22/06/2013
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Caratrad-Tanska, trois rencontres et un voyage dans le temps

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Souvent, la diplomatie se fait de loin, entre des étrangers qui ne se connaissent pas, qui ne se sont jamais vus ou dont les pays sont si éloignés qu'ils ne sauraient même pas les placer sur une carte. Seul des historiens obscurs et des géographes particulièrement déterminés ont des connaissances sur le sujet ; ou encore des étudiants en quête de sensations y sont allés, une fois. Mais parfois, la diplomatie se fait entre voisins. On se rend compte que celui-ci est sympathique, ou tout du moins pas trop barbare, on s’invite, on boit un coup et on se promet de se revoir. C’était le cas de la diplomatie tansko-caratradienne. Trois rencontres étaient planifiées pour se dérouler quasi-simultanément sur trois fuseaux horaires différents. Les deux États s’étaient accordés sur le lieu le plus fort symboliquement, leur frontière commune sur l’isthme afaréen, pour la première d'entre-elles. Le mauvais temps du mois d’avril était passé, et la température de ces territoires désertiques avoisinait déjà les 30 degrés. Si les locaux y étaient habitués, ce n’était certainement pas le cas des Eurysiens, dont les teints clairs craignaient le soleil qui frappait déjà durement le paysage aride qu’était celui de la frontière. Un petit grillage surmonté de barbelés mal entretenu semblait s’étirer à l’infini en travers du paysage aride, marque physique du trait de crayon qui avait jadis coupé en deux le désert à cet endroit. En l'absence de réelles infrastructures autres que les petits postes de douane, une large tente climatisée, dont on avait tenté à la hâte d’effacer le marquage tanskien “Forces de Défenses Nationales”, avait été montée pour accueillir la rencontre, au plus grand soulagement des Eurysiens. Lorsque les deux délégations débarquèrent de leurs convois de voitures, Padraig Cunningham se fit la réflexion que, visuellement, on aurait plus dit qu’il s’agissait d’une rencontre afaréo-eurysienne que d’autres choses. De la vingtaine de personnalités présentes, la majorité étaient originaires de Twls Dwyrain ou de Kýli, auquels s’ajoutaient Mar Lofftson, le ministre tanskien des Affaires Étrangères, un amiral tanskien dont Cunningham avait oublié le nom, ainsi que de lui-même. Dès que Cunningham l’aperçut, il se dirigea vers le ministre tanskien afin de lui serrer la main, le geste évidemment calculé ayant lieu à mi-chemin des deux postes-frontières.

Padraig Cunningham a écrit :
Monsieur le Ministre, c’est un honneur d’enfin vous rencontrer. Je pense que nous avons beaucoup à nous dire, mais je dois vous avouer que le milieu du désert levantin ne me semble pas être le meilleur endroit pour discuter.
Mar Loftsson a écrit :
Monsieur le Secrétaire Royal , l'honneur est partagé. Je reconnais préférer le bureau de mon ministère à la tente qui nous attends mais peut être la prospérité en valait-elle le coût. Venez, nous avons beaucoup à nous dire et il y aura de quoi hydrater nos gorges inhabituées.

La tente tanskienne contenait en ses fines toiles un mobilier important capable d'accueillir une telle rencontre. Quelques réserves généreuses de fruits locaux et de riches alcools sélectionnés par la Chancellerie étaient disposées sur les côtés. Quelques bouteilles d'eau en verre. Suffisamment pour hydrater un homme seul pur plusieurs semaines. Au milieu une modeste mais suffisante table sans artifice. Spacieuse pour le travail sans être encombrante.
Padraig Cunningham a écrit :
Bien, tout d'abord, je vous remercie, Monsieur le Ministre, de votre coopération bienveillante pour l'organisation de cette rencontre. Afin de ne pas perdre de temps, je vais ouvrir les discussions tout de suite, si vous n'y voyez pas d'objection. La première question à aborder, est, je le pense, celle de la fondation de permanences diplomatiques. J'ai pour idée que nous pourrions d'ores et déjà, si vous l'acceptez, implanter des ambassades dans nos capitales, en les accompagnants de consulats dans nos territoires ultramarins respectifs. Ces consulats pourraient être sur l'isthme afaréen et en Aleucie, mais aussi à Osthaven en Nazum ainsi qu'un à Halvø. Cela peut sembler beaucoup pour des pays comme les nôtres qui sont, finalement, assez peu peuplés, mais je pense que le facteur de l'éloignement géographique et le légitime enjeu politique de la juste représentation de nos territoires ultramarins nous incitent à développer tout de suite nos représentations diplomatiques dans des territoires qui, bien que pour la plupart éloignés de leurs métropoles, n'en sont pas moins relativement proches les un des autres. Le souhait de Sa Majesté et de son gouvernement de voir naître des relations amicales avec d'autres États concerne également les visas ; sachez que nous serions heureux de simplifier le plus rapidement possible les procédures d'obtentions de visas caratradiens pour les citoyens tanskiens. Ces procédures administratives seront bien sûr accélérées si les endroits pour les faire sont nombreux.
Mar Loftsson a écrit :
L'implantation d'un réseau consulaire caratradien et tanskien en nos territoires ultramarins respectifs me paraît être une excellente idée. La diversité de nos terres et des populations qui y résident , s'y expatrieront ou y voyageront nécessiterons bien des facilités administratives qu'une lointaine ambassade ne saurait résoudre. Je vous rejoint donc complètement sur l'importance géographique et la nécessité de ne pas délaisser nos territoires ultramarins. Il me semble donc nécessaire d'envisager des consulats généraux tanskiens à Sicherkrik, Porth-Dwyrpen et Osthaven relativement rapidement du fait de leur importance géographique, en particulier pour Porth-Dwyrpen, démographique et économique. Les capitales provnciales plus éloignés de Windport, Sewgate, Caer Penrhyn et Ynys Morfa pourront se voir doter d'un consulat plus restreint. L'élévation en consulat général ne me semble, à l'heure actuelle, pas encore nécessaire pour les raisons évoquées. La question de visa et de sa simplification fera aussi l'objet d'une procédure de simplification de notre côté. Chaque province fédérale peut délivrer un visa provincial, c'est-à-dire uniquement valable dans sa province. Ces derniers sont plus simples à obtenir que des visas fédéraux donnant accès à toute la fédération. Une simplification pensable serait le sur-classement automatique en visa fédéral de chaque visa provincial attribué. De cette façon, l'accès à la province d'Halvø ou autre faciliterait l'accès aux lignes aériennes intérieures.
Padraig Cunningham a écrit :
Je pense effectivement que le sur-classement automatique serait une solution appropriée quant à la facilitation des déplacements. Caratrad possédant un système de visa unifié, vos ressortissants ne devraient pas rencontrer un problème de ce type au sein de nos frontières. Je pense en outre que nous pourrions inciter les compagnies aériennes nationales à harmoniser leurs vols et trajets, en tout cas sur les lignes aleuciennes et afaréennes, toujours dans l'intérêt des consommateurs, nos concitoyens. Une seule compagnie aérienne nationale opérant des vols longs courriers, ce ne devrait pas être trop compliqué de notre côté. Il sera probablement plus simple pour un tanskien se rendant de Norja à Järvi de prendre un vol, moins cher et décollant immédiatement, avec une escale à Sicherkrik plutôt que d'attendre un direct, plus cher et couvrant au final a peu près la même distance, à savoir 9 500 km en direct et 5 000 + 5 000 avec escale. D'ailleurs, concernant le sujet des transports, je pense que nous pourrions nous pencher sur une liaison ferroviaire entre Porth Dwyrpen et Ny-Norja, ce qui faciliterait grandement les échanges entre ces deux villes, la distance de 280 km, ainsi que le terrain les séparant ce prêtant de manière optimale à ce moyen de transport. Enfin, et je pense qu'il s'agit là d'un projet capital, qui pourrait avoir de grandes retombées tant économiques que géopolitiques pour nos deux États, je pense qu'il serait temps d'aborder la question d'un canal reliant la Leucytalée à la mer Blême. Votre pays, comme le mien, ont toujours dû utiliser des tours de passe-passe, faire faire à leurs navires de longs et coûteux détours par la pointe sud de l'afarée ou encore emprunter les canaux d'Etats instables ou dangereux comme l'empire de Théodosine et la Cémétie. Nul besoin de préciser que les retombées économiques et géopolitiques propulseraient nos deux pays au premier rang des nations, surtout si l'un de ces canaux se trouvait incapable de fonctionner par un accident infortuné, ou bloqué à n'importe quel caprice d'un apprenti dictateur fasciste. Nous avons trois propositions concernant la construction d'un canal. Ce projet serait extrêmement coûteux, de par la taille minimale qu'il lui faudrait atteindre, comme vous vous en doutez.

La première proposition est aussi la moins coûteuse, et celle que mon gouvernement soutient le moins. Je vous la soumets néanmoins, car son abscence pourrait vous sembler étrange. Elle serait de faire passer directement l'intégralité du canal dans la province tanskienne de Kýli, a sont point le plus étroit de 180 kilomètres, devant du même coup effacer une partie de la banlieue de Ny-Norja.

La seconde proposition serait de faire débuter le canal sur notre frontière commune de Twls Dwyrain-Kýli, le long de laquelle il courrait sur 50 kilomètres. Il serait ensuite en ligne droite sur 180 kilomètres, pour venir se jeter dans la mer Blême au nord de Ny-Norja. Le principal défaut d'une telle proposition est qu'une large section du canal verrait sa rive nord exposée hors de nos frontières sur 70 kilomètres, une menace géostratégique majeure.

Enfin, la proposition qui nous semble la plus sensée est fortement inspirée de la précédente. La différence serait que le canal ne serait situé sur notre frontière commune que sur 40 kilomètres avant de s'incliner vers l'intérieur des terres de Kýli. Il se dirigerait vers le sud sur 80 kilomètres avant de bifurquer vers l'est sur 130, se jetant toujours au nord de Ny-Norja, légérement plus proche cependant, permettant du même coup l'établissement d'une zone industrialo portuaire idéalement située entre la ville et le canal. En résumé, cela ferait un débouché conjoint, avec une majorité du canal sur le territoire tanskien, et un débouché exclusivement tanskien. Le canal serait néanmoins financé à moitié par Caratrad. Qu'en pensez-vous, Monsieur le Ministre, et qu'en pense les députés de Kýli ?
Mar Loftsson a écrit :
Une harmonisation des vols et des trajets me paraît acceptables. Je pense aussi que des lignes directes entre certaines provinces serait une bonne idée, en particulier en Aleucie. Votre exemple est bon et rejoint ce que j'imaginais. Des vols moyen courriers entre Sicherkrik et Järvi par exemple. La liaison ferroviaire pourrait même voir un peu plus grand à mon avis. Si Ny-Norja est la capitale provinciale, Vardö est aussi une importante ville et je pense qu'il en va de même pour Porth Rhydweli. Il serait dommage de les délaisser quand bien même leur liaisons pourraient se faire plus rare que le rythme de voyage entre Porth Dwyrpen et Ny-Norja. Cela reviendrait presque a assurer un espace de libre transit des citoyens sur cette zone frontalière. Je ne parle évidemment pas d'une absence de contrôle mais dans le cadre de voyage de courte durée, l'obtention d'un visa pourrait s'avérer être un procédé trop long et complexe. Un passeport pourrait peut être suffir.

La question du canal à travers l'Isthme d'Afarée est une question centrale qui est en ce moment même abordée par le Congrès Fédéral. Vos hypothèses sont intéressantes. Evidemment, la première est celle qui a été porté par mon gouvernement devant le congrès fédéral. Pour les intérêts propres qui sont ceux de mon pays, elle est centrale. Je pense, bien qu'il soit plus court de 30 kilomètre, que le second canal...excusez moi la seconde proposition, n'est pas à retenir.

La troisième proposition est, elle, plus intéressante. Je dois avouer que la participation financière de Caratrad à hauteur de 50% tout en conservant une entrée autour de Ny-Norja résolverait une énorme partie du problème financier, tout en permettant pour autant des avantages financiers initiaux qui, si ils avaient été soustraits de l'équation, auraient rendus le Congrès Fédéral frileux. Je ne sais pas comment il réagirait, mais les éléments convaincant sont exposés.
Il va de soit, qu'une zone portuaire devra aussi être en partie développée sur la frontière. Ne serait ce que parce que, de ce côté la de l'isthme, la proximité existe avec Porth Dwyrpen de votre coté, avec Vardö du notre. Dès lors, et en rejoignant ce que nous avons dit sur la question ferroviaire, le passage du train par cette zone me paraît intéressant. Pour la partie passager je ne sais pas, un tunnel sous le canal peut être envisageable, pour le fret cependant, disposer d'une gare, et je dis bien une seule gare, sur la façade ouest pourrait avoir d'importants intérêts économiques.

Il se tourna désormais vers la présidente du Parlement de Kyli.

Diana Nørgaard a écrit :
En ma qualité de député de la première circonscription de Vardö, ma réponse sera oui. C'est indéniable. En ma qualité de présidente du Parlement provincial de Kyli, je dois reconnaître qu'une limite des dépenses fédérales et provinciales pourrait nous être avantageux. Mais une question me reste en tête, la zone frontalière, ou plutôt la partie du canal coulant sur nos frontières, il serait administré par qui ? Vous [regardant Padraig Cunningham] ou conjointement ?
Padraig Cunningham a écrit :
L'idée des vols moyen-courrier aleucien me parait excellente, et je vais m'assurer que les compagnies aériennes en soient informés dans les plus courts délais. Je suis content de l'enthousiasme que suscite notre projet de chemin de fer transfrontalier, et il me semble que mener un programme complet de réseau transfrontalier afaréen devrait être possible, sachez qu'il sera, en tout cas, soutenu par mon gouvernement. Étant donné que nos échanges semblent en voie d'augmentation rapide, anticiper sur les infrastructures ne peut qu'être une bonne idée. D'autant plus que la richesse relative des Etats situés sur l'isthme est, disons, une forme de... handicap quand il s'agit d'échanger des produits de la qualité et du niveau attendus par nos concitoyens. Or, ce partenariat permettrait de grandement améliorer la robustesse de nos microéconomies afaréennes. La solution du passeport permettant de traverser la frontière si la destination est en Twls Dwyrain me parait donc satisfaisante, et devrait faire l'objet d'une campagne d'information résumant en termes simples comment voyager et où entre nos deux pays, que ce soit à l'échelle locale ou globale. Concernant le canal, sachez que le sujet a également été abordé lors de discussions avec la république Faravanienne, avec laquelle nous avons soumis l'idée qu'il pourrait y avoir une participation de leur pays au projet, sans toutefois engager aucun de nos deux Etats. L'idée serait qu'il y aurait une participation relativement faible, imaginons aux alentours de 20 %, tandis que Caratrad et Tanska retiendrait 40 % chacune. Cela se traduirait par des avantages donnés aux entreprises faravaniennes dans la construction et l'exploitation du canal, plus limités toutefois que les nôtres, sachant que Faravan n'obtiendra de toute manière aucune retombée territoriale directe. La problématique du chemin de fer devra être étudié, mais sachez que nous préférerions que la gare soit située sur notre rive, dans la mesure où un des débouchés du canal est exclusivement Tanskien.

Pour vous répondre, Madame la Député, votre question est bien naturelle, et je vous sais gré d'avoir voulu clarifier ce point. Mon gouvernement privilégie de loin une solution entrepreneuriale à la question. Une compagnie serait créée, détenue par des acteurs publics comme privés, la question étant plus celle d'un équilibre entre entités internationales plutôt qu'entre acteurs publics et privés. La participation serait à la hauteur des chiffres précédemment fournis. La compagnie administrerait l'entièreté du canal, de la Leucytalée à la Mer Blême. Elle serait également détentrice d'un certain nombre d'infrastructures sur chaque rive du canal et nécessaires à son opération. En plus de la sécurité assurée par la compagnie, le canal ferait évidemment l'objet d'une protection spéciale qui pourrait être assurée par une opération conjointe des forces armées tanskiennes et caratradiennes, assistées par les forces de police de chacune des provinces riveraines. Cette opération aurait lieu sur les sites sensibles, ou nécessitants une protection sur les deux rives. Pour le reste, le canal sera une frontière comme une autre.

Enfin, je propose donc que, si vous le souhaitez et l'acceptez, nous arrangions une rencontre tripartite d'ici quelques mois, le temps de conduire des études préliminaires, pour discuter d'un accord avec ces partenaires potentiels. En outre, si vous désirez proposer un candidat supplémentaire qui participerait à la construction, soyez en les bienvenus. Souhaitez-vous aborder un dernier sujet durant cette rencontre, qui, je le pense, touche à sa fin ?
Mar Loftsson a écrit :
Et bien je vois que les points d'accords sont plus nombreux encore qu'espéré. Et nos attentes étaient élevées. Les infrastructures frontalières et ferroviaires autour du futur canal d'Afarée sont en effet cruciales. Peut être par ailleurs qu'un nom au canal pourrait être trouvé. La question est secondaire, l'image qui est renvoyé pourrait ne pas l'être.

Nous avions également abordé la question de ce qui s'appelait alors le Canal de Kyli avec la République faravienne. Néanmoins, à cet instant, il n'était pas encore question d'un possible partenariat avec votre pays. Dès lors vous êtes le plus à jour si je puis me permettre. L'hypothèse d'une gare sur votre rive me parait envisageable. A la seule condition néanmoins que le transfert de marchandises et de personnes depuis notre rive se fasse de façon libre. J'entends par là que si il venait à subsister quelques contrôles spécifiques à nos frontières, une zone spéciale pourrait être prévue uniquement pour la gare pour éviter tout retard. Je pense que vous attendriez la même chose de nous pour notre débouché du canal ou vos navires auront des accès comme si ils entraient en un port caratradien.

Mais je crois bien que sur les points que je tenais à évoquer, votre réponse en résout un certain nombre. Effectivement, une entreprise me paraît être une bonne idée. Il serait, selon le degré de libéralisation futur, toutefois impératif que nos deux Etats restent, ensemble, majoritaire. Actuellement nous serions à 80%, descendre en dessous de 52%, soit 26 chacun, me paraît inimaginable même sur un très long terme. L'opération conjointe entre les forces armées caratradiennes et les forces de défense tanskiennes dans la région est d'une absolue nécessité. Je pense même qu'il faudrait rapidement, sans trop avoir l'air de passer en force, imaginer une forme de commandement intégrée pour le canal et ses infrastructures stratégiques.

Une compagnie quelque peu binationale dans l'idée, bien qu'ouverte à des investissements directs étrangers pour un canal aménageant notre frontière et dont la sécurité serait conjointement assurée par nos forces dans la région. Un tel projet enverrait un message des plus importants aux autres nations de ce monde. Une telle coopération pourrait aussi trouver son apogée dans un projet de coopération symbolique. Un train pour le rail transfrontalier, ou encore un avion qu'il soit de ligne ou gouvernemental. Qu'en pensez vous ?

Une rencontre tripartite me semble une excellente idée. Des questions sécuritaires pourraient faire l'objet de plus de discussions mais nous pourrions réserver ça à nos états-majors dans un futur proche.
Padraig Cunningham a écrit :
Effectivement, je pense que nous pouvons bien qualifier cette rencontre de fructueuse. Nous aurons tout le temps de réfléchir à un nom durant les réunions qui, je n'en doute pas, succéderont à celle-ci. Sachez que même si nos relations avec la République faravanienne sont récentes, nous ne doutons pas de leur fiabilité et de leur amitié en tant que partenaire, tant en Afarée que de par le monde. Ainsi, nous serions plus qu'heureux de leur réserver une place spéciale dans ce projet, étant entendu qu'il serait impensable que nos participations conjointes descendent en dessous des 52 %, et je pense même qu'un "hard deck" devrait être établi autour des 60 %, sait-on jamais. Quant à la question de la circulation, elle sera sans doute abordée maintes fois dans les mois et années qui viennent, avec, je l'espère, une libéralisation de plus en plus importante. Nous proposons comme accord de principe une libre-circulation des biens et des personnes dans une bande de 5 km de chaque côté du canal, cette bande devant néanmoins être sujette à des contrôles douaniers et sécuritaires sur chaque rive. Il s'agit là d'un accord minimaliste, un socle qui servira de fondation à une coopération transfrontalière accrue à l'avenir. Il en va de même pour le commandement militaire, pour lequel nous avons quelques propositions que nous vous soumettrons nos responsables militaires. Pour des raisons évidentes, je pense que nous pourrions remettre la question d'un projet de coopération symbolique à la rencontre déjà prévue de nos chefs d'États à Norja. En somme, Monsieur le Ministre, je vous avoue être personnellement ravi d'avoir rencontré un interlocuteur aussi aimable et constructif que vous. Je ne doute pas que nous nous retrouverons bientôt dans une autre réunion officielle ; profitons en attendant du doux climat leucytaléen pour visiter chaque coté de la frontière.

Suivant ces paroles, Cunningham se lève et avec un grand sourire tend sa main à son homologue
Mar Loftsson a écrit :
Je pense que le Gouvernement de la République autant que le Congrès Fédéral ne pourra qu'accueillir d'un bon œil un seuil établit autour d'une participation autour de 60% pour le futur canal. La proposition d'un accord de principe est convenable me semble-t-il. Aller trop vite serrait probablement une erreur mais ne pas s'engager sur cette voie pourrait amener à un immobilisme regrettable pour de futures administrations.

Remettre la question de la coopération symbolique à la rencontre de Norja est effectivement préférable. C'est avec une certaine attente qu'il me tarde de vérifier si les quelques clichés que l'on dit de notre côté de la frontière se révèlent vrai pour le votre Monsieur.
Une vue aérienne de l'aéroport de Sicherkrik

La rencontre diplomatique sur l'isthme, en début d'année, s'était déroulée à merveille. Les huiles et les diplomates s'étaient salués, rencontrés, avaient discuté, bu, mangé et les cochons avaient été bien gardés. Sauf qu'il n'y a pas de cochons sur l'isthme d'Afarée. Les mois qui avaient suivi cette rencontre avaient considérablement rapproché les deux puissances maritimes ; on discutait de nombreux projets communs, au premier rang desquels le canal et on espérait bientôt trouver un accord, à la faveur de la création de l'OND. Mais le gloss et le champagne ne cachent pas toujours la réalité : les conflits se multipliaient dans le monde et ni les dirigeants de l'Union, ni les dirigeants de Tanska ne voulait continuer à observer depuis le bord du terrain. Mais bon, on est démocrate, pacifique, on "s'engage pour la stabilité de l'ordre international et pour la paix", on ne créé pas des conflits, nous. Les autres, en revanche... Ce n'était pas forcément le ressenti de la ministre Tanskienne de la Défense Nationale, Kristine Svane, mais c'était sûrement celui de Sir Drustan Tumbler, le ministre royal des armées de Caratrad, alors qu'il observait d'un air absent l'appareil militaire de cette dernière atterrir sur la piste de l'aéroport de Sicherkrik. Si la rencontre en Aleucie avait été proposée bien avant que le moindre problème ne se manifeste sur ce d'habitude-très-calme continent, la donne avait changée, et la rencontre avait été avancée pour envoyer un signal, ambigu mais réel, à certains États aleuciens jugés un peu trop coercitifs dans leur politique extérieure. On avait donc sauté de joie au ministère lorsque on avait annoncé que l'armée caratradienne, en pleine résurrection après des années d'austérité budgétaires, allait peut-être pouvoir jouer à la guerre avec une armée étrangère au moins aussi sérieuse qu'elle. Tout le poids de cette mission diplomatique majeure reposait désormais sur les épaules de Drustan Tumbler alors qu'il s'avançait pour saluer Kristine Svane.
La ministre de la Défense nationale avait un emploi du temps des plus chargée. Les discussions budgétaires en cours au Congrès Fédéral avec les importantes dépenses à prévoir pour les Forces de Défense occupaient la majorité de son temps. D'autres affaire d'importance suffisante en occupait le reste, et cette visite en faisait partie.

Affrété directement depuis Järvi, l'appareil tanskien du 1/46 "First" avait traversé une partie du globe pour transporter la ministre et son équipe. En l'absence d'une flotte gouvernementale suffisante, étant donné les nombreux voyages en cours, il avait fallut trouver un moyen de substitution. A vol d'oiseau, plus de 5 000 kilomètres séparaient la base aérienne de Järvi de l'aéroport de Sicherkrik, pourtant sur le même continent. Loin de Norja, capitale tanskienne, ou de Bryngaerdinas Pil, capitale cartrardienne, cette rencontre illustrait à nouveau les caractéristiques géographiques des deux Etats, dans leur éloignement comme dans leur relative proximité.

Aux cotés de la ministre, à la descente de l'appareil, une poignée de conseillers bien placés et de membres d'Etats majors s'étaient préparés à la rencontre avec Sir Drustan Tumbler.
Contrairement à la rencontre qui avait eu lieue quelques mois plus tôt sur l'isthme afaréen, celle qui commençait en Aleucie s'annonçait bien moins amusante. Au sobre appareil militaire transportant Kristine Svane répondait un non moins sobre comité d'accueil composé d'une vingtaine de fusiliers-marins, de la plupart des députés du Festland ainsi qu'évidemment du ministre royal des armées et de la petite troupe de fonctionnaires qui accompagnait tout ce beau monde. Le message était clair pour les quelques journalistes et autres infortunés correspondants de défense : on était là pour discuter, pas (seulement) pour dévorer la production locale de petits fours. L'orchestre militaire locale interpréta tout de même rapidement l'hymne tanskien, chant militaire qui ne convenait on ne peut plus à la situation :




En serrant la main à Kristine Svarne, Tumbler lui adressa le sourire compréhensif d'un professionnel à un autre, tout en jetant un regard de biais au C-160 de fabrication sylvoise qui surplombait la scène.


Drustan Tumbler a écrit :
Góðan daginn, madame la Ministre, j'espère que vous avez fait bon voyage en compagnie de vos administrés. C'est un plaisir de vous rencontrer, et je pense que nous avons une bonne journée de travail devant nous.
Kristine Svaane a écrit :
Merci pour cet accueil monsieur le Ministre. Le voyage fut long et d'un confort plus sommaire que j'en ai l'habitude, mais il fut bon. Une longue journée nous attends effectivement, je n'attends que cela qu'elle ne d'en devienne bonne !

J'ai vu que regardiez cet appareil ? Il est sylvois mais nous en sommes en train d'en produire près d'une vingtaine de production nationale. Je vous indique cela sans arrière pensée aucune.

Pendant qu'elle poursuivait les présentations et introductions, une partie de la délégation descendit de même que plusieurs députés du Parlement Provincial d'Etelämanner qui partirent se présenter aux élus du Festland. Les quelques conseillers attendaient derrière la ministre, en retrait.
Drustan Tumbler a écrit :
Magnifique appareil, en effet. Je constate avec plaisir que Tanska ne lésine pas sur ses dépenses militaires. Soyez rassurée, c'est aussi notre cas. Nous reprendrons sûrement cette discussion autour de la table de conférence, mais en attendant puis-je vous inviter à prendre place en voiture, Madame la Ministre ? La Citadelle de Sicherkrik est assez éloignée, et je vois bien que votre agenda est aussi chargé que le mien.

Sur cette approche un peu directe, les délégations embarquèrent dans un long convoi arborant pavillons tanskiens et caratradiens confondus, en direction de la vieille ville de Sicherkrik. Une quarantaine de minutes et plusieurs embouteillages de l'heure de pointe (heureusement écartés par l'escorte policière) plus tard, les voitures officielles faisait crisser le gravier de la cour intérieure de la Citadelle.

Glorieuse et magnifique Citadelle de Sicherkrik

Aussitôt arrivée, les deux délégations pénétrèrent dans ce haut lieu de l'histoire caratradienne et désormais Quartier Général des Forces Armées en Aleucie. Hormis les deux ministres et rares parlementaires présents, la population autour de la table était largement dominée par des hommes et des femmes à la mine sérieuse et à l'uniforme impeccable, souvent orné d'un placard de décorations. Malgré la sobre atmosphère, les caratradiens n'avaient pas dérogés à leurs habitudes de théinomanes, et avaient fait préparer des quantités gargantuesques de thé. Des montagnes de biscuits exhibées sans pudeur surplombaient des services luxueux ornés d'or et d'argent qui avaient été fournis par la marine royale. Alors qu'on servait le thé, Tumbler reprit :

Drustan Tumbler a écrit :
Fort bien. Madame la Ministre, maintenant que nous sommes confortablement installés, je pense que nous allons pouvoir commencer notre travail. Comme le souligne la présence ici même des Très Honorables élus, cette rencontre sera avant tout centrée sur les affaires sécuritaires de nos deux États en Aleucie. C'est en tout cas dans cet esprit que nous avons conçu cette session. Néanmoins, outre les affaires de défense en Aleucie dont certaines, au vu de l'actualité se font...pressantes, j'aimerais aborder avec vous des questions plus larges, comme l'interopérabilité de nos forces armées, qui sont actuellement toutes en reconstitution de leurs moyens. Je pense qu'il s'agit d'une opportunité en or pour anticiper sur nos futurs besoins, et surtout sur nos hypothétiques actions communes à l'avenir. Ces actions communes pourraient être dans les trois dimensions du combat moderne, et c'est pourquoi je pense que nous devrions aborder point par point ces domaines. De plus, étant donné l'actualité, nous aimerions parvenir à organiser un exercice aéronaval commun en Aleucie, qui se déroulerait idéalement en Etelamänner et au Festland. Voilà, Madame la Ministre, les principaux éléments que je souhaite aborder avec vous aujourd'hui. Avant de continuer, je suis bien évidemment ouvert à n'importe quelle suggestion de votre part.
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