Cela fait maintenant 24 heures que les représentants prodnoviens et kolisiens ont été emmenés. Nul ne sait où ils sont.
Pendant ce temps, quelque part, inconnu du monde extérieur :
Un homme cagoulé leur demande de passer un portique de détection de métaux. Quelques heures auparavant, d'autres les avaient emmené, sac sur la tête, leur confisquant tous leurs appareils de communication. Heureusement, ces sacs sentaient la lavande. Il y avait sûrement là un point de respect, d'autant plus qu'aucun des représentants n'a été brusqué tout au long du processus.
Arrivant dans une salle aux murs blancs, face à une table en forme de croissant, blanche et luisante, il leur fut demandé de s'assoir sur les deux fauteuils faisant face à celle-ci. Un grand logo couleur d'argent brillait face à eux, contre le mur de l'autre côté de la table.
Un homme habillé de blanc, portant le même insigne que sur le mur, sur sa poitrine, apparut. Des hommes derrière les représentants, leur enfilèrent des casques audio.
L'homme en blanc de l'autre côté de la table, debout, leur parla ; les casques traduisaient ses paroles :
"Citoyens étrangers, représentants,
La Section 3 vous salue, au service de l'Union."
A ces mots, les représentants se détendirent alors, leurs craintes se dissipant légèrement.
"La Section 3 est l'organisme parallèle de sécurité et de surveillance au service de l'Union. Il émane directement du président de l'Union, sieur Pietr Vadovsky. Vous êtes ici par son commandement."
Sur le mur blanc, le bas-relief d'argent se sépara en deux, dévoilant un écran. Le film de l'attentat, capturé par les caméras du Congrès, y apparut. Le film d'une quinzaine de minutes terminé, l'homme en blanc fit défiler les images à l'envers pour arrêter le visionnage à un instant précis. On y voit un brassard jaune orangé, sur lequel sont distingables deux formes : la roue samare, et les trois étoiles à quatorze branches des trois khanats déchus.
"A la vue de l'intolérable, nos yeux doivent aussi voir l'avenir que cette réalité doit nous mener à construire.
Voyons-le ensemble. Le Président vous le demande."
HRP : vous avez bien compris que seuls les représentants prodnoviens et kolisiens ont connaissance de cet évènement, et qu'il est en cours. Ainsi, si ceux-ci s'expriment à voix haute, ce sera à cet instant. Leurs pensées exprimeront les instants passés ou cet instant présent. Mais ils ne peuvent exprimer quoi que ce soit, qui soit postérieur à cet évènement. Considérant qu'ils n'ont pas parlé à voix haute jusqu'au dernier mot écrit ci-dessus et prononcé par l'homme en blanc.