🎮 Salon international du jeu vidéo et des loisirs interactifs - Pembertøn 2011 - Page 2

Synopsis :

Le jeu propose au joueur d’incarner Angélique Trahan, une photo-reporter arrivant à la Cité des Anges au plein cœur de la période des troubles (1950). Se réveillant éborgnée dans un lit d’hôpital après un accident de voiture, elle reçoit la visite d’une femme en fauteuil roulant souhaitant lui proposer de mener une enquête pour elle : elle souhaite découvrir ce qui est arrivé à sa nièce, disparut depuis une semaine, dans des conditions laissant penser à des liens avec les activités criminelles sur lesquelles Angélique enquêtait déjà. La même nuit, Angélique rêve qu’un esprit issu de la religion vaudou, un loa, lui fait don d’un nouvel œil et d’un nouveau cœur. Un cœur qui n’existe qu’en elle, et un œil qu’elle devra cacher sous un bandeau pour ne pas alerter qui que ce soit, lui permettant cependant de percer à jour les gens. À son réveil, Angélique devra s’exfiltrer l’hôpital pour fuir des hommes en noir cherchant à la capturer, guidés par une dēmonhantā (chasseuse de démon). Désormais recherchée et dotée de nouveaux pouvoirs, Angélique va devoir parcourir la Cité des Anges, comprendre ce qui s’y passe, pourquoi l’Inquisition en a après elle, et – évidemment – ce qui est arrivé à la nièce de sa nouvelle cliente.

L’Histoire permettra de faire grandir les pouvoirs d’Angélique ainsi que sa réputation auprès des différentes factions peuplant la ville : syndicats des dockers, gangs et groupes mafieux, médias officiels, cliques politiques, groupes d’étudiant, communauté des afro-kah-tanais etc. Rapidement, ce qui était une enquête menée pour le compte de la mystérieuse femme en fauteuil devient une enquête personnelle visant à percer à jour la nature des Loas et l’influence qu’ils exercent sur la ville – ou peut-être cherchent-ils à la protéger d’autre-chose ?

Inspiré des codes du film noir et du roman d’horreur classique, le scénario d’Angel Heart fait la part-belle au mystère et aux commentaires sociaux, jouissant pour se faire d’une impressionnante galerie de personnages et de plusieurs « points forts », cinématiques par lesquelles le scénario passe obligatoirement ou presque, mais pouvant grandement varier selon les choix du joueur. Le projet est narrativement ambitieux et reproduit à merveilles l’ambiance très particulière de l’été 1950.

Système de jeu :

Angel Heart permet donc au joueur de suivre l’enquête d’Angélique Trahan à travers la Cité des Anges à la seconde ou troisième personne dans un environnement en trois dimensions. Pour se faire le e joueur peut accéder à un « nuage d’idée », prenant la forme d’un tableau où sont affichées des mots et des indices trouvés par le personnage, ainsi que les liens les reliant entre eux. Ce tableau sert à aiguiller le joueur et à lui permettre de retrouver sa progression dans son enquête.

Dans les faits, il est libre de visiter les différents quartiers de la ville (composant autant de zones plus ou moins indépendantes) pour y mener son enquête. Des indices pouvant ramener à d’autres quartiers, il peut être nécessaire de visiter plusieurs zones pour avancer dans l’une d’elles. Pour se faire le joueur peut s’adresser à n’importe quel pnj nommé et tenter de lui parler des différents éléments présents dans son nuage d’idée, remplir des quêtes annexes pour gagner la confiance de personnages, s’infiltrer dans des lieux par divers moyens ou éventuellement recourir à la violence. Bien qu’Angélique ne soit pas à l’aise avec et que le gameplay favorise plutôt la fuite et l’infiltration, il est tout à fait possible d’obtenir des armes et d’essayer de se forcer un passage : la liberté laissée au joueur dans la façon dont il peut résoudre l’enquête était l’une des grandes obsessions du studio durant le développement du jeu.

Selon les membres de Gator Bytes, l’ensemble du gameplay suit un schéma en « losange » ; Le joueur part d’un indice, puis s’éparpille à la recherche d’informations à son sujet, et se reconcentre une fois qu’il approche de la vérité jusqu’à trouver le fin mot de l’histoire, amenant à un nouvel indice.

Le jeu reste cependant hautement scénarisé : chaque quartier a ses enjeux propres, et la façon dont le joueur les résoudra aura un impact sur sa progression dans les autres quartiers. Enfin, des collectibles sont cachés dans certains endroits de la carte, sous la forme d’indices non-essentiels, d’objets utiles ou simplement décoratifs. Pour renforcer l’immersion du joueur, celui-là peut acheter des vêtements ou de nouveaux locaux/logements à Angélique dans les différents quartiers. Enfin il est possible de trouver des autels aux différents Loas, qu’Angélique peut honorer afin d’obtenir de nouvelles capacités, Celles-là peuvent l’aider dans son enquête en lui permettant par exemple de devenir invisible pour une courte période de temps, de prendre l’apparence d’un autre personnage, de flotter au-dessus du sol, de se déplacer plus rapidement, etc.

Cependant, si Angélique utilise ses pouvoirs publiquement ou se fait prendre sur le vif lors d’actions illégales ou violentes, cela peut activer un système de réputation impactant la bienveillance des habitants d’un quartier de la ville, voir provoquer une chasse lancée par les hommes en noir voir la dēmonhantā, qui servent aussi bien de rivaux dans le scénario principal que d’élément régulant le joueur.

Enfin il faut noter que malgré une ambiance parfois pousseuse et une inspiration thriller et paranormale pouvant amener à plusieurs scènes violentes et à des imageries d’auto-mutilation (employée pour honorer les loas dans la plus pure inspiration afro-nahuatl), le jeu ne se veut pas à proprement dit horrifique, et compte plusieurs moments plutôt légers.

Synopsis :
Shin Mikutoran no Shinsō se passe dans un futur lointain où le monde a été intégralement ravagé par une guerre biotechnologique. L’humanité survie dans des stations orbitales et dans quelques forteresses à même la surfaces d’où sont envoyées des expéditions cherchant à retrouver des technologies perdues. L’un des plus haut site de récupération n’est autre que les ruines de ce qui fut la capitale de l’un des grands gouvernements planétaire. Surnommé Shin Mikutoran (Néo-Mictlan) en référence au monde des morts de la religion teotliste, cet immense amalgame de cité et de laboratoires sous-terrain contiendrait une unité centrale qui permettrait d’accéder aux technologies d’avant-guerre et de régler la situation à la surface Seul problème : aucun des explorateurs envoyés dans les profondeurs de la vieille ruine n’en est jamais ressorti.

C’est dans ce contexte que Tlaloc et Miku, membres de l’équipe d’exploration Shiro (blanc), sont envoyés explorer Néo-Mictlan. Ils sont les meilleurs dans leur domaine et tout deux équipés d’armures adaptatives capables de s’améliorer avec les technologies trouvées dans les ruines. Avec un peu de chance, ils pourront arriver au fond de la structure et prendre le contrôle de l'unité centrale.

Système de jeu :

Malgré un scénario pouvant passer pour un pur prétexte, c’est bien l’ambiance de Shin Mikutoran no Shinsō qui l’a fait repérer lors de ses premiers trailers, animés par le studio Mad Dog sous la supervision d’Ehacatl Omi. Servit par une bande son soignée, le jeu est un Action Rpg dans lequel le but est de descendre tout au fond du Mictlan, pour y affronter des défis de plus en plus relevés.

Au début de la partie Tlaloc et Miku sont équipés de façons sensiblement similaires et ont les mêmes compétences de combat, bien que le joueur puisse décider d’une arme de départ différente. À force de parcourir le donjon les joueurs accumulent de l’expérience en descendant des étages et en éliminant des ennemis et des boss. Cette expérience permet de débloquer des compétences dans différents arbres tel qu’un arbre mobilité, arme à feu, d’hast, technologie, etc. Il est aussi possible de trouver de nouvelles pièces d’équipement réparties entre pièces d’armures, accessoires, boucliers, armes et implants. Enfin, les armures des personnages peuvent acquérir de nouvelles fonctions faisant office de magie en se connectant à des reliques technologiques que l’on trouve à chaque étage ou presque. On peut aussi trouver des restes d’anciennes équipes d’exploration à fouiller ou avec lesquelles échanges du matériel, des ateliers de crafting, des distributeurs d’avant-guerre et plusieurs petites évènements animant le donjon.

Chaque étage est généré de façon procédurale en appliquant un modèle déterminant la complexité permise pour chaque niveau de chaque « biome » (sections générales du Néo-Mictlan), les monstres pouvant s’y situer ou des « énigmes » prenant la forme de leviers à activer dans une partie de l’étage pour actionner quelque-chose ailleurs, de secrets à trouver ou d’obstacles devant être contournés, déverrouillés à l’aide d’explosifs, de clefs, de hacking, etc. L’accent est mis sur la rejouabilité : si le mode de jeu basique ne propose pas de game over à proprement dit (lorsqu’un personnage meurt il est possible d’aller le sauver avec l’autre, lorsque les deux sont morts ils sont clonés dans une autre version de l’étage de leur mort en perdant du matériel, de l’expérience et des composants), la diversité du matériel, des bonus et des arbres de compétences obtenables tend à rendre chaque partie très différente les unes des autres. On peut aussi en apprendre un peu plus sur le monde en discutant avec les rares Pnjs, trouvant des extraits de vidéo, de texte ou lisant les descriptions des pièces d’équipement. La narration environnementale du jeu a été travaillée pour se mêler habilement à la génération aléatoire, dotant Néo-Mictlan de quelques lieux notables et d’endroits plus travaillés que la suite de couloirs et de salles composant le gros des profondeurs.

Shin Mikutoran no Shinsō compte initialement deux modes de jeu : un mode solitaire dans lequel le joueur incarne un personnage et peut décider de laisser l’autre sous le contrôle d’une IA/le faire disparaître (tout en gardant la possibilité d’alterner d’un personnage à l’autre. Ce mode est légèrement scénarisé avec des évènements se déroulant dans certains étages), un mode multijoueur, sensiblement similaire à la différence près que chaque personnage est joué par un joueur, soit via un mode en ligne soit en connectant une seconde manette à la console. Il est possible de passer du mode multijoueur au mode solo en cours d’une même partie. De plus, un addon gratuit a été ajouté durant l’année de publication du jeu, ajoutant un mode « Endless » où le joueur est invité à créer un explorateur de toute pièce et à visiter une version du donjon sans scénario et sans fin, où la mort est définitive. En plus du défi et de l’aspect scoring, ce mode endless permet de jouer sur les réglages du donjon pour proposer des expériences variées, et d’envoyer du matériel ou du matériel de craft dans le donjon d’autres sauvegardes des modes de jeux normaux.

Le système de narration Omniscience n’est pas une innovation hardware mais bien une évolution software importante dont beaucoup d’experts kah-tanais considèrent qu’elle pourrait avoir un impact redoutable sur l’avenir du jeu vidéo. Brevetée par le Syndicat des Loisirs Virtuels – limitant de fait son utilisation aux studios kah-tanais pou aux co-productions, il s’agit en bref d’un système de développement permettant de créer de façon efficace un ensemble d’agents indépendants pouvant interagir ensemble et s’enrichir du fait de ces actions.

Dans le contexte d’Omniscience, les Agents en question peuvent aussi bien être des personnages que des objets, climats, monstres obéissant à un set de règle pré-programmés et indiquant aussi les limites dans lesquelles ils peuvent interagir entre-eux et avec le joueur. L’idée est d’utiliser la génération procédurale pour permettre l’apparition d’une narration émergente via l’action des agents autonomes. L’exemple le plus frappant est par exemple la création d’antagonistes réguliers dans le dernier né de la licence d’action cyberpunk Grésillement : le système Omniscience enregistre toutes les actions du joueur, sa façon d’agir et de remplir les missions, et peuple les donjons et zones du jeu en fonction pour simuler une adaptation de l’opposition, étudiant la façon dont le joueur les combats pour proposer des réponses adéquates. Dans le même ordre d’idée, des agents désignés comme « sbire » peuvent survivre à un combat en prenant la fuite ou en étant laissés pour mort, et revenir à diverses occasions à la façon d’un rival, devenant de fait un personnage à part entière dont la personnalité sera générée de façon procédurale. Dans le même ordre d’idée, le fonctionnement interne des gangs présents dans la ville du jeu peut se retrouver bouleversé lors de guerres et d’assassinats internes : parmi les nombreux scénarios programmes pour le jeu et gérés par Omniscience, il est ainsi possible que certaines situations amènent à une prise de pouvoir par le second d’un chef de gang, ou à un schisme.

D’autres développeurs parlent d’utiliser la gestion d’agents du système Omniscience pour générer un écosystème, comme dans le jeu de chasse au monstre ExoHunter, encore en développement, ou dans le jeu de stratégie Nova Prospekt, consistant à terraformer un monde alien.

Cette gestion d’agent permettrait aussi bien de rendre des jeux d’aventure ou d’exploration plus vivants qu’à faire émerger du contenu narratif. Le grand avantage d’Omniscience pour les développeurs est donc d’offrir toute une gamme d’outils rendant la création d’un set de règles procédurales plus aisé, ainsi que de vérifier le fonctionnement des agents, leurs interactions. La partie Dev de l’interface contient en effet des logs précis et détailles permettant de simuler le fonctionnement du jeu avant son déploiement. Des tests récents ont aussi mis en valeur l’utilité du système Omniscience dans le cadre de 4x, permettant par exemple de générer une diplomatie entre agents d’un certain degré de richesse, ainsi qu’un certain degré de politique interne au sein de nations Pnjs. Le principal défi posé par omniscience aux développeurs est celui de l’optimisation rendant son usage encore limite dans les jeux destinés aux consoles.