Un projet d'avenir ? Rencontre Milouxitania - Negara Strana

La Présidente affectait beaucoup ces rencontres entre représentants étatiques. Entre le rencontre fondatrice de l'UNIL, la rencontre avec le Kah et celle avec le Fujiwa qui ne tarderait pas à arriver, l'agenda fédéral était chargé, mais rien ne pouvait plus enthousiasmer la présidente. De plus, ces Stranéens avaient l'air calqués pour pas mal de choses sur les valeurs milouxitanes, ce qui devrait faciliter le dialogue.

Mais trêve de bavardages internes, la Présidente devait se concentrer alors que l'avion apparaissait dans le ciel. Les représentants stranéens en descendirent, et la Présidente leur annonça ces mots :

Bienvenue en Milouxitania, bienvenue en Eurysie ! Vous ne pouviez pas mieux commencer pour ce continent. Vous avez de la chance, la pluie sévissait il y a encore quelques heures mais l'on dirait bien que le soleil a repris ses droits !

Le soleil surplombait Ilios lorsque la délégation stranéenne arriva dans la capitale milouxitane. On pu facilement voir qu’il avait beaucoup plu récemment. Lorsque Kawaya Haryanto, Première Commissaire du Peuple, sortit de l’avion, l’air était beaucoup moins lourd et humide que celui de Kotarakyat. Elle était accompagnée de Siska Widiastuti, Commissaire aux Affaires Étrangères et son fidèle bras droit. Bien que cette dernière eut l’occasion de faire des voyages en eurysie, c’était la première fois que Haryanto foulait le sol eurysien. La missive milouxitane avait été surprenante pour la diplomatie stranéenne mais les nazumis n’étaient pas moins heureux de pouvoir tisser des liens avec le pays de ce continent encore inconnu pour le Negara Strana. Les démarches de Culio étaient vues d’un bon œil par les stranéens qui comptaient bien profiter de cet entretien pour nouer des liens avec le Milouxitania. Quand la présidente vient à elles, Kawaya Haryanto arborait son sourire enjoué habituel.

Kawaya Haryanto: “Bonjour madame Culio ! Nous sommes honorés d’avoir été conviés dans votre magnifique pays. De plus, nous ne pouvons vous cacher que nous sommes heureux à l'idée que le Milouxitania soit le premier pays eurysien à nouer des liens avec le Negara Strana.”

La Présidente était tout sourire. Il était temps d'essuyer les mauvais choix de rencontres internationaux notamment avec l'Aquitagne et l'UNE et repartir sur des bonnes bases, et pour l'instant les pays qui se montraient les plus attentifs sont plutôt les socialistes. Soit, cela ne dérangeait en rien la Présidente qui vit dans cela une ouverture plus qu'intéressante pour le Milouxitania.

Tout l'honneur est pour nous. Nous vous prierons d'entrer dans les voitures qui nous conduiront jusqu'au Palais Présidentiel.

Après plusieurs serrements de mains entre Stranéens et Milouxitans, les voitures démarrèrent et offrirent aux diplomates plusieurs paysages de vignobles mondialement renommés ainsi que de rares oliveraies. Enfin les paysages ruraux laissèrent la place d'abord à des avenues traditionnelles, et enfin on entrèrent dans le coeur de la capitale, avec ses gigantesques gratte-ciels. Les voitures, comme prévu, firent un léger détour afin de passer devant la Torre de l'Independencia, la tour la plus haute du monde avec ses 530 mètres.


Enfin, après 25 minutes en voiture, les dirigeants arrivèrent devant le Palais Présidentiel d'Ilios. Ceux-ci montèrent les marches en parlant. Enfin, ils entrèrent dans la salle. Comme pour toute rencontre à Ilios, le vin fut servit à flot. La Présidente devait faire attention : si sa tolérance à l'alcool ne semblait pas connaître de limite, il n'en était pas le cas pour tout le monde et elle ne voudrait pas faire les gros titres "Les Stranéens sortent ivres du Palais Présidentiel"... Pas sur que l'image du pays n'en connaisse un fol succès.

Quand tous furent installés, la Présidente annonça l'ouverture de la rencontre :

Très chers, je vous laisse la parole pour entamer cette rencontre historique.

Une fois emmenés jusqu’au Palais Présidentiel d’Ilios, les hôtes servirent du vin à leurs invités. Bien que cela ne soit pas la boisson habituellement consommée au Negara Strana, les deux représentantes du peuple stranéen furent obligées de reconnaître que le vin milouxitan était excellent. Après avoir complimenté la qualité du vin eurysien, Kawaya Haryanto prit la parole, répondant à la Présidente Culio.

Kawaya Haryanto: “Madame la Présidente, au risque de me répéter, je veux commencer par vous remercier de nous avoir inviter au Milouxitania. Nos Nations partagent des valeurs communes que nous espérons faire prospérer. Je pense d’abord à la préservation de la paix. Bien que la priorité du Negara Strana soit le Nazum, nous veillons à ce que nos valeurs prospèrent dans le monde et nous savons que les tensions peuvent être grandes en Eurysie. Nous vous soutenons dans votre objectif de les apaiser. Nous savons également que si le Milouxitania nous a convié aujourd’hui, cela est dû à une volonté de coopération qui, je vous le dis, est partagée avec nous. C’est donc dans ce cadre que se déroule notre entretien et, en tant qu’invité, nous vous laissons donc choisir notre premier sujet de discussion.”

La présidente prit une gorgée de ce vin. Elle grimaça une fraction de seconde. Brr, il avait une sensation bizarre. Elle reposa doucement le verre, et parla.

Et bien nous pourrions commencer par un sujet important : celui des ressources naturelles. Mes économes ont observé que vous extrayez beaucoup de fer, je me trompe ? Cela pourrait nous êtres intéressant, et nous serions également vivement intéressés par la production textile, domaine dans lequel nous recherchons de nouveaux partenaires. De notre côté, nous pourrions mettre à votre disposition notre uranium et notre gaz naturel, et aussi nos produits agricoles.

Les ressources naturelles étaient effectivement un point clé dans le commerce. Le gaz proposé par la Présidente intéressait beaucoup le Negara Strana. Cependant, cette dernière s’était trompé quant à la production stranéenne de fer, ce qui surpris au début la Première Commissaire mais cette erreur lui permis de proposer bien plus à madame Culio.

Kawaya Haryanto: “Les ressources naturelles que vous nous proposez nous intéressent, notamment pour ce qui est du gaz. Le Negara Strana n’a actuellement pas besoin d’uranium mais le gaz est utilisé en nombre. Si le Milouxitania viendrait à nous en vendre, cela s'avérait être attrayant pour nous. De plus, vos exportations agricoles nous intéresseraient, notre Nation nécessitant notamment du blé et des céréales. [elle prit une pause pour boire de l’eau qu’on lui avait également proposé]. Concernant nos exportations, nous pouvons en effet vous proposer des produits textiles en quantité. Le secteur textile continue de s’étendre dans notre pays, notamment dans la région industrielle de Strana où de nouvelles usines se créent continuellement. Néanmoins, nous ne produisons que très peu de fer que nous importons principalement. Je me vois donc au regret de vous dire que nous ne pourrons pas vous en fournir. Cependant, quant à nos ressources naturelles, nous exportons beaucoup de charbon, nickel, bois, pétrole ainsi que des minerais tel que l’or ou le cuivre, ce qui pourrait peut être profitable au Milouxitania.”

Le marché eurysien peut être très lucratif. Kawaya Haryanto décida donc de dérouler le tapis rouge et de proposer de nombreuses ressources au Milouxitania grâce auquel le Negara Strana pourrait peut-être s’insérer dans le commerce en Eurysie, tout en se faisant un bon partenaire.

Oh, excusez-moi pour cette erreur stupide. Je me suis emmêlée dans mes dossiers... Bon, ceci dit, nous pourrions procéder à un traité d'échanges commerciaux, avec de notre côté le gaz naturel et les produits agricoles, et du vôtre le textile et les minerais.

Ceci dit, il faut préciser quels produits agricoles et quels minerais. En ce qui concerne les premiers, nous sommes reconnus mondialement pour le vin, dont celui que vous êtes en train de boire. Mais nous pourrons également vous fournir en blé, le Besierenc étant les premiers producteurs.
Quant à vos minerais, notre conscience très écologique nous interdit d'utiliser du charbon. Quant au pétrole, nous allons sûrement bientôt signer un traité avec le Banairah, nous ne pensons pas qu'il soit nécessaire ou du moins la question se posera après. Cependant vous avez évoquez du cuivre. Voilà qui pourrait vivement nous intéresser.

Lorsque la Présidente Milouxitane s’excusa, Kawaya Haryanto arbora un sourire afin de rassurer son homologue. Le but n’était en aucun cas de l'embrasser.

Kawaya Haryanto: “Bien sûr, il est tout à fait envisageable d’établir des accords vis-à-vis de ces marchandises. De plus, nous comprenons tout à fait les engagements tenus par votre pays vis-à-vis d’autres pays ou de vous-même. Ainsi, nous pourrons vous fournir du cuivre sans problème. De notre côté, votre blé sera suffisant. Effectivement, je ne vais pas vous cacher que les Stranéens ne sont pas les plus grands consommateurs de vin, tant bien même qu’il soit excellent! [elle prit une pause, Siska Widiastuti lui glissa un post-it devant ses notes] Désormais que nous nous sommes mis d’accord sur les échanges en matières premières, peut-être seriez vous intéressé par les produits manufacturés stranéens ? Vous devez sûrement avoir eu des documents à ce sujet mais le Negara Strana est un grand constructeur de navires commerciaux mais aussi de véhicules personnels comme les motos et scooters.”

Nous pourrions partir sur des échanges blé/textile et gaz/cuivre, sur une base de prix équivalents ? En ce qui concerne les chantiers navals, nous sommes parfaitement autosuffisants : la mer est notre meilleure alliée ! Par contre, pour la construction automobile, nous pourrions être intéressés. Et vous, qu'en est-il de vos produits issus de l'élevage ? Nous avons de grands élevages d'ovins et de caprins prisés dans le monde entier. Evidemment, les règles concernant le bien-être animal et l'agriculture biologique font sûrement partie des plus sévères du monde, vous pouvez être assuré de la qualité de nos produits !

Kawaya Haryanto: "Nous serons également ravis d'échanger nos biens automobiles contre vos produits issus d'élevage qui font gage de bonne qualité. Des accords pourront donc tout à fait être signé concernant les différents biens évoqués. Nous sommes heureux que ce début de rencontre nous soit autant fructueux l'un pour l'autre. Ces décisions seront bénéfiques pour nos peuples que nous représentons. Vis-à-vis de ces peuples, nous pensions d'ailleurs à changer les règles de circulation des individus entre nos deux nations. Aujourd'hui, il faut obtenir un visa lourd pour voyager dans l'un ou l'autre des pays. Peut-être pouvons nous mettre en place un visa plus léger à obtenir afin de faciliter la libre circulation. En outre, cela s'avérera bénéfique également pour nos secteurs touristiques respectifs.

En ce qui nous concerne, un visa A, donc la version simplifiée, est nécessaire. Mais il est vrai qu'il serait pas mal qu'un simple passeport soit nécessaire.

Avant de rédiger le traité commercial final en place, j'aimerai vous faire part de notre proposition. Que diriez-vous, une fois celle-ci officiellement fondée, de candidater à l'Union Nations Indépendantes et Libres ? Votre pays présente toutes les facettes nécessaires, la tolérance, le pacifisme, le non-alignement. Vous pourriez être un allié de poids.

La Première Commissaire du Peuple avait ouïe dire de l’Union des Nations Indépendantes et Libres. C’est un projet intéressant, qui s'alignent avec les valeurs stranéennes, mais qui demande nécessairement au Negara Strana de prendre position à l’internationale. Or, les Stranéens ont toujours été dans une logique de coopération et d’entraide nazumi. Entrer dans une organisation internationale risque de ne pas forcément plaire à la population.

Kawaya Haryanto: “Le projet que vous portez avec d’autres Nations est prometteur et est soutenu par de nobles valeurs. Comme vous l’avez souligné, le Negara Strana est totalement aligné avec ces valeurs. Cependant, pour être franche avec vous, je ne pense pas que notre pays sera en capacité d’intégrer l’Union dès sa création. Effectivement, le peuple stranéen est attaché à la coopération régionale et n’a jamais réalisé de grand projet hors-Nazum. Il faudra donc un peu de temps avant de calmer la méfiance populaire envers l’organisation. Nous ferons comprendre notre volonté à l’intégrer afin que l’idée traverse calmement les esprits. Une fois ces derniers apaisés, nous candidaterons. Je ne peux vous dire combien de temps cela durera, ni vous garantir des résultats. En tout cas, sachez que le Conseil des Commissaires du Peuple fera tout ce qui est en son possible pour intégrer l’UNIL le plus rapidement possible et dans de bonnes conditions.”

Nous comprenons parfaitement vos réticences, d'autant plus que dans un cadre démocratique vous ne pouvez décider seule d'y entrer. Sachez seulement qu'entrer dans l'UNIL ne vous empêchera en rien de participer à d'autres projets, nous sommes justement axés sur le non-alignement et la liberté de faire ce que l'on veut derrière sans avoir les grosses puissances qui viennent nous dicter nos actes. Nous avons eu le problème avec la Youslévie, vous l'aurez peut-être avec le Jashuria. Mais évidemment, prenez votre temps !

Cet entretien entre stranéen et milouxitan était aisé. Aurelia Culio avait parfois la réputation d’être impolie et de faire preuve d’ingérence mais Kawaya Haryanto découvrit aujourd’hui une personne tout autre à ce qui était dépeint dans les discussions diplomatiques. La cheffe d’Etat milouxitane était compréhensible et à l’écoute ce qu’apprécia grandement la Commissaire du Peuple.

Kawaya Haryanto: “Je ne peux que vous remercier de votre compréhension et de nous laisser le temps de nous adapter. L’UNIL est un beau projet, il ne faudrait pas qu’une arrivée précipitée du Negara Strana mette à mal ce projet. Cependant, nous apprécions que le Milouxitania nous fasse confiance et nous propose d’y adhérer. [elle but avant de reprendre]. Je pense que nous avons tout dit quant à ce sujet pour le moment. Peut-être voulez-vous aborder un autre point désormais ?”

Nous avons tous les points desquels nous voulions discuter. Nous vous proposons donc cette version du contrat économique entre nos deux états :

1 - Le Negara Strana s'engage à vendre du textile à prix bas au Milouxitania, en l'échange de quoi ce dernier se doit de faire de même avec le blé.
2 - Le Negara Strana s'engage à vendre du cuivre à prix bas au Milouxitania, en l'échange de quoi ce dernier se doit de faire de même avec le gaz.
3 - Le Negara Strana s'engage à vendre des produits issus de la construction automobile à prix bas au Milouxitania, en l'échange de quoi ce dernier se doit de faire de même aves les produits issus de l'élevage.

Cela vous convient-il ?