23/06/2013
16:28:09
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Caratrad-Tanska, trois rencontres et un voyage dans le temps - Page 2

Les membres de la délégation tanskienne profitèrent de cette traversée de la ville pour observer son architecture, les gens attablés au coin de rues, les quelques bouchons et le quartier général cartradien. Après s'être installé et s'être fait généreusement servir en thé et quelques biscuits secs. Kristine Svaane et les délégués écoutaient attentivement les paroles de Tumbler.

Kristine Svaane a écrit :
Je suis entièrement en accord avec vous sur la nécessité de discuter de l'actualité. Un exercice aéronaval pourrait parfaitement être organisé. Le groupe naval, aéro serait de trop bien qu'il y ai quelques hélicoptères sur le pont des navires, du TMS Kænugarður devrait bientôt prendre la mer pour Järvi avec le 91e Régiment Mécanisé Projetable à son bord. Un exercice devrait donc être pouvoir être conçu et préparer dans les plus brefs délais. Je suis à l'écoute de toute proposition éventuelle que vous auriez à nous faire à ce sujet.

Un tout autre point par ailleurs, le régiment dont je viens de faire mention aurait besoin de matériel du génie. Il en va de même pour le récent 92e Régiment Mécanise Projetable. Je pense que ce besoin pourrait nous permettre d'aborder une autre question, celle de possible achats et partenariats communs sur les questions militaires. Vous avez évoqué, il y a une petite heure, notre appareil. Cela ne vous a pas échappé qu'il est militaire dans sa nature. nous le préférerions plus...officiel.
Drustan Tumbler a écrit :
Même si les détails seront à retravailler plus tard, je pense que nous pouvons commencer à organiser un exercice aéronaval qui aura lieu entre ici et Järvi. De notre coté, nous pouvons aisément faire participer pour l'armée de l'air le 1er escadron de chasse, ainsi que le 12e escadron de bombardement et le 70e escadron de transport. La marine peut quand à elle aligner pour l'exercice la corvette HMS Dauntless, les patrouilleurs Sursson, Eyrbyggja et Grettis, le sous-marin Rhyfelog et les navires de soutien logistique Edifer et Efengylwr. Les hélicoptères embarqués participeront bien sûr à l'exercice. Nous pourrions opter pour quelques jours d'exercices commun visant à renforcer l'interopérabilité de nos forces, ainsi que la préhension de nos différentes structures, avant d'organiser une simulation d'engagement de haute-intensité en mélangeant nos navires et nos appareils en deux forces opposées. L'office cartographique des armées se chargera de vous fournir des propositions plus détaillées à l'issue de cette rencontre. Concernant les questions de matériel, je suis au regret que le gouvernement actuel a pour politique de n'acheter aucun matériel militaire à l'étranger. Néanmoins, nous sommes tout à fait disposés à des développements conjoints, qui s'inscriraient dans la droite lignée des propositions faites sur l'isthme afaréen. Ainsi, vos attentions se portent vers le développement d'un appareil officiel ?
Kristine Svaane a écrit :
Cette liste qui reste à préciser promet un bien important exercice bilatéral j'en suis certain. Probablement le plus important à cette date pour notre République et nos forces armées qui en seront certainement ravies. Je valide votre hypothèse d'exercices étendus sur plusieurs jours avant de passer à une simulation grandeur nature d'un engagement de haute intensité entre les éléments précédemment évoqués. Nous suivrons les propositions et recommandations de l'office cartographique des armées.

C'est probablement tout à votre honneur de maintenir une complète souveraineté sur votre dotation en matériel. Ce n'est pour le moment pas la nôtre mais nous espérons pouvoir y aboutir. En effet, nous avons une attention particulière qui porte sur la volonté de développer et d'acquérir un, ou une série, d'appareils officiels pour la République et son gouvernement. Néanmoins, compte-tenu de l'investissement que cela représente, nous espérions possiblement ne pas le faire uniquement de nous même. L'appareil devant être un avion de ligne ensuite modifié afin de remplir le cahier de charges qui incombe à des ministres, au ministre de la défense que je suis et que d'autres seront, ainsi qu'au chef du gouvernement.

Le second point sur le matériel actuel est le besoin de matériel de génie pour nous armées. Là encore, le coût en développement à l'heure actuelle est trop élevé en comparaison du carnet de commande qui suivrait. Quelques dizaines d'engins tout au plus. Peut être pourrions nous trouver en vous une réponse à nos attentes ?
Drustan Tumbler a écrit :
Nous serons ravis d'organiser un exercice conjoint, soyez-en sûre. Concernant votre projet d'appareil officiel, je peux vous dire en tant que ministre des armées que si celui venait à incorporer des technologies militaires, ou menait à développer des technologies utilisables par les forces armées, mon ministère serait tout à fait enclin à participer à son développement. Plus largement, je ne pense pas trop m'avancer en vous assurant qu'un tel projet sera accepté par le Premier Ministre, étant donné que nous n'avons de toute manière pas d'appareil officiel hormis quelques vieux coucous qui devront bientôt être remplacés. Votre proposition tombe donc pour ainsi dire à point. Il s'agirait donc d'un appareil à la vocation d'abord pratique, et ensuite de prestige ? Concernant votre seconde question, il se trouve justement que nous avons quelques dizaines de bulldozers blindés neufs, ou plutôt à l'état neuf, qui sont actuellement stockés en métropole, coupes budgétaires et manque de personnel obligent... Ils ne sont certes pas de la toute dernière génération, mais vous conviendrez qu'un bulldozer reste un bulldozer, c'est à dire un véhicule à chenilles avec une lame devant, qu'il ait ou non une électronique de pointe. L'actuel programme de remontée en puissance des armées ne prévoit pas leur utilisation avant plusieurs années, nous serions donc tout à fait prêts à vous les céder, et à les accompagner éventuellement d'un nouveau lot, qui serait quelque peu modernisé. Notre industrie de défense nationale pourrait également vous fournir à bas prix de rudimentaires véhicules de déminages, mais il s'agirait là d'un contrat dépendant seulement de votre ministère et de l'entreprise en question, CAE. Malheureusement, nous ne pourrons reprendre la production de ponts mobiles et de chars de dépannage avant l'été de cette année, et nous serons donc incapables de vous en fournir des quantités importantes avant l'automne. Néanmoins, j'attire votre attention sur l'intérêt que nos deux pays aurait à lancer un programme commun d'équipement dans le domaine du génie militaire. En combinant le savoir-faire caratradien avec la haute technologie tanskienne, il y aurait surement moyen de nous équiper convenablement pour la fin de l'année 2013. Voilà en tout cas concernant vos questions.
Kristine Svaane a écrit :
Il s'agirait d'un appareil remplissant, me semble-t-il, les deux vocations. Il doit à la fois servir à être aisément identifiable tout en étant la vitrine de la réussite technologique de Tanska d'une part, et à garder, pour ceux qui serviront le ministère de la défense et la première ministre, des fonctions utilitaires de premier ordre. De cette façon, si tous ne seront sans doute pas aussi technologiquement avancés, ils incorporeront en effet un ensemble de technologies militaires, en particulier de communication sécurisée.

Et bien sachez que nous serions prêt à vous en commander une vingtaine dès que possible. Evidemment, à plus long terme, nous aimerions qu'ils soient du meilleur niveau possible pour garantir la sécurité des hommes et des femmes qui les manient, mais Norja ne s'est pas bâtie en un jour comme on dit. Un lot modernisé serait effectivement aussi bienvenue. Notamment pour nos unités d'élites, le reste servira pour l'armée d'active tout à fait convenablement. Il en va de même pour les véhicules de déminage. La demande actuelle est limitée mais les prévisions font état de plusieurs dizaines de demande à l'avenir. Je pense qu'il est inutile de préciser qu'il en serait de même pour les ponts mobiles et les chars de dépannage, priorité étant donné aux véhicules de dépannage et de déminage pour l'ensemble.

Un programme commun d'équipement dans le domaine du génie militaire me semble effectivement une excellente idée. Les besoins sont là, les industries aussi, les technologies aussi, il ne reste qu'à mettre en exergue des savoir faire et à débloquer des fonds.
Drustan Tumbler a écrit :
Notre avis sur ce projet d'appareil va dans le sens du vôtre quant à sa fonction ; pensez-vous que l'appareil puisse servir de poste de commandement volant en cas d'attaque majeure contre le territoire, qui rendrait les airs plus sécurisés que le sol ? Je pense qu'il pourrait s'agir d'une fonctionnalité-clé de l'appareil dans sa version la plus technologiquement avancée, il n'existe pour l'heure aucun appareil de ce type, que je sache, malgré la menace toujours plus grande que font peser les missiles sur les nœuds de commandement et de décision. En tout cas, je vous garantis que je soutiendrais ce projet en tant que ministre des Armées au Cabinet de Sa Majesté.

Je suis ravi que notre proposition ait suscité votre enthousiasme, et soyez bien sûre que nous encouragerons à accélérer le processus les entreprises concernées, même si je doute qu'elles aient vraiment besoin de l'être. La vente du matériel stockée ne devrait pas rencontrer d'opposition parlementaire particulière, même si par souci de démocratie nous soumettrons la question au Parlement dans les jours qui viennent.

Nous pourrons éventuellement rediscuter de ce programme commun de développement d'engins du génie, peut-être après l'exercice conjoint ? Nous mettrons tout en œuvre d'ici là pour inciter les industriels à augmenter leurs capacités de productions et de développement dans le domaine.
Kristine Svaane a écrit :
Je pense effectivement qu'au moins une version pourrait servir de poste de commandement arien. Mais je ne pense pas que cela soit le cas pour l'ensemble des appareils que nous pourrions produire, comme vous le die, ce sera la version la plus technologiquement avancée. Sachez néanmoins que je suis ravie d'apprendre que je pourrais disposer de votre soutien auprès de Votre Majesté. le soutien de mon gouvernement m'est déjà entièrement acquis de mon côté.

La nécessité d'un vote parlementaire pour ce genre de vente me paraît être un facteur important de la démonstration d'une démocratie en bonne santé où le gouvernement ne peut s'attribuer pur lui seul la politique de défense national. Nous restons bien évidemment ouvert à la poursuite de ce partenariat à la suite de nos exercices conjoints. Il est évident que nos industriels auront beaucoup à gagner à travailler en commun, voir à aller au-delà si cela s'avérait mutuellement avantageux.
Drustan Tumbler a écrit :
Bien, ceci étant dit, souhaitez vous aborder un autre sujet ? Pour ma part, je ne vous cache pas que cette rencontre a déjà été plus que satisfaisante, et que la perspective d'un exercice commun m'intéresse fortement.
Kristine Svaane a écrit :
Monsieur Tumbler, je pense que presque tout a été dit pour ma part, excepté une chose. Une simple idée qui favoriserait, à son échelle, la meilleure connaissance entre nos pays et entre nos forces armées.

A ce titre, l'Etat-major avait émis l'hypothèse d'envoyer un de nos escadrons en permanence opérationnelle sur l'un de vos territoires. Il s'agirait de l'Escadrille de chasse 1/23 "Särna". Je vais être franc avec vous, il ne s'agit là que de trois appareils, mais la symbolique et l'expérience qui pourrait être acquise me parait intéressante. Nous avions ainsi pensé à Ynys Morfa, en Paloterra, ou alors à Sewgate à l'extrémité orientale du Nazum. Il s'agit là bien évidemment avant tout d'envoyer aussi un message qui pourrait vous êtes favorable : y compris aux confins du monde par rapport à votre métropole, Caratrad parvient à mobiliser des alliés.

Il est néanmoins évident que, si vous l'acceptez, la location de l'escadrille soit définit à votre guise, pourquoi pas de manière tournante pour ainsi dire.
Drustan Tumbler a écrit :
Cette dernière idée me semble excellente, et je pense que nous savons tous deux pourquoi. Nous serons ravis d'accueillir les pilotes tanskiens (et leurs appareils) sur l'aérodrome militaire de la Base Côtière de Sa Majesté d'Ynys Morfa. Nous y détacherons aussi des appareils du 1st Fighter Squadron et du 70th Transport Squadron afin d'y procéder à des exercices conjoints. Cela permettra d'importants transferts d'experience et de savoir-faire qui me parait tout à fait indiqué, et qui sera sans nul doute utile à l'avenir.

Drustan Tumbler se leva et tendit la main à Kristine Svaane.

Drustan Tumbler a écrit :
Madame la Ministre...
Tout en se levant pour serrer la main de son homologue, la ministre acheva la réunion en hochant la tête

Kristine Svaane a écrit :
Monsieur le Ministre, ce fut un honneur et une réunion des plus productives.
L'Aérodrome militaire de Vilirog, en banlieue de Norja s'était animé avec une rare intensité en cette matinée de juillet. Une délégation de plus importantes était attendu et tout le cérémoniel tanskien s'était mis en ordre de bataille. Sur le tarmac, à quelques mètres de l'avion qui venait de se poser, plusieurs dizaines de soldats tanskiens de la garde républicaine s'étaient alignés sur rangés, de part et d'autre d'une haie d'honneur de porte-drapeaux des deux nations alliées. Beaucoup d'encre avait coulé entre les deux Etats depuis leur première missive et leur première rencontre, dans l'Isthme d'Afarée. La visite était plus qu'une simple rencontre diplomatique. Elle avait évidemment ses sujet chaux, sensibles, sa politique étrangère, les accords et partenariats diverses. Une ribambelle de patrons espéraient quelques contrats d'importance. Mais plus que tout, c'était la venue de Sa Majesté la reine Elizabeth Ière du Royaume-Uni d'Ynys Dyffryn et du Kentware. Pour l'occasion, la vieille ville de la capitale s'était parée d'une superbe rarement vu depuis des années.

Le peuple tanskien avait mis fin à l'Empire dans la violence de la guerre civile dont les survivants, que l'on pouvait croiser attablés à chaque bar du pays de Norja aux coins reculés d'Etelämanner, témoignaient constamment pour transmettre leur mémoire à l'aune de leur vie. La démocratie l'avait emporté par les armes, et dominait désormais les coeurs des tanskiens et tanskiennes dans leur écrasante majorité. Il n'en restait pas moins un attrait, sensible sans être politiquement marqué, pour la monarchie, en particulier quand elle était proche. Le rapprochement tansko-caratradais avait, logiquement, animé les foules, les télévisions et les discussions de pub.

Le long du trajet traversant la capitale et la vieille ville, une population de quelques centaines de milliers de tanskiens, parfois venant de loin, s'était amassé sur le bord des rues. Quelques rares drapeaux caratradais flottant au vent d'une marée de drapeau tanskiens signifiait, ci-et-là l'importante diaspora du pays éparpillé à travers les quatre coins de la République. Le Parlement Fédéral, réunissant le Congrès Fédéral, le Parlement Central et les Parlements provinciaux s'était réunis, dans l'Alþingi; pour un discours prévu en début d'après-midi. Plus que jamais, l'événement marquerait l'année.

Sur le tarmac, le Président de la République et sa Première ministre attendaient, aux côtés de quelques autres ministres d'importance.

sdf
La matinée était splendide en Tanska. La plus grande partie de la flottille officielle caratradienne avait été mise à contribution pour cette visite qui s’annonçait hors du commun. Le premier avion était un des appareils personnels de la famille royale ; de lui débarquerait Sa Majesté Elizabeth Ière et son époux Owain, prince consort, se rendant pour la première fois en une visite souveraine en Tanska. Quelques minutes après viendrait un appareil gouvernemental à bord duquel étaient le Ministre Royal des Armées, Drustan Tumbler, et le Secrétaire Royal aux Affaires Étrangères, Padraig Cunningham, ainsi qu’une armée d’assistants en tout genres. Le Caratradian Aerospace Vespina royal fut stoppé avec maestria pile sur la marque indicative qui avait été imprimée sur le tarmac. Le temps de déployer un escalier roulant et un tapis rouge, et la porte s’ouvrait, laissant passer la Reine du Royaume-Uni d’Ynys Dyffryn et du Kentware, vêtue d’une de ses légendaires tenues monochromes. Le prince consort apparut rapidement à sa suite, et, après les salutations d’usage et les honneurs militaires rendus par la garde républicaine tanskienne, l’appareil transportant une partie du gouvernement de Sa Majesté effectua peu ou prou la même manœuvre, bien qu’avec un pilotage moins élégant que celui de l’appareil royal. Les deux ministres eurent le plaisir de reconnaitre certains visages familiers, et, après des salutations chaleureuses et quelques plaisanteries, tous embarquèrent en direction du bâtiment de l’Alþingi, édifice séculaire abritant le Congrès Fédéral dans lequel la reine allait prononcer un discours.
Le trajet fut court, mais agréable. La reine et le prince consort saluèrent chaleureusement la foule sur le trajet qui les mena de l’aérodrome militaire de Vilirog au centre de Norja. L’enthousiasme des spectateurs démontrait que, malgré la nature républicaine de Tanska, le peuple tanskien montra en tout cas ce jour-là qu’il n’avait pas oublié les liens séculaires qui le rattachait aux Couronnes-Unies de Caratrad. La visite démarrait sur une note positive, et, dans ce genre d’événements, le premier contact était quasi-toujours déterminant, ce qui eut pour conséquence de grandement détendre la reine.


Photo alpingi


Le congrès fédéral tanskien était, exceptionnellement, réuni à son grand complet. Mais, ce jour-là, les parlementaires d’habitude si bruyants observèrent un silence quasi-religieux que la jeune quarantenaire s’approcha du pupitre :

Note : les parties en italiques sont prononcées en tanskien, les parties en romaine sont prononcées en kentois, jugé plus intelligible pour des locuteurs germaniques.

Elizabeth Ière a écrit :
Monsieur le Président, madame la première ministre, madame la présidente du congrès fédérale, monsieur le président du parlement central, messieurs les présidents des parlements provinciaux, mesdames et messieurs les ministres et les députés fédéraux, mesdames et messieurs les députés ; je suis flatté d’avoir été invité à parler ici, dans cette illustre enceinte qui a été, d’une manière ou d’une autre, la chambre du Parlement tanskien depuis tant d’années. C’est la raison pour laquelle je suis très touchée par votre présence à tous aujourd’hui.

La longévité de votre démocratie est reflétée, aussi, dans la longue amitié qui lie nos nations et nos peuples. Notre partenariat, construit sur une expérience partagée, demeure absolument vital alors qu’ensemble, nous affrontons les défis de ce monde. Tout simplement, le Royaume-Uni sera toujours un des alliés les plus proche et un des meilleurs amis de la République Fédérale de Tanska. Désormais, à l’occasion de ma première visite officielle en Tanska, j’affirme croire que la relation indispensable entre nos deux pays n’a jamais été plus forte. Aujourd’hui, en affrontant les plus grandes épreuves de notre temps, nous continuons le travail de nos prédécesseurs.

La confiance qu’ils ont placés en notre alliance était bien fondée. Alors que la guerre contre la République de Brod Flor faisait rage, le Premier Ministre de mon pays qualifia notre alliance scellée dans le sang « d’indissoluble ». Ce respect mutuel a permis à nos deux peuples de poursuivre cette lutte pour la justice et la liberté d’une seule voix. Exactement deux mois après ce discours, mon arrière-grand-père, le roi Dafydd VI, arborait fièrement un uniforme tanskien en rendant visite aux troupes tanskiennes sur le front. La détermination commune qu’il exprima ce jour-là nous permit de tenir au travers des longues et amères années de cette guerre, et nous conduisit, ensembles, jusqu’à la victoire.

Cette éclatante illustration de notre engagement envers la liberté et la démocratie reste d’actualité. Aujourd’hui, nos forces armées s’entrainent ensemble au sein du Conseil Militaire de l’Organisation des Nations Démocratiques, se déploient ensemble avec les troupes de l’Organisation des Nations Démocratiques, travaillent parfois directement sur le territoire caratradais et assument ensemble une responsabilité jointe pour la sécurité eurysienne et mondiale. Aujourd’hui, plus de quatre-vingts ans après que nous nous soyons battus, côte-à-côte, pour la libération de l’Eurysie, nous faisons face encore une fois à des agressions ou des menaces d’agressions injustifiées sur notre continent. Notre détermination et notre alliance sont plus importantes que jamais. Ensemble, nous nous tenons au côté des peuple okaristanais et teylais avec une solidarité résolue. Ensemble, nous sommes inébranlables dans notre détermination que la démocratie triomphera toujours de la dictature et que nos libertés si chères l’emporteront. Les effroyables événements de ces derniers mois ont encore montré, si besoin en était, la fragilité de ce à quoi nous tenons le plus.

De la même manière que nous nous dressons ensemble contre les agressions armées, de même nous devons agir ensemble afin de protéger le monde de la menace du changement climatique. Malgré l’ampleur et la sévérité du défi auquel notre planète est confrontée, il est encourageant de voir les mesures prises par nos gouvernements, nos citoyens et, de plus en plus, par le secteur privé. Je pense depuis longtemps que nos entreprises peuvent jouer un rôle essentiel, en travaillant en partenariat et en harmonie avec nos gouvernements et nos populations, et investir des milliards pour développer les solutions qui permettront une transition réussie vers un monde durable. Avec le Président Frogsøn, je rencontrerai cet après-midi des chefs d’entreprises tanskiens et caratradais dont la collaboration, l’innovation et les investissements dans une croissance propre et la préservation de notre précieuse biodiversité font partie d’un leadership mondial essentiel. J’espère vivement qu’il y aura des possibilités de collaboration future, par exemple pour trouver une façon de renforcer la coopération en matière de développement durable.

Mesdames et messieurs, nos deux gouvernements travaillent en partenariat pour se confronter à tant des grands défis de notre temps, et, comme toujours, ce sont nos peuples qui sont le véritable moteur de cette relation. Notre amitié et notre familiarité sont renforcées par chaque nouveau lien qui nous unit. Elles sont renouvelées par chaque nouvelle source d’allégresse qui peut apparaitre dans la culture de l’autre, et par chaque rappel de ce que nous partageons déjà. Des millions de nos citoyens visitent chaque année nos pays respectifs, dans nos métropoles eurysiennes ou ailleurs. Et, bien sûr, des centaines de milliers de nos concitoyens ont choisis de vivre en permanence leurs vies dans le pays de l’autre. Ces échanges puissants entre nos peuples nous rendent incommensurablement plus forts, plus heureux et plus prospères.

Nos artistes continuent de s’inspirer les uns des autres comme ils l’ont toujours fait, mêlant l’ancien et le nouveau, et créant des œuvres complexes et enrichissantes. Des inoubliables images de Bryngaerdinas Pil d’Adrian Ceder- et du brouillard bryngaerdinien qui fascinait tant les visiteurs tanskiens - aux plus récentes représentations numériques de Dafydd Ockney des paysages changeants de Norja, en passant par la collaboration novatrice entre le designer caratradais, Paul Smith, et le musée Listahöll à Norja, il existe une universalité dans nos traditions artistiques partagées. Demain, mon époux et moi visiterons Kalfafell, la première ville tanskienne à être jumelée, en 1947, avec une ville caratradaise, Norholt. Ce sera l'occasion pour mon cher époux de célébrer notre collaboration artistique en lançant le premier prix littéraire tanskocaratradais, qui récompensera des œuvres de fiction contemporaines exceptionnelles publiées en tanskien, en kentois et en dyffrynien.

Ce lien partagé n’est qu’un exemple des indénombrables connections qui existent entre nos villes, nos villages, nos entreprises et nos institutions scolaires et universitaires. Ce sont nos peuples qui, au travers de tout ce qu’ils font ensemble, écrivent un nouveau chapitre de notre histoire, qui fera à terme que nos descendants hériteront d’un monde plus sûr, plus juste et plus prospère. De ce fait, la jeunesse doit être au cœur de nos entreprises communes. En soutenant nos jeunes, nous investissons dans notre avenir, un investissement qui sera remboursé d’innombrables fois.

Monsieur le Président, madame la première ministre, madame la présidente du congrès fédérale, monsieur le président du parlement central, messieurs les présidents des parlements provinciaux, mesdames et messieurs les ministres et les députés fédéraux, mesdames et messieurs les députés. Il y a près de cent ans, mon arrière-arrière-grand-père, le roi Owain VII, s’est engagé, au nom du Royaume-Uni, pour l’Entente cordiale et le lien entre nos deux pays. Ce lien fut sanctifié par les sacrifices incommensurables du siècle dernier et poli par chaque exemple de notre projet commun. Aujourd’hui, il est entre nos mains, après avoir été transmis avec fierté de père en fille, de mère en fils, tout comme il l’a été à travers les générations de ma propre famille. Pendant le temps qui m’est accordé en tant que reine, je m’engage à faire tout ce qui est en mon pouvoir pour renforcer la relation indispensable entre le Royaume-Uni d’Ynys Dyffryn et du Kentware et la République Fédérale de Tanska– et, aujourd’hui, je vous invite à vous joindre à moi dans cet effort. Ensemble, notre potentiel est illimité. C’est pourquoi nous devons chérir et entretenir notre entente cordiale. Un engagement les uns envers les autres et envers les valeurs que nous partageons si fièrement, un engagement inspiré par l’exemple du passé et encouragé à relever les immenses défis du monde qui nous entoure. En tant que voisins, amis, partenaires et alliés, il n’y a pas de défi que nous ne puissions relever, comme nous l’avons fait si souvent par le passé. Allons de l’avant avec espoir et courage - et faisons-le ensemble.
L'Assemblée Tanskienne réunie en Congrès était quelque chose de rare. Il ne se réunissait qu'une fois par an, le temps du Discours sur l'Etat de la République, généralement à l'aube des vacances hivernales. Une réunion pour un dirigeant étranger était particulièrement rare et témoignait, plus que tout d'une relation spéciale, singulière avec l'Etat.

Le discours d'Elizabeth Ière fut retransmis en direct à la télévision nationale et sur quelques autres chaînes d'informations continues. Rarement public dans ses sorties, le Président de la République apparaissait souriant, ravi de l'instant et fier du moment. Il prit la parole dans une rare allocution, forte de sa voix rocailleuse que l'âge n'arrêtait pas de durcir.

Harald Frogsɵn a écrit :
Votre Majestée, Monsieur le Prince Consort, Messieurs et Mesdames les ministres, il se tourna vers l'Assemblée, madame la première ministre, madame la présidente du congrès fédérale, monsieur le président du parlement central, messieurs les présidents des parlements provinciaux, mesdames et messieurs les ministres et les députés fédéraux, mesdames et messieurs les députés, mesdames et messieurs en vos grades et qualités ; ce jour est important.

Les mots, particulièrement touchant et singulièrement vrai que nous venons d'entendre à cette tribune où fut proclamée la Fédération ont pour chacun et chacune d'entre nous une saveur particulière. Tout d'abord, ils sont ceux de l'amitié qui lie nos nations, qui nos peuples, qui lie nos histoires et qui nous rapproche encore un peu plus chaque jour.

Je ne serais guère long tant le travail qui nous attends aujourd'hui est vaste, tant les sujets sont nombreux. Le combat pour la liberté d'antan est resté le même, il s'est renforcé de celui pour la démocratie et pour les Droits humains que je sais, Votre Majesté, être particulièrement cher à vos yeux. Aujourd'hui, alors que la terreur de la dictature, que les bombes inhumaines et que les violations des libertés individuelles se multiplient partout sur le continent, je sais, comme chaque Tanskien, pouvoir compter sur un pays pleinement ami. Un pays qui, encore récemment, dans ces premières heures d'une matinée de juin, à de nouveau sut mettre au service de la liberté et au service des droits humains des hommes et des femmes en danger pour venir en aide à une population civile aux côtés de Tanskiens et de Tanskiennes. Je sais pouvoir compter sur un pays qui, alors que nos mers étaient honteusement pénétrés par des avions loduariens, n'a pas attendu un appel pour venir à aide mais s'est œuvré à une tâche qu'il avait autrefois déjà maintes fois accomplit, celle de la protection d'un allié.

Mesdames et Messieurs, il ne fait guère de doute que cette relation particulière qui nous uni se traduit dans tant de domaines qu'il me faudrait une journée complète pour les énumérer avec exactitudes. Alors je ne vous parlerait que d'un seul d'entre eux, mais il illustre selon moi le symbole d'une relation toujours renouvelée. Le canal afaréen a, il y a de cela quelques semaines, connu ses premiers coups de pioches. Non il ne s'agit pas là d'une destruction, il ne s'agit pas là de creuser un fossé entre deux de nos territoires ultramarins, il s'agit bien de réunir deux mers, deux territoires, et d'en effacer par cette occasion une frontière franchit quotidiennement par des milliers de nos concitoyens. Si, en d'autres lieux, mers et marées nous séparent, l'histoire et le temps présent ne trahissent pas les liens enracinés qui nous lient, qui nous lient dans l'adversité comme dans l'amitié.

Mesdames et Messieurs, Votre Majesté, l'Entente Cordiale trône encore aujourd'hui dans cette humble enceinte, il pointait de son doigt l'un des tableaux ornant le sommet de la coupole représentant Owain VII aux côtés de deux soldats tanskiens, il nous reste encore et toujours à en perpétrer l'idée sans jamais oublier les valeurs et principes qui nous lient. L'on sait reconnaître une véritable amitié, un allié de confiance, un partenaire naturel, dans les tempêtes, soyez-en certains, la barre est bien tenue quand nous sommes ensemble.

Ce moment solennel dura encore une bonne demi-heure, alternant plusieurs interventions officielles et quelques chorales issues d'écoles primaires tanskiennes et caratradiennes reprenant successivement hymnes nationaux du pays allié. Le reste de la journée fut des plus tanskienne, et plus précisément, des plus norjiennes. Pour la suite royale comme pour les officiels gouvernementaux, c'était un dîner mélangeant cuisine tanskienne et cuisine caratradienne qui attendait les convives - quelques centaines d'heureux triés sur le volet - dans le Palais d'Asker, dans les hauteurs immédiates des collines norjiennes donnant vue sur la baie. On y distinguait parfaitement la vieille ville, ses pierres blanches et colérées et les quartiers plus récents. L'immense baie remplissait l'autre partie du paysage, des navires militaires en construction dans quelques chantiers bien sécurisés au port de plaisance tandis qu'au loin, à l'entrée de la baie, le port de porte-conteneurs permettait de distinguer l'activité marchande foisonnante.

Le Palais d'Asker était aujourd'hui devenu un musée national mais aussi la demeure présidentielle bien que ce dernier, régulièrement en visite dans les territoires fédéraux, y résidait en réalité moins du tiers de l'année. Elle représentait, certes moins que la Gare Centrale, un archétype de l'agencement tanskien de la fin du XIXe et du début du XXe siècle dans sa construction comme dans sa décoration. Fort de l'ancrage impérial et maritime de l'histoire tanskienne, l'encre de l'Astrolabe mais aussi du Fjørd, deux des navires iconiques de l'histoire tanskienne, formaient par exemple une arche, modeste par sa hauteur, marquant l'entrée de la demeure.

Si pour Sa Majesté Elizabeth Ière et quelques autres officiels, la journée se poursuivrait ensuite sur des visites historiques et culturelles auprès de chefs d'entreprises tanskiens et caratradiens, plusieurs ministres avaient eux d'autres visites et réunions de travail. En particulier, Drustan Tumbler, ministre Royal des Armées devait s'entretenir avec Kristine Svane, ministre tanskienne de la défense national, dans les chantiers navals de Norja pour assister à la construction du futur porte-avions TMS Tanskae mais aussi pour discuter de certains sujets d'intérêts stratégiques.
Les larges chantiers navals de Norja offrait une vue à couper le souffle. Une forêt hérissée de crètes d'acier et de silhouettes grises anguleuses s'étendait de tous cotés jusqu'à en couper un horizon, qui était au vrai assez proche. Mais un élément du paysage ressortait : dans la plus grande forme de radoub de Tanska se trouvait le chantier d'un immense navire, dont la longueur de la quille seule imposait le respect. Déjà les flancs d'acier du navire s'élançaient à l'assaut du ciel, et même s'il ne l'avait pas su, Drustan Tumbler aurait deviné qu'il s'agissait là du chantier du plus grand navire que les marines de guerres déployaient sur les océans, du roi du combat naval moderne ; oui, il s'agissait là du chantier d'un porte-avions. Tumbler fut quelque peu contrarié quand il s'aperçut que celui-ci était plus avancé, et sûrement plus grand que le HMS Ark Royal qui venait d'être mis sur cale. Il se dirigea néanmoins vers le bâtiment où allait se dérouler la rencontre, et ce ne fut qu'une fois assis à la table des négociations qu'il se recomposa entièrement.
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