[Ministère des Affaires Étrangères] Secrétériat des Affaires Etrangèrent - Page 2

Cher monsieur,

Votre confiance nous honore et je tâcherai de me montrer aussi objectif que possible dans cette affaire au demeurant tragique, et ce malgré le chagrin qui m'assaille à penser aux victimes qui auraient pu être épargnées si la communauté internationale était intervenue à temps pour maîtriser les évènements.

Le Pontarbello est en effet connu pour avoir assassiné de sang froid plusieurs ambassadeurs étrangers envoyés sur place pour parlementer avec lui. Aujourd'hui ce territoire dont le gouvernement a été qualifié de terroriste n'est reconnu par personne d'autre que la Fédération d'Alguarena qui pactise avec lui pour des raisons économiques, et quelques entreprises étrangères profitant du musellement du mouvement ouvrier pour faire du profit au détriment de la population locale.

Après consultation du Capitaine Ilmarinen, des services secrets pharois, et du ministère de la Défense territoriale, ces-derniers m'ont donné le feu vert pour partager avec vous les documents du dossier pontarbellois en notre possession. Certains sont publics, d'autres le sont moins.

• Vidéo des forces du Pontarbello exécutant froidement plusieurs civils dont quatre ambassadeurs (Hafenois, Mundiste, Listonien et Pharois) après que ceux-ci aient souhaité engager des pourparlers
• Attaque militaire contre un territoire pharois souverain sans tentative de diplomatie
• Soutien affiché du Pontarbello au terrorisme d'extrême droite et appel à la guerre civile dans les démocraties lusophones
• Ecrasement des syndicats et des travailleurs pour mettre en place un paradis fiscal à vos portes
• Renforcement de l'influence religieuse conservatrice pour légitimer la dictature
• L'invasion du Pontarbello par des mercenaires alguarenos ayant mené à l'investiture du dictateur

Il me manque encore je le confesse certains documents Kah-Tanais qui éclaireront sous un jour plus sombre les évènements de la guerre civile pontarbelloise, l'exécution de l'administration coloniale et des exactions commises par le Pontarbello et l'Alguarena contre des soldats au mépris du droit de la guerre. Toutefois il s'agit là à nouveau de dossiers classifiés, je ne peux que vous encourager à demander l'ouverture de certains archives au Grand Kah.

Concernant l'ambassade pontarbelloise, il s'agit de la jouer finnement. A votre place, je refuserai son installation. Le pays n'a pas d'autre légitimité que le sang qu'il fait couler et il serait assez mal vu par la communauté internationale de pactiser avec un Etat terroriste. Il suffit d'ailleurs d'évoquer le manque de sécurité des ambassadeurs et du personnel pour cela, vu le passif de la dictature, personne ne trouvera cela étrange.
Il vous sera plus compliqué de refuser une ambassade de l'Alguarena, malgré ses crimes, ce pays parvient grâce au poids de ses armées à garder une forme de respectabilité chez certaines nations du monde.

La discrétion n'est pas tant de faire le mort que de ne pas donner de prétexte à votre voisin pour vous envahir. Je ne saurai par exemple que vous déconseiller de faire des manœuvres au sud. Le Pontarbello essaye encore de s'acheter une dignité pour faire oublier ses crimes et de fait, se lancer dans l'invasion d'un autre pays n'arrangerait pas son cas. A priori vous n'avez donc rien à craindre tant que vous ne lui donnez pas les outils pour justifier une attaque ou du terrorisme.

N'oubliez jamais que le pays s'appuie sur des mercenaires et est coutumier des opérations sous faux drapeau, d'où l'importance de sécuriser la région en renforçant votre force de frappe et l'efficacité de vos services secrets.

A ce sujet - mais je comprendrai que vous préfériez peut-être vous adresser à des nations plus proches de vous - le Capitaine Ilmarinen me fait vous dire que la C.A.R.P.E., notre agence de renseignement extérieur, était disposée à vous fournir des conseillers et des agents, ayant déjà des opérations de reconnaissance dans la région, nous coordonner avec vos équipes et des informateurs sur place pourrait s'avérer bénéfique à terme.
La proposition reste ouverte, sentez vous tout à fait libre de la refuser, en matière de politique de défense chaque décision doit être pesée.

Cher monsieur,

Une attitude sage est toujours d'écouter les deux parties. J'ajouterai même que dans votre cas, il existe une troisième voix : celle de la neutralité. Certains pourraient parler de lâcheté, mais je ne porte pas de jugement moral. Il n'est pas de la responsabilité de tous de partir en croisade contre les dictatures. La politique est affaire de pragmatisme et lorsque la menace est proche, il faut parfois savoir composer avec les outils à sa disposition.

Sachez que je ne vous demande et demanderai jamais de prendre position pour telle ou telle version. Je vous livre la notre, celle des Pharois, de leurs morts, et des otages toujours détenus au Pontarbello.

J'ajouterai cependant une chose : si les mots peuvent mentir, les actes, eux, ne mentent pas. Des hommes désarmés sont tombés sous les balles, il y a des cadavres d'innocents dans cette jungle. Voilà au moins une chose que toute la mauvaise foi ne pourra effacer. On enterre les corps, mais pas leur mort.

Cher monsieur,

La vérité est souvent froide, mais il vaut mieux une vive douleur qui mette en garde que la caresse vicieuse du poison du mensonge. Au moins vous voici prêt à agir, en toute connaissance de cause.

Puisque nous parlons désormais en toute connaissance du danger, je me permets de vous assurer qu'il n'y a pas meilleur moyen d'attenter à la sécurité de vos concitoyens qu'en agissant de manière trop frontale. La subtilité et la prudence sont autant de boucliers que les missiles et les canons.

Néanmoins si vous souhaitez vous engager plus en avant dans cette affaire, je pense que nous pouvons effectivement travailler ensemble. Le gouvernement que je représente ne cherche pas la vengeance, mais nous avons des concitoyens enfermés dans ces prisons et comptons bien agir prochainement pour les en faire sortir. Votre aide pourrait nous êtres précieuse, si vos services acceptaient de collaborer avec les notre.

Sur votre accord, je peux informer le Capitaine Ilmarinen, le directeur de la C.A.R.P.E. de prendre contact avec vous, et nous pourrons discuter de tout cela à tête reposée, sans nous précipiter imprudemment.

Cher monsieur,

Il serait bien inapproprié de ma part d'émettre le moindre jugement sur la volonté du peuple Rousmalien, car au Syndikaali nous croyons fermement à l'adage que la volonté du peuple, c'est la volonté de Dieu. Ou des dieux. Selon les préférences.

Néanmoins vous êtes clairvoyant de voir que votre armée, fut-elle courageuse, n'est tout simplement pas en mesure à l'heure actuelle de remporter une bataille contre un ennemi supérieur en nombre, en matériel, et en cruauté.

Je comprends votre crainte, et celle de votre peuple. Peut-être le Syndikaali pourrait-il vous aider ? J'ai à mes côtés le Capitaine Ilmarinen et nous avons une proposition à vous faire qui permettrait à la Rousmala de tenir le temps nécessaire à la formation d'une force militaire de défense conséquente.


Je ne peux que vous encourager à intervenir partout où cela est nécessaire pour protéger votre peuple et les peuples amis des menaces terroristes pesant sur eux. Agissons néanmoins avec méthode.