.

Il faut dire que si la République de Peprolov souffre d'un manque de travailleurs qualifiés, ce que les formations éclaires et experts d’Albigärk tentent de palier, c’est avant tout d’ouvrier, de manutentionnaires et d’ingénieurs dont a besoin la région. Massivement urbanisée en raison de ses activités commerciales et de service sous le précédent régime, Peprolov n’a été qu’une région ouvrière à la marge, principalement concentrée autour du port et des activités sur les docks, et plus anecdotiquement dans sa campagne. L’agriculture y est demeurée vivrière et traditionnelle, sous exploitée en comparaison d’autres zones plus fertiles, les fermiers et paysans sont surtout restés en dessous des radars de l’administration communiste, occupée à gérer des masses de travailleurs concentrés autour des activités à plus forte valeur ajoutée.

L’apport de bras est donc une bonne chose pour Peprolov qui cherche à regagner une forme d’autonomie, au moins alimentaire. Sa relativement faible population (environ deux millions d’habitants) est autant un avantage qu’un inconvénient : le taux de chômage est faible et la population globalement qualifiée, mais plusieurs secteurs d’activité du primaire et du secondaire tirent la langue et la République se retrouve obligée d’importer massivement.

Reste que dans une société longtemps demeurée refermée sur elle-même, l’arrivée massive d’étrangers non-slaves inquiète. Si en théorie Peprolov peut s’appuyer sur l’héritage communiste qui a longtemps prôné l’internationalisme, dans les faits tout reste encore à prouver sur l’authenticité de l’ouverture d’esprit des Peprovites. Une ouverture d’autant plus contestée que les questions d’identité et d’immigration, bien que restées marginales pendant la campagne législative, ont tout de même refait assez aisément surface, portée par le Parti d’Union Peprovite qui a accès sa communication sur le danger de dénaturer l’âme slave et l’organisation sociale traditionnelle de la région. Dans une moindre mesure, c’est une rhétorique reprise par le Prodnov Uni ! pour qui les questions de souveraineté sont centrales.
Avec une si faible population, la venue à Peprolov de ne serait-ce que quelques milliers d'étranger, pourrait suffire à déstabiliser le pays, a fortiori si ceux-ci ont vocation à être naturalisés. Une solution de compromis a été pour le moment de ne procéder qu'à des naturalisations pharoises, de sorte de préserver une distinction entre les étrangers et la population prodnovienne originelle.

En vérité, la question de l’immigration, si elle répond dans l’immédiat à un besoin incontestable de main d’œuvre, a également une portée très symbolique dans un pays largement acquis à la cause de la réunification de la région. En effet, faire appel à une main d’œuvre étrangère, n’est-ce pas tacitement commencer à accepter l’idée que Peprolov doit s’autonomiser ? soit, un renoncement à réunifier à court termes la région, ce qui aurait permis de pourvoir les besoins en travailleurs avec des frères et des sœurs prodnoviennes ?
C’est sans doute cette considération qui explique la réticence des partis, y compris de gauche, à clamer leur soutien à l’arrivée massive d’étrangers sur le territoire. Une décision dont la responsabilité est donc imputée aux Pharois, ce qui semble arranger toute la classe politique peprovite pour faire passer la pilule auprès des électeurs.
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Le soutien cantais au Prodnov Uni ! lui permet de se démarquer

Assistons nous à une inversion des dynamiques ? Alors que seulement huit jours nous séparent désormais du vote, le parti Prodnov Uni ! porté par son leader, Kanalin Gavril Igorevich, vient de réussir une percée en dépassant enfin son adversaire direct Malyshev Alexei Stanislavovich du Parti Communiste Républicain du Prodnov. Une envolée que l’on peut assez sûrement attribuer aux liens ouvertement affichés par Igorevitch avec des puissances étrangères, qui ont achevé de convaincre l’électorat de droite que le Prodnov Uni ! était le vote utile pour voir triompher leurs idées.

En réussissant l’exploit de passer d’un score estimé de 25 à 29% des suffrages en l’espace de cinq jours, c’est la plus forte croissance constatée depuis le début des élections. Sera-t-elle suffisante pour remporter la victoire cependant ? Difficile à dire à ce stade, une chose est néanmoins certaines : l’affrontement pour le contrôle de la Sborka a plus que jamais pris l’allure d’un duel entre deux hommes, radicalement opposés. Les partis associés au centre, le Parti Libéral Peprovite et le Parti Communiste Réformiste ont tous deux du plomb dans l’aile en comparaison de leurs scores honorables aux élections précédentes et ne cessent depuis de chuter malgré d’occasionnels espoirs de rebond.

Plus qu’ailleurs, le vote utile est un facteur particulièrement crucial pour comprendre les dynamiques électorales à l’œuvre à Peprolov. L’électorat peu habitué à la démocratie est très volatile et il n’y a pas de culture des partis qui permettrait un attachement fort pour une formation politique en particulier, à l’exception peut-être du GMDO qui de fait conserve une base électorale relativement solide et est la seule formation à ne pas s’effondrer, malgré des scores moyens.

On pourra toutefois s’interroger sur la tentation des électeurs à se concentrer sur peu de partis sachant que les élections se font à la proportionnelle et que dans tous les cas, des coalitions seront nécessaires pour l’emporter. Interrogé à ce sujet, le politologue Kirigin Kazimir Vladimirovich attribue ces réflexes électoraux à la culture autoritaire qui s’est imposée au Prodnov lors de ces dernières décennies :

« Le débat, la confrontation d’idées sont des choses qui nous ont longtemps été étrangères ou réservées à une petite élite d’intellectuels à l'intérieur du Parti Communiste. Le concept même de laisser cohabiter différents courants politiques au sein d’un même pays a quelque chose d’étrange, l’idée première qui est très ancrée dans la population c'est de se dire que ceux qui ne partagent pas la vision du gouvernement sont des traîtres potentiels, qu’ils vont chercher à saboter le pays de l’intérieur. Cela a quelque chose d’effrayant, de mener un pays qui n’est pas uni derrière un homme fort. Les Peprovites sont habitués à la présence d’une figure charismatique et stable, en changer tous les cinq ans sur un simple caprice, c’est un peu farfelu comme manière de faire. »

Mais selon lui, on peut également expliquer ce phénomène par le traumatisme de la fracturation du pays, et de l’échec de la Sborka à former une majorité lors des dernières élections. Cela a vraissemblablement rendu les Peprovites frileux à l’idée d’assumer leurs divisions internes pour ensuite entamer une utopique réconciliation post-élections, au nom des valeurs démocratiques, comme on peut le voir dans d'autres pays. Donner un haut score à un candidat victorieux c’est forcer le reste de la population à reconnaitre la légitimité des valeurs et du projet qu’il porte. C'est étouffer dans l’œuf les braies d'une nouvelle guerre civile : pas question de se déchirer à nouveau, et certainement pas au nom de la « démocratie », un concept qui demeure encore assez flou dans l’esprit de nombreux électeurs.

« Sans dire qu’il s’agit d’élire un nouveau dictateur, je pense que les Peprovites ont tout simplement besoin d’un cap clair auquel se raccrocher. Faire nation de nouveau, malgré la fracturation du territoire. L’incertitude politique est aussi angoissante que la menace de la reprise du conflit militaire, finalement, moins que des idées, les électeurs souhaitent se doter d’un chef et d’une vision, peu importe les détails de cette-dernière. On voit dans ces réflexes les limites de la culture démocratique peprovite importée un peu artificiellement par les Pharois. »

C’est donc une bataille de popularité qui se dessine entre le Prodnov Uni ! et le Parti Communiste Républicain du Prodnov. Reste qu’à la fin, sauf à atteindre le score improbable de plus de 50% des voix, il faudra former une coalition pour espérer gouverner. Espérons que les électeurs ne seront pas trop surpris en découvrant que leur champion victorieux devra de toute façon faire des concessions…
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A cinq jours du vote, le débat bouleverse définitivement les équilibres

C’était prévisible, mais la chute n’en reste pas moins difficile. Le Parti Libéral Peprovite, pourtant sorti premier aux dernières élections, s’effondre suite aux accusations de pédophilie portées contre son leader, Kurdin Viktor Savelievich, qui a décidé de quitter le plateau en plein direct. Si certains de ses partisans ont dénoncé à grands cris une manipulation médiatique pour décrédibiliser leurs idées, il n’en reste pas moins qu’un certain nombre d’électeurs semblent désormais se détourner du PLP. En résulte une forte progression du Prodnov Uni ! qui semble capitaliser sur la confusion de l’électorat de Savelievich, radicalement anti-communiste.

Toutefois, le report n’est pas si automatique qu’on pourrait l’imaginer et beaucoup de voix se perdent dans la nature ou suivent des chemins étonnants, comme un report inattendu de certains électeurs vers le Parti Communiste Réformiste mais également vers le Parti Républicain Communiste du Prodnov. Preuve s’il en fallait que les identités politiques des Peprovites sont loin d’être gravées dans le marbre et que les critères présidant au vote échappent aux logiques habituelles des sociétés démocratiques.

En résulte qu’à j-5, le PLP chute à 10% d’intentions de vote, un score presque deux fois plus faibles qu’aux précédentes élections. Le Parti Communiste Réformiste grimpe de deux points jusqu’à 12%, le Groupement Militaire de Défense et d’Offense grapille également un point et monte à 11%, le plus haut score qu’on ait attendu de lui. Le Parti du XXIème siècle stagne pour sa part à 3% d’intentions de vote, preuve peut-être que la radicalité de ses idées et que le comportement de son leader, Alexandrov Damir Valerianovich, a pu inquiéter les électeurs libéraux qui ne se sont pas reporté sur lui. En tête, le Prodnov Uni ! monte à 31% d’intentions de vote, immédiatement talonné par le Parti Républicain Communiste du Prodnov, un point derrière lui.

Le Parti d’Union Peprovite, quant à lui, continue sa chute à 2% d’intentions de vote, ce qui s’explique peut-être par la prestation jugée majoritairement « confuse » par les télespectateurs. Même verdict pour le Parti Socialiste Peprovite d’Entsky Kvetoslav Vitalievich dont la prestation télévisée n’a pas convaincu et qui tombe à 1% d’intentions de vote.

A ce stade, les différentes formations politiques ne peuvent plus qu’en appeler au vote utile, ou au contraire tenter de remettre en avant les valeurs qu’elles défendent pour se démarquer des gros candidats. Si, nous le rappelons, la constitution d’un gouvernement est conditionnée au fait de posséder une majorité à la Sborka, celle-ci ne pourra s’obtenir qu’en ayant recours aux coalitions électorales, faute d’une majorité de députés acquis à un unique parti. Le fait d’arriver en tête est assurément une victoire symbolique, mais elle ne conditionne en rien la prise de l’Etat.
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Elections à Peprolov : les conclusions du Grand Débat National

Les enquêtes ont tourné toute la nuit et toute la journée de mercredi, les résultats du Grand Débat National ont été quantifiés grâce à plusieurs enquêtes d’opinions pour finalement nous permettre de savoir qui en est sorti vainqueur ! Ci-dessous, une infographie représentant les dénominatifs ressortant majoritairement pour qualifier chacun des candidats :

Une première chose à retenir, contrairement à ce qu’on aurait pu attendre, les candidats les plus radicaux sur le spectre politique ne sont ni plus ni moins jugés négativement que les candidats plus centristes. Une conséquence sans doute de la culture politique prodnovienne, assez autoritaire, mais qui explique que des formations politiques ayant joué la carte de la modération n’aient pas su tirer leur épingle du jeu et ce malgré une communication tentant de diaboliser les extrêmes.

Dans le détail à présent, sans surprise, le GMDO suscite des réactions assez contrariées. S’il est majoritairement jugé inquiétant en raison de ses prises de positions ouvertement agressives et militaristes, ils sont également nombreux à lui faire crédit d’être solide sur ses convictions. Plus important, il est le seul candidat à véritablement convaincre chez les électeurs désireux de reprendre sans tarder les hostilités au Prodnov, un semi-échec pour le parti Prodnov Uni ! jugé moins digne de confiance. On peut donc expliquer le score honorable du GMDO par sa capacité à rallier derrière lui une frange minoritaire mais très mobilisée d’électeurs.

Le PRCP (dans l’ordre) semble pour sa part accumuler un capital sympathie assez important, notamment en raison du jeune âge de son représentant, Malyshev Stanislavovich. La mention de sa jeunesse revient de manière assez récurrente ce qui semble autant jouer pour lui que contre lui. Jugé charismatique et pragmatique, les électeurs semblent toutefois lui imputer une certaine naïveté. On voit toutefois que les sentiments qu’inspire le PRCP sont assez ambiguës eux aussi, ainsi si certains le considère comme inapte à gouverner, d’autres préfèrent l’attaquer sur une potentielle fourberie ou de l’hypocrisie. Les accusations de Krayevsky Lavr Yanovitch (GMDO) quant au fait que Stanislavovich n’ait pas fait son service militaire ont manifestement marqué les esprits. Reste que la multiplicité des angles d’attaques – parfois contradictoires – dont fait l’objet le PRCP pourrait jouer en sa faveur, en rendant confus les coups portés par ses adversaires. Enfin, en témoignage le qualificatif de « bourreau » revenant fréquemment, le PRCP a réussi à s'imposer comme l'héritier du précédent régime, ce qui joue autant en sa défaveur que peut contribuer à le légitimer dans la course.

La critique est beaucoup plus unanime contre Entsky Kvetoslav Vitalievich du PSP qui, malgré une petite base d’électeurs acquis à ses idées, n’est pas parvenu à convaincre. En cause, un vocabulaire technique et une élocution difficile qui ont fait ressortir son âge avancé. Qualifié de dogmatique, les électeurs l’ont jugé incapable de se remettre en question et tournant en boucle sur ses idées ce qui, dans le cadre d’un système nécessitant une coalition entre les formations politiques, rend difficile d’appréhender l’avenir d’un gouvernement où participerait le PSP.

Beaucoup plus dithyrambiques sont les qualificatifs adressés à Krasnov Leontiy Vyacheslavovich du PCR, ce qui peut sans doute contribuer à expliquer son rebond tardif suite au débat. Les mots utilisés sont globalement positifs même si l’électorat ne semble pas avoir pardonné le fait que Vyacheslavovich, officier dans l’armée rouge, ait rendu les armes si tôt. Une critique qui ne semble pas toucher Yanovitch, lui aussi militaire, mais qui a fait de la reconquête un axe programmatique majeur. Jugé sympathique et franc, on note toutefois que le PCR paie son engagement en faveur d’un modèle libertaire et alternatif qui vient contraster avec les formations plus dures du reste de l’échiquier politique. Jugé mou, son orientation sexuelle semble également intéresser les électeurs qui paraissent associer la douceur de Vyacheslavovich avec une appétence pour le sexe mâle.

Axant sa prestation sur son franc parler qui peut aller jusqu’à l’injure, Alexandrov Damir Valerianovich du Parti du XXIème siècle peine à convaincre ceux qui ne sont pas déjà convaincus. Si son charisme a été reconnu comme un point fort de sa personnalité, il n’en reste pas moins que celle-ci inquiète majoritairement les électeurs qui ont décidé de sanctionner le P21 dans les sondages. Il est toutefois intéressant de noter que si le qualificatif de « fou » revient à plusieurs reprises, c’est celui « d’utopique » qui est majoritairement mis en avant, ce qui semble indiquer que les ambitions de Valerianovich ne sont pas forcément rejetées, mais jugées irréalisables. Une nuance importante pour le P21 qui devra en tirer les conclusions qui s’imposent pour les derniers jours de la campagne.

Au centre de l’échiquier politique, la débâcle du PLP est immédiatement perceptible, les accusations de pédophilie portées contre son leader, Kurdin Viktor Savelievich, ont frappé l’opinion publique qui n’a principalement retenu que cela de sa prestation. Bien qu’une partie conséquente de l’électorat semble continuer à s’attacher au programme libéral de Savelievich, ce qui explique que le PLP se maintienne à 10% d’intention de vote malgré sa piètre prestation en débat, il n’en reste pas moins que son candidat devra traîner cette bourde jusqu’à la fin de la campagne qui s’annonce difficile.

Majoritaire dans les sondages, le Prodnov Uni ! paie toutefois son opportunisme et un certain manque de convictions sur des questions importantes. Si son leader, Kanalin Gavril Igorevich, a su séduire les téléspectateurs grâce à son franc parler, nombreux ont été ceux qui ont pointé du doigt un certain double-discours tenté de ménager la chèvre et le chou. Une position que le PU! tenait aisément en meeting mais qui s’est vue lors du débat, où les thèmes s’enchaînent les uns après les autres ce qui révèle des contradictions. En résulte le qualificatif de « fourbe » qui, contrairement à ce qu’on pourrait penser, n’est pas forcément totalement négatif dans une société guidée par le pragmatisme et ayant le sentiment d’être en danger. Un candidat débrouillard, y compris lors des élections, pourrait ainsi s’attirer la sympathie des électeurs, d’autant plus que les valeurs communistes héritées du Prodnov ont eu tendance à bannir les considérations morales lorsqu’il s’agit de faire des choix politiques.

Enfin, Alexandrov Rasim Vadimovich, ne convainc pas. Ses partisans attribuent la sanction des téléspectateurs à la trop grande intelligence de leur champion incompris, reste que pour une majorité de la population le discours du candidat du PUP n’est pas passé, jugé « fou », « illuminé » ou tout simplement « prétentieux ». Le racisme, notamment, n’est pas passé, preuve en est que malgré le caractère autoritaire de l’ex régime communiste du Prodnov, certaines valeurs internationalistes ont su infuser au sein de la population qui rechigne encore à considérer le prolétaire étranger comme autre chose qu’un camarade.
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A j-3, le soutien Loduarien peut-il bouleverser la fin de la campagne ?

Si les adversaires du communisme n’ont pas hésité à fustiger « une intervention de dernière minute honteusement opportuniste », les factions rouges et plus précisément Malyshev Stanislavovich, candidat du Parti Républicain Communiste du Prodnov, ont salué leurs soutiens internationaux. « Une preuve que l’ambition internationaliste n’est pas morte » a déclaré le jeune leader du PRCP devant les caméras. « Nous avons les moyens de notre programme. »

Un soutien qui est de nature à rassurer un électorat plongé en plein doute quant à la viabilité politique des promesses du communisme, à l’aube du nouveau siècle. Si la Loduarie ne fait pas forcément figure de grand succès pour les droits humains, tout comme le Kronos et la Loduarie, il n’en reste pas moins que l’électorat communiste traditionaliste, de toute façon peu intéressé par ces questions, a vu une preuve que Peprolov pouvait jouer ses cartes sans craindre d’une part une invasion de Staïglad, ou une annexion pharoise.

La viabilité du projet communiste au Prodnov s’en trouve renforcé, et le discours pragmatique et décliniste des nationalistes, lui, s’érode légèrement. Une tendance qui se retrouve dans les sondages puisque le PRCP vient de nouveau de passer au-dessus du Prodnov Uni ! avec 32% d’intentions de vote, là où son rival immédiat perd un point dans les sondages. Pas de quoi le mettre hors course cependant, le secret des urnes est seul capable de trancher cet affrontement qui nous tient en haleine depuis maintenant plusieurs mois.

Chez les autres candidats, passé le choc du débat, le Parti Libéral Peprovite semble se relever timidement et gagne un point dans les sondages ce qui le place au même niveau que le GMDO resté stable. Le Parti Communiste Réformiste, en revanche, qui faisait l’objet d’un certain dynamisme, s’effondre à nouveau, sans doute au profit du PRCP qui assume une ligne plus dure. Les trois plus petits candidats restent stables pour leur part.

Bien qu’il fasse l’objet de débats de dernière minute, le soutien Loduarien – y compris financier – arrive un peu trop tardivement pour permettre d’avoir un impact sur le long termes, d’autant plus que les médias devront cesser de communiquer à partir de samedi sur les élections, afin de laisser à la population la tranquillité de se décider seule sur le bulletin qu’elle souhaitera glisser dans l’urne dimanche. Le Prodnov Uni ! aura bien tenté de dénoncer « une tentative d’ingérence des communistes autoritaires », mais clairement il semble que l’opinion publique n’en soit plus là, d’autant que de telles accusations sont assez malvenues venant d’un parti ayant serré la mains des Cantais une semaine au paravent.

Que des partis politiques soient soutenus par des pays ou des acteurs étrangers n’est donc plus vraiment tabou aux yeux des électeurs qui prennent acte que pour peser à l’international, la République de Peprolov aura besoin d’alliés.
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Fin des élections : Peprolov se dote d’une nouvelle Sborka !

(les résultats officiels se trouvent en bas de l'article)

C’est la fin d’un suspens long de plusieurs mois et les sondages, à quelques variations près, ont su estimer assez efficacement les tendances de fonds traversant la société peprovite. Avec trente-trois députés, c’est le Parti Républicain Communiste du Prodnov qui sort gagnant de son duel face au Prodnov Uni !, bon deuxième avec trente-et-un députés. Ces deux formations politiques ont su tirer leur épingle du jeu en insistant sur leurs radicalités respectives et s’imposer face à des candidats plus classiques qui avaient pourtant attiré la confiance des électeurs lors de la première élection en 2008. Le Parti Libéral Peprovite paie une campagne difficile et son incapacité à fédérer une coalition autour de ses idées ce qui l’a contraint à l’impuissance. Même constat pour le Parti Communiste Réformiste qui, malgré un soutien du Syndikaali, n’a pas su convaincre autour de son projet libertaire.

Les « petits » candidats ont également tous fait les frais du vote utile, en constate les dynamiques descendantes de ces-derniers au profit de deux pôles majoritaires, incarnés par le PRCP et le PU!. Dans la mêlée, le GMDO fait également un score honorable qui lui permettra peut-être de participer à une coalition des partis communistes.

S’il n’y a qu’une seule information à retenir aujourd’hui, c’est que, comme attendu, aucune formation politique n’a obtenu la majorité absolue à la Sborka et que celui ou celle qui voudra gouverner devra donc s’allier avec d’autres partis plus petits, capables de lui apporter les cinquante députés nécessaires pour constituer un gouvernement. D’hors et déjà, deux pôles apparaissent naturellement autour, d’une part, des communistes autour du PRCP, et d’autre part des capitalistes autour du PU!. Si la gauche semble à première vue en meilleure posture pour regrouper assez de députés pour former un gouvernement, il n’est cependant pas certain qu’elle y parvienne. Les petites formations politiques, bien que défaites, exigerons un programme commun pour apporter leurs voix au gouvernement et c’est une période de négociation qui commence donc à partir d’aujourd’hui.

Du côté de la droite, les choses sont plus complexes car sans le soutien du Parti Communiste Réformiste, renvoyé au centre de l’échiquier, il sera impossible de constituer un gouvernement. Un soutien relativement improbable tant les idées libertaires du PCR s’opposent à celles beaucoup plus nationalistes du PU! et ce sans parler du Parti du XXIème siècle qui a annoncé refuser toute coalition de principe. La seule stratégie viable pour le Prodnov Uni ! et les anti-communistes est donc de semer la zizanie au sein du camp communiste, en jouant notamment sur la conflictualité entre les prises de position autoritaires du GMDO et du PRCP avec celles du PCR, afin, au pire, de rendre la Sborka instable pour pouvoir passer des lois en minorité, au mieux de provoquer de nouvelles élections – les troisièmes. Un pari risqué car les Peprovites ont déjà quelque peu déserté les urnes par rapport au précédent suffrage où la participation s’élevait à 62%. Aujourd’hui, elle n’est plus que de 51%, soit une baisse de 11 points en moins d’un an.

Des chiffres qui s’expliquent par le manque de culture démocratique des Peprovites, de la lassitude pour la campagne et plus généralement un manque de sentiment de légitimité des électeurs pour faire entendre leurs voix, habitués pour la plupart à ce que les penseurs et économistes du Parti Communiste décident à leur place des meilleurs politiques à appliquer pour le pays. Un enjeu pour la nouvelle Sborka pourra donc être de remobiliser l’électorat et la participation citoyenne, afin de légitimer le pouvoir démocratiquement élu. Reste qu’il n’est pas certain que cela soit dans les plans du prochain gouvernement, les candidats sceptiques et antidémocrates s’étant illustrés tout du long de la campagne face à leurs adversaires jugés trop mous et frileux à l’idée de prendre des mesures radicales pourtant nécessaires au pays.

Si les tractations ont déjà commencé entre les partis pour former une coalition gouvernementale, une chose toutefois est certaine : le nouveau premier ministre est désormais Malyshev Alexei Stanislavovich qui, arrivé en tête des suffrages, peut revendiquer ce poste même en l’absence de gouvernement. Une position toutefois fragile puisque s’il ne se révèle pas en mesure de constituer une majorité d’ici la fin du mois de février 2009, il pourra être la cible d’un vote de destitution et perdre sa place, ce qui était arrivé à Kurdin Viktor Savelievich, un mois seulement après la « victoire » du Parti Libéral Peprovite en 2008. Le pays se retrouverait alors une fois de plus sans gouvernement, ce qui pourrait pousser le président de la République à dissoudre la Sborka une fois de plus.

Tous les jeux ne sont pas joués, loin de là, mais une chose est au moins certaine, les équilibres politiques de Peprolov se dessinent à présent plus clairement et constitueront la base sur laquelle se construira la future politique de la République, pour les cinq prochaines années.

voir les résultats


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Malyshev Alexei Stanislavovich a été reçu au quartier général de l'armée rouge ce matin

Si les festivités continuent de se prolonger dans les rues de Peprolov pour les plus enthousiastes, Malyshev Alexei Stanislavovich, lui, ne semble pas décidé à perdre de temps dans sa quête pour constituer un gouvernement. Il faut dire que si les résultats d’hier avaient sans conteste un parfum de victoire, aucun parti ne s’est démarqué suffisamment pour remporter à lui seul un majorité à la Sborka et le spectre d’un blocage institutionnel plane désormais au-dessus de la tête du fraichement élu Premier Ministre.

Sitôt nommé par le Président de la République, le leader du Parti Républicain Communiste du Prodnov s’est mis en marche pour rencontrer les deux formations politiques qui détiennent aujourd’hui la clef du gouvernement : le Parti Communiste Réformiste, battu dans les urnes mais fort d’une dizaines de députés, et le Groupement Militaire de Défense et d’Offense, le collège de l’armée rouge, qui dispose également d’une douzaine d’élus. Seule, aucune de ces formations politiques n’a de poids suffisamment pour atteindre les cinquante-et-une voix nécessaires à la Sborka, leur alliance sera donc décisive dans la constitution d’un gouvernement de coalition. Le Parti Socialiste Peprovite qu’on imaginait à un moment pouvoir servir de force d’appoint à une coalition rouge est finalement hors-jeu, ne disposant que d’un unique député, Entsky Kvetoslav Vitalievich lui-même, sa voix n’est pas nécessaire pour former une majorité et les trois autres partis pourront donc se passer de lui faire des concessions.

A 11h, Malyshev Alexei Stanislavovich s’est donc rendu au Quartier Général de l’armée rouge de Peprolov où il a été reçu par les officiers et par Krayevsky Lavr Yanovitch, le leader du GMDO, élu député et adversaire dans les urnes. L’heure est toutefois à la réconciliation, ou tout du moins à la négociation car malgré leurs inimités et les coups bas portés pendant la campagne, le PRCP et le GMDO savent tous deux que les électeurs leurs pardonneraient difficilement d’avoir échoué à trouver un compromis. Un échec qui serait d’autant plus dur à encaisser que le succès électoral de leurs deux formations politiques tient en partie au rejet du fonctionnement de la démocratie représentative qu’ils ont vivement critiqué ces derniers mois. Élu en réaction à l’incapacité des démocrates à former un gouvernement, le PRCP et le GMDO ont chacun mis en avant la nécessité d’incarner une autorité forte et inflexible face aux défis à venir. Si dès la première embûche il leur arrivait de trébucher, le symbole serait assez catastrophique pour eux et casserait sans aucun doute leur dynamique en vue des prochaines élections anticipées.

Reste que le Premier Ministre a été reçu dans les formes et avec les honneurs. On sait l’armée rouge attachée au respect du protocole et Krayevsky Lavr Yanovitch, bien qu’élu de l’opposition, a accueilli son rival d’un salut militaire tout à fait réglementaire. Faut-il y voir un premier pas vers une réconciliation ? Pour l’heure, difficile à dire, les deux hommes sont toujours en négociation. Des négociations d’autant plus compliquées que Malyshev Alexei devra ensuite en mener également avec Krasnov Leontiy Vyacheslavovich, le leader du Parti Communiste Réformiste, qui s’est à plusieurs reprises fortement opposé au programme autoritaire du GMDO.

En définitive, moins que de se réconcilier avec ses adversaires, le véritable enjeu pour Malyshev Alexei sera de les réconcilier entre-eux.


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Accueil martial pour le Premier Ministre dans la cour du 7 rue de la Révolution, où se trouve l'entrée du quartier général de l'armée rouge.
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Le premier ministre de la République de Peprolov poursuit son opération de séduction visant à recueillir 51 voix à la Sborka peprovite

Les négociations se poursuivent jusque tard dans la nuit pour Malyshev Alexei qui, sitôt son entrevue avec le GMDO terminée s’est rendu au QG de campagne du Parti Communiste Réformiste y rencontrer Krasnov Leontiy. Les deux hommes sont à cette heure toujours en pleine entrevue alors que 23h viennent de sonner. Quel que soit le résultat de ces discussions, il semble évident que l’objectif est au moins de faire savoir Peprovites que tout est mis en place pour former un gouvernement.

Du côté de l’opposition, pour l’heure, les réactions sont disparates. Entsky Kvetoslav Vitalievich a pris la parole ce matin en se disant prêt à gouverner aux côté du Parti Républicain Communiste du Prodnov, coup de fil qui aux dernières nouvelles se fait attendre. Fort d’un seul élu, son parti, le Parti Socialiste Peprovite, ne peut prétendre réellement peser dans la balance autrement qu’en se faisant confier un ministère. Sinon, malgré sa bonne volonté, Entsky Kvetoslav pourrait bien se retrouver de fait propulsé dans l’opposition.

Dans une conférence de presse adressée à ses électeurs, Alexandrov Rasim Vadimovich, la tête d’affiche du Parti d’Union Peprovite, s’est fendu d’un discours fleuve où il a notamment accusé l’âme slave d’être en danger et le péril mortel que représentait à ses yeux la résurgence du communisme au Prodnov.

Kurdin Viktor Savelievich, ex-premier ministre, s’est pour l’heure muré dans le silence.

Alexandrov Damir Valerianovich, le chef du Parti du XXIème siècle, s’est pour sa part rendu à Peprolov-port sans communiquer à la presse, où il s’est entretenu avec les organisations syndicales des travailleurs du chantier naval qui ont formé le gros de son électorat, les enjoignant à « demeurer libres ».

Comme on pouvait s’y attendre, c’est Kanalin Gavril Igorevich, dont le parti Prodnov Uni ! est arrivé second en termes de nombre de voix, qui a le plus communiqué à la suite de sa défaite. Sans doute conscient que la possibilité de devoir retourner aux urnes dans quelques mois est loin d’être mineure, il a félicité ses troupes et ses électeurs pour s’être offert « un score historique au Prodnov », saluant la résurgence en force d’une pensée de droite nationaliste, dans un pays « depuis des décennies miné par le communisme ». Il a également appelé les autres formations politiques à faire bloc autour de lui afin de constituer son propre gouvernement. Une ambition théoriquement réalisable, mais qui nécessiterait pour cela de recevoir le soutien d’une des deux formations communistes avec lesquelles s’est entretenu Malyshv Alexei aujourd’hui. Autant dire que ce-dernier a sans cherché à leur donner des gages pour s’assurer de leur fidélité.

Il reste encore plusieurs jours avant la fin du mois de février et les jeux sont loin d’être fait. La constitution du gouvernement de la République de Peprolov est sans doute partie pour nous faire patienter encore quelques temps…


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A gauche, Krasnov Leontiy Vyacheslavovich, à la tête du Parti Communiste Réformiste ; à droite, Malyshev Alexei Stanislavovich, leader du parti Républicain Communiste du Prodnov et premier ministre peprovite.
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