L'ambiance dans la petite salle de réunion était pour la moins inhabituelle.
C'est qu'on avait sans doute senti le risque palpable d'une confrontation en plein ciel et entraperçu les conséquences regrettables, pour reprendre les mots toujours si modérés de la citoyenne Meredith, qui aurait pu émaner de cette dernière. Pourtant, et indépendamment de ce que pouvait leur inspirer cette situation, les kah-tanais étaient souriants.
La citoyenne Meredith tenait à exprimer son désir amical de solutionner rapidement ce qui selon elle, tenait probablement de la catastrophe à éviter par tous les moyens, ainsi qu’un acte politique d'une impolitesse proportionnelle à la cordialité et la transparence dont avaient faits preuves les représentants de l'Union avec le duché. Devait-on traiter le Kah et ses alliés comme des ennemis ? Ces gens n'avaient-ils aucun honneur ? Pire encore, aucune vision politique et diplomatique ? Ils se considéraient sans doute autorisés à régir les environs de leur territoire en vertu d’un certain opportunisme : l’ONC les soutiendrait probablement s’ils décidaient de continuer dans cette direction. Mais ce serait prendre parti. Il devait bien y avoir quelqu’un, dans ce gouvernement, qui avait réalisé que prendre le parti du courant le plus impérialiste de l’ONC, serait donner au LiberalIntern des raisons pratiques de participer à la mise en danger de Sylva. Mise en danger que Meredith savait de source sûre plus qu’hypothétique, en l’état actuel des choses. Ces gens devaient croire qu'ils se prémunissaient du danger en provoquant exactement ce qu'ils redoutaient.
Donc elle souriait, oui, mais sans aucune forme de joie. C'est qu'elle avait du mal à sourire à un certaines catégories d’individus parmi lesquels se rangeaient les imbéciles et les malhonnêtes.
À côté d'elle se trouvait une attachée militaire, la citoyenne Liu Dolores Min. Celle-là souriait vraiment beaucoup. C’était même peu de le dire. Elle était arrivée en avance sur la piste militaire de Recife qui avait accueilli les appareils Pharois et avait proposé du thé et des gâteaux aux pilotes, avant de les accompagner jusqu’à une caserne où il fut proposé qu’ils se reposent et se douchent avant l’arrivée des Sylvois. Ceux-là furent reçus par la mine radieuse de cette paltoterra-nazumis en tenue d’officier, qui leur parla du beau temps, émis quelques commentaires guillerets sur le plaisir auspicieux qu’il y avait à accueillir deux pays amis simultanément, et se montra, dans l’ensemble, être une personne si adorable et ouvertement agréable qu’on pouvait se demander ce qu’elle faisait dans un uniforme de la garde.
Les deux kah-tanaises attendirent un peu. Un soldat vint apporter du thé à l’ensemble des personnes installées autour de la table puis Meredith acquiesça.
« Bon. Permettez-moi de dire que vous avez provoqué ce qu’on appelle dans le jargon d’usage une crise. Mais nous sommes entre pays amis et je suis sûre que nous allons pouvoir comprendre les raisons de cet acte, d’autant plus agressif et intempestif que le duché n’a pas déclaré de politique d’embargo avec le Comunaterra : sur le plan diplomatique vous agissez non-seulement de façon unilatérale, mais préavis. »
Elle pencha la tête sur le côté et leva une main en signe d’apaisement.
« Mais chacun doit défendre ses intérêts, n’est-ce pas ? Et même un acte aussi disproportionné et dénué de diplomatie a par chance été mené contre une grande puissance, non-seulement par ses moyens matériels et militaires, mais aussi par la justesse de son gouvernement et de sa diplomatie. Je n'ai donc aucun doute quant au fait que nous puissions trouver une issue... Hm...
— Auspicieuse ? tenta Liu Min.
— C’est… Adapté. Une issue auspicieuse et mutuellement favorable à cette crise. »
C'est qu'on avait sans doute senti le risque palpable d'une confrontation en plein ciel et entraperçu les conséquences regrettables, pour reprendre les mots toujours si modérés de la citoyenne Meredith, qui aurait pu émaner de cette dernière. Pourtant, et indépendamment de ce que pouvait leur inspirer cette situation, les kah-tanais étaient souriants.
La citoyenne Meredith tenait à exprimer son désir amical de solutionner rapidement ce qui selon elle, tenait probablement de la catastrophe à éviter par tous les moyens, ainsi qu’un acte politique d'une impolitesse proportionnelle à la cordialité et la transparence dont avaient faits preuves les représentants de l'Union avec le duché. Devait-on traiter le Kah et ses alliés comme des ennemis ? Ces gens n'avaient-ils aucun honneur ? Pire encore, aucune vision politique et diplomatique ? Ils se considéraient sans doute autorisés à régir les environs de leur territoire en vertu d’un certain opportunisme : l’ONC les soutiendrait probablement s’ils décidaient de continuer dans cette direction. Mais ce serait prendre parti. Il devait bien y avoir quelqu’un, dans ce gouvernement, qui avait réalisé que prendre le parti du courant le plus impérialiste de l’ONC, serait donner au LiberalIntern des raisons pratiques de participer à la mise en danger de Sylva. Mise en danger que Meredith savait de source sûre plus qu’hypothétique, en l’état actuel des choses. Ces gens devaient croire qu'ils se prémunissaient du danger en provoquant exactement ce qu'ils redoutaient.
Donc elle souriait, oui, mais sans aucune forme de joie. C'est qu'elle avait du mal à sourire à un certaines catégories d’individus parmi lesquels se rangeaient les imbéciles et les malhonnêtes.
À côté d'elle se trouvait une attachée militaire, la citoyenne Liu Dolores Min. Celle-là souriait vraiment beaucoup. C’était même peu de le dire. Elle était arrivée en avance sur la piste militaire de Recife qui avait accueilli les appareils Pharois et avait proposé du thé et des gâteaux aux pilotes, avant de les accompagner jusqu’à une caserne où il fut proposé qu’ils se reposent et se douchent avant l’arrivée des Sylvois. Ceux-là furent reçus par la mine radieuse de cette paltoterra-nazumis en tenue d’officier, qui leur parla du beau temps, émis quelques commentaires guillerets sur le plaisir auspicieux qu’il y avait à accueillir deux pays amis simultanément, et se montra, dans l’ensemble, être une personne si adorable et ouvertement agréable qu’on pouvait se demander ce qu’elle faisait dans un uniforme de la garde.
Les deux kah-tanaises attendirent un peu. Un soldat vint apporter du thé à l’ensemble des personnes installées autour de la table puis Meredith acquiesça.
« Bon. Permettez-moi de dire que vous avez provoqué ce qu’on appelle dans le jargon d’usage une crise. Mais nous sommes entre pays amis et je suis sûre que nous allons pouvoir comprendre les raisons de cet acte, d’autant plus agressif et intempestif que le duché n’a pas déclaré de politique d’embargo avec le Comunaterra : sur le plan diplomatique vous agissez non-seulement de façon unilatérale, mais préavis. »
Elle pencha la tête sur le côté et leva une main en signe d’apaisement.
« Mais chacun doit défendre ses intérêts, n’est-ce pas ? Et même un acte aussi disproportionné et dénué de diplomatie a par chance été mené contre une grande puissance, non-seulement par ses moyens matériels et militaires, mais aussi par la justesse de son gouvernement et de sa diplomatie. Je n'ai donc aucun doute quant au fait que nous puissions trouver une issue... Hm...
— Auspicieuse ? tenta Liu Min.
— C’est… Adapté. Une issue auspicieuse et mutuellement favorable à cette crise. »