De : Martha Fulton, conseillère fédérale aux affaires étrangères, Fédération d'Alguarena.
A : Mar Loftsson, ministre des Affaires étrangères et des Droits humains de la République Fédérale de Tanska.Excellence,
La Fédération d'Alguarena ne se refuse aucun partenaire international, c'est donc avec un certain enthousiasme que votre proposition trouvera chez nous, l'écho escompté. Nous entendons et nous apprécions la transparence donnée à votre politique étrangère en ce qui concerne la crise majeure intervenue au sein des colonies listoniennes séparatistes, qu'est notamment Port-Hafen. Cependant, nous pensons que la position alguarena que vous nous décrivez mérite d'être nuancée, certainement et fortement conditionnée par une communication kah-tanaise ordurière comme il en a été question auprès d'autres interlocuteurs.
La Fédération d'Alguarena n'interdit pas l'intervention militaire de certains pays mais a nommément spécifié le fait selon lequel
l'arrivée de pirates pharois en Aleucie entrainerait, immanquablement, une intervention militaire alguarena décisive.
En effet, notre nation pense que souhaiter la venue de pirates pour défaire un tyran, revenait à procéder à l'ablation d'un orteil présentant un ongle incarné, si vous me permettez cette image empreint d'une certaine légèreté. La présence de pirates et soudards pharois en Aleucie n'est pas une option valable. Du reste, l'envoi d'aides humanitaires au Port-Hafen, l'execution d'actions armées au Port-Hafen, ne sont en rien des positions sur lesquelles la Fédération d'Alguarena s'interdit de discuter.
Toutefois, il convient de préciser que le séparatisme de Port-Hafen vis-à-vis de l'Empire listonien, mêlé à un projet d'annexion de Port-Hafen à Saint-Marquise, a manifestement provoqué l'action armée et sanglante des autorités impériales sur cette province séparatiste. Que l'action listonienne soit la bonne ou la mauvaise, la Fédération d'Alguarena pense indubitablement qu'elle est la mauvaise, force est de constater la corrélation entre tous ces évènements. L'Empire listonien est dans une démarche contre-révolutionnaire sur un territoire qu'elle estime sien. Par conséquent, l'action portée par d'autres pays, qu'elle soit militaire ou non, est de nature à provoquer un affrontement direct avec l'Empire listonien. La force militaire listonienne, pour être défaite, c'est au bas mot, plusieurs dizaines de milliers de vie sacrifiées et des mois de conflits qui pourront éclater en différents endroits compte tenu de l'éclatement de l'Empire listonien et de sa volonté jusqu'au boutiste manifeste.
La Fédération d'Alguarena est donc, sans l'interdire, tenter de mesurer les positions clivantes selon lesquelles il faudrait autoriser la venue de pirates en Aleucie pour affronter l'Empire listonien, ou encore prendre le risque d'une escalade militaire avec l'Empire listonien. Aussi terribles sont les malheurs de six mille habitants sur une presqu'île d'Aleucie, rien ne serait comparable aux pertes humaines et matérielles, militaires et civiles, liées à un conflit armé ouvert avec l'Empire listonien en différents endroits du monde.
Aucun conseiller politique digne du rang, ne saurait conseiller à sa présidence, le sacrifice de dizaines de milliers de soldats pour le sauvetage de six mille habitants étrangers dans une contrée excentrée. Pourquoi le conseillerions-nous? Mes propos sont possiblement durs à entendre, mais ils résultent d'une analyse systémique de la situation hafenoise. Si l'Empire listonien refuse le passage de convois humanitaires, que feront les nations participantes? Renchériront-elles dans une logique guerrière pour dérouler le scénario tel que précédemment décrit?
Alors biensûr, les autorités du Grand Kah vous expliqueront ce qu'il leur est permis de comprendre et de dire au profit de leurs intérêts, mais en matière de stabilité et de paix mondiale, ce n'est pas le porte-étendard dont une action humanitaire au Port-Hafen aurait besoin, quand l'on sait son accoutumance aux opérations de destabilisation à l'international, notamment sur
le coup d'état, au sens littéral, intervenu en Mahrénie. Un coup d'état qui a abouti sur le massacre des autorités en place, au sein d'un pays souverain, afin qu'un régime fantôche et inquisitorial soit dressé à la place. Face à cette conjoncture, et tout en reconnaissant la nécessité d'une aide humanitaire pour Port-Hafen, mon gouvernement est largement tenté de s'affranchir de l'initiative impétueuse et hardie au possible du Grand Kah.
Le même état qui, abonné aux actes invasifs qu'il prétend dénoncer,
organisait l'invasion de la péninsule aleucienne pontarbelloise par sept mille hommes dûment armés par son gouvernement, une infamie couronnée par l'attaque aérienne kah-tanaise du mois de février 2007 ayant conduit l'entrée dans notre espace aérien d'une demi-centaine d'appareils hostiles.
Une incursion aérienne gravissime, étrangère à toute morale, qui s'est fort heureusement soldée par un échec mais a nécessité des
des sacrifices que nous continuons de pleurer aujourd'hui.
Si le Grand Kah peine aujourd'hui à vivre avec son Histoire et les infamies qui la jalonnent, ne serait-ce qu'en
reconnaissant l'invasion du Pontarbello qu'il se refuse toujours de faire, comprenez mes hésitations les plus persistantes, en ce qui concernent les initiatives malheureuses qui m'ont été jusqu'ici proposées. Après le Pontarbello, c'est également le Vinheimur qui a été emporté dans la spirale infernale des actions kah-tanaises en territoire étranger
où des brigades solaires kah-tanaises se sont vues accusées d'exactions contre les populations locales.
Dans ces circonstances, notre gouvernement, sans les empêcher, ne peut que recommander et avec bienveillance, une extrême prudence à un quelconque état souhaitant s'associer aux entreprises kah-tanaises à l'étranger.
Le sujet du Port-Hafen ayant manifestement été balayé de long en large, il m'est possible de vous assurer malgré tout de l'accent porté par notre nation, sur les enjeux sécuritaires mondiaux dont la République Fédérale de Tanska est partie prenante et dont la priorité m'est rappelée sur votre précédent courrier.
La Fédération d'Alguarena attache un point d'honneur à pérenniser le commerce mondial, notamment par le biais de l'
Organisation des Nations Commerçantes. La prospérité, la paix et le partage ne sont pas l'adage de la guerre, aussi comprenez bien que notre nation ne manquera pas d'efforts pour soutenir la stabilité au sein de vos territoires d'Outre-Mer, l'arrondissement de Punta Aiguas en tête. Une délégation diplomatique permanente, pourra aisément siéger sur place ou en métropole, pour traiter avec tout le sérieux attendu, les dossiers impactants pour nos deux nations.
Si toutefois le sujet de la sécurité et de la défense nationale était en haut de la pile de votre gouvernement, sachez que nous sommes tout à fait disposés à commercer auprès de votre nation, les meilleurs équipements militaires mondiaux, au meilleur prix, grâce à une politique d'aides aux industriels de l'armement alguarenos ambitieuse. Dans le cas où
les équipements de haute technologie proposés par Benca et Marbone Industrias restaient hors budget de votre état-major, nous serions en mesure de vous fournir une série d'équipements prochainement déclassés au sein de nos armées. Les tarifs n'en seraient alors que plus bas encore, à définir selon les modèles. Si vous souhaitez acquérir des produits directement issus de nos industries, à l'état neuf, nous pourrons négocier avec eux et en votre nom, des promotions possiblement supérieures à -50%, dans le cas où nous pourrions justifier de commandes importantes.
En espérant vous avoir rassuré quant au bien fondé de la diplomatie alguarena et sa volonté la plus sincère, à mesurer la teneur des enjeux actuels, partout dans le monde.
Avec courtoisie,
Martha FULTON, Conseillère fédérale des affaires étrangères pour l'Alguarena.